Culte à l'Oratoire du Louvre

Dimanche 16 janvier 2022
« Que tout ce qui respire loue l'Éternel ! »

Culte présidé par la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
A l'orgue : Aurélien Peter, organiste suppléant

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« Chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance,
par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés par l'Esprit »

A propos de la musique religieuse, voir aussi la soirée Théophile du 14 octobre 2021

Entrée – Orgue

Salutation
Amis, frères et sœurs, la grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus, le Christ, notre frère.
 
Accueil
Bienvenue à chacune et chacun pour ce temps de culte.
Soyez ici chez vous, dans cette maison où nous sommes venus pour nous ouvrir à la présence de Dieu,
à sa Parole dans la lecture de la Bible,
et pour le célébrer par le chant et la prière.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent pour le biais du site internet ou celui des réseaux sociaux. Nous sommes en communion les uns avec les autres. Bienvenue et merci en particulier à Aurélien Peter, pour son accompagnement musical, ce matin.
 

Prière
Éternel, Dieu de la vie, nous sommes rassemblés pour ce temps de culte. 
Permets que nous soyons, avec la diversité qui nous caractérise, une communauté de prière et de joie
Que chacun ici soit compté au nombre des témoins de ton amour pour ce monde, et que notre foi fasse grandir notre amour pour notre prochain.
Père, envoie sur nous ton Esprit Saint, afin que nous vivions ce culte, le cœur apaisé. Amen.
 
Réunissons-nous dans la communion fraternelle avec le 1er chant du livret inséré au début du psautier.

Répons : Bénissons Dieu le seul Seigneur
Bénissons Dieu le seul Seigneur
Nous qu’il choisit pour serviteurs,
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.
 
Louange
Ensemble, louons l’Éternel !
 
Éternel !
Que tout ce qui est en moi bénisse ton saint nom.
Que mes mains te louent par leurs gestes,
Que mes pas te louent par leurs chemins.
Que mes lèvres te bénissent à travers leurs chants,
Que mes yeux te célèbrent en reflétant ta lumière,
Que mes oreilles te répondent en écoutant ta voix.
Que ma mémoire te rende grâces
En rappelant tes délivrances,
Que mon intelligence te loue
En cherchant la voie de ta sagesse,
Que ma volonté t’honore
En se faisant servante de la tienne.
Que mon cœur te loue en aimant de ton amour,
Que ma force te loue en s’offrant à toi,
Que mon corps, demeure de ton Esprit, te loue sans cesse.
Alléluia !
 
Psaume : Psautier Français n°33, « Réjouis-toi peuple fidèle », strophes 1, 2, 3 et 5 [cliquer ici]
 
Volonté de Dieu
Écoutons ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire :

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta force et de toute ta pensée.
C’est là le premier et le plus grand commandement.
Et voici le second qui lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Fais cela et tu vivras.

Répons : « Parle, parle, Seigneur, ton serviteur écoute »
Parle, parle, Seigneur, ton serviteur écoute
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis,
Je le suis, je veux l‘être
Et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Confession du péché
Dieu notre Père, nous te présentons chacune de nos vies.

Père, devant les promesses et les exigences de ton Royaume, nous ne devrions pas hésiter !
Mais nous avons toujours peur d'y perdre !
Nous nous cramponnons à ce que nous sommes !
Nous nous crispons sur ce que nous avons !
Nous préférons notre méfiance à ta joie,
notre incrédulité à ton amour,
notre égoïsme à ton espérance.

Père, nous t’en prions, change les orientations de notre cœur,
les inspirations de notre volonté,
les réflexes de notre intelligence
et accorde-nous la grâce de savoir tout lâcher quand le moment est là de saisir les occasions de ton Royaume".
Alors, libérés, nous pourrons chanter notre gratitude de nous découvrir aimés d’un tel amour !
(extrait de Liturgie en chantier - B. Reymond)

Répons : « J’aime mon Dieu car il entend ma voix »
J’aime mon Dieu car il entend ma voix
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté il s’est tourné vers moi.
 
Annonce du pardon
Pour accueillir le pardon de Dieu dans nos vies, je vous invite à vous lever :

« Quand les montagnes s’effondreraient, dit Dieu,
Quand les collines chancelleraient,
Ma bonté pour toi ne faiblira point et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée.
Je t’aime d’un amour éternel et je te garde ma miséricorde ».

Et voici comment Dieu a manifesté son amour :
« Il a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que, par lui, nous ayons la vie ».
Que Dieu mette en nos cœurs l’assurance de son pardon, et qu’il nous donne de marcher vers son royaume.

Chantons notre reconnaissance !

Répons : « Combien grande est ta gloire en tout ce que tu fais »
Combien grande est ta gloire en tout ce que tu fais,
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !
 
Confession de foi

Je crois en Dieu,
Le Seigneur qui est, qui était et qui vient !
Je crois notre histoire habitée,
Soulevée, fécondée,
Par le Seigneur vivant !
Dans sa parole, heureuse nouvelle,
Dans les signes de l’eau et du pain,
Dans les cris du pauvre et de l’affamé,
Dans les gestes du prisonnier et du rejeté,
Il m’attend… il me parle, mystérieux visiteur,
Dont le souffle de vie me fouette le visage.
Avec mes frères, je sais
Qu’il habite notre aujourd’hui.
Je crois, avec tous les hommes d’hier,
Qui déchiffrèrent sa trace dans l’histoire.
Peuple libéré de la servitude,
Et tancé par les Prophètes,
Peuple chanteur des Psaumes
Et sage des Proverbes !
Avec les foules de Palestine,
Et les apôtres témoins de sa voix humaine,
J’entre dans ce grand cortège
Qui suit le Nazaréen :
Paul de Tarse, Saint François d’Assise, Luther, Jean XXIII,
Qui n’ont pas cru en vain.
Je crois, dans le bruissement du monde,
Entendre les coups qu’il frappe à la porte,
Discerner les pas silencieux
De Celui qui vient.
C’est pourquoi, au chevet des malades
Et des agonisants : je prie,
Avec tous les opprimés et les torturés : je crie,
Avec tous les passionnés, je cherche,
Avec les lutteurs : je milite…
Et avec ceux qui résistent, je chante !
Car il vient…Celui-là,
Qui rompt tous les destins
Et ouvre les chemins,
Qui désarme toutes les résignations
Et suscite les responsabilités,
J’attends le Vivant,
Dont la Résurrection a nom : espérance.
Je crois au Seigneur :
Celui d’aujourd’hui, d’hier et de demain. 
[Pasteur Michel Wagner, extrait de « Le matin vient »]

Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons »
Grand Dieu, nous te bénissons,
Nous célébrons tes louanges,

Éternel, nous t’exaltons,
De concert avec les anges,
Et, prosternés devant toi,
Nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi,
Nous t’adorons, ô grand Roi !

Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !
 
Lectures bibliques [traduction T.O.B.] :

PSAUME 150

¹ Alléluia !
Louez Dieu dans son sanctuaire ;
louez-le dans la forteresse de son firmament.
² Louez-le pour ses prouesses ;
louez-le pour tant de grandeur.
³ Louez-le avec sonneries de cor ;
louez-le avec harpe et lyre ;
⁴ louez-le avec tambour et danse ;
louez-le avec cordes et flûtes ;
⁵ louez-le avec des cymbales sonores ;
louez-le avec les cymbales de l’ovation.
⁶ Que tout ce qui respire loue le SEIGNEUR !
Alléluia !

Lettre de Paul aux Colossiens, chapitre 3, versets 15 et 16

¹⁵  Que règne en vos cœurs la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés tous en un seul corps. Vivez dans la reconnaissance.
¹⁶  Que la Parole du Christ habite parmi vous dans toute sa richesse : instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres avec pleine sagesse ; chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés par l’Esprit.

Cantique : Louange et Prière n°174, « Bénis soit le Seigneur », strophes 1 à 4 [Cliquer ici]

Prière d’illumination

Éternel, Dieu de la vie,
Ouvre mon esprit à l’intelligence de ta Parole,
Et que mon cœur demeure brûlant tandis que tu me parles.
Comme la pluie féconde la terre,
Et fait germer la semence,
Que ta Parole accomplisse sa mission, au cœur de mon existence,
Qua ta volonté féconde ma vie,
Que ton amour lui permette de porter des fruits,
Et quelques soient les chemins sur lesquels j’avance,
Qu’il me reste toujours un moment, pour te dire ma gratitude,
Par mes mots comme par mon chant. Amen.
[Agnès Adeline-Schaeffer].
 
Jeu d’orgue

Prédication : Que tout ce qui respire loue l'Éternel !

Amis frères et sœurs,

Lorsque nous venons au culte à l’Oratoire, il nous est remis à l’entrée deux recueils de cantiques pour participer à la liturgie : le « Psautier Français » et le recueil « Louange et Prière ». Deux recueils pour chanter notre joie et notre gratitude, célébrer notre espérance, notre foi et notre amour, mais aussi exprimer nos remords, nos regrets, nos souffrances, partager nos manques, notre angoisse, ou nos appels à l’aide. Pourquoi chanter ? Parler ne serait-ce pas suffisant ? Ne rien dire, rester dans le silence, ne serait-ce pas mieux ? On le sait depuis longtemps, les protestants réformés sont plutôt du genre réservés, et pour prier, ils préfèrent de loin leur for intérieur, qu’ils appelleront pudiquement « le secret de leur chambre », une prière qui ne s’exhibe pas ! Mais voilà, prier, ce n’est pas aussi simple. Et lorsque les mots ne viennent plus sur nos lèvres, pour dire notre prière, alors, le chant des psaumes ou des cantiques sont là pour prendre le relais. Nombreux sont les théologiens qui l’ont compris, en particulier saint Augustin (Augustin d’Hippone) à qui est attribué cette citation que vous connaissez sûrement : « Qui bien chante, deux fois prie », citation reprise et développée plus tard par le réformateur Martin Luther : « Chanter, c’est prier deux fois ».

C’est sans doute pour cela que le chant a autant d’importance dans le culte protestant, toutes traditions confondues, seul ou accompagné par des instruments de musique, ici il se trouve que c’est un orgue. C’est vrai aussi qu’à la Réforme, la traduction des psaumes en langue vernaculaire, autrement dit accessible dans la langue parlée du quotidien, ainsi que la versification de ces mêmes psaumes, et leur mise en musique, a permis à l’assemblée dominicale de s’approprier ces psaumes, qui pouvaient paraître lointains voire inaccessibles. Chacun a pu et peut encore aujourd’hui, s’imprégner de la culture biblique des psaumes et même, de s’y identifier, selon son histoire. D’un côté, nous avons donc un recueil de psaumes, qui nous permet de nous appuyer en toute confiance sur « la racine qui nous porte », selon l’expression de l’apôtre Paul (Rm 11:18) et de l’autre, nous avons un recueil de chants, ou de cantiques, qui ne sont pas forcément des citations de versets de la Bible, mais qui sont ancrés toute de même dans celle-ci, comme une sorte de prolongation communautaire de la prière personnelle.

« Louange et prière » sont deux mots qui vont très bien ensemble, parce que la louange est une prière, une prière de gratitude, de reconnaissance, un cri de joie lancé vers le ciel pour dire son émerveillement. D’ailleurs, c’est avec la louange que le culte s’ouvre, juste après la salutation et l’accueil. De quel émerveillement s’agit-il ? La réponse sera variée, selon les états d’âmes de chacun, selon aussi la situation vécue par chacun, selon encore la confiance ou la recherche de chacun. Pour les uns, ce sera simplement le fait d’être là, en vie, ici et maintenant. Pour d’autres, ce sera la joie de se découvrir des chercheurs de Dieu, inlassables, dont les pas les auront conduits, ici, aujourd’hui. Dans la foi chrétienne qui est la nôtre, ce sera l’émerveillement de découvrir ce Dieu biblique qui se raconte à travers l’histoire d’une alliance autant improbable que tumultueuse, avec l’être humain, alliance renouvelée de génération en génération pour arriver jusqu’à nous, portée à son accomplissement, par un homme, Jésus de Nazareth, qui pour certains, deviendra le Christ, la Parole faite chair. Avec lui, nous apprendrons que Dieu est le « oui » magistral et sans réserve de Dieu à l’humanité. Chacun est invité à être au bénéfice de cette Parole, d’abord, les plus petits, c’est-à-dire, celles et ceux qui pensent n’être plus rien. Il y a de quoi rendre grâces. « Célébrez Dieu, rendez-lui grâces, car éternel est son amour », chantons-nous au psaume 118.

« Rendre grâces » est la seule expression appropriée pour traduire notre reconnaissance de la grâce de Dieu dans nos vies. Parler de la grâce de Dieu, c’est parler à la fois de la bonté imméritée de Dieu à notre égard et de cet amour de Dieu donné sans condition à chaque être humain. Lorsque nous en prenons conscience, seule la louange nous vient sur les lèvres, parce qu’elle déborde de notre cœur. Un seul mot nous vient, pour traduire cette joie et cette reconnaissance qui abondent : c’est le mot ALLÉLUIA ! Alléluia vient de l’hébreu  הללויה, et veut dire « Louez Ya [Yahvé] ». C’est un mot qui apparaît plusieurs centaines de fois dans toute la Bible ! Dans les psaumes, en particulier, l’expression « Louez Dieu » est prédominante, et cela dans toutes les situations allant de la joie jusqu’à la profonde détresse ! Le peuple d’Israël était très expressif quand il louait Dieu : il levait les mains en l’air, il frappait des mains, il exultait, non seulement par le chant mais aussi par une très grande quantité d’instruments de musique, telle que nous l’avons entendu, à l’instant, dans la lecture du psaume 150 ! Et même par la danse ! Et l’on se souvient peut-être du roi David dansant devant l’Arche de l’Alliance dans une provocante liberté ! (2 Sm 6:16-22).

A la fin des temps, comme nous pouvons le lire dans le livre de l’Apocalypse, (Ap 19, 1-10), on entendra dans les cieux une foule immense qui chante : «Alléluia ! » - Louez le Seigneur !
Alors, si selon le livre de l’Apocalypse, dans le ciel on ne fera que louer Dieu éternellement, sur la terre, il en va tout autrement !
Lorsqu’on parle de louange, dans la Bible, on parle aussi de « sacrifice d’actions de grâce », ce qui montre bien que la louange ne va pas forcément de soi et qu’elle peut être le fruit d’un effort.

Vivre dans la reconnaissance en permanence ne va pas de soi. Il y a des situations dans lesquelles on ne peut ni rendre grâces, ni louer Dieu pour sa bonté. Il y a des situations qui nous conduisent plutôt aux reproches et aux plaintes Nous trouvons d’ailleurs toutes ces expressions dans de nombreux psaumes. « Chaque psaume a été composé un jour unique et singulier », pouvons-nous lire dans la préface du Psautier Français, « mais aucun n’est resté enfermé dans cet unique jour ».
Lorsque nous traversons des périodes de souffrance, morale, physique, lorsque nous traversons des périodes de solitude, de remise en question, de dépression, de chagrin, ou de rupture, personne n’est enclin à louer Dieu et à lui rendre grâces !
Mais une autre forme de prière peut s’exprimer, à la manière de celle du fils prodigue rentrant en lui-même. Ou lorsque David s’écrie : « Pitié de moi, Seigneur, dans ta bonté » (Ps 51). Quand David prononce ces mots, « c’est après avoir entendu le prophète Nathan lui signifier son meurtre et son adultère. Mais les détails du psaume ont pris une telle distance par rapport à ce jour-là que même ceux qui n’ont commis ni meurtre, ni adultère peuvent se l’approprier et le prier ». [Daniel Bourguet, introduction au Psautier Français]

Louer Dieu sur le lieu de la souffrance que l’on est en train de traverser, est une prière différente, c’est aussi le signe de la confiance absolue. Dire, balbutier, chanter ou même murmurer dans un souffle « Dieu, viens à mon aide », c’est encore résister à la tentation de s’éloigner de lui. Et pour cela, les psaumes sont un exemple étonnant, car on y trouve toutes les expressions, allant d’un amour passionné sans limites, à la violence, à la vengeance, ce qui peut sembler déroutant. Les psaumes nous invitent à tout dire à Dieu, tout ce que nous avons sur le cœur, parce que justement, c’est un cœur à cœur, illimité et sans tabous. Les psaumes nous autorisent à dire à Dieu ce qui parait légitime de lui exprimer, en particulier la souffrance et les reproches. C’est l’expression même de la confiance, se tenir en vérité devant lui, avec ces interrogations cohérentes : « Jusques à quand cela va-t-il durer » ? Car dans certaines situations chaotiques, il est presque impossible, de deviner ou de sentir la présence de Dieu à nos côtés. Et les autres alors, se régalent de dire haut et fort : « où est ton Dieu ? » (Ps 42), tout en se moquant. Et le psaume 22 ne commence-t-il pas par ces mots, repris par Jésus sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » Qu’ont-ils entendu, celles et ceux qui étaient au pied de la croix si ce n’est le cri de l’absence et du silence de Dieu, autant que la vérité de la souffrance ultime.

C’est à nous et à personne d’autre, de trouver les mots et la force de répondre : malgré les souffrances, malgré les apparences, Dieu n’est pas contre nous, mais avec nous. « La foi n’est-elle pas un doute surmonté » ? Comme l’écrivait le pasteur Wilfred Monod.
Dire : Dieu est avec moi, et il traverse ma souffrance du temps présent avec moi, c’est faire une démarche de foi, c’est dire Dieu pour ce qu’il est, à savoir une présence fidèle marquée par une promesse comme : « Je suis l’Éternel ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Égypte », (Ex 20/2) ou « Et voici je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28/20). Et cette marque de confiance, cette démarche de foi, peut susciter l’interrogation voire, la colère de celles et ceux qui aimeraient bien nous voir loin de Dieu à ce moment-là…et qui trouveraient plus normal qu’on se lamente sur notre sort, et qu’on cède à la tentation de trouver un bouc émissaire, responsable de notre misère ou de notre solitude. Et de nous voir tomber dans le même piège qu’eux en prenant à notre tour, Dieu lui-même comme bouc émissaire...Mais alors, comment rendre témoignage du Dieu vivant, auprès de ceux qui nous entourent ?
La louange, qui replace le Dieu des psaumes, comme le Dieu de Jésus-Christ au centre du témoignage devient alors un témoignage de foi, contre tout ce que nous appelons « les ténèbres » et que nous pouvons traduire par « solitude, scandales, brutalité, misère, souffrance », autrement dit tout ce qui défigure l’être humain.

« Louer Dieu en toute circonstance », comme le recommande l’apôtre Paul dans sa lettre aux Colossiens, c’est témoigner aux autres, mais aussi à soi-même, que nous croyons à une présence agissante et porteuse de vie. Louez Dieu en toute circonstance par des chants, des hymnes, des cantiques ! Et voici ce que Jean Calvin écrivait à propos de cette citation : « Il nous faut souvenir de ce que dit Saint Paul, que les chansons spirituelles ne se peuvent bien chanter que de cœur (que du cœur) ! …Or, le cœur requiert l’intelligence…Le propre de l’homme est de chanter en sachant ce qu’il dit ».
Dans la Bible, sont évoquées de nombreuses situations de souffrance, de maladies, d’enfermements, de stérilité, de solitude, de deuil, dans lesquelles il est raconté comment Dieu intervient soit directement, soit par les prophètes, soit par le Christ lui-même, pour délivrer, soigner, guérir, sauver, ressusciter.
Ces situations sont là pour nous rendre sensibles à nos propres situations personnelles, actuelles, et nous ouvrir à une autre attitude de vie, à d’autres réactions que celles qui pourraient nous conduire habituellement.

C’est bien à une conversion à laquelle nous sommes appelés constamment. Prendre du temps pour dire à Dieu et aux autres, malgré nos difficultés et nos épreuves : « Que tout ce qui respire loue le Seigneur ! » Nous pouvons nous souvenir que sur une certaine margelle, d’une certaine Tour de Constance, il y a ce petit mot de rien du tout, « résistez », gravé dans la pierre pour l’éternité, par des femmes prisonnières, qui chantaient des psaumes, jour et nuit, sans savoir si elles seraient délivrées un jour. Elles chantaient enfermées dans leur tour, comme tant d’autres, plus tard dans des champs de coton, pour résister à l’orgueil et à la folie des hommes et garder ainsi leur dignité.
Alors ne nous privons pas, nous qui avons cette possibilité, de chanter la liberté pour celles et ceux qui en sont privés, chantons à pleine voix, des psaumes et des cantiques pour être reliés non seulement à notre voisin assis à nos côtés, mais aussi en un instant à celles et ceux qui sont sans voix, quelle qu’en soit la raison, pour être reliés tout simplement à notre humanité, selon l’exhortation du livre des Proverbes (Pv 31:8).

Et que règne en vos cœurs la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés tous en un seul corps. Vivez dans la reconnaissance. Que la Parole du Christ habite parmi vous dans toute sa richesse : instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres avec pleine sagesse ; chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés par l’Esprit.
Et que celles et ceux qui pensent chanter faux, soient rassurés, Dieu entend juste ! Alléluia !
Amen.

Pour aller plus loin :
Michel Leplay, La racine qui te porte, d’Israël à l’Église, Éditions Cabédita, 2018.

Orgue : Aurélien Peter

Psaume : Le Psautier Français n°81, « Que nos chants joyeux » strophes 1 à 4 [cliquer ici]
 
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Offrande pour la vie de l’Église
Musique – orgue

Prière d’intercession
Prions ensemble :

Éternel, Dieu de la vie,
Cette prière nous unit les uns aux autres

Nous prions pour celles et ceux qui ne trouvent pas leur place dans ce monde,
Mais aussi dans l’Église,
Parce qu’ils ont été blessés, offensés, humiliés,
Ou bien parce que personne ne leur a jamais rien demandé.

Nous prions pour celles et ceux qui n’osent pas s’engager,
Ou qui se désengagent,
Parce qu’il y a trop d’obstacles à surmonter,
Parce qu’ils sont découragés, déçus, contrariés, désenchantés.

Nous prions pour celles et ceux que l’âge, les infirmités, la maladie
Empêchent de tenir leur place,
Et qui se croient peut-être inutiles.

Nous prions pour celles et ceux qui sont enfermés, incarcérés, emprisonnés,
Qui ne savent plus parler, et encore moins chanter, parce que leur gorge est trop serrée par l’angoisse, le chagrin, la solitude.

Nous prions pour celles et ceux qui demandent le secours de notre prière,
Nous te les nommons dans le profond de nos cœurs.
 
Et ensemble nous te disons :

Notre Père
Notre Père qui es aux cieux,
que ton Nom soit sanctifié,
que ton Règne vienne,
que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles, amen.
 
Envoi 
Amis, sœurs et frères, partageons à nouveau cette exhortation de la lettre de Paul aux Colossiens :
Que la Parole du Christ habite parmi vous dans toute sa richesse :
Instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres avec pleine sagesse ;
Chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance,
Par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés par l’Esprit.

Bénédiction
« L’Éternel nous bénit et nous garde.
L’Éternel fait resplendir sur nous sa lumière et nous accorde sa grâce.
L’Éternel tourne sa face vers nous et nous donne la paix ! » (Nb 6:24)
Amen.

Répons : Confie à Dieu ta route
Bénis ô Dieu nos routes,
Nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes,
Tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres,
J’y marche par la foi :
Même au travers des ombres,
Ils conduisent à toi.
 
Sortie - orgue

Paroles des cantiques du dimanche 16 janvier 2022

Psaume : Psautier Français n° 33 « Réjouis-toi peuple fidèle », strophes 1, 2, 3 & 5

Cantique : Louange et Prière n°174 « Bénis soit le Seigneur », Strophes 1 à 4

Psaume : Psautier Français n°81 « Que nos chants joyeux », Strophes 1 à 4

Paroles des répons du temps de l'Église

Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1).

Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)

Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)

J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2).

Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles  ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !

Après la confession de foi  
Répons « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)

Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Après la bénédiction
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.