Demander le baptême et dire sa foi

Ecclésiaste 3:1-11

Culte du 1 mai 2022
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

Dimanche 1er mai 2022
67ème jour de la guerre en Ukraine
« Un temps pour demander le baptême et dire sa foi »

Culte présidé par la Pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
A l'orgue et au piano : Aurélien Peter, organiste suppléant

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Orgue : Prokoviev

Annonce de la grâce :

Amis, frères et sœurs, bienvenus à tous.
Avant même que nous fassions quoi que ce soit,
Avant même que nous demandions quelque chose,
Avant même que nous reconnaissions nos torts,
Dieu nous dit : Je vous donne ma paix.
Je vous fais grâce pour tout ce que vous avez fait,
tout ce que vous pourriez me dire, pour vous justifier,
tout ce que vous pourriez me demander.

Je suis le Dieu qui aime sa création, son humanité tout entière,
Autrement dit chacun et chacune d’entre nous, tels que nous sommes !
Alors, voici pour chacun et chacune, une parole que vous n’entendrez pas ailleurs :
La grâce et la paix nous sont données ici et maintenant,
de la part de Dieu notre Père, en Jésus-Christ, son Fils, notre Sauveur et notre frère.
 
Accueil de l’assemblée :

Bienvenue à chacun, chacune pour ce temps de culte. Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le site internet et qui sont en communion avec nous. C’est encore un jour de fête ce dimanche, pour notre Église, parce que nous avons la grande joie d’accueillir aujourd’hui dans l’Église Eva qui a demandé à recevoir le baptême.  Chère famille et chers amis d’Eva, soyez les bienvenus dans ce temple de l’Oratoire du Louvre, ainsi que tous les paroissiens fidèles, et les personnes de passage qui sont là peut-être pour la première fois.
Pour nous accompagner musicalement, merci à Aurélien Peter qui est à l’orgue ce matin.
Eva, Aurélien et moi avons préparé ensemble la liturgie de ce culte.

Prière :

Nous te rendons grâce, Seigneur,
Nous te disons merci,
Pour tout ce qui se dit,
Pour tout ce qui se fait,
Mais qui ne se voit pas.
Merci pour les petites choses de la vie,
Celles que personne ne remarque,
Celles que l’on soupçonne à peine.
Merci pour cette lueur de joie dans les yeux d’un malade,
Pour la complicité d’un enfant,
Et le passant d’un instant.
Merci pour le geste gratuit,
Un sourire, une poignée de mains,
Une tape sur l’épaule.
Merci pour le silence gardé aux portes de la révolte,
Pour le pardon donné au lieu de la vengeance.
Pour la parole d’amour à la place de l’insulte.
Pour la prière muette au cœur du drame de l’autre.
Merci pour l’humble qui se tient à l’ombre du puissant.
Pour l’inutile en apparence.
Pour le bien qui, jamais, n’a pu se dire.
Et pour les joies secrètes au milieu des tourments.
[Robert Riber, « Petites choses de tous les jours »]

Nous nous réunissons dans la communion fraternelle avec le 1er chant du livret liturgique, inséré au début du psautier français.
 
Répons : O Seigneur ta fidélité
O Seigneur ta fidélité
remplit les cieux et ta bonté
Dépasse toute cime.
Ta justice est pareille aux monts
Tes jugements sont plus profonds,
Que le plus grand abîme.
De la puissance du néant
Tu veux sauver tous les vivants,
Toute chair, toute race,
Les hommes se rassembleront,
Autour de toi, ils trouveront,
Leur paix devant ta face.
 
Louange 

Seigneur,
On nous dit que tu nous parles,
Mais je n’ai jamais entendu ta voix
De mes propres oreilles.
Les seules voix que j’entends
Ce sont des voix fraternelles
Qui me disent les paroles essentielles.

On nous dit que tu fais route avec nous
Mais je ne t’ai jamais surpris à mêler tes pas
A ma propre marche.
Les seuls compagnons que je connaisse,
Ce sont les êtres fraternels
Qui partagent la pluie, le vent, le soleil.

On nous dit que tu nous aimes,
Mais je n’ai jamais senti ta main se poser
Sur mes propres épaules.
Les seules mains que j’éprouve,
Ce sont des mains fraternelles
Qui étreignent, consolent et accompagnent.

Mais si c’est toi, ô mon Dieu,
Qui m’offres ces voix,
Ces compagnons, ces mains,
Alors, au cœur du silence et de l’absence,
Tu deviens par tous ces frères et ces sœurs,
Parole et Présence.
Loué sois-tu, ô mon Dieu ! Amen.             
[Extrait de la prière de Jacques Musset]
 
Psaume : Psautier français, Psaume N°25 « A toi mon Dieu mon cœur monte », strophes 1 à 4 [cliquer ici]

 
Volonté de Dieu
Écoutons ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire :

« Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur,
de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée.
C’est là le premier et le grand commandement.
Et voici le second qui lui est semblable :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n’y a pas d’autres commandements plus grands que ces deux-là.
Fais cela et tu vivras.

Répons : Proclame ta Parole
Proclame ta Parole,
Lumière pour nos vies,
Rassemble tous les membres
En un seul corps, unis,
Et fais de tous les hommes
Tes instruments de paix
Pour restaurer le monde,
Selon ta volonté ! 
 
Confession du péché
Je vous invite à la prière :

Si j’avais la foi comme un grain de moutarde, je pourrais déplacer des montagnes.
Mais avec la foi qui est la mienne, Seigneur,
Donne-moi la force de gravir celles qui se dressent sur mon chemin.
Si j’avais la foi comme un grain de moutarde, je pourrais vider les océans.
Mais avec la foi qui est la mienne, Seigneur,
Donne-moi la confiance, quand les eaux s’agitent.
Si j’avais la foi comme un grain de moutarde, je pourrais faire de grandes choses.
Mais avec la foi qui est la mienne, Seigneur,
Donne-moi de me réjouir des grandes choses que tu fais.
Je n’ai pas, Seigneur, la foi comme un grain de moutarde.
Elle est si petite, la foi qui est la mienne.
Elle me rappelle chaque jour comme j’ai besoin de toi.
Seigneur, viens à mon aide ! Amen.  
[Marion Muller-Colard]

Répons : Mon Rédempteur est vivant
Mon Rédempteur est vivant,
C’est en lui seul que j’espère,
La mort le tenait gisant
Dans l‘étreinte de la terre ;
Mais Dieu reste le plus fort,
Jésus a vaincu la mort.
 
Annonce du pardon
Dans la première lettre de Jean, nous lisons ceci :

Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres,
Car l’amour vient de Dieu.
Et quiconque aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu.
Qui n’aime pas n’a pas découvert Dieu, puisque Dieu est amour.
Voici comment s’est manifesté l’amour de Dieu au milieu de nous :
Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin, que par lui, nous vivions.

Chantons à Dieu notre reconnaissance !

Répons : Je ne craindrai désormais
Je ne craindrai désormais
Aucun pouvoir de ce monde
Car tu nous donnes la paix
Où toute autre paix se fonde,
Garde-nous dans ta clarté,
Ô Jésus ressuscité.

INSTITUTION DU BAPTÊME

Nous avons la joie d’accueillir maintenant Eva, au sein de l’Église chrétienne Dans notre Église, on peut demander le baptême à tous les âges.
Eva,
L’Église, aujourd’hui, accueille ton désir avec joie
Elle obéit ainsi à la volonté de Jésus-Christ qui a dit à ses disciples :

“Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre.
Allez, de toutes les nations faites des disciples.
Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
Et apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai enseigné.
Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.” (Matthieu 28:18-20)

Nous croyons que cela est vrai pour chacun, chacune, petit ou grand, même pour ceux qui ne le savent pas encore.
En effet, “nous aimons Dieu parce qu’Il nous a aimés le premier”. (1Jean 4:19)

Baptême
 
Eva, que demandes-tu ?
      Je demande le baptême
Avec l’Église universelle, veux-tu confesser la foi chrétienne ?
      Oui, Jésus-Christ est le Seigneur.
Eva, je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.  

Témoignage de foi d’Eva

J’ai grandi et été élevée dans une famille chrétienne non pratiquante qui a toujours su répondre à mes questions et qui a toujours accueilli tous types d’idées.  Et ma famille m’a également appris à venir en aide à mon prochain, à être empathique et à aimer. 

Ce qui a suscité ma volonté aujourd’hui de demander le baptême, c’est ma prochaine responsabilité de devenir la marraine de Louis, mon neveu, et de sa petite sœur qui va naître. Cela m’a fait réfléchir sur mon propre cheminement et de me dire « le baptême, pourquoi pas moi ? »

Les différentes étapes de ma vie personnelle m’ont conduit à me questionner un bon nombre de fois sur l’origine et le but de mon existence. Je n’aurais jamais toutes les réponses mais petit à petit j’ai appris à découvrir l’existence et la présence du Christ qui accompagne les hommes dans leur foi et qui m’accompagne également.

Même lorsque l’on doit faire face à des épreuves ou que l’on commet des erreurs - puisqu’on est qu’humain après tout - je suis convaincue et je crois que quelque chose de bon finira par arriver et qu’il y a toujours une force, une présence avec nous. Et pour moi, Dieu est Amour et nous le traduisons au quotidien en aimant son prochain sans condition. Et c’est cet Amour-là qui finira par l’emporter.

Le baptême n’est pas une fin en soi mais la poursuite de cette aventure qui m’accompagnera dans mon engagement envers mes futurs filleuls tout comme dans ma vie et dans mes choix.

Accueil d’Eva :
J’invite l’assemblée à se lever pour accueillir Eva.

Amis, frères et Sœurs, voici Eva.
Elle est ici chez elle, vous êtes sa famille spirituelle. Vous prierez pour elle. Vous l’associerez à l’édification de l’église, vous l’encouragerez dans son joyeux service. Aucune contrainte ne la retiendra dans la communauté, et si elle venait à s’en séparer, vous affirmerez qu’elle peut toujours y retrouver sa place. Vous serez pour elle les témoins de l’amour de Dieu.
Dites avec moi : Que Dieu nous soit en aide !

Réponse de l’assemblée : Que Dieu nous soit en aide !

Imposition des mains :
J’invite les conseillers présents à me rejoindre, pour bénir Eva.
Eva :
Que le Saint-Esprit affermisse ta foi, t’accorde ses dons et te les renouvelle jour après jour.

Cantique : Louange et Prière N°204 « Seigneur dirige et sanctifie », strophes 1 & 2 [cliquer ici
 
Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !


Lecture biblique : Ecclésiaste chapitre 3, versets 1 à 13 (traduction NBS) [cliquer ici]

1 Il y a un moment pour tout, un temps pour chaque chose sous le ciel : 2 un temps pour mettre au monde et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté ; 3 un temps pour tuer et un temps pour guérir ; un temps pour démolir et un temps pour bâtir ; 4 un temps pour pleurer et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter et un temps pour danser ; 5 un temps pour jeter des pierres et un temps pour ramasser des pierres ; un temps pour étreindre et un temps pour s'éloigner de l'étreinte ; 6 un temps pour chercher et un temps pour perdre ; un temps pour garder et un temps pour jeter ; 7 un temps pour déchirer et un temps pour coudre ; un temps pour se taire et un temps pour parler ; 8 un temps pour aimer et un temps pour détester ; un temps de guerre et un temps de paix. 9 Quel avantage le travailleur retire-t-il de son travail ? 10 J'ai vu l'occupation que Dieu impose aux humains. 11 Tout ce qu'il a fait est beau en son temps ; aussi il a mis la durée dans leur cœur, sans que l'être humain puisse trouver l'œuvre que Dieu a faite depuis le commencement jusqu'à la fin. 12 Je le sais :  Il n'y a rien de bon pour lui, sinon de se réjouir et de faire son bonheur pendant sa vie ; 13 et aussi que, pour chacun, manger, boire et voir le bonheur dans tout son travail est un don de Dieu.

Cantique : Louange et Prière N°392 « Chaque jour de ma vie », strophes 1 à 5 [cliquer ici]

Prière d'illumination

Ô Éternel, accorde-moi le silence,
non pas le silence qui me rend prisonnier de moi-même,
mais celui qui me libère et m’ouvre des espaces nouveaux,
non pas le silence de l’absence, du monologue solitaire,
mais celui de l’intimité en ta présence,
non pas le silence de la nuit ou du désespoir
mais celui qui attend la lumière de l’aurore et de l’espérance de Pâques,
celui qui écoute le murmure de ton esprit qui éclaire pour nous ta parole.
Amen.
[Laurent Gagnebin]
 
Orgue : Improvisation sur le cantique N°289

Prédication : Un temps pour demander le baptême et dire sa foi

Amis, frères et sœurs,
Le texte que nous venons d’entendre a été choisi par Eva, lorsque nous avons préparé son baptême. Et lorsque je lui ai demandé pourquoi ce texte plutôt qu’un autre, Eva m’a répondu : « Parce qu’il y a tout dedans ! C’est la vie tout entière qui est écrite, ma vie, la vie du monde ! »

Le passage que nous venons de lire est certainement le plus connu, avec cette phrase passée dans le langage courant : « il y a un temps pour tout ». Avec peut-être aussi un autre verset : « Vanité des vanités, tout est vanité ». Sinon, je ne suis pas sûre qu’on connaisse vraiment le reste de ce livre. Tout d’abord parce qu’il n’a pas vraiment bonne presse. Nombreux sont ceux qui le considèrent comme pessimiste, énigmatique. L’auteur, en effet, est très réaliste, et semble parfois tellement désabusé dans ses propos, qu’il déconcerte ses lecteurs. Il doute de tout.

Ecclésiaste. On pourrait traduire ce mot par « prédicateur ». Dans les nouvelles traductions, en particulier celle de la TOB, c’est le mot hébreu « Qohèleth » qui est conservé, et qui désigne justement celui qui parle dans l’assemblée. Dans la Bible, ce livre est rangé près des Psaumes et des Proverbes, tout près du Cantique des Cantiques. C’est un livre de sagesse poétique, avec une écriture particulière, sophistiquée. On suppose qu’il est attribué au roi Salomon, mais rien n’est moins sûr aujourd’hui. Et le fait de dire cela, justement, illustre bien le contenu de ce livre. Au fond rien n’est sûr. Rien n’est acquis. Et en même temps, il n’y a rien de nouveau sous le soleil.  Troisième phrase connue de cet écrit : « Rien de nouveau sous le soleil », passé dans la liste des proverbes usuels. Ce sont toujours les mêmes cycles qui reviennent, comme une sorte de fatalité. Et tout aboutit à la mort !  A quoi ça sert de vivre alors ?

L’Ecclésiaste observe le monde autour de lui. Il partage l’expérience qu’il en a, qu’il en fait. Il constate. Cette constatation lui permet de nous faire profiter de sa pleine lucidité, sur le monde et sur la condition humaine, en quelque sorte de conclure que tout est vanité et poursuite du vent. Et c’est exactement par ces mots qu’il va commencer son livre : « Vanité des vanités, tout est vanité ».

C’est un mot étrange, en hébreu, que ce mot de vanité, dont la racine est la même que le mot « buée », « buée des buées, tout est buée ». C’est aussi la racine du prénom « Abel » qui se fait tuer par son frère, dans les débuts de l’humanité racontés par le livre de la Genèse…. Et la buée en français, cela a deux sens : soit c’est une condensation, qui obscurcit une vitre par exemple, soit c’est une sorte de brouillard, ou encore de la vapeur. « Vapeur des vapeurs, tout est vapeur ». Tout est évaporation. Et quand on sait que notre corps, qui pèse si lourd par moments sur la terre, n’est composé dans sa grande majorité, qu’à  60% d’eau, lorsque nous mourons, nous nous évaporons. Et c’est bien cela le drame de l’être humain… Disparaître de la terre comme une simple évaporation, sans laisser de trace. C’est là que notre chapitre 3 prend sa place. Il y a un temps pour tout. Chaque étape du temps qui passe, est à vivre en pleine conscience, avec ses deux facettes, positive et négative. Et finalement, l’Ecclésiaste ne dit rien d’autre que la vie vaut la peine d’être vécue, dans la balance des bonnes et des mauvaises choses qui la composent. Cette balance sera l’expérience qui constituera notre histoire, à la fois unique et irremplaçable, comme notre personne.

Il ne vous aura pas échappé la liste des 28 activités possibles que l’être humain peut accomplir pendant sa vie sur la terre. 14 couples de thèses et d’antithèses. On pourrait les classer en sept paragraphes de 4 antithèses, qui résument des actions et des situations.

Dans un premier temps on peut avoir l’impression de quelque chose de bien ordonné, et pourtant de mélangé. Mis à part la première citation, naitre et mourir, qui concerne le début et la fin de la vie de l’être humain, le reste semble pêle-mêle, comme si l’Ecclésiaste tenait à dire à ceux qui le liront l’incertitude des situations de la vie. Finalement, nous ne savons pas de quoi demain sera fait. On peut s’endormir le soir en paix, et se réveiller au sein d’une guerre le lendemain. On peut pleurer aujourd’hui et rire demain. Nous pouvons parler librement de tout aujourd’hui, et être obligés de se taire demain. Finalement, rien n’est acquis, la vie est une succession de temps, de moments, de durées. Ce que nous traduisons par le mot temps, un seul mot en français, revêt de nombreuses nuances soit en hébreu, soit en grec.

Dans un second temps, nous pouvons remarquer que l’Ecclésiaste ne porte pas de jugement sur les situations énumérées. J’emprunte les mots qui suivent à Jacques Ellul, dans le commentaire qu’il fait de l’Ecclésiaste, intitulé « la raison d’être » ; il dit qu’il y a deux leçons à tirer de la lecture de ce passage. La première leçon : nous n’avons pas de jugement moral à porter. L’Ecclésiaste ne nous dit pas : il est bien de faire la paix et d’aimer, il est mal de faire la guerre et de haïr. Il constate juste qu’il y a un temps pour chacune de ces activités et chacun de ces sentiments. Au fond, Dieu a donné un temps à chaque chose. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, nous avons à les prendre en compte. Il nous faut tout considérer.

L’autre leçon que nous pouvons tirer de la lecture de ce passage, c’est que l’Ecclésiaste ne cherche pas à justifier un acte plutôt qu’un autre. Il dit simplement que toute la vie humaine est là. Et au fond, nous sommes invités à placer chaque situation dans une perspective, celle que nous trouvons au verset 11 : Dieu a fait toute chose belle en son temps. A travers la lecture de ce passage, nous sommes invités à savoir discerner le temps de Dieu.

Et voilà bien toute la difficulté. De quel temps s’agit-il ? S’agit-il du temps qui s’écoule de façon inéluctable, que le grec traduit par « chronos », qui a donné le nom de chronologie, qui marque une continuité que l’on subit, qui nous fige ?

S’agit-il au contraire du temps qui surgit comme une surprise, et qui va en quelque sorte casser la routine ?
S’agit-il d’une autre notion du temps, que la Bible traduit par éternité et qui sera la caractéristique de Dieu lui-même : « Eternel ».

Au fond c’est la combinaison des trois qui offre à l’être humain toute la palette des possibilités de sa vie. Il n’échappe pas à la chronologie de sa vie, qui le mènera de la naissance à la mort, dans une continuité inévitable. Mais il peut y déceler, y reconnaître des moments de surgissement imprévus, qui vont être de l’ordre de l’inattendu, qui va offrir de la discontinuité dans la routine du quotidien ou de l’inévitable. Ce sera ce moment à saisir comme l’instant juste, une prise de conscience apportant un éveil de cette conscience, peut-être un symbole de la rencontre entre l’humain et le divin. Au fond, le baptême ? Pourquoi pas moi ? C’est cette question que toi Eva, tu t’es posée il y a quelques mois. Une réflexion sur le baptême s’était amorcée pour un autre membre de ta famille, dont tu allais être la marraine. Et tout s’est déclenché. Ce geste traditionnel du baptême qui a de la valeur en soi, mais qui semblait concerner d’autres personnes que toi, a pris une importance insoupçonnée. Il a semé en toi un désir de creuser quelque chose de plus profond en toi, quelque chose qui restait encore à comprendre pour toi-même. Découvrir que tu n’es pas seule, mais que tu es accompagnée par le Dieu de Jésus-Christ. Tu as pris conscience que tu étais habitée par une espérance qui te donnait la capacité de discerner une beauté inattendue, quelle que soit la situation dans laquelle tu te trouvais.

Et lorsque nous avons cheminé à travers quelques textes de la Bible, tu t’es trouvée rejointe par cette parole de l’Ecclésiaste qui invite l’être humain à s’élever au-dessus de l’instant singulier qu’il est en train de vivre, surtout si celui-ci est mauvais. Parce qu’en toi, comme en chacun, chacune de nous, Dieu a mis dans le cœur humain la pensée de l’éternité, selon la traduction de Louis Segond, corrigée par la nouvelle version Segond qui traduit : « Dieu a mis la durée dans leur cœur ». La variété des traductions nous oblige à repenser la notion d’éternité. Contre toute attente, « éternel » dans la Bible, ce n’est pas de l’immortalité dont il s’agit, mais plutôt de quelque chose qui effectivement n’a pas de fin, mais dans le sens d’inaltérable. Et plus que la durée, au fond, c’est en termes de « qualité » qu’il faut penser l’éternité. Et dans ce cas, alors le « Kaïros », sera quelque chose de caché qui jaillit, une parcelle d’éternité, qui donne une joie que nul ne pourra nous ravir, comme le dira, plus tard, Jésus, dans l’évangile de Jean (Jean 16:22). Et qui nous fera prendre conscience, qu’en dépit de savoir que notre vie se déroule sous le signe de l’incertitude, que beaucoup de choses nous échappent et que nous sommes dans l’incapacité de percer le mystère de Dieu, il reste cependant en nous une joie inaltérable.

Alors effectivement, le baptême n’est pas une fin en soi. L’aventure de la découverte de la foi, de la spiritualité, et aussi cette recherche de la présence de Dieu, à déceler parfois même dans les situations les plus douteuses, voire les plus problématiques, ne font que commencer.  C’est l’aventure de toute une vie.  Le livre de l’Ecclésiaste nous enseigne que bien des réponses ne sont pas données. Ou alors, elles sont données de façon pas toujours claires, et il faut encore chercher. Le mieux c’est de chercher avec d’autres. Ce sont les autres qui donnent de l’intensité à ce que nous vivons. Découvrir avec eux et même par eux, que l’essentiel dans tout cela, c’est que nous sommes aimés de Dieu, et qu’une fois qu’on l’a découvert, alors le reste de la vie consiste à répondre à cet amour par tous les moyens. Au fond, c’est aujourd’hui que tout commence. Amen.
 

Pour aller plus loin :

  • Jacques Ellul, La raison d’être, méditation sur l’Ecclésiaste, Le Seuil, collection Empreintes, Paris 1987.
  • Maurice Gilbert, Qohèlet ou la difficulté de vivre, Revue Etudes 2003/5 Tome 398, p.639-649.
  • Marc Faessler, Qohélet philosophe, l’éphémère et la joie, commentaire herméneutique de l’Ecclésiaste, Labor et Fides collection Essais bibliques 47, Genève 2013.

Musique (Piano) : Debussy, Clair de Lune
 
Cantique : Louange et Prière N°289 « Bienheureux qui t’aime », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Annonces 

OFFRANDE
Voici le moment de l’offrande.
Consacrée ce dimanche à l’entraide.
Tout est à Dieu.
La collecte d’argent à laquelle nous procédons est un signe de cette conviction. Elle est de plus un moyen nécessaire à la vie de notre communauté.
Elle exprime notre solidarité.
Notre Église et notre Entraide ne vivent que de nos dons, et de rien d’autre.
 
Orgue : Bach, prélude n°1

Prière :
Merci, Dieu, notre Père, pour tout ce que tu nous donnes
Et merci pour la joie d’offrir.
Accepte ce que nous t’apportons
Comme signe de notre engagement à ton service.
 
Intercession
...
C’est dans cette confiance renouvelée que nous te disons la prière que Jésus a enseignée à ses disciples :

Notre Père
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles. Amen.

Envoi et bénédiction
Je vous invite à vous lever pour recevoir la bénédiction du Seigneur :

Prenez le temps de jouer,
C’est le secret d’un cœur d’enfant.
Prenez le temps de rire,
C’est une gorgée d’eau fraîche.
Prenez le temps de donner,
C’est du pain pour l’affamé.
Prenez le temps d’aimer et d’être aimé,
C’est une grâce de Dieu.
Prenez le temps de prier,
C’est votre force sur la terre.

Bénédiction
Que le Dieu de l’Espérance, vous remplisse de toute joie et de toute paix, dans la foi, afin que vous aussi, vous débordiez d’espérance, par la puissance de l’Esprit-Saint.
Amen.

Cantique final : Louange et Prière N°256 « Comme un enfant qui sert son père », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Orgue : Mendelssohn

Paroles des chants du dimanche 1er mai 2022

Psaume : Le Psautier français n° 25 « A toi mon Dieu, mon cœur monte  », strophes 1 à 4.

1 - A toi, mon Dieu, mon cœur monte,
Ton amour est mon appui.
Serais-je couvert de honte
Au gré de mes ennemis ?
Jamais ne sera déçu
Qui te prend pour espérance ;
Mais que tous soient confondus
Qui rompent ton alliance

2 - Montre moi, Seigneur, la route,
Guide moi dans la clarté ;
Ouvre à celui qui t'écoute
Un chemin de vérité.
Je regarde à ton amour,
Au salut qu'en toi j'espère ;
Je le verrai chaque jour
S'étendre sur cette terre.
3 - Mon Dieu, dans ta grâce immense
Qui dure éternellement,
Regarde en ta bienveillance
Et pardonne à ton enfant.
Mets loin de ton souvenir
Les pêchés de ma jeunesse ;
Chaque jour viens m'affermir,
Seigneur, selon ta promesse.

 4 - Dieu d'amour, tu fais connaître
Au plus humble tes secrets ;
Et pour lui tu es un maître
Qui te plais à l'enseigner.
Ta parole est son appui,
Le bonheur son héritage,
Et ses enfants comme lui
Auront la terre en partage.

Cantique : Louange et Prière n°204 « Seigneur, dirige et sanctifie », Strophes 1 et 2

Écouter l'enregistrement en cliquant ici

Strophe 1
Seigneur, dirige et sanctifie
Toute la vie
De ces enfants.
Que ta lumière
Sur leur carrière
Brille en tout temps !
Que, sous ta garde et sous tes ailes,
Ils soient fidèles,
Forts et constants !

Strophe 2
Soumets leur âme à l’Évangile,
Au joug facile,
Plein de douceur.
Fais-leur entendre
L’appel si tendre
De leur Sauveur.
Que, pour répondre à sa promesse,
Ils aient sans cesse
Le même cœur !

Cantique : Louange et Prière n°392 « Chaque jour de ma vie », Strophes 1 à 5

1 - Chaque jour de ma vie,
Je veux dire au Seigneur :
Apprends-moi, je te prie,
À te donner mon cœur.

2 - Dès que le jour commence,
Je veux dire au Seigneur :
Tiens-moi dans ta présence,
Mon Dieu, mon Rédempteur !

3 - Souvent dans la journée,
Je veux dire au Seigneur :
Toi qui me l'as donnée,
Sois-en le bienfaiteur.
4 - Et quand vient la nuit sombre,
Je veux dire au Seigneur :
Tu me vois sous son ombre,
Garde-moi ta faveur.

5 - Oui, toujours sur la terre
Je veux dire au Seigneur :
Qu'en toi, Céleste Père,
Je trouve mon bonheur.

Cantique : Louange et Prière n°289 « Bienheureux qui t’aime », strophes 1 à 3

Écouter l'enregistrement en cliquant ici

1 - Bienheureux qui t’aime,
Jésus, bien suprême,
Source du bonheur;
Verse dans mon âme,
De ta sainte flamme
La divine ardeur.
Avec toi tout est à moi.
Accorde-moi ta présence,
Et ton assistance.

2 - Au sein de l’épreuve,
Ton esprit m’abreuve
D’un calme divin.
En toi, mon asile,
Mon âme est tranquille
Et mon cœur serein.
Avec toi tout est à moi.
Accorde-moi ta présence,
C'est mon espérance.
3 - Ô Jésus que j’aime !
Au moment suprême,
Prends-moi dans tes bras;
Soutiens ma faiblesse,
Change en allégresse
Mes derniers combats.
Avec toi tout est à moi.
Accorde-moi ta présence,
C'est ma délivrance.

Cantique : Louange et Prière n°256 « Comme un enfant qui sert son père », strophes 1 à 3

1 - Comme un enfant
qui sert son père
Avec amour, avec bonheur,
Je veux t'aimer, je veux te plaire,
Et te servir, ô Dieu Sauveur !

2 - Comme un enfant,
je veux sans crainte
Te livrer mon cœur à toujours,
Accomplir ta volonté sainte,
Compter sur ton divin secours
3 - Ô viens Seigneur,
Viens par ta grâce,
Affermir en moi ce désir !
Fais-moi marcher devant ta face,
Humble et joyeux de t'obéir.

Paroles des répons du temps de Pâques

Après la salutation
Répons : « O Seigneur ta fidélité » (Ps. 36, str.1).

O Seigneur ta fidélité
remplit les cieux et ta bonté
Dépasse toute cime.
Ta justice est pareille aux monts
Tes jugements sont plus profonds,
Que le plus grand abîme.
De la puissance du néant
Tu veux sauver tous les vivants,
Toute chair, toute race,
Les hommes se rassembleront,
Autour de toi, ils trouveront,
Leur paix devant ta face.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (Arc-en-Ciel n°484, str.3)

Proclame ta Parole,
Lumière pour nos vies,
Rassemble tous les membres
En un seul corps, unis,
Et fais de tous les hommes
Tes instruments de paix
Pour restaurer le monde,
Selon ta volonté ! 

Après la prière de repentance
Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.1)

Mon Rédempteur est vivant,
C’est en lui seul que j’espère,
La mort le tenait gisant
Dans l‘étreinte de la terre ;
Mais Dieu reste le plus fort,
Jésus a vaincu la mort.

Après l’annonce de la grâce
Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.2)

Je ne craindrai désormais
Aucun pouvoir de ce monde
Car tu nous donnes la paix
Où toute autre paix se fonde,
Garde-nous dans ta clarté,
Ô Jésus ressuscité.

Après la confession de foi
Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.3)

Dans ma vie de chaque jour,
Je partagerai ta gloire ;
Je vivrai dans ton amour,
Le bonheur de ta victoire
Et dans ton éternité,
Nous chanterons ta beauté.

Après la bénédiction
Répons : « Ô Seigneur, tu nous as fait voir » (Ps. 68, str.5).

O Seigneur, tu nous as fait voir
Et ton amour et ton pouvoir
Dans mainte délivrance.
Fais-nous voir encore aujourd’hui
L’œuvre que ton amour construit
Et quelle est ta puissance.
Toute la terre et tous les cieux
Ensemble tournés vers leur Dieu
Célèbrent sa présence :
A toi qui fais notre bonheur,
A toi, grand Dieu, soient tout honneur,
Force et magnificence.

Lecture de la Bible

Livre de l'Ecclésiaste, chapitre 3, versets 1 à 11

[Nouvelle Bible Segond]

Un temps pour chaque chose

Il y a un moment pour tout, un temps pour chaque chose sous le ciel : 
un temps pour mettre au monde et un temps pour mourir ;
    un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté ; 
un temps pour tuer et un temps pour guérir ;
    un temps pour démolir et un temps pour bâtir ; 
un temps pour pleurer et un temps pour rire ;
    un temps pour se lamenter et un temps pour danser ; 
un temps pour jeter des pierres et un temps pour ramasser des pierres ;
    un temps pour étreindre et un temps pour s'éloigner de l'étreinte ; 
un temps pour chercher et un temps pour perdre ;
    un temps pour garder et un temps pour jeter ; 
un temps pour déchirer et un temps pour coudre ;
    un temps pour se taire et un temps pour parler ; 
un temps pour aimer et un temps pour détester ;
    un temps de guerre et un temps de paix.
Quel avantage le travailleur retire-t-il de son travail ? 
10 J'ai vu l'occupation que Dieu impose aux humains. 
11 Tout ce qu'il a fait est beau en son temps ; aussi il a mis la durée dans leur cœur, sans que l'être humain puisse trouver l'œuvre que Dieu a faite depuis le commencement jusqu'à la fin.

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