De la difficulté d’être disciple

Matthieu 16:21-25

Culte du 3 septembre 2023
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

3 septembre 2023
556ème jour de la guerre en Ukraine

« De la difficulté d’être disciple »


Culte présidé par la Pasteure Agnès ADELINE SCHAEFFER
avec Aurélien Peter, organiste suppléant, à l'orgue

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Orgue : Bach – Toccata en ré mineur

Salutation 

La grâce et la paix vous sont données, ici et maintenant, de la part de Dieu notre Père, et de la part de Jésus-Christ, son fils, notre sauveur et notre frère.

Accueil

Bienvenue à l’Oratoire du Louvre, pour ce culte qui nous rassemble ce matin.
Bienvenue à celles et ceux qui, peut-être, franchissent le seuil de ce temple pour la première fois.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le biais d’internet ou des réseaux sociaux.
Bienvenue et un immense merci à Aurélien Peter qui nous accompagne à l’orgue.
Nous pensons à toutes les personnes qui aujourd’hui, sont réunies pour le culte de l’Assemblée du Désert, sous les chênes du Mas Soubeyran à Mialet, dans le Gard.
Alors que le monde reste troublé, alors qu’il nous plonge dans de nombreuses incertitudes, puissions-nous vivre ce culte l’esprit au repos et le cœur apaisé.
Nous pouvons compter sur la Parole qui éclaire notre route, mais sur la musique et la poésie qui nous ouvrent des chemins de vie et d’intériorité.
 

Prière
Prions ensemble :

Père, tu es là, au milieu de nous.
C’est Toi qui nous offres ce temps de culte,
Pour accueillir une Parole
Qui féconde notre existence.
Ce temps de culte, tu nous le donnes
Pour partager avec des frères et des sœurs
Notre adoration, notre chant et notre prière. Amen et merci.

Répons : Bénissons Dieu le seul Seigneur,  
Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs,
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Louange 

Eternel, Dieu de la vie,
Celui qui chante, a son histoire, a notre histoire, au fond de lui ;
Celui qui chante, rejoint le ciel et fait bouger l'ordre éternel. Il est heureux, malheureux, comme nous,
Il cherche ce qu'il voudrait, comme nous,
Mais quelque chose l'emporte au-dessus de tout ! Celui qui chante, retrouve la vie
Retrouve le cri de l'enfant-Dieu.
Celui qui chante, se sent grandir
Et sent sa force au bout des doigts.
Il se cherche des raisons comme nous
Il se pose des questions comme nous
Mais quelque chose l'emporte au-dessus de tout !
Celui qui chante devient si fort
Que rien au monde ne peut l'atteindre !
Celui qui chante a des regards
De vrai bonheur au fond des yeux…
Il est heureux, malheureux comme nous
Il cherche ce qu'il voudrait comme nous
Mais quelque chose l'emporte au-dessus de tout.
[Michel Berger, Celui qui chante]

Nous poursuivons notre louange avec le psaume 138

Psaume : Psautier Français n° 138 « Que tout mon cœur soit dans mon chant », strophes 1 à 3  [cliquer ici]

Volonté de Dieu 
Ecoutons à nouveau ce que Dieu attend de nous :
 
Dans l’Evangile de Marc il est écrit :
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, 
de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force.
C'est là le grand et le premier commandement,
et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n’y a pas d’autres commandements plus grands que ceux-là.

Répons : Parle, parle, Seigneur
Parle, parle, Seigneur,
Ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur,
Car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être,
Et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

 
Confession du péché ou des manquements

Eternel, Dieu de la vie, 
Y a des rêves, des promesses, des mirages qui reviennent cent fois
Des images et des lèvres, des visages, on n'est pas de bois
Et toutes ces lettres qu'on n’finit pas…
Et ces films, et ces livres, ces poèmes qui ne parlent que de ça !
Et ces yeux, ces regards, ces sourires qu'on ne croise qu'une seule fois…
Ce temps qui passe, tous ces mots qu'on ne dit pas…
A quoi il sert cet amour qui est en nous ?
A qui on le donne ?
Tous ces rêves qui nous secouent… Si c'est pour personne… A qui on l'avoue ?
A quoi elle sert cette musique qu'on joue partout ?
Pour qui elle sonne ?
Notre corps qui bat, qui bout…
A qui on le donne ? A qui on l’avoue ?
Y a des ciels, y a des soirs, des étoiles qui nous donnent l'espoir des matins,
Y a des roses, y a des bleus qui recouvrent le noir, comme un début d'histoire
Eternel Dieu de la vie,
Je veux la mer, le soleil, des photos pour nous éblouir
Je veux pleurer pour un rien, espérer, attendre et courir…
Donner sans réfléchir…
Eternel,
A quoi il sert cet amour qui est en nous ?
A qui on le donne
Ces colères et ces tabous…
Si c'est pour personne, à qui on l'avoue ?
A quoi elle sert cette vie qu'on vit malgré tout ?
A qui on la donne ?  
Pourquoi se battre jusqu'au bout
Si c'est pour personne… A qui on l'avoue ?
[Michel Berger, A quoi il sert ?]

Répons : J’aime mon Dieu
J’aime mon Dieu, car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.
 

Déclaration du pardon 
Pour accueillir le pardon que Dieu nous donne, je vous invite à vous lever :

Autrefois, l’apôtre Paul écrivait :
Maintenant ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour, mais la plus grande des trois, c’est l’amour. (1 Co 13/13).
Mon frère, ma sœur, mon ami, n’oublie pas :
Y'a vraiment qu'l'amour qui vaille la peine
Prier pour qu'il reste, prier pour qu'il vienne
Pas celui qui dort au chaud dans la laine
Mais le vrai, celui qui porte la vie ou la mort dans nos rêves…
J'ai cherché très loin
La lumière d'une étoile que j'avais dans les mains
Amoureux du présent
Il ne me restait rien que le souffle du vent
Mais la Parole m’a dit :
Y'a vraiment qu'l'amour qui vaille la peine
Y'a vraiment qu'l'amour pour vaincre la haine
Pour vaincre l'ennui, la vie qui se traîne, Le vrai, celui qui porte la vie ou la mort dans nos rêves
Y'a vraiment qu'l'amour qui vaille la peine…
[Michel Berger, Y’a vraiment qu’l’amour qui vaille la peine].

Chantons à Dieu notre reconnaissance !

Répons : Combien grande est ta gloire
Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais,
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur tes divines merveilles !

Confession de foi :
Nous ne savons pas toujours confesser notre foi.
Nous ne savons pas toujours rendre compte de l’espérance qui est en nous.
On imagine souvent des phrases compliquées, alors que bien souvent, des mots simples suffisent.
Je vous invite à nous unir à cette confession de foi à la manière d’une poésie :
 
Eternel Dieu de la vie,
 …/…
Tu vois, moi, j'ai toi
Tu es ma lumière du jour
Tu es mon ultime recours
Et je t'appelle au secours
Perdu dans la nuit qui m'entoure
Mais comment vivre, dans un trou noir ?
Moi j'ai besoin d'y voir ! Tu es ma lumière du jour
Tu es mon ultime recours
Si je t'appelle, tu accours
Tu es mon premier secours
Ma lumière du jour
Tu es ma lumière du jour
Tu es mon ultime recours
Et si le poids se fait trop lourd
J'appelle ton nom à mon secours
Lumière du jour
Ma lumière du jour !
[Michel Berger, ma lumière du jour]

Répons : Grand Dieu nous te bénissons
Grand Dieu nous te bénissons
Nous célébrons tes louanges,
Éternel nous t’exaltons,
de concert avec les anges,
et, prosternés devant toi,
nous t’adorons, ô grand Roi !

 
Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ».

Lecture biblique : Évangile selon Matthieu chapitre 16, versets 21 à 25 (traduction La Colombe)

21 Jésus commença dès lors à montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. 

22 Pierre, le prit à part et se mit à lui faire des reproches en disant : A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas. 

23 Mais Jésus se retourna et dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! Tu es pour moi un scandale, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes.

24 Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. 

25 Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la trouvera.
 
Cantique : 
Louange et Prière n°391 ou Alléluia n°44/08 « Qu’il fait bon à ton service », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Prière

Orgue : Quelque chose de Tennessee 

Prédication : De la difficulté d’être disciple

Amis, frères et sœurs,
Dans les versets précédant le texte que nous venons de lire, Jésus interroge ses disciples sur sa personne : « Qui dit-on que je suis ? Que disent les gens à mon sujet ? »
Les réponses des disciples expriment les opinions du peuple et situent Jésus en le comparant à certains prophètes de la première alliance comme Jérémie, Elie, ou plus proche d’eux, à Jean le Baptiste. (Mt 16/14).
Jésus pose une autre question plus précise : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » Pierre donne alors cette parole : « Tu es le Christ, le Messie, le fils du Dieu vivant », faisant ainsi le lien avec la notion de Dieu vivant, présent dans le premier testament, qui s’oppose à toute forme d’idoles muettes.  Pierre semble avoir bien répondu et se voit féliciter en quelque sorte, par Jésus, puis il se voit confier une mission, celle de construire l’Eglise, plus tard. Mais ce n’est pas le moment de brûler les étapes, et pour éviter toute méprise, Jésus invite ses disciples à se taire. Cette révélation ne doit pas être divulguée.
Puis Jésus enseigne ses disciples pour qui Jésus est bien un envoyé de Dieu, tout en méconnaissant le caractère profond et décisif de sa mission. 

C’est pourquoi le discours de Jésus est à ce moment précis, d’une tonalité totalement différente. D’ailleurs, il provoque quelques remous entre les disciples et Jésus que je vous propose de reprendre, en trois étapes, qui soutiendront notre méditation.

Tout d’abord : la fragilité de Pierre. Après avoir demandé le silence sur le dévoilement de son identité, Jésus parle ouvertement de sa mission. Ce moment est important car il constitue un tournant dans son ministère. Jésus précise qu’il doit aller à Jérusalem, qu’il y souffrira de la part des Anciens et des maîtres de la Loi, qu’il y mourra et qu’il reviendra à la vie le troisième jour. C’est la première annonce de la Passion. Il y en aura trois.  La mission de Jésus passe par quelque chose d’inattendu et d’inouï. Il ira à Jérusalem non pour conquérir mais pour servir. Ce service passe par la souffrance qu’il aura à subir, sa mort et sa résurrection. Mais sa destinée est donc de mourir, comme tout un chacun, et non pas à l’écart, ou sein du groupe des disciples, mais sur la place publique, à Jérusalem. Non pas à cause du pouvoir romain en place, à cette époque, mais condamné par les anciens, les grands-prêtres et les scribes qui représentent l’autorité religieuse de son propre peuple, les siens. Et cela est totalement inaudible pour Pierre. Cela ne coïncide pas avec l’idée du Messie qu’il a confessé quelques instants auparavant. Il prend Jésus à part et l’interroge, il le réprimande même, et cette réprimande lui vaut une réaction cinglante de Jésus : « Va-t-en loin de moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route, tu ne penses pas comme Dieu mais comme les hommes. » Jésus n’est pas le Messie que Pierre attend. Pierre n’est pas prêt. Pierre est renvoyé à sa fragilité. Sa confession de foi doit être le point de départ d’un approfondissement et non le point de chute d’un aboutissement. Pierre n’est qu’au début de sa découverte. En ce sens-là, il est extraordinairement attachant. Son itinéraire est rassurant pour chacun, chacune qui tente de répondre à l’appel du Christ.
Pierre, appelé par Jésus sur le bord du lac devient pêcheur d’hommes. Il va à la découverte de lui-même. Il ne sait pas encore où sa réponse va le mener.

Quand Pierre demande à Jésus de pouvoir le rejoindre en marchant sur l’eau, sa peur finit par l’emporter sur son enthousiasme. Il implore le secours de Jésus, et Jésus lui reproche son manque de foi. (Mt 14/28 -33).  
Par ailleurs, Pierre est souvent le porte-parole du groupe des disciples. Quand il demande à Jésus une explication sur une parabole, il s’entend reprocher le manque d’intelligence de tous. Au moment de la Transfiguration, seul Pierre parle et propose de dresser trois tentes. Là aussi, il se trompe.
Et Pierre n’est pas au bout de ses peines. A sa promesse d’être fidèle à Jésus jusque dans la mort, Jésus lui répond par l’annonce de son reniement.

Et c’est cela qui fait de Pierre un être aussi attachant. Il est vulnérable, faillible, fragile, naïf, il tâtonne, il se trompe, il se surestime, il doute, il a peur. C’est en avançant dans sa vie qu’il découvre sa foi, mais aussi ses doutes.  Au-delà de la foi qu’il vient de confesser, la réponse de Jésus lui fait comprendre qu’il lui faudra beaucoup plus de temps, avec des étapes qu’il ignore encore, comme celles du reniement puis de la réconciliation, pour apprendre qui est Jésus, connaître et accepter vraiment qui est Jésus. Cette connaissance et cette acceptation ne se fondent pas sur la justesse des mots prononcés au moment de sa confession de foi, mais au terme d’un débat et même d’un combat qu’il aura avec Jésus jusqu’au bout. C’est une histoire qui commence au cours de laquelle sa foi va se construire, mûrir et s’approfondir.  Pierre ne sait pas encore quel homme il va devenir, dès lors qu’il aura vraiment donné sa réponse et prononcé son Oui, au Dieu de Jésus-Christ, prolongement mais aussi innovation du Dieu de ses Pères. Si là est le destin de Pierre, là est aussi le destin de tout disciple d’hier et d’aujourd’hui. C’est notre destin, à nous aussi, si nous décidons de répondre à son appel. Et quand Pierre aura vraiment accueilli Jésus comme le Sauveur de sa vie, alors il sera le témoin dont parlent les Actes des Apôtres et le fondateur de la première Eglise, ne craignant plus de donner sa propre vie, comme martyr, comme témoin, ayant trouvé sa vie en Christ et non en ses propres forces.

Ensuite, la difficulté d’être disciple. La démarche de foi inaugurée par Pierre lui donne une nouvelle identité : tu es Pierre, et une nouvelle mission : je bâtirai mon église et je te donne les clés du royaume des cieux, comme nous le trouvons dans le texte précédent. En revanche, avec les versets d’aujourd’hui, un nouveau chemin est proposé : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il cesse de penser à lui-même, qu’il porte sa croix et qu’il me suive. C’est un bouleversement radical qui se dessine à l’horizon, qui va changer à jamais les idées de Pierre et des croyants, sur Dieu et sur le monde. Par ces paroles, Jésus inaugure une nouvelle façon de concevoir la relation à Dieu et la relation à l’autre. « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il porte sa croix et qu’il me suive. Celui qui veut sauver sa vie la perdra, celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera ». (16/25). Dans notre contexte actuel, ces mots comme renoncer à soi, porter sa croix, perdre sa vie, font frémir, car ils nous renvoient à la notion de sacrifice qui résonne étrangement à nos oreilles. Et nous n’aimons pas beaucoup ça. Cela dit, on ne peut oublier que le mot martyr, en grec, marturos, veut dire témoin. Et on ne peut pas oublier que les premiers chrétiens, ont donné leur témoignage jusqu’au propre don de leur vie, au moment des persécutions. Et nous n’oublions pas les chrétiens d’aujourd’hui, persécutés et exécutés à cause de leur foi, dans certaines parties du monde.  Alors, qu’en est-il pour nous ?  Les paroles de Jésus nous appellent à un changement qui s’apparente plus à un changement de mentalité qu’à un martyr. Suivre Jésus, c’est quitter un certain confort qui nous paralyse pour aller vers la vie et à la rencontre qui ouvrent à la nouveauté et à la créativité. Si nous suivons Jésus, nous devenons des nomades. En fait, nous aurions tort d’oublier que l’Eglise est constituée essentiellement de témoins nomades, qui n’ont pas de lieu où reposer leur tête. Comme les premiers chrétiens qui étaient des itinérants de la foi et de l’annonce de l’Evangile. Alors que de génération en génération, l’Eglise en tant qu’institution, toute confession confondue, peine tant à se reformer, alors qu’il y a un appel pressant, urgent à le faire, on peut se demander ce qu’est devenue cette Parole de Jésus : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il cesse de penser à lui-même ». C’est une façon de se souvenir que l’Evangile est le contraire de la tranquillité et de la sécurité.  De se souvenir aussi qu’il n’y a plus de place pour un ego, et encore moins pour un ego surdimensionné. Et c’est là toute la difficulté d’être disciple, hier comme aujourd’hui. C’est là toute la difficulté de suivre le Christ : Faire place dans notre vie à un autre que nous-mêmes.
Suivre le Christ, c’est découvrir qui « je suis »…

Si suivre le Christ, c’est répondre à son appel, cette réponse entraîne un mouvement, un déplacement, dans tous les sens du terme.
C’est découvrir, chaque jour davantage qui je suis, dans le sens du verbe suivre…et c’est tous les jours que nous découvrons celui que nous suivons, à travers sa Parole, rapportée dans les Evangiles, et qu’il nous faut déchiffrer patiemment. Découvrir, approfondir la prédication du Christ, qui lutte inlassablement, pour un être humain debout et voir comment cela résonne en nous.  Sa prédication nous provoque, nous pousse dans nos retranchements, et nous fait sortir de nos idées toutes faites sur Dieu comme sur les êtres humains.  Avec lui, personne n’est indigne de l’amour de Dieu. Avec lui, plus aucune maladie, plus aucune infirmité ne sont liées à une punition divine. Avec lui, les femmes, les enfants et les parias retrouvent une place dans la société civile et religieuse.  Les lépreux, les fous et les pauvres, tous ceux que plus personne ne veut voir, Jésus les place devant nous, à travers les récits des Evangiles, pour élargir la Loi de Moïse aux dimensions du monde, et dire à ce monde qui était le sien à son époque comme au nôtre aujourd’hui, pour dire à celui qui voudra bien l’entendre, la valeur infinie de chacune et de chacun.  Ce qui fera dire plus tard, à l’apôtre Paul que rien, absolument rien, pas même la mort, ne peut séparer l’être humain de l’amour de Dieu manifesté en Christ, pour chacun et chacune, en Christ. (Rm 8/38-39). Est-ce que nous prenons seulement conscience de la puissance libératrice qui se dégage d’une affirmation comme celle-ci ? Surtout quand elle est partagée avec des personnes qui se sentent indignes d’un tel amour, comme les personnes détenues, par exemple. Les Evangiles osent tout ! et de ce fait, proclamer un tant soit peu ces Evangiles, cela revient à soutenir « l’action émancipatrice de Dieu en l’homme », comme l’écrivait si justement le théologien et pasteur, Raphaël Picon. (Un Dieu insoumis, p.79).

Alors, suivre le Christ, c’est effectivement abandonner quelque chose de soi-même pour accueillir quelqu’un d’autre. Et ce quelqu’un d’autre, c’est non seulement Jésus, mais je découvre aussi qui je suis, dans le sens du verbe être. Cette nouvelle personne que je découvre, marchant à sa suite, mettant mes pas dans les siens, n’avançant plus l’échine courbée et la tête baissée, mais comme quelqu’un déjà sauvé et déjà ressuscitée, regardant droit devant…Cette nouvelle personne que je deviens, non de manière prétentieuse, mais éclairée de la lumière d’une relation nouvelle avec lui et avec les autre, essayant à mon tour tant bien que mal, d’ouvrir le chemin à celles et ceux que je rencontre, travaillant sans relâche là où d’autres hommes, d’autres femmes sont en attente d’une parole qui libère, là où d’autres personnes sont en souffrance, en esclavage, en solitude de tous genres et attendent un geste qui soulage.  Croire que le christianisme n’est pas seulement une religion, mais aussi un humanisme. Aimer Dieu de tout son cœur, avons-nous dit au début de ce culte ; certes, mais aussi aimer son prochain comme soi-même. « Croire en Dieu », écrivait encore Raphaël Picon, « c’est croire en l’homme dans toute la justice, la beauté et la vérité dont il est capable, c’est-à-dire dans toute sa grâce ». (Ibid, p.52). Amen.

Orgue : Quelques mots d’amour

Cantique : Louange et Prière n°253 « Je suivrai Jésus-Christ », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

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Offrande pour l'Entraide de l'Eglise


Orgue : Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux
 
Prière d’intercession
 
Dans la lettre de Paul aux Romains, au chapitre 12, verset 15 nous lisons ce verset : « Soyez dans la joie avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent ». (1 Co 12/15)

Dans le livre des Proverbes, nous lisons aussi cette exhortation à être la voix des sans-voix. (Pv 31/8)
C’est tout le sens de la prière d’intercession.
Je vous invite à vous unir aux prières, aux chansons et aux poésies qui sont écrites et chantées pour les autres qui souffrent, de quelque nom que s’appelle leurs souffrances :
 
Eternel, Dieu de la vie, à mon tour, je te prie et je te chante.
« Aujourd’hui, Eternel, sur les cendres de ma vie, sur les squelettes de mes guerres et de mes famines,
Sur les aridités de mes sécheresses, je te chante !
Je te chante pour mes frères et mes sœurs, qui ont perdu le chant et la joie !
[Prière, République Démocratique du Congo].

Je veux chanter pour ceux
Qui sont loin de chez eux
Et qui ont dans leurs yeux
Quelque chose qui fait mal

Je veux chanter pour ceux
Qu'on oublie peu à peu
Et qui gardent au fond d'eux
Quelque chose qui fait mal.

 …/…Chanter pour celui-là qui passe toute la nuit
A regarder les étoiles,
en pensant qu'au bout du monde,
il y a quelqu'un qui pense à lui. Chanter, pour cette petite fille qui joue, qui ne veut plus jamais sourire,
et qui voit son père partout, qui s'est construit un empire.
…/…

Où qu'ils aillent
Ils sont tristes à la fête
Où qu'ils aillent
Ils sont seuls dans leur tête
Quand je pense à eux, ça fait mal. 
 
Qui a volé leur histoire ?
Qui a volé leur mémoire ?
Qui a piétiné leur vie, comme on marche sur un miroir ?
Celui-là voudra des bombes…
Celui-là comptera les jours,
En alignant des bâtons comme les barreaux d’une prison…
[Michel Berger, chanter pour ceux qui sont loin de chez eux]

Eternel, Dieu de la vie,
Chacun à notre manière, selon notre cœur, nous te confions celles et ceux qui ont demandé le secours de notre prière, d’une manière ou d’une autre, connus ou inconnus, et que nous te nommons dans le profond de nos cœurs.
Et nous rassemblons nos prières imparfaites dans celle que Jésus a enseignée à ses disciples :
 
Notre Père
Notre Père, qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour
Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Aux siècles des siècles, amen.

Envoi : 
Mon frère, ma sœur, mon ami,
Reçois encore ces quelques mots, pour continuer ta route, à la suite du Christ :
Pas la peine de vivre enfermé
Pas la peine de rester couché
Je te donne sans rien demander
La vie c'est déjà si compliqué !
Je te donne mes sourires moqueurs
Je te donne ma force, ma douceur
Je te donne mes secrets fragiles
La vie c'est déjà si difficile !
Donner pour donner
Tout donner
C'est la seule façon d'aimer
Donner pour donner
C'est la seule façon de vivre
C'est la seule façon d'aimer.
[Michel Berger, Tout donner c’est la seule façon d’aimer]

Bénédiction 
Que l’amour de Dieu qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer, garde vos pensées et vos cœurs, vos jours et vos nuits, dès maintenant et à jamais.
Allez dans l’amour de votre Seigneur.
Amen.
 
Répons : Bénis, ô Dieu nos routes
Bénis, ô Dieu nos routes,
Nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes,
Tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres,
J’y marche par la foi :
Même au travers des ombres,
Ils conduisent à toi.


Orgue : Fugue en ré mineur de J.S. Bach

Sortie 

Paroles des chants du dimanche 3 septembre 2023

Psaume : Psautier Français n° 138 « Que tout mon cœur soit dans mon chant », strophes 1 à 3

Strophe 1
Que tout mon cœur
soit dans mon chant ;
Qu’il soit brûlant
De tes louanges.
Je te rends grâce en ta maison ;
Je loue ton nom
Devant les anges.
Tu es venu pour exalter
La renommée
De ta parole.
J’adore ta fidélité
Et ta bonté
Qui me console.

Strophe 2
Tu me réponds dès que je crie ;
Tu élargis mon espérance.
Même les grands t’écouteront
Et béniront ta providence.
Ton saint amour, ô roi des cieux,
Veille en tous lieux sur toutes choses.
Dans ses projets tu suis des yeux
L’homme orgueilleux ; Tu en disposes.

Strophe 3
Ta paix, mon Dieu, dure à toujours ;
C’est ton amour qui me délivre.
Quand je suis le plus éprouvé
Ton bras levé me fait revivre.
Et quand je suis au désespoir,
C’est ton pouvoir qui me relève.
Ce qu’il t’a plu de commencer
Sans se lasser ta main l’achève.

Cantique : Louange et Prière n°391 ou Alléluia n°44/08 « Qu’il fait bon à ton service », strophes 1 à 3

1 - Qu’il fait bon à ton service
Jésus mon Sauveur !
Qu’il m’est doux en sacrifice
De t’offrir mon cœur. 

Refrain
Prends, ô Jésus! prends ma vie
Elle est toute à toi !
Et dans ta grâce infinie,
Du mal sauve-moi.

2 - Pour me posséder toi-même
Tu m’as racheté ;
Fais que désormais je n’aime
Que ta volonté
Refrain ...

3 - Comme l’ange au vol rapide,
Je veux te servir ;
Je veux te suivre, ô mon guide !
Toujours t’obéir.
Refrain ...

Cantique : Louange et Prière n°253 « Je suivrai Jésus-Christ », strophes 1 à 3

1 - Je suivrai Jésus-Christ ;
mon âme est toute prête
A l'aimer, en retour 
de sa bonté parfaite.
Loin de moi la tiédeur !
Alors qu'il me chérit,
Puis-je ne pas brûler
de suivre Jésus-Christ ?

2 - Je suivrai Jésus-Christ.
Tout m'invite et m'engage
A renoncer à moi
pour l'avoir en partage.
Dieu ne refuse pas
le don d'un cœur contrit,
Qui demande humblement
à suivre Jésus-Christ.

3 - Je suivrai Jésus-Christ.
De ta divine grâce
Accorde moi, Grand Dieu,
le secours efficace ;
Subviens à ma faiblesse,
et par ton Saint-Esprit,
Ranime mon ardeur
à suivre Jésus-Christ.

Lecture de la Bible

Évangile selon Matthieu, chapitre 16, versets 21 au 25 [NBS]

21 Dès lors Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué et se réveiller le troisième jour. 
22 Pierre le prit à part et se mit à le rabrouer, en disant : Dieu t'en préserve, Seigneur ! Cela ne t'arrivera jamais. 
23
Mais lui se retourna et dit à Pierre : Va-t'en derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une cause de chute, car tu ne penses pas comme Dieu, mais comme les humains.
24 Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. 
25
Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la trouvera.

Vidéo du culte entier

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