Béni sois-tu, Esprit, De chuchoter à tout homme
Béni sois-tu, Esprit,
De chuchoter à tout homme
Qu'il est le bien-aimé de Dieu.
Il y a ceux que tes feux dévorent,
Ceux que tu couves sous la cendre,
Ceux qui gémissent vers toi,
Comme des branches incendiées,
Ceux qui protègent entre leurs mains
Une modeste lueur,
Ceux qui se souviennent
De ton étincelle, jadis,
Et ceux qui l'ont oubliée ;
Ceux que tu éclaires
Et ceux qui s'enfument,
Ceux qui n'ont plus d'âtre,
Ceux qui ont le cœur en loques,
Et dans la tête un grand abîme.
Mais il n'en est pas un, ô Esprit,
À qui, au travers de la nuit,
Tu n'aies dit la Nouvelle,
Et ne sache son âme façonnée
Par ton amoureuse éternité.
France Quéré