Le bonheur dans les Évangiles de Matthieu et Marc

Culte du 13 juillet 2003
Prédication de pasteur Florence Taubmann

 Culte à l'Oratoire du Louvre,
par la pasteure Florence Taubmann

Chers amis,

Dimanche dernier je vous ai parlé du bonheur. D’abord nous avons vu que la vie elle-même, dans ses instants heureux, dans ces moments où l’on a conscience de la beauté du monde, et que tout est grâce, nous invite à l’action de grâce et à la louange. Puis nous avons vu également que dans l’épreuve, quand le bonheur semble s’être éloigné , l’action de grâce et la louange, à leur tour, se proposent elles-mêmes comme un itinéraire possible de joie nouvelle, de joie en Dieu, en dépit de tous les aléas, de toutes les difficultés, de toutes les épreuves que la vie nous réserve.

Nous louons Dieu car nous sommes heureux, mais louer Dieu peut devenir pour nous et en nous une force de joie inattendue et extraordinaire, au-delà de la plainte et de la lamentation. Car la louange n’est pas le contraire de la plainte ou de la lamentation, elle les porte en elle-même, elle les retourne en espérance. Et cette espérance c’est de pouvoir louer Dieu, encore et encore.

Et nous avons vu en effet le renversement qui s’opérait dans le Ps 22, le Psaume que Jésus crie sur la croix, et qui, partant de la plainte s’ouvrait sur une louange à venir, louange partagée avec l’assemblée. “ Je publierai ton nom au milieu de l’assemblée. ”

Aujourd’hui, je voudrais poursuivre, et parler du bonheur encore, mais plus spécifiquement du bonheur que l’on rencontre dans les Evangiles. Et comme c’est un thème immense, j’ai choisi de le faire à travers une question toute simple : Quand je dis “ bonheur, à quoi ou à qui cela me fait-il penser dans l’Evangile de Matthieu, dans celui de Marc, dans celui de Luc, dans celui de Jean ? ” Mais je m’arrêterai aujourd’hui à l’Evangile de Matthieu et à celui de Marc, gardant Luc et Jean et pour une autre fois.

Je suis bien consciente que si l’on posait la question à chacun d’entre vous, il y aurait certainement des réponses différentes. En tout cas, c’est à travers la première réponse qui m’est venue à l’esprit pour chacun des évangélistes que je vous propose un itinéraire.

Et chez Matthieu évidemment, l’évangéliste symbolisé par le visage de l’homme, la réponse qui m’est venue c’est : “ Les Béatitudes. ”. L’image du bonheur dans l’Evangile de Matthieu, ce peut être cet appel au bonheur qui ouvre le Sermon sur la montagne. Il ne s’agit donc pas d’un personnage singulier, mais de l’homme invité à être l’heureux des béatitudes. Bien sûr on pourrait dire la femme, ou encore tout mettre au pluriel car les Béatitudes sont au pluriel.

Voici donc la réponse qui m’est venue : heureux celui qui est invité ou exhorté ou aidé à vivre cette joie annoncée par les Béatitudes. Autrement dit : “ Heureux celui qui est proclamé heureux dès aujourd’hui et pour l’avenir. ” Car il bénéficie de la pleine bonté de Dieu : il possède le royaume des cieux, mais il hérite aussi la terre, il est consolé de ses peines, il est rassasié de justice, il obtient miséricorde, il verra Dieu face à face.

Mais qui est-il cet homme, ou qui est-elle cette femme, ou qui sont-ils ces heureux ? Bien sûr on pourrait analyser point après point les pauvres en esprit, les gens dans la peine, les doux, les assoiffés de justice, les miséricordieux, les artisans de paix, les cœurs purs….et on pourrait s’ y trouver une petite place ici ou là pour se féliciter de -peut-être -faire partie des invités.

Mais il ne s’agit pas d’une liste catégorielle, où chacun aurait à remplir les critères de sa catégorie. Il s’agit plutôt d’une vision convergente où ce qui est désigné est une place vide, c’est-à-dire disponible, à habiter. Cette place vide, c’est peut-être tout simplement la place de l’homme, la place de “ cet homme ” que peut être tout homme. Autrement dit il y a pour l’homme un lieu d’être pleinement homme, là, au point de convergence des béatitudes. Un lieu d’accomplissement et de révélation de l’être humain qui signifie bonheur.

Ce lieu, appelons-le celui de l’humus de l’homme, c’est-à-dire où la pâte humaine est pétrie par l’amour de son créateur, où elle prend forme et dimension véritablement humaines. Ce lieu, on peut l’appeler la terre intérieure de l’homme. Ou l’humus intérieur. Car c’est le lieu de l’humilité.

Il semble bien, lorsqu’on entend les Béatitudes, que c’est vers cela qu’elles convergent, ou plus exactement que c’est en-cela qu’elles prennent leur source : en ce lieu de l’humilité. Ce lieu où sont en premier lieu, de manière significative, déclarés heureux les pauvres en esprit.

Et on peut alors lire chacune des autres béatitudes comme une expression, un acte spécifique, de cette pauvreté en esprit, de cette humilité. Car le pauvre en esprit, celui qui donc méconnaît qu’il est riche, et ignore même qu’il pourrait l’être, cet humble véritable n’est-il pas –presque par nature – l’homme sensible à la peine et au mal, n’est-il pas – presque par nature – un doux (ce qui ne veut pas dire un mou). N’est-il pas assoiffé de justice ? N’est-il pas plein de miséricorde ? N’est-il pas ce que l’on appelle un cœur pur ? N’a-t-il pas –presque par nature- le courage d’œuvrer pour la paix ? N’est-il pas prêt à donner sa vie par amour ?

Cet homme humble suggéré par les béatitudes n’a pas de nom. Et d’ailleurs son humilité va jusqu’à le fondre dans un pluriel. Mais on le sent bien, il ne s’agit pas d’un portrait-robot. Ce n’est pas le portrait-robot du parfait chrétien. Car l’humilité ne peut se laisser robotiser. Non plus que le bonheur.

L’humanité esquissée par les Béatitudes n’est donc pas celle d’un portrait-robot. Elle est plutôt comme l’ombre portée de l’homme appelé à devenir homme. L’homme devant l’homme, l’homme en avant de l’homme. L’homme en espérance de devenir enfin humain.

Alors est-ce que c’est Jésus lui-même, cet homme des Béatitudes, cet “ heureux ” ? En effet nous nous posons la question : “ Comment Jésus lui-même se situe-t-il par rapport à cette figure qu’il déclare heureuse ?

Transmet-il un simple enseignement à la manière des maîtres de sagesse ? Ou bien parle-t-il de lui-même comme d’un exemple? Est-il cet heureux des Béatitudes ? Ou encore est-ce pour lui aussi comme une ombre portée au-devant de lui-même, et dans laquelle il désire inscrire lui-même ses pas ? Car n’est-il pas déjà menacé de dérapage, à cause du danger que constitue le succès de ses enseignements et de ses guérisons ?

Mais d’un autre côté ne peut-on penser à Jésus comme au psalmiste qui, dès le Ps 1, commence par une Béatitude : “ Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur le chemin des pécheurs et qui ne s’assied pas sur le banc des moqueurs, mais qui trouve son plaisir dans la Loi de l’Eternel et qui médite sa loi nuit et jour. Il est comme un arbre planté près d’un cours d’eau qui donne son fruit en son temps…. ”

Alors si l’on pense à Jésus comme au psalmiste, il s’agirait d’une prière: dans les psaumes prière pour que l’homme soit juste, c’est-à-dire dans l’écoute et l’obéissance à la loi de Dieu, et dans les Béatitudes prière pour que l’homme se situe à sa juste place, dans son humus intérieur, c’est-à-dire dans son humilité .

En inaugurant le Sermon sur la montagne, c’est-à-dire son propre enseignement sur la Torah, Jésus rappelle que Dieu veut la vie et le bonheur de l’homme, et que si ce bonheur réside dans l’obéissance à la Loi de Dieu, il n’y pas de véritable obéissance “ selon l’esprit ” sans pauvreté en esprit, c’est-à-dire sans simplicité de cœur, sans humilité. Et tel va être, semble-t-il, le principe interprétatif de Jésus dans son Commentaire de la Torah.

Cette figure de bonheur spécifique de l’évangile de Matthieu reste donc, d’une certaine manière, énigmatique. Car il ne s’agit pas d’une personne singulière, mais plutôt d’ un lieu d’être à habiter, un lieu ouvert et traversé par Jésus lui-même, et investi de sa présence vivante pour nous, mais qui reste disponible pour chacun. Lieu du bonheur de l’humilité. Lieu où l’on est heureux de prier pour recevoir le bonheur de l’humilité. Heureux de prier pour faire partie des heureux des béatitudes, c’est-à-dire au fond pour recevoir l’esprit de la pauvreté de l’esprit, c’est-à-dire l’humilité.

Pour illustrer ce bonheur de l’humilité, je voudrais citer Saint Isaac le Syrien , un chrétien nestorien du 7ème siècle qui, après avoir été évêque de Ninive, a vécu l’ascèse dans les montagnes.

“ Il est une humilité due à la crainte de Dieu et une autre à l’amour envers lui ; la première fait redouter le Seigneur, la seconde a la joie pour principe. La première se montre toujours modeste en toutes choses, tempérée dans la vie sensible, contrite dans le cœur ; la seconde apparaît intensément simple ; le cœur alors s’élève sans que rien ne puisse le restreindre. “

Mais passons maintenant à l’évangile de Marc : Chez Marc, la première figure qui me soit venue est celle d’une femme, la syro-phénicienne. Et cela pourrait sembler étrange, car ce n’est pas à priori une figure heureuse, bien au contraire. au contraire. D’abord cette femme a une fille et cette fille est malade. Elle souffre de possession. Ensuite cette femme n’a pas l’identité adéquate pour solliciter une aide quelconque de la part de Jésus. Du moins c’est là ce que le texte met en valeur. Elle n’est pas juive, mais grecque, originaire de Tyr et de Sidon, comme la reine Jézabel de triste mémoire.

Puis nous lisons qu’il ne lui est fait grâce d’aucune humiliation : Jésus lui adresse une parole dure, par laquelle il semble la rejeter, en rappelant sa propre identité et sa propre mission. “ Il n’est pas bon de prendre le pain des enfants et de le donner aux petits chiens. ”

Pourquoi alors retenir cette femme comme figure de bonheur ou de joie ?

Parce que l’histoire se termine bien, évidemment. Mais pas seulement pour cette raison. Il y a deux choses frappantes dans ce récit, l’une concernant la femme, l’autre concernant Jésus.

D’abord ce qui est remarquable chez cette femme , c’est sa force d’obstination dans la demande. C’est son insistance. Il y a là quelque chose de profondément biblique et évangélique. Et l’on peut penser à cet enseignement de Jésus sur la prière : “ Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et on vous ouvrira. ” “ Dieu ne ferait-il point justice à ses enfants, qui crient à lui jour et nuit, et tarderait-il à leur égard ? ”

Cette figure est donc pour moi une figure heureuse, malgré tout, en ce qu’elle exprime la puissance et la liberté de la prière. Autrement dit prier, demander, ce n’est pas être confit en dévotion, ce n’est pas non plus se résigner. Prier c’est vraiment prier en désirant vraiment être entendu et exaucé. Prier c’est désirer prier jusqu’au bout, y compris en maniant l’impertinence et l’humour comme le fait cette femme avec Jésus.

Et l’on rejoint là, au fond, la figure heureuse esquissée par les Béatitudes. Car cette attitude franche et simple de la prière ne traduit-elle pas la véritable pauvreté d’esprit, la véritable humilité. La véritable humilité n’étant pas dans la résignation vertueuse mais dans l’insistance, dans le courage de l’obstination. Malgré tout.

Et c’est donc en cela que la figure de cette femme est une figure de bonheur possible. Car c’est une figure qui vit et qui respire. Une figure qui espère et qui porte son espérance comme une offrande.

Lytta Basset, dans son livre “ Sainte colère, Jacob, Job, Jésus ” écrit ceci : “ Le premier obstacle à la vie relationnelle divine en nous et entre nous est cette censure de la plainte qui, en laissant intacte la blessure, en interdit la guérison et parasite toutes les relations. ”

La femme syro-phénicienne, elle, ne se censure pas dans sa plainte, dans sa demande et dans son espérance. Sans avoir de légitimité particulière, sinon le droit aux miettes, elle porte sa demande comme une offrande aux pieds de Jésus.

Et d’ailleurs cette demande va bien devenir une offrande. Car une transformation essentielle va s’opérer chez Jésus lui-même. Et c’est la seconde chose remarquable dans le récit de cette rencontre. Par son insistance, la syro-phénicienne va offrir à Jésus une ouverture.

Et c’est en cela qu’elle va opérer une transformation/ Jésus

Chez Luc, Zachée

Chez Jean, Marie.

Mais annonçant cela, je me rends compte qu’une question s’impose avant d’entreprendre une approche de ce texte si central pour les chrétiens à travers les siècles. Cette question, c’est : “ Qui est cet homme ? ”

Qui est cet homme qui escaladant une colline, en Galilée, entraîne à sa suite ses tout nouveaux amis afin de leur donner un enseignement personnalisé sur la Torah ? Qui est cet homme qui vient de traverser la Galilée en long en large et en travers, a enseigné dans les synagogues, guéri un nombre incalculable de gens en souffrance, et bien sûr impressionné le peuple au point que sa réputation s’est répandue comme une traînée de poudre?

Qui est-il ? Bien sûr je suis comme vous : je sais qu’il se nomme Jésus, qu’il vient de Nazareth, j’ai lu les circonstances de sa naissance, la fuite en Egypte, comme vous j’ai pensé qu’il était un peu présenté comme un nouveau Moïse. Puis il a reçu un baptême, baptême d’eau et d’Esprit Saint dans le Jourdain, baptême du mal dans le désert….

Et le voici, comme Moïse, en haut d’une montagne, non pour recevoir les tables de la Loi mais pour les commenter, à la manière d’un rabbi de son époque, mais en même temps à sa manière à lui, bien spécifique. Et il inaugure cet enseignement par la proclamation des Béatitudes.

Qui est-il cet homme qui nous a donné les Béatitudes, et qui pour nous chrétiens est devenu source de béatitude, et même béatitude en lui-même, par ce qu’il signifie, symbolise, incarne pour nous et notre vie ?

A tel point d’ailleurs qu’on l’a souvent identifié à ces fameuses béatitudes qui sont devenues comme une sorte de règle de vie pour de nombreux chrétiens et de nombreuses communautés monastiques, à travers les siècles. Et je vous rappelle que le tiers-ordre des veilleurs, fondés en 1923 par le Pasteur Wilfred Monod a placé les Béatitudes au cœur de sa spiritualité, et que chaque membre de la fraternité dit les Béatitudes tous les jours à midi.

Qui donc est cet homme qui proclame les Béatitudes ?

Si je pose cette question, ce n’est pas gratuit. C’est parce que, en y réfléchissant bien, je me suis rendue compte que, assez facilement, on pouvait être conduit à faire du Jésus des Béatitudes une image d’Epinal, de la même manière qu’on peut aussi faire de Moïse sur le Mont Sinaï une image d’Epinal. Et donc on voit Jésus comme une sorte de visionnaire inspiré qui là, sur cette montagne, va fonder le christianisme. Et ce christianisme est fondé contre le judaïsme, qu’il critique et qu’il dépasse. Du moins c’est ainsi qu’on le comprend souvent.

Et souvent, c’est ainsi que l’on entend les Béatitudes : comme une prise de congé de la Loi, de la Torah, et une entrée solennelle dans le règne de la grâce.

Ou encore, dans le contexte de la théologie de la libération, on a pu faire du Jésus des Béatitudes le révolutionnaire par excellence, qui appelle tous les damnés de la terre à se lever, à se mettre en marche contre l’oppression. Et c’est vrai que dans le mot hébreu traduit par heureux, il y a cette idée dynamique de l’homme en marche sur une route qui va droit vers Dieu.

Mais peut-on pour autant faire de Jésus le révolutionnaire de nos bonnes causes ? Certainement pas plus qu’on ne peut faire de lui le fondateur inspiré du christianisme.

Or le Jésus qui prononce les Béatitudes, le Jésus qui va donner à ses disciples une leçon d’ interprétation de la Loi est aussi celui qui va leur dire : “ Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir. ”

à ses disciples Le Jésus du Mont des Béatitudes est un enseignant, c’est un maître de la TorahOn ne saurait trop souligner l’importance de ce texte à travers les siècles et jusqu’à nos jours : son importance dans l’esprit de tout chrétien, son importance dans les communautés monastiques en général. Son importance dans la prière, Les Béatitudes forment donc une sorte de monument, et pour d’aucuns, il y a là la pierre d’angle du christianisme. C’est le cœur de l’Evangile, on y reconnaît comme la signature authentique de Jésus. Et on va parfois jusqu’à lire les Béatitudes comme le point de rupture entre le Premier Testament, ou monde de la Loi, et le Nouveau Testament, monde de la grâce. Et donc bien souvent on déconnecte les Béatitudes de leur arrière-plan biblique, comme si Jésus, enseignant sur la montagne et commençant son commentaire de la Torah, avait pu prononcer ce mot “ Heureux… ” sans penser au Ps 1 par exemple, ou à tous les Proverbes invitant justement à ce bonheur de la Béatitude.

Lecture de la Bible

1 Samuel 8

1 Lorsque Samuel devint vieux, il établit ses fils juges sur Israël. 2 Son fils premier-né se nommait Joël, et le second Abija, ils étaient juges à Beer-Schéba.

3 Les fils de Samuel ne marchèrent pas sur ses traces, ils se tournaient vers le gain, recevaient des cadeaux, et tournaient la justice.

4 Tous les anciens d’Israël s’assemblèrent, et vinrent auprès de Samuel à Rama. 5 Ils lui dirent : « Voici, tu es vieux, et tes fils ne marchent pas sur tes traces, maintenant, établis sur nous un roi pour nous gouverner, comme il y en a chez toutes les nations. »

6 Samuel vit avec déplaisir qu’ils disaient : Donne-nous un roi pour nous gouverner. Et Samuel pria l’Eternel.

7 L’Eternel dit à Samuel : « Écoute la voix du peuple dans tout ce qu’il te dira, car ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux. 8 Ils agissent à ton égard comme ils ont toujours agi depuis que je les ai fait monter d’Egypte jusqu’à ce jour, ils m’ont abandonné, pour servir d’autres dieux. 9 Écoute donc leur voix, mais donne-leur des avertissements, et fais-leur connaître le droit du roi qui régnera sur eux. »

10 Samuel rapporta toutes les paroles de l’Eternel au peuple qui lui demandait un roi. 11 Il dit : « Voici quel sera le droit du roi qui régnera sur vous. Il prendra vos fils, et il les mettra sur ses chars et parmi ses cavaliers, afin qu’ils courent devant son char, 12 il s’en fera des chefs de mille et des chefs de cinquante, et il les emploiera à labourer ses terres, à récolter ses moissons, à fabriquer ses armes de guerre et l’attirail de ses chars. 13 Il prendra vos filles, pour en faire des parfumeuses, des cuisinières et des boulangères. 14 Il prendra la meilleure partie de vos champs, de vos vignes et de vos oliviers, et la donnera à ses serviteurs. 15 Il prendra la dîme du produit de vos semences et de vos vignes, et la donnera à ses serviteurs. 16 Il prendra vos serviteurs et vos servantes, vos meilleurs boeufs et vos ânes, et s’en servira pour ses travaux. 17 Il prendra la dîme de vos troupeaux, et vous-mêmes serez ses esclaves. 18 Et alors vous crierez contre votre roi que vous vous serez choisi, et l’Éternel ne vous répondra pas. »

19 Le peuple refusa d’écouter la voix de Samuel. Ils dirent : « Non ! Au contraire, il y aura un roi au-dessus de nous, 20 et nous aussi nous serons comme toutes les nations, notre roi nous gouvernera, il avancera devant nous et il combattra nos combats. »

21 Samuel, après avoir entendu toutes les paroles du peuple, les redit aux oreilles de l’Eternel.

22 Et l’Eternel dit à Samuel : « Écoute leur voix, et établis un roi sur eux ». Et Samuel dit aux hommes d’Israël : « Allez-vous-en chacun dans sa ville. »