Conduis-moi, douce lumière !

Jean 9

Culte du 10 juin 2018
Prédication de Richard Cadoux

Vidéo de la partie centrale du culte

« Je suis la lumière du monde ». Qui peut donc oser dire cela ? Un illuminé ? Un gourou ? Un leader charismatique en présence d’un auditoire de fanatiques subjugués par un miracle destiné à leur en mettre plein les yeux ? « Je suis la lumière du monde ». Il y a un je ne sais quoi d’inquiétant dans une telle revendication de la part de Jésus de Nazareth. D’autant qu’elle est formulée à deux reprises dans le quatrième évangile. Dans ce chapitre 9, à l’occasion de la guérison de l’aveugle-né et au chapitre 8, après que Jésus a renvoyé la femme adultère. Or nous sommes, peu ou prou, des héritiers de ses « Lumières » qu’Emmanuel Kant, dans un opuscule célèbre, définissait « comme la sortie de l'homme hors de l'état de tutelle dont il est lui-même responsable. L'état de tutelle est l'incapacité de se servir de son entendement sans être dirigé par un autre. Elle est due à notre propre faute lorsqu'elle résulte non pas d'une insuffisance de l'entendement, mais d'un manque de résolution et de courage pour s'en servir sans être dirigé par un autre. Sapere aude! Aie le courage de te servir de ton propre entendement! Telle est la devise des Lumières. » Si les Lumières, c’est la mise en œuvre autonome, responsable, audacieuse, libre de la raison, comment recevoir, comment accepter cette prétention de Jésus à être la lumière du monde ? Si nous pensons qu’il est de notre responsabilité d’éclairer toutes choses à la lumière de la raison, comment pourrions-nous admettre qu’un être humain puisse revendiquer d’être la lumière du monde ? Comment confesser Jésus-Christ et protester de notre attachement à la liberté de chercher, de comprendre, de critiquer et de penser ?


Il se trouve qu’à plusieurs reprises, Jésus emploie la formule « je suis » : je suis le pain de vie. Je suis le bon berger. Je suis la résurrection et la vie. Je suis le chemin, la vérité et la vie. Or chaque fois que Jésus parle de la sorte, plutôt que de se décerner un titre, il se définit lui-même dans une relation. Car aussitôt après avoir parlé à la première personne du singulier, il parle de celui ou de celle qui entre en relation avec lui. Il ne dit pas seulement qu’il est la lumière du monde, il ajoute immédiatement que celui qui le suit n’avancera pas dans les ténèbres, et il qu’il aura la lumière de la vie. Celui qui parle n’est pas un maître qui endoctrine ou qui tient un discours séducteur. C’est un ami, un compagnon qui propose. Il ne force, ni n’oblige. Il s’agit alors d’une promesse et d’une invitation. « La lumière du monde », cette affirmation concerne moins Jésus que celui qui l’entend. Si personne ne voit la lumière, la lumière brille pour rien. Du coup on pourrait comprendre la parole de Jésus de la sorte : « si je suis la lumière du monde, c'est pour que celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres ». En se présentant comme la lumière du monde, Jésus se présente comme un être pour le monde. Ce n’est pas l’homme qui est fait pour la lumière, c’est la lumière qui est faite pour l’homme, tant il est vrai que sans lumière, on est bien incapable de faire quoi que ce soit. « Je suis la lumière du monde » n’est pas tant l’affirmation solennelle d’une seigneurie devant laquelle l’homme devrait s’incliner que la revendication d’un statut de serviteur, d’un être pour le monde, pour l’humanité.


D’où il ressort que face à cette proposition, il convient de se situer, en liberté et en raison. C’est ce qui fait l’intérêt de ce récit. Il présente une guérison accomplie par l’homme de Nazareth lors de son troisième séjour à Jérusalem à l’occasion de Soukkot, la fête des tentes. La description de l’acte même occupe une place minime : Jésus crache par terre, fabrique un emplâtre, l’applique sur les yeux de l’aveugle avant d’inviter celui-ci à aller se plonger dans la piscine de Siloé. Tout est dit en deux versets. Ce qui remplit le reste du chapitre, c’est la controverse qui suit l’événement et la manière dont chacun se situe par rapport à Jésus. On éprouve même un sentiment de disproportion entre le fait et les interprétations qu’il suscite. C’est la controverse qui tient toute la place. Car l’action de Jésus suscite des réactions qui prennent très vite des allures de procédure : ce chapitre est en quelque sorte la chronique d’un procès. Dans ce procès on voit apparaître la foule. Celles et ceux qui, sous la plume de l’auteur, sont désignés d’une drôle de manière, « les gens du voisinage et ceux qui auparavant avaient l’habitude de voir ». Il y a de l’ironie dans le propos johannique. Qui sont-ils ces gens qui ont l’habitude de voir et qui ce jour-là n’y verront que du feu ? Ils représentent tous ceux qui s‘en tiennent à ce qu’ils voient, qui constatent et qui profitent. C’est la foule des êtres sans qualités qui s’en tiennent aux faits-divers, surtout lorsqu’ils sont croustillants. La curiosité est la motivation de ces gens. Comme de ceux qui, le jour de la multiplication des pains, cherchaient à voir Jésus. Ils avaient mangé à satiété. Et cela suffit. Tout comme suffit la guérison de l’aveugle. Jésus apparaît comme un faiseur de prodiges et ça vaut peut-être la peine de faire le détour. Leurs questions portent sur le pourquoi et le comment de la guérison. Jésus est un « technicien », un réparateur. Rien sur sa personnalité, sur sa parole, tout au plus un « Où est-il celui-là ? » Ces gens-là ne placeront pas leur confiance en Jésus, tout simplement parce que la guérison de l’aveugle n’a pas réussi à susciter en eux la question de la foi, de la relation au Christ. Ils ne croient que ce qu’ils voient. Et ce qu’ils voient, ils le ramènent à leurs petits intérêts ou à leurs petites curiosités. Ils restent à la superficie des choses. Ils incarnent l’indifférence. Ce sont des âmes habituées. Et comme l’écrivait Péguy : « sur une âme habituée, la grâce ne peut rien. Elle glisse sur elle comme l’eau sur un tissu huileux » ; car, c’est vrai, « on n’a pas vu mouiller ce qui était verni, on n’a pas vu traverser ce qui était imperméable, on n’a pas vu tremper ce qui était habitué… » Je repère encore les parents. Eux aussi sont des témoins de cette guérison. Ils en savent évidemment bien plus qu’ils ne veulent en dire. Ils ont peur. Ils ne veulent pas d’histoires avec les autorités. Ils ne veulent pas être exclus de la communauté à laquelle ils appartiennent. Ils sont dans le conformisme et ils jouent la comédie de l’ignorance. Leur prudence, pour ne pas dire leur lâcheté est un obstacle à la foi : il vaut mieux rester dans le consensus plutôt que de se prononcer en faveur de Jésus : « Qui lui a ouvert les yeux ? Nous l’ignorons. » Bienheureuse ignorance ! Et l’on ait bien que dans la vie, il est parfois plus commode et moins dérangeant de fermer les yeux.


Et puis voilà les pharisiens, les religieux, les tenants de l’orthodoxie ! Ils occupent le devant de la scène. Eux, ils sont dans l’obsession. Ce sont des obsédés du péché. Ils voient le péché partout, tout comme les disciples d’ailleurs qui se disent que si c’est homme est aveugle, c’est que lui ou ses parents ont péché. Ce qui nous laisse à penser qu’entre les disciples et les pharisiens, la distance n’est pas si grande. En tout cas, pour les religieux, c’est clair, c’est évident ; l’aveugle est un pécheur. Ils le lui jettent à la face : « tu viens nous faire la leçon alors que tu n’es que péché depuis ta naissance ! ». Et Jésus aussi est un pécheur. Il a agi un jour de sabbat. Il n’est pas de Dieu et ils martèlent cette anti-confession de foi à plusieurs reprises. C’est en vain que l’aveugle guéri les interpelle. A l’heure où les yeux de l’aveugle s’ouvrent, ceux des pharisiens se ferment. Ils sont tellement imbus de leur connaissance, de leur science, qu’ils sont incapables d’être touchés par le signe. Ils voient le péché partout, mais la seule chose qu’ils ne voient pas, c’est leur propre péché. Parce que bien sûr, ils projettent sur les autres ce qui les habite au plus intime d’eux-mêmes. Et Jésus a beau jeu de leur dire en conclusion : si vous étiez des aveugles, vous n’auriez pas de péché ! Mais à présent vous dites, nous voyons et votre péché demeure ». Ils ne voient pas le péché qui en est eux, parce que le contraire du péché, c’est la foi. Leur prise de position les révèle en vérité.


La vérité, elle est alors du côté de l’aveugle guéri. Ici l’évangéliste nous donne à voir le cheminement d’un croyant. L’histoire commence par sa guérison et s’achève sur sa belle confession de foi. Cet homme aborde jésus d’abord comme un guérisseur. Il accepte que Jésus le soigne et il suit ses conseils d’aller se baigner à Siloé. Il a rencontré Jésus comme nous allons consulter un médecin qui va prescrire une ordonnance. Après tout, la plupart du temps nous faisons confiance à notre médecin. Et nous avons sans doute raison. Le chemin de la foi, c’est que d’abord cet homme prend la parole. Il devient le sujet de son histoire : « c’est bien moi ». et il raconte ce qui s’est passé. Si j’étais philosophe, je parlerais d’identité narrative. Il en vient à parler de celui qui l’a guéri et il s’interroge sur cet homme. La foi, c’est aussi cela, s’interroger sur Jésus. Et cet homme qui vient d’être illuminé va passer par plusieurs étapes. Il parle d’abord de « l’homme qu’on appelle Jésus ». Il lui reconnaît ensuite la qualité de prophète. Il va encore ajouter que « si cet homme n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire » avant de l’appeler seigneur et de se prosterner devant lui, en le reconnaissant comme le Fils de l’homme. La foi, c’est un cheminement par lequel on entre progressivement dans la compréhension de l’identité de Jésus, dans un dialogue avec lui. Le quatrième évangile nous initie à l’apprentissage de la foi. On passe des ténèbres à la lumière, par un travail lent et patient de discernement et d’interprétation des signes qui nous sont donnés dans la vie. Les événements ces maître que Dieu nous donne ! Cheminer dans la foi, c’est être capable de reconnaître les signes, de les interpréter, de donner du sens à ce que nous vivons à la lumière de l’Evangile. Ce qui est digne d’être relevé également, c’est que ce cheminement, il s’effectue dans le conflit. Pour accéder à une foi pleine et entière, cet homme va devoir se confronter aux religieux. L’aveugle-né est en proie à la contradiction. Si on ne l’avait pas interrogé, il en serait resté à une approche très vague de la personne de Jésus. Pressé de questions, injurié, bafoué, méprisé par les pharisiens, l’homme guéri ne recule pas, ne biaise pas. Il est conduit à se compromettre, à se mouiller pour Jésus. Il se refuse à transiger ou à prendre la tangente. Il est croyant. Il devient témoin, alors que ses parents qui, dans leur cœur, ont eux aussi la foi, se refusent à proclamer publiquement Jésus. Parce qu’ils ont peur, peur d’être exclus de la synagogue, peur d’être persécutés. Alors qu’à la fin du récit leur fils accueille le Fils de l’homme, avec le même empressement mis à accueillir la lumière du jour au sortir de la piscine de Siloé. Oui, il croit, il témoigne, il s’incline ouvertement, par contraste avec ceux qui ne se posent jamais de questions, avec ceux qui se questionnent mais ne veulent pas croire, par contraste avec ceux qui croient mais qui restent silencieux tels des chiens muets. Cet aveugle incarne le véritable croyant : toi, tu es son disciple, lui disent avec arrogance et mépris les docteurs de la loi. Ils ne voient pas à quel point ils disent vrai. L’aveugle-né représente tous ces disciples à la démarche lente mais à la sincérité entière qui se mettent en route pour ne plus jamais s’arrêter. L’aveugle guéri, nous assure le récit, est jeté dehors, exclu, mais en cet instant précis, il entre dans la joie de son maître. Cet homme ne connaît pas les expressions religieuses traditionnelles susceptibles d’expliquer son salut. Il n’est pas particulièrement pieux et il n’est pas paralysé par le respect qu’attendent de lui les pharisiens. Mais en face d’eux, affranchi des ténèbres qui le maintenaient prisonnier, il se tient debout en sujet libre et responsable de son existence. « Il y a une chose que je sais. », nous dit-il. Le détail insignifiant qu’il se trouve savoir, c’est l’identité de celui qui en lui ouvrant les yeux lui a sauvé la vie!


Je suis venu dans le monde afin que ceux qui ne voient pas voient et que ceux qui voient deviennent aveugles, déclare Jésus dans un récit que je n’hésiterai pas à qualifier de mythologique. Les mythes, en nous racontant une histoire, sont porteurs d’une leçon que la seule spéculation rationnelle ne peut expliciter. Oui il y a une mythologie chrétienne, comme il y a une mythologie grecque par exemple. Vous connaissez sans doute le mythe d’Icare. Afin de lui donner la possibilité de s’évader du labyrinthe, Icare fournit des ailes à son fils. Celui-ci les fixe à ses bras avec de la cire. Il prend son envol, mais attiré par l’éclat du soleil resplendissant, il oublie et transgresse les conseils de son père qui l’avait mis en garde contre le risque de s’approcher de la lumière. Ebloui, aveuglé par la lumière, Icare se brûle les ailes et périt dans sa chute. Séduit par les délices d’un rayonnement éclatant, le héros meurt d’avoir voulu voir ce qu’on ne peut voir. Faut-il parler d’orgueil, de démesure, de désir d’absolu, que sais-je ? La mythologie biblique, au livre de l’Exode, va dans le même sens : L'Eternel dit à Moïse : tu ne pourras pas voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre. Et le prologue johannique affirme à son tour que personne n’a jamais vu Dieu. Toute tentative humaine de voir la lumière divine est illusoire. L’homme, créature limitée et mortelle, est incapable de comprendre l’infini. Qui prétend voir Dieu ne voit en réalité que le reflet de sa propre imagination religieuse, ou la projection de sa propre nature idéalisée. Les religieux du récit johannique en sont l’exemple parfait. Les mythologies chrétiennes ou non chrétiennes nous livrent ainsi une leçon: il n’est pas bon pour l’homme de prétendre s’approcher du divin.


A cette tragédie grecque répond un autre mythe alternatif, celui de l’évangile johannique qui célèbre la venue en ce monde d’un verbe, d’une parole, d’un logos, qui s’est fait chair. S’il est impossible à un humain de s’approcher des dieux sans être anéanti, un « Fils de Dieu » peut cependant les rejoindre, au risque d’être incompris et rejeté par ceux-là même qu’il a reçu mission d’illuminer et d’engendrer à une vie nouvelle. Les hommes ne parvenant pas à s’élever jusqu’à Dieu, Dieu s’abaisse à leur niveau pour leur apporter une lumière adaptée à leur faiblesse, en la personne de Jésus. Ce mythe chrétien est porteur d’une vérité : pour vivre et s’orienter, l’homme a besoin d’une lumière mesurée, ni trop faible ni trop intense, adaptée à sa condition de faiblesse, adaptée à notre raison. L’évangile nous livre une bonne nouvelle : loin des dieux, nous ne sommes pas, en effet, condamnés à vivre dans l’obscurité. La lumière ne symbolise pas seulement notre fascinante et illusoire quête de l’absolu. Elle illustre aussi la beauté de la vie, la douceur du regard, la sérénité et la clairvoyance d’un esprit paisible, le calme de la raison. C’est bien la raison qui nous met en garde contre le risque de considérer ce « Fils de Dieu » comme un astre brillant, au point de nous en approcher comme Icare s’est approché du soleil. C’est là le piège du fondamentalisme religieux qui prétend enfermer Jésus dans des définitions et des rites qui en font un être divin. En revanche alors qu’Icare s’égare en rêves de toute-puissance, le Fils de l’homme, l’homme Jésus, éclaire notre fragilité d’êtres humains. Il nous ouvre les yeux sur le monde et nous offre la possibilité d’une vie réconciliée. La discrète lumière évangélique que Jésus personnalise nous délivre de la quête de grandeurs et de puissances illusoires. Elle nous invite à accueillir la beauté du monde et la douceur des choses. Cette beauté, cette douceur, cette raison, elles resplendissent sur le visage de Jésus. C’est ce que déclare le prologue : en lui était la vie et la vie était la lumière des hommes. Oui, c’est vrai, par sa lumière, nous voyons la lumière !

Amen

Lecture de la Bible

Jean 9

1 En passant, il vit un homme aveugle de naissance.
2 Ses disciples lui demandèrent : Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ?
3 Jésus répondit : Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché ; c'est pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui.
4 Tant qu'il fait jour, il faut que nous accomplissions les œuvres de celui qui m'a envoyé ; la nuit vient où personne ne peut faire aucune œuvre.
5 Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.

6 Après avoir dit cela, il cracha par terre et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle
7 et lui dit : Va te laver au bassin de Siloam — ce qui se traduit « Envoyé ». Il y alla et se lava ; quand il revint, il voyait.

8 Ses voisins et ceux qui auparavant l'avaient vu mendiant disaient : N'est-ce pas là celui qui était assis à mendier ?
9 Les uns disaient : C'est lui ! D'autres disaient : Non, il lui ressemble ! Lui-même disait : C'est moi !
10 Ils lui disaient donc : Comment tes yeux se sont-ils ouverts ?
11 Il répondit : L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, il me l'a appliquée sur les yeux et il m'a dit : Va te laver à Siloam. J'y suis donc allé, je me suis lavé et j'ai retrouvé la vue.
12 Ils lui dirent : Où est-il, celui-là ? Il répondit : Je ne sais pas.

13 Ils conduisent vers les pharisiens celui qui avait été aveugle.
14 — Or c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. —
15 A leur tour, les pharisiens lui demandèrent comment il avait retrouvé la vue. Il leur dit : Il a mis de la boue sur mes yeux, je me suis lavé et je vois.
16 Aussi quelques-uns des pharisiens disaient : Cet homme n'est pas issu de Dieu, puisqu'il n'observe pas le sabbat. D'autres disaient : Comment un homme pécheur peut-il produire de tels signes ? Et il y avait division parmi eux.
17 Ils disent encore à l'aveugle : Toi, que dis-tu de lui, puisqu'il t'a ouvert les yeux ? Il répondit : C'est un prophète.

18 Les Juifs ne crurent pas qu'il avait été aveugle et qu'il avait retrouvé la vue, avant d'avoir appelé ses parents.
19 Ils leur demandèrent : Est-ce là votre fils, dont vous, vous dites qu'il est né aveugle ? Comment se fait-il donc qu'il voie maintenant ?
20 Ses parents répondirent : Nous savons que c'est notre fils et qu'il est né aveugle ;
21 mais comment il se fait qu'il voie maintenant, nous ne le savons pas, et qui lui a ouvert les yeux, nous, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour parler lui-même de ce qui le concerne.
22 Ses parents dirent cela parce qu'ils avaient peur des Juifs ; car déjà les Juifs s'étaient mis d'accord : si quelqu'un reconnaissait en lui le Christ, il serait exclu de la synagogue.
23 C'est pourquoi ses parents dirent : Il est assez grand, interrogez-le.

24 Les pharisiens appelèrent une seconde fois l'homme qui avait été aveugle et lui dirent : Donne gloire à Dieu ; nous savons, nous, que cet homme est un pécheur.
25 Il répondit : Si c'est un pécheur, je ne sais pas ; je sais une chose : j'étais aveugle, maintenant je vois.
26 Ils lui dirent : Que t'a-t-il fait ? Comment t'a-t-il ouvert les yeux ?
27 Il leur répondit : Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas entendu ; pourquoi voulez-vous l'entendre à nouveau ? Voulez-vous, vous aussi, devenir ses disciples ?
28 Ils l'insultèrent et dirent : C'est toi qui es disciple de celui-là ; nous, nous sommes disciples de Moïse.
29 Nous, nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-ci, nous ne savons d'où il est.
30 L'homme leur répondit : Voilà bien ce qui est étonnant, que vous, vous ne sachiez pas d'où il est, alors qu'il m'a ouvert les yeux !
31 Nous savons que Dieu n'entend pas les pécheurs ; mais si quelqu'un honore Dieu et fait sa volonté, celui-là, il l'entend.
32 Jamais encore on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né.
33 Si celui-ci n'était pas issu de Dieu, il ne pourrait rien faire.
34 Ils lui répondirent : Toi, tu es né tout entier dans le péché, et c'est toi qui nous instruis ! Et ils le chassèrent dehors.

35 Jésus entendit dire qu'ils l'avaient chassé dehors. Il le trouva et lui dit : Toi, mets-tu ta foi dans le Fils de l'homme ?
36 Il répondit : Qui est-il, Seigneur, pour que je mette ma foi en lui ?
37 Jésus lui dit : Tu l'as vu ; celui qui parle avec toi, c'est lui.
38 Alors il dit : Je crois, Seigneur. Et il se prosterna devant lui.

39 Et Jésus dit : Moi, je suis venu dans ce monde pour un jugement : afin que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles.
40 Après avoir entendu cela, quelques pharisiens qui étaient avec lui lui dirent : Nous aussi, nous sommes aveugles ?
41 Jésus leur répondit : Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites : « Nous voyons » ; aussi votre péché demeure.

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