Culte à l'Oratoire du Louvre

Dimanche 5 mars 2023
Culte pour la Journée mondiale de prière
en communion avec les femmes de Taïwan
« Votre foi m'interpelle »
374^ème jour de la guerre en Ukraine

Culte présidé par les Pasteures Agnès Adeline-Schaeffer et Béatrice Cléro-Mazire 
Prédication de la Pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Musique : Sacha Dhénin, organiste suppléant

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Orgue
 
Annonce de la grâce
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus le ressuscité.

Accueil :
«  Ping-an ». Cette phrase en Taïwanais signifie : « Que Dieu vous accorde la paix, une relation apaisée avec Dieu et avec les autres. »
Ce matin nous rendons grâce à Dieu avec les femmes du comité de la Journée Mondiale de Prière des femmes de Taïwan. Elles ont préparé ce moment que nous vivons en communion avec elle en 2020, au cœur de la pandémie de Covid 19. Chaque année un pays est mis en lumière par la JMP mondiale pour que la cause des femmes puisse être connue et entendue et que la solidarité avec tous les comités JMP se mette en place.
C’est donc au nom des femmes de Taïwan que nous vous souhaitons la bienvenue dans ce culte.
 
Réunissons-nous dans la communion fraternelle avec le chant du premier répons.

Répons : Seigneur que tous s’unissent
Seigneur que tous s’unissent pour chanter ton amour.
Ton soleil de justice se lève sur nos jours.
Le Fils de Dieu est homme, avec nous désormais,
C’est sa vie qu’il nous donne, et nous marchons en paix.

Louange
Louons l’Éternel avec les mots du psalmiste

Psaume 8
1  Au chef de chœur. Sur la guittith. Psaume de David.
2  Éternel, notre Seigneur !
    Que ton nom est magnifique sur toute la terre !
    Toi qui établis ta majesté au-dessus des cieux.
3   Par la bouche des enfants et des nourrissons
    Tu as fondé ta force à cause de tes adversaires,
    Pour imposer silence à l'ennemi et au vindicatif.
4  Quand je regarde tes cieux, ouvrage de tes mains,
    La lune et les étoiles que tu as établies :
5  Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ?
    Et le fils de l'homme, pour que tu prennes garde à lui ?
6  Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu,
    Et tu l'as couronné de gloire et de splendeur.
7  Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains,
    Tu as tout mis sous ses pieds,
8  Les brebis comme les bœufs tous ensemble,
    Et même les bêtes des champs,
9  Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
    Tout ce qui parcourt les courants marins.
10 Éternel, notre Seigneur !
    Que ton nom est magnifique sur toute la terre !

Psaume : Psautier français N°84  « Dans ta maison je suis heureux », strophes 1, 2, 3 et 4 [cliquer ici]

Volonté de Dieu : écoutons maintenant ce que Dieu veut de nous non seulement pour aujourd’hui, mais pour tous les jours qui viennent :
« Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur,
de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée.
C’est là le premier et le grand commandement.
Et voici le second qui lui est semblable :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n’y a pas d’autres commandements plus grands que ces deux-là.
Fais cela et tu vivras.

Répons : Dieu d’amour tu fais connaître
Dieu d’amour tu fais connaître, au plus humble tes secrets,
Et pour lui tu es un maître qui te plais à l’enseigner.
Ta Parole est son appui, le bonheur son héritage,
Et ses enfants comme lui auront la terre en partage.
 
Repentance
Les femmes de Taïwan se présentent devant Dieu .
Nous nous unissons à leurs prières :

Dieu d’amour, nous te confessons nos péchés.
Nous n’avons pas su prendre soin de la terre que tu nous as confiée,
Nous l’avons utilisée de manière injuste, provoquant pollution et extinction de diverses espèces.

Dieu miséricordieux, nous sommes égoïstes et arrogantes.
Nous avons négligé la dignité humaine.
Nous négligeons les besoins des minorités, des migrants et des immigrés.
Nous entendons les cris de la terre, des femmes, des enfants, des jeunes.

Nous n’avons pas suffisamment agi en réponse  à ta grâce que nous avons reçue.
Cette absence d’action a engendré la souffrance et l’oppression de certaines personnes.

O Dieu, fidèle et juste,
Puisses-tu nous pardonner, nous purifier, et nous aider à vivre dans la lumière.
Que ton amour comble notre foi.
Accorde-nous un esprit de sagesse et de révélation, afin que nous connaissions la grandeur incommensurable de ton amour. Amen.
 
Répons : Seigneur, reçois, Seigneur pardonne
Seigneur, reçois, Seigneur pardonne,
Notre misère et nos péchés.
Et ce pardon que tu nous donnes,
Enseigne-nous à le donner.
Ô mon Seigneur, mon Dieu, mon roi,
Aie pitié, aie pitié de moi.
 
Annonce du pardon

« Quand notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur.  » [1 Jean 3:20].
Quand notre intelligence nous fait déraisonner, Dieu est plus grand que notre intelligence.

Écoutons la parole de l’apôtre :
« Elle est certainement digne de confiance, cette parole,
et mérite d’être pleinement accueillie par tous :
Christ Jésus est venu dans le monde
pour accueillir les pécheurs dont je suis le premier. » 
À chacun de nous,
elle redit explicitement le pardon de Dieu
et ouvre le chemin d’une vie libre et responsable.
Allons dans la paix du Christ.
Amen.

Répons : Louez Dieu pour sa grâce
Louez Dieu pour sa grâce, célébrez son amour,
Qui jamais ne se lasse, qui demeure à toujours.
Que tous les rachetés, les hommes qu’il fait vivre,
S’unissent pour chanter l’amour qui les délivre.
 
Confession de foi :
A toutes les tisserandes du monde

Dieu est assise et pleure,
La merveilleuse tapisserie de la création
Qu’elle avait tissée avec tant de joie
Est mutilée, déchirée en lambeaux, réduite en chiffons,
Sa beauté saccagée par la violence.

Dieu est assise en pleurant,
Mais voyez, elle rassemble les morceaux
Pour tisser à nouveau.
Elle rassemble les lambeaux de nos tristesses,
Les peines, les larmes, les frustrations
Causées par la cruauté, l’écrasement,
L’ignorance, le viol, les tueries.

Elle rassemble les chiffons du dur travail.
Des essais de plaidoyers.
Des initiatives pour la paix,
Des protestations contre l’injustice,
Toutes ces choses qui semblent petites et faibles,
Les mots et les actions offertes en sacrifice,
Dans l’espérance, la foi, l’amour.

Et voyez !
Elle retisse tout cela
Avec les fils d’or de l’allégresse
En une nouvelle tapisserie,
Une création encore plus riche, encore plus belle,
Que ne l’était l’ancienne!

Dieu est assise,  tissant
Patiemment, avec persistance
Et un sourire qui rayonne comme un arc-en-ciel
Sur son visage baigné de larmes.
Et elle nous invite
Non seulement à continuer à lui offrir
Les lambeaux et les chiffons de notre souffrance
Et de notre travail,
Mais bien plus que cela:
À prendre place à ses côtés,
Devant le métier de l’allégresse
Et à tisser avec elle
La Tapisserie de la création nouvelle.

[Prière de M. Riensiru, théologienne du COE]

Répons : Célébrez Dieu rendez-lui grâce
Célébrez Dieu rendez-lui grâce, car éternel est son amour.
Inclinez-vous devant sa face, car éternel est son amour.
Avec ardeur que tous s’accordent pour discerner de jour en jour
Les dons de sa miséricorde, car éternel est son amour.
 
Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ».

Lecture de la Bible
Épître aux Éphésiens chapitre 1 versets 15 à 19 (TOB)

¹⁵  Voilà pourquoi, moi aussi, depuis que j’ai appris votre foi dans le Seigneur Jésus et votre amour pour tous les saints, 
¹⁶  je ne cesse de rendre grâce à votre sujet, lorsque je fais mention de vous dans mes prières. 
¹⁷  Que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père à qui appartient la gloire, vous donne un esprit de sagesse qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître ; 
¹⁸  qu’il ouvre votre cœur à sa lumière, pour que vous sachiez quelle espérance vous donne son appel, quelle est la richesse de sa gloire, de l’héritage qu’il vous fait partager avec les saints, 
¹⁹  quelle immense puissance il a déployée en notre faveur à nous les croyants ; son énergie, sa force toute-puissante ;
 
Cantique : Louange et Prière n°186 « Écoute-nous, Dieu de la terre », strophes 1, 3 et 5 [cliquer ici]

Prière d’illumination

Orgue

Prédication : « Votre foi m'interpelle »

            Paul écrit à l’Église d’Asie, celle qu’on appelle ainsi à son époque. Éphèse en est la principale ville. Ce n’est pas le contexte le plus facile pour le développement de la nouvelle voie religieuse que propose l’apôtre. Le Livre des Actes nous explique comment se déroule la mission de Paul :
Pendant qu'Apollos était à Corinthe, Paul, qui était passé par l’Asie mineure, descendit à Éphèse. Il y trouva quelques disciples et leur dit : Avez-vous reçu l'Esprit saint quand vous êtes devenus croyants ? Ils lui répondirent : Nous n'avons même pas entendu parler d'un Esprit saint. Il dit : Quel baptême avez-vous donc reçu ? Ils répondirent : Le baptême de Jean. Alors Paul dit : Jean a baptisé d'un baptême de changement radical ; il disait au peuple de mettre sa foi en celui qui venait après lui, c'est-à-dire en Jésus. Sur ces paroles, ils reçurent le baptême pour le nom du Seigneur Jésus. Paul leur imposa les mains, et l'Esprit saint vint sur eux ; ils se mirent à parler en langues et à s'exprimer en prophètes. Ces hommes étaient une douzaine en tout.

           Ce témoignage du livre des Actes des apôtres montre une façon étonnante de penser la foi, il semble bien que ces hommes soient croyants, mais d’après la conception de Paul, tout est à refaire. Depuis le temps où Jean baptisait dans le Jourdain, Jésus est venu apporter une nouvelle voie, et il s’agit maintenant de la prendre. Mais, pour ces hommes qui sont déjà croyants, déjà engagés dans leur voie spirituelle, la proposition n’est pas très facile à recevoir. Et le livre des Actes continue : « Il se rendit à la synagogue, où il parla avec assurance ; pendant trois mois, il eut des discussions où il usait de persuasion en ce qui concerne le règne de Dieu. Mais comme quelques-uns, obstinément réfractaires, parlaient en mal de la Voie devant la multitude, il s'éloigna d'eux et prit les disciples à part ; il discutait avec eux chaque jour dans l'école de Tyrannos. Cela dura deux ans, de sorte que tous ceux qui habitaient l'Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur. »

            Il semble plus facile à Paul de convaincre des Grecs de se convertir au christianisme naissant qu’à des Juifs qui sont ancrés dans la religion juive. Jésus et Paul étaient originellement des Juifs et on pourrait imaginer que le chemin soit moins long pour un Juif que pour un païen : force est de constater que ce n’est pas le cas.

            Pourtant, à Éphèse, dans ce port donnant sur la mer Égée, on vénère la déesse Artémis, déesse de la chasse, protectrice des jeunes filles et déesse de la fertilité. Cette religion génère un commerce florissant d’objets de dévotion comme des autels portatifs en argent. Ceux qui les fabriquent vivent de cet artisanat et l’idée qu’on leur retire leur gagne-pain, ne leur est pas très agréable. Toutefois, il semble que beaucoup aient suivi Paul dans sa Voie nouvelle, à la suite de Jésus Christ mort et ressuscité.

            En pensant à cette lettre de Paul adressée aux Éphésiens, on peut se demander ce qu’il attend d’eux. En effet, il se réjouit qu’ils se soient convertis, mais en même temps, il prie pour que Dieu leur fasse réaliser véritablement ce que signifie cette conversion.

            En premier lieu, il voudrait que les Éphésiens comprennent quelle espérance donne à chacun l’appel de Dieu. C’est bien ainsi que les femmes du comité de la Journée Mondiale de prière des femmes de Taïwan ont compris cette lettre de Paul, en entendant le témoignage d’une de leur sœur prénommée JoJo. Elle avait une espérance, mais s’est rendu compte dans sa foi qu’elle était appelée à être un témoignage vivant pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Écoutons la lettre que les femmes de la JMP de Taïwan ont eu envie de lui écrire pour lui dire combien sa foi leur avait fait comprendre quelque chose d’essentiel à leur propre foi : que l’espérance trouvait son énergie dans une vocation, dans un appel : 
Chère Sœur Jojo,
Lorsque vous étiez jeune, votre père vous a demandé de trouver un emploi au lieu de vous laisser poursuivre vos études. De son point de vue, les filles n’avaient pas besoin d’une éducation mais devaient se marier. Cependant, vous avez insisté pour continuer vos études.
Vous avez demandé à Dieu de vous donner la sagesse de dialoguer avec votre père pour qu’il puisse changer d’avis. Vous avez prié pour qu’il comprenne que les filles et les fils ont le même droit à l’éducation. Petit à petit, votre père a fini par comprendre que les filles ne sont pas inférieures aux garçons.
Après avoir obtenu votre diplôme, vous êtes allée travailler, ce sont alors vos supérieurs, qui regardaient de haut, les femmes instruites et exerçant une profession. Là encore, vous avez recherché la sagesse auprès de Dieu pour résister à la pression et vous avez communiqué avec vos supérieurs afin que les performances des femmes et des hommes soient évaluées sans préjugé sexiste. Vous vous êtes rendu compte que le chemin serait long avant la disparition de toute discrimination sexiste et sexuelle.
Cependant, vous n’abandonnez pas et vous faites de votre mieux pour faire comprendre que les femmes et les hommes ont des droits égaux.

            La seconde chose dont Paul voudrait que les Éphésiens prennent conscience dans leur toute nouvelle foi, c’est de la richesse de l’héritage qu’ils partagent désormais avec celles et ceux qu’il appelle les saints, ceux qui sont déjà de la Voie et peut-être plus précisément ceux qui sont du peuple élu et qui ont suivi Jésus en le reconnaissant comme le Christ.

           Ce que Paul met en avant ici, c’est la façon qu’ont les disciples de Jésus, de vivre leur foi et les fruits qui en résultent. La communion des disciples du Christ est avant tout source de compassion, de solidarité et d’amour du prochain. C’est sans doute cette expérience de la foi comme énergie d’entraide qui a touché les femmes de Taïwan dans le témoignage de la jeune fille prénommée Daican à qui elles écrivent cette lettre exprimant leur reconnaissance et leur émerveillement.
Chère Sœur Daican,
Je remercie sans cesse Dieu pour votre rétablissement et votre guérison de cette douleur, causée par la maltraitance verbale et sexuelle, que vous avez subie, enfant. Cette souffrance insoutenable vous a conduite à vous demander si vous méritez d’être aimée ? Puis un enseignant est venu à votre secours lorsque vous aviez 14 ans. Vous avez trouvé un soutien auprès de travailleurs sociaux et de personnes qui vous ont prise sous leur aile. Grâce à elles, vous avez fait l’expérience de l’amour de Dieu. Vous êtes devenue un disciple du Christ.
Bien que souffrant d’un passé douloureux, vous avez toujours refusé de vous taire. C’est en écrivant et en peignant que vous avez raconté votre histoire. Ainsi vous encouragez les femmes qui ont subi des maltraitances physiques et psychiques, à faire confiance à notre Seigneur. À défier toutes les étiquettes négatives qu’on leur colle et à créer de nouvelles images. Aujourd’hui, vous êtes mère de deux enfants ; vous êtes devenue une bénédiction pour eux et pour bien d’autres personnes.

            La résilience de cette femme constitue maintenant ce que Paul appelle l’héritage des saints. Ainsi, d’expérience de foi en témoignage de foi, l’héritage de l’amour vécu en Jésus le Christ, le sauveur, se transmet et édifie les croyants qui rejoignent cette longue chaîne de témoins. 

            Paul voudrait aussi que les nouveaux convertis comprennent quelle puissance, quelle énergie et quelle force la foi en Jésus le Christ procure à celles et ceux qui s’en remettent à lui. C’est aussi ce qui a impressionné les femmes de Taïwan dans le témoignage de Pearl, leur sœur dans l’épreuve de la pandémie de Covid 19 à qui elles ont choisi d’écrire cette lettre admirative : 
Chère Sœur Pearl
En tant qu’agent d’entretien hospitalier en première ligne pendant la pandémie de Covid 19, vous avez risqué votre vie pour nettoyer et assainir les chambres des patients hospitalisés. Vous ne pouviez pas rentrer chez vous après le travail, pour ne pas risquer de contaminer vos trois jeunes enfants. Malgré vos maigres revenus, il vous a fallu louer une chambre et y vivre pour minimiser les risques de contamination. Pendant votre « auto-isolement », vous ne pouviez pas vous occuper de votre famille et vous vous êtes sentie frustrée et seule. Je suis très impressionnée par les sacrifices que vous avez faits. Je prie pour vous sincèrement, avec l’espérance que le Seigneur de ma vie sera aussi celui de votre force.

            Cette lettre résonne comme une question : qu’aurais-je fait à la place de cette femme ? Aurais-je trouvé la force de tenir dans l’adversité et la division intime ?

            Les femmes de Taïwan qui sont en communion avec nous aujourd’hui ont voulu rendre compte de ces témoignages qui les ont édifiées en utilisant ce media si particulier qu’est la lettre. Une épître, à la manière de Paul pour chacune de ces femmes qu’elles admirent et qui les inspirent. Lui qui a peut-être écrit aux Éphésiens alors qu’il était en prison à Rome et qui semble vouloir garder ce fil entre lui et celles et ceux auprès desquels il a témoigné de sa foi. Comme si son témoignage auprès d’eux les avait liés pour toujours dans une alliance spirituelle intime. Écrire une lettre, une pratique que nos sociétés perdent petit à petit et qui n’est pas tout à fait remplacée par les mails ou les sms. La lettre est un cadeau concret, on l’ouvre, on la garde, on la déplie et on la range. Pour qu’elle disparaisse il faut la froisser, la mettre à la corbeille, la brûler pour qu’elle ne tombe pas dans d’autres mains. La lettre transmet les mots, avec leur abstraction et leurs symboles mais c’est une main qui l’écrit, une intimité qui la pense, (même si toutes les lettres ne sont pas aussi précieuses). Elle est une trace du corps qui l’a écrite, une trace singulière, dont la graphie n’est pas celle d’un autre, elle est communication, bien sûr, mais aussi engagement. Comme si la vie de l’autre nous donnait des devoirs, nous incitait à un acte de foi envers lui. Oser écrire une lettre c’est oser croire que l’autre la lira comme on l’a écrite.

           Quand Paul écrit aux Éphésiens, il réactive cette confiance. Quand les femmes de Taïwan écrivent à ces femmes qui les ont édifiées par leur vie, elles osent dire ce qu’elles ont reçu dans la foi et deviennent à leur tour des témoins du Christ.

            La Journée Mondiale de prière des femmes relève du même acte de foi que celui d’écrire une lettre à des sœurs dont les réalités de vie sont toutes différentes, et qui vivent dans des contextes divers et parfois tellement éloignés géographiquement, mais surtout culturellement qu’on pourrait penser qu’une unité est impossible. Pourtant, chaque année, avec chaque pays, des points communs émergent et révèlent leur portée universelle. Parfois pour le meilleur, comme cette espérance d’égalité, cet amour pour les enfants ou ce sens du devoir pour le prochain et pour notre planète ; et parfois pour le pire : ce sexisme et ces discriminations partout présentes, cette violence qui empoisonne les rapports humains, cette pauvreté qui empêche d’être libre.
            Cette année encore, des femmes qui habitent sur une petite île lointaine (quinze fois moins étendue que la France, mais très peuplée) ont osé envoyer au monde leur épître, dans laquelle elles ont placé : leur foi, leur espoir, leur réalité de vie et leur énergie à changer le monde. Prier avec elles aujourd’hui, c’est recevoir leur lettre, la déplier et la lire comme la trace d’une alliance que Dieu tisse entre nous. Recevoir leur témoignage, c’est communier au-delà de nos différences dans une foi commune exprimée différemment. Emprunter leurs mots pour prier, c’est faire l’expérience de l’autre comme révélateur de soi. Alors, je vous invite à vous associer à cette prière que les femmes de Taïwan ont écrite:
Dieu miséricordieux, nous venons à toi en prière, comme ces femmes fidèles qui t’ont exposé leur lutte et leurs espoirs. Elles n’ont pas été vaincues par les difficultés. Mais, au contraire, elles ont été raffermies par ta sagesse.
Nous ne sommes pas seul(e)s car tu es à l’écoute. Nous te remercions pour ta présence, tes conseils et ta protection lorsque nous marchons dans la vallée de l’ombre, puissions-nous te glorifier et devenir un témoignage vivant du Christ !

                                        AMEN.

Orgue

Psaume : Psautier Français N°130 « Du fond de ma détresse », strophes 1 à 4 [cliquer ici]

Annonces et collecte
Orgue
 
Prière d’intercession
Prions avec les femmes de Taïwan, prière partagée avec Jacqueline, du mouvement Sève :

Dieu miséricordieux,
Tu sais comment notre pays est pris en étau dans une lutte entre superpuissances.
Bien que notre pays ne soit pas reconnu par la communauté internationale, il contribue de son mieux pour porter assistance dans le monde.
Nous te prions de renouveler la force et la sagesse des habitants de notre pays, afin qu’ils puissent faire face à un avenir incertain dans le monde.

Dieu miséricordieux,
Nous te prions de renouveler la vie des habitants de notre pays, afin qu’ils puissent de mieux en mieux protéger notre mère la Terre de tous les dangers qui la menacent.

Dieu miséricordieux,
Nous te prions de renouveler la sagesse des habitants de notre pays, afin qu’ils puissent protéger les femmes et les jeunes filles, qu’ils puissent aussi défendre les personnes marginalisées, opprimées, pauvres et sans défense. Donne à chacun le courage de parler en leur nom, et inspire les dirigeants et les dirigeantes pour qu’il leur soit créé un lieu de vie plus sûr.

Dieu miséricordieux,
Nous te prions pour les personnes qui ont perdu un être cher pendant la pandémie de Covid 19 et qui ne trouvent pas la consolation. Accorde-nous la capacité d’aider et de réconforter chacun, chacune, aujourd’hui, dans « ce monde d’après ».

Dieu de bonté, nous te prions pour l’équipe de la Journée mondiale de Prière réunie à Taïwan, qui a préparé en 2020, la célébration que nous vivons aujourd’hui, en mars 2023.
Nous te prions de nous garder unies les uns aux autres, les unes aux autres, et dans cette espérance, nous rassemblons nos prières imparfaites dans celle que Jésus a enseignée à ses disciples :

Notre Père
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous laisse pas entrer dans la tentation mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
au siècle des siècles. Amen.
 
Bénédiction finale
Recevons la bénédiction de Dieu :

Le Seigneur qui fait grâce nous bénit et nous garde.
Qu’il ouvre nos cœurs afin que nous puissions être une bénédiction pour les autres,
Comme les autres, une bénédiction pour nous.
Allez dans la paix de notre Seigneur, amen.
 
Cantique : Alléluia N°49-19 « À l’horizon le jour s’éloigne » [cliquer ici]
 
Sortie – Orgue

Paroles des chants du dimanche 5 mars 2023

Psaume : Psautier Français n° 84 « Dans ta maison je suis heureux », strophes 1 à 4

Cantique : Louange et Prière n°186 « Écoute-nous Dieu de la terre », Strophes 1, 3, 5

Psaume : Le Psautier Français n°130 « Du fond de ma détresse », Strophes 1 à 4

Cantique : Alléluia n°49-19 « A l'horizon, le jour s'éloigne », strophes 1 à 5

Paroles des répons du temps de la Passion

Après la salutation
Répons : « Seigneur que tous s'unissent » (Alleluia n°31/20 ou Arc en Ciel n°303, str.1).

Seigneur que tous s'unissent
Pour chanter ton amour.
Ton soleil de justice
Se lève sur nos jours.
Le fils de Dieu est homme,
Avec nous désormais.
C'est sa vie qu'il nous donne
Et nous marchons en paix.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Dieu d'amour tu fais connaître » (Psaume 25, str.4)

Dieu d’amour, tu fais connaître
Au plus humble tes secrets ;
Et pour lui tu es un maître
Qui te plais à l’enseigner ;
Ta parole est son appui,
Le bonheur son héritage ;
Et ses enfants comme lui
Auront la terre en partage.

Après la prière de repentance
Répons : « Seigneur, reçois ; Seigneur, pardonne ». (Alleluia n°43/04 ou Arc-en- Ciel n°407, strophe 1)

Seigneur, reçois ; Seigneur, pardonne
Notre misère et nos péchés
Et ce pardon que tu nous donnes,
Enseigne-nous à le donner.
O mon Seigneur, mon Dieu, mon roi,
Aie pitié, aie pitié de moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Louez Dieu pour sa grâce » (Psaume 107, str.8)

Louez Dieu pour sa grâce, Célébrez son amour
Qui jamais ne se lasse, Qui demeure à toujours.
Que tous les rachetés, Les hommes qu’il fait vivre,
S’unissent pour chanter L‘amour qui les délivre.

Après la confession de foi
Répons : « Célébrez Dieu, rendez-lui grâce » (Psaume 118, str.1)

Célébrez Dieu, rendez-lui grâce,
Car éternel est son amour.
Inclinez-vous devant sa face,
Car éternel est son amour.
Avec ardeur que tous s’accordent
Pour discerner de jour en jour
Les dons de sa miséricorde,
Car éternel est son amour.

Après la bénédiction 
Cantique : Alléluia n°49-19 « A l'horizon, le jour s'éloigne », strophes 1 à 5 [cliquer ici]