Veillee de Noel

Matthieu 1:18-23

Culte du 24 décembre 2022
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

24 décembre 2022
305ème jour de la guerre en Ukraine
« L'Etoile de Noël comme un rêve de salut »

Culte présidé par la Pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Avec David Cassan, organiste co-titulaire, à l'orgue 

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Musique d'entrée : Prélude en do majeur, dit de Noël, de J.S. Bach

Annonce de la grâce

Accueil
 
Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham.

Abraham engendra Isaac ;
Isaac engendra Jacob ;
Jacob engendra Juda et ses frères ; 
Juda, avec Tamar, engendra Pharès et Zara ;
Pharès engendra Hesrom ;
Hesrom engendra Aram ;
Aram engendra Aminadab ;
Aminadab engendra Naassôn ;
Naassôn engendra Salmôn ; 
Salmôn, avec Rahab, engendra Boes ;
Boes, avec Ruth, engendra Yobed ; 
Yobed engendra Jessé ;
Jessé engendra David. 

Le roi David, avec la femme d'Urie, engendra Salomon ; 
Salomon engendra Roboam ;
Roboam engendra Abiya ;
Abiya engendra Asaph ; 
Asaph engendra Josaphat ;
Josaphat engendra Joram ;
Joram engendra Ozias ; 
Ozias engendra Joatham ;
Joatham engendra Achaz ;
Achaz engendra Ezéchias ; 
Ezéchias engendra Manassé ;
Manassé engendra Amos ;
Amos engendra Josias ; 
Josias engendra Jékonia et ses frères au temps de l'exil à Babylone.

Après l'exil à Babylone, Jékonia engendra Salathiel ;
Salathiel engendra Zorobabel ; 
Zorobabel engendra Abioud ;
Abioud engendra Eliakim ;
Eliakim engendra Azor ; 
Azor engendra Sadok ;
Sadok engendra Akhim ;
Akhim engendra Elioud ; 
Elioud engendra Eléazar ;
Eléazar engendra Matthan ;
Matthan engendra Jacob ; 
Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, celui qu'on appelle le Christ.

Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu'à David, quatorze générations depuis David jusqu'à l'exil à Babylone, et quatorze générations depuis l'exil à Babylone jusqu'au Christ.     
 
Cantique : Louange et Prière n°101 « O Peuple fidèle 101 », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Annonces des prophètes
 
Esaïe 11 : 1-5
1 Alors un rameau sortira du tronc de Jessé, un rejeton de ses racines sera fécond.
2 Le souffle du SEIGNEUR reposera sur lui : souffle de sagesse et d'intelligence, souffle de conseil et de vaillance, souffle de connaissance et de crainte du SEIGNEUR.
3 Il respirera la crainte du SEIGNEUR ; il ne jugera pas sur l'apparence, il n'arbitrera pas sur un ouï-dire.
4 Il jugera les pauvres avec justice, il arbitrera avec droiture en faveur des affligés du pays ; il frappera la terre du sceptre de sa bouche, et du souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant.
5 La justice sera la ceinture de ses reins, et la probité, la ceinture de ses hanches.

Cantique : Louange et Prière n°103 « D’un arbre séculaire 103 », strophes 1 à 3 [cliquer ici]
 
Esaïe 9, 1-6
1 Le peuple qui marche dans les ténèbres a vu une grande lumière ; sur ceux qui habitent le pays de l'ombre de mort une lumière a brillé.
2 Tu as rendu la nation nombreuse, tu l'as comblée de joie. Ils se réjouissent devant toi de la joie des moissons, de l'allégresse qui règne au partage du butin.
3 Car le joug qui pesait sur elle, la trique qui frappait son dos, le bâton de son oppresseur, tu les as brisés comme au jour de Madiân.
4 Toutes les bottes qui piétinaient dans la bataille et tous les manteaux roulés dans le sang seront livrés aux flammes, pour être dévorés par le feu.
5 Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné. Il a la souveraineté sur son épaule ; on l'appelle du nom de Conseiller étonnant, Dieu-Héros, Père éternel, Prince de paix.
6 Etendre la souveraineté, accorder une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l'affermir et le soutenir par l'équité et par la justice, dès maintenant et pour toujours : voilà ce que fera la passion jalouse du SEIGNEUR (YHWH).         
 
Cantique : Louange et Prière n°108 « Emerveillons nous ensemble », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Méditation : L'Etoile de Noël comme un rêve de salut

Premier rêve : Matthieu 1, 18-25
Voici comment arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph ; avant leur union, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit saint. Joseph, son mari, qui était juste et qui ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la répudier en secret. Comme il y pensait, l'ange du Seigneur lui apparut en rêve et dit : Joseph, fils de David, n'aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient de l'Esprit saint ; elle mettra au monde un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par l'entremise du prophète : La vierge sera enceinte ; elle mettra au monde un fils et on l'appellera du nom d'Emmanuel, ce qui se traduit : Dieu avec nous. À son réveil, Joseph fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme chez lui. Mais il n'eut pas de relations avec elle jusqu'à ce qu'elle eût mis au monde un fils, qu'il appela du nom de Jésus.
Musique : Balbastre, lorsque l’enfant naquit.

Deuxième rêve : Matthieu 2, 1-12
Après la naissance de Jésus, à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem et dirent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus nous prosterner devant lui. À cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. Il rassembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui dirent : À Bethléem de Judée, car voici ce qui a été écrit par l'entremise du prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es certainement pas la moins importante dans l'assemblée des gouverneurs de Juda ; car de toi sortira un dirigeant qui fera paître Israël, mon peuple.
Alors Hérode fit appeler en secret les mages et se fit préciser par eux l'époque de l'apparition de l'étoile. Puis il les envoya à Bethléem en disant : Allez prendre des informations précises sur l'enfant ; quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que moi aussi je vienne me prosterner devant lui.
Après avoir entendu le roi, ils partirent. Or l'étoile qu'ils avaient vue en Orient les précédait ; arrivée au-dessus du lieu où était l'enfant, elle s'arrêta. A la vue de l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent l'enfant avec Marie, sa mère, et tombèrent à ses pieds pour se prosterner devant lui ; ils ouvrirent ensuite leurs trésors et lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Puis, divinement avertis en rêve de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Musique : Balbastre, Noël Suisse.
 
Troisième rêve : Matthieu 2, 13-23
Après leur départ, l'ange du Seigneur apparut en rêve à Joseph et dit : Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, fuis en Égypte et restes-y jusqu'à nouvel ordre ; car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire disparaître. Joseph se leva, prit de nuit l'enfant et sa mère, se retira en Egypte et y resta jusqu'à la mort d'Hérode. Cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par l'entremise du prophète : D'Egypte j'ai appelé mon fils.
Quand Hérode se vit joué par les mages, sa fureur fut extrême ; il fit supprimer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléem et dans son territoire, d'après l'époque qu'il s'était fait préciser par les mages. Alors s'accomplit ce qui avait été dit par l'entremise du prophète Jérémie : « Une voix s'est fait entendre à Rama, des pleurs et beaucoup de lamentations : c'est Rachel qui pleure ses enfants ; elle n'a pas voulu être consolée, parce qu'ils ne sont plus ».


Quatrième rêve : Matthieu 2, 13-15

Après la mort d'Hérode, l'ange du Seigneur apparut en rêve à Joseph, en Égypte, et dit : Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, et retourne dans le pays d'Israël, car ceux qui en voulaient à la vie de l'enfant sont morts. Joseph se leva, prit l'enfant et sa mère et rentra au pays d’Israël.

Cinquième rêve : Matthieu 2, 22-23

Mais quand il apprit qu'Archélaos était devenu roi de Judée à la place d'Hérode, son père, il eut peur de s'y rendre ; divinement averti en rêve, il se retira en Galilée et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que s'accomplisse ce qui avait été dit par l'entremise des prophètes : Il sera appelé nazoréen
Musique : Balbastres, Dieu ta grande bonté
 
Ce qui est magnifique dans ce récit de nativité, c’est qu’on nous raconte des rêves, rien que des rêves.      
              
Rêve 1 : Joseph rêve et laisse Dieu le convertir à une autre façon de voir les choses. Dans son rêve, la peur est repoussée, il n’est pas obligé de se conformer à la morale ambiante. Il n’est pas obligé de répudier Marie, il peut assumer avec elle ce qui est difficile, il peut être courageux pour deux. Le rêve lui a ouvert un horizon pour sortir de son dilemme par le haut. Et quelle hauteur ! L’enfant à naître est celui qui sauvera son peuple de ses péchés. Et les premières personnes que sauve cet enfant à naître, ce sont ses parents, Marie et Joseph. Il les sauve de la peur, il les sauve de la médiocrité qui vise à se conformer aux règles établies pour avoir la tranquillité; il les sauve d’une vie de renoncement et les entraîne dans l’audace de la foi : celle qui fait vivre, celle qui déplace les montagnes et guérit les cœurs et les âmes.
 
Rêve 2 : Les mages rêvent aussi, et ils rêvent d’une autre route que celle que tous les dignitaires empruntent pour coller aux usages de la diplomatie. Ils ne retournent pas auprès d’Hérode, ils ne lui donnent pas les informations qu’il demande. Les mages sont convertis eux aussi au cœur de leur rêve, à une liberté qui les pousse à résister aux injonctions d’un roi puissant mais sanguinaire. Ils ne participeront pas à la folie d’Hérode, à sa paranoïa qui prend pour cible le petit enfant qu’ils viennent de voir. Il mérite mieux qu’une dénonciation ce petit qui a tellement d’importance à leurs yeux maintenant. Et eux, maintenant qu’ils ont contemplé ce petit d’homme qui arrête les étoiles, eux valent mieux qu’une méprisable dénonciation, qu’une veule collaboration.
 
Rêve 3 : Joseph rêve encore et, comme dans une parole de guérison évangélique, il entend dans son for intérieur : « lève-toi, prends l’enfant et sa mère et fuis en Égypte ». Ce « lève-toi et marche » est une mise en route digne de Jésus le guérisseur, lui qui remet debout les êtres paralysés par la peur, par la fatalité, par le manque de foi. C’est comme s’il disait cette autre parole biblique : « choisis la vie, afin que tu vives ! » Alors, Joseph sait qu’il devra tout faire pour que cet enfant qui n’est peut-être pas le sien devienne son fils, un fils à protéger, un fils à aimer, un fils à sauver, même s’il est destiné à être le sauveur, Jésus est l’enfant de Joseph, l’enfant donné comme un trésor et qu’il ne faut pas risquer de laisser aux mains d’un roi fou de jalousie comme Hérode. Joseph le père est le même que Joseph le frère dont parle les Écritures et qui, vendu en Égypte, se retrouve à sauver sa famille. C’est le Joseph du lien de filiation, celui qui fera rapporter les ossements de son père sur sa terre natale. Par devoir, sans doute, mais surtout par conscience qu’il y a des choses qu’on ne se pardonnerait pas de ne pas les avoir faites. De Joseph en Joseph, la Bible nous raconte comment les rêves convertissent les cœurs ; comment les rêves sauvent des vies, comment les rêves façonnent les histoires humaines.
 
Rêve 4 : C’est encore un rêve qui avertira Joseph qu’il peut revenir sur la terre de ses ancêtres.    
 
Rêve 5 : Mais un autre rêve lui dira qu’il faut rester à l’écart, en Galilée, parce que ce n’est peut-être pas fini. La violence n’est jamais loin.

                Ce qui est magnifique dans ce récit : c’est qu’il nous raconte les premières années de vie de celui qui sera le Messie en passant par le rêve. Et ce rêve qui guide la volonté, qui éclaire le jugement, qui rend sage et audacieux, c’est le rêve des prophètes. Le rêve de ceux qui croient et qui ont comme tâche de transformer le monde en royaume de Dieu.
                Ce qui est magnifique c’est que, comme nos rêves, ces rêves évangéliques sont constitués des désirs de salut de ceux qui les font. Alors, à quoi rêvaient les fidèles pour lesquels a été écrit l’Évangile de Matthieu ? Alors, à quoi rêvaient les rédacteurs de l’Évangile de Matthieu ?
                Les auteurs de l’Évangile de Matthieu ont rédigé cette aventure pour une communauté de Juifs convertis à l’enseignement de Jésus, vivant en diaspora, en Syrie, sans doute à Antioche-sur-l’Oronte. Cette ville était une étape importante sur la route de la soie. Cette communauté d’exilés qui a dû quitter la Judée après la destruction du Temple en 70, rêve sans doute d’un retour possible ; d’une paix retrouvée, d’un retour d’exil. Car c’est bien un peuple en exil qui écrit tous ces récits de nativité. Rien d’étonnant alors que le premier grand exil qui marqua la conscience collective du peuple d’Israël, l’exil à Babylone, imprègne ces récits de naissance, écrits après coup, après la mort de Jésus, après la destruction du Temple, après le départ des Judéens pour des contrées lointaines comme la Syrie. Dans cette ville étape pour les grandes caravanes commerciales, on se souvient que le salut était venu de Perse, contre toute attente. De là où, d’habitude, venaient les grands envahisseurs, Cyrus le grand était venu en sauveur. 
                Cyrus le Grand, l’empereur perse dont les Hébreux avaient fait, dans leur histoire nationale, le messie de Yahvé (l’oint de Dieu), avait conquis Babylone, et il avait bien traité les exilés et leur avait permis de rentrer à Jérusalem pour reconstruire leur Temple restituant toutes les richesses dont Israël avait été spolié par Nabuchodonosor II, comme le raconte le livre d’Esdras dès ses premiers chapitres. Cyrus le Grand était donc un roi juste, non-Juif, certes, mais un prince de paix comme l’espéraient les prophètes bibliques
                Était-ce la religion de ce grand roi qui donna l’idée aux rédacteurs de l’Évangile de Matthieu de cette visite des mages ?
                Ces mages sont des savants astrologues, comme les prêtres du zoroastrisme, la religion de l’empire perse qui avait comme prophète Zarathustra et qui prônait une égalité pour tous, hommes et femmes, petits et grands. Une religion qui, elle aussi, parlait d’amour du prochain et qui, elle aussi, était monothéiste.
                Alors, que ces mages viennent trouver l’enfant Jésus est l’expression d’un rêve d’un nouveau Messie à la manière de Cyrus le Grand, un pourvoyeur de paix, de justice et d’amour du prochain. Ces mages ont le privilège d’être avertis en songe des desseins de Dieu ; ils sont, eux aussi, inspirés par le même Dieu que celui des Hébreux. Pour les exilés de la diaspora juive, la foi n’a plus de frontière, elle n’a plus de territoire. Pour eux, la terre sainte c’est leur foi, celle qu’ils partagent avec toutes les femmes et tous les hommes qui croient qu’un avenir meilleur est possible.
                Le récit de naissance de l’Évangile de Matthieu est très tardif, il s’ajoute à une tradition de textes évangéliques qui sont plus anciens. Au moment où l’on cherche à donner une origine miraculeuse et prophétique à Jésus, savait-on qu’autour de Jérusalem, un homme surnommé Bar Korba, Fils de l’étoile menait une révolte contre les romains pour reprendre Jérusalem ?  Cette résistance redonnait peut-être espoir à ceux qui avaient imaginé qu’une étoile serait signe de salut.
Et nous à quoi rêvons-nous en cette fin 2022 ?
                Quel Évangile pourrait raconter nos rêves ? Quelle langue onirique un prophète d’aujourd’hui pourrait bien pour écrire notre Évangile, notre récit de nativité d’un salut pour ce monde ?
                Tant d’hommes, de femmes et d’enfants, aujourd’hui encore, sont en exil pour fuir un pays en guerre et le massacre des innocents. Tant de femmes aujourd’hui encore, comme Rachel au temps anciens, pleurent leurs enfants qui ne sont plus. Tant d’êtres humains sont aujourd’hui encore à la merci de puissances qui les dépassent et écrasent leur vie.
Comment ne pas se sentir proches de ceux qui, il y a plus de deux mille ans ont écrit ces récits. Alors que les grandes puissances de notre temps se tiennent en respect sans savoir qui fera le premier faux pas qui entraînera toutes les autres dans un déferlement de violence, nous attendons un salut. Un salut contre la peur, un salut pour les pays dévastés par la guerre, un salut contre les tyrannies qui n’en finissent pas de persécuter les femmes, les opposants politiques ou les minorités ethniques.
                Exilés en nous-mêmes, sans pouvoir nous sentir installés dans la vie que nous menons, nous faisons l’expérience d’une histoire précaire, où les échanges internationaux apportent le meilleur dans la solidarité, et le pire dans la contagion du mal.
                Alors contre la peur, contre le fatalisme, contre les réactions de fermeture et de haine, il nous faut un rêve de salut. Pas un rêve naïf qui nous berce d’illusions, mais un rêve qui nous mette en route pour construire pas à pas, le royaume de Dieu sur cette terre. Alors nous serons comme ces mages venus d’orient avec leur idéal d’amour du prochain. Nous apporterons à nos contemporains, chacun à notre manière : l’or du pouvoir juste, l’encens de la foi en l’homme et en Dieu, la myrrhe du soin de l’autre.
                L’étoile qui a guidé ces mages éclaire nos pas; l’Évangile de Matthieu nous la présente comme une quête un espoir, toujours devant nous et nous guidant pour choisir la vie et la bénédiction. Plus qu’un enfant, c’est une prophétie qui naît à Noël : « Le peuple qui marche dans les ténèbres a vu une grande lumière ; sur ceux qui habitent le pays de l'ombre de mort une lumière a brillé ».
                Que cette lumière nous guide.    
AMEN.

Mais qu’est devenue l’étoile ? Conte : Le gardien et l’Étoile

 
Mais qu’est-ce qu’il est donc advenu de l’Étoile de Noël ?
Quand elle a fini de guider les mages, qu’a-t-elle bien pu devenir ?
Ça ne s’escamote pas comme ça un astre !
En fait, le gardien de la voûte étoilée était bien perplexe quand il a fallu ranger l’Étoile de Noël. L’image était reparti chez eux, Bethléem n’allait pas recevoir de visite de sitôt. Or comme tout doit être rangé dans un ordre impeccable sur le parvis céleste, notre préposé au rangement, habitué au coup de balai en queue de comète, s’imposa de trouver une place pour caser l’astre devenu inutile.
Sa première idée fut d’en faire une étoile filante.  D’abord, il trouve l’idée géniale. Parce que devenir une étoile filante, pour une étoile, est un très bel enterrement. Mais bon, ça reste un enterrement, pouvait-on condamner à mourir, déjà, après à peine quelques nuits d’existence, cette étoile dont tous les âges allaient sans doute se souvenir pour l’éternité ? Non !
Qu’on la remise dans un coin de ciel, oui, mais la mort, non ! Car chacun sait qu’une étoile filante n’est qu’un souvenir d’étoiles vivante.

Alors que faire de l’étoile de Noël ? Notre concierge fit le tour des constellations, pour voir si en ce serrant un peu, il ne serait pas possible de faire une petite place à l’Étoile au chômage.
Elle n’était pas très encombrante, son importance venait plus de l’usage qui en avait été fait que de sa taille. C’est d’ailleurs souvent comme ça, ce ne sont pas les plus imposants les plus utiles au monde, mais souvent les serviteurs discret.

Approchées, ces dames les constellations, se récrièrent.
Les Pléiades firent une scène.
Elles ! les joyaux du ciel, était comptées une fois pour toute ! Alors, ajouter une petite nouvelle à leur nombre parfait : pas question !
Quelle idée de bouleverser leur délicate harmonie !
Où l’orgueil va-t-il se nicher, quand même, je vous le demande !

Imaginez alors  la réaction des autres astres :
Orion le chasseur, la Grande Ourse, et le Taureau, employèrent des mots fort rudes et même fort impolis et il fallu leur laisser la paix bien vite.
Vous comprenez, ces stars-là se savent observées, contemplées par de grosses lunettes. Ça les rend nerveuses, inquiètes de leur image et pour le coup de méchante humeur. Et puis, comme beaucoup de mortel, les constellations trouvent grande satisfaction à ne jamais changer.

Notre concierge se rabattit alors sur l’allumeur de réverbères des avenues du firmament.
Il faut avouer que ce n’est pas une sinécure que d’allumer tous les soirs toutes ses lampes ! Le préposé à ce travail est très méticuleux, il faut bien le reconnaître. Mais n’allez pas essayer d’en rajouter une, comme ça, l’air de rien, parce qu’alors vous auriez une bonne grève sur le tas !
Notre gardien essaya de le prendre par les sentiments. Mais pas moyen de le convaincre. Il n’en allumerait pas une de plus. L’autre Était bien embarrassé. Il tente quand même le coup et profite d’un moment sans surveillance pour jeter l’Étoile de Noël sur le tas immense qu’on appelle la Voie lactée. Une de plus ou de moins… Après tout… Qu’est-ce qu’il n’avait pas fait là ! Il fallu vite la reprendre et s’enfuir sous les cris du porte-lumière.

Mais alors, comment faire ?
Pouvait-il remiser L’Étoile indésirables dans un coin de grenier, avec les vieilles lunes et les comètes qu’on sort une fois tous les 100 ans pour leur refaire une jeunesse ? Non.
Mais alors où ?
Une étoile hors-série on n’en fait pas ce qu’on veut !

Le concierge se souvenait de la venue inopinée de cette étoile et comment elle ne tenait pas en place ne respectant aucune trajectoire habituelle, remettant en cause les règles de la gravitation universelle ; suivant son chemin à elle, s’arrêtant où et quand elle voulait. N’avait-t-elle pas stationné au-dessus d’un village de Judée apparemment insignifiant ? La consigne fut, semble-t-il, de la laisser faire à sa guise parce qu’elle participait à un événement prodigieux qui allait bouleverser la terre et ses habitants. Notre concierge ne savait pas vraiment de quoi il s’agissait, la terre ce n’était pas son rayon. Lui il s’occupait plutôt du ciel. Mais quand même, cette pensée lui donna une idée qu’il qualifia lui-même d’élégante, tant elle était ingénieuse.

L’Étoile avait à voir avec la terre ! C’était donc aux terriens de la caser quelque part.
Il rentra dans sa loge et il se mit à casser l’Étoile en une multitude de morceaux de lumière.
Pour morceler de la lumière il faut un certain savoir-faire.
Notre concierge sortit, le tablier plein de ses morceaux de lumière, et comme le semeur de la Bible, il se mit à semer à pleine main sur la terre, cette semence d’un genre nouveau. Il en jetait ! Il en jetait !
Une étoile, penser donc, ce n’est pas comme quelques miettes !
Même si ça paraît bien petit, vu de loin.

Les morceaux tombaient partout, mais… Pas N’importe où…
L’Étoile de Noël connaissait la sagesse selon laquelle il faut savoir mettre dans ses petites actions, dans ses petits gestes, dans ses petites paroles les mêmes nobles et  grands sentiments que l’on met d’ordinaire dans les grands coups d’éclat.
Chacun de ces morceaux de lumière, avec intelligence, alla se placer en un endroit où il pourrait continuer quelque chose de son grand rôle de Noël.

Dans ces grandes semailles, les uns vont alors se loger dans les chambres des malades où on a besoin d’une petite veilleuse contre la peur, d’autres morceaux vont  rejoindre celles et ceux  qui dormaient sur les trottoirs, là où il est besoin de chaleur et de réconfort contre le désespoir. D’autres vont se glisser dans les maisons éteintes, là où il est besoin de rallumer la flamme de l’amour.
D’autres vont jusqu’à entrer dans… Dans un temple… À Paris… Mais oui, regardez ! Dans le psautier ! Dans l’enveloppe !

Alors, cette nuit, en cette nuit de Noël étoilée, que chacun reçoive une part de cette liberté infinie de l’Étoile de Noël, cette étole qui allait et venait où elle voulait pour accomplir une promesse ancienne et illuminer nos cœurs : une promesse qui résonne encore et qui dit :  « Va ton chemin, ma grâce te suffit. »

Cantique : Louange et Prière n°90 « Brillante étoile du matin », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Offrande
Musique : Pastorale de J.S. Bach

Prière d’intercession de Noël

Notre Père
 
Bénédiction
Joyeux Noël !

Cantique de Noël : Louange et Prièrs n°112, « O nuit bienveillante », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Paroles des chants du samedi 24 décembre 2022

Cantique : Louange et Prière n°101 « O Peuple fidèle », strophes 1 à 3

1 - O peuple fidèle,
Jésus vous appelle.
Venez, triomphants, joyeux,
Venez en ces lieux !
O peuple fidèle,
Venez voir le roi des cieux.
Que votre amour l'implore,
Que votre foi l'adore
Et qu'elle chante encore
Ce don précieux !

2 - Quoi ! dans l'humble étable,
Froide et misérable,
Des bergers le grand amour
Lui forme une cour !
Dans cette humble étable
Accourez à votre tour.

Que votre amour l'implore,
Que votre foi l'adore
Et qu'elle chante encore
Sa gloire en ce jour !

3 - C'est le Roi des anges,
Captif dans les langes,
Splendeur pure et sans déclin
Du Père divin.
C'est le Roi des anges,
Voilé sous un corps humain.
Que votre amour l'implore,
Que votre foi l'adore
Et qu'elle chante encore
Sa gloire en ce jour !

Cantique : Louange et Prière n° 103 « D'un arbre séculaire », Strophes 1 à 3

Strophe 1
D'un arbre séculaire,
Du vieux tronc d'Isaï,
Durant l'hiver austère,
Un frais rameau jaillit.
Et sur le sol durci,
Dans la nuit calme et claire,
Une rose a fleuri.

Strophe 2

Par la bouche fervente
Du pieux serviteur,
Dieu, de sa voix clémente,
Promettait un sauveur.
Il vient, suprême honneur,
Chez une humble servante
Toute à son pur bonheur.

Strophe 3
Il vient sans apparence ;
Des pauvres il est roi ;
Il connaît leur souffrance,
Les guérit par la foi.
La mort n'a plus d'effroi :
Il me rend l'espérance,
En se donnant pour moi.

Cantique : Louange et Prière n° 108 : « Émerveillons-nous ensemble », strophes 1 à 3

Strophe 1
Emerveillons-nous ensemble
D’être aimé ainsi par Dieu !
Dans ce nouveau-né qui tremble
S’accomplit tout notre voeu.
Il est sans voix, lui, le Verbe,
Sans couronne, lui, le Roi,
Dans l’oubli, lui, le superbe,
Dans la nuit, quand seul il voit.
Il dort en sa couche d’herbe
Sous les fentes du vieux toit.

Strophe 2

Lui qui vient d’auprès des anges,
Voyez comme il est traité !
On l’enveloppe de langes
Malgré sa divinité.
Il gît en cette indigence
Et n’en sait pas la raison.

Quand, au paradis immense,
Il avait tout à foison
Et que planait sa puissance
Jusqu’au dernier horizon.


Strophe 3
Lui qui donne au ciel sa forme
Et, des astres, qui prend soin,
Dans la crèche il faut qu’il dorme
Parmi la paille et le foin.
Les séraphins de lumière
Devant lui plient le genou
Et voici qu’on le révère
Près des bêtes au licou,
Dans cette pauvre chaumière
Dont la porte est sans verrou.

Cantique : Louange et Prière n°90 « Brillante étoile du matin », strophes 1 à 3

Strophe 1
Brillante étoile du matin,
Que fait lever l'amour divin,
Pure et sainte lumière !
Répands dans nos cœurs ta clarté,
Viens dissiper l'obscurité
Qui règne sur la terre.

    Refrain
    Seigneur ! Sauveur !
    Fils du Père,
   Ta lumière Salutaire
   Nous conduit et nous éclaire.

Strophe 2
C'est toi, Jésus, qui m'as cherché
Dans les ténèbres du péché,
Quand j'étais dans l'abîme ;
Tu vis mes chaînes, mon malheur :
Tu devins mon libérateur,
Par un amour sublime.

   Refrain   
   Seigneur ! Sauveur !
   Fils du Père,
   Ta lumière Salutaire
    Nous conduit et nous éclaire.

Strophe 3

Quittant la suprême grandeur,
Tu parus comme un serviteur,
Pauvre et dans la souffrance ;
Tu fus blessé pour nos forfaits,
Et ta mort m'a rendu la paix,
La joie et l'espérance.

    Refrain
    Seigneur ! Sauveur !
    Fils du Père,
    Ta lumière Salutaire
    Nous conduit et nous éclaire.

Cantique : Louange et Prière n° 112 « O nuit bienveillante », Strophes 1 à 3

Strophe 1
Ô nuit bienveillante,
Ô nuit rassurante,
Douce nuit du premier Noël!
Jésus, ô mystère,
Naît sur cette terre;
Chantons, chantons à l’Éternel !

Strophe 2

Ô nuit bienveillante,
Ô nuit rassurante,
Douce nuit du premier Noël!
Jésus nous délivre,
Jésus nous fait vivre;
Chantons, chantons à l’Éternel!

Strophe 3
Ô nuit bienveillante,
Ô nuit rassurante,
Douce nuit du premier Noël!
Qu’au saint Roi des anges
Montent nos louanges;
Chantons, chantons à l’Éternel !


Cantique : Louange et Prière n° 110 : « Dans la nuit qui penche », strophes 1 à 3

Strophe 1
Dans le nuit qui penche
Vers le clair matin,
Glisse une aile blanche
Sur le ciel lointain.
Le monde repose
Ignorant encor
Qu'en l'étable close
Est né son trésor.

Strophe 2
Oh ! Chantez, beaux anges,
Divins messagers,
Et que vos louanges
Disent aux bergers :
Un Dieu vient de naître !
Que chacun de vous
Pour le reconnaître
L'adore à genoux.

Strophe 3 
Jusqu'au soir des âges,
Les humbles viendront,
Sur toi qui soulages,
Incliner leur front.
Jésus, que je reste
L'un de ces petits
A ta loi céleste
Seule assujettis.

Lecture de la Bible

Evangile de Matthieu, chapitre 1, versets 18 à 23

La naissance de Jésus

18 Voici comment arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph ; avant leur union, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit saint.
19 Joseph, son mari, qui était juste et qui ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la répudier en secret.
20 Comme il y pensait, l'ange du Seigneur lui apparut en rêve et dit : Joseph, fils de David, n'aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient de l'Esprit saint ;
21 elle mettra au monde un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.
22 Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par l'entremise du prophète :
23 La vierge sera enceinte ; elle mettra au monde un fils et on l'appellera du nom d'Emmanuel, ce qui se traduit : Dieu avec nous.

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