Les cœurs purs
Matthieu 5:8
Culte du 12 avril 1942
Prédication de Paul Vergara
Culte à l'Oratoire du Louvre
12 avril 1942
« Les cœurs purs »
Culte présidé par le pasteur Paul Vergara
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Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu.
Matthieu V, 8.
Prédication
Jamais parole plus haute n'est sortie de la bouche d'un homme. Jésus déclare ici, comme une chose évidente par elle-même et sans essayer d'accompagner son affirmation du moindre argument emprunté à l'ordre de l'intelligence ou de la raison, que la pureté du cœur conduit à la vision et à la connaissance de Dieu. « Heureux les cœurs purs parce qu'ils verront Dieu. » Le futur employé par Jésus ne doit cependant pas nous faire prendre cette béatitude pour la promesse d'une grâce à recevoir dans un avenir supraterrestre, dans quelque ciel lointain. Non, c'est dès maintenant, ici-bas, au sein palpitant de la vie présente, que les cœurs purs ont le privilège de connaître Dieu, de le voir à l'œuvre, de relever la trace de ses pas, l'ouvrage de ses mains, les étonnants accomplissements de son dessein d'amour.
Parfois cette vision de l'Œuvre de Dieu paraît facile. Si nous en croyons les poètes, nous n'avons qu'à sortir de nos cités de pierre, gagner les champs et les bois et ouvrir nos yeux et partout apparaîtra la signature du Souverain Artiste.
Et les flots bleus que rien ne gouverne et n'arrête
Disaient en recourbant l'écume de leur crête
C'est le Seigneur, le Seigneur Dieu.
Dans les littératures de tous les peuples nous trouvons des affirmations semblables à celle-ci, et nous croyons volontiers à la sincérité des poètes.
Mais la vie présente des moments plus difficiles, nous ne nous trouvons pas toujours en promenade dans les sites consolants de la nature, nous ne sommes pas tous poètes ou nous le sommes à nos heures et ces heures sont exceptionnelles ; la plupart du temps nous sommes placés devant des circonstances et dans un environnement où il est moins aisé de voir Dieu et de contempler son ouvrage. Notre vie est un pèlerinage rempli d'aléas, elle a, certes, ses heures paisibles et heureuses, ses heures de repos « dans les verts pâturages et près des eaux tranquilles », comme dit le Psalmiste, mais elle présente aussi, et il n'a garde de l'oublier, ses heures difficiles où il nous faut cheminer dans d'étroits défilés et dans cette « vallée de l'ombre et de la mort » dont il nous parle en termes si évocateurs.
Quand il n'y a plus de fleurs parfumées ni de chants d'oiseaux, quand les étoiles n'apparaissent plus au-dessus de nos têtes, pouvons-nous voir Dieu encore et malgré tout ? Pouvons-nous le voir dans l'horreur des épreuves que traverse le monde en ce moment, à travers la fumée des incendies et la poussière des cités écroulées, et la faim, et la nudité, et le péril et l'épée ? Dieu n'est-Il pour nous que le Dieu des beaux jours qui parle dans la paix et la tranquillité du bonheur, dans les harmonies souriantes de la nature, ou bien, entendons-nous aussi Sa voix dans l'orage et voyons-nous se déployer la force de Son bras aux époques de révolution et de chaos et jusqu'au sein de la guerre ?
Pour ma part, voici ma foi : Dieu est dans les situations concrètes quelles qu'elles soient, dont nos existences sont semées et si notre cœur est assez pur nous pouvons l'y voir à l'œuvre. Qu'est-ce que notre vie après tout, si ce n'est une suite ininterrompue de situations concrètes. Il en va nécessairement ainsi tant que nous demeurons sur le plan terrestre. Nous passons d'une situation à une autre avec une rapidité qui jette souvent la confusion dans nos esprits ; nouvelles expériences, nouvelles décisions à prendre, nouveaux choix à faire, conflits d'opinions, tentations, trahisons, lassitude ou enthousiasme, défaites ou victoires, crises de toute nature, voilà ce dont est fait le tissu de notre vie. Et nous sortons de chaque expérience nouvelle, différents de ce que nous étions, quand nous y sommes entrés,
Nous nous demandons souvent, par exemple, avec anxiété ce que deviendra notre pays quand la guerre sera finie ; beaucoup redoutent le retour pur et simple aux errements passés ; mais c'est là une crainte superflue parce que les événements nous ont tous modifiés ; ni nos prisonniers dans leurs camps, ni nous-mêmes ne sommes restés ce que nous étions avant la tourmente ; si nous ne pouvons prédire ce que sera notre pays nous pouvons en tout cas être certain d'une chose, c'est qu'il sera différent parce que nous serons tous changés.
Nous ne pouvons jamais faire de plan à longue échéance parce que les circonstances concrètes avec lesquelles nous sommes aux prises nous modifient sans cesse et que nos plans d'hier ne répondront plus demain à notre désir ni à notre besoin. Tout ce que nous pouvons faire, c'est de nous efforcer de discerner pas à pas notre route telle quelle se dégage des circonstances elles-mêmes et telle que Dieu nous l'indique au jour le jour, car c'est dans la variété infinie des faits de la vie journalière que Dieu nous révèle Sa volonté du moment. Pour chacun de nous il en est ainsi.
Notre vie est une succession ininterrompue de crises difficiles, nous passons constamment en jugement, nous récoltons un jour ce que nous avons semé la veille. Oui, mais les moments de crise ne sont pas seulement les temps du jugement de Dieu, ils sont aussi les moments des révélations nouvelles de Dieu, des moments créateurs, des moments qui ne contiennent pas seulement la condamnation du passé quand il fut mauvais, mais aussi l'espérance de Dieu pour le meilleur avenir de ses enfants ; c'est bien souvent à partir de ces moments-là qu'émergent des commencements nouveaux dont nous n'avions pu nous faire aucune représentation auparavant.
Prenez l'exemple de la conversion de l'Apôtre Paul. Le martyre d'Étienne fut certainement une période de crise très grave pour l'Église de Jérusalem qui venait à peine de se constituer. Allait-elle périr dès sa naissance ? Et pour le diacre martyr lui-même, quel sombre jour lorsqu'il se trouva entouré de la foule hurlante de ses exécuteurs ecclésiastiques, et que les pierres de la lapidation pleuvaient sur lui ; les préjugés, la violence, le conservatisme le plus aveugle et le plus stupide, prenaient leur revanche et écrasaient en lui le champion d'une forme nouvelle de la foi religieuse. Pour Étienne il n'y avait plus désormais aucune espérance sur la terre ; son seul refuge et sa seule consolation était de contempler de ses yeux mourants la gloire du Christ Éternel qui l'accueillait dans le monde supérieur. Et pour les partisans d'Étienne, pour cette poignée de chrétiens qui constituait la jeune Église et dont tout l'avenir du message évangélique au monde dépendait, la situation ne paraissait guère plus favorable. Pour eux c'était l'emprisonnement à bref délai, l'exil, la dispersion, le découragement qui s'empare des cœurs quand tout paraît perdu et fini. Mais pour nous qui connaissons la suite de l'histoire, tout apparaît bien différent. Nous pouvons voir maintenant que Dieu était présent dans cette tragédie et qu'Il y préparait l'avenir. Un jeune homme était là ; il ne prenait pas de part directe à l'exécution, il gardait simplement les vêtements des prétendus justiciers, il observait la scène, il écoutait les paroles du martyr, il réfléchissait, des horizons inconnus et nouveaux s'entr'ouvraient aux regards de son âme. Tout ce qu'il voyait et entendait là se gravait en lui en images indélébiles et devait quelques jours plus tard, sur le chemin de Damas, provoquer la grande révolution intérieure d'où devait sortir l'Apôtre Paul. Dès cet instant-là un nouveau chef était né des circonstances elles-mêmes et ce nouveau chef devait bientôt conduire la foi chrétienne à la conquête du Monde Antique ; des Églises seraient fondées, des lettres écrites, des mers traversées, des emprisonnements supportés et une influence puissante serait exercée à travers les siècles dans le monde entier.
Dieu n'était-il pas dans cette tragédie et si trop de faits surprenants, trop de conséquences étendues en ont résulté pour que nous en puissions douter, pourquoi ne serait-il pas encore à l'œuvre aujourd'hui, dans le terrible ébranlement du monde et des choses anciennes dont nous sommes les témoins ?
Devant les situations concrètes de la vie on peut prendre trois attitudes. On peut tenter de les exploiter, d'en tirer un profit personnel et égoïste, y voir une occasion de gagner de l'argent, des avantages, d'occuper des places ; c'est la route large, beaucoup y marchent et s'y pressent ; mais il arrive que les situations se retournent et que le profit se change en ruine. On peut aussi se laisser sombrer dans l'amertume et le désespoir, s'abandonner au scepticisme et au cynisme, trahir et déserter dans le dégoût de tout. On peut, comme dit Shakespeare, considérer la vie « comme un conte raconté par un idiot plein de son et de furie, et ne signifiant rien ». Cette route-là est aussi une route large et d'accès facile ; elle mène au néant.
Mais il y a un autre chemin, il y a une autre attitude. Quels que puissent être les événements nous pouvons, avec humilité et piété, nous efforcer d'y découvrir la main de Dieu, l'action de Dieu. Si nous devons rencontrer Dieu face à face dans notre vie il est certain que ce sera toujours dans l'ordre concret des relations humaines et des faits de l'histoire, à l'occasion de quelque événement particulier, surprenant ou redoutable, de quelque haut exemple venu du dehors troubler et réveiller notre âme, de quelque difficulté à affronter et à surmonter.
L'ordre divin d'existence et de possibilité, duquel les hommes dépendent pour ces biens de la vie qui ont une valeur suprême a été révélé dans l'histoire ; le Dieu vivant, le Dieu des Patriarches, des Prophètes, de Jésus-Christ, des Saints, des Témoins, des Martyrs, le Dieu de Vérité, de justice et d'Amour, s'est manifesté dans les faits concrets et notre piété intérieure n'est que la réponse à cette divine manifestation. Si les Chrétiens ne s'étaient pas exclusivement enfermés dans la piété intérieure, s'ils avaient cherché davantage à découvrir cette action de Dieu dans les faits, ils auraient sans doute mieux compris leur responsabilité dans la vie sociale qui devrait être un des Temples de Dieu, ils n'auraient pas abandonné, comme ils l'ont fait, surtout depuis quatre siècles, ce vaste champ à la discrétion des gouvernements et des puissances politiques, à l'idolâtrie, au polythéisme, aux idéologies sectaires et brutales, dont l'adoration a abouti finalement au démembrement et à la ruine de la civilisation. Ce qu'il nous faut comprendre c'est que la vie, toute la vie, doit être envisagée avec une piété et un respect infinis, parce que c'est là que Dieu se montre, parce qu'aucune prévision, aucun idéal ancien, aucune philosophie, aucune vision du passé, ne peuvent contenir la richesse et la bouleversante nouveauté que Dieu a déposées dans les situations concrètes devant lesquelles il nous place, et par lesquelles ses initiatives de salut se manifestent à ceux qui ont des yeux pour voir.
Et quels sont ceux qui savent les voir ?
C'est ici que la parole de notre texte revient avec un sens enrichi et une plus profonde signification. Quels sont ceux qui savent discerner l'action de Dieu dans le tumulte et parfois dans le drame des événements ? Ce sont les cœurs purs. Ils verront Dieu, nous dit Jésus, ils découvriront son intervention là où d'autres n'auraient jamais pu imaginer qu'il fût présent. Et qui sont les cœurs purs dont parle le Maître ? Non point les intacts, les irréprochables, les translucides, les béatifiés. La pensée du Maître a un peu plus de vertèbres que cela, elle ne constitue pas un texte pour une de ces irréelles images de piété factice.
Jésus qui connaissait son Ancien Testament, et en particulier les Psaumes dont Il savait un grand nombre par cœur, devait avoir dans la mémoire quand Il prononça la 6e Béatitude, ces paroles du Psaume 24 : « Qui pourra monter à la montagne de l'Éternel, qui s'élèvera jusqu'à son Saint Lieu ? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur, celui qui ne livre pas son âme au mensonge, qui ne jure pas pour tromper ». Qui sont les cœurs purs ? Ceux qui sont moralement droits, ceux qui cherchent en trébuchant souvent et souvent en gémissant, mais toujours avec ardeur, la vérité. Ceux dont le cœur n'est pas partagé, déchiré par des dominations irréconciliables, ceux qui refusent l'habileté de se ménager des alibis et de s'assurer des amis dans tous les camps, ceux qui ne tentent pas la synthèse impossible de postulats contradictoires ; les cœurs purs sont ceux qui sont liés au Bien et au Vrai par un loyalisme entier et sans feinte, ceux dont le oui est oui et le non est non, et qui repoussent toute addition comme venant du démon, le père du mensonge.
Voilà les purs de cœurs selon Jésus. Ces cœurs-là découvrent et expérimentent la présence de Dieu dans des situations où les égoïstes, les corrompus, les menteurs, les superficiels, les consciences à vendre au plus offrant ou au plus fort, passent sans rien voir. Comment trouveraient-ils Dieu, alors qu'ils ne cherchent qu'eux-mêmes et leur sordide intérêt ? La sublime récompense des sincères et des purs c'est qu'ils voient Dieu sans cesse à l'œuvre dans leur vie propre et dans la vie du monde, et que cette vision, loin de décroître et de s'estomper aux heures graves, grandit au contraire et s'impose. Dans les plus terribles circonstances, quand ils sont entourés d'ennemis et de menaces de tous côtés, ils savent lever les yeux et voir la main du Libérateur Céleste ; comme Élisée ils voient la montagne pleine de chariots de feu, et comme le voyant de Patmos « l'Ange qui se tient debout dans le soleil » (Apocalypse 19/17).
Prenez la terrible situation du monde actuel. Devant les faits, trois réactions, trois attitudes, trois types d'hommes : il y a ceux qui les exploitent à leur profit, il y a les hommes qui tirent parti du chaos et de la détresse générale pour s'enrichir. Vous connaissez ces fortunes nouvelles ramassées dans les larmes et le sang, cet horrible argent qui devrait brûler les mains de ceux qui l'entassent dans de telles circonstances. Ces hommes-là ne connaissent pas de « ligne de démarcation », il n'y a pour eux que des clients et celui qui paie le mieux est le meilleur, serait-il l'ennemi. D'autres exploitent la situation en occupant les places, les emplois, en prenant des revanches électorales ; aucune génuflexion ne leur coûte. Toute une écume se pousse aux premiers rangs. Sans doute dans le nombre en est-il qu'anime le désir de servir, mais ils sont l'exception, et la majorité ne s'embarrasse d'aucun idéal. Ils profitent et c'est tout.
Une autre attitude devant le malheur actuel est celle des découragés et des défaitistes : « Les choses sont ce qu'elles sont, il n'y a qu'à s'incliner et à accepter ce qu'on ne peut empêcher ; nous sommes dans un monde où la vérité et la justice ne sont que des mots, des conventions, et où le loup a toutes les chances et l'agneau tous les torts ». Telle est la philosophie de scepticisme et de désespoir au fond de laquelle ils se laissent couler.
Mais il y a une troisième attitude. Vous pouvez voir, Dieu à l'œuvre en ce moment même, Dieu jugeant le monde, Dieu châtiant l'égoïsme, l'insouciance ou l'avidité des nations, Dieu démontrant une fois de plus - et de quelle terrible manière - à ceux qui mettent leur confiance dans la violence et dans les armes, la futilité de leurs calculs, Dieu laissant aller les insensés jusqu'à l'extrême limite de leurs succès pour les précipiter dans un gouffre d'autant plus profond.
Vous pouvez aussi voir Dieu révéler en ce moment la noblesse et l'héroïsme du petit peuple, des humbles gens, de tous ceux qui n'ayant pas de biens matériels à sauver sont cependant, et sans doute à cause de cela, les plus ardents champions de la défense des biens invisibles, de l'âme de la patrie, de ses principes, de sa civilisation. Vous pouvez voir Dieu choisissant parmi ceux-là de nouvelles élites, de nouvelles classes dirigeantes pour remplacer celles qu'il renverse de leur siège.
Si votre cœur est pur, si les feintes et les reniements et l'égoïsme ne l'ont pas corrompu, vous pouvez pressentir que dans le martyre actuel du monde, Dieu prépare certainement des Apôtres pour demain. Au lieu d'accepter que l'avilissement spirituel s'ajoute à la défaite matérielle, au lieu de vous replier dans le mépris de tout et de tous, vous pouvez garder la foi que dans la souffrance il y a en ce moment, dans notre patrie et dans les autres patries martyrisées, des jeunes hommes, des jeunes femmes, qui regardent, qui sont troublés jusqu'au fond de l'âme, dans le cœur desquels une grande révolution se prépare silencieusement, obscurément, et qui bientôt, sur la route déserte et brûlante où ils doivent marcher, sentiront des écailles tomber de leurs yeux et la Céleste vision apparaître, et l'écrasant appel retentir. Parce que Dieu les aura préparés dans l'épreuve, ils feront ce que nous n'avons pas su faire, ils discerneront clairement la volonté divine pour un monde de justice, de vérité et de paix, rendu enfin possible par la destruction même des choses anciennes qui s'y opposaient.
Un poème épique de la Table Ronde disait de l'un de ses héros qu'il avait la force de dix hommes parce que son cœur était pur. Mais ce que Jésus a dit est infiniment plus vaste et plus profond quand il a proclamé : « Heureux sont les cœurs purs car ils verront Dieu. »
Que pouvons-nous désirer voir de plus grand et de plus consolant dans ces sombres jours ?
Oh ! Seigneur, ouvre nos yeux pour qu'ils voient Ton salut qui se prépare !
Amen.
Pour aller plus loin
- A.-N. Bertrand, P. Vergara et G. Vidal, Voix chrétiennes dans la tourmente, 1940-1944, 1945, Paris, 192 pages, recueil de 15 prédications prononcées à l'Oratoire du Louvre durant l'Occupation (lire en ligne)
Lecture de la Bible
Évangile selon Matthieu, ch. V, v. 1 à 16.
Jésus, voyant la foule, se rendit sur la montagne ; et quand il fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les enseigner, en disant :
Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux !
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés !
Heureux ceux qui sont doux, car la terre leur appartiendra
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !
Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
Heureux les pacificateurs, car ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux !
Heureux serez-vous quand on vous outragera, quand on vous persécutera et que l'on dira faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous et tressaillez de joie, parce que votre récompense sera grande dans les cieux, car c'est ainsi que l'on a persécuté les prophètes venus avant vous.
Vous êtes le sel de la terre ; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il n'est plus bon qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes. Vous êtes la lumière du monde ; une ville située sur une montagne ne peut être cachée, et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; mais on la met sur un support, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et qu'ils rendent gloire à votre Père qui est dans les cieux.