Le Libéralisme et les Symboles

Conférence débat dans le cadre du cycle "Brunch libéral"

Conférence débat du 9 mars 2024 dans le cadre du cycle "Brunch libéral" animé par la pasteure Béatrice Cléro-Mazire.

Conférence du professeur Laurent Gagnebin, avec présentation des idées du théologien Auguste Sabatier (1839-1901), père du symbolo-fidéisme, appelée « École de Paris ».

Texte de la conférence de Laurent Gagnebin, précédée d'une introduction par Béatrice Cléro-Mazire : Fichier PDF de 9 pages.

Ci-dessous, enregistrement vidéo sur YouTube.

Pour en savoir plus

Citations d'Auguste Sabatier

Esquisse d'une philosophie de la religion d'après la psychologie et l'histoire, 1897

  • p. 390

   Le troisième caractère de la connaissance religieuse sera d'être symbolique. Cela veut dire que toutes les notions qu'elle forme et qu'elle organise, depuis la première métaphore qui crée le sentiment religieux, jusqu'à l'idée la plus abstraite de la spéculation théologique, seront nécessairement inadéquates à leur objet et ne pourront jamais être données comme l'équivalent, ainsi que cela arrive dans les sciences exactes.
  La raison de ce nouveau caractère est facile à, découvrir. L'objet de la religion est transcendant; ce n'est pas un phénomène. Or, pour l'exprimer, notre imagination ne dispose que d'images phénoménales, et notre entendement, que de catégories logiques, lesquelles n'ont de portée que dans l'espace et dans le temps. La connaissance religieuse est donc condamnée à exprimer l'invisible par le visible, l'éternel par ce qui est temporaire, les réalités spirituelles par ds images sensibles. Elle parlera nécessairement et toujours en paraboles.
  La théorie de la connaissance religieuse s'achève dans une théorie du symbole et du symbolisme.

  • p. 393

  L'idée du symbole et l'idée du mystère restent corrélatives. Qui dit symbole, dit tout ensemble occultation et révélation. En devenant présente et même sensible, la vérité vivante demeure encore voilée. La même image qui la révèle au cœur, reste, pour l'intelligence, une infranchissable barrière.

  • p. 394

  Le symbole est le seul langage qui convienne à la religion. Nous avons besoin de connaître ce que nous adorons, car on n'adore point ce dont on n'aurait aucune perception; mais il n'est pas moins nécessaire que nous ne le comprenions pas, car on n'adorerait pas davantage ce que l'on comprendrait trop clairement, parce que comprendre, c'est dominer. Telle est la double et contradictoire condition de la piété, à laquelle précisément le symbole semble être fait pour répondre. Aussi la piété n'a-t-elle jamais eu d'autre langage.