Les alliances libérales 1/4

Ésaïe 58:11-12

Culte du 23 juillet 2023
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

23 juillet 2023
514ème jour de la guerre en Ukraine

« L'alliance écologique - entre colonisation et adaptation »


Culte présidé par la Pasteure Béatrice CLÉRO-MAZIRE
avec Aurélien PETER, organiste suppléant, à l'orgue

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Musique : Orgue 

Annonce de la grâce :
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu, notre Père, en son Fils Jésus, notre frère.

Accueil

Chant spontané [cliquer ici]

Louange à Dieu :

Mon âme, bénis l'Éternel !
Éternel, mon Dieu, tu es infiniment grand !
Tu es revêtu d'éclat et de magnificence !

Il s'enveloppe de lumière comme d'un manteau ;
il étend les cieux comme une tenture.
Il fixe sur les eaux ses hautes demeures,
Il prend les nuées pour son char,
Il s'avance sur les ailes du vent.
Il fait des vents ses messagers,
Des flammes de feu ses serviteurs,

Il a établi la terre sur ses fondements,
A tout jamais elle est inébranlable.
Tu l'avais couverte de l'abîme comme d'un vêtement,
Les eaux se tenaient sur les montagnes ;
Elles fuyaient devant ta menace
Elles se précipitaient à la voix de ton tonnerre.
Des montagnes s'élevaient, des vallées s'abaissaient
Au lieu que tu leur avais établi.
Tu as posé une limite que (les eaux) ne doivent pas franchir,
Afin qu'elles ne reviennent pas couvrir la terre.

Il conduit les sources dans des torrents
Qui coulent entre les montagnes.
Elles abreuvent tous les animaux des champs ;
Les ânes sauvages y étanchent leur soif.
Les oiseaux du ciel demeurent près d'elles
Et font retentir leur voix parmi le feuillage.
De ses hautes demeures, il arrose les montagnes ;
La terre est rassasiée du fruit de tes œuvres.

Il fait germer l'herbe pour le bétail,
Et les plantes pour le service des humains,
Pour tirer le pain de la terre,
Le vin qui réjouit le cœur de l'homme
Et fait plus que l'huile resplendir son visage,
Et le pain qui soutient le cœur de l'homme.
Les arbres de l'Éternel se rassasient,
Les cèdres du Liban, qu'il a plantés.
C'est là que les oiseaux font leurs nids ;
La cigogne a sa demeure dans les cyprès,
Les montagnes élevées sont pour les bouquetins,
Les rocs sont le refuge des damans,

Il a fait la lune pour marquer les époques ;
Le soleil sait (quand il doit) se coucher.
Tu amènes les ténèbres, et il fait nuit :
Alors tous les animaux de la forêt se mettent en mouvement,
Les lionceaux rugissent après la proie
Pour demander à Dieu leur nourriture.
Le soleil se lève : Ils se retirent
Et se couchent dans leurs tanières.
L'homme sort (pour se rendre) à son ouvrage
Et à son travail, jusqu'au soir.

Que tes œuvres sont en grand nombre, ô Éternel !
Tu les as toutes faites avec sagesse.
La terre est remplie de ce que tu possèdes.
Voici la grande et vaste mer :
Là se meuvent sans nombre
Les animaux petits et grands ;
Là se déplacent les navires
Et le Léviathan que tu as formé pour y jouer.
Tous ces animaux mettent leur espoir en toi,
Pour que tu leur donnes leur nourriture en son temps.
Tu la leur donnes, et ils la recueillent ;
Tu ouvres ta main, et ils se rassasient de biens
Tu caches ta face : ils sont épouvantés ;
Tu leur retires le souffle : ils expirent
Et retournent dans leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés,
Et tu renouvelles la face du sol.
Que la gloire de l'Éternel subsiste à jamais !
Que l'Éternel se réjouisse de ses œuvres !

Il regarde la terre, et elle tremble ;
Il touche les montagnes, et elles fument.
Je chanterai l'Éternel tant que je vivrai,
Je psalmodierai (en l'honneur de) mon Dieu tant que j'existerai.
Que ma requête lui soit agréable !
Moi, je veux me réjouir en l'Éternel.
Que les pécheurs disparaissent de la terre,
Et que les méchants ne soient plus !
Mon âme, bénis l'Éternel !
Louez l'Éternel !

Psaume : Psautier Français n°8 « Ton nom Seigneur est un nom magnifique », strophes 1, 2, 3 [cliquer ici]

Volonté de Dieu

« Si tu offres à l'affamé ce que tu désires toi-même, si tu rassasies l'affligé, ta lumière se lèvera dans les ténèbres, et ton obscurité sera comme le midi. Le SEIGNEUR te conduira constamment, il te rassasiera dans les lieux arides …». 

Chant spontané [cliquer ici]

Repentance

Mon Dieu, je suis sûr que tu es vrai et que tu ne mens jamais.
Permets que je demeure ferme dans la foi et que je ne cède pas au doute.
Non pas parce que ma prière est bonne, mais parce que toi, tu es la vérité.
Mon père, encourage et fortifie par ta sainte parole, l’homme faible que je suis.
J’ai souvent de la peine à accepter ta volonté pour moi.
Donne-moi la force d’être obéissant pour ne pas succomber à la tristesse.
Enseigne-moi Ô Père,
À ne pas me confier en moi-même, ou en mes belles entreprises,
Mais à tout attendre de ton infatigable, bonté.
Que la tristesse de vivre, souvent en désaccord avec ta volonté, ne me submerge pas, mais plutôt que ta miséricorde, s’étende à toute ma vie et la fertilise.
[Martin Luther]

Chant spontané [cliquer ici]

Annonce de la grâce

Quand les montagnes s’effondreraient, dit Dieu, quand les collines chancelleraient, ma bonté pour toi ne faiblira pas, et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée, Je t’aime d’un amour éternel dit le Seigneur, et je te garde ma miséricorde.
AMEN

Chant spontané [cliquer ici]

Confession de foi :

Le temps est venu de mettre enfin l’écologie au cœur du paysage politique. Nous déclarons que l’éthique écologique est désormais la grande urgence pour toute démocratie ! Entendez-vous ce cri ? Le temps est venu de respecter le vivant, de condamner les écocides, de défendre les droits de la nature, de garantir à tout le monde une alimentation de qualité. Le temps est venu de défende les droits des femmes, des jeunes, des personnes migrantes ; le temps du respect de toute vie dans sa diversité.
Si nous confessons Dieu comme Créateur, nous ne pouvons ni exploiter inconsidérément son œuvre, ni la dégrader avec indifférence. La terre et le ciel ne nous appartiennent pas. Nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes.

C’est un appel à l’engagement et non un rêve vague de bonne conscience. C’est un plaidoyer pour les forêts et les océans, les lacs et les fleuves, la terre vivante, le souffle des insectes, la liberté des vers de terre, la joie des cristaux dans la chaire des montagnes. Cette diversité est le bonheur du vivant. Nous avons droit au bonheur. Nous avons le droit de vouloir le meilleur pour celles et ceux que nous aimons. Entendez-vous ce cri ? Sauver la planète est un droit imprescriptible. Ni le monde de l’argent, ni les lobbies, ni une classe politique corrompue ou dépassée ne saurait l’abolir.

Si nous confessons que Dieu a tant aimé le monde pour y envoyer son fils, son amour sans limites repose sur tout être et toute chose. La terre et le ciel ne nous appartiennent pas. Nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes.

Nous avons le choix entre le sursaut ou la catastrophe, entre la solidarité ou la montée de la haine, entre l’invention d’une nouvelle manière de vivre, de vivre ensemble, ou la continuation des égoïsmes arrogants et destructeurs, chez nous comme ailleurs. Nous ne pouvons pas être indifférents ou laisser tomber les bras face à l’hégémonie d’un système qui pille, spolie, écrase. Entendez-vous ce cri ? Devant la montée des forces de la peur, en Europe et dans le monde, nous savons désormais à quoi nous en tenir. L’écologie humaine est au cœur de l’urgence écologique inclusive.

Si nous confessons que Dieu fait toute chose nouvelle, cette promesse ruisselle sur les désertifications qui nous menacent et les désordres climatiques déjà à l’œuvre. Le nouveau ciel et la nouvelle terre sont notre chantier. Nous devons nous lever et agir, manifester ainsi à quel Dieu nous appartenons.
[Philippe KABONGO-MBAYA]

Chant spontané [cliquer ici]

Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre et d’éternité en éternité.

Lecture de la Bible : Esaïe, chapitre 58, versets 11 à 12 [cliquer ici]

Cantique : Louange et Prière n°170 « Viens habiter dans nos âmes », Strophes 1 & 2 [cliquer ici]

Musique : Orgue

Prédication : L'alliance écologique - entre colonisation et adaptation


Il fait chaud sur notre Terre. Et ce n’est pas parce que le thermomètre indique des températures supportables après la canicule qu’il faut oublier cette réalité : notre climat change et son réchauffement n’est pas une illusion, n’en déplaise aux climato-sceptiques ou aux climato-négationnistes qui aimeraient bien qu’on ignore ce fait. J’aurais pu ce matin vous lire un des deux récits d’origine de la Genèse et affirmer que le jardin d’Eden était la création idéale de Dieu que nous aurions détruite.

J’aurais pu choisir un Psaume louant le Dieu créateur, les oiseaux du ciel et les poissons des mers en regrettant que l’homme soit venu tout perturber et tout détruire. Mais cela aurait été trop facile et trop simpliste. J’ai préféré choisir le passage du prophète Ésaïe qui parle de reconstruction et de terre habitable. Car l’enjeu n’est pas de regretter les temps d’avant comme si tout y était merveilleux, l’enjeu n’est pas non plus, dans notre église, d’instrumentaliser les textes bibliques pour en faire des images d’Épinal où la nature serait toujours bonne et l’action humaine avec ses techniques, ses inventions et ses désirs de progrès serait toujours mauvaise. L’opposition entre nature et culture n’est pas l’enjeu ici. Un tel discours se paie de mots et ne peut mener à aucune action concrète pour atténuer les méfaits d’une colonisation avide de la Terre par les Hommes modernes.

Dans la Bible, on loue la beauté des espaces naturels, mais aussi des jardins cultivés par l’homme. Les choses ne sont donc pas si simples. N’oublions pas que le Royaume de Dieu dans l’Apocalypse advient, non pas sous la forme d’un espace naturel que l’homme n’aurait pas transformé, mais sous la forme d’une ville extraordinaire qui descend du ciel : la Jérusalem céleste voulue par Dieu, mais sur le modèle des villes humaines. Enfin, n’oublions pas que les témoignages bibliques sont divers et humains et qu’ils n’ont pas pour fonction de nous enfermer dans une vision idéale d’un monde perdu, mais de nous appeler à agir en cohérence avec une parole d’espérance pour le monde d’aujourd’hui. Pour nous aider à réfléchir dans un contexte où l’on pourrait céder à la panique, les scientifiques de nombreux pays travaillent à nous donner des informations fiables et permettent ainsi de comprendre ce qui nous arrive pour mieux agir.

Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe de travail du GIEC sur les bases physiques du changement climatique déclare : « Pour être efficace, l’action pour le climat doit être juste, inclusive et basée sur le partage des connaissances ».

Il faut donc d’abord comprendre quel est le problème : Le GIEC, Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat qui a pour mission d’évaluer les données scientifiques portant sur le changement climatique et de proposer des orientations d’actions a rendu cette année encore son rapport. Ce 6ème rapport du GIEC est résumé ainsi par le Muséum d’Histoire Naturelle : il met en exergue les malheurs et catastrophes causés par le réchauffement climatique sur les personnes et les écosystèmes dans toutes les régions du monde. Ce réchauffement est dû à l’activité humaine, on ne peut en douter. Les scientifiques alertent également sur l'augmentation continue du réchauffement climatique sur le temps court (2021-2040) dans presque tous les scénarios envisagés. L’accroissement de la température globale planétaire actuelle est de +1,1 degré et dépassera +1.5°C au cours du XXIe siècle, c’est inévitable : comme un gros navire déjà lancé, le réchauffement climatique ne peut s’arrêter d’un coup, et même si la réaction internationale était rapide et efficace, il y aurait une inertie du phénomène.

Plus le niveau de la température globale augmente, plus les risques de changements abrupts ou irréversibles augmentent. Ces risques incluent les extinctions d’espèces ou la perte irréversible de la biodiversité des écosystèmes comme les forêts, les récifs coralliens ou encore les écosystèmes des régions d’Arctique. Pour limiter le réchauffement largement sous 2°C voire proche de 1.5°C, il faut une réduction drastique, rapide et durable des émissions de gaz à effet de serre, notamment de CO2 et de méthane (CH4). Quand on parle de + 1,1 degré de réchauffement global planétaire il faut préciser qu’en France nous sommes déjà à + 2 degrés de réchauffement global sur toute la France et que, dans nos villes, le réchauffement est encore déjà plus élevé. Les communautés vulnérables, qui ont historiquement contribué le moins au réchauffement climatique actuel, en sont le plus affectées et de manière disproportionnée.

Dans ce bilan peu enthousiasmant, il apparaît plusieurs thèmes importants pour notre réflexion théologique et éthique. Tout d’abord, cette crise est mondiale et les populations du monde entier se retrouvent engagées dans le même défi. Avec des moyens d’action différents selon les lieux et les régimes politiques, mais c’est l’humanité tout entière qui est touchée. Pouvons-nous croire au salut universel et ignorer ce nouvel oikoumene, cette redéfinition de la terre habitée ? 

Ensuite, cette crise n’est pas une fatalité ; elle est identifiée et nous en sommes responsables. Il ne s’agit pas de quelque chose d’inconnu qui nous laisserait sans moyen d’action ou dans la sidération, comme l’a été, au moins à son début, l’épidémie de la Covid 19. Pouvons-nous savoir et agir comme si nous ne savions pas ?

De plus, tout en étant universelle, cette crise fait ressortir l’injustice qui touche en premier lieu les plus vulnérables et elle place les moins précaires devant leur responsabilité. Pouvons-nous nous déclarer enfants de Dieu sans entendre la question lancinante et biblique : qu’as-tu fait de ton frère ?

Enfin, cette crise nous oblige à reposer la question de notre rapport à la Terre, à notre désir de puissance et à notre relation au divin. Sommes-nous condamnés comme être humains à agir en colonisateurs de la Terre avec tout ce que cela comporte de consommation des biens qu’elle offre à notre convoitise ?

Il y a quelque temps, le pasteur Stéphane Lavignotte était venu présenter son livre intitulé : l’Écologie, champ de bataille théologique. Éd. Textuel, 2022 C’est tout naturellement que je suis retournée puiser dans sa réflexion pour poser le problème de façon théologique. Il y distingue de grands modèles théologiques sous-jacents à l’écologie. Le premier est un modèle contestataire qui s’érige contre l’idolâtrie et que l’on peut faire remonter à la théologie de Jean Calvin dans sa doctrine de l’usage des biens terrestres. Selon Calvin, Dieu est à l’origine de tous les biens terrestres et il faut sans cesse lui rendre grâce pour ne pas l’oublier, ce qui risquerait de nous faire dévier vers des idoles. Calvin appelle le fidèle à « savoir se tenir modérément en abondance et avoir bonne patience en pauvreté ». On pourra se scandaliser du conservatisme contenu dans ces propos, mais on pourra aussi y reconnaître une critique des richesses excessives. L’autre auteur emblématique de la pensée anti-idolâtre est bien sûr Jacques Ellul qui considère la technique, non comme un moyen de l’homme pour créer mais comme un véritable système qui aliène l’homme et prend le pas sur sa liberté. Dans les deux cas, Dieu joue le rôle de limite au désir de puissance de l’humanité tentée sans cesse par l’idolâtrie. Le second modèle théologique que discerne l’auteur est celui où l’homme serait l’administrateur des biens de Dieu. On retrouve ici Jean Calvin dans sa doctrine de l’usage des biens terrestres selon laquelle : « nous sommes des administrateurs des biens de Dieu ». Dans la Bible, il est écrit en Genèse 1 : 28 « remplissez la Terre, assujettissez-la ». Nous sommes alors appelés à seconder Dieu dans sa tâche. Chez un Bernard Charbonneau, l’humain est distinct du reste des vivants et cette séparation lui permet de désirer retrouver la nature. C’est par la figure de la campagne et du retour à la terre que cet auteur décrit le défi de l’homme de l’an 2000. Dans cette perspective, l’homme est à peine en dessous de Dieu et gère sa création. On parle même pour l’activité de l’homme de cocréation. Le troisième modèle théologique est celui de la convivialité ou comment habiter le monde ensemble, vivant en relation dans une même dignité, une adelphité, pour dire de façon inclusive la fraternité. Ce troisième modèle n’est pas étranger à Jean Calvin qui souligne l’arrivée de l’être humain après tous les autres vivants, mais on le trouve développé surtout dans la tradition monastique où les textes bibliques évoquant la réconciliation entre les êtres vivants est mise en avant. Comme, par exemple, dans le prophète Ésaïe (11 : 6-9) : « le loup séjournera avec l’agneau ». Nous aurons l’occasion d’en reparler à propos de l’alliance avec les animaux. Le quatrième modèle est celui de la ruminante et s’inspire aussi de l’Institution de la Religion Chrétienne de Jean Calvin où Dieu veut que,  lorsque nous contemplons le spectacle de la nature, « nous le fassions non pas légèrement, pour les oublier aussitôt, mais en nous arrêtant longuement afin d’y penser et de les ruminer à bon escient, en en conservant un souvenir permanent. » Parmi les nombreux auteurs concernés par ce modèle, on pourra citer Albert Schweitzer, qui écrit dans Une pure volonté de vie (1912) : « ce n’est que dans un long contact avec la nature animée qu’émerge l’idée que chaque être vivant est irremplaçable dans la chaîne de la vie ».

Tous ces modèles que le pasteur Lavignotte définit comme des théologèmes ont leur limite, soit parce qu’ils ne font que contester sans proposer autre chose, soit parce qu’ils laissent croire que la volonté suffit à continuer l’œuvre d’un Dieu bon. Loin d’être la servante d’une providence divine, nous savons aujourd’hui que l’humanité est à l’origine de transformations de notre planète tellement importantes, que l’idée des scientifiques Paul Josef Crutzen et Eugène Stoermer selon laquelle l’homme aurait provoqué l’apparition d’une nouvelle ère géologique qu’on appelle anthropocène a fait son chemin. L’influence de l’humain sur la biosphère équivaut à une force géologique. Il s’agit alors de se demander si ce n’est pas le mythe prométhéen qui domine, plus que tous les modèles que nous avons énumérés.

Dans le passage du Livre d’Ésaïe, il est question de reconstruire sur des ruines après une grande crise, mais à condition de faire advenir la justice et de regarder l’autre comme un frère : « si tu offres à l'affamé ce que tu désires toi-même, si tu rassasies l'affligé, ta lumière se lèvera dans les ténèbres, et ton obscurité sera comme le midi. Le SEIGNEUR te conduira constamment, il te rassasiera dans les lieux arides …». La question n’est donc pas de savoir comment nous considérons la nature, comme si nous avions le loisir de nous positionner par rapport à elle, mais de nous y inclure. Nous faisons partie d’un écosystème et nous en sommes un des rouages, le plus destructeur en ce moment mais peut-être à l’avenir le plus fécond. Quelle communauté terrestre sommes-nous capables de vivre ? C’est la question que nous renvoie la crise climatique que nous vivons et que nous traversons avec tous les acteurs de ce grand tout que nous appelons nature et qui est notre monde partagé.

Beaucoup sont déjà embarqués dans l’arche d’alliance qui s’offre à nous et agissent à leur échelle, au niveau individuel ou de façon internationale, pour transformer les usages des biens terrestres, pour penser des alternatives à une consommation effrénée, pour sauvegarder des espaces et des espèces qui sont menacés d’extinction, pour imaginer des façons de gouverner qui privilégient le dialogue à la concurrence. Toutes ces actions dans le monde sont autant espérance pour nous tous. La première communauté terrestre à créer est celle de la foi dans la capacité de l’homme à changer de comportement. Notre foi chrétienne, qui place l’homme au cœur du salut doit nous y pousser.

Alors, loin de la peur et dans la foi, nous écrirons ensemble une nouvelle page de l’histoire de l’humanité et nous nous appellerons « Ceux qui réparent les brèches », « Ceux qui restaurent les sentiers, pour rendre la Terre habitable ». 


Musique : Orgue

Psaume : Psautier Français n°24 « La terre au Seigneur appartient », strophes 1 à 4 [cliquer ici]

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Offrande
Musique : Orgue

Prière d’intercession

Prière du Notre Père

Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.

Bénédiction

Chant spontané [cliquer ici]

Musique : Orgue
Sortie

Paroles des chants du dimanche 23 juillet 2023

Psaume : Psautier Français n° 8 « Ton nom, Seigneur, est un nom magnifique », strophes 1, 2, 3 & 6

Strophe 1
Ton nom, Seigneur, est un nom magnifique,
Sans fin la terre en reprend le cantique ;
Elle répond de toute sa beauté
A la splendeur du ciel illuminé.

Strophe 2.
Mais tu choisis la louange parfaite,
Des plus petits, des enfants qu’on allaite
Pour révéler le secret de ton nom ;
Ainsi leur voix à l’orgueilleux répond.

Strophe 3
J’ai vu ta main peupler le ciel immense
De tant de feux qui tournent en silence
Et j’ai pensé : cet homme si petit,
Qu’est-il, grand Dieu, que tu en aies souci ?

Strophe 6
Ton nom, Seigneur, est un nom magnifique,
Sans fin la terre en reprend le cantique.
Le Fils de l'homme en son humilité
En fait partout resplendir la beauté.

Cantique : Louange et Prière n°170 « Viens habiter dans nos âmes », Strophes 1 & 2


Strophe 1
Viens habiter dans nos âmes,
Dieu de lumière et de foi ;
Remplis de tes saintes flammes,
Ceux qui n'espèrent qu'en toi ;
Fais sentir à notre cœur
Ta présence et ta faveur.

Strophe 2
Viens répandre ta lumière
Sur l'esprit de tes enfants ;
Que ta grâce salutaire
Veille sur nous en tous temps ;
Garde à jamais notre cœur
Des surprises de l'erreur.

Psaume : Psautier Français n°24 « La terre au Seigneur appartient », strophes 1 à 4.

Strophe 1
La terre au Seigneur appartient,
Dans l'univers son bras soutient
Tout ce qui foisonne et respire.
Sur les abîmes du néant
Il a posé les fondements
Et donné vie à son empire.

Strophe 2
Mais qui pourra dans ta cité,
Seigneur, devant ta sainteté,
Se lever pour te rendre grâce ?
C'est l'homme droit qui sans détour
Sert la vérité chaque jour
Et dont les mains restent sans tache.

Strophe 3
La main de Dieu le bénira,
L'esprit de Dieu l'affermira,
Dans sa justice et dans sa grâce,
Avec tous ceux dont le désir,
O Dieu d'amour, est de servir,
De chercher tous les jours ta face.

Strophe 4
Élevez-vous jusques aux cieux,
Portes de la cité de Dieu,
Laissez entrer le roi de gloire !
Quel est ce roi si glorieux ?
C'est le Messie, le Fils de Dieu ;
Il tient dans ses mains la victoire.

Paroles des répons du temps de l'Église

Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1)

Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)

Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)

J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2)

Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles  ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !

Après la confession de foi 
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)

Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Après la bénédiction 
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.

Lecture de la Bible

Livre d'Ésaïe, chapitre 58, versets 11-12 [NBS]


11 Le Seigneur te conduira constamment, il te rassasiera dans les lieux arides et redonnera de la vigueur à tout ton corps. Tu seras comme un jardin abreuvé, comme un point d'eau dont l'eau ne déçoit pas.
12 Grâce à toi, on rebâtira sur les ruines d'autrefois, tu relèveras les fondations des générations passées ; on t'appellera « Celui qui répare les brèches », « Celui qui restaure les sentiers, pour rendre le pays habitable ».

Vidéo du culte entier

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À Voir également