Prendre de la hauteur, prendre du recul

Psaume 121

Culte du 16 octobre 2022
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

16 octobre 2022
235ᵉ jour de la guerre en Ukraine
« Prendre de la hauteur, prendre du recul »

Culte présidé par la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
À l'orgue : David Cassan, organiste co-titulaire
Chœur de l'Oratoire dirigé par Alexandre Korovitch

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Salutation

Mon frère, ma sœur, mon ami,
Toi qui es venu ce matin, prendre le temps d’écouter la Parole de Dieu, renouveler tes forces physiques et spirituelles, par le chant, la prière, rencontrer ton prochain au milieu de ton activité familiale ou de ton travail, sois sans crainte !
Le Seigneur est là, il t’appelle, il t’invite à l’écouter et à le recevoir ici et maintenant.
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus-Christ, notre frère.

Bienvenue à chacun, chacune pour ce temps de culte.
Bienvenue dans ce lieu de prière, que vous soyez des habitués du lieu, ou que vous veniez ce matin pour la première fois, vous êtes ici chez vous. 
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le site internet ou celui des réseaux sociaux. Nous sommes en communion les uns avec les autres.
Bienvenue à tous les enfants de l’éducation biblique, ainsi qu’à leurs parents, leurs familles, leurs amis.
Merci à tous les musiciens qui nous accompagnent :
David Cassan, à l’orgue,
Le chœur de L’Oratoire, dirigé par Alexandre Korovitch.
 
Prions ensemble :
Eternel, Dieu de la vie, nous sommes rassemblés ce matin dans ce lieu de prière et de communion. Permets que nous soyons une communauté fraternelle, accueillante et joyeuse pour celles et ceux qui nous entourent.  Envoie ton Esprit-Saint sur chacun, chacune de nous, et notre foi fera grandir notre amour du prochain. Béni sois-tu pour la fidélité de ta présence et de ton amour.  Amen.

Répons : Ton nom Seigneur, est un nom magnifique !
Ton nom Seigneur, est un nom magnifique !
Sans fin la terre en reprend le cantique ;
Elle répond de toute sa beauté
A la splendeur du ciel illuminé.

 
Louange
Louons Dieu :
Eternel !  Nous te louons !
Parce que tu nous rassembles, avec nos différences !
Nous te louons,
Parce que tu te donnes à chacun et chacune de nous !
Oui, tu te donnes à nous, Eternel, non pas comme une chose ou un objet, non,
Tu te donnes à nous sans compter, sans calculer, et sans mesurer ton temps ni ta peine.
Tu crées en nous un cœur nouveau,
Par ta loi, tu donnes à chaque homme un espoir nouveau.
Tes commandements nous tracent le chemin le plus droit, le chemin de vie.
Tes jugements sont vrais, l’homme humble en reçoit la paix.
En toi, l’être humain retrouve l’apaisement.
Eternel ! Nous te louons, nous te bénissons ! Amen.

Psaume : Psautier Français n°121 A -  Vers les monts je lève les yeux, strophes 1 à 4 [cliquer ici]
 
Volonté de Dieu
Ecoutons la volonté de Dieu à notre égard, pour aujourd’hui et les jours qui viennent :
Vous avez été appelés à la liberté.
Seulement, ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon la chair.
Par amour, mettez-vous au service les uns des autres.
Car toute loi se résume dans ce seul commandement : tu aimeras ton prochain comme toi-même. [Galates 5/13-14].

Répons
Revêts Seigneur, de ta justice
Le prince de la paix
Et parmi nous, qu’il établisse
Son royaume à jamais.
En lui les plus humbles du peuple
Trouvent un défenseur,
Délivrant les fils de la veuve
Et brisant l’oppresseur.

 
Confession du péché :
Prions ensemble :
Dieu, père de tous les hommes,
Que se lève sur la dureté de notre cœur
la douceur de ton visage.
Que se lève sur la folie de notre orgueil
l'humilité de ton cœur.
Que se lève sur la tristesse de nos fautes
la joie de ton pardon.
Que se lève sur le sommeil de notre mort
la clarté de ton éternité.
Que se lève sur nos soumissions, nos dépendances,
la liberté des enfants de Dieu.
Que se lève sur notre angoisse
la paix de ton amour.
Nous te le demandons :
que partout dans le monde s'accomplisse ta promesse.
Soit que nous croyons, soit que nous doutions,
nous te rendons grâce pour ton pardon en Jésus-Christ,
le Sauveur qui est, qui était et qui vient.
Amen.  [d’après un texte d’Eric George]

Répons
Tel que je suis, bien vacillant,
En proie au doute, à chaque instant,
Lutte au dehors, crainte au-dedans,
Agneau de Dieu, je viens, je viens !

 
Annonce de la grâce
Ecoutons comment Dieu renouvelle sa grâce :
Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son Fils,
son unique, afin que quiconque ait foi en lui ne meurt pas,
mais qu’il ait la vie éternelle.
Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde, pour juger le monde,
mais pour que par lui, le monde soit sauvé !  [Jean 3:16-17]

Chantons à Dieu notre reconnaissance !
 
Répons
Frappez dans vos mains, vous tous les humains !
A cris redoublés, peuples assemblés,
Exultez de joie car voici le roi.
Redoutable et doux, Dieu veille sur vous ;
Son bras souverain, sa puissante main,
Etend à jamais son règne de paix.

 
Confession de foi
Nous confessons notre foi avec un texte du pasteur Pierre Fath :
 
Dieu, je le cherche, sans jamais le trouver.
Quand je m’adresse à lui,
J’espère qu’il m’entend, mais je n’en sais rien.
On m’a dit qu’il est lumière, nourriture et vie, Amour, Justice et Paix.
Je voudrais le croire. Mais ce sont des hommes qui m’ont dit tout cela.
Comment une parole d’homme peut-elle devenir Parole de Dieu ?
Pourtant je crois que les hommes de la Bible, Moïse et les Prophètes
N’auraient jamais parlé comme ils l’ont fait,
S’ils n’avaient pas été inspirés par la puissance de l’Esprit de Dieu.
C’est le même esprit qui anima Jésus de Nazareth et lui fit prendre conscience,
Dès son enfance, que Dieu était son Père.
Jamais ses actes n’ont contredit ses paroles.
Il est mort pour ne pas se renier.
Je crois que Jésus est le Christ, l’envoyé de Dieu.
Il est pour moi le chemin qui conduit à Dieu.
C’est encore l’Esprit qui témoigne à notre esprit
Que nous sommes enfants de Dieu.
Je crois l’amour plus fort que la mort.
Amen.
 
Répons
Hosanna, hosanna !
Chantons d’un cœur fidèle
Le plus grand des amours,
Et la joie éternelle !
Jésus le crucifié,
Le Roi plein de douceur,
Dans son humilité,
Devient notre Seigneur.

 
Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !

Lecture biblique :

Psaume 121 (La Colombe)

1 Cantique pour les montées.
   Je lève les yeux vers les montagnes...
   D'où me viendra le secours ?
2 Le secours me (vient) de l'Éternel
   Qui a fait les cieux et la terre.
3 Il ne permettra pas que ton pied chancelle ;
   Celui qui te garde ne sommeillera pas.
4 Voici, il ne sommeille ni ne dort,
   Celui qui garde Israël.
5 L'Éternel est celui qui te garde,
   L'Éternel est ton ombre à ta main droite,
6 Pendant le jour le soleil ne te frappera point,
   Ni la lune pendant la nuit.
7 L'Éternel te gardera de tout mal,
   Il gardera ton âme ;
8 L'Éternel gardera ton départ et ton arrivée,
   Dès maintenant et à toujours.

Psaume 121 - Nouvelle Bible Segond

1 Chant pour les montées
   Je lève les yeux vers les montagnes, 
   D’où me viendra le secours ?
2 Le secours me vient du Seigneur,
  Qui fait le ciel et la terre.
3 Il ne te laissera pas vaciller sur tes jambes ;
  Celui qui te garde ne sommeille pas.
4 Non, il ne sommeille ni ne dort,
  Celui qui garde Israël.
5 C’est le Seigneur qui te garde
   Le Seigneur est ton ombre à ta droite.
6 Le jour, le soleil ne te frappera pas,
  Ni la lune pendant la nuit.
7 Le Seigneur te gardera de tout mal,
  Il gardera ta vie ;
8 Le Seigneur te gardera lorsque tu sortiras et lorsque tu rentreras,
  Dès maintenant et pour toujours.
 
Cantique : Louange et Prière n° 261 – O Dieu ! toute ma prière, strophes 1 et 2 [cliquer ici]


Prière d'illumination :

Ta Parole est comme l’eau.
Rafraichis-nous à sa source,
Plonge-nous dans son courant,
Entraine-nous vers sa mer.

Ta Parole est comme le feu.
Qu’elle nous éclaire sans nous éblouir.
Qu’elle nous réchauffe sans nous brûler.
Qu’elle nous embrase sans nous dévorer.

Ta Parole est comme le ciel.
Elargis-nous en elle, pour que nous connaissions
La hauteur et la profondeur de tout ce qui est.

Ta Parole est comme la terre.
Enracine-nous-en elle,
Pour que nous éprouvions la solidité et la constance
De tout ce que tu nous donnes, exiges et promets.
Amen.
[André Dumas]

Orgue

Prédication : Prendre de la hauteur, prendre du recul

Amis, frères et sœurs,

Si en entendant les paroles de ce psaume, vous imaginez quelqu’un en train de peiner sur un chemin de montagne, par exemple, eh bien, vous avez tout à fait raison !  Le psaume, dont nous venons d’entendre la lecture, commence par ces mots : « Chant pour les montées ». Nous pouvons nous souvenir à juste titre que les psaumes sont des cantiques, ou plutôt des louanges chantées, composés pour la majeure partie d’entre eux par le Roi David, dont on nous a signalé ses talents de poète et de musicien. Au fur et à mesure que nous pénétrons l’univers des psaumes, on s’aperçoit que de nombreux auteurs sont cités, et que ce travail relève de la minutie pour la mise en forme et l’organisation de l’ensemble des psaumes.
 
En effet, le livre des psaumes, tel qu’il nous est parvenu aujourd’hui, est l’aboutissement d’une longue tradition de méditation, de rédactions de prières, avec une mise en forme liturgique et musicale. Ces psaumes étaient chantés, accompagnés d’un instrument à cordes et en fait, l’existence d’un texte de psaume est indissociable de celle de la musique. L’emploi de ces psaumes dans la liturgie trouvera son essor à l’époque du second Temple, après l’exil, les prêtres disposant alors d’instruments divers : luths, flûtes, et même trompettes, dont vous trouverez la liste complète dans le psaume 150 qui conclut le psautier.  Encore aujourd’hui, les psaumes font partie des liturgies chrétiennes, dont l’usage a été prolongé par l’orgue, joué en église, avec ses registres multiples.
 
Les exégètes ont classé l’ensemble des psaumes en 5 catégories, comme un miroir de la Torah, un miroir de la Loi, contenue dans les 5 premiers livres de la Bible. D’ailleurs, le réformateur Martin Luther présentait le livre des psaumes comme une « petite Bible », à l’intérieur de la « Grande Bible » : « Qu’on appelle donc le psautier une petite Bible ! Tout ce que contient la Bible y est en effet consigné d’une manière aussi parfaite que concise, ce qui en fait un petit enchiridion [Ἐγχειρίδιον], autrement dit, un manuel de la vie du croyant ». Les psaumes, réécrits à la Réforme pour être chantés en assemblée, ont accompagné les hommes, les femmes et les enfants, dans leur chemin de foi, mais aussi dans les persécutions. Les psaumes sont devenus en quelque sorte des chants symbolisant leur résistance, lorsque ces nouveaux croyants furent inquiétés dans la pratique de leur foi, quand ils furent obligés de quitter leur pays, ou lorsqu’ils se retrouvèrent prisonniers, comme les femmes enfermées à la Tour de Constance. Les habitants d’Aigues-Mortes pouvaient entendre les psaumes chantés par les prisonnières, scandant ainsi les heures des jours et des nuits. Le psautier réécrit par Clément Marot et Théodore de Bèze, et mis en musique par Claude Goudimel, entre autres, tient encore aujourd’hui une place d’honneur dans de nombreux cultes luthéro-réformés, mais aussi évangéliques, de langue française.
 
Le psaume 121 fait partie des quinze chants des montées (120-134) (en hébreu les מעלות, ma’aloth). C’est le deuxième chant. Ils étaient chantés par les pèlerins du peuple d’Israël qui marchaient vers Jérusalem, en tout cas trois fois dans l’année, aux fêtes de Pessah, la Pâque, de Pentecôte, et celle de Souccot, des Tentes ou des Tabernacles, à l’automne. Les psaumes sont avant tout la prière du peuple d’Israël tout entier, ce peuple marche vers Jérusalem mais également vers son Dieu.  C’est bien une montée vers Jérusalem puisque la ville est en hauteur. Certains ont pensé que ces psaumes étaient chantés sur les marches de l’escalier du temple, ou même pas à pas, dans certaines processions, d’où la traduction « psaume des degrés », qui apparaît dans la traduction biblique de la Vulgate (traduction latine de la Bible).
 
C’est un psaume que nous lisons dans les temps difficiles, dans les temps d’incertitude, de remise en question. Si ce chant a aidé les pèlerins pour la montée à Jérusalem, plus profondément, ce psaume a une autre vocation, celle d’élever celui ou celle qui le dit, dans son intériorité personnelle, spirituelle.
Qui d’entre nous ne s’est pas retrouvé au moins une fois en train de marcher sur un sentier de randonnée ? Et qui d’entre nous ne s’est pas retrouvés à la croisée des chemins, au sens propre comme au sens figuré ? J’ai souvent partagé ce psaume avec les personnes détenues qui arrivaient tout juste en détention et qui devaient faire face au choc carcéral inévitable. Ce texte a aidé pour débuter un accompagnement.
 
Et si ce chant commence par un appel au secours, qui symbolise au fond tout cri de détresse, prononcé par quelqu’un en danger, d’une façon ou d’une autre, il y a dans ce psaume une réponse confiante, qui est dite, presque sans attendre. Celui qui offre son secours, c’est le Seigneur, c’est יהוה, YHWH, ce tétragramme imprononçable, parce que le dire, c’est déjà le réduire.  De nombreuses traductions ont choisi le vocable de « Seigneur », qui confère à Dieu une certaine toute puissance. D’autres, comme la traduction Segond, ou la Colombe ont choisi le vocable de l’Éternel, qui rappelle que le tétragramme est construit sur la racine du verbe être (Je suis qui je suis), dévoilé à Moïse, lors de la rencontre au buisson ardent, et qui rappelle un Dieu de miséricorde, qui accompagne celui ou celle qu’il appelle, ou qui appelle. « Le secours me vient de l’Éternel qui a fait les cieux et la terre », pouvons-nous lire dans de nombreuses traductions. Le pasteur Marc Pernot  fait cette remarque dans l’un de ses commentaires, qu’il a partagé en son temps, lors des pauses du mercredi, ici-même : « Il y a une faute de traduction courante dans bien des versions de ce psaume, mettant « l’Éternel qui a créé le ciel et la terre » au passé, alors qu’il y a bien un participe présent ici pour le verbe créer, et il est bien question ici de Dieu comme poursuivant encore son œuvre de création dans le monde et en nous… Ce monde est encore en genèse, avec une part de chaos et de belles choses. Dieu y travaille, il est source d’évolution dans le présent, nous dit ce Psaume, et il nous invite à regarder vers le haut, à nous associer à Dieu avec intelligence, avec espérance, mais aussi dans la solidarité avec notre prochain ». 
 
Et comment ne pas mentionner aussi le noyau central de ce psaume, avec la citation 6 fois de suite de ce mot « gardien » ? l’Éternel est celui qui te garde, il est ton gardien, au sens de celui qui protège, qui prend soin, qui préserve, qui "veille sur". 6 fois dans si peu de versets, cela ressemble à une conviction si intense, qu’elle se transforme presque en confession de foi. C’est l’être tout entier qui est préservé, de l’âme jusqu’au souffle, des pieds à la tête, avec cette allusion aux mauvais coups de soleil, mais aussi aux mauvais coups de lune, aussi nocifs les uns que les autres finalement, symbolisant au fond tout ce qui peut tenter de détruire l’être humain, devenu faible et vulnérable, non seulement par sa marche physique, mais aussi décapé, mis à nu, par sa démarche spirituelle.
 
Comment recevons-nous ce psaume 121 que nous venons d’entendre ? A quels mots sommes-nous rendus sensibles ? Nombreux sont celles et ceux qui se plaignent du silence de Dieu. Mais peut-être faut-il se réconcilier avec le silence, pour écouter par-delà le silence. Aujourd’hui, entendre la voix de Dieu, cela passe par l’écoute de la Parole, celle que nous lisons dans la Bible, en particulier. Il y a d’autres livres, d’autres traditions religieuses qui invitent à entendre la voix de Dieu, différemment. Mais puisqu’on se réfère prioritairement à la Bible, c’est être attentif personnellement à la manière dont les textes bibliques résonnent en chacun de nous. Être attentifs aussi, comment ces textes parlent aux autres, autour de nous. C’est prendre conscience de la façon dont nous nous sentons rejoints par cette parole, qui va devenir particulière, parce qu’on va la distinguer parmi d’autres, comme étant une vérité pour nous-mêmes, celle que personne d’autre ne peut penser à notre place, ni nous imposer.  Parfois, il arrive que l’on rencontre des personnes qui s’octroient le droit de dire ce que Dieu veut pour nous, alors que nous découvrons que Dieu parle à celui qui l’écoute, tout à fait autrement.  Dans les jours qui sont les nôtres, si nous ne savons pas toujours quoi répondre à celles et ceux qui nous interpellent et nous disent « Où est Dieu ? Qui est Dieu ? », lorsque le monde se fait le théâtre de tant de malheurs insupportables, où chaque jour, les droits humains sont bafoués, où la liberté d’expression ou le développement de l’esprit critique sont réprimés par la force et la violence comme en Iran ou ailleurs, dans d’autres pays au régime totalitaire, et même par le meurtre, dans le cas de Samuel Paty il y a deux ans, peut-être sommes-nous tentés de croire que la parole de Dieu se fait rare. En tout cas, notre témoignage se fait plus faible et vacillant, comme la lumière de Dieu qui ne brille plus assez fort. Il est urgent de se mettre à l’écoute de cette Parole, de l’approfondir, d’en rechercher et d’en discerner le sens pour aujourd’hui, seul ou ensemble, afin qu’une nouvelle page de notre histoire humaine puisse s’ouvrir et continuer de s’écrire, de se dire. 
 
Tout à l’heure, nous avons chanté le psaume 121 dans la version du psautier français, dont le texte initial de Théodore de Bèze a été réactualisé par Roger Chapal. Et dans cette version, dans cette interprétation, ce n’est pas seulement une protection physique qui est promise au pèlerin, mais cette protection s’élargit à l’ensemble de l’être humain, morale, intellectuelle, avec cette idée que cette protection passe par son propre discernement des choses à dire et à faire et que c’est cela qui garantit l’intégrité de sa personne tant physique que morale, tant spirituelle qu’intellectuelle. « Du mal ton Dieu te gardera. Du doute et de l’erreur, il gardera ton cœur ». Il nous est arrivé, et il nous arrive encore, d’être dans des situations qui interrogent, d'être devant des décisions à prendre qui sont loin d’être faciles. Les plus impressionnantes sont celles qui touchent notre existence. Pourtant au départ, tout paraissait si simple, si clair.  On se trouvait plutôt en bonne santé, et voilà que la maladie devient la préoccupation majeure de la vie quotidienne. On avait promis de marcher avec quelqu’un en se promettant réciproquement et en toute authenticité, fidélité et amour pour le long des jours qui suivraient, et contre toute attente, ce projet va rencontrer des limites insoupçonnées, et s’avérer impossible à suivre.  

La longue valse des nuits blanches commence, avec son lot des remises en question et de culpabilité. C’est alors qu’on se retrouve, à son tour, en train de lever les yeux vers des montagnes symboliques, vers une présence invisible, mais réelle, qui aide à repousser les limites d’un horizon bouché, dont on discerne à peine les contours dans la nuit du chagrin, de la déception, de la solitude. Qui aide tout simplement à prendre du recul, qui nous offre cet espace-temps pour se mettre à distance et à discerner la bonne solution.  Et l’on se surprend à murmurer : d’où me vient le secours ? Si nous sommes capables de relier notre propre question à celle du psalmiste, alors nous prenons conscience de la façon dont nous nous sentons rejoints par cette parole, qui va devenir particulière, parce qu’on va la distinguer parmi d’autres, comme étant une vérité pour nous-mêmes, celle que personne d’autre ne peut penser à notre place, ni nous imposer.  C’est là que nous découvrons comment la marche s’oriente à nouveau, qu’un nouvel horizon se dégage, qu’une solution se propose, et qu’une force intérieure est donnée pour avancer sur un chemin, certes rocailleux, mais qui est au fond, un chemin de liberté. C’est ainsi que l’Éternel, en tant que dynamisme créateur, garde notre départ et notre arrivée, tous nos départs, toutes nos arrivées, mais aussi toutes nos allées et venues, que ce soit dans la journée, comme dans la vie. Et si la promesse est faite au psalmiste que son pied ne chancellera pas, alors cette même promesse est faite à moi, à nous, qui recevons cette parole dans un autre contexte, de ne pas chanceler. La Parole rencontre la vérité de nos vies, nous pouvons marcher et même progresser sur un chemin de foi et de liberté.

Amen.

Orgue

Cantique : Louange et Prière n°315 – l’Eternel seul est ma lumière, strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici]

Annonces
Offrande : Notre église ne vit que de dons, les vôtres. Que votre don soit joyeux, sans regrets et sans contraintes.

Prière d’intercession
Je vous invite à la prière les uns pour les autres :
 
Eternel Dieu de la vie, nous te prions :
Pour celles et ceux qui sont dans la nuit du doute, qui te cherchent désespérément, pour celles et ceux que l’avenir paralyse et dont l’espérance est blessée, pour celles et ceux qui ont perdu un être aimé, et qui luttent contre le vertige du silence et de l’absence.
Pour celles et ceux qui connaissent la solitude, qui n’ont personne avec qui partager leurs joies, leurs peines, leurs rires et leurs questions.
Pour toutes les familles, aussi différentes soient-elles, afin qu’elles soient des espaces de parole et de vie, des refuges où chacun, chacune se découvre inconditionnellement aimé.
Pour celles et ceux qui réparent, qui soignent et qui tendent la main aux autres, qui redonnent confiance, tout simplement.
Nous te prions pour l’Église universelle, pour celles et ceux qui te suivent
Nous te prions de faire de nous, là où nous sommes, des artisans de paix, au milieu de notre monde en souffrance.  
Nous te prions pour que l’amour du plus petit de nos prochains demeure la motivation de toutes nos actions et de nos engagements !

Ensemble, nous te disons d’un même cœur la prière que Jésus, ton fils, nous a enseignée :

Notre Père
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, 
Aux siècles des siècles, amen.

Bénédiction
Recevons la bénédiction de la part du Seigneur :
Mon frère, ma sœur, mon ami,
Que l’Eternel te bénisse et te garde !
Que l’Eternel fasse rayonner sur toi son regard et t'accorde sa grâce !
Que l’Eternel porte sur toi son regard et te donne la paix !
Amen.

Répons :
Que tout mon cœur soit dans mon chant,
Qu’il soit brûlant de tes louanges !
Je te rends grâce en ta maison,
Je loue ton nom devant les anges !
Tu es venu pour exalter

La renommée de ta Parole,
J’adore ta fidélité,
Et ta bonté qui me console.

 
Sortie
Orgue

Paroles des chants du dimanche 16 octobre 2022

Psaume : Psautier Français n°121 A « Vers les monts je lève les yeux », strophes 1 à 4

Strophe 1
Vers les monts je lève les yeux,
Cherchant d’où mon secours
Viendra au long des jours.
Mon secours vient du Dieu des cieux,
Mon créateur, mon père,
Le maître de la terre.

Strophe 2
Va, prends ta route et ne crains rien ;
Si ton Dieu ne dort pas,
Tu ne broncheras pas.
Moi, je suis sûr que mon gardien
Sur tout son peuple veille
Et jamais ne sommeille.

Strophe 3
Dieu près de toi est ton appui.
De l’ombre de sa main
Il couvre ton chemin,
Quand le soleil frappe à midi,
Quand la nuit tend le piège
De tant de sortilèges.

Strophe 4
Du mal ton Dieu te gardera ;
Du doute et de l’erreur
Il gardera ton cœur.
Sur ton départ il étendra,
Et sur ton arrivée,
Sa main droite élevée.

Cantique : Louange et Prière n°261 « O Dieu toute ma prière », Strophes 1 et 2

Strophe 1
Ô Dieu ! toute ma prière
Et mon vœu le plus ardent,
C’est qu’en toi je trouve un Père,
Et que je sois ton enfant.
Déjà je sais que la vie
N’est heureuse qu’en ta paix ;
Qu’autrement elle est remplie
De fautes et de regrets.

Strophe 2
Que ta puissance m’attire
À Jésus, notre Sauveur !
C’est à lui que je désire
De consacrer tout mon cœur.
Que ton Esprit me remplisse
D’une pure et vive foi,
Et que mon âme obéisse,
Seigneur, à ta sainte loi !

Cantique : Louange et Prière n°315 « L’Éternel seul est ma lumière », Strophes 1 à 3

Strophe 1
L’Éternel seul est ma lumière,
Ma délivrance et mon appui ;
Qu’aurai-je à craindre sur la terre
Puisque ma force est toute en lui ?

Strophe 2
Pour m’assaillir, quand une armée
A l’entour de moi camperait,
Mon âme, sans être alarmée,
En l’Éternel s’assurerait.

Strophe 3
Son bras puissant, à ma requête,
Un prompt secours me prêtera,
Et, dans le fort de la tempête,
Sur un rocher m’élèvera.

Strophe 4
Réponds-moi donc, j'attends ta grâce :
Seigneur, exauce ton enfant !
Tu me dis de chercher ta face,
Et je la cherche, ô Dieu vivant !

Lecture de la Bible

Psaume 121

Cantique pour les montées. Je lève les yeux vers les montagnes... D'où me viendra le secours ?
Le secours me vient de l'Éternel, Qui a fait les cieux et la terre.
Il ne permettra pas que ton pied chancelle ; Celui qui te garde ne sommeillera pas.
Voici, il ne sommeille ni ne dort, Celui qui garde Israël.
L'Éternel est celui qui te garde, L'Éternel est ton ombre à ta main droite.
Pendant le jour le soleil ne te frappera point, Ni la lune pendant la nuit.
L'Éternel te gardera de tout mal, Il gardera ton âme;
L'Éternel gardera ton départ et ton arrivée, Dès maintenant et à toujours.

[Bible traduction Segond 1978, "La Colombe"]


Vidéo du culte entier

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