Baptême d'Anne, le 16 février 2014
Je crois en Dieu, unique et ineffable.
Je crois que l’Eternel, nous a créés libres et dotés de raison, afin que nous soyons sujets de notre propre existence. La grâce nous est donnée par amour et sans condition.
Je crois en Jésus-Christ, dont le message nous révèle l’altérité absolue.
Je suis guidée par l’espérance qui contribue à m’ouvrir une voie dans cet océan d’absurde, et je suis animée par le pouvoir de la parole incarnée des Evangiles.
Je crois que la foi, toujours en construction, est une dialectique entre le doute et l’espérance. La foi est constamment nourrie par l’amour et le pardon, qui font de nous un enfant de Dieu, et donc, nous ouvrent à l’autre : à notre frère, à notre sœur, un autre nous-même.
Je crois que la prière, ce lien singulier et direct avec Dieu, nous unit à la communauté de tous les Hommes.
Je crois à la résurrection dont le baptême est l’écho.
Je crois au miracle de la vie avant la mort.
Amen.
Anne a ajouté ce témoignage personnel sur son itinéraire :
J’ai grandi dans un univers catholique qui a toujours respecté la religion musulmane de ma famille. Et, j’ai très tôt « su » et ressentie une appartenance à la foi chrétienne. Mais le décorum et les dogmes m’ont toujours fortement dissuadée, voire rebutée.
Plus tard, j’ai rencontré le protestantisme, auquel je me suis immédiatement sentie appartenir. En fait, c’était la langue que je pratiquais sans le savoir. Mon parcours s’est prolongé par la recherche d’une communauté davantage orientée vers le questionnement que vers des réponses déjà établies. Cette communauté devait être dans l’exigence d’ériger la liberté de chacun comme préalable indiscutable.
Cette rencontre s’est faite il y a quelques mois ici, à l’Oratoire du Louvre. J’ai réalisé que non seulement nous y parlions la même langue, mais que nous utilisions également le même dialecte. Ce fut d’abord un choc puis, très vite, le début d’un partage.
Votre accueil aussi chaleureux que discret a fini de me décider qu’au-delà la communauté des chrétiens, et de la tribu des protestants, l’Oratoire était ma maison. Merci.
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Ce baptême constitue un point d’étape dans ma vie. Il est l’aboutissement d’un cheminement personnel, et fait suite à un travail aussi bien spirituel que théologique.
Par cet acte, je prends conscience, aujourd’hui, qu’il ne s’agit pas d’échapper au doute ou de construire forteresse de certitudes. Bien au contraire, le doute demeurera structurel dans cette recherche. Mais il s’agit dans ce cas, d’un doute fertile, d’un doute synonyme d’une dynamique, permettant de grandir et de ne pas verser dans la résignation ou le cynisme. Il est question par ce baptême de signifier une appartenance spirituelle et religieuse ainsi qu’ un engagement fraternel.
Cet horizon qui s’ouvre sur plus grand que soi, sur ce qui nous dépasse, n’est plus un chemin solitaire.
Dans cette perspective, la recherche commencée avant le baptême va naturellement se poursuivre avec la lecture de la Bible, la prière, ainsi que l’échange avec la communauté des croyants en général et l’engagement dans cette communauté-ci en particulier.