L'exemple du diacre Etienne
Actes 6 et 7
Culte du 12 novembre 2006
Prédication de pasteur Florence Taubmann
( Actes 6 et 7 )
Culte à l'Oratoire du Louvre,
par la pasteure Florence Taubman
Chers amis, aujourd’hui je voudrais juste vous dire deux choses à propos du diacre Etienne, cet homme choisi avec six autres hommes pour assurer le service d’entraide dans la communauté de Jérusalem.
La première chose concerne la répartition des tâches. Vous l’avez entendu, à partir du moment où la communauté de Jérusalem se développe, il lui faut s’organiser. Il faut savoir qui fait quoi, qui est responsable de ceci ou de cela pour que les choses marchent bien.
Donc les apôtres, qui pour la plupart ont été disciples directs de Jésus, se consacrent à l’enseignement. Ils prêchent, ils expliquent les Ecritures, ils font le catéchisme …Et cela prend tout leur temps, car il y a de plus en plus de croyants.
Et pour l’entraide, pour la bonne marche matérielle de la vie communautaire, on institue le diaconat, ce qui veut dire le service. Et des gens que l’on nomme diacres, en prennent la responsabilité.
De la même manière dans notre communauté aujourd’hui, il y a une répartition des tâches qui permet une bonne organisation : les pasteurs prêchent et enseignent ; ils sont aidés par les catéchètes et les moniteurs. Il y a un conseil d’anciens qui s’occupent de la direction de l’Eglise, un trésorier qui s’occupe des finances. Et le service diaconal, c’est-à-dire le service d’entraide, aide les gens dans le besoin, et participe à d’autres associations qui le font.
Mais si on revient à l’histoire des diacres et celle d’Etienne dans le livre des Actes, il faut noter quelque chose d’important et qui peut nous étonner.
C’est qu’ Etienne, même s’il est consacré au service des tables et au service des pauvres n’arrête pas pour autant d’enseigner. Il fait même un très long discours qui va lui coûter la vie. On peut dire la même chose d’un autre diacre, qui s’appelle Philippe, et qui va nous montrer qu’il est lui aussi capable d’enseigner les Ecritures. Il va même baptiser un homme, un fonctionnaire éthiopien qu’il rencontrera sur la route.
Donc on voit que d’un côté il faut une organisation et une répartition des tâches, et que d’un autre côté cette répartition n’interdit pas, heureusement, que tous soient responsables de la Parole de Dieu et puissent l’enseigner. Le Saint-Esprit visite tout le monde, il n’est pas réservé à ceux qui seraient appelés docteurs, pasteurs, professeurs ou intellectuels…Il inspire tout croyant …et donc tout croyant peut –en conscience- exprimer sa foi par ses propres mots, témoigner avec des paroles comme avec des actes, participer à l’enseignement communautaire.
Et cela je crois que c’est très important. Et il faut aussi que les enfants, les adolescents, les jeunes sachent que par leurs questionnements, leurs remarques et leurs pensées ils enrichissent la vie de toute l’Eglise.
La seconde chose que je veux dire maintenant concerne la mort d’Etienne. On l’a entendu, Etienne brave ses opposants malgré le danger. Il témoigne de la Parole de Dieu jusqu’au bout, jusqu’à en mourir. Que faut-il en penser ?
Un jour il y a deux ans j’ai eu une conversation très intéressante sur le courage avec les enfants de l’école biblique. C’était au sujet de Pilate, donc cela concernait la mort de Jésus. Les enfants trouvaient que Pilate était plutôt gentil car il reconnaissait l’innocence de Jésus. Je leur fis remarquer que s’il croyait Jésus innocent, il aurait dû le défendre. Ils me répondirent qu’il avait sans doute peur que la foule se révolte et fasse une émeute ….Pourtant Pilate, avec son pouvoir, n’aurait-il pas du tout faire pour sauver un homme qu’il croyait innocent ?
Alors nous nous sommes posé ensemble la question : jusqu’où pouvons-nous aller pour défendre quelqu’un que nous croyons innocent et qui est injustement accusé ?
Certains enfants affirmèrent qu’en tant que chrétiens ils devaient tout faire pour sauver l’innocent injustement accusé, y compris risquer leur vie. Mais une jeune fille, après réflexion, nous dit qu’honnêtement elle n’irait pas jusqu’à risquer sa vie …parce qu’elle pensait à sa famille et se disait que le don de sa vie ne servirait à rien et plongerait les siens dans la peine…Nous eûmes donc un échange très intéressant et très approfondi sur la question du courage et la question du témoignage, c’est-à-dire du martyre, puisque martyre signifie témoin en grec.
Cette évocation nous permet aujourd’hui de rappeler un point essentiel : le Dieu biblique est un Dieu de vie et non un Dieu de mort. Il a besoin de témoins vivants. Le diacre Etienne n’est pas un homme qui aime la mort. C’est un témoin vivant qui donne sa vie par amour. Il va jusqu’à en mourir. Alors pourquoi ? Finalement il aurait pu arrêter de parler et aller se cacher !
Oui il aurait pu le faire et il n’aurait pas eu tort de le faire. Il aurait pu penser que rester en vie lui permettrait de témoigner encore et de servir encore les pauvres.
Mais pour lui-même, librement et en conscience, il choisit de risquer sa vie. Et il la perd.
Comme Jésus en fait. Car Jésus lui-même n’a pas cherché la mort. Il a en a eu peur. Il a craint la souffrance. Il a prié Dieu pour être épargné. Mais il ne s’est pas caché, il ne s’est pas tu pour être sauvé. Il a choisi librement d’aller jusqu’au bout et de risquer sa vie.
Et ce qu’il faut remarquer à propos d’Etienne et de Jésus, c’est qu’ils prononcent les mêmes paroles avant de mourir. Jésus dit à Dieu : Père je remets ma vie entre tes mains. Et il dit aussi « Pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font. » Et Etienne dit : « Seigneur Jésus, reçois ma vie. » et « Seigneur pardonne-leur ce péché. »
Chers amis, de cette rencontre avec Etienne le serviteur, je voudrais donc qu’on retienne ceci.
- Dieu a besoin de nous. Il a besoin de témoins à tout faire, c’est-à-dire de gens qui assurent toutes sortes de missions et de tâches dans l’Eglise et dans le monde : aussi bien sur le plan matériel, manuel, que sur le plan intellectuel, financier, organisationnel …. Nous participons tous à la même œuvre, et l’Esprit de Dieu souffle à travers tous nos engagements.
- Dieu a besoin de nous. Il a besoin de témoins vivants, courageux et sages. Jésus a dit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Mais donner sa vie, c’est d’abord être là, vivant, pour aimer Dieu et son prochain. Pour donner sa vie il faut être vivant et aimer sa vie. Mais le courage du chrétien, nourri par l’exemple de Jésus, fait que le don de sa propre vie peut aller jusqu’à en mourir, dans certains cas exceptionnels.
Amen
Lecture de la Bible
Actes 6 et 7
En ce temps-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour. 2 Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent: Il n’est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. 3 C’est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l’on rende un bon témoignage, qui soient pleins d’Esprit-Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi. 4 Et nous, nous continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole. 5 Cette proposition plut à toute l’assemblée. Ils élurent Etienne, homme plein de foi et d’Esprit-Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas, et Nicolas, prosélyte d’Antioche. 6 Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains. 7 La parole de Dieu se répandait de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi. 8 Etienne, plein de grâce et de puissance, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple. 9 Quelques membres de la synagogue dite des Affranchis, de celle des Cyrénéens et de celle des Alexandrins, avec des Juifs de Cilicie et d’Asie, se mirent à discuter avec lui; 10 mais ils ne pouvaient résister à sa sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait. 11 Alors ils soudoyèrent des hommes qui dirent: Nous l’avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. 12 Ils émurent le peuple, les anciens et les scribes, et, se jetant sur lui, ils le saisirent, et l’emmenèrent au sanhédrin. 13 Ils produisirent de faux témoins, qui dirent: Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre le lieu saint et contre la loi; 14 car nous l’avons entendu dire que Jésus, ce Nazaréen, détruira ce lieu, et changera les coutumes que Moïse nous a données. 15 Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin ayant fixé les regards sur Etienne, son visage leur parut comme celui d’un ange.
1 Le souverain sacrificateur dit: Les choses sont-elles ainsi? 2 Etienne répondit: Hommes frères et pères, écoutez! Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu’il était en Mésopotamie, avant qu’il s’établisse à Charan; et il lui dit: 3 Quitte ton pays et ta famille, et va dans le pays que je te montrerai. 4 Il sortit alors du pays des Chaldéens, et s’établit à Charan. De là, après la mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays que vous habitez maintenant; 5 il ne lui donna aucune propriété en ce pays, pas même de quoi poser le pied, mais il promit de lui en donner la possession, et à sa postérité après lui, quoiqu’il n’ait point eu d’enfant. 6 Dieu parla ainsi: Sa postérité séjournera dans un pays étranger; on la réduira à la servitude et on la maltraitera pendant quatre cents ans. 7 Mais la nation à laquelle ils auront été asservis, c’est moi qui la jugerai, dit Dieu. Après cela, ils sortiront, et ils me serviront dans ce lieu-ci. 8 Puis Dieu donna à Abraham l’alliance de la circoncision; et ainsi, Abraham, ayant engendré Isaac, le circoncit le huitième jour; Isaac engendra et circoncit Jacob, et Jacob les douze patriarches. 9 Les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent pour être emmené en Egypte. 10 Mais Dieu fut avec lui, et le délivra de toutes ses tribulations; il lui donna de la sagesse et lui fit trouver grâce devant Pharaon, roi d’Egypte, qui l’établit gouverneur d’Égypte et de toute sa maison. 11 Il survint une famine dans tout le pays d’Egypte, et dans celui de Canaan. La détresse était grande, et nos pères ne trouvaient pas de quoi se nourrir. 12 Jacob apprit qu’il y avait du blé en Egypte, et il y envoya nos pères une première fois. 13 Et la seconde fois, Joseph fut reconnu par ses frères, et Pharaon sut de quelle famille il était. 14 Puis Joseph envoya chercher son père Jacob, et toute sa famille, composée de soixante-quinze personnes. 15 Jacob descendit en Egypte, où il mourut, ainsi que nos pères; 16 et ils furent transportés à Sichem, et déposés dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté, à prix d’argent, des fils d’Hamor, père de Sichem. 17 Le temps approchait où devait s’accomplir la promesse que Dieu avait faite à Abraham, et le peuple s’accrut et se multiplia en Egypte, 18 jusqu’à ce que parut un autre roi, qui n’avait pas connu Joseph. 19 Ce roi, usant d’artifice contre notre race, maltraita nos pères, au point de leur faire exposer leurs enfants, pour qu’ils ne vivent pas. 20 A cette époque, naquit Moïse, qui était beau aux yeux de Dieu. Il fut nourri trois mois dans la maison de son père; 21 et, quand il eut été exposé, la fille de Pharaon le recueillit, et l’éleva comme son fils. 22 Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Egyptiens, et il était puissant en paroles et en oeuvres. 23 Il avait quarante ans, lorsqu’il eut à coeur de se rendre auprès de ses frères, les fils d’Israël. 24 Il en vit un qu’on outrageait, et, prenant sa défense, il vengea celui qui était maltraité, et frappa l’Egyptien. 25 Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur accordait la délivrance par sa main; mais ils ne comprirent pas. 26 Le jour suivant, il parut au milieu d’eux alors qu’ils se battaient, et il les exhorta à la paix: Hommes, dit-il, vous êtes frères; pourquoi vous maltraitez-vous l’un l’autre? 27 Mais celui qui maltraitait son prochain le repoussa, en disant: Qui t’a établi chef et juge sur nous? 28 Veux-tu me tuer, comme tu as tué hier l’Egyptien? 29 A cette parole, Moïse prit la fuite, et il alla séjourner dans le pays de Madian, où il engendra deux fils. 30 Quarante ans plus tard, un ange lui apparut, au désert de la montagne de Sinaï, dans la flamme d’un buisson en feu. 31 Moïse, voyant cela, fut étonné de cette apparition; et, comme il s’approchait pour examiner, la voix du Seigneur se fit entendre: 32 Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Et Moïse, tout tremblant, n’osait regarder. 33 Le Seigneur lui dit: Ote tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. 34 J’ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Egypte, j’ai entendu ses gémissements, et je suis descendu pour le délivrer. Maintenant, va, je t’enverrai en Egypte. 35 Ce Moïse, qu’ils avaient renié, en disant: Qui t’a établi chef et juge? c’est lui que Dieu envoya comme chef et comme libérateur avec l’aide de l’ange qui lui était apparu dans le buisson. 36 C’est lui qui les fit sortir d’Egypte, en opérant des prodiges et des miracles au pays d’Egypte, au sein de la mer Rouge, et au désert, pendant quarante ans. 37 C’est ce Moïse qui dit aux fils d’Israël: Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi. 38 C’est lui qui, lors de l’assemblée au désert, étant avec l’ange qui lui parlait sur la montagne de Sinaï et avec nos pères, reçut des oracles vivants, pour nous les donner. 39 Nos pères ne voulurent pas lui obéir, ils le repoussèrent, et ils tournèrent leur coeur vers l’Egypte, 40 en disant à Aaron: Fais-nous des dieux qui marchent devant nous; car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d’Egypte, nous ne savons ce qu’il est devenu. 41 Et, en ces jours-là, ils firent un veau, ils offrirent un sacrifice à l’idole, et se réjouirent de l’oeuvre de leurs mains. 42 Alors Dieu se détourna, et les livra au culte de l’armée du ciel, selon qu’il est écrit dans le livre des prophètes: M’avez-vous offert des victimes et des sacrifices Pendant quarante ans au désert, maison d’Israël?... 43 Vous avez porté la tente de Moloch Et l’étoile du dieu Remphan, Ces images que vous avez faites pour les adorer! Aussi vous transporterai-je au-delà de Babylone. 44 Nos pères avaient au désert le tabernacle du témoignage, comme l’avait ordonné celui qui dit à Moïse de le faire d’après le modèle qu’il avait vu. 45 Et nos pères, l’ayant reçu, l’introduisirent, sous la conduite de Josué, dans le pays qui était possédé par les nations que Dieu chassa devant eux, et il y resta jusqu’aux jours de David. 46 David trouva grâce devant Dieu, et demanda d’élever une demeure pour le Dieu de Jacob; 47 et ce fut Salomon qui lui bâtit une maison. 48 Mais le Très-Haut n’habite pas dans ce qui est fait de main d’homme, comme dit le prophète: 49 Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, Ou quel sera le lieu de mon repos? 50 N’est-ce pas ma main qui a fait toutes ces choses?... 51 Hommes au cou raide, incirconcis de coeur et d’oreilles! vous vous opposez toujours au Saint-Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l’êtes aussi. 52 Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté? Ils ont tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, que vous avez livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers, 53 vous qui avez reçu la loi d’après des commandements d’anges, et qui ne l’avez point gardée!... 54 En entendant ces paroles, ils étaient furieux dans leur coeur, et ils grinçaient des dents contre lui. 55 Mais Etienne, rempli du Saint-Esprit, et fixant les regards vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. 56 Et il dit: Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. 57 Ils poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles, et ils se précipitèrent tous ensemble sur lui, 58 le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent. Les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme nommé Saul. 59 Et ils lapidaient Etienne, qui priait et disait: Seigneur Jésus, reçois mon esprit! 60 Puis, s’étant mis à genoux, il s’écria d’une voix forte: Seigneur, ne leur impute pas ce péché! Et, après ces paroles, il s’endormit.