Culte de  Pâques à l'Oratoire du Louvre

9 avril 2023
409^ème jour de la guerre en Ukraine
Baptême de Louison
« À l'aube du premier jour d'une nouvelle vie »

Culte présidé par la Pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Avec David Cassan, organiste co-titulaire, à l'orgue
Avec le Chœur  de l'Oratoire dirigé par Alexandre Korovitch

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Orgue

Annonce de la grâce
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus le ressuscité.

Accueil

Invocation
Père, nous sommes rassemblés ce matin dans cette église, permets que nous soyons aussi une communauté de prière et de joie autour de celle qui va recevoir le signe de ta grâce. Que chacun ici soit compté au nombre des témoins de ton amour pour ce monde, et que notre foi fasse grandir notre amour du prochain. Envoie ton Esprit Saint sur nous Seigneur.

Chant spontané : « Ô Seigneur, ta fidélité » (Ps. 36, str.1) [cliquer ici]

Louange

« Je dansais le matin lorsque le monde naquit,
je dansais entouré de la lune, des étoiles, du soleil,
je descendis du ciel et dansais sur la terre
et je vins au monde à Bethléem.
Dansez où que vous soyez, car, dit-Il,
je suis le Seigneur de la danse
je mènerai votre danse à tous, où que vous soyez, dit-Il,
je mènerai votre danse à tous.

Je dansais pour le scribe et pour le pharisien
mais eux n’ont voulu ni danser ni me suivre ;
je dansais pour les pêcheurs, pour Jacques et pour Jean,
eux m’ont suivi et ils sont entrés dans la danse.
Je dansais le jour du Sabbat,
je guéris le paralytique,
les saintes gens disaient que c’était une honte.

Ils m’ont fouetté, m’ont laissé nu
et m’ont pendu bien haut sur une Croix pour y mourir…
Je dansais le Vendredi quand le ciel devint ténèbres,
il est difficile de danser avec le démon sur le dos !

Ils ont enseveli mon corps et ont cru que c’était fini,
mais je suis la danse et je mène toujours le ballet.
Ils ont voulu me supprimer,
mais j’ai rebondi plus haut encore
car je suis la Vie, la Vie qui ne saurait mourir.
Je vivrai en vous, si vous vivez en moi car, dit-Il,
je suis le Seigneur de la danse. Ainsi soit-il. »

[Sydney Carter, poète anglais du XXe siècle]

Psaume : Le Psautier Français n°92 « Ô que c’est chose belle  », strophes 1, 2 et 4 [cliquer ici]

Volonté de Dieu
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur,
de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence.
C'est là le premier et le grand principe,
et voici le second, qui lui est semblable :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Chant spontané : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » [cliquer ici]

Repentance :
Seigneur,
Tu sais de quelle miséricorde nous avons besoin.
Tu sais nos obscurités, nos silences, nous oublis, nos vanités.
C'est à chacun, comme un secret, que tu les révèles.
C'est à chacun, comme un secret, que tu les pardonnes.
C'est à chacun, comme un secret, que tu donnes l'ordre de se relever
Et de marcher pour un nouveau service, pour un nouvel amour.
Aussi, c'est avec confiance que nous te disons : fais-nous grâce !
Amen

Chant spontané : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.1) [cliquer ici]

Annonce de la grâce
Mais le Seigneur nous redit sa grâce et dit à chacun de nous : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse ».

Chant spontané : «Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.2) [cliquer ici]

Liturgie du baptême

Accueil de la baptisée :
Mathilde et Antoine, vous avez demandé le baptême pour votre fille. Avec ses parrain et marraine , venez me rejoindre. L’Église, aujourd’hui accueille votre souhait avec joie.

Confession de foi
Toi, le Vivant, Tu es sorti du tombeau,
Tu t’es relevé de la mort.
Ni la haine, ni la souffrance, ni le mal n’ont pu T’anéantir.
Au-delà de la mort, le Père T’a tendu la main
Et la joie de Pâques rayonne sur ton Visage.
Nous croyons en Toi, Seigneur ressuscité,
Toi, notre frère en humanité.
Apprends-nous à vivre en ressuscités dès maintenant,
Avec Toi, le Vivant,
pour les siècles des siècles. Amen.
 
Instruction
Mathilde et Antoine, votre fille va être baptisée
au nom du Père qui te donne le souffle de vie.
au nom du Fils. Jésus-Christ, mort et ressuscité, et qui l’ appellera à son service.
Elle va être baptisée au nom du Saint-Esprit qui fera naître en elle la foi, l’espérance et l’amour. 
L’eau qui est ici est de l’eau ordinaire, mais avec la Parole de Dieu, cette eau devient l’eau du sacrement du baptême, eau d’une nouvelle naissance avec Dieu. 
Chaque jour notre baptême nous rappelle que nous dépendons de Dieu seul et qu’ensemble nous vivons de son amour.

Baptême
Mathilde et Antoine, quel prénom avez-vous choisi pour votre fille ?
... Louison
Louison, je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Imposition des mains
Pour toi aussi Louison cette parole est vraie : « Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle »

Exhortation à l’assemblée
Frères et sœurs, voici Louison
Par ce baptême, nous attestons qu’elle est enfant de Dieu.
Elle est ici chez elle, vous êtes sa famille spirituelle.
Vous lui accorderez, ainsi qu’à ses proches, le soutien de votre prière.
Aucune contrainte ne la retiendra dans la communauté chrétienne mais si elle venait à s’en séparer, vous affirmerez qu’elle peut toujours y retrouver sa place. Vous serez ainsi pour elle, des témoins de l’amour de Dieu.

Prière d’action de grâce
Père, nous te disons notre joie et notre reconnaissance pour Louison qui vient de recevoir le signe de ta grâce. Nous te prions pour elle et pour ses proches. Nous te remercions pour notre propre baptême et pour la fidélité de ton amour. AMEN

FIN de la liturgie du baptême

Lecture du passage de la Bible médité : Évangile de Matthieu chapitre 28, versets 1 à 15 [cliquer ici]

¹ Après le sabbat, alors que le premier jour de la semaine allait commencer, Marie-Madeleine et l'autre Marie vinrent voir le sépulcre.
² Soudain, il y eut un grand tremblement de terre ; car l'ange du Seigneur, descendu du ciel, vint rouler la pierre et s'asseoir dessus.
³ Son aspect était comme l'éclair et son vêtement blanc comme la neige.
⁴ Les gardes tremblèrent de peur et devinrent comme morts.
⁵ Mais l'ange dit aux femmes : Vous, n'ayez pas peur, car je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié.
⁶ Il n'est pas ici ; en effet, il s'est réveillé, comme il l'avait dit. Venez, regardez le lieu où il gisait,
⁷ et allez vite dire à ses disciples qu'il s'est réveillé d'entre les morts. Il vous précède en Galilée ; c'est là que vous le verrez. Voilà, je vous l'ai dit.
⁸ Elles s'éloignèrent vite du tombeau, avec crainte et avec une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples.
⁹ Mais Jésus vint au-devant d'elles et leur dit : Bonjour ! Elles s'approchèrent et lui saisirent les pieds en se prosternant devant lui.
¹⁰ Alors Jésus leur dit : N'ayez pas peur ; allez dire à mes frères de se rendre en Galilée : c'est là qu'ils me verront.
¹¹ Pendant qu'elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent dans la ville et racontèrent aux grands prêtres tout ce qui était arrivé.
¹² Ceux-ci, après s'être rassemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme d'argent
¹³ en leur ordonnant : Dites : « Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous étions endormis. »
¹⁴ Et si le gouverneur l'apprend, nous userons de persuasion envers lui et nous ferons en sorte que vous ne soyez pas inquiétés.
¹⁵ Ils prirent l'argent et agirent selon les instructions qui leur avaient été données. Et cette histoire s'est propagée parmi les Juifs jusqu'à ce jour.
 
Cantique : Louange et Prière n°144 « Jésus sort de la tombe  », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Prière d'illumination
Martin Luther a écrit :

« Là où les œuvres et l’amour ne jaillissent pas, la foi n’est pas vraie, 
l’Évangile n’a pas encore de prise et le Christ n’est pas vraiment connu.
Voilà, maintenant plonge-toi dans les livres du Nouveau Testament afin que tu saches les lire de cette manière-là. »
(Martin Luther, Préfaces à la Bible, Oeuvres, Tome XX, Labor et Fides p.199)

Seigneur, permets que nous sachions lire les témoignages de l’Évangile avec ce même cœur.

Orgue

Prédication : À l'aube du premier jour d'une nouvelle vie

                L'Évangile de Matthieu s'achève ainsi :
« Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus avait désignée. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais quelques-uns eurent des doutes ; Jésus s'approcha et leur dit : Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples, baptisez-les pour le nom du Père, du Fils et de l'Esprit saint, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé. Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. » [Matt 28 : 16-18]
                Voici l’aube d’une nouvelle religion, l’aube de l’Église de Jésus le Christ. Mais que va devenir cette église ? Une église de gardiens ? Ou une église de témoins ?
                Les onze se retrouvent sur la montagne de la transfiguration, celle sur laquelle Jésus était apparu entre Moïse et Élie à Pierre, Jacques et Jean. Jésus avait alors promis : «  quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront pas avant qu’ils n’aient vu le Fils de l’Homme venir dans son règne. » Nous y sommes, le Fils de l’Homme est là et il donne ses directives à ceux qui prendront sa suite. Passage de témoin, en forme d’encouragement : « Allez ! Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde. » Mais de quelle manière ?
                Le récit de la résurrection de Jésus dans l’Évangile de Matthieu construit le ressuscité sur le modèle de l’enlèvement du prophète Élie au ciel. Reprenant les motifs de la transfiguration avec les vêtements éclatants de lumière et d’un blanc comme l’éclair, l’Évangile de Matthieu fait de Jésus un de ces êtres de lumière de la religion mazdéenne que la communauté de Matthieu connaît si bien, dans la région d’Antioche où elle s’est réfugiée après la destruction du Temple de Jérusalem. Certains membres de cette communauté qui devient « église » en se réunissant autour de l’anamnèse, du mémorial qui se rapporte à la vie, à la mort et à la résurrection de Jésus, sont certainement issus du mazdéisme et de cette culture où la lumière est si importante. Alors, que Jésus se manifeste ainsi dans les récits, avec le visage resplendissant comme le soleil et ses vêtements blancs comme la lumière ou encore que l’ange de Dieu ait l’aspect de l’éclair et le vêtement blanc comme la neige est sans doute le signe de l’acculturation nécessaire de l’Évangile pour que le témoignage puisse être reçu. Car il s’agit bien d’un défi extraordinaire que de se réunir autour de la figure emblématique d’un mort qui est dit ressuscité sans que personne ne puisse dire comment.
                Comme autour d’un puits où se rencontrent les voyageurs, les premiers disciples de cette église improbable se rassemblent autour d’un trou, autour d’un creux, autour d’un sépulcre vide.
               Et pour les Juifs qui ont rejoint la communauté, venant de Jérusalem mise à sac, ou déjà installés sur place au sud-est de l’ancienne terre d’exil, dans la grande Babylone, la figure d’Élie hante le récit, comme le spectre de l’accomplissement des Écritures, comme un repère dans cette nouvelle religiosité où le retrait du Fils révèle la relation d’amour entre les Fils et leur Père.
                Après la transfiguration, les disciples avaient demandé à Jésus : « Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’Élie doit d’abord venir ? » Jésus leur avait alors répondu : « Il est vrai qu'Élie vient tout rétablir. Mais je vous dis qu'Élie est déjà venu : ils ne l'ont pas reconnu et ils l'ont traité comme ils ont voulu. De même ils vont faire souffrir le Fils de l’homme. » [Matthieu 17 : 10-12]
                Les disciples ne comprirent qu’après coup le sens des paroles de Jésus qui parlait d’Élie et qui parlait du Fils de l’Homme. Les religieux avaient fait mourir leur maître sur une croix à coups de corruption et de mensonge pour garder leur pouvoir, leur situation, leur assise. Car à bien y regarder, l’Évangile de Matthieu se termine sur une « fake news » fabriquée par une institution religieuse qui ne veut pas que le gouverneur romain sache que Jésus leur a échappé, qu’il n’est pas ici, que le tombeau est vide ; achetant les gardes pour qu’ils disent la vérité officielle, même si cette vérité-là ne les honore pas, puisqu’ils sont censés s’être endormis au lieu de faire leur office. Mais peu importe, si le gouverneur leur fait des ennuis, ils couvriront leur mensonge par un autre mensonge pour le persuader de les laisser tranquilles.                                  Décidément, dans l’Évangile de Matthieu, tout se paie, mais de diverses manières. Des trente deniers versés à Judas pour trahir son ami, à cette forte somme d’argent pour acheter une vérité présentable, depuis le début de l’Évangile, on se croirait assis au bureau des taxes tenu par Matthieu devenu disciple [Matthieu 9, 1].
Combien pour un péché ? Combien pour un parfum précieux ? Combien pour la vie d’un homme ? Combien pour la vérité ?
                L’Évangile de Matthieu continue ses calculs et montre comment ceux qui comptent règnent dans le monde et comment ils sont prêts à falsifier les comptes pour que leur pouvoir subsiste. 
                 Quand Jésus avait répondu aux disciples sur la question du retour d’Élie, il se souvenait du prophète Malachie, le messager, qui avait proclamé : « Je vous envoie Élie, le prophète, avant que n’arrive le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers les fils et le cœur des fils vers les pères, de peur que je ne vienne mettre à mal le pays en le frappant d’anathème. » Malachie 3, 23-24a
                Mais les grands prêtres et les anciens se moquaient bien de leur relation avec leurs pères : Moïse et Élie. Ils se moquaient bien de leur relation avec la loi et les prophètes, et ils ne craignaient pas le Fils de l’Homme, trop occupés qu’ils étaient à fabriquer ce qu’il faut donner à croire pour soumettre le peuple et garder le pouvoir.
                Les grands prêtres de l’Évangile de Matthieu ressemblent fort au grand Inquisiteur du poème d’Ivan dans les Frères Karamasov de Dostoïevski. Comme le tentateur du désert qui voulait que Jésus change les pierres en pain, ils semblent railler cyniquement Jésus le Christ et lui dire : « Tu veux aller vers les hommes et tu vas vers eux les mains vide, avec, seulement, la promesse d’une liberté qu’ils sont incapables de comprendre dans leur simplicité et leur indignité natives, dont ils ont peur par surcroît. Car il n’y a et il n’y a jamais eu d’état plus intolérable aux hommes et à la société que la liberté. Vois-tu ces pierres dans le désert aride et brûlant ? Change-les en pains, et l’humanité accourra vers toi tel un troupeau affamé ; elle te sera reconnaissante et soumise, mais tremblera sans cesse de te voir retirer des mains et d’être privée de pain. » Mais tu n’as pas voulu priver l’homme de la liberté et tu as rejeté l’offre en te disant qu’il n’y aurait plus de vraie liberté là où l’obéissance s’achèterait par le pain. (…) Ne savais-tu pas que l’Esprit de la terre se dresserait contre toi ? »
               Pour les grands prêtres, tout s’achète, surtout la liberté. Et leurs intrigues leur permettent de construire une institution contre l’incarnation, quitte à instaurer le mensonge en vérité officielle. Ils ont gardé le tombeau et le corps n’y est plus. Mais ce n’est pas le corps d’un mort qu’il fallait garder, mais la trace du corps vivant. Car déjà Jésus est devenu la trace de lui-même et il est déjà le récit que l’on fait de lui sur les lignes de fuite que décrit le nouvel espace du croire qu’il a créé.
                En nous racontant la résurrection de Jésus, Matthieu nous parle de l’Église du ressuscité. Il nous donne à sentir presque physiquement le nouvel espace que cette église en diaspora oblige à penser. L’Évangile de Matthieu trace des voies sur lesquelles des femmes et des hommes marchent en tous sens, créant des relations nouvelles entre présent, passé et avenir. Les femmes arrivent au tombeau et le temps n’est déjà plus le même, nous sommes après le sabbat, au début du premier jour, mais le jour ne commence plus avec la première étoile comme dans le temps des Hébreux, mais avec une aube et la lumière du soleil. Les femmes qui sont venues de Jérusalem sont renvoyées vers les disciples pour annoncer que le Christ les précède en Galilée ; pendant ce temps, le Christ lui-même vient à leur rencontre et, comme lors de la transfiguration, cette fois ce sont les femmes qui se prosternent au pied du Fils de l’Homme. Et lui qui est ici devant elles, il les envoie pour dire aux disciples qu’il sera là-bas, en Galilée, là où l’on a choisi les rois d’Israël, là où tout a commencé.
Dans l’intervalle, les gardes sont comme morts et les grands prêtres siègent et organisent l’institution autour d’une version dogmatique et frauduleuse de la vérité, pour que rien ne se sache qui puisse leur donner tort. La censure s’organise autour d’un sommeil complaisant pour que Jésus soit bien mort. Et si l’on peut accuser les disciples d’avoir volé le corps, c’est encore mieux. C’est faire, si j’ose dire, d’une pierre deux coups.
                Alors que Jésus institue avec autorité une église vigilante en mouvement, qui n’a plus de lieu, qui n’a plus comme maître qu’un absent qui libère et laisse du jeu pour inventer demain, l’image de l’institution figée dans ses dogmes apparaît : dangereusement monolithique, avec une pierre devant sa porte qu’aucun ange, quand bien même il viendrait d’auprès de Dieu, n’aura le droit de rouler. Même un tremblement de terre ne les fera pas bouger.
                Mais Jésus dit « Allez ! » et déjà son corps mort  laisse place à l’autorité de sa parole, à la liberté de sa parole.  Et déjà les disciples d’une nouvelle foi baptisent celles et ceux qui les rejoignent. Comme nous avons baptisé Louison ce matin.
                Quelle est-elle l’église où Louison est entrée ce matin ? L’Église des gardes du corps qui deviennent les gardiens du temple ? Ou bien l’Église de la résurrection qui envoie chacun vers sa liberté ?
                Jésus est ressuscité, et c’est pour nous l’occasion d’une crainte et d’une grande joie. Une crainte d’abord, parce que nous pouvons être tentés à tout moment de faire du sépulcre notre temple du Seigneur et de faire de nos églises le conservatoire d’une mort devant laquelle il faudrait s’agenouiller et demander pardon ; une grande joie ensuite, comme la joie profonde des béatitudes, parce que nous sommes envoyés vers la vie avec ce : « allez ! » Vers nos contemporains, vers ceux qui, comme nous, ont soif de vie et de nouveauté.
                Jésus est ressuscité et sans attendre qu’Élie ne revienne, il nous a appris comment être fidèle à la loi et aux prophètes et comment être fils et filles de Dieu, dans une relation pacifiée et confiante. Une foi existentielle en somme. Une écriture incarnée et vécue.
                L’Église de la résurrection, c’est celle de la parole vécue, celle qui peut vivre librement parce qu’elle accepte l’autorité d’un maître qui est un ami. Et l’autorité de Jésus, c’est son existence même, c’est ce qu’il a enseigné par sa vie, c’est ce qu’il a donné à comprendre par sa mort aussi.
                Il faut mourir pour être éternel, c’est le seul prix de notre vie, le seul que la grâce rachète. Il nous faut maintenant vivre comme des ressuscités, car notre mort est sauvée par l’éternité. Entre crainte et joie, nous sommes envoyés dans nos existences pour annoncer cette vie éternelle au cœur même de nos vies mortelles.
                Alors, aujourd’hui mes sœurs, mes frères, c’est l’aube du premier jour de la vie éternelle ! Allez ! L’église du Ressuscité c’est vous !

Musique : 

Cantique : Louange et Prière n°149 « Mon Rédempteur est vivant », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Annonces et Collecte
Musique

Liturgie de Sainte Cène

Préface
Louons Dieu :
Seigneur notre Dieu et notre Père, quel bonheur de t'adorer partout et à tout moment. Quelle joie de te dire merci pour Jésus-Christ ton Fils Sa venue dans le monde a fait lever l'aube de ton règne d'amour. Humain parmi les humains, vivant jusqu'au bout ton pardon et ta paix, il nous a fait découvrir notre véritable humanité. Condamné au supplice de la croix, il s'est dépouillé de tout pouvoir et de tout prestige, pour nous rendre libres de te servir. Ressuscité, il est le messager d'un monde nouveau, d'où toute oppression, toute larme et tout mal disparaîtront. C'est pourquoi, avec celles et ceux qui ont vécu et proclamé cette espérance pendant tant de siècles, avec ton peuple assemblé ici et partout, nous célébrons ton nom et nous te chantons.
spontané: Pare-toi pour cette fête 205

Institution
Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze. Pendant le repas, il prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant : “Prenez, mangez, ceci est mon corps.” Ayant aussi pris la coupe et rendu grâces, il la leur donna en disant : “Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour la multitude, pour le pardon des péchés. Je vous le dis, désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous, dans le Royaume de mon Père.”

Prière de communion et d’intercession
Père, invités à ta Sainte Cène, nous faisons mémoire des paroles et des gestes de Jésus-Christ, de sa mort, de sa résurrection, et dans la confiance nous te présentons notre monde. Nous te prions pour tous ceux que tu nous mets en mémoire. Que ta volonté soit faite.

Prière d’intercession
...

Notre Père
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas dans la tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.

Invitation spéciale
Fraction
Le pain que nous partageons est signe de la présence de Jésus, le Crucifié.
Le vin que nous partageons est le mémorial du sang du Christ, le Ressuscité.
Communion

Cantique : Louange et Prière n°150 « A toi la Gloire », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Prière d’action de grâce :
Père, nous te remercions pour ce repas. Tu nous as rendus proches de toi. Élargis l'espace de notre vie. Donne-nous de cueillir, d’accueillir, de recueillir les êtres et les événements qui surviennent sur nos chemins. Nous ne pouvons pas faire cela sans toi. Accorde-nous, Seigneur, ta force et ton amour.

Bénédiction
Frères et sœurs, allez annoncer l’Évangile dans ce monde, allez proclamer la résurrection.
Recevons la bénédiction de Dieu :
Le Seigneur qui fait grâce nous bénit et nous garde.

Répons : « Ô Seigneur, tu nous as fait voir » (Ps. 68, str.5) [cliquer ici]

Orgue

Paroles des chants du dimanche 9 avril 2023

Psaume : Psautier Français n°92 « Oh ! Que c'est chose belle », strophes 1, 2 & 4.

[Pour écouter, cliquer ici]

Cantique : Louange et Prière n° 144 « Jésus sort de la tombe  », strophes 1 à 3.

[Pour écouter, cliquer ici]

Cantique : Louange et Prière n°149 « Mon Rédempteur est vivant », strophes 1 à 3

[Pour écouter, avec des paroles différentes, cliquer ici]

Cantique : Louange et Prière n°150 « A toi la gloire », Strophes 1 à 3

[Pour écouter, cliquer ici]

Paroles des répons du temps de Pâques

Après la salutation
Répons : « O Seigneur ta fidélité » (Ps. 36, str. 1).

O Seigneur ta fidélité
remplit les cieux et ta bonté
Dépasse toute cime.
Ta justice est pareille aux monts
Tes jugements sont plus profonds,
Que le plus grand abîme.
De la puissance du néant
Tu veux sauver tous les vivants,
Toute chair, toute race,
Les hommes se rassembleront,
Autour de toi, ils trouveront,
Leur paix devant ta face.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (Arc-en-Ciel n°484, str.3)

Proclame ta Parole,
Lumière pour nos vies,
Rassemble tous les membres
En un seul corps, unis,
Et fais de tous les hommes
Tes instruments de paix
Pour restaurer le monde,
Selon ta volonté ! 

Après la prière de repentance
Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.1)

Mon Rédempteur est vivant,
C’est en lui seul que j’espère,
La mort le tenait gisant
Dans l‘étreinte de la terre ;
Mais Dieu reste le plus fort,
Jésus a vaincu la mort.

Après l’annonce de la grâce
Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.2)

Je ne craindrai désormais
Aucun pouvoir de ce monde
Car tu nous donnes la paix
Où toute autre paix se fonde,
Garde-nous dans ta clarté,
Ô Jésus ressuscité.

Après la confession de foi
Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.3)

Dans ma vie de chaque jour,
Je partagerai ta gloire ;
Je vivrai dans ton amour
Le bonheur de ta victoire.
Et dans ton éternité,
Nous chanterons ta beauté.

Cène
« Pare-toi pour une fête» (L&P n°205, str. 1&2)

Strophe 1
Pare-toi pour une fête
O mon âme tiens-toi prête,
Monte plus haut que la terre
Vers la céleste lumière.
Ton Seigneur t'offre une place
Au grand banquet de sa grâce ;
Ce Maître au pouvoir immense
Avec toi fait alliance.

Strophe 2
Jésus, ta voix nous convie
A ce festin de la vie ;
En ce lieu tout me retrace
Les prodiges de ta grâce ;
Fais qu'aujourd'hui je contemple
Tes charités sans exemple,
Avant de me nourrir d'elles
A tes tables éternelles !

Après la bénédiction
Répons : « Ô Seigneur, tu nous as fait voir » (Ps. 68, str.5).

O Seigneur, tu nous as fait voir
Et ton amour et ton pouvoir
Dans mainte délivrance.
Fais-nous voir encore aujourd’hui
L’œuvre que ton amour construit
Et quelle est ta puissance.
Toute la terre et tous les cieux
Ensemble tournés vers leur Dieu
Célèbrent sa présence :
A toi qui fais notre bonheur,
A toi, grand Dieu, soient tout honneur,
Force et magnificence.