J’étais étranger et vous m’avez accueilli

Lévitique 19:33-34 , Matthieu 25:31-46

Culte du 28 janvier 2018
Prédication de Richard Cadoux

Vidéo de la partie centrale du culte

Le prédicateur est souvent rejoint par la vie.

J’étais dimanche dernier à Menton, sur la côte d’Azur. J’avais rendez-vous avec le soleil, la montagne, la mer, la mer toujours recommencée. Et c’était très bon ! Mais Menton, c’est aussi la frontière italienne, à proximité de Vintimille où les migrants s’entassent. Eux aussi rêvent d’une vie bonne, digne et juste. Mais la porte leur est fermée. Dans le même ordre d’idées, il y a quelques jours, le 24 janvier, le président de la FPF, François Clavairoly, présentait ses vœux au premier ministre Edouard Philippe et l’invitait à écouter ceux qui, sur le terrain de l'accompagnement et de l'accueil de l’étranger, disent qu’il y a une promesse à tenir et qui n'est pas tenue à ce jour, celle de la France qui accueille comme elle se doit de le faire. Il ajoutait : « Entendez que la circulaire du 12 décembre 2017 relative à l’examen des situations administratives dans l’hébergement d’urgence n'est pas en cohérence avec le principe même de l’inconditionnalité de l'accueil d'urgence et que les mesures envisagées vont créer un esprit de crainte chez les personnes accueillies et de suspicion chez tous les autres et non pas de confiance. Au nom de quel pragmatisme cet hébergement qui est de l'ordre de l'action sociale devrait-il céder le pas au contrôle administratif, en vue de reconduites plus nombreuses à la frontière de personnes en situation irrégulière ? » Rejoint par la vie le prédicateur se tourne aussi vers les écritures. Au cœur de la Torah, il trouve un ouvrage étonnant : le Lévitique. Il nous plonge dans ce qu’il y a de plus archaïque dans l’expérience religieuse : les sacrifices, le sacerdoce, les rituels, le pur et l’impur, le profane et le sacré. Et pourtant dans cette gangue, on trouve une perle évangélique : L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers au pays d’Egypte. Je constate que ce verset attribue une place centrale à l’amour de l’étranger et intercale ce qu’il faut bien appeler une promesse de grâce (Tu l’aimeras comme toi-même) entre une exhortation à l'hospitalité (Il sera pour toi comme une compatriote) et le souvenir d'avoir été soi-même étranger (Vous avez été étrangers). Vous avez été étrangers. Nombreux sont les textes de l’Ancien Testament qui invitent Israël à se souvenir d’avoir vécu en étranger. Abraham a été un migrant. Parti d’Ur en Chaldée, il a passé sa vie à arpenter le croissant fertile, nomade en quête d’une terre promise par Dieu. Moïse a arraché le peuple à la servitude d’Egypte. Les enfants d’Israël ont connu l’épreuve de la déportation et de l’exil. L’exil et l’itinérance font tellement partie de la culture d’Israël que la célèbre déclaration du Deutéronome qui se veut un rappel de l’histoire : « Mon père était un araméen errant qui descendit en Egypte » est intégrée à une profession de foi. En lisant ces textes, que les circonstances soient privées, familiales, publiques, les juifs se souviennent. Ils font mémoire. Et la pointe du texte est là. Le souvenir fonde et justifie l’hospitalité. Parce que vous avez été étrangers autrefois, alors aujourd’hui vous devez être hospitaliers à votre tour. Et si la Bible invite ses lecteurs à faire effort de mémoire, c’est sans doute que ce lecteur est naturellement oublieux. Se souvenir d’avoir été étranger ne va pas de soi. Ce qui s’impose comme une évidence, en effet, c’est d’être des autochtones, des nationaux installés. Sur notre terre, nous sommes ici « chez nous ». C’est notre condition évidente, habituelle, tranquille. Cette certitude commande notre regard sur l’étranger. Je lis la définition de l'étranger dans le Robert : Étranger, qui est d'une autre nation et, parlant d'un individu : faisant partie d'une autre nation. Disons tout simplement : l'étranger, c'est celui qui n'est pas de chez nous, qui n'est pas l'un des nôtres. C’est l’autre comme inconnu. Eux et nous. Or cette opposition simple côtoie dangereusement une autre division binaire : ami et ennemi. Eux, les étrangers, ils ne sont pas comme nous. Ce sont potentiellement des ennemis. Dès lors on peut se demander sur quoi se construit et se maintient cette opposition entre eux et nous, entre nationaux et étrangers. Elle repose sur la notion d’appartenance. Nous appartenons à un groupe, à une communauté, à une nation. Cette notion d'appartenance est si forte qu'elle nous porte à traiter la nation à laquelle nous appartenons comme une personne, en la désignant par un nom propre. Nous disons la France, l'Angleterre, l'Allemagne. L’étranger est défini négativement comme celui qui n'appartient pas à notre cercle d'identité, à notre sphère d'appartenance. Cette communauté elle se définit par une population (les français), un territoire (la France) limité par des frontières et par des institutions (l’Etat). Et cet ensemble fonctionne comme un mécanisme d'exclusion à l'égard des étrangers. Pour compléter le tableau, il faut ajouter que pour ceux qui sont déjà membres, l'appartenance nationale est devenue un état de la personne, au même titre que le nom, la filiation, le sexe, le lieu et la date de naissance. Nous avons une carte nationale d’identité. La nationalité est ainsi en partie constitutive de notre identité personnelle, laquelle constitue un fragment de notre identité d'appartenance. La barrière juridique entre les nationaux et les étrangers est étanche. L'étranger est non seulement celui qui n'est pas des nôtres, mais qui n'est pas autorisé à devenir l'un de nous du seul fait qu'il le souhaite ou le demande. Cela peut lui être refusé. La nationalité est un bien que l’État accorde souverainement à qui il veut : Pour la plupart d'entre nous, nous le possédons déjà. Mais ce que le droit ne nous explique pas, c’est comment nous comprenons cette appartenance à cette nation. Or il faut bien avouer que la compréhension que nous pouvons avoir d’être français, par exemple ne repose sur aucune raison claire et transparente. C’est une compréhension partagée, nourrie par une histoire, incarnée dans une culture, manifestée par des manières de vivre, de travailler et d'aimer et soutenue par des récits fondateurs qui instaurent notre identité. Mais le plus souvent notre « vouloir vivre ensemble » demeure dans le non-dit. Il s’exprime à travers des symboles (la Marseillaise, les trois couleurs), des fêtes. Il est même si enfoui qu'il ne vient à la surface que lorsqu'il est menacé, contesté ou défait (par la guerre notamment). En tout cas ce sentiment d’appartenance est profondément sécuritaire : Si nous ne savons pas qui nous sommes, nous savons du moins à quoi nous appartenons. Et c’est rassurant. Eh bien, c’est cette tranquille assurance d'appartenance identitaire que vient mettre en cause et déstabiliser le souvenir d’avoir été étranger. Être étranger, dans un premier temps, c’est être perdu, désorienté, plongé dans un monde dont on ignore les codes, dont on ne maîtrise pas la langue. C’est une expérience de perte de ses repères et de ses certitudes. Ensuite, être étranger, c’est faire aussi l’expérience de la comparaison. Découvrir la multiplicité et la richesse des cultures, s’apercevoir qu’il n’y a pas qu’une manière de faire, de penser, de croire. On commence à évacuer les préjugés. On éprouve de la sympathie, de l'indifférence, de l'hostilité. Nous prenons conscience que notre nation en est une parmi d’autres, que nous sommes autres parmi les autres, qu’on est toujours l’étranger de quelqu’un d’autre. Le travail de la comparaison c’est de dégonfler le fantasme de l'étranger. Nous découvrons cette inquiétante, attirante, fascinante étrangeté de l’autre. Nous prenons conscience de notre propre étrangeté. C’est encore faire l’expérience que l’étranger n’est jamais le bienvenu. Parce qu’on en est la victime, on découvre alors que la xénophobie est naturelle et spontanée. Il faut le reconnaître. Les passions identitaires sont profondément enracinées en nous. Aucun peuple n'est plus atteint qu'un autre. L’important n’est pas de refouler ce sentiment, c’est de le porter à la lumière du langage. Que faisons-nous de ce sentiment ? Comment le combattons-nous ? C’est encore à cela que sert le travail du souvenir de l’exil ! L’exil devient le symbole puissant d'avoir pu vivre ailleurs que dans notre milieu familier, de pouvoir vivre avec d’autres. C’est une expérience que nous pouvons faire très simplement avec le langage. D’autres parlent des langues que nous appelons étrangères. La diversité des langues est un fait fondamental de la réalité humaine. Tous les hommes parlent, mais il n’y a pas de langue universelle. Le travail que nous pouvons faire sur notre propre langue nous fait comprendre que c'est une langue parmi toutes les autres. C'est alors que nous découvrons peut-être pour la première fois le miracle de l'hospitalité, sous la forme de la traduction. Ce qui se dit dans notre langue peut aussi se dire dans une autre langue. Il n’y a pas d’étanchéité absolue entre une langue maternelle et une langue étrangère. On peut passer de l’une à l’autre. Traduire, c'est habiter une autre langue. C’est aussi accueillir une autre langue chez la nôtre et c’est être accueilli dans une autre langue. Nous sommes étrangers les uns aux autres, mais nous pouvons nous accueillir mutuellement dans cet effort de traduction qui est une manière très concrète de franchir les frontières et de faire se rencontrer les cultures. Les langues sont des havres d’hospitalité.

C’est à partir de là, à la faveur du souvenir fictif ou réel d'avoir été étranger, qu’il devient possible d’envisager l’hospitalité à accorder à l’étranger chez nous. Il sera pour toi comme un compatriote. Si nous avons à faire mémoire d'avoir été, d'être toujours étranger, c'est dans le seul but de retrouver le chemin de l'hospitalité à accorder. Il s’agit en l’accueillant de faire passer l’autre du statut d’ennemi (hostilité) au statut d’hôte (hospitalité). Pour traduire cette réalité, Jacques Derrida avait forgé un néologisme : l’hosti-pitalité. Il y a là un aspect de la mise en œuvre de la règle d’or : Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. L'hospitalité peut alors se définir comme le partage du chez-soi, du chez-nous, la mise en commun de l'acte et de l'art d'habiter. C’est l’art de vivre ensemble. Elle se présente à nous comme un devoir. L’hospitalité est commandée en effet par une attitude éthique exigeante : accorder son hospitalité, c’est toujours donner sa confiance à un inconnu ; c’est donc accepter le risque d’être privé de toute sécurité. C’est aussi consentir à la menace de la trahison. Mais à ce devoir correspond sans doute un droit. Un droit à l’hospitalité tel que Kant l’a défini dans son projet de paix perpétuelle : Hospitalité signifie donc ici le droit qu'à l'étranger, à son arrivée dans le territoire d'autrui, de ne pas y être traité en ennemi... C'est le droit qu'a tout homme de se proposer comme membre de la société. Nous touchons ici à la profondeur des droits de l’homme, de ces droits universels qui se heurtent au droit interne des états-nations. La citoyenneté aujourd’hui est organisée dans le cadre national. Peut-on penser une citoyenneté sans frontières ? Autrement dit, peut-on sortir du rapport binaire national-étranger ? Or il faut le reconnaître, personne ne sait comment combiner d'une façon intelligente et humaine le droit des gens, qui comprend ce droit universel à l'hospitalité, avec la structure binaire du politique : national-étranger. D’où certaines contradictions des Etats qui se proclament terre d’accueil au nom d’un grand récit national ou de valeurs universelles et qui dans le même temps ne brillent pas nécessairement par leur politique et leur législation en ce domaine. Très concrètement, en France, aujourd’hui il y a des citoyens qui se mettent hors-la-loi en cherchant à mettre en œuvre au profit d’autrui ce droit à l’hospitalité, par exemple en aidant des clandestins à franchir la frontière. En agissant ainsi, ils nous rappellent que l’hospitalité inconditionnelle est fondée sur l’exigence éthique d’accueillir l’autre sans rien lui demander : ni son identité, ni d’où il vient, ni où il habite. Il est bien évident que cette loi d’hospitalité inconditionnelle ne peut pas être appliquée politiquement, car elle est absolument subversive par rapport aux états. Aucune économie ne peut non plus s’y fonder, puisque l’hospitalité inconditionnelle remet en question radicalement les règles du lien social conçu sur l’échange et la réciprocité, c’est-à-dire sur une certaine symétrie : je t’invite et, en échange, tu m’offres au moins ton identité et ton lieu d’origine ; ensuite, voyons ce que nous avons intérêt à échanger d’autre !
Dès lors il s’agit bien de responsabilité personnelle. Il sera pour toi comme un compatriote : c’est bien l’irruption de l’autre qui nous pose la question de l’accueil. Vous avez été étrangers en Egypte, le souvenir est collectif. Mais l’étranger tu l’aimeras comme toi-même. C’est à toi, à moi, à chacun d’entre nous, qu’il incombe de mettre en œuvre cette responsabilité, de faire preuve de sagesse pratique, d’accueillir ou de ne pas accueillir. D’en faire une décision personnelle. Et c’est bien là, je crois, le sens du récit du jugement dernier dans l’Evangile de Matthieu. Ce texte projette sur la fin des temps un débat qui relève de l’actualité. C’est ici et maintenant que ma responsabilité est engagée. Il projette sur un groupe un questionnement personnel. Il n’y a pas d’un côté les bons et de l’autre les méchants. Mathieu nous parle d’un débat intérieur. Chacun d’entre nous est rejoint, interpellé par cette question de l’hospitalité. Chacun peut ouvrir sa porte comme il peut faire le choix de la tenir fermée. Et ce que le lévitique nous révèle, c’est la fécondité de ce geste de l’hospitalité. Si tu l’accueilles tu aimeras l’étranger. Ce n’est pas parce que nous aimons l’autre que nous lui faisons bon accueil. Au contraire, c’est l’expérience très concrète de l’hospitalité qui nous fait ou nous fera entrer dans le monde de l’amour, dans cet ordre où il n’y a pas de conditions, dans cet ordre de la grâce. Mais il y a encore dans cette parabole une notation surprenante : Quand, Seigneur, nous est-il arrivé de te voir affamé, assoiffé, étranger, malade ou prisonnier ? Cette question est posée par les uns et par les autres, par les deux camps, par ces deux voix qui délibèrent en mon for intérieur. Quand le Seigneur s’est-il manifesté ? Qui sont d’ailleurs ces plus petits dans lesquels le Seigneur se montre et se dissimule ? Quel est cet étranger ? Qui donc m’est étranger ? Comme si en ce domaine, le discernement n’était pas chose si facile ou comme s’il ne tenait qu’à moi de résoudre la question en accueillant l’autre. Il est bien plus aisé de tenir des discours moralisateurs et de faire la leçon que de prendre une décision juste quand très concrètement nous sommes interpellés par celui qui vient nous déranger. Ces questions restent ouvertes. Les réponses ne peuvent être que personnelles. En tout cas, ce n’est que dans la rencontre et la reconnaissance concrète de l’autre que se révèle la possibilité d’une hospitalité vraie. Cet autre que je peux suspecter d’être l’agent de la plus grande violence, comment l’accueillir sans réserve, sinon en prenant le risque de l’aimer ? Saint Augustin disait que l’amour et la joie sont des ravisseurs. L’hospitalité, cette puissance de ravissement interroge radicalement nos frontières intérieures. Lorsque l’étranger paraît, tel le mystérieux personnage de l’Apocalypse, il nous dit : Je me tiens à la porte et je frappe.  Alors que ferons-nous ?

AMEN

Lecture de la Bible

Lévitique 19:33-34 :
34 Vous traiterez l'étranger en séjour parmi vous comme un indigène du milieu de vous; vous l'aimerez comme vous-mêmes, car vous avez été étrangers dans le pays d'Egypte. Je suis l'Eternel, votre Dieu. 35 Vous ne commettrez point d'iniquité ni dans les jugements, ni dans les mesures de dimension, ni dans les poids, ni dans les mesures de capacité.

Matthieu 25:31-46 :
31 Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire. 32 Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs; 33 et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. 34 Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. 35 Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; 36 j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi. 37 Les justes lui répondront : Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire ? 38 Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu ? 39 Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi ? 40 Et le roi leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites. 41 Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. 42 Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire; 43 j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité. 44 Ils répondront aussi : Seigneur, quand t'avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t'avons-nous pas assisté ? 45 Et il leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites. 46 Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle.


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