On m'a enlevé mon Seigneur – Pâques 1942

Jean 20:11-16 , Luc 24

Culte du 5 avril 1942
Prédication de André-Numa Bertrand

Culte à l'Oratoire du Louvre

Couverture originale de Voix chrétiennes dans la tourmente, 1945

5 avril 1942
« On m'a enlevé mon Seigneur »

Culte présidé par le pasteur André Numa Bertrand


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On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l'a mis. JEAN XX, 13

Prédication

Ainsi cette journée de Pâques, qui devait être pour l’Église naissante une journée triomphale d'affirmation et de joie, commence dans le doute et dans les larmes : Marie-Magdeleine pleure. Au petit jour, dans l'ombre indécise où l'on prend peur, où l'on n'a pas le temps ni le désir de vérifier la matérialité des choses, tant on semble vivre dans un monde de rêve, elle est partie vers les disciples, criant : Mon Seigneur ! Mon Seigneur ! on a enlevé mon Seigneur et nous ne savons pas où on l’a mis ! Et maintenant que les disciples sont venus, qu'ils ont tout vu, tout vérifié, maintenant que le soleil du printemps inonde le jardin de Joseph d'Arimathée, maintenant que Jésus lui-même est là, derrière elle, prêt à lui parler, elle pleure encore : Mon Seigneur ! mon Seigneur ! ou a-t-on mis mon Seigneur ?

Étrange et cependant naturelle illusion du cœur aimant, qui voudrait retrouver celui qu'il a aimé sous la forme même où il l'a connu, qui ne comprend pas que l'être corruptible ne puisse pas reconnaître l'incorruptible et que seuls les yeux de l’âme puissent apercevoir l'esprit ! Nos deux derniers Évangiles illustrent cette vérité essentielle par deux récits, l'un et l’autre revêtus d'une poésie grandiose et qui, bien différents dans leur forme, sont exactement parallèles dans leur intention. Les pèlerins d'Emmaüs possèdent toutes les certitudes que la chair peut apporter : le tombeau vide, le témoignage des femmes, la confirmation des Apôtres ; et pourtant ils répètent mélancoliquement, alors que le Ressuscité mystérieux chemine à côté d'eux : Oui ! Mais Lui, Lui, ils ne l’ont pas vu. Il faudra qu'ils s'assoient à la Table où ils croient avoir invité l’Inconnu, et où en fait c'est Lui qui les invite éternellement ; il faudra qu'Il rompe le pain avec eux, pour que leur cœur embrasé témoigne de la surnaturelle présence du Sauveur.

Et Marie-Magdeleine, plus favorisée encore, est agenouillée sur la porte du tombeau vide ; le Christ est là, présent, et plus tragique dans son désespoir que les Pèlerins, elle se tord les mains en pleurant : Mon Seigneur ! mon Seigneur ! on a enlevé mon Seigneur ! Et il faudra que Jésus, évoquant l'intimité du cercle amical, l'appelle par son nom : Marie ! alors elle le reconnaîtra et répondra : Mon Maître ! Deux expériences d'âme identiques, rapportées sous des formes différentes : la vue ne sert ici de rien ; son pouvoir s'arrête aux mêmes limites qui bornent la vie terrestre ; mais devant les révélations faites à-la foi s'ouvre l'empire indéfini de l'Éternité.

Et je songe à toutes les foules qui se pressent dans les églises, en ce matin de Pâques, à toutes les âmes qui attendent quelque chose du Christ, de sa résurrection, de sa présence triomphale dans le monde, qui viennent et cependant hésitent, qui croient et sont pourtant troublées, qui pleurent et cependant espèrent, en se demandant où est leur Sauveur, où on l'a mis, dans ce monde où il n'y a plus de place pour tout ce qu'Il aimait, pour le charme de l'enfance, pour la fraîcheur de l'amour, pour la candeur de la prière ; mais où règne tout ce qu'Il condamne, tout ce qui a contribué à le meurtrir et à le crucifier. Je songe à ce monde où tant de désespoirs sanglotent : Mon Seigneur ! où est mon Seigneur ? où se manifeste une telle soif de Lui, et où cependant les âmes n'osent pas se livrer, s'abandonner à la foi...

Et je me dis que les hommes et les femmes qui sont venus dans notre Temple ne sont sans doute pas très différents des autres, que beaucoup, qui n'y viennent que de loin en loin, sont entrés, cherchant quelque chose, et ne sachant cependant pas ce qu'ils cherchent. Alors, je ne voudrais pas être pour vous, aujourd'hui, le pasteur qui parle d'un peu loin et d'un peu haut, qui argumente, qui affirme — à son aise, puisque personne ne peut le contredire ; — je voudrais être comme un ami qui viendrait s'asseoir à côté de chacun, pour lui parler doucement le langage qui lui convient, à lui, personnellement et lui dire : « Tu cherches ton Sauveur ? tu demandes où Il est ? Écoute : n'est-ce pas Lui qui te parle ? Regarde : n'est-ce pas Lui qui est là ? »

Oh ! si Dieu voulait prendre la parole qui est dite pour tous et en faire une parole dite pour chacun : quelle action de grâces monterait de nos cœurs à tous !


Je voudrais d’abord que nous apprenions à voir en Lui, comme Marie-Magdeleine ou les pèlerins d'Emmaüs, le compagnon discret de notre vie intérieure, Celui que l'on reconnaît à l'heure du silence ou de l’intimité ; et que nous sachions lui confier la direction de notre vie personnelle. Quel que soit autour de nous le tumulte du monde, et si mystérieux que nous paraisse le visage du Christ, il y a toujours une chose qui dépend de nous et de nous seuls, c'est l'accueil que nous allons Lui faire, c'est l'acquiescement que nous Lui donnerons ou Lui refuserons, c'est l'attitude que nous prendrons devant Lui ; et c'est cela qui est l'essentiel pour nous — et aussi pour Lui.

Tu demandes où est ton Sauveur, mon Frère, ma Sœur ; Il est là près de toi, et sa voix monte dans le silence : « Vas-tu te laisser entraîner, toi aussi, par la tentation de la violence ? vas-tu subir le glissement facile qui conduit de la justice à la vengeance, de l'indignation à la haine ? vas-tu entrer dans le cycle maudit du œil pour œil et dent pour dent ? Ne crains pas, Je suis là, mes paroles restent les mêmes que tu connais bien : Si tu n’aimes que ceux qui sont aimables, que fais-tu d'extraordinaire ? Ne sais-tu pas que j'ai versé mon sang pour tous, et que je les attends tous, eux et toi, pour le jour du salut ; tous, ceux qui sont morts à côté de moi, et qui n'étaient pas des saints, et ceux qui les ont cloués sur leurs croix, et Moi sur la mienne, et toi sur la tienne, peut-être ?... Je suis là pour que ton amour ne défaille pas. »

C'est Lui qui te parle, mon enfant, à l'heure où tu hésites devant la demi-vérité, qui sera un mensonge complet ; car il n'y a pas de demi-mensonge ; il y a OUI et il y a NON. « Vas-tu te laisser gagner toi aussi par l'hypocrisie ? appeler le mal « bien », appeler « ordre » le plus effroyable désordre que le reconstruction le plus grand amas de ruines de l'histoire ? Vas-tu perdre ta foi dans le caractère sacré de la vérité ; prêter des serments que tu ne tiendras pas et recevoir avec componction des promesses dont tu sais qu'elles ne seront pas tenues davantage ? Tu entends encore ma voix ? Alors c'est bon signe : tu n'as pas rompu avec la vérité ; car tu sais ce que j'ai dit à Pilate : Quiconque est de la vérité entend ma voix. Ne te laisse pas détourner de la voie droite ; Je suis là pour que ta foi ne défaille pas ; j’ai versé mon sang pour rendre témoignage à la vérité. »

Quand tu regardes les affiches prometteuses, c'est Lui qui te frappe sur l'épaule et qui te dit : « Tu es un homme, n'est-ce pas, et un chrétien ; vas-tu te laisser mener par les propagandes ou vas-tu agir comme un être de réflexion et de conscience ? Les hauts salaires, c'est très bien ; mais n'y a-t-il pas autre chose : ta famille, ton sol natal ? Le pain est noir ici et il est rare ; tu sais pourquoi ; mais du moins on peut le manger avec les siens. Ne sais-tu pas qu'il y a entre l'homme et sa terre, comme entre l'homme et sa femme, un lien qui est noué pour la bonne et pour la mauvaise fortune ? Eh bien ! la mauvaise fortune est venue, il faut la porter ensemble. Ne perds pas l'espérance que tu as mise dans ta Patrie. Te rappelles-tu comme j'ai pleuré sur la ville qui tue les prophètes ? Et puis je suis descendu vers la ville et j'y suis entré, et j’y suis resté, et j'ai voulu y mourir ; parce que c'était ma ville, la ville de mes Pères, où leur âme avait été forgée... » 

Ainsi à travers toute notre vie, ses difficultés, ses problèmes, les pièges qu'elle nous tend, le fidèle Ami de l'âme chrétienne, invisible mais toujours présent, est là pour guider, conseiller. Comme Il le faisait au temps de sa chair, Il nous détourne des voies larges et faciles, vers les sentiers abrupts, dangereux, difficiles, de l'amour, de la foi et de l'espérance. Prête l'oreille à la voix intérieure ; douce ou sévère, tu l'entendras, aussi nette qu’ont pu l'entendre jadis Simon Pierre ou Judas ou Marie-Magdeleine.


Oui, je sais : tu voudrais rencontrer ton Seigneur ailleurs que dans la vie intérieure ; tu le cherches en vain dans le monde qui t'entoure. Dans cet univers voué à la vengeance et à la haine, tu demandes, toi aussi : « Où a-t-on mis mon Seigneur et pourquoi me l'a-t-on enlevé ? » Ne serait-ce pas Chrétien, parce que tu le cherches là où Il n'est pas, là où Il ne peut pas être, là où sont les grandeurs de chair ? Peut-être, cependant, le rencontres-tu chaque jour sans Le reconnaître.

Tu voudrais le voir parmi les grands de ce monde, au-dessus de ces grands, régnant sur eux comme ils règnent sur le monde ; cependant Jésus nous a prévenus qu’Il n'était pas venu pour être servi mais pour servir. Jésus a parlé des grands de ce monde ; Il nous a dit : Ceux qui règnent sur les nations exercent sur elles un pouvoir impérieux ; ils se font appeler Maîtres et Bienfaiteurs ; mais il n'a pas ajouté : quand vous entendez leur voix, obéissez, car celui qui commande par leur bouche, c'est Moi ; Il a dit : Ne soyez pas comme eux ; mais que celui qui veut être le premier parmi vous soit le dernier, et que celui qui veut être le Maître se fasse le serviteur de tous.

Il a dit aussi : J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai été nu et vous m’avez donné des vêtements, j’étais en prison et vous êtes venus me voir. Et comme les chrétiens, toujours dominés par l’amour païen des grandeurs humaines répondaient ; Seigneur, nous ne t’avons jamais vu avoir faim, être sans vêtements ou en prison, Il a répondu : le frère que vous assistez, l'affamé, le loqueteux, le prisonnier, c'est Moi.

Le reconnais-tu, maintenant, ton Sauveur, sous le visage innombrable de la souffrance ? Tu demandes où Il est ? où on l'a mis ? On l’a mis là où il faut souffrir, où il faut mourir, avoir faim, être nu, et où tu n'as même pas le droit de lui porter le morceau de pain ou le vêtement dont Il te parle. Et ce qu'Il attend de toi, c'est ton cœur, avec ce qu'il a pour apaiser la souffrance de l'homme, le pain et les vêtements s'il se peut, mais surtout, surtout ton cœur, un cœur qui ne s'habitue pas à voir souffrir, qui ne perde pas le sens de la pitié et de l’indignation, mais qui les fasse monter vers Dieu, pitié et indignation, comme deux flammes ardentes, nourries de la substance même de l'amour. Voilà le service qu'Il demande.

Et je sais bien qu'Il n'est pas venu pour être servi mais pour servir ; seulement Il a tant servi, tant donné de Lui-même, tant usé son cœur dans les souffrances d'autrui, tant de fois partagé son manteau sous le visage de saint Martin, et si souvent distribué ses vêtements sous l'aspect de François d'Assise, que le voilà maintenant usé, pauvre et nu, et il faut servir à son tour Celui qui était venu pour être servi. Et dire qu'il y a des naïfs qui s'imaginent que Jésus est mort sur la Croix et qu'après c'est fini, et qu'on peut dire de lui selon le dicton vulgaire : Maintenant Il ne souffre plus, c'est fini ! Mais Jésus est en agonie jusqu'à la fin du monde ; il faut l'avoir toujours sous les yeux pendant ce temps-là.


Ici, je sens monter vers moi comme une sorte de déception et presque de protestation de bien des esprits : Vraiment est-ce tout ce que vous avez à nous offrir comme espérance de Pâques : la contemplation éternelle d'une éternelle agonie ? Alors, pour vous, la résurrection du Christ, c'est le recommencement indéfini de sa Passion ; c'est en quelque sorte la reprise de sa vie terrestre, avec toujours l'humilité, toujours la souffrance, toujours la Croix ? Pas de victoire ? pas de Christ glorifié ? pas de Christ-Roi ? Et vous vous étonnez qu'avec un Évangile ainsi dépouillé de sa couronne royale, on traite le Christianisme de « religion d'esclaves », bonne pour les peuples et les hommes qui tiennent à être battus ? Une religion dont vous ne voudriez, au fond, pas plus que nous ?

Mes Frères, il ne s'agit ici ni de vous ni de moi ; il s'agit de l'Évangile. Une chose est certaine, c'est que la première chose — la seule — que nous offre l'Évangile, c'est un service, l'humble service des hommes, revêtu, il est vrai, d'une souveraine noblesse, puisque derrière lui on nous fait reconnaître le service du Maître et le service de Dieu. Il est bien vrai que Notre Seigneur n'est pas venu pour être servi, que nous ne rêvons pas d'un Christ qui régnerait à la manière des princes de ce monde, et porterait l'épée, afin de faire périr par l'épée ceux qui auraient tiré l'épée.

Mais nous ne nous croyons pas, pour cela, voués à l'esclavage, au contraire ; nous croyons que la royauté du monde est promise non à l'épée mais à l'amour et à l'esprit de service. Le monde est à la croisée des chemins ; il doit choisir ; que dis-je ? il a choisi, ou plutôt ses chefs ont choisi pour lui. Depuis deux siècles en particulier, le monde moderne s'applique à éliminer l'influence chrétienne, sinon de la vie individuelle de chacun, du moins du gouvernement des États et de leurs relations réciproques ; et comme on pouvait s'y attendre à mesure que cette déchristianisation se poursuit, les conflits se multiplient, s'étendent et surtout s'aggravent, s'exaspèrent et finalement deviennent insolubles, dans une société qui ne reconnaît rien au-dessus des verdicts essentiellement instables de la force.

Le monde est en train de faire la preuve — la preuve par l'absurde et par l'odieux — de l'impossibilité radicale pour la violence, de construire quelque chose de solide et d'harmonieux. La parole de l'Apôtre : Si vous vous déchirez les uns les autres, vous périrez les uns par les autres, est en train de se réaliser pour l'humanité tout entière : Sur le monstrueux bûcher qu'elle entretient de sa propre chair, peu importe à chaque nation de jeter ses propres trésors, pourvu qu'elle y consume aussi ceux des autres ; dans un monde où tant d'hommes ont faim, on jette chaque jour au fond de la mer la nourriture d'un peuple. L'heure est venue de reprendre la parole du prophète : Malheur à ceux qui se confient à l'homme, en ses chars, en ses cavaliers ; c'est-à-dire : malheur à ceux qui croient qu'il s'agit seulement du choc de deux empires et que le tout est de savoir lequel sera victorieux. Il s'agit de la fin d'un monde. Le monde dans lequel les plus âgés d'entre nous vivent depuis un demi-siècle, est frappé à mort ; il ne se relèvera jamais. Et celui que l'on reconstruira sur ses ruines, sera le monde de Jésus-Christ, ou il sera le monde de Satan ; il sera le monde de l'amour et de l'entr'aide, ou il sera le monde de la famine et de la mort. Voilà le choix qui nous est laissé.

Et c'est devant ce dilemme redoutable que l’Église reprend sans hésiter son cantique de Pâques : Je sais que mon Rédempteur est vivant ; Il n'élève pas la voix, Il ne crie pas sur les places publiques ; mais pour les peuples qui marchaient dans les ténèbres, une grande lumière resplendit ; devant Lui les rois connaissent ce qu'ils n'avaient pas compris, et on Le salue comme l'Admirable, le Prince de la Paix ; en Lui est notre espérance, car Notre Seigneur est réellement vivant !


Mes Frères, arrêtons-nous sur cette parole ; Notre Seigneur est réellement vivant. L'Église la laisse à chacun de vous comme une promesse pour les jours difficiles que nous avons à vivre. 

Il y a dans cette Église nombre de fidèles qui sont venus, cherchant toute la richesse de l'Évangile de Pâques et désireux de la recevoir ; qu'ils l'emportent dans leur cœur comme une clarté fidèle : Le Seigneur est réellement vivant ! 

Mais il y a aussi, je m'assure, surtout parmi nos jeunes frères et nos jeunes sœurs, bien des amis qui sont entrés ici avec une grande espérance, ou plus exactement avec une grande soif de l'âme, cherchant ils ne savaient trop quoi, mais quelque chose de beau et de grand qui puisse combler le vide de leur cœur, dominer la détresse du monde et leur permettre enfin de vivre. Eh bien, qu'ils le reçoivent eux aussi, cet Évangile de l'espérance : Notre Seigneur est réellement vivant ! 

On vous a dit que c'en était fini des naïveté du Christianisme, qu'il n'y avait plus que la force et la violence qui comptent ; plus que la ruse et le mensonge qui réussissent : Ce n'est pas vrai ! On vous a dit que l'amour et le désintéressement étaient une vanité, le service des autres une duperie, l'humilité une sottise ; que seuls l'orgueil et la haine étaient maîtres du monde : Ce n'est pas vrai !

On vous a dit que d'ailleurs Celui qui était venu autrefois pour témoigner de l'amour de Dieu aux hommes, et que les hommes avaient été assez sots pour suivre — de loin, heureusement, — ses contemporains, plus avisés, l'avaient tué, et qu'Il était mort sur la Croix, bien mort, et que c'était fini de Son règne : Ce n'est pas vrai ! 

Ce qui est vrai, c'est que Notre Seigneur est réellement vivant.

Ainsi soit-il.


Pour aller plus loin

  • A.-N. Bertrand, P. Vergara et G. Vidal, Voix chrétiennes dans la tourmente, 1940-1944, 1945, Paris, 192 pages, recueil de 15 prédications prononcées à l'Oratoire du Louvre durant l'Occupation (lire en ligne)


Lecture de la Bible

Évangile selon Jean, ch. XX, v. 11 à 16

...Marie était restée près du tombeau, à l'entrée, et pleurait. Tout en pleurant, elle se pencha et regarda dans le sépulcre. Elle y vit deux anges en vêtements blancs, assis à la place où était le corps de Jésus,  l’un à la tête, l’autre du côté des pieds. Ils lui dirent « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Et elle leur répondit : « Parce qu’on a enlevé mon  Sauveur, et je ne sais où on l'a mis. » Ayant dit cela, elle se retourna et, derrière elle, elle vit Jésus qui était là, debout. Elle ne savait pas  que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Elle, le prenant pour le jardinier, lui répondit : « Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis et j'irai le prendre. » Jésus lui dit : « Marie ! » Elle se retourna et lui dit en  hébreu : « Rabbouni ! » Ce qui signifie : mon Maître !   

Évangile selon Luc, ch. XXIV

Dans l'épisode des Pèlerins d'Emmaüs, nous lisons : 

Les chefs des prêtres et nos magistrats l’ont livré pour le faire condamner à mort et l'ont crucifié. Nous, nous espérions qu'il était celui qui devait délivrer Israël ; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses sont arrivées. Il est vrai que certaines femmes, qui sont des nôtres, nous ont fort surpris. Elles sont allées de grand matin au sépulcre et n'y ont point trouvé son corps ; elles sont venues nous  dire qu'elles avaient même eu des apparitions d'anges, lesquels leur ont  dit qu'il était vivant. Alors quelqu’uns des nôtres sont allés au tombeau ;  ils ont trouvés toutes choses comme les femmes avaient dit, mais lui, ils ne l’ont pas vu...

Ils approchaient du village où ils se rendaient et lui paraissait vouloir aller plus loin ; alors ils le retinrent, disant : « Reste avec nous car  il se fait tard et le jour à déjà baissé. » Et il resta avec eux. Comme ils étaient ensemble à table, il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent...

Ils se levèrent à l’heure même, retournèrent à Jérusalem et trouvèrent réunis les Onze et ceux qui, étaient avec eux ; ceux-ci leur dirent : Le Seigneur est réellement vivant ! ...