Malgré les incertitudes, confesser sa foi

Marc 9:17-24

Culte du 27 septembre 2020
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

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Culte à l'Oratoire du Louvre

Dimanche 27 septembre 2020
Culte, baptême et confirmations
Malgré les incertitudes, confesser sa foi.
Marc 9 : 17-24
Marc 9/24 : « Je crois, viens au secours de mon manque de foi »

Culte par les pasteures Agnès Adeline Schaeffer( Prédication) et Béatrice Cléro-Mazire (Liturgie)
Musique : Alexandre Korovitch, organiste suppléant

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Liturgie 1

Psaume : Dans le recueil « le Psautier Français », nous chanterons les 4 premières strophes du psaume 81.

1 - Que nos chants joyeux, nos cris d'allégresse
Jaillissent vers Dieu, le puissant Seigneur,
Qui met sa vigueur dans notre faiblesse.

2 - Les cors, les hautbois, l'éclat des trompettes,
Nos luths et nos voix diront quelle ardeur
Brûle notre coeur en ce jour de fête.
3 - Dieu nous a donné ce jour d'espérance ;
Il l'a ordonné pour nos réunir,
Dans le souvenir de sa délivrance.

4 - J'entends une voix, une voix nouvelle
Qui dit "Lève toi ! redresse ton dos !
J'ôte le fardeau, je brise ta chaîne.".

Cantique : Dans le recueil « Louange et Prière », nous chanterons les 2 strophes du cantique 204.

1 - Seigneur, dirige et sanctifie
Toute la vie De ces enfants.
Que ta lumière, Sur leur carrière,
Brille en tout temps !
Que, sous ta garde et sous tes ailes,
Ils soient fidèles, Forts et constants !
2 - Soumets leur âme à l'Évangile,
Au joug facile, Plein de douceur ;
Fais-leur entendre L'appel si tendre
De leur Sauveur ;
Que, pour répondre à sa promesse,
Ils aient sans cesse Le même cœur !


Cantique : Dans le recueil « Louange et Prière », nous chanterons les strophes 1, 2, 3 et 6 du cantique 178.

1 - Qu’aujourd’hui toute la terre
S’égaye au nom du Seigneur.
Qu’à Dieu monte sa prière
Par Jésus, le Rédempteur.

2 - Qu’aujourd’hui son Evangile
En tous lieux soit publié.
Qu’à porter son joug facile
Tout pécheur soit convié.
3 - Qu’aujourd’hui, remplis de joie,
En écoutant son appel,
Bien des coeurs trouvent la voie
Qui va de la terre au ciel.

6. Qu’aujourd’hui la paix descende,
Seigneur, sur tous tes enfants
Et que partout l’on entende
Leurs hymnes reconnaissants.

Prédication

Amis, frères et sœurs, Héloïse, Tom, Raphaël, Eliane,
 
« Je crois, viens au secours de mon manque de foi», dit le père de l’enfant malade, à Jésus qui est à ses côtés.
Voilà, me semble-t-il, résumé en une seule phrase l’itinéraire de tout être humain, à travers les âges, depuis que l’homme cherche Dieu. Et cet itinéraire est souvent difficile. Voilà pourquoi j’ai choisi de garder cette parole pour aujourd’hui,  « Je crois, viens au secours de mon manque de foi ». Pour vous, chers Eliane, Héloïse, Tom et Raphaël, qui venez d’être baptisés ou de confirmer votre baptême, il y a  quelques instants. Chacun d’entre nous est heureux de vous accompagner aujourd’hui. Nous avons eu tout de même une drôle d’année, pendant laquelle nous ne nous sommes pas vus pendant plusieurs mois, et il y a encore quelques jours, nous étions dans l’incertitude la plus complète de savoir si nous pourrions nous rassembler aujourd’hui dans ce temple.  

Mais il est vrai que cette incertitude est moindre  par rapport à celle de  l’homme de notre histoire.
Vous avez sûrement remarqué comment l’homme de notre récit est touchant.  Son enfant souffre de convulsions, il est au plus mal. Le père de cet enfant  est dans la plus grande incertitude de sa vie.  Il ne sait plus quoi faire, il ne sait plus comment espérer,  ni quoi espérer.  Jésus est là, et demande qu’on lui amène l’enfant. Jésus est en quelque sorte le dernier recours du père. « Si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par pitié pour nous ». L’homme est en face de Jésus,  il est en face à face avec lui, il dialogue avec lui, en toute simplicité et sans artifice.
Jésus lui dit : « Tout est possible à celui qui croit ». (Marc 9/23).

Et le père répond, en se positionnant personnellement et courageusement.  : « Je crois, viens au secours de mon incrédulité, de mon manque de foi ».  Et c’est certainement là,  la réponse la plus lucide de toutes les phrases humaines de l’Evangile.
Cet homme est en train de dire : « J’ai la foi, Seigneur, viens au secours de mon manque de foi. Finalement, je sais bien qu’au fond de moi,  je ne crois pas à 100% ».
J’ai confiance, Seigneur, viens au secours de mon manque de confiance. Je sais bien  qu’au fond de moi, je n’ai pas totalement confiance à 100%

Cette phrase est extraordinaire, pour un jour comme aujourd’hui, et c’est pour cela que je souhaite la garder. Extraordinaire, pourquoi ? Parce qu’elle exprime le paradoxe qui existe en chaque personne croyante, ou en chaque personne qui cherche le divin par tous les moyens.

Amis, frères et sœurs, alors que nous sommes réunis aujourd’hui, pour accompagner Eliane, Héloïse, Tom et Raphaël, alors que nous sommes les témoins privilégiés de leurs confessions de foi personnelles, au moment où nous avons entendu  ce qu’ils avaient à nous dire de leur foi en Dieu et de leur confiance en la vie, peut-être serions-nous tentés  de poser une appréciation, voire, un jugement,  sur ce qu’ils ont dit,  sur ce qu’ils auraient pu dire, ou ce qu’ils auraient du dire. Alors, nous garderons pour nous-mêmes,  en fond d’écran de nos mémoires,  la phrase de cet adulte,  à la fois assuré et désemparé « Je crois, viens au secours de mon manque de foi ».

La phrase de cet homme est une prière.
Et je dirai même plus !  Une prière de supplication. Nous pouvons y entendre un accent de détresse dans sa voix. L’homme est dans une sincérité désarmante, proche de l’abandon. Il ne semble offrir aucune résistance. De cette façon, il accède à la vérité qui est en lui-même, à la vérité de son impuissance, face à la santé de son enfant qui lui échappe. Mais dans cette vérité qu’il énonce, « viens au secours de mon manque de foi », il entre  dans une relation vraie avec Jésus, et par son intermédiaire, dans une relation vraie avec Dieu, alors qu’il ne peut plus ou qu’il ne sait plus, qu’il n’ose plus,  être en relation avec son enfant malade.
 

Nous avons notre propre manière de prier. Certains, c’est en faisant la vaisselle, ou en contemplant la nature, d’autres, c’est en voiture, ou dans le métro, d’autres encore préfèrent prier en chantant dans la salle de bains, mais d’autres, au contraire, préfèreront le secret de leur chambre,  ou la communion fraternelle, au culte, le dimanche. D’autres enfin, ne disent strictement rien.  Ils pensent peut-être qu’ils ne savent pas prier « comme il faut ».  Mais la prière, si courte ou si longue soit-elle, et même silencieuse, est une façon d’être en relation, avec ce que nous appelons Dieu.

Mais c’est tellement difficile d’être en relation avec l’invisible ! Ou avec ce que l’on n’entend pas !  Difficile d’être en relation avec une présence qui n’est pas reconnaissable ! Ou qui ne semble pas se manifester !  La prière ? Mais c’est comme si on se parlait à soi-même ! Si nous espérons une réponse, elle ne viendra pas d’une façon automatique. Il faudra patienter et être attentif à toutes les formes de réponse qui pourront être données. Et parfois il y a de quoi se décourager.

Alors, oui, la phrase de cet homme est une parole libératrice pour nous tous. Il dit que, même quand on croit, on peut encore et toujours demander de l’aide. Croire, avoir la foi, ne fait pas de nous des surhommes ou des "surfemmes", bref,  des surhumains. Pas même les plus grands pasteurs, pas même les plus grands théologiens, ou les plus grands réformateurs, pas même les personnes de notre entourage les plus engagées, ni même les plus grands mystiques de l’histoire ne croient à 100%.  Rappelons-nous encore de la surprise qui avait  été ressentie, lorsque l’on avait appris, à la mort de Mère Térésa, qui s’était engagée totalement auprès des enfants les plus démunis, au Caire, qu’elle avait passé sa vie de foi, dans le doute. Le doute, c’est ce qui nous permet de ne pas tomber dans la tentation de la toute-puissance ou de la perfection.

En écoutant vos témoignages de foi, vous avez parlé chacun à votre manière de la confiance, de la lumière, d’un compagnonnage de Dieu à vos côtés. Je voudrais partager cette citation de Maurice Bellet, un théologien catholique contemporain qui a écrit : « Le seul Dieu que nous pouvons supporter, désormais, ce n’est pas le Dieu des hauteurs, c’est le Dieu qui est avec nous dans les ténèbres. Si Dieu est, il est en l’homme ce point de lumière que rien n’a puissance de détruire » .* Comme vous le savez, ou comme vous le découvrirez, rien n’est acquis, pas même la foi dont nous témoignons aujourd’hui. Chaque étape de la vie ne nous met à l’abri ni du questionnement, ni de la recherche, ni de la confrontation avec le savoir, la raison, la science, toutes les formes de connaissance.  La foi n’a pas réponse à tout, mais elle nous aide à nous situer autrement. Elle nous donne l’autorisation d’approfondir ce que nous découvrons de la vie, de Dieu, des autres. Et comme l’a dit l’un d’entre vous, elle met en lumière ce qui aurait pu rester dans l’obscurité.

« Je crois, viens au secours de mon manque de foi » : cette apparente contradiction, que l’on pourrait ressentir comme un conflit intérieur, est en réalité salutaire, autrement dit : profitable et tonique, car c’est ce qui fait avancer dans la vie. Ce tout petit « Je crois », nous encourage de commencer dans la vie avec la foi que nous avons, et non pas avec celle que nous aimerions avoir. Le souci que nous rencontrons le plus souvent, et qui se transforme parfois en culpabilité, c’est la comparaison qui s’exerce entre les uns et les autres. Il peut nous arriver de vouloir une foi différente, plus solide, plus enracinée. Nous aimerions croire autrement. Ou croire à la manière de quelqu’un d’autre.

Lorsque nous disons notre prière, même muette, jusqu’au bout,  « viens au secours de mon manque de foi », nous acceptons de nous placer devant quelqu’un dont on peut recevoir l’aide. Qu’elle vienne de Dieu, souvent par l’intermédiaire d’un prochain, la plupart du temps  inattendu, nous acceptons de nous décentrer de nous-mêmes et de recevoir une énergie qui vient de l’extérieur, un geste qui nous redresse,  une parole qui nous libère et qui nous fait tenir debout, quand même. Le pasteur Wilfred Monod écrivait : « La foi est un « quand même ».  C’est d’ailleurs le titre de son dernier livre, paru après sa mort : « Quand même », le vrai nom de la divinité chrétienne ».** Ce « quand même », est une parole qui guérit, de la même façon que dans l’histoire de l’Evangile, partagé aujourd’hui.

On pense toujours que c’est l’enfant possédé qui a été guéri par Jésus.
Mais en y regardant de près, une autre personne a été aussi guérie, c’est le père de l’enfant.
Au départ, le père dit à Jésus : « Si tu peux, fais quelque chose, par pitié, je sais que tu peux guérir ». Autrement dit, il s’adresse à Jésus comme il s’adresse au médecin de la dernière chance. Et là, c’est Jésus qui est déconcerté et il répond : « Si tu peux ! Tout est possible à celui qui croit ! Et là, le père prend cette réponse pour lui-même, il est mis face à son manque de foi qu’il peut dire sans honte, ni culpabilité.

« Je crois, viens au secours de mon manque de foi ». En disant qu’il ne croit pas pleinement, non seulement il permet la guérison de son enfant mais il permet aussi sa propre guérison, sa guérison étant la lucidité sur lui-même. Il passe du « Je sais » à « Je crois », tout en prenant conscience de son manque de foi.

Alors,  chers Eliane, Héloïse, Tom et Raphaël, c’est tout ce que je vous souhaite. Et aussi Béatrice qui se joint à moi, et toute l’Eglise avec nous, c’est tout ce que nous vous souhaitons !
Restez toujours lucides sur vous-mêmes, d’une part, mais aussi restez lucides sur le monde qui vous entoure, nous entoure. Vous nous aiderez à ce que nous  restions lucides,  nous aussi.
Les incertitudes ne manqueront pas dans votre vie. Des déceptions, des trahisons, des abandons vous feront douter de la foi que vous professez aujourd’hui. Quoiqu’il en soit, et dans la mesure de votre possible, prenez le temps de vous placer devant Dieu, même quelques instants, même si vous ne le voyez pas, même si vous ne le sentez plus, même si un jour, peut-être, vous prenez conscience que vous n’y croyez plus. Parce que, reconnaître qu’on ne croit plus, c’est être sur le chemin de la foi, c’est se donner une chance de croire à nouveau. C’est rester ouvert à l’inattendu. 

Rappelez-vous que la foi que vous avez professée aujourd’hui, dans l’innocence de votre adolescence, sera votre « quand même », dans l’âge adulte,  « comme ce point de lumière que rien n’a puissance de détruire ». On croit toujours que les miracles viennent d’en-haut, mais en réalité, ils viennent d’en-bas, de ce fameux face à face, avec nous-mêmes et du face à face avec Dieu, dans la prière. Prenez le temps de ces  face à face !

Si jamais il vous venait un jour,  des paroles de révolte dans votre prière, n’en ayez pas peur. La révolte n’est pas que négative. Elle possède sa part positive de créativité pour faire triompher la vie, sans cesse menacée ou contrariée. C’est même l’espérance de Dieu, à notre endroit.
Aujourd’hui, vous choisissez de traverser la rivière de la vie, avec une parole de la Bible que vous  avez voulu partager avec nous. Vous nous avez très bien dit comment et en qui,  vous faites confiance, avec ce qui fait l’ordinaire de votre vie, en ce moment, là où vous  en êtes maintenant.

Vous nous offrez chacun quelque chose d’unique à partager et  vous nous donnez l’occasion de grandir dans notre propre foi. Vous  nous donnez ce que vous avez reçu,  pour qu’à notre tour, nous fassions de même, et que nous devenions de meilleurs témoins, grâce à vous.

Et avec vous, nous pourrons dire, dans le secret de notre cœur, dans  l’ordinaire de nos propres vies : « Je crois, Mon Dieu, oui je crois, mais je t’en prie, là où j’en suis, viens au secours de mon manque de foi, pour que ma foi, grosse comme une graine de moutarde, grandisse, et ressemble un jour, à un arbre, où tous les oiseaux du ciel pourront y faire leur nid. Permets aussi, Seigneur, que jamais je n’oublie cette autre promesse : Tout est possible à celui qui croit ». Ainsi, malgré toutes les incertitudes, nous confesserons notre foi, quand même, et nous découvrirons que finalement,  c’est Dieu qui croit en le meilleur de nous-mêmes.
 
Amen.

* Maurice Bellet,  Je ne suis pas venu apporter la paix…Essai sur la violence absolue, éditions Albin Michel, 2009.
** Wilfred Monod, Quand même ! Le vrai nom de la divinité chrétienne, éditions Jeheber, 1943.

Liturgie 2


Cantique : Dans le recueil « Louange et Prière », nous chanterons les 3 strophes du cantique 171
« Rends-toi maître de nos âmes ».

1 - Rends-toi maître de nos âmes
Esprit saint, Esprit d'amour!
Et de tes divines flammes
Embrasse-nous en ce jour.
Refrain
Fais-nous sentir ta présence,
Revêts-nous de ta puissance
Et baptise-nous de feu,
Esprit saint, Esprit de Dieu.
2 - Forme-nous pour le service
De notre divin Sauveur ;
À ses pieds, en sacrifice,
Nous apportons notre coeur.

3. Esprit de vie et de gloire,
Conduis-nous de jour en jour
Et de victoire en victoire,
Jusqu'au céleste séjour..

Cantique : Dans le recueil « Louange et Prière », nous chanterons les 3 strophes du cantique 150 :
« A toi la gloire ».

1 - À toi la gloire, Ô Ressuscité !
À toi la victoire pour l’éternité.
Brillant de lumière, l’ange est descendu,
Il roule la pierre du tombeau vaincu.
À toi la gloire, Ô Ressuscité !
À toi la victoire pour l’éternité..

2 -Vois-le paraître : c’est lui, c’est Jésus,
Ton Sauveur, ton Maître, Oh ! ne doute plus !
Sois dans l’allégresse, peuple du Seigneur,
Et redis sans cesse que Christ est vainqueur !
À toi la gloire, Ô Ressuscité !
À toi la victoire pour l’éternité.

3. Craindrais-je encore ? Il vit à jamais,
Celui que j’adore, le Prince de paix ;
Il est ma victoire, mon puissant soutien,
Ma vie et ma gloire : non, je ne crains rien !
À toi la gloire, Ô Ressuscité !
À toi la victoire pour l’éternité.

Marc 9 : 17-24

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Lecture de la Bible

Marc 9:17-24

17 Et un homme de la foule lui répondit : Maître, j'ai amené auprès de toi mon fils, en qui se trouve un esprit muet.
18 En quelque lieu qu'il le saisisse, il le jette par terre ; l'enfant écume, grince des dents, et devient tout raide. J'ai prié tes disciples de chasser l'esprit, et ils n'en ont pas été capables.
19 Jésus leur répondit : Race incrédule, jusques à quand serai-je avec vous ? Jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi. On le lui amena.
20 Et aussitôt que l'enfant vit Jésus, l'esprit le fit entrer en convulsions ; il tomba par terre et se roulait en écumant.
21 Jésus demanda au père : Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive ? Depuis son enfance, répondit-il ;
22 et souvent l'esprit l'a jeté dans le feu et dans l'eau pour le faire périr. Mais si tu peux quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous.
23 Jésus lui dit : Si tu peux... tout est possible à celui qui croit.
24 Aussitôt le père de l'enfant s'écria : Je crois ! viens au secours de mon incrédulité !

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