Culte de commémoration de la Saint Barthélemy

Luc 9:57-62

Culte du 28 août 2022
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

28 août 2022
186ème jour de la guerre en Ukraine
Culte de commémoration des 450 ans du massacre de la Saint Barthélemy

Culte présidé par la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
A l'orgue : Aurélien Peter, organiste suppléant

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Orgue

Annonce de la grâce

La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus notre frère.
Bienvenue à vous tous à l’Oratoire du Louvre, dans cette maison de prières.  Nous sommes rassemblés ce matin comme chaque fois que nous célébrons un culte, pour rendre gloire à Dieu, exprimer notre reconnaissance et lui confier ce qui nous anime. Et si ce matin c’est un culte « spécial » parce que nous commémorons une date importante de l’histoire de la Réforme : le 24 août 1572, soit les 450 ans du massacre de la Saint Barthélémy, cela reste un culte rendu à Dieu seul. Il est bon de garder en mémoire l’histoire des hommes pour se replacer sans cesse dans la grâce de Dieu et rester vigilants quant aux violences qui sont faites aux humains, et hélas, trop souvent au nom de Dieu lui-même.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le site internet ou des réseaux sociaux,  et qui sont en communion avec nous.
 Soyez les bienvenus, vous tous les paroissiens fidèles, et vous, les personnes de passage qui êtes là peut-être pour la première fois.
 Pour nous accompagner, merci à Aurélien Peter qui est à l’orgue ce matin.
 
Psaume : Psautier Français n°36 « ô Seigneur ta fidélité », strophe 1 [cliquer ici]

Louange
Louons l’Éternel, avec le texte du psaume 91 :

1 Celui qui habite là où se cache le Très-Haut
passe la nuit à l’ombre du Dieu-Souverain
2– Je dis du SEIGNEUR : « Il est mon refuge, ma forteresse,
mon Dieu : sur lui je compte ! » –
3 C’est lui qui te délivre du filet du chasseur
et de la peste pernicieuse.
4 De ses ailes il te fait un abri,
et sous ses plumes tu te réfugies.
Sa fidélité est un bouclier et une armure.
5 Tu ne craindras ni la terreur de la nuit,
ni la flèche qui vole au grand jour,
6 ni la peste qui rôde dans l’ombre,
ni le fléau qui ravage en plein midi.
7 S’il en tombe mille à ton côté
et dix mille à ta droite,
toi, tu ne seras pas atteint.
8 Ouvre seulement les yeux
et tu verras comment sont payés les infidèles.
9 Oui, SEIGNEUR, c’est toi mon refuge ! –
Tu as fait du Très-Haut ta demeure,
10 il ne t’arrivera pas de malheur,
aucun coup ne menacera ta tente,
11 car il chargera ses anges
de te garder en tous tes chemins.
12 Ils te porteront dans leurs bras
pour que ton pied ne heurte pas de pierre ;
13 tu marcheras sur le lion et la vipère,
tu piétineras le tigre et le dragon.
14– Puisqu’il s’attache à moi, je le libère,
je le protégerai car il connaît mon nom.
15 S’il m’appelle, je lui répondrai,
je serai avec lui dans la détresse ;
je le délivrerai et le glorifierai ;
16 je le comblerai de longs jours
et je lui manifesterai mon salut

Psaume : Psautier Français n°36 « ô Seigneur ta fidélité », strophes 2 & 3 [cliquer ici]

Confession du péché
Prions ensemble :

Dieu notre Père,
Pour te louer, nous n’avons pas assez de reconnaissance,
Pour te demander pardon, nous n’avons pas assez d’humilité,
Pour te confesser, nous n’avons pas assez de foi,
Pour te remettre nos vies, nous n’avons pas assez confiance en toi.
Dieu notre Père, nous te prions.

Sans rien avoir, mais en attendant tout de toi.
Nous te demandons de venir régner sur notre monde,
De te manifester parmi les hommes,
De prendre ta place dans notre vie.

Dieu notre Père,
Nous sommes des enfants blessés et fragiles.
Apprends-nous à vivre ta grâce.
Nous sommes des enfants violents et coléreux.
Apprends-nous à vivre le service.
Nous sommes tes enfants.
Apprends-nous à vivre ensemble, avec Toi.
AMEN.
[Céline Rohmer]

Annonce du pardon
Pour accueillir le pardon de Dieu, je vous invite à vous lever :

Quand les montagnes s’éloigneraient
Quand les collines chancelleraient,
Mon amour pour toi ne s’éloignera pas de toi,
et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée.
Je t’aime d’un amour éternel, dit le Seigneur qui a compassion de toi.
[Ésaïe 54:10]
 
Confession de foi
Nous restons debout, pour partager une confession de foi, attribuée au pasteur Charles Wagner :

Je crois en Dieu.
Je crois qu’il nous a aimé le premier ; avant que nous existions, avant nos pères, avant les débuts obscurs dont sortit l’humanité, il nous a aimés.
Mieux qu’une mère en espérance d’enfant qui pense à l’inconnu qui sommeille en elle, je crois que Dieu nous a aimés d’avance et portés.
Car nous sommes son espérance et nous sommes sa crainte, sa joie et sa douleur.

Je crois que malgré l’immense peine qu’il subit par nous, Dieu nous a voulus et nous veut encore, toujours.
A travers les obstacles, les chemins perdus, les gouffres, les ombres de mort, je crois que Dieu nous veut, nous mène et communie avec nous.

Je crois que Dieu en Jésus-Christ nous aime victorieusement, avec une puissance devant laquelle tout cèdera.
Il boira avec tous les calices, il combattra tous les combats, il descendra dans toutes les tombes, jusqu’à la fin et à la fin sera bonne.

Oui, je crois que Dieu est amour et que son Esprit nous anime et nous porte.
Amen.

Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)
Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Lecture biblique : Évangile de Luc chapitre 9, versets 57 à 62 (TOB) [cliquer ici]

57 Comme ils étaient en route, quelqu’un dit à Jésus en chemin : « Je te suivrai partout où tu iras. » 
58 Jésus lui dit : « Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des nids ; le Fils de l ’homme, lui, n’a pas où poser la tête. »
59 Il dit à un autre : « Suis-moi. » Celui-ci répondit : « Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » 
60 Mais Jésus lui dit : « Laisse les morts enterrer leurs morts, mais toi, va annoncer le Règne de Dieu. »
61 Un autre encore lui dit : « Je vais te suivre, Seigneur ; mais d’abord permets-moi de faire mes adieux à ceux de ma maison. » 
62 Jésus lui dit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu. »

Psaume : Psautier Français n°91 « Qui demeure auprès du Seigneur », strophes 1, 3 & 4 [cliquer ici]

Prière d'illumination :

Éternel, Dieu de la vie, ta parole traverse le temps, traverse l’histoire, traverse nos vies, traçant des chemins de lumière.
Par elle nous ne sommes plus perdus au gré du vent, ballotés dans les agitations et les incertitudes du présent. Car nous croyons que nos racines profondes de notre destination dernière sont en toi, en ton Esprit, qui souffle sur le monde, du commencement jusqu’à la fin des temps.
La grande souffrance des hommes, notre grande souffrance, est de t’avoir perdu, ou de te perdre encore, ou de fermer à ta voix, nos portes intérieures de sorte que nous sommes privés de mémoire et d’espoir.
Mais ta parole, si nous savons l’entendre ou la garde, nous enracine dans les profondeurs du passé et lance vers l’avenir des passerelles d’espérance.
Elle élargie nos cœurs et nos pensées en ouvrant nos vies à leur vraie dimension, leur vraie grandeur, leur vraie durée, celles de l’infini et de l’éternité.
Éternel, Dieu notre Père, ouvre nos portes intérieures, pour que passe, au profond de nous, ton souffle créateur. Amen
[Jacques Julliard, pasteur]

Orgue

Prédication : Laisse les morts enterrer leurs morts et toi, va annoncer le règne de Dieu.


Chers frères et sœurs, chers amis,

Réunis aujourd’hui pour commémorer le 450ème anniversaire du massacre de la Saint-Barthélemy, nous venons de chanter le psaume 91, ce psaume de confiance absolue, cette promesse de Dieu de protéger sa créature, de la défendre, de la secourir : « Aucun coup ne menacera ta tente, car l’Éternel chargera ses anges de te garder en tous tes chemins. Ils te porteront dans leurs bras pour que ton pied ne heurte pas de pierre, tu marcheras sur le lion et la vipère, tu piétineras le tigre et la vipère ». L’amiral Gaspard de Coligny chef militaire des protestants, avait-il ces versets en tête, lorsqu’il fut blessé par une arquebuse, le 22 août 1572, puis assassiné à coup de poignards au petit matin du 24 août ? Entraînant à sa suite l’assassinat à Paris, de trois mille réformés par leurs voisins catholiques, alors que tous auraient dû se réjouir des noces d’Henri de Navarre, le futur Henri IV, avec la sœur du roi, Marguerite de Valois, plus connue sous le nom de « la Reine Margot », au palais du Louvre, à quelques mètres d’ici.  D’autres carnages suivront ailleurs, dans le reste de la France, ainsi que l’écrit Jérémie Foa, dans le prélude de son livre « Tous ceux qui tombent », je cite : « L’interminable été des huguenots s’allonge jusqu’en octobre, moissonnant dix mille vies ».

Chaque année, lorsque approche cette date de la commémoration de ce massacre, qui a fait couler tant de sang, puis beaucoup d’encre, et tout autant de salive, il y a comme un malaise qui s’empare des uns et des autres, au sujet des guerres dites de « religion », où bien souvent la religion sert de prétexte pour assouvir sa haine de l’autre, simplement parce qu’il est différent.  On est bien loin de la fidélité à la Parole de Dieu, qui appelle à aimer son prochain comme soi-même. La mémoire n’est pas la même pour tout le monde. On a cette impression étrange que ce sont les protestants qui se souviennent essentiellement de cette folie meurtrière, puisqu’ils en ont été les premières victimes, et que cette mémoire se transmet de génération en génération sous la forme d’un traumatisme. Et lorsque nous nous retrouvons très souvent à la même table de rencontres, de discussion entre catholiques et protestants, ou que nous participons à des célébrations communes, nombreux sont ceux qui ne se rendent pas compte de l’extraordinaire chemin de réconciliation parcouru, en particulier ces dernières décennies, même si beaucoup reste à faire.

Alors, en ce jour de commémoration, amis, frères et sœurs, que faisons-nous de cette parole que nous venons d’entendre ? Le texte de Luc nous livre un Jésus de Nazareth particulièrement exigeant et radical. Peut-être cette pensée a-t-elle traversé votre esprit, votre cœur, au moins une fois dans votre vie, et peut-être est-elle là encore, présente, en ce moment même. Peut-être pensons-nous qu’elle n’est pas pour nous, en ce temps de mémoire.

Et pourtant, l’Évangile de ce matin n’est-il pas une façon de nous dire que la Bible toute entière, et que l’Évangile, en particulier, ne sont pas des livres au contenu édulcoré, mais que le message que nous pouvons y découvrir est souvent bien plus radical que nous ne l’imaginons, et souvent plus réaliste que la plupart de nos interprétations ? Finalement, dans les Évangiles, il n’y a pas de place pour un « bon petit Jésus », tout sucre, tout miel, qui nous caresserait dans le sens du poil. Il y a au contraire la présence prégnante d’un homme qui ne mâche ses mots avec personne, qui va jusqu’au bout de ce qu’il croit, avec une bienveillance déterminée. Bienveillance et détermination, voilà, entre autres, deux traits qui pourraient caractériser l’amour de cet homme, Jésus, le Christ, qui, malgré les siècles qui nous séparent maintenant de sa venue, ne cesse d’appeler des hommes et des femmes à son service.

« Laissez les morts enterrer leurs morts, et va annoncer le royaume de Dieu » « Celui qui se met à labourer puis regarde en arrière, n’est d’aucune utilité pour le royaume de Dieu » (Luc 9:60 et 62)

Cet extrait de l’Évangile de Luc pose la question sensible du choix, la question de la « suivance ». Le terme de « suivance » (Nachfolge, en allemand) est un néologisme lumineux que nous devons aux traducteurs de Dietrich Bonhoeffer, pasteur et théologien allemand, résistant exécuté par les nazis, le 9 avril 1945. Il désigne la marche du disciple à la suite du Christ. Ce mouvement de suivance prend son élan, entre autres, par l’écoute de la parole de Jésus : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, prenne sa croix chaque jour et me suive. » (Luc 9:23).  Mais qu’est-ce que cela veut dire, suivre le Christ si ce n’est, dans la foi qui est la nôtre, de faire le choix du Dieu de Jésus-Christ ?

Si je regarde notre assemblée ce matin, nous sommes encore quelques-uns à avoir fait le choix, sinon du Christ, en tout cas, celui de venir à l’Oratoire du Louvre. Et venir ici, dans ce haut-lieu qui rappelle une période difficile de l’histoire du protestantisme français, n’est pas innocent. La journée commence tout de même avec le culte, qui va nous mettre d’une façon ou d’une autre en contact avec la Parole, contenue dans la Bible.  En venant au culte, nous prenons un risque : celui de ne plus être le ou la même en sortant, parce que nous aurons entendu une parole qui nous aura d’une certaine manière, délogé, poussé dans nos retranchements, libéré pour une décision à prendre, comme une réponse à nos questions.  Cette parole peut avoir des retentissements insoupçonnés dans notre quotidien.  Venir à l’Oratoire du Louvre, c’est aussi renouer avec notre histoire protestante, et se souvenir que des hommes et des femmes, sous l’influence des réformateurs de leur temps, ont choisi de suivre le Christ, autrement que dans l’institution de leur époque ! Et qu’ils l’ont payé de leur vie, en particulier lors de cette funeste nuit de la Saint-Barthélemy.

« Laisse les morts enterrer leurs morts, et va annoncer le règne de Dieu ». Si nous prenons cette exhortation au pied de la lettre, alors qu’allons-nous faire de la gerbe de fleurs que nous projetons de déposer ! Mais c’est évidemment dans un autre sens, plus spirituel, que nous sommes invités à entendre cette parole. Nous sommes invités à ne pas nous laisser enfermer par des idées mortifères, qui anéantissent notre foi, notre espérance et notre amour. Nombreux sont ceux qui ont donné leur vie, et pas seulement à la Saint-Barthélemy, pour que nous soyons aujourd’hui des hommes et des femmes libres et responsables, des témoins libres et responsables de l’Évangile, comme il nous été transmis. A notre tour d’annoncer cette grâce de Dieu, que nous ne sommes pas seuls, mais accompagnés d’une fidélité absolue. C’est à notre tour d’annoncer que nous aimons Dieu parce qu’il nous aime le premier, et que nous continuons, malgré ce que nous sommes, malgré ce que nous faisons, d’être son espérance.

Notre vie est ainsi faite de hauts et de bas, dans notre quotidien. Chacun à notre façon, nous avons choisi de suivre le Christ : on le fait d’ailleurs, pendant un temps, dans l’Église, dans nos engagements personnels, familiaux, ou dans la société, puis il nous arrive de ne plus comprendre ce choix ; il nous arrive de ne plus comprendre non plus la portée de cet amour incroyable qui nous paraît tellement en décalage avec le monde dans lequel nous sommes et qui fait encore et toujours la part belle aux horreurs, à la déchéance, à la torture, à la course au pouvoir, aux humiliations en tous genres, aux esclavages multiples, à la jalousie et à la perversité des relations entre les êtres humains, à cet appel sournois à la peur de l’autre, qui conduit à la haine de l’autre. Se souvenir de la Saint-Barthélemy, ce n’est pas faire une victimisation des protestants, c’est être rendu attentifs au fait qu’aucune société, pas même la nôtre, en ce moment, « n’est à l’abri de la peur de la différence et du fanatisme qu’elle peut faire naître », pour reprendre une citation de la conférence de l’historien du christianisme, Michel Grandjean, enseignant à la faculté de théologie de Genève.

Les Réformateurs en leur temps, ont proposé des nouvelles façons de se réapproprier la Parole de Dieu, de la rendre accessible à leurs contemporains afin qu’ils puissent faire le choix de Jésus-Christ, et le suivre en toute connaissance de cause, avec un appel à la responsabilité personnelle, et à la responsabilité en église. Un théologien comme Théodore de Bèze, ou un poète comme Clément Marot, à leur époque, ont pris le risque de versifier les psaumes ; ils ont pris le risque de confier leur nouvelle traduction à des musiciens pour la composition des nouvelles mélodies polyphoniques pour que ces psaumes soient chantés en assemblée, afin que personne ne soit étranger au culte, ce qui a constitué une véritable révolution en son temps. Théodore de Bèze a aussi écrit une pièce intitulée « Abraham sacrifiant », qui est une autre façon d’entendre le contenu de la Bible, en mettant des mots dans les silences des textes.

Aujourd’hui, dans nos églises protestantes et même réformées, des personnes ont ce souci d’innover la transmission de la Parole pour notre monde ; des personnes s’investissent pour sortir la Bible hors des murs de l’Église ; d’autres réécrivent les psaumes sur des mélodies plus actuelles, tout simplement parce qu’aujourd’hui, le vocabulaire a changé, et les rythmes musicaux ne sont plus les mêmes qu’au 16ème siècle.

Faut-il rappeler que le culte a été pendant longtemps un acte de résistance contre toute forme de persécution, non seulement au temps de la Réforme, mais plus récemment, au moment de la seconde guerre mondiale ? Et c’est la même question pour la prédication de la Parole sans cesse actualisée, modernisée, et actuellement relayée par de nouveaux médias comme Internet. Et on voit comment cela a été d’une nécessité absolue d’actualiser nos pratiques, en particulier au temps du Covid 19.

Faire le choix, ou suivre Jésus Christ, c’est faire le choix d’une vie nouvelle, d’une vie renouvelée de l’intérieur, qui va aussi nous donner de la force pour innover à l’extérieur, renouveler la forme de notre témoignage en intégrant l’évolution de notre monde contemporain, tout comme les réformateurs de 16ème ont intégré dans leur annonce de l’Évangile la modernité de leur époque. Et j’y vois deux exigences :

La première, c’est renoncer à regarder en arrière, comme l’indique ce verset : mettre la main à la charrue, sans regarder en arrière, c’est à dire vivre aujourd’hui avec la nostalgie d’un passé peut-être, sûrement idéalisé, qui finalement est un frein et une entrave à l’annonce de l’Évangile aujourd’hui et surtout, qui nous fait oublier de nous réjouir de tout ce qui se vit ici et maintenant et d’être reconnaissants pour toutes les avancées entre nos églises pour un œcuménisme de terrain qui s’élargit aux relations interreligieuses. Avancer sans regarder en arrière, c’est avancer en essayant de ne laisser personne en arrière.

La seconde, c’est de prendre conscience, avec honnêteté, de tout ce qui est dépassé dans le fonctionnement de nos églises locales, et supprimer petit à petit tout ce qui est devenu trop poussiéreux dans nos communautés paroissiales, et d’oser intégrer des façons nouvelles de faire le catéchisme, comme écrire sa Bible à soi, dans les ateliers d’écriture que nous avons inauguré cette année avec l’éducation biblique,  qui permet de penser par soi-même, et d’innover dans la forme de la prédication, en renouant  avec l’oralité de la parole, tout en s’appropriant le fondement des Écritures. (cf. culte du 12 juin 2022).

Le monde d’aujourd’hui est tout aussi troublé que celui du XVIème siècle, malgré les massacres, malgré les guerres, malgré les violences religieuses, qui montrent que le monde n’est pas toujours prêt à accueillir la Parole. Les chrétiens, avec leur histoire tumultueuse, continuent d’être les témoins de l’Évangile, avec ce qu’ils sont : des êtres humains imparfaits, mais toujours en chemin. Martin Luther King, un pasteur qui a payé aussi de sa vie son engagement pour le droit et la justice pour les Noirs comme pour les Blancs, écrivait dans l’une de ses prédications : « Rappelons-nous la parabole de l’homme qui vient frapper en pleine nuit à la porte de son ami pour lui demander trois pains (Luc 11:5-8). Il est minuit dans notre monde troublé. Mais comme dans la parabole, la profonde obscurité de minuit est troublée par le bruit d’un coup frappé. A la porte de l’Église, des millions d’êtres humains frappent. Eux aussi demandent trois pains : dans leurs désillusions, ils aspirent au pain de la foi ; dans leur désespoir, ils supplient qu’on leur donne un peu de pain d’espérance ; dans la solitude, où les laisse l’indifférence du monde, ils cherchent désespérément le pain de l’amour. Si elle sait partager avec les êtres humains ces trois pains de vie, l’Église manifestera au sein de l’obscurité de minuit que « le matin vient ».

Notre mission est toujours la même que celle de nos prédécesseurs : annoncer au monde une espérance et un amour qui dépassent notre imagination, mais qui fait de nous des hommes et des femmes debout. Des VIVANTS. Amen.

Pour aller plus loin :
- Jérémie Foa, Tous ceux qui tombent, Visages du massacre de la Saint-Barthélemy, La Découverte, 2021.
- Anne-Sylvie Sprenger, La Saint-Barthélemy, une tuerie toujours impénétrable, interview de Michel Grandjean, in « Protest-Infos », Église protestante de Genève, août 2022.  

Orgue

Cantique : Louange et Prière n°390 « Consacre à ton service », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Annonces 

Offrande pour l’église
C’est le moment de l’offrande. L’église ne vit que de dons : les vôtres !
L’offrande qui sera recueillie parmi vous, maintenant, permettra à notre église locale de continuer sa mission, annoncer la Bonne Nouvelle à tous et être ouverte pour l’accueil de tous. Que chacun donne avec joie, sans regrets ni contrainte.

Orgue

Prière d’intercession

Éternel, Dieu de la vie, dans la confiance nous te présentons notre monde. Nous te prions pour tous ceux que tu nous mets, aujourd’hui au cœur de notre mémoire.
Nous te remettons celles et ceux qui ont dit oui à ton appel, et qui témoignent de ton amour là où ils se trouvent, parfois jusqu’au don de leur propre vie, en particulier dans les lieux où règnent la violence et la guerre.
Nous te remettons chaque personne en souffrance, chaque être humain habité par le désespoir et le chagrin, celles et ceux atteints par la maladie, l’approche de la mort, les familles en deuil, mais aussi touchées par la solitude, déstabilisées par la perte de leur travail, ou encore celles dont le droit est bafoué.
Éternel, Dieu de la vie, nous te prions de procurer la paix aux peuples de la terre, en donnant la sagesse à ceux qui les gouvernent, responsables politiques, économiques et sociaux, et fais de nous des citoyens attentifs, constructifs, qui mettent l'Évangile au cœur de leur vie et du monde.
« Donne-nous soif de justice, le courage de chercher la justice, la force aussi d’entendre que la justice des hommes ne sera jamais ta justice, et qu’à l’encontre de notre propre justice, en ta grâce seule, sera toujours l’incompréhensible recours ».  [cf. Jean Carbonnier, sermon pour la fête de la Réformation, 1982].
Veille sur ton Église invisible, qui n’a ni dénomination, ni frontières, et que toi seul connaît.

Et ensemble, nous te disons la prière que Jésus a enseignée à ses disciples : 

Notre Père :
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.
 
Bénédiction
Recevons la bénédiction de la part du Seigneur :

Mon frère, ma sœur, mon ami,
Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse rayonner sur toi son regard et t'accorde sa grâce !
Que le Seigneur porte sur toi son regard et te donne la paix !

Orgue : variations sur A toi la Gloire de Marie Louise Girod

Paroles des chants du dimanche 28 août 2022

Psaume : Psautier Français n°36 « ô Seigneur ta fidélité », strophes 1 à 3.

[Écouter l'enregistrement en cliquant ici]

Strophe 1
Ô Seigneur, ta fidélité
Remplit les cieux et ta bonté
Dépasse toute cime.
Ta justice est pareille aux monts,
Tes jugements sont plus profonds
Que le plus grand abîme.
De la puissance du néant,
Tu veux sauver tous les vivants,
Toute chair, toute race ;
Les hommes se rassembleront,
Autour de toi ils trouveront
Leur paix devant ta face.

Strophe 2 
Que précieux est ton amour !
Dans ta demeure nuit et jour
La table est toujours prête ;
Et tu nourris ceux qui ont faim
De l’abondance de tes biens
En un repas de fête.


Ta joie est comme un flot puissant ;
À la fraîcheur de ce torrent
Nos cœurs se désaltèrent.
La source de vie est en toi,
Par ta lumière l’homme voit
Triompher la lumière.

Strophe 3 
Maintiens ta grâce aux hommes droits ;
Donne à celui qui vient vers toi
L’appui de ta justice.
Garde-moi de tomber aux mains
De ces méchants, de ces hautains,
De peur que je faiblisse.
Car ils voudraient chasser les tiens,
Les séparer de leur soutien,
De leur seule assurance.
C’est fait ! Tu les as renversés ;
Ils ne pourront se relever.
Gloire à ta délivrance !

Psaume : Psautier Français n°91 « Qui demeure auprès du Seigneur », strophes 1, 3 & 4.

Strophe 1
Qui demeure auprès du Seigneur,
A l’ombre de sa grâce,
Qui éprouve un secret bonheur
A rechercher sa face,
Dit à son Dieu : « Sois mon rempart,
En toi j’ai confiance;
Auprès de toi j’aurai ma part,
Dieu de mon espérance. »

Strophe 2
Du filet tendu sous tes pas
Son amour te délivre;
Il te défend dans les combats
Que l’ennemi te livre.
Son bouclier te couvrira
Si le péril te presse
Et dans sa main te gardera
Au jour de la détresse.
Strophe 3
Près de toi quand la maladie,
Quand le malheur te guette,
Il veille sur toi jour et nuit
Et protège ta tête.
Il tient ta vie entre ses mains :
Que dix mille succombent
Rien ne coupera ton chemin
Et pas même la tombe.

Strophe 4
Ses anges viendront de leurs mains
Te guider sur la terre
Pour que ton pied dans le chemin
Ne se heurte à la pierre.
De la vipère et du dragon
Tu déjoueras les feintes
Et tu fouleras le lion :
Tu marcheras sans crainte.

Cantique : Louange et Prière n°390 « Consacre à ton service », strophes 1 à 3.

1 - Consacre à ton service
Mon cœur et mon esprit
En vivant sacrifice,
O Seigneur Jésus-Christ.
Accepte mon offrande,
O Jésus, Fils de Dieu,
Et que sur moi descende
La flamme du saint lieu !

2 - J’abandonne ma vie,
Sans regrets ni frayeur,
A ta grâce infinie,
O mon Libérateur.
Accepte mon offrande,
O Jésus, Fils de Dieu,
Et que sur moi descende
La flamme du saint lieu !
3 - Qu’un feu nouveau s’allume
Par ton amour en moi,
Et dans mon cœur consume
Ce qui n’est pas à toi.
Accepte mon offrande,
O Jésus, Fils de Dieu,
Et que sur moi descende
La flamme du saint lieu !

4 - Viens, Jésus, sois mon Maître ;
Par ton sang racheté,
A toi seul je veux être
Et pour l’éternité !
Accepte mon offrande,
>O Jésus, Fils de Dieu,
Et que sur moi descende
La flamme du saint lieu ;!

Lecture de la Bible

Évangile selon Luc chapitre 9, versets 57 à 62 (TOB)


57 Comme ils étaient en route, quelqu’un dit à Jésus en chemin : « Je te suivrai partout où tu iras. » 
58 Jésus lui dit : « Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des nids ; le Fils de l ’homme, lui, n’a pas où poser la tête. »
59 Il dit à un autre : « Suis-moi. » Celui-ci répondit : « Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » 
60 Mais Jésus lui dit : « Laisse les morts enterrer leurs morts, mais toi, va annoncer le Règne de Dieu. »
61 Un autre encore lui dit : « Je vais te suivre, Seigneur ; mais d’abord permets-moi de faire mes adieux à ceux de ma maison. » 
62 Jésus lui dit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu. »

Vidéo du culte entier

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