L'élan du souffle
2 Corinthiens 3:1-6
Culte du 16 juillet 2023
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer
Vidéo de la partie centrale du culte
Culte à l'Oratoire du Louvre
16 juillet 2023
507ème jour de la guerre en Ukraine
« L'élan du souffle »
Culte présidé par la Pasteure Agnès ADELINE SCHAEFFER
avec Alexandre Korovitch, organiste suppléant, à l'orgue
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Salutation
Amis frères et sœurs,
La grâce et la paix vous sont données, ici et maintenant, de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ, son fis, notre sauveur et notre frère.
Accueil
Bienvenue à chacun, chacune pour ce temps de culte. Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le site internet et qui sont en communion avec nous. Bienvenue à celles et ceux qui nous regardent de l’étranger.
Bienvenue à tous les paroissiens fidèles, et aux personnes de passage qui sont là peut-être pour la première fois. Pour nous accompagner à l’orgue aujourd’hui, bienvenue à Alexandre Korovitch
Prière
Prions ensemble :
Qui es-tu, douce lumière, qui m’inonde et éclaire la nuit de mon cœur ?
Tu me guides avec ta main maternelle.
Si tu me lâches, je n’avancerai plus, même d’un seul pas.
Tu es l’espace qui environne mon être et dans lequel tu te caches.
Si tu m’abandonnes, je tombe dans l’abîme, du rien où tu m’as appelée à l’être.
Tu es plus proche de moi-même que moi, plus intime que mon intime même,
et pourtant personne ne te touche ni te comprend.
Et aucun mot ne peut t’emprisonner,
Esprit Saint, Éternel Amour.
[Esprit Saint, texte d'Edith Stein écrit en 1937]
Répons : Bénissons Dieu le seul Seigneur
Bénissons Dieu le seul Seigneur
Nous qu’il choisit pour serviteurs
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.
Prière de louange : Louons Dieu
Dieu, notre Père, c’est de toi que vient toute vie. Tu es présent dans chaque créature.
Tu es caché et présent comme la vie au fond de chaque être.
Dieu notre Père, si tu te retires, nous périssons !
Si tu retires ton Esprit, nous ne sommes plus que des cymbales retentissantes et des coques vides !
Si tu te retires, notre vie n’est plus qu’une somme de devoirs, et ça, ce n’est plus vivre !
Mais si tu renouvelles ton amour, nous pouvons aimer à nouveau !
Si tu envoies ton Esprit, nous pouvons te reconnaître en tous nos frères et nos sœurs !
Si par le Christ, tu es vivant en nous, nous sommes vivants en toi !
Que l’Éternel se réjouisse de ses œuvres ! Je me réjouirai dans le Seigneur !
[Agnès Adeline-Schaeffer]
Psaume : Psautier français n°36 « Ô Seigneur ta fidélité », strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici]
Volonté de Dieu
Dans le livre du prophète Joël, l’Éternel dit :
Je répandrai mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions. Dans ces jours-là, je répandrai mon esprit.
[Livre de Joël, chapitre 2, versets 28 et 29]
Répons : Parle, parle Seigneur
Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute,
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis,
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.
Prière de repentance
Éternel, Dieu de la vie, Comment t’approcher, si je ne t’approche que par moi-même ?
Si je t’aborde par la rigueur, un autre me racontera ta souplesse.
Si je contemple la face de ton amour,
Un autre reflétera celle de ton exigence.
Tu es l’Un mais tu te révèles en plusieurs,
Là où nous te mettons en commun,
Ta présence croît, Éternel.
Comment te reconnaître, si je ne te connais que par moi-même ?
Devant toi, partiale et partielle, garde-moi de l’illusion de ma totalité.
Vivre en église c’est vivre du bonheur d’être complété.
Tu es l’Immense et notre foi est trop petite,
Pour te percevoir en entier Là où nous t’attendons à plusieurs, notre accueil s’élargit,
Éternel, Dieu de la vie,
Comment pourrais-je t’aimer, si je ne connaissais pas le relais de mes frères et sœurs sur mon chemin de foi ?
Éternel, viens à notre aide.
Amen.
[d’après une prière de Marion Muller-Colard, Éclats d’Évangile, page 337]
Répons : J’aime mon Dieu
J’aime mon Dieu, car il entend ma voix.
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.
Annonce de la grâce
Pour accueillir la grâce renouvelée de Dieu, je vous invite à vous lever
Ainsi parle le Seigneur :
“Je vous donnerai un cœur nouveau,
Je mettrai en vous mon Esprit, je serai votre Père,
Vous serez mes fils et mes filles.”
“Celui qui écoute ma parole, dit Jésus,
et qui croit en celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle ;
il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.”
Chantons à Dieu notre reconnaissance !
Répons : Combien grande est ta gloire
Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles, ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles.
Confession de foi :
Seigneur, Dieu vivant
Nous confessons ton nom comme dieu de la vie, parole vivante, parole libératrice, appel, joie, projet.
Par les prophètes et par Jésus-Christ, tu nous montres ce que sont ta fidélité et la grâce qui touchent chaque être vivant ici-bas.
Aujourd'hui, comme hier et comme demain, par ton Esprit tu affirmes ta présence dans ce monde que tu sauves du chaos et nous te rencontrons dans le partage de ta parole, dans le regard de l'autre, dans les gestes de la vie, dans un morceau de pain rompu, dans l'accueil d'un enfant.
Fort dans ta faiblesse, nous savons qu'en Jésus-Christ tu nous libères de toute peur, que tu permets le face à face avec toi. Nous savons que tu nous appelles à une vie d'éternité.
En tout cela, nous reconnaissons avec Jean que tu es Amour, avec Paul que tu es liberté et avec l'Apocalypse que tu es notre espérance. Amen.
[Pasteur Vincens Hubac, Seigneur, Dieu vivant, le 21 novembre 2021]
Répons : Grand Dieu, nous te bénissons
Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi ! (bis)
Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !
Lectures bibliques [cliquer ici]
Évangile de Jean, chapitre 20, versets 19 à 22
19 Le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine, alors que, par crainte des autorités juives, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées, Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et il leur dit : « La paix soit avec vous. »
20 Tout en parlant, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie.
21 Alors, à nouveau, Jésus leur dit : « La paix soit avec vous. Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie. »
22 Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint ;
2 Corinthiens 3, versets 1 à 6
1 Allons-nous de nouveau nous recommander nous-mêmes ? Ou bien avons-nous besoin, comme certains, de lettres de recommandation pour vous, ou de votre part ?
2 Notre lettre, c’est vous, lettre écrite dans nos cœurs, connue et lue par tous les hommes.
3 De toute évidence, vous êtes une lettre du Christ confiée à notre ministère, écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs.
4 Telle est l’assurance que nous avons grâce au Christ, devant Dieu.
5 Ce n’est pas à cause d’une capacité personnelle que nous pourrions mettre à notre compte, c’est de Dieu que vient notre capacité.
6 C’est lui qui nous a rendus capables d’être ministres d’une Alliance nouvelle, non de la lettre, mais de l’Esprit ; car la lettre tue, mais l’Esprit donne la vie
Cantique : Louange et prière n° 400 « J’ai soif de ta présence », strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici]
Prière d'illumination
Prions ensemble
Au comment de l’évangile, le Baptiste voit le Souffle descendre sur l’homme Jésus. Après avoir traversé la mort, ce Jésus transmet à ses disciples le Souffle reçu de son Père. Est-ce la fin de l’évangile ? La finale du texte, certes. Mais depuis, le Souffle poursuit sa course et se mêle à la parole des hommes. L’homme qui s’essouffle à courir sa vie, qui peine et butte sur l’obstacle, le souffle court, Reprend souffle à la Parole de l’évangile. Il se redresse, comme né d’un nouveau Souffle. Et sa course s’apaise, jusqu’à parvenir au but : Devenir un avec le Père, par son Fils, devenu mon frère. [Pasteur Jean Dumas]
Orgue
Prédication : L'élan du souffle
Ces mots écrits par l’apôtre Paul, dans sa seconde lettre à l’Église de Corinthe, résonnent aujourd’hui à nos oreilles. Ils sont adressés à une église en difficulté, une jeune église, disparate, qui cherche sa voie. L’apôtre Paul accompagne autant que faire se peut cette nouvelle communauté, composée de membres différents et pluriels. Certains sont d’origine juive, d’autres d’origine grecque, d’autres viennent d’horizons lointains. Corinthe est un port, une ville cosmopolite. Alors par quoi toutes ces personnes sont-elles unies, malgré leur diversité ? Elles adhèrent tant bien que mal à la parole de Jésus-Christ, transmise par le témoignage de l’apôtre Paul et de son équipe missionnaire. Et lorsque Paul écrit ces mots : « La lettre tue, mais l’esprit donne la vie », il sait de quoi il parle, lui qui n’a pas connu Jésus, mais qui a tout de même fait sa rencontre d’une façon percutante sur le chemin de Damas. Lui, qui, il y a quelques temps encore, partait en toute bonne conscience et toute légitimité, attaché à la lettre de la Loi de Moïse, écrite sur les tables de pierre, persécuter les premiers chrétiens, qui osaient suivre ce Jésus-Christ, considéré par ses contemporains comme un blasphémateur, devient contre toute attente son témoin, témoin de la loi enfin écrite dans les cœurs de chair, selon l’expression du prophète d’Ézéchiel, et ce, jusqu’au don de sa vie.
La compréhension que Paul fait du message du Christ, dans ses lettres, est différente de celle qui est dans les quatre Évangiles, comme l’écrit le pasteur Jean Dumas, dans son dernier livre « la Parole et le Souffle » : « La foi de Paul naît d’une révélation foudroyante qu’il fit de la véracité d’un Jésus qu’il n’avait pas connu et qui s’impose à lui définitivement » (p. 27). « Quand Paul écrit ses lettres, les quatre Évangiles, tels que nous les connaissons ne sont pas encore rédigés. Ces quatre Évangiles se ressemblent, tout en ayant chacun leur particularité. Chaque rédacteur de l’Évangile ajoute sa petite note personnelle. Sur les quatre, un évangile se démarque plus particulièrement. L’évangile de Jean présente Jésus de Nazareth sous un tout autre angle qui lui semble plus proche des attentes de ses contemporains, ceux de la troisième génération après la mort de Jésus. Et c’est ainsi que nous recevons le quatrième évangile, celui de Jean ». Mais au fond, cela rejoint la rédaction des premiers récits bibliques, le premier Testament. Les sciences bibliques, dont l’exégèse historico-critique, nous apprennent quantité de détails sur la rédaction des livres du premier testament. Les pensées religieuses évoluent, les notions de Dieu, autrement dit, les théologies, varient d’une époque à l’autre, d’un livre à l’autre. Nous sommes témoins d’une grande variété d’expressions de la foi du peuple hébreu. Nous sommes aussi devant une souplesse d’interprétation.
La pluralité est donc une réalité du texte biblique.
Dans une autre lettre, qu’il adresse aux Galates, Paul dit que chacun est « appelé à la liberté ». Nous aimons bien être appelés à la liberté, car cela nous renvoie au message libérateur du Christ. En effet, les évangiles sont ponctués des actes et des paroles de Jésus qui proclame sa propre foi en un Dieu qui rompt les équilibres mortifères, qui déjoue toutes les fatalités qui enferment l’être humain. De cette façon, Jésus irradie la présence de Dieu, et sa prédication bouleverse encore et bouleversera encore et toujours, libérant en chacun et chacune de nous une énergie créatrice qui fait de nous des passeurs de la liberté. Mais en même temps l’apôtre Paul dit que cette liberté qui nous offerte ne doit pas être utilisée à mauvais escient. Lorsque nous entendons « appelés à la liberté », nous comprenons qu’il n’y a plus cette nécessité de vivre la loi de Moïse de manière légaliste, mais que chacun, chacune, aura la liberté, mais aussi la responsabilité, deux mots chers au protestantisme, d’interpréter la Loi de Moïse en fonction de chaque situation qu’il ou elle rencontrera. Ce sera cela cette liberté : vivre la Loi non pas à la lettre, mais dans l’esprit, pour reprendre les mots de la seconde lettre aux Corinthiens : « La lettre tue, mais l’esprit vivifie » (2 Co 3 : 6). Avec le Nouveau Testament, nous apprenons que nous ne sommes plus sous le règne de la loi, mais sous celui de la grâce. Mais vivre selon la grâce de Dieu n’est pas un blanc-seing pour justifier des pensées telles que : « Je peux faire tout ce qui me plaît et puisqu’il n’y a plus de contraintes, alors je peux suivre mes sentiments, mes penchants, mes désirs, quels qu’ils soient, là où ils me conduiront ». C’est là que la parole de l’apôtre Paul met chacun en garde : le seul exemple à suivre c’est celui du Christ, qui n’a de cesse de rappeler sous toutes ses formes que notre seul devoir c’est d’aimer notre prochain comme nous-mêmes. Et à cause de cet amour du prochain, alors, nous ne pouvons jamais faire n’importe quoi, vis-à-vis de l’autre, en particulier tout ce qui pourrait lui faire du mal, le spolier, le dégrader ou le réduire à une marchandise, le tuer. Paul dira encore, dans une autre lettre, destinée aux Philippiens : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ : existant en forme de Dieu, il n’a point regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur » (Ph 2 : 5-7). C’est bien à ce service que nous sommes appelés et non à une servitude.
Pourtant force est de constater que l’histoire des hommes, comme celle de l’Église, est ponctuée d’épisodes sanglants, qui rappellent combien la Parole, prise en otage, a servi de prétexte pour tuer. Cela advient quand certains lecteurs de la Bible, « se sentent pris de vertige par toute lecture plurielle, et se laissent glisser vers un tel respect du texte qu’ils en refusent toute discussion. Pour eux, le véritable auteur de ces textes est Dieu lui-même (ou pour d’autres, le Saint-Esprit) et il ne faut rien changer à la lettre du texte, en concluant qu’il faut en rester à l’application la plus stricte des paroles bibliques. On les appelle « fondamentalistes » mais c’est à tort, comme le souligne Jean Dumas (p.30), parce que tout chrétien conséquent se réclame aussi du fondement de sa foi, à partir du texte. Il vaudrait mieux les définir comme étant des « littéralistes ».
Et si dans la foi qui est la nôtre, nous suivons plus particulièrement un homme, à savoir, Jésus de Nazareth, nous n’adhérons pas à une idéologie, ni même à une idole. Nous ne tentons pas de le suivre à la lettre, ce qui serait totalement impossible, mais nous essayons d’être en communion, avec son esprit. Être dans cette communion, c’est rejoindre l’esprit dans lequel cet homme, Jésus de Nazareth, a travaillé. Il y a donc des compréhensions diverses et variées du message biblique. Et à chacun et chacune de nous de les interpréter, par rapport à la vie qui est la nôtre actuellement. Et au fond, c’est que Jésus a fait, pendant son ministère en Galilée. Jésus a toujours mis en garde ses contemporains, contre une lecture littérale des Écritures. Jésus a interprété les Écritures, qu’il connaissait, selon sa propre foi en Dieu à laquelle il a obéi jusqu’au bout, sans renier l’ouverture de l’interprétation qu’il a faite des Écritures, se mettant à dos les gardiens de la Loi. Chaque fois que la situation posait un problème de compréhension, il a fait appel au souffle pour vivifier la lettre ; il a fait appel à la respiration intérieure pour que la prière soit celle du cœur et non celle d’une répétition rituelle ; il a fait appel à l’esprit qui rend la loi plus juste, en l’adaptant, et aussi qui rend le principe moral acceptable, en atténuant sa rigidité. C’est dans ce sens-là que nous pouvons comprendre le sens de ces paroles de l’apôtre Paul, comme un élan que donne le Souffle, l’Esprit. Alors, fort de ce souffle, il est difficile de définir ce qu’est un chrétien, sinon, pour reprendre les mots de Raphaël Picon, dans son éditorial d’avril 2009 dans le mensuel « Évangile et Liberté » : « Être chrétien, c'est être libre, inspiré par l'Évangile du Christ, celui de l'insurrection de la vie contre la mort, de la libération contre toutes les aliénations (religieuses, politiques, économiques, culturelles, etc.). Cette liberté naît de se savoir reconnu et autorisé dans l'existence. Tel que je suis, (humainement) et tel que je suis avec Dieu. C'est-à-dire continuellement recréé par lui, attiré par lui vers une existence plus épanouie et en lutte pour un monde plus accompli. Être chrétien, c'est forcément associer l'Évangile à la liberté. Un Évangile sans liberté serait une loi tyrannique ; une liberté sans Évangile risquerait d'être sans amour. Ce christianisme préfère les questions ouvertes, celles qui rappellent que la vérité est toujours objet de recherche, aux réponses définitives qui contrarient la pensée. Ce christianisme-là, n’a de cesse de rappeler que le Christ est l’utopie réalisée d’un être nouveau, libre, aimé ».
Dans l’extrait de l’Évangile de Jean, que nous avons entendu aussi tout à l’heure, les disciples ont fait leur rencontre avec le Christ vivant. Quand Jésus revint au milieu de ses disciples, c’était pour continuer ce qu’il avait commencé avec eux avant. Sa présence à leurs côtés est là pour leur dire que maintenant il va falloir aller plus loin, et sans lui. Parce qu’à partir de maintenant, plus rien ne peut arrêter Jésus de leur donner son Souffle : Ni les remords, ni la lâcheté, ni la honte, ni la culpabilité, ni la trahison, ni le reniement, ni la peur, ni les verrous des portes. Au fond, rien ne peut l’empêcher de continuer ce pour quoi il est venu : à savoir, apporter encore et toujours, la paix, le pardon, la lumière, dans toutes les nuits des hommes, la réconciliation de tout ce qui peut séparer, et par-dessus tout, la vie, sa vie, qu’il donne, et qu’il continue de donner, comme un fleuve d’eau vive, pour que tous aient ma vie en abondance (Jean 10:10). Sa vie est plus forte que n’importe quelle mort, n’importe quel enfermement, n’importe quelle rupture.
C’est cela que ce récit raconte. L’Écriture se réalise dans ce récit de l’Évangile de Jean. La Parole s’accomplit. Jésus, au milieu de ses disciples, n’est pas là pour leur faire des reproches, ou les punir ; peut-être qu’ils y ont pensé un instant, coincés qu’ils étaient dans une notion ancienne d’un Dieu qui châtie ; mais là, ils sont en présence d’une grande nouveauté. En les saluant avec cette parole de paix, Jésus les touche exactement là où ils en ont besoin. Ce Shalom, qui est la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, dira plus tard l’apôtre Paul, fait son passage sur les disciples. C’est bien leur Pâque à eux. Cette paix passe au-dessus des fautes, des culpabilités, de toute forme de condamnation. Jean écrira plus tard, dans une de ses lettres : « Là où notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur ». (1 Jean 3:20).
Jésus souffle sur ses disciples. Il dépose en eux un souffle nouveau. Il dépose en eux son Esprit, le Paraclet, le consolateur. Il souffle sur eux pour les transformer, les pacifier de l’intérieur, pour les rendre disponibles à un avenir nouveau. Il est en train de faire d’eux des hommes nouveaux. Ce souffle rappelle le souffle de Dieu dans les narines d’Adam et Eve, pour qu’ils prennent vie. Ici, c’est bien d’une vie nouvelle qu’il s’agit, qui va ouvrir sur un avenir et une espérance. Qui viennent jusqu’à nous, aujourd’hui. Jésus avait promis qu’il n’abandonnerait pas ses disciples. Il tient sa promesse en venant au milieu d’eux. Avec son souffle, il fait d’eux des apôtres, c'est-à-dire des « Envoyés », des personnes envoyées ailleurs pour continuer la mission de Jésus-Christ. Ce souffle sur eux sera leur nouvelle force, leur nouveau moteur. Il leur donnera un élan, dont nous sommes toujours au bénéfice et que nous pouvons transmettre. Cette transmission se fait bien au-delà du texte. Un texte d’ailleurs que Jésus n’a jamais écrit, et qui est passé à la postérité par le canal de la foi d’une part et de l’interprétation d’autre part, des disciples devenus apôtres et témoins de leur temps. Eux-mêmes ont été d’abord au bénéfice du Souffle qui leur a donné la vie. Et pour que cette vie spirituelle arrive jusqu’à nous, c’est qu’ils ont eu le courage et l’audace de s’éloigner de la lettre du texte qui aurait fini par les tuer, tous. Or c’est à la vie que le Dieu de Jésus-Christ nous appelle.
Amen.
Pour aller plus loin : Jean Dumas, la Parole et le Souffle, éditions Karthala, Paris 2023
Orgue
Cantique : Louange et Prière n°171 : « Rends-toi maître de nos âmes », strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici]
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Offrande
Orgue
Prière d’intercession
Dieu notre Père, nous voici tels que nous sommes et nous te présentons la vérité de nos vies personnelles.
Apprends-nous à nous contenter de discerner ton Esprit, dans le souffle qui nous nous pousse à croire, à espérer, à aimer, encore et encore.
Apprends-nous à nous contenter de discerner ton Esprit, dans la respiration difficile de ton Église essoufflée, qui t’aime et te sert, encore et encore.
Apprends-nous à entendre ton souffle dans les petits événements sans que nous ne désespérions jamais d’en voir de grands.
[Alain Arnoux, Passages]
Dieu de la vie, nous remettons à ta grâce et à ton amour, la semaine qui s’ouvre aujourd’hui, avec tout d’abord, cette journée de repos, la rencontre avec notre famille, la rencontre avec nos amis, la rencontre de nouvelles personnes, ce culte que nous partageons.
Et déjà, nous voulons remettre entre tes mains les jours prochains, chargés de travail et d’engagements divers, même en cette période estivale, pour que tu puisses guider nos échanges et assurer de ta bienveillance les regards que nous portons sur nos expériences. Éclaire-nous, soutiens notre démarche pour écarter nos craintes et nous permettre d’avancer, de découvrir d’autres façons de te servir aussi, peut-être.
Bénis l’ensemble de nos relations fraternelles, qu’elles soient en tout temps, le signe de la communion de ton Église au témoignage de l’Évangile et au service de notre prochain.
Nous te confions celles et ceux qui n’ont pas pu se joindre à nous, pour ce temps de culte. Garde-les dans ta présence aimante.
Nous te présentons celles et ceux qui sont dans le deuil. Garde-les dans ta paix.
Nous te confions celles et ceux qui ont demandé le secours de notre prière. Nous te les nommons dans le profond de nos cœurs.
Nous te présentons encore celles et ceux qui dans le monde, proclament ta Parole au risque de leur vie.
Nous t’en prions, sois aussi avec toute l’Église universelle, visible et invisible, en particulier celles et ceux qui souffrent des conflits et de la guerre, permets que nous sachions leur témoigner notre solidarité et ton amour.
En communion avec tous les frères et sœurs chrétiens, mais aussi en communion avec tous les frères et les sœurs en humanité, et celles et ceux qui vivent leur foi autrement que nous, nous te disons maintenant cette prière que Jésus nous a laissés :
Notre Père
Notre Père, qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ;
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles, amen.
Envoi :
L’Esprit de Dieu, c’est que nous pouvons sentir
Comme une force et une joie,
Comme une réponse et une lumière,
Comme une présence apaisante.
Dans nos temps de lassitude et de découragement,
Il est ce qui nous pousse
A reprendre comme malgré nous,
Les mêmes combats,
Et il est cette volonté d’aimer encore.
Et ce « malgré », c’est le souffle !
Et tout son élan !
Bénédiction
Recevons la bénédiction de la part du Seigneur :
Mon frère, ma sœur, mon ami,
Que l’Éternel te bénisse et te garde !
Que l’Éternel fasse rayonner sur toi son regard et t'accorde sa grâce !
Que l’Éternel porte sur toi son regard et te donne la paix !
Amen.
Répons : Bénis ô Dieu nos routes
Bénis ô Dieu nos routes,
Nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes,
Tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres,
J’y marche par la foi,
Même au travers des ombres,
Ils conduisent à toi.
Orgue
Sortie
Paroles des chants du dimanche 16 juillet 2023
Psaume : Psautier Français n° 36 « Ô Seigneur ta fidélité », strophes 1 à 3
[Pour écouter, cliquer ici]
1- Ô Seigneur, ta fidélité 2 - Que précieux est ton amour ! |
Ta joie est comme un flot puissant ; 3- Maintiens ta grâce aux hommes droits ; |
Cantique : Louange et Prière n°400 « J'ai soif de ta présence », Strophes 1 à 3
1 - J'ai soif de ta présence, |
2 - Pendant les jours d'orage, |
Cantique : Louange et Prière n°171 « Rends-toi maître de nos âmes », strophes 1 à 3
Strophe 1 |
Strophe 2 |
Lecture de la Bible
2ème Épitre de Paul aux Corinthiens, chapitre 3, versets 1 à 6 [NBS]
Ministres d'une alliance nouvelle
1 Recommençons-nous à nous recommander nous-mêmes ? Ou bien aurions-nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de recommandation pour vous, ou encore de vous ?
2 C'est vous qui êtes notre lettre, écrite dans notre cœur, connue et lue de tous.
3 Il est manifeste que vous êtes une lettre du Christ confiée à notre ministère : une lettre écrite, non pas avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant ; non pas sur des tablettes de pierre, mais sur des tablettes de chair, sur des cœurs.
4 Telle est la confiance que, par le Christ, nous avons en Dieu.
5 Non pas que de nous-mêmes nous soyons capables de considérer quoi que ce soit comme venant de nous-mêmes : notre capacité vient de Dieu.
6 C'est lui aussi qui nous a rendus capables d'être ministres d'une alliance nouvelle, non pas de la lettre, mais de l'Esprit ; car la lettre tue, mais l'Esprit fait vivre.
Vidéo du culte entier
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