L'Evangile converti

Marc 7:24-30

Culte du 26 février 2023
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

26 février 2023
367ème jour de la guerre en Ukraine
Profession de foi de Jean-Marc C.

« L'Evangile converti »

Culte présidé par la Pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Avec Aurélien Peter, organiste suppléant, à l'orgue

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Orgue
 
Annonce de la grâce :
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus le ressuscité .

Accueil :

Chant spontané :
 
Louange : Psaume 100
Psaume de reconnaissance.

Lance une joyeuse clameur vers l'Éternel,
Terre entière !
Servez l'Éternel avec joie,
Venez avec des acclamations en sa présence !
Reconnaissez que l'Éternel est Dieu !
C'est lui qui nous a faits, et nous sommes à lui :
Son peuple et le troupeau de son pâturage.
Entrez dans ses portes avec reconnaissance,
Dans ses parvis avec la louange !
Célébrez-le, bénissez son nom !
Car l'Éternel est bon ; sa bienveillance dure toujours,
Et sa fidélité de génération en génération.

Chantons notre louange.
Psaume chanté : Psaume 138, 1, 2, 3

Volonté de Dieu
Jésus dit à ceux qui avaient mis leur confiance en lui : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. (Jean 8, 31-32)
Que cette recherche de la vérité anime notre foi.

Chant spontané debout :

Repentance

« Dieu qui nous aime par l'Evangile nous comprenons que personne n'est exclu de ton Amour et que ton Esprit-Saint ne nous laisse jamais seuls : Il nous donne d'être en communion avec Toi. Alors, humblement, nous Te disons : Toi, le Christ, Tu vois qui je suis, j'ai besoin de ne rien Te cacher de mon cœur, Tu m'accueilles avec mes peines et mes inquiétudes, Tu comprends tout de moi. Jésus,  à chacun Tu offres le message de joie et d'espérance. Si démunis soyons-nous, donne-nous de mettre la Paix là où il y a des oppositions et de rendre perceptible par notre vie un reflet de la compassion de Dieu. Oui, donne-nous d'aimer et de le dire par notre vie. Amen. »

Chant spontané :

Annonce de la grâce
Jésus annonce : « Celui qui me suit ne marchera jamais dans les ténèbres. » (Jean 8, 12.)  Que cette lumière illumine nos vies.
 
Chant spontané :

Accueil dans la communauté protestante
Accueil de Jean-Marc dans la communauté Protestante.
 
Confession de foi

Je crois en Dieu
Père créateur du monde visible et invisible
Il est l’au-delà de tout, le tout Autre et le tout Proche
Il est la vie qui demeure et advient,  au delà de toutes les morts que nous connaitrons
Il est le souffle de la vie, la puissance de l’amour
Il est la vérité ultime, qu’aucun esprit humain ne peut concevoir, que nous contemplerons au dernier jour dans le face à face avec l’Invisible
Aucun dogme, aucune parole ne peut dire la vérité de Dieu
Rien de fini ne peut dire l’infini
Il est présent dès lors sa parole est partagée, qu’elle nourrit en vérité nos actes et nos pensées
Il n’est pas un magicien et nous ne sommes pas ses marionnettes
Il ne se manifeste pas dans la force ou la gloire, mais dans l’humilité et le partage
Il n’abolit pas le mal, il n’efface pas la souffrance mais les  traverse avec nous
Dieu n’est pas un marchand qui daigne octroyer sa bienveillance à l’aune des prières qu’on lui adresse, des sacrifices qu’on lui dédit
Il est présent au 1er instant, pour chacun, en plénitude, et sans conditions
C’est ainsi qu’il anime nos vies et colore nos existences
Aux noces de la vie et aux promesses du bonheur chacun est  invité

Je crois en Jésus :
En lui l’Esprit de Dieu prend corps
Il est le Verbe de Dieu fait chair
Sa parole fonde et éclaire notre conscience
Il est le fils de Dieu, c’est-à-dire au plus proche, et dans l’intimité de sa présence
Il nous précède et nous entraine à sa suite
Il annonce le divin en chaque homme, même dans sa pauvreté de cœur et d’esprit
A ceci tous reconnaitront que nous sommes ses disciples si nous avons de l’amour les uns pour les autres
Il a connu toutes les noirceurs de l’humanité et en a traversé toutes les turpitudes
Relevé de la mort il a bouleversé et transformé ceux et celles qui l’ont côtoyé,
Sa Résurrection est le mouvement de la mort vers la vie, des ténèbres et des ombres de nos jours ou  de nos personnes vers la lumière
Il a écouté, consolé, pardonné, enseigné
Il promet à chacun cette vie en plénitude et en abondance
De nos fautes et nos errements il nous pardonne
De nos chutes  il nous relève sans cesse dans une confiance aimante et toujours renouvelée
Il est vraiment le chemin la vérité et la vie :
Dans les blessures et les brûlures de l existence il est en chemin à nos côtés
Comme les disciples d’Emmaus nous ne le reconnaissons pas toujours
Il est la vérité tant désirée et recherchée , vérité toujours en approche
Il est la vie car sa parole nous habite et nous conduit  et nous élève  au meilleur de notre humanité
Il est mon ami et  mon maître,  mon compagnon et mon frère

Je crois en L’Esprit Saint :
L’esprit de Dieu en nous nous rend libres
En lui nous connaitrons Dieu, et la vérité de cette relation nous rendra libres
Il est la paix qui libère de toutes nos peurs, la miséricorde qui efface nos fautes
Il dépose en nous un don unique, celui d’être porteur de sa vie
Il nous rejoint dans le silence du cœur et vient habiter les profondeurs de notre être
Il nous exhorte à l’intelligence de la foi, en sollicitant le meilleur du cœur et de la raison
En lui nous sommes pleinement libres de nos choix, de nos errances et de nos fulgurances
Cette liberté nous oblige à une recherche honnête et constante de ce qui juste, vrai et bon
Je crois à la vie éternelle, non pas dans un au-delà idéalisé, mais dans un aujourd’hui de Dieu, transfiguré et sans fin

Je crois en l’église, peuple des humbles chercheurs de Dieu,
Dans la nuit des temps ils nous précèdent et aujourd’hui ils sont nos frères dans la foi et nos frères en humanité
De cette fragile communauté humaine nous partageons les limites et les faiblesses, mais aussi, en Jésus le Christ à nos côtés toutes les promesses et toutes les espérances
« Célébrez Dieu, car il est bon et sa fidélité dure pour toujours. »
Amen

Chant Spontané : Grand Dieu nous te bénissons
 
Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ».

Lecture du passage de la Bible Marc 7, 24-30
 
Jésus partit de là et s'en alla dans le territoire de Tyr. Il entra dans une maison ; il voulait que personne ne le sache, mais il ne put rester caché. Car une femme, dont la fille avait un esprit impur, entendit parler de lui et vint se jeter à ses pieds.
Cette femme était grecque, d'origine syro-phénicienne. Elle lui demandait de chasser le démon de sa fille. Jésus lui dit : Laisse d'abord les enfants se rassasier, car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. Oui, Seigneur, lui répondit-elle, mais les petits chiens sous la table mangent les miettes des enfants. Alors il lui dit : A cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille. Et quand elle rentra dans sa maison, elle trouva que l'enfant était étendue sur le lit, et que le démon était sorti.

Cantique : 204, 1, 2
 
Prière d'illumination :

« Toi, le Christ, Tu offres un trésor d’Évangile, Tu déposes en nous un Don unique, celui d’être porteurs de Ta vie. Mais, pour qu’il soit évident que le Rayonnement vient de Toi et non pas de nous, Tu as déposé ce Don irremplaçable dans des vases d’argile, dans des cœurs de pauvres, Tu viens prendre place dans la fragilité de nos êtres, là et non pas ailleurs. Alors, sans que nous sachions comment, Tu fais de nous, si démunis et vulnérables, le Rayonnement de Ta Présence parmi les humains. Amen. »
(Frère Roger de Taizé)
 
Orgue

Prédication : L'Évangile converti

                Convertir une valeur en une autre, ou se laisser convertir d’une manière de croire ancienne à une nouvelle, apparaît toujours comme la marque d’un changement difficile et qui demande la transformation totale de tout ce qui existait dans le passé en chose nouvelle. La conversion apparaît comme la flèche d’un vecteur, orientée une fois pour toutes dans le sens du passé vers l’avenir de telle sorte qu’il soit impossible de la réorienter différemment.
Les récits des Évangiles, eux-mêmes, quand on les connaît un peu, résonnent dans nos mémoires, comme s’ils étaient les récits menés à leur aboutissement sans retour possible sur le passé qui les a suscités.
                Pourtant la conversion implique, bien au contraire, de ne pas oublier la valeur première qui a été convertie en valeur nouvelle. Et le passé,  même converti en nouveauté,  reste le socle sur lequel la construction se poursuit.
Ainsi, la conversion n’implique pas l’oubli du passé, mais sa ré-interprétation. Et il arrive bien souvent qu’on se révèle protestant alors que tous les éléments étaient déjà bien en place pour l’être. Peut-on alors parler de conversion ?
Ne doit-on pas plutôt parler de cheminement ?
 

Il semble qu’il y ait des moments qui jouent le rôle de charnières dans nos vies, comme les articulations d’un récit, et qu’il faille assumer ces charnières pour pouvoir avancer dans une histoire nouvelle. Les récits évangéliques font eux aussi ce travail de ré-interprétation pour dire à nouveaux frais la foi qui anime les communautés qui les écrivent ; ainsi, qu’on lise l’Évangile de Matthieu, celui de Luc ou celui de Marc, les enjeux de création de récits autour de Jésus ne sont pas les mêmes parce que les membres de la communauté qui s’identifiera à ces récits pour faire communauté n’ont pas tous le même passé. Les charnières ne doivent donc pas être les mêmes. Dans l’Évangile de Marc, le récit de la rencontre avec la Syro-Phénicienne, joue ce rôle de charnière en faisant passer Jésus du rôle de berger d’Israël au rôle de prophète des nations païennes.
                La controverse commence avant la rencontre entre les Pharisiens et Jésus sur la question de ce qui est pur et ce qui est impur.
Les disciples de Jésus ne s’adonnent pas aux ablutions rituelles et les observants de la loi lui en font le reproche. Puis Jésus va plus loin en expliquant que : «  ce n’est pas ce qui entre dans l’être humain qui le souille, mais ce qui sort de lui ». Ainsi, c’est la parole qui sort de l’être humain qui le souille, c’est l’intention d’un geste, c’est la sincérité d’un don, bref, c’est ce qui le met en relation volontaire avec les autres qui le souille ou non. À première vue, aucun rapport ne peut être fait avec l’histoire de la Syro-Phénicienne dont la fille est malade.
Pourtant, c’est en s’éloignant des Pharisiens que Jésus va se trouver changé, pris à sa propre compréhension du pur et de l’impur, comme s’il n’avait pas compris lui-même la portée de son enseignement. La rencontre et les arguments échangés avec la Syro-Phénicienne semblent s’articuler à la controverse avec les Pharisiens comme des travaux pratiques pour Jésus.
Il va devoir se convertir autant que ses propos le disent et cela ne semble pas si facile.
Alors qu’il est caché dans une maison du territoire de Tyr, dans l’actuel Sud-Liban, donc en territoire non-juif, Jésus est interpelé par une femme.
Elle nous est décrite par des traits qui nous apparaissent comme des détails mais qui n’en sont certainement pas : elle est grecque, en effet, le territoire de Tyr était le dernier territoire appartenant encore aux Séleucides avant que l’Empire Romain ne fasse main basse sur lui. Cette femme adore sans doute des dieux grecs. Mais on dit aussi qu’elle est d’origine syro-phénicienne. C’est l’empereur romain Septime Sévère qui donnera officiellement à cette partie du Liban phénicien le nom de Syro-Phénicie en 193 après Jésus-Christ. Mais sans doute sous l’empereur Hadrien appelait-on déjà cette région ainsi pour la distinguer d’autres régions occupées par les Phéniciens.
                Cette femme est la mère d’une fille dont l’esprit est impur et elle est assez désespérée pour se jeter aux pieds de Jésus, lui le Juif, qui a priori n’a pas grand chose à lui offrir.

                En venant le débusquer dans sa maison, la femme syro-phénicienne le révèle comme prophète portant la parole hors du peuple juif. Pour nous le faire comprendre, les écrivains de l’Évangile de Marc reprennent un motif très connu de la culture judéo-chrétienne d’alors : la visite du prophète Élie chez la veuve de Sarepta, au nord de Tyr en Syro-Phénicie. Lui aussi se cachait parce qu’il avait annoncé une canicule terrible au roi Achab et donc une sècheresse mortelle. Devenu prophète de malheur, il doit se cacher et c’est chez une Syro-Phénicienne qu’il trouve refuge et qu’il sauve le fils de celle-ci en l’étendant sur un lit avant de s’y étendre lui aussi pour lui redonner un souffle de vie.

                L’Évangile de Marc, en convertissant Jésus en prophète Élie vient de le rendre proche de toutes les femmes, de tous les hommes et de tous les enfants à qui s’adresse cet Évangile et qui en feront leur récit communautaire, qu’il soient Juifs ou Grecs, ou d’origine Syro-Phénicienne.
À condition, bien sûr, qu’ils puissent s’identifier aux petits chiens qui mangent sous la table.

                Ces petits chiens, je vous l’avoue, m’ont plongée dans la plus grande perplexité. À première vue, c’est une insulte, et Jésus apparaît comme un gros goujat par la comparaison  qu’il fait de ces animaux avec cette femme qui est déjà très abattue. Mais elle-même reprend l’allusion aux petits chiens et ne semble pas se défendre d’une insulte, mais plutôt entrer dans un dialogue crypté avec Jésus. Et une connivence entre eux s’installe alors.
Qui sont ces petits chiens ?
Il n’est pas si fréquent d’en croiser dans les récits bibliques.

Un animal impur ? Il n’est pas dans la liste des animaux impurs du livre du Lévitique. Un animal familier ? Tout dépend de qui et pourquoi.
 

L’archéologie nous apprend que sur certaines pièces de monnaie de la Syro-Phénicie antique, on voit un chien ayant trouvé un gros coquillage sur un rivage.
Ce chien, c’est le chien d’Héraclès, le dieu local de la ville de Tyr en version grecque. En version phénicienne, c’est le dieu Melquart, dieu de la cité de Tyr. La mythologie phénicienne raconte qu’alors que le dieu Melquart (ou Héraclès)  se promenait avec sa courtisane Tyros, sur le rivage méditerranéen de la Phénicie, le chien de celle-ci trouva un coquillage, un murex, et mordit dans le mollusque. Sa gueule se colora alors d’un rose violacé et la courtisane demanda au dieu de lui faire teindre un vêtement de cette couleur extraordinaire qu’on nomme aujourd’hui le rose Tyrien.
                Et voilà une piste fort intéressante pour le lecteur de la Bible qui voudrait bien que Jésus ne fût pas un goujat, mais un homme cultivé !
Il ne s’agit peut-être pas d’une insulte et le dialogue entre la mère et le prophète semble un peu décrypté. Jésus apparente cette population phénicienne au chien d’Héraclès fondateur de son commerce de pourpre.

                Mais malheureusement, dans le mythe, la courtisane et son chien compliquent un peu les choses :
D’abord parce que le chien dans l’antiquité n’est ni pur ni impur, il est de ces êtres intermédiaires que les maîtres possèdent, au même titre que les esclaves ou les prostituées.
D ‘autre part, certains rites païens de cette région laissent penser qu’il y avait des chiens employés dans les sanctuaires où l’on s’adonnait à la prostitution sacrée.
Ce serait alors la petite, celle qui a un esprit impur qui serait concernée comme « petit chien », réduite à servir un rite ou un maître qui l’asservit…

                La scène devient alors terrible et la condition de cette petite étendue sur le lit, libérée de ce « démon » qui est sorti d’elle, a de quoi nous faire frémir.
« Et quand elle rentra dans sa maison, elle trouva que l'enfant était étendue sur le lit, et que le démon était sorti ». De quel démon s’agissait-il ?
                « Ce n’est pas ce qui entre dans le corps qui est impur mais ce qui en sort » disait Jésus aux Pharisiens avant de rencontrer cette Syro-Phénicienne. N’avons-nous pas une illustration de ce qu’il affirme ici comme une conversion profonde de la compréhension d’une loi pour l’être humain et non d’une loi qui condamne l’être humain déjà soumis au mal ?
Cette mère et cette enfant n’ont-elles pas part au pain du ciel qui jadis avait déjà sauvé le peuple juif ?
Quand les enfants de Dieu ont eu la part qui leur revenait, n’a-t-on pas laissé quelque reste pour ceux qui cherchent un dieu qui les libère et non qui les asservit ?
La parole de foi qui sort d’elle n’est-elle pas pure ?
                On ne sait quelle interprétation donner à cet épisode sinon qu’une détresse immense pousse cette femme à chercher secours auprès de Jésus et que celui-ci ne pourra défendre plus longtemps sa fonction de berger d’Israël venu exclusivement pour ramener les brebis perdues d’Israël vers leur Père.
Après cet épisode, dans l’Évangile de Marc, Jésus opérera d’autres actes de révélation du salut de Dieu pour toutes et tous. Et la conversion opérée dans sa compréhension du pur et de l’impur sera comme un saut dans une nouvelle religion, une nouvelle foi, celle de la Voie, celle de Jésus.

Une nouvelle voie sans retour possible aux compréhensions passées, mais qui n’était possible que grâce aux motifs du passé. En effet, si Jésus n’avait pas eu devant lui, dans son histoire le prophète Élie, peut-être cette conversion n’aurait-elle pas pu avoir lieu.
Si l’imagerie de la religion des Phéniciens n’avait pas inspiré les auteurs de l’Évangile de Marc, peut-être n’auraient ils pas pu dire à demi-mot, dans un dialogue empreint de gravité et de respect mutuel, la rencontre de Jésus avec une prostituée asservie et voulant autre chose pour sa fille.

 Le jeu des symboles ici, se convertissant de la mythologie à la réalité indicible a permis aux auteurs de dire une violence impossible à décrire et en même temps, ce jeu leur permet de révéler la foi de Jésus, elle aussi en mouvement, se convertissant à l’amour de Dieu au fil des rencontres humaines.

                 D’ailleurs, la tradition judéo-chrétienne qui perdurera jusqu’au Vème siècle verra dans ce symbole des petits chiens, une allusion directe à la prostituée Justa et sa fille Bérénice, associées toutes deux à des récits de folklore caniculaires, comme on les appelle, et qui ont un lien avec les légendes entourant les grandes sècheresses. Le dieu de Tyr n’est-il pas le Baal local, capable de faire tomber la pluie ?
De conversion en conversion, nous en arrivons à la nôtre, à celle qui nous mène sur des chemins de compréhension toujours nouveaux et qui nous ouvre à la complexité des récits pour mieux nous faire sentir la complexité des situations humaines. On pourrait demander : quel lien existe-t-il entre cette femme, sa fille et nous aujourd’hui ? Peut-être aucun, si l’on n’est pas pris de compassion en lisant comment cette femme se jette au pied du sauveur.
                Mais peut-être ce récit de guérison de la dignité d’une femme et de sa fille présente-t-il plus qu’un caractère émouvant ; peut-être nous rappelle-t-il que, si l’impureté est ce qui sort de nous, c’est aussi le regard que nous portons sur les autres qui peut-être impur.

 Tant que notre regard ne voit l’autre que dans son asservissement à ce qui le divise, peut-être ne le considérons-nous pas selon la dignité qu’il a aux yeux de Dieu.
Peut-être aussi nous rappelle-t-il que la rencontre avec l’autre nous converti toujours.
 

                Aujourd’hui, un frère est venu nous dire sa foi et la partager avec toute notre communauté, et cette conversion est fondée sur sa vie passée et tout ce que ceux qui l’entourent lui ont apporté. Mais il fallait faire ce saut dans un avenir où la cohérence entre la recherche de vérité et la foi vécue s’affirme,  pour qu’il puisse continuer son chemin. Que ce chemin soit éclairé par la sincérité de sa recherche et la nôtre !
Et que jamais nous ne coupions les fils qui tissent, entre passé et avenir, la conversion du cœur et la foi vécue.
À présent le croyant d’hier et le croyant d’aujourd’hui ont fixé la charnière qui unit leurs récits de vie dans cette communauté : à nous de lui conserver la souplesse nécessaire pour que jamais l’articulation entre les symboles qui peuplent sa foi d’hier et ceux qui peuplent sa foi d’aujourd’hui ne devienne grinçante.

                 En Dieu, notre vie est une et éternelle.                                                

 

                                                                               AMEN.


Orgue : Ouverture des Indes galantes de Rameau

Cantique : Psaume 23, 1, 2, 3

Annonces  et  Collecte

Préface

Un jour au milieu de nous
Il y eut un homme, un homme comme nous qui vécu et mourut;
Un homme qui éprouva la peur, la colère, la  confiance et la joie.
Cet homme est le langage par lequel toi notre Dieu tu as adressé au monde la bonne nouvelle de ton amour inconditionnel.
Cet homme est un signe de ta grâce pour nous aujourd’hui et pour ce don que tu nous fais, nous te disons merci et nous chantons ta gloire.
 
Chant spontané :

Rappel de l’institution

Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze. Pendant le repas, il prit du pain et après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant : « prenez, mangez, ceci est mon corps. »
Ayant aussi pris la coupe et rendu grâce, il la leur donna en disant :
« Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour la multitude, pour le pardon des péchés.
Je vous le dis, désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai nouveau, avec vous dans le royaume de mon Père. »

Prière de communion

Père, au moment où nous partageons ton repas, nous faisons mémoire des paroles et des gestes de Jésus-Christ, de sa mort et de sa résurrection. 
Nous recevons de toi ce repas, nourriture pour ce monde.
Tu nous rassembles et nous invites.
Par ton Esprit, renouvelle notre foi afin que ce pain et ce vin soient les signes de la présence de ton Fils parmi nous.
Fais toutes choses nouvelles dans nos cœurs et dans le monde.
 
Prière d’intercession
 
    Seigneur, nous te prions pour Jean-Marc et sa famille, que ce moment particulier d’accueil accompagne leur vie de tous les jours, Seigneur que ton règne vienne.
   Seigneur, nous te prions pour toutes celles et tous ceux qui vivent dans le fracas de la guerre, et nous pensons particulièrement au premier anniversaire si triste de la guerre en Ukraine. Mais à travers le monde, les guerres sont nombreuses et toujours terribles et les régimes autoritaires sont aussi nombreux et toujours insupportables. Pourtant, tant d’hommes, de femmes, d’enfants supportent de vivre en enfer. Nous te prions pour tous ceux qui veulent la paix, et résiste pour la justice. A défaut de pouvoir les aider directement, que notre prière nous rende attentifs et veilleurs pour la paix et la liberté.
    Seigneur nous te prions pour tous les hommes qui croient. Qu’ils appellent Dieu : Allah, Adonaï ou qu’ils le reconnaissent dans l’eau, les pierres ou le feu. Qu’ils ne confessent aucun Dieu ou qu’ils s’attachent à des préceptes de sagesse. Nous te prions pour que toutes ces formes de foi se rejoignent quand il s’agit de faire reculer la violence. Seigneur, que ton règne vienne.
   Seigneur nous te prions pour tous ceux qui n’osent pas demander d’aide et qui vivent leurs difficultés, seuls, sans voir d’issue à leur problème, aide-nous à rompre l’isolement et à aider là où cela est possible.
   Seigneur, que ton règne vienne.
   Seigneur nous te prions pour tous ceux qui sont victimes de la bêtise, dans leur travail, dans leur famille, où dans tout autre lieu. Aide-les à ne pas céder à la bêtise, et à la tenir pour ce qu’elle est. Aide-nous à ne pas renoncer à la complexité par paresse ou par orgueil et montre-nous le chemin étroit qui cherche la vérité.
Que ton règne vienne.
Pour les malades, les prisonniers, les endeuillés, tous ceux qui attendent un réconfort et le salut que tu promets, dans leur quotidien.
Seigneur, que ton règne vienne.
AMEN

Notre Père
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas entrer dans la tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.

Fraction et élévation :
Le pain que nous rompons est communion pour signifier le corps du Christ.
Le vin que nous partageons est communion en mémoire du sang versé par le Seigneur Jésus le Christ.
 
Communion

Bénédiction finale
Recevons la bénédiction de Dieu :
Le Seigneur qui fait grâce nous bénit et nous garde.
 
Spontané : 308  Confie à Dieu ta route


Sortie. Jeu d’orgue

Paroles des chants du dimanche 26 février 2023

Psaume : Psautier Français n° 138 « Que tout mon cœur soit dans mon chant », strophes 1 à 3

Strophe 1
Que tout mon cœur soit dans mon chant ;
Qu’il soit brûlant de tes louanges.
Je te rends grâce en ta maison ;
Je loue ton nom devant les anges.
Tu es venu pour exalter
La renommée de ta parole.
J’adore ta fidélité
Et ta bonté qui me console.

Strophe 2
Tu me réponds dès que je crie ;
Tu élargis mon espérance.
Même les grands t’écouteront
Et béniront ta providence.


Ton saint amour, ô roi des cieux,
Veille en tous lieux sur toutes choses.
Dans ses projets tu suis des yeux
L’homme orgueilleux : tu en disposes.

Strophe 3
Ta paix, mon Dieu, dure à toujours ;
C’est ton amour qui me délivre.
Quand je suis le plus éprouvé
Ton bras levé me fait revivre.
Et quand je suis au désespoir,
C’est ton pouvoir qui me relève.
Ce qu’il t’a plu de commencer
Sans se lasser ta main l’achève.

Cantique : Louange et Prière n°204 « Seigneur, dirige et sanctifie », Strophes 1 et 2

Écouter l'enregistrement en cliquant ici

Strophe 1
Seigneur, dirige et sanctifie
Toute la vie
De ces enfants.
Que ta lumière
Sur leur carrière
Brille en tout temps !
Que, sous ta garde et sous tes ailes,
Ils soient fidèles,
Forts et constants !

Strophe 2
Soumets leur âme à l’Évangile,
Au joug facile,
Plein de douceur.
Fais-leur entendre
L’appel si tendre
De leur Sauveur.
Que, pour répondre à sa promesse,
Ils aient sans cesse
Le même cœur !

Psaume : Le Psautier Français n°23 « Dieu mon berger me conduit et me garde », Strophes 1 à 3

Strophe 1
Dieu mon berger me conduit et me garde,
J’entends sa voix et vers lui je regarde ;
Il me fait paitre en de verts pâturages,
Au long des eaux sous la paix des ombrages ;
Et pour qu’en moi son amour s’accomplisse,
Il me conduit aux sentiers de justice.

Strophe 2
Quand il faudra marcher dans la nuit sombre,
Quand de la mort je traverserai l’ombre,
Je n’aurai  point de peur en ma détresse
Car tu tiens auprès de moi sans cesse ;
Même au travers de la vallée obscure
C‘est ton bâton mon Dieu qui me rassure.



Strophe 3
Tu viens dresser la table de la fête,
L’huile odorante a parfumé ma tête,
Un vin de joie en ma coupe déborde,
Nul n’ôtera ces biens que tu m’accordes.
Accompagné chaque jour,  d’heure en heure
Dans ta maison je ferai ma demeure.

Paroles des répons du temps de l'Église (avec Cène)

Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1)

Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)

Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)

J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2)

Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles  ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !

Après la confession de foi 
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)

Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Cène
« Pare-toi pour une fête» (L&P n°205, str. 1&2)

Strophe 1
Pare-toi pour une fête
O mon âme tiens-toi prête
Monte plus haut que la terre
Vers la céleste lumière.
Ton Seigneur t'offre une place
Au grand banquet de sa grâce ;
Ce Maître au pouvoir immense
Avec toi fait alliance.

Strophe 2
Jésus, ta voix nous convie
A ce festin de la vie ;
En ce lieu tout me retrace
Les prodiges de ta grâce ;
Fais qu'aujourd'hui je contemple
Tes charités sans exemple,
Avant de me nourrir d'elles
A tes tables éternelles !

Après la bénédiction
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.

Lecture de la Bible

Évangile de de Marc, chapitre 7, versets 24 à 30 [NBS]

la foi d'une femme syro-phénicienne

24 Il partit de là et s'en alla dans le territoire de Tyr. Il entra dans une maison ; il voulait que personne ne le sache, mais il ne put rester caché.
25 Car une femme dont la fille avait un esprit impur entendit aussitôt parler de lui et vint se jeter à ses pieds.
26 Cette femme était grecque, d'origine syro-phénicienne. Elle lui demandait de chasser le démon de sa fille.
27 Il lui disait : Laisse d'abord les enfants se rassasier, car ce n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux chiens.
28 Mais elle lui répond : Seigneur, les chiens sous la table mangent bien les miettes des enfants…
29 Il lui dit : A cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille.
30 Quand elle rentra chez elle, elle trouva l'enfant étendue sur le lit : le démon était sorti.

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