La loi de Dieu comme chemin de vie

Exode 20:1-17

Culte du 25 juin 2023
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

 25 juin 2023
486ème jour de la guerre en Ukraine

« La Loi de Dieu comme chemin de vie »



Culte présidé par la pasteure Agnès ADELINE-SCHAEFFER
avec David Cassan, organiste co-titulaire, à l'orgue

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Proclamation de la grâce
Recevez de la part de Dieu la grâce, la paix et la joie, dans votre cœur et dans votre vie.

Accueil
Nous vous souhaitons la bienvenue à l’occasion de ce culte.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le direct du site internet.
Bienvenue à celles et ceux qui nous regardent de l’étranger.
Bienvenue à celles et ceux qui franchissent le seuil du temple de l’Oratoire pour la première fois.
Nous sommes en communion les uns avec les autres.
Merci à David Cassan, pour son accompagnement à l’orgue.
 
Prions ensemble :
Éternel, Dieu et Père,
Nous voici rassemblés à ton invitation.
Il y a parmi nous des autochtones et des étrangers,
des croyants et des peu croyants,
des fidèles et des occasionnels,
des habitués et des invités.
Mais tous, nous sommes des mendiants qui cherchons le pain,
Nous sommes tous des enfants qui tendons les mains
Nous sommes tous des guetteurs d’amour en quête de chemin.
Grâce te soit rendue, de nous accepter tels que nous sommes
et de nous accompagner tous les jours.  Amen
 
Répons : Bénissons Dieu le seul Seigneur [cliquer ici]

Louange
Louons Dieu :

Loué sois-tu mon Dieu, pour tous ces autres
Qui peuplent la terre avec moi.
Pour ces prochains et ces lointains
Sans qui je ne serais qu’un Robinson
Prisonnier de son orgueil solitaire.
Loué sois-tu pour tout ce qui nous est commun,
Au long des siècles et des continents,
Tissant la longue tapisserie de l’humanité.

Loué sois-tu aussi pour tout ce qui nous fait différents
Et dont les couleurs font chanter le tissu de la vie.
Donne-moi d’accueillir la richesse de ces diversités
Et d’y saisir la dimension de ton amour.
Pour ceux qui me sont les plus proches,
Famille, amis, voisins, camarades, collègues,
Qui cheminent à mes côtés au long des jours,
M’apportant chaleur, réconfort, ou souci,
Pour eux tous, je veux te louer.
Te louer aussi simplement
Pour la vie qui continue,
Parce que le monde n’a pas commencé
Ni se terminera avec moi.

Loué sois-tu, quand tu ouvres mes yeux
Quand je m’enferme ou m’isole,
Loué sois-tu quand tu m’envoies des compagnons fraternels
Quand je déprime ou désespère.
Loué sois-tu, ô mon Dieu,
Quand tu me donnes d’être ce petit chaînon JOYEUX
De la grande caravane humaine, 
En marche vers cet avenir que ton Fils nous a dépeint
Aux couleurs de l’espérance. Amen, alléluia !
[d’après un texte de Michel Wagner]

Chant d’assemblée : Le Psautier Français n° 25 « À toi mon Dieu mon cœur monte » , strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici]

Volonté de Dieu 
Écoutons ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire :

« Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur,
de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée.
C’est là le premier et le grand commandement.
Et voici le second qui lui est semblable :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n’y a pas d’autres commandements plus grands que ces deux-là.
Fais cela et tu vivras.

Répons : Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute [cliquer ici]

Prière de repentance

Si j’avais la foi comme un grain de moutarde,
Je pourrais déplacer des montagnes.
Mais avec la foi qui est la mienne, Seigneur,
Donne-moi la force de gravir celles qui se dressent sur mon chemin.

Si j’avais la foi comme un grain de moutarde,
Je pourrais vider les océans.
Mais avec la foi qui est la mienne, Seigneur,
Donne-moi la confiance, quand les eaux s’agitent.

Si j’avais la foi comme un grain de moutarde,
Je pourrais faire de grandes choses.
Mais avec la foi qui est la mienne, Seigneur,
Donne-moi de me réjouir des grandes choses que tu fais.

Je n’ai pas, Seigneur, la foi comme un grain de moutarde.
Elle est si petite, la foi qui est la mienne.
Elle me rappelle chaque jour comme j’ai besoin de toi.
[Marion Muller-Colard]

Répons : J’aime mon Dieu, car il entend ma voix. [cliquer ici]

Annonce de la grâce

 “A celui qui a soif, dit Dieu,
je donnerai de l’eau de la source de vie
et je la donnerai gratuitement”.
Dans notre monde où tout s’achète et tout se vend,
où l’homme s’étonne et suspecte
lorsqu’il reçoit gratuitement,
j’annonce aujourd’hui l’Évangile de Jésus-Christ,
qui nous délivre de nos servitudes,
de nos fatalités, de nos craintes
et nous appelle à une vie nouvelle.
Que Dieu mette en nos cœurs l’assurance de son pardon
et qu’Il nous donne de marcher, ensemble,
vers son Royaume.

Chantons à Dieu notre reconnaissance !

Répons : Combien grande est ta gloire en tout ce que tu fais [cliquer ici]

Confession de foi
Je propose de confesser notre foi avec un texte du pasteur Charles Wagner :

Je crois en Dieu.
Je crois qu’il nous a aimé le premier ;
avant que nous existions, avant nos pères, avant les débuts obscurs dont sortit l’humanité, il nous a aimés.
Mieux qu’une mère en espérance d’enfant qui pense à l’inconnu qui sommeille en elle, je crois que Dieu nous a aimés d’avance et portés.
Car nous sommes son espérance et nous sommes sa crainte, sa joie et sa douleur.
Je crois que, malgré l’immense peine qu’il subit par nous, Dieu nous a voulus et nous veut encore, toujours.
A travers les obstacles, les chemins perdus, les gouffres, les ombres de mort, je crois que Dieu nous veut, nous mène et communie avec nous.
Je crois que Dieu en Jésus-Christ nous aime victorieusement, avec une puissance devant laquelle tout cèdera. Il boira avec tous les calices, il combattra tous les combats, il descendra dans toutes les tombes, jusqu’à la fin et  la fin sera bonne.
Oui, je crois que Dieu est amour et que son Esprit nous anime et nous porte.
Amen.

Répons : Grand Dieu, nous te bénissons [cliquer ici]

Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !

 
Lecture biblique : Exode chapitre 20, versets 1 à 17 (La Colombe)

1 Alors Dieu prononça toutes ces paroles en disant :
2 Je suis l'Éternel, ton Dieu qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude.
3 Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face.
4 Tu ne te feras pas de statue, ni de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. 
5 Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte ; car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu'à la troisième et à la quatrième (génération) de ceux qui me haïssent, 
6 et qui use de bienveillance jusqu'à mille (générations) envers ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements.
7 Tu ne prendras pas le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain ; car l'Éternel ne tiendra pas pour innocent celui qui prendra son nom en vain.
8 Souviens-toi du jour du sabbat, pour le sanctifier. 
9 Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. 
10 Mais le septième jour est le sabbat de l'Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui réside chez toi. 
11 Car en six jours l'Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve, et il s'est reposé le septième jour : c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du sabbat et l'a sanctifié.
12 Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l'Éternel, ton Dieu, te donne.
13 Tu ne commettras pas de meurtre.
14 Tu ne commettras pas d'adultère.
15 Tu ne commettras pas de vol.
16 Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
17 Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain.

Chant d'Assemblée : Louange et Prière, Cantique n° 315 « L’Éternel seul est ma lumière », strophes 1, 3 et 6 [cliquer ici]

Prédication : La loi de Dieu comme chemin de vie

Chers sœurs et frères, dans la foi comme en humanité,

Pendant très longtemps, on les a appelés les 10 commandements ou le Décalogue.  Longtemps, ils ont orné l’intérieur de nombreux temples protestants, ils ont trôné pendant près d’un siècle dans les liturgies de nos cultes. À la fin du XIXème siècle, les cultes commençaient par cette lecture, en guise de salutation et d’accueil. Certains d’entre nous se souviennent sûrement que chaque culte dominical était ponctué de la lecture de ces 10 commandements, et cela s’appelait alors la lecture de la loi de Dieu, introduite par ces mots : « Écoutons comment Dieu veut être servi ».

Ensuite il y avait le déroulement de la liturgie, telle que nous la connaissons, ici à l’Oratoire du Louvre, avec la confession des péchés, qu’on appelle la prière de repentance, et qui correspond chez nos frères orthodoxes et catholiques au Kyrie eleison, une phrase en grec (Κύριε ἐλέησον), qui se traduit par « Seigneur prends pitié ». 

Et peut-être nous souvenons-nous encore de cette prière de Jean Calvin dont je ne vous lirais que le début :

Seigneur Dieu, Père éternel,
nous reconnaissons et nous confessons
devant ta sainte majesté
que nous sommes de pauvres pécheurs.
Nés dans l’esclavage du péché, enclins au mal,
incapables par nous-mêmes de faire le bien,
nous transgressons tous les jours et de plusieurs manières tes saints commandements
attirant sur nous, en conséquence, la condamnation et la mort.

[Voir l’intégralité du texte sur le site de l’Oratoire en cliquant ici].

La lecture de la Loi se terminait par le résumé de ces commandements que nous appelons le sommaire de la Loi : « tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur… et ton prochain comme toi-même ». Et nous chantions encore une strophe du psaume 6 : « Seigneur,  qui vois la peine… où le péché me mène… cesse d’être irrité, apaise ta colère, ne sois pas si sévère, que je l’ai mérité ».

Heureusement, il y avait la déclaration du pardon de Dieu, juste après et nous chantions alors : « Dieu tout puissant dont la grâce m’accorde, et la justice et la miséricorde… Jusqu’à la fin, je veux chanter Seigneur, à ton honneur ! »  (cantique L&P n°512).

Purifiés, sanctifiés, nous pouvions alors dire notre confession de foi, le Credo, je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre… et enfin, nous pouvions écouter la lecture de la Bible.   Cela a été notre façon de célébrer pendant des décennies, jusqu’en mai 68.

En mai 1968, branle-bas de combat ! La loi de Dieu a disparu pendant un temps de nos liturgies. Tout le déroulement du culte est remis en question, un renouveau liturgique est proposé. Si la lecture du Décalogue disparait, des paroles d’exhortation, que l’on appelle aussi « paroles d’envoi » précédant la bénédiction, se mettent en place à la fin du culte.  De nombreuses propositions de culte voient le jour, la liturgie est vraiment en chantier. Elle le restera jusqu’en 1997, date à laquelle la loi de Dieu retrouve progressivement sa place, dans la liturgie, avec une ouverture plus large. Depuis 1997, elle s’appelle : "la volonté de Dieu", pour signifier que la loi n’est plus réduite à la lecture du Décalogue, mais qu’elle s’ouvre à toute parole d’exhortation que l’on trouve dans le premier comme dans le second testament.  Et depuis 1997, la volonté de Dieu est proposée à deux endroits possibles, avant ou après la confession du péché.

Le Décalogue, tel que nous l’avons lu dans le livre de l’Exode, est construit en deux parties : d’une part, la relation de l’homme à Dieu, et d’autre part, la relation de l’homme avec son prochain. Et depuis les années 1990, on n’appelle plus le Décalogue, les dix commandements, mais les dix Paroles, par rapport au mot hébreu qui est employé (עֲשֶׂרֶת הַדִּבְּרוֹת, Assereth ha-Dibroth). Parole est une traduction littérale du mot hébreu דָּבַר, dabar. Parole de Dieu.

Et comme l’écrit Jean-Louis Schlegel, dans la préface du livre de Marc-Alain Ouaknin : intitulé justement "Les dix commandements" : « Qui entend le mot "commandements" entend spontanément aujourd’hui ordres donnés et reçus, interdits, lois et morale, et donc obéissance et désobéissance, autrement dit quelque chose d’insupportable. On préfère laisser les commandements à l’ordre militaire ».

Alors, en appelant ces commandements, les « dix paroles » on constate une évolution dans la mentalité de celles et ceux qui les écoutent. Et si nous sommes passés du commandement à la parole, il ne s’agit pas seulement d’un réajustement de traduction, mais bien d’une réinterprétation. Nous sommes invités à comprendre ce que nous lisons. Et dans la traduction que nous avons entendue, il y a des verbes au futur et à l’impératif.

Vous savez peut-être qu’il y a deux versions du Décalogue dans le premier Testament : celui que nous avons lu ce matin, en Exode chapitre 20 et l’autre en Deutéronome, chapitre 5, versets 6 à 21. Les deux textes sont très semblables, ils peuvent pratiquement se superposer sauf pour les paroles qui concernent le jour du repos, le Shabbat, et le respect dû aux parents.

Ces dix Paroles sont données à Moïse écrites sur des tables de pierre. Le texte biblique parle aussi des « tables du témoignage », ou encore, des « tables de l’Alliance ».

On relève essentiellement l’emploi du futur non seulement en français mais aussi en hébreu, à la forme négative : « Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d’adultère », et au milieu, il y a deux formes impératives, à la forme positive : « Souviens-toi du jour du Sabbat » et « honore ton père et ta mère ». Ils situent à la charnière entre la relation avec Dieu et la relation avec les autres.

Et contre toute attente, les dix Paroles ne commencent pas par « Tu n’adoreras pas d’autres dieux que moi », mais elles commencent par : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte ». Ce verbe « Je suis », que l’on retrouve dans la formule quand Dieu se présente à Moïse, et que l’on retrouve plus tard dans la bouche de Jésus, est un verbe au présent de l’indicatif, comme un postulat de base, une référence éternelle, un présent jamais relégué, ni relégable dans le passé. Et jamais dépassé dans le futur.  C’est le présent éternel, selon la formule reprise plus tard par l’apôtre Paul, et qui concernera le Christ : Jésus-Christ, le même hier, aujourd’hui, éternellement.

Je suis יהוה, Yahvé, ton Dieu. Je suis l’Éternel ton Dieu. C’est le présent de Celui qui parle. Sont articulés autour de ce présent de tout temps : le passé avec la libération d’Égypte, le présent de l’Alliance, donnée au Sinaï, et l’avenir orienté par le présent. Orienté par Celui qui est présent.

Et il y a tout ce programme au futur. La grammaire française reconnaît une valeur impérative au futur, mais de façon adoucie, pour tempérer ce que l’impératif peut avoir de brutal ou d’incisif. Le futur permet d’accorder un délai dans la réalisation de ce qui reste néanmoins un ordre. Le futur est là pour ménager du temps pour celui qui reçoit cet ordre, si toutefois c’en est un.  C’est le délai nécessaire dont il a besoin, jusqu’à ce qu’il devienne capable de le respecter. Ce n’est pas le bon vouloir de l’homme mais le désir de Dieu que l’homme se rende capable petit à petit d’observer tous les commandements, toutes les Paroles. Cet accomplissement est donc sans cesse différé pour l’être humain, mais jusqu’à quand ? Il ne semble pas y avoir de date butoir.

Il y a aussi une autre manière de comprendre le futur : on peut le recevoir comme un avertissement : dans le sens de "Ne commence pas à faire ceci ou cela". Il y a dans le cœur du destinataire, ou dans sa vie,  une pente naturelle, une tendance inévitable à laquelle il est invité à résister, à ne pas céder. Cela nous renvoie indirectement à cette phrase de la prière du Notre Père : « Ne nous soumets pas à la tentation », transformée depuis quelques temps en « Ne nous laisse pas entrer en tentation », cette phrase dont la traduction pose régulièrement un problème.

Avec toujours en arrière-fond, cette idée de faire attention. À qui, à quoi faut-il faire attention ? À soi, d’une part, et à l’autre, d’autre part. Au fond ces dix paroles ne sont pas de l’ordre de la morale ou du devoir, mais elles concernent l’être. Ces dix paroles ne nous somment pas de faire, mais nous invitent à être, « être plus, être meilleur, être pleinement humain, être avec l’autre, lui parler, pour qu’il vive, comme moi je vis, et qu’en retour, il m’offre aussi la vie » (cf. J.-L. Schlegel,  page 1).

Faire attention à soi, c’est faire attention à l’autre, et c’est faire attention à Dieu. Dans cet ordre. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ne t’oublie pas au passage. Faire attention, c’est prendre conscience. Les dix Paroles ne nous disent rien d’autre que : « Aime ton autre », l’autre unique, l’autre séparé, traduit par Paul Ricœur : « Soi-même comme un autre », que nous avons décliné sous bien des formes, dans notre groupe « Paroles d’Amour » cette année.
Mais est-ce que c’est suffisant pour préserver le destinataire de ces Paroles ?

Heureusement, il y a ce présent, qui ouvre les dix Paroles : Je suis l’Éternel ton Dieu. Le futur du destinataire des dix Paroles ne dépend pas que de lui-même, mais il dépend de ce présent. Tu arriveras à respecter tout cela, parce que Je Suis. Au début, au milieu, à la fin de ton cheminement.  « Je suis » dans la tradition hébraïque, c’est le Tétragramme, יהוה, le nom de Dieu, de l’Éternel. Et contre toute attente, ce nom se décline différemment de génération en génération, marquant ainsi une présence mobile et néanmoins fidèle, indéfectible.

C’est peut-être là que nous pouvons comprendre alors une autre signification du futur. En hébreu, le futur se nomme "inaccompli". C’est cet inaccompli qui sera la valeur de la promesse, basée le ressort de la confiance.  Celui qui est présent va lui-même rendre le destinataire capable de vivre selon les dix Paroles. C’est un mouvement, c’est une progression. Avec ces dix Paroles nous cheminons vers le meilleur de nous-mêmes. C’est un chemin de vie, toujours en progrès.
Et même si nous n’arrivons pas à vivre de ces dix Paroles, nous ne serons pas, pour autant, séparés de son Amour.

C’est sans doute pour cela que la lecture de la volonté de Dieu a du mal à se contenter d’une place immuable dans nos liturgies, puisque ces dix Paroles sont synonymes de la vie, toujours en mouvement.

Alors, au milieu de tout ce futur à interpréter, il y a ces deux impératifs, qui sonnent comme quelque chose à la fois d’intense et d’incontournable : le respect du sabbat et l’honneur à rendre aux parents. Le destinataire est mis devant, sans condition. Respecter Dieu en se souvenant de lui un jour par semaine, respecter ses parents, et se souvenir d’eux inlassablement. Dieu a parlé aux générations précédentes, comme il continue de parler aux générations présentes.

Le futur – avenir ou à venir – a besoin à la fois du souvenir, de la promesse et du commandement. Les trois se conjuguent ensemble sans confusion. Les dix Paroles peuvent alors se recevoir comme un don, dans le présent de chaque jour. Et en français le présent est aussi le synonyme du mot cadeau.
Amen.

Pour aller plus loin :
Marc-Alain Ouaknin, Les Dix commandements, Éditions du Seuil, collection Points-Sagesse, 1999


Orgue

Chant d'Assemblée : Choral n°45 « Ta volonté Seigneur mon Dieu », strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici]

Annonces et Offrande
Orgue

Liturgie de Sainte-Cène

Louange

Éternel, Dieu de la vie, nous qui sommes réunis ce matin pour ce temps de culte, nous cherchons ta présence dans notre vie, nous nous mettons à l’écoute de ta Parole dans la Bible, nous essayons de discerner les actes, les paroles, les engagements auxquels tu nous appelles.
Parfois tout cela nous paraît obscur et nous sentons monter en nous l’incompréhension, le doute, peut-être la peur.
Mais tu places aussi sur notre route des frères et des sœurs pour nous parler, pour nous aimer, pour nous encourager, pour être à nos côtés devant toi, pour partager avec nous le pain et le vin de la Cène.
Béni sois-tu, Éternel, pour ta Parole qui te révèle.  Donne-nous d’aimer notre prochain, comme tu l’aimes, et ainsi, d’être miracle les uns pour les autres, annonciateurs de ton Royaume et signes de ton amour ! Amen

Répons : Pare-toi pour une fête, strophe 1 [cliquer ici]

Institution

Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze. Pendant le repas, il prit du pain
Et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant :
“Prenez, mangez, ceci est mon corps.”
Ayant aussi pris la coupe et rendu grâces,
Il la leur donna en disant :
“Buvez-en tous, car ceci est mon sang,
Le sang de l’alliance qui est répandu pour la multitude, pour le pardon des péchés.
Je vous le dis, désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous, dans le Royaume de mon Père.”

Prière d’intercession et notre Père
Prions ensemble :

Père, ta Parole nous a redit ton amour pour ce monde.
Nous te prions pour la paix.
Une paix fondée sur l’amour en Christ.

Nous te prions pour que naisse en nous l’espérance.
Une espérance qui jaillisse de notre confiance en toi.

Nous te prions pour recevoir le courage.
Le courage de demeurer fidèles jusqu’au bout,
Le courage de demeurer fermes quand le mal paraît triompher,
Et que les combats pour la vérité et la justice semblent perdus.

Nous te prions pour recevoir aussi
Le courage de rebâtir, quand tout s’écroule autour de nous.
Le courage d’être un peuple pèlerin, en route vers l’inconnu,
Assuré que le chemin n’est pas caché pour toi, 

Donne-nous encore le courage d’être le corps du Christ, dans la joie comme dans la souffrance.
Donne-nous également le bonheur de vivre de ta Parole
Et de la partager avec celles et ceux que tu nous donnes comme frères et sœurs, dans la foi et en humanité.

Nous te présentons celles et ceux qui demandent le secours de notre prière, et que nous te nommons dans le profond de nos cœurs.
 
Prière de communion 

Père, au moment de nous approcher de cette table,
nous nous souvenons de Jésus-Christ :
il a habité parmi nous, il a donné sa vie pour nous.
Nous nous réjouissons de sa résurrection
qui nous donne l’assurance de sa présence auprès de nous,
tous les jours et, en particulier,
à cette table où il nous invite.
Nous attendons le jour où ton règne sera établi
sur l’univers tout entier.
Puissions-nous  par ton Esprit,
communier au corps et au sang de ton Fils
et qu’ainsi, unis à lui,
nous portions la lumière, la paix et l’espérance.

Nous rassemblons notre prière dans celle que Jésus a enseigné à ses disciples :
 
Notre Père
Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles, amen.

Répons : Jésus, ta voix nous convie, strophe 2 [cliquer ici]
 
Invitation
« Voici, je me tiens à la porte et je frappe, dit le Seigneur. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je prendrai la Cène avec lui et lui avec moi. »

Communion
« Le pain que nous partageons est communion au corps du Seigneur Jésus-Christ.»
« La coupe de bénédiction pour laquelle nous rendons grâces est communion au sang du Seigneur Jésus-Christ, qui a été versé pour tous en signe de la nouvelle Alliance de Dieu avec le monde. »

Prière d’action de grâces

Nous te remercions, notre Dieu, notre Père,
pour le repas que nous avons pris ensemble,
qui nous donne la force dont nous avons besoin, et qui nous ressource.
Accorde-nous de vivre de cette nourriture, de te célébrer toujours avec joie et d'être ainsi chaque jour témoins de Jésus-Christ. Amen

Bénédiction
Recevons la bénédiction de la part du Seigneur :

Mon frère, ma sœur, mon ami,
Que l’Éternel te bénisse et te garde !
Que l’Éternel fasse rayonner sur toi son regard et t'accorde sa grâce !
Que l’Éternel porte sur toi son regard et te donne la paix !
Amen.

Répons : Bénis, ô Dieu nos routes [cliquer ici]
 
Orgue

Sortie

Paroles des chants du dimanche 25 juin 2023

Psaume : Le Psautier français n° 25 « A toi mon Dieu, mon cœur monte  », strophes 1 à 4.

Écouter l'enregistrement en cliquant ici

1 - A toi, mon Dieu, mon cœur monte,
Ton amour est mon appui.
Serais-je couvert de honte
Au gré de mes ennemis ?
Jamais ne sera déçu
Qui te prend pour espérance ;
Mais que tous soient confondus
Qui rompent ton alliance

2 - Montre moi, Seigneur, la route,
Guide moi dans la clarté ;
Ouvre à celui qui t'écoute
Un chemin de vérité.
Je regarde à ton amour,
Au salut qu'en toi j'espère ;
Je le verrai chaque jour
S'étendre sur cette terre.

3 - Mon Dieu, dans ta grâce immense
Qui dure éternellement,
Regarde en ta bienveillance
Et pardonne à ton enfant.
Mets loin de ton souvenir
Les pêchés de ma jeunesse ;
Chaque jour viens m'affermir,
Seigneur, selon ta promesse.

 4 - Dieu d'amour, tu fais connaître
Au plus humble tes secrets ;
Et pour lui tu es un maître
Qui te plais à l'enseigner.
Ta parole est son appui,
Le bonheur son héritage,
Et ses enfants comme lui
Auront la terre en partage.

Cantique : Louange et Prière n°315 « L’Éternel seul est ma lumière », Strophes 1, 3 & 6

1 - L’Éternel seul est ma lumière,
Ma délivrance et mon appui ;
Qu’aurai-je à craindre sur la terre
Puisque ma force est toute en lui ?

2 - Pour m’assaillir, quand une armée
A l’entour de moi camperait,
Mon âme, sans être alarmée,
En l’Éternel s’assurerait.

3 - Son bras puissant, à ma requête,
Un prompt secours me prêtera,
Et, dans le fort de la tempête,
Sur un rocher m’élèvera.

6 - Mes yeux verront la délivrance
Que mon Sauveur m’accordera ;
Aussi mon cœur, plein d’assurance,
En l’attendant s’affermira.

Cantique : Choral n°45 (Alléluia 45-01) « Ta volonté Seigneur mon Dieu », Strophes 1 à 3

Strophe 1
Ta volonté, Seigneur mon Dieu,
Deviendra ma sagesse.
Fais-moi vouloir ce que tu veux
Pour y voir ta promesse.
Je chercherai ta volonté.
Si ton regard m’éclaire,
Je verrai, Dieu de vérité,
L’ombre de ton mystère.

Strophe 2
Enseigne-moi à discerner
Dans la joie et la peine
Le chemin où tu veux mener
Tout homme que tu aimes.

Comme tu viens me rencontrer
Et comme tu m’écoutes,
Que je sache aussi m’approcher
Des autres sur leur route.

Strophe 3
C’est mon bonheur que de chanter
Que ta joie est profonde
Quand je comprends ta volonté
Pour moi et pour le monde.
Jésus demeure parmi nous,
Il a notre visage ;
Je vois en chacun d’entre nous
L’attente de sa grâce.

Paroles des répons du temps de l'Église (avec Cène)

Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1)

Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)

Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)

J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2)

Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles  ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !

Après la confession de foi
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)

Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Cène
« Pare-toi pour une fête» (L&P n°205, str. 1&2)

Strophe 1
Pare-toi pour une fête
O mon âme tiens-toi prête
Monte plus haut que la terre
Vers la céleste lumière.
Ton Seigneur t'offre une place
Au grand banquet de sa grâce ;
Ce Maître au pouvoir immense
Avec toi fait alliance.

Strophe 2
Jésus, ta voix nous convie
A ce festin de la vie ;
En ce lieu tout me retrace
Les prodiges de ta grâce ;
Fais qu'aujourd'hui je contemple
Tes charités sans exemple,
Avant de me nourrir d'elles
A tes tables éternelles !

Après la bénédiction
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.

Lecture de la Bible

Livre de l'Exode, chapitre 20, versets 1 à 17 [NBS]

Le contrat de l'alliance : les 10 Paroles (décalogue)

1 Alors Dieu prononça toutes ces paroles :
2 Je suis le Seigneur (YHWH), ton Dieu ; c'est moi qui t'ai fait sortir de l'Égypte, de la maison des esclaves.
3 Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi.
4 Tu ne te feras pas de statue, ni aucune forme de ce qui est dans le ciel, en haut, de ce qui est sur la terre, en bas, ou de ce qui est au-dessous de la terre, dans les eaux.
5 Tu ne te prosterneras pas devant ces choses-là et tu ne les serviras pas ; car moi, le Seigneur (YHWH), ton Dieu, je suis un Dieu à la passion jalouse, qui fais rendre des comptes aux fils pour la faute des pères, jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me détestent,
6 mais qui agis avec fidélité jusqu'à la millième génération envers ceux qui m'aiment et qui observent mes commandements.
7 Tu n'invoqueras pas le nom du Seigneur (YHWH), ton Dieu, pour tromper : le Seigneur ne tiendra pas pour innocent celui qui invoquera son nom pour tromper.
8 Souviens-toi du sabbat, pour en faire un jour sacré.
9 Pendant six jours tu travailleras, et tu feras tout ton ouvrage.
10 Mais le septième jour, c'est un sabbat pour le Seigneur, ton Dieu : tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni les immigrés qui sont dans tes villes.
11 Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve, et il s'est reposé le septième jour. C'est pourquoi le Seigneur a béni le sabbat et en a fait un jour sacré.
12 Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que le Seigneur, ton Dieu, te donne.
13 Tu ne commettras pas de meurtre.
14 Tu ne commettras pas d'adultère.
15 Tu ne commettras pas de vol.
16 Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
17 Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui appartient à ton prochain.

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