L'Ascension de Jésus ou l'homme divinisé

Actes 1:1-11

Culte du 21 mai 2020
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire

Vidéo du culte entier

Jeudi 21 mai 2020
Jeudi de l'Ascension
11ème jour du dé-confinement progressif

Culte à destination du site internet  

Liturgie par le Pasteur Agnès Adeline-Schaeffer
Prédication par le Pasteur Béatrice Cléro-Mazire
Musique par David Cassan, organiste titulaire 

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Musique

Salutation 

Chers frères et sœurs, où que vous soyez,
La grâce et la paix vous sont données, ici et maintenant,
de la part de Dieu notre Père,
en Jésus-Christ, son fils, notre frère, mort et ressuscité pour nous donner la vie.

Accueil

Bienvenue pour ce temps de culte, en ce jour 11 du dé-confinement. Nous sommes en communion les uns avec les autres, par la musique, le chant,  le partage de la Bible et la prière. Alors que nous ignorons comment se passera cette étape du dé-confinement, Il nous faut encore tenir dans la durée en maintenant nos liens à distance, que ce soit en famille ou en église.  Nous pensons aux personnes touchées par cette pandémie, dans l’épreuve de la mort de leurs proches, de leurs amis. Nous pensons aux soignants et à toutes les personnes qui, par leur travail, aident à maintenir notre quotidien, malgré la fatigue et le découragement.

Pour manifester cette communion, je vous invite à louer le Dieu de la vie, avec cette prière de Sören Kierkegaard :
 
Louange

Toi qui nous as aimés le premier, ô Dieu, nous parlons de toi 
comme si tu ne nous avais aimés le premier qu'une seule fois, dans le passé.

En réalité, c'est tout au long des jours
et tout au long de la vie, 
que tu nous aimes le premier.

Quand nous nous éveillons le matin 
et que nous tournons notre âme vers toi, 
tu nous devances, tu nous as aimés le premier.

Si je me lève avant l'aube 
et tourne, vers toi, à la même seconde, mon âme et ma prière, 
tu me devances, tu m'as aimé le premier.

Quand je m'écarte des distractions, 
et recueille mon âme pour penser à toi, 
tu es encore le premier.

Pardonne-nous, ô Dieu, notre ingratitude : 
ce n'est pas une fois que tu nous as aimés le premier 
c'est à chaque instant de notre vie.

(Sören Kierkegaard, philosophe et théologien protestant danois, né en 1813)

Je vous propose de vous unir par le chant, dans le Psautier français, du
Psaume 66 B, « Vous tous les peuples de la terre », strophes, 1, 2, 3 et 4.

1 - Vous, tous les peules de la terre,
Acclamez Dieu, chantez de joie !
Louez le Dieu en qui espère,
Sur qui s’appuie tout homme droit !
Seigneur, dont la force est terrible,
Tes œuvres nous ont étonnés ;
Ceux qui se croyaient invincibles,
Tu les contrains à s’incliner.

2 - Dieu a changé en terre ferme,
La mer où son peuple a passé.
A l’oppression il a mis terme,
Redressez-vous, applaudissez !
L’autorité, que Dieu exerce,
Sans se lasser, veille en tous lieux,
Pour déjouer l’œuvre perverse,
Pour abaisser les orgueilleux.

3 - Quand tu veux éprouver notre âme,
Comme au creuset, l’or ou l’argent,
Tu nous fais traverser la flamme,
Tu fais déborder les torrents.
Mais Seigneur, tu maintiens nos têtes,
Au-dessus des flots déchaînés.
Dans le fracas de la tempête,
Tu soutiens nos cœurs, effrayés.

4 - Seigneur, accepte mon offrande,
Ces mains levées en ton honneur!
Je veux que, partout, l’on entende,
L’œuvre de mon libérateur !
Béni sois-tu, Dieu secourable,
Toi qui jamais n’a écarté,
Le moindre appel du misérable,
Mais près de lui, t’es arrêté.

Repentance
Dietrich Bonhoeffer disait que la condition qu’une assemblée soit dans la communion fraternelle c’est que chacun ait l’humilité de se reconnaitre pécheur. Nous nous présentons devant Dieu.

Seigneur Dieu, 
nous voulons te dire notre peur et notre angoisse 
devant le mal et la souffrance du monde.

Te dire aussi notre honte et notre confusion 
parce que nos propres fautes 
prolongent et augmentent cette souffrance.

Pardonne-nous Seigneur, 
d’agir si naturellement comme des égoïstes, 
et de ne pas aimer notre prochain 
avec l’ardeur, le respect et l’attention qu’avait Jésus.

Pardonne-nous de t’aimer si mal, 
d’attendre toujours tes services au lieu d’être à ton service.

Pardonne-nous d’oublier que notre vrai bonheur 
est de t’aimer et de te suivre.

Accorde-nous ton pardon. 
Qu’il soit notre paix, notre joie et notre force. 
Nous te le demandons au nom de Jésus-Christ.

Amen.

Annonce du pardon
Mais Dieu renouvelle pour nous sa grâce et il dit:
Mon enfant,
tes péchés sont pardonnés, 
ta foi t'a sauvé, 
Avance en paix.

Confession de foi
Nous partageons maintenant une confession de foi possible, celle du Pasteur Pierre Fath.

Je crois en Dieu sans pouvoir le définir :
il est la transcendance qui donne une autre dimension à ma vie.
Je ne connais pas son nom, je n’ai de lui aucune image,
mais toujours dans ma vie il est là,
comme une lumière qui éclaire mon chemin,
un vis-à-vis dans la solitude des jours.
Je crois que si ma foi vacille, il croit en moi sans se désespérer et c’est mon espérance.

Je crois en Jésus et je crois qu’il est le Christ.
Dieu s’est révélé à lui et l’a pris pour fils.
Il a cru en l’amour de Dieu et a aimé son prochain inconditionnellement.
Il a été fidèle jusqu’au bout, loyal jusqu’à en mourir.
Son exemple me conduit.
Jésus est pour moi un maître de sagesse ;
Sa résurrection a lieu chaque fois que nous marchons dans ses pas

Je crois en l’Esprit Saint,
Et je ressens son action entre les hommes
qui veulent faire advenir le royaume de Dieu.
Il nous réunit dans la communion fraternelle,
il me reprend quand je m’égare
et il éclaire les ténèbres de ma vie.
J’ai confiance en son souffle, il m’a tant de fois sauvé(e).

Je crois en l’homme, quand il transforme le monde
pour le rendre plus juste, plus beau et habitable pour tous.
Je crois que nous faisons ce que nous pouvons,
même si ce n’est pas assez,
et j’ose croire que la foi, l’espérance et l’amour
président à l’action de beaucoup sur cette terre.
Je crois qu’il me faut ressusciter chaque jour de ma vie.
                                                     
Doxologie
« Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité »
Musique
 
Prière pour se disposer à écouter
Accorde, Père, accorde à tes enfants assemblés le sentiment de ta sainte et souveraine présence !
Que tous ensemble, nous te cherchions dans la simplicité, avec des cœurs sincères, dans l'amour fraternel décidé aux actes.
Parle-nous par la voix d'un homme. Mets dans son insuffisance et son infirmité comme un écho de ta Parole éternelle.
Dis à chacun de nous ce qu'il a besoin d'entendre ; aide la parole mortelle à trouver le chemin des cœurs, pour y accomplir une œuvre immortelle d'espérance, de réconfort, de guérison.
Que ceux qui ont faim et soif ne s'en aillent pas découragés, n'ayant pu boire à tes sources divines !
Fais-nous du bien, comme tu nous aimes, non selon nos mérites et notre foi, mais selon nos misères et ta Miséricorde ....
Ainsi soit-il, dans la communion sainte par le Christ Libérateur !

Charles Wagner (« N’oublie pas ! , Paris, éd. Fischbacher)

Musique

Lecture de la Bible
Lecture du passage de la Bible médité. Actes 1:1-11 [pour accéder au texte, cliquer ici]

Prédication

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« Mais, direz-vous, que m'importe à moi l'ascension du Sauveur?
Vous ne savez donc pas que vous serez un jour pareillement enlevé dans les nues, car votre corps est de la même nature que le corps de Jésus-Christ ? Il sera donc doué de la même agilité pour traverser les airs, car le corps aura le même sort que la tête, et tel principe telle fin. »

Voici ce que dit Jean Chrysostome dans une de ses homélies en parlant de l’ascension de Jésus. À travers ce ton lyrique, voire acrobatique, on conçoit que la question se pose : que peut bien ajouter à la résurrection cet épisode de l’élévation de Jésus ressuscité ? N’a-t-il pas déjà été élevé sur la croix ? N’est-il pas déjà passé de la mort à la vie, laissant son tombeau vide ? Que nous importe donc qu’il soit enlevé au ciel ?

Dans ce début de livre des Actes, l’auteur reprend ce qui a déjà été écrit dans l’Évangile de Luc. Là aussi l’Ascension de Jésus est décrite dans ces deux versets : "Il les emmena jusque vers Béthanie, puis il leva les mains et les bénit. Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et fut enlevé au ciel." (Luc 24:50-51)

Comme s’il fallait tourner définitivement la page et sortir de cette résurrection qui n’en finit pas de se révéler, le Livre des Actes reprend la charnière narrative que constitue l’épisode de l’Ascension et amorce le nouveau temps qui s’ouvre pour les disciples : le temps de l’Esprit. Et pour instituer ce temps nouveau où l’homme Jésus laisse la place au « ressuscité spirituel », sans pour autant rompre avec les promesses de salut passées, le récit est composé à partir de motifs traditionnels dans l’histoire du salut.

Dans le deuxième livre des Rois, au chapitre 2 est racontée une autre ascension : celle du prophète Élie. « Alors Elie prit son manteau, le roula et en frappa les eaux, qui se divisèrent de part et d'autre ; et ils passèrent tous les deux à sec. Pendant qu'ils passaient, Elie dit à Elisée : Demande ce que tu veux que je fasse pour toi, avant que je ne sois pris d'auprès de toi. Elisée répondit : Qu'il y ait sur moi, je te prie, une double part de ton souffle ! Elie dit : Tu demandes une chose difficile. Mais si tu me vois pendant que je serai pris d'auprès de toi, cela t'arrivera ainsi ; sinon, cela n'arrivera pas. Comme ils continuaient à marcher en parlant, un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre. Alors Elie monta au ciel dans un tourbillon. Elisée regardait et criait : Père ! Père ! Chars et attelages d'Israël ! Puis il ne le vit plus (II Rois, 8-12).

On reconnaît, dans l’ascension de Jésus, les éléments de l’ascension d’Élie. Cet emploi du motif de la succession prophétique entre Élie et Élisée s’applique désormais aux disciples de Jésus, qui, rassemblés autour de leur maître, attendent de lui le don de l’Esprit. Dans le cas de Jésus, pas de char, pas d’attelage, mais une nuée qui fait un autre lien, tisse un autre fil tendu dans l’histoire du salut de Dieu pour les hommes : celui de Jésus avec Moïse. Déjà, Élie passait le Jourdain à pied sec, comme Moïse avait passé la Mer Rouge à pied sec ; déjà, Elie frappait les eaux en souvenir du geste du premier de tous les prophètes ; déjà, les chars des Égyptiens devenaient le char de feu du nouveau vainqueur : le peuple d’Israël, et la promesse de libération et d’alliance contenue dans l’arche surmontée de chérubins refaisait la traversée des eaux ouvertes par Dieu.

Après quarante jours d’apprentissage de leur mission, les apôtres voient leur maître élevé au ciel et deux anges, tels les chérubins de l’expiatoire de l’arche, les détournent de ce lieu où Jésus est dérobé à leur vue. Ils sont hommes de Galilée, ils sont de la généalogie des prophètes de Galilée, eux, les nouveaux Zacharie, et ils doivent retourner au lieu où tout s’est arrêté, pour reprendre la succession de leur maître, de leur frère, devenu leur père dans la foi.

Un autre Père de l’Église commente cet événement de l’enlèvement de Jésus au ciel en mettant l’accent sur la ville où l’histoire se déroule. Les apôtres sont à Béthanie, et Bède le Vénérable souligne que Béthanie veut dire : la maison de l’obéissance. Ainsi, le lieu dit ce qui est demandé aux apôtres. Bède le Vénérable écrit : « Saint Luc ne dit rien absolument de tout ce qui se passa entre le Seigneur et les Apôtres pendant quarante-trois jours, et il joint sans intermédiaire au premier jour de la résurrection le dernier, où Jésus quitta la terre pour remonter au ciel : « Ensuite il les emmena hors de la ville jusqu'à Béthanie ». Ce fut d'abord à cause du nom de ce village qui signifie "maison d'obéissance", car celui qui est descendu sur la terre pour expier la désobéissance des méchants, est remonté aux cieux pour récompenser l'obéissance des bons. Ce fut encore à cause de la position de ce village, situé sur le versant de la montagne des Oliviers, parce qu'en effet, la maison de l'Église, modèle d'obéissance, a placé sur le versant de la montagne céleste, c'est-à-dire de Jésus-Christ, les fondements de sa foi, de son espérance et de sa charité. Le Sauveur bénit ensuite ceux à qui il venait de confier la mission d’instruire : « Et, ayant élevé les mains, il les bénit ».

Jésus est, après sa résurrection, après son absence signifiante, retiré à la vue de ses disciples après les avoir bénis.

Alors, que leur importe, à ces apôtres, l’ascension du Sauveur ?

En mettant en récit cette ascension reliée à Moïse et à Élie, le rédacteur des Actes répond à l’aspiration jusque-là déçue d’un royaume d’Israël retrouvé. Les apôtres seront martyrisés, les fidèles du christianisme naissant seront persécutés par les Romains, mais aussi par une opposition juive très forte, et notamment en Judée. Et de royaume rénové, point de signe. Alors, où est le royaume tant désiré ? Quand commence véritablement le règne de Dieu tant attendu si ses prophètes sont tués les uns après les autres ?

Le récit de l’ascension de Jésus répond à cette attente eschatologique du salut par le motif de la disparition. Moïse a été enseveli dans un lieu que nul ne peut reconnaître ; Élie a été enlevé sans jamais que son corps ne puisse être retrouvé ; et Jésus est le grand absent de son propre tombeau. Loin de décourager leurs survivants, ces disparus sont tous les porteurs de leur espérance. C’est même leur disparition qui crée la fonction de témoins chez leurs survivants. Mais de quels témoins parlons-nous puisqu’il n’y a plus rien à voir ? Des témoins qui feront de leur vie la preuve qu’il a bien existé, un jour, des prophètes de Dieu qui étaient animés de tant de foi, qu’ils pouvaient inquiéter des rois, ébranler des armées ou dévoiler l’hypocrisie des prêtres.

L’ascension élève Jésus auprès de Dieu, au même titre que Moïse ou Élie. Il devient, tel un héros antique, un pont entre le divin et l’humain.

Si un mort reste un mort, un mort élevé au ciel devient un mort divin. La nuée qui masque Jésus au regard de ses apôtres est la même que celle qui conduisait le peuple dans le désert durant quarante ans. C’est elle qui guide sans jamais montrer la face de Dieu.

En voilant le dessein de Dieu, elle permet étrangement qu’on le suive. Les disciples de Jésus ne savent où aller. Ils vont où on leur dit d’aller, ils obéissent. Mais ils obéissent à un Dieu inconnu, invisible. Et Jésus, leur maître, devient lui aussi invisible ; il est élevé au rang de divinité, voilé comme le saint des saints, invisible et caché par la nuée.

Le Dieu caché se dévoile, non comme une divinité qui se montrerait aux yeux et à l’intelligence de l’homme, mais comme un Dieu invisible, incompréhensible et qui redit sans cesse par des gestes ce qu’il ne peut pas dire directement par la voix.

Jésus se dérobe pour instituer ce qui doit être compris de lui. Comme un élagage pour porter du fruit, sa disparition laisse entrevoir l’essentiel : Jésus n’est pas venu pour révéler Dieu aux hommes, mais pour montrer ce qui en l’homme est Dieu.

Lors de la découverte du tombeau vide, Jésus était ressuscité par Dieu, élevé à l’éternité ; lors de l’ascension de Jésus, ce sont les disciples de Jésus qui sont ressuscités, élevés au rang d’apôtres, envoyés pour témoigner de cette vie divine qui est en l’homme. Les quarante jours que les disciples auront passés à se demander que faire sans le maître, est leur mise à l’épreuve, leur catharsis à eux. Qui seront-ils après cela ? Quels témoins vont-ils devenir ?

Il faut laisser partir le maître pour que ses témoins inventent ce royaume qu’ils ont en eux. Il faut laisser partir au ciel celui que la terre a porté, pour que la terre enfin accède au ciel.

L’ascension est un croisement, dans ce mouvement, le ciel vient sur la terre et la terre devient céleste. Si Jésus disparaît à la vue des disciples, alors il peut enfin être là jusqu’à la fin du monde, vivant, inspirant, divin au milieu de l’humanité. Sinon, il ne serait qu’un mort vénéré par les vivants. Ce croisement entre temps humain et divin, et entre espace humain et divin, abolit la peur de la mort en faisant de sa clôture un lieu d’échange et de dialogue. Les récits qui parlent du Christ seront désormais au-delà du Christ, au-delà de sa vie et de sa mort. Le Verbe s’est enfin fait chair, tout est accompli, de la naissance jusqu'à la mort ; seule demeure la Parole. Libératrice, puissante, accédant au divin.

Alors, que m’importe, à moi l’ascension du Sauveur ?
Par elle, je sais que le ciel habite la terre et que la terre est veillée par le ciel. Raconter le salut est déjà le salut, car le récit outrepasse la mort, et rend éternels tout geste, toute traversée, toute vie humaine.

Si Bède le Vénérable nous explique que Béthanie est située sur le versant de la montagne des Oliviers, parce qu'en effet, la maison de l'Église, modèle d'obéissance, a placé sur le versant de la montagne céleste, c'est-à-dire de Jésus-Christ, les fondements de sa foi, de son espérance et de sa charité. Il montre combien l’Église du Christ est créée par la mise en récit du salut.

Nous sommes nombreux à attendre un salut pour notre monde. Nous parlons et entendons beaucoup parler du jour d’après, du monde d’après. Mais ce que nous cherchons était déjà là avant nous, et en nous et éternellement après nous. Ce règne de Dieu, avec sa justice, sa paix et sa joie, est invisible à nos yeux parce qu’elles se manifestent comme le ciel dans nos vies. Toujours là, immense et insaisissable, et pourtant en nous, au creux de nos vies humaines et limitées.

Il est difficile de témoigner du règne de Dieu quand tout semble en manifester les signes contraires. Pourtant, c’est bien cela qui nous est demandé dans ce récit de l’ascension. Faire sans les preuves du royaume, et précisément parce que le royaume ne se prouve pas.

Accepter que le règne de Dieu soit toujours en creux, comme un fossé creusé petit à petit par le cours d’un ruisseau. Témoigner d’un salut qui ne s’arrête jamais, qui ne s’est jamais démenti, même si tout autour de nous semble montrer le contraire.

C’est ainsi que le divin de l’homme pourra se manifester. Dans l’infime et le fragile comme dans l’immense et dans l'insaisissable, le règne de Dieu est là où nous en témoignons.
 
AMEN.


Je vous invite à chanter, dans Louange et Prière, le
Cantique 155, "O roi des cieux",  strophes 1, 2, 3 et 4

Ô Roi des cieux, qui glorieux, remonta de la terre,
Nous t’adorons  et nous t’offrons notre ardente prière.

Notre bonheur, est, ô Sauveur, de t’aimer, de te plaire,
De te servir, et d’obéir, à ta loi salutaire.

Jésus, sois-nous, propice et doux ;  que ton pouvoir céleste,
Sur tes sujets, o Roi de paix, toujours se manifeste.

Par ta faveur, divin Sauveur, unis à ta victoire,
Nous espérons, que nous aurons un jour part à ta gloire.


Annonces

L’Oratoire du Louvre reste en contact avec vous.
N’hésitez pas à consulter régulièrement notre site internet : oratoiredulouvre.fr
Vous y trouverez des méditations, des prières, des contenus pour les enfants et chaque semaine, le culte en version audio  ou vidéo et en texte imprimable.
Vous pouvez aussi envoyer un message sur l’adresse électronique suivante : accueil@oratoiredulouvre.fr et demander à être abonnés à la Newsletter.
Le temple et la maison presbytérale sont fermés au public jusqu’à nouvel ordre.

Collecte : En ce jour de l’Ascension, nous vous invitons à faire votre offrande à votre église, comme si vous étiez au temple, en cliquant sur « faire un don »,  en haut de la page d'accueil ou en bas de toutes les pages du site oratoiredulouvre.fr
Car le dé-confinement  progressif ne doit pas nous priver de la joie de donner et de faire communauté.

Intercession :
Pour terminer ce culte, je vous invite à la prière.

Seigneur, élevé au ciel tu nous rappelles la part céleste de notre existence.
Permets que nous puissions voir le regard de nos frères comme le bleu immense et insondable de la vie que tu promets.  Ne permets pas que nous enfermions l’autre dans nos cases bien fermées.

Seigneur, élevé au ciel tu as bénis nos existences.
Permets que ceux qui souffrent dans leur corps, dans leur esprit, dans leur activité, connaissent ta libération éternelle. Ne permets pas que nous soyons de ceux qui font souffrir. 

Seigneur,  élevé au ciel tu as montré la voie de l’éternité.
Permets que ceux qui affrontent la mort, pour eux-mêmes ou pour ceux qu’ils aiment, ne succombent pas à la tentation du découragement. Ne permets pas que nous les laissions seuls dans  ce désert aride. 

Seigneur, élevé au ciel tu as fait confiance à ton église.
Permets que les serviteurs de ta parole découvrent ta présence dans le creux de ton absence, que jamais ils ne prennent ta place mais qu’ils portent le témoignage de ton salut pour tous.
Permets-nous de témoigner de ton amour.


Et comme tu nous institues en enfants du ciel, nous te disons :

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous soumets pas à la tentation mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles.
Amen.

Bénédiction
Frères et sœurs, allez annoncer l’Évangile dans ce monde, il n’y en a pas d’autre.
C’est ce monde que Dieu nous apprend à aimer.

Recevons la bénédiction de Dieu :
        Le Seigneur vous bénit et vous garde.

Musique

Actes 1:1-11

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Lecture de la Bible

Actes 1/1-11

1 Cher Théophile, J'ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a commencé de faire et d'enseigner

2 jusqu'au jour où il fut enlevé après avoir donné ses ordres, par l'Esprit saint, aux apôtres qu'il avait choisis.
3 C'est à eux aussi qu'avec beaucoup de preuves il se présenta vivant après avoir souffert ; il leur apparut pendant quarante jours, parlant du règne de Dieu.
4 Comme il se trouvait avec eux, il leur enjoignit de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis — ce dont, leur dit-il, vous m'avez entendu parler :
5 Jean a baptisé d'eau, mais vous, c'est un baptême dans l'Esprit saint que vous recevrez d'ici peu de jours.

6 Ceux qui s'étaient réunis lui demandaient : Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu vas rétablir le Royaume pour Israël ?
7 Il leur répondit : Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité.
8 Mais vous recevrez de la puissance quand l'Esprit saint viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et en Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre.
9 Après avoir dit cela, pendant qu'ils regardaient, il fut élevé et une nuée le déroba à leurs yeux.
10 Et comme ils fixaient le ciel, pendant qu'il s'en allait, deux hommes en habits blancs se présentèrent à eux
11 et dirent : Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à scruter le ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu aller au ciel.


Audio

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