Le clair-obscur de la fraternité
Genèse 33:1-20
Culte du 27 août 2017
Prédication de pasteur Richard Cadoux
Dimanche 27 août 2017
prédication du pasteur Richard Cadoux
« Dans la construction psychologique d’un individu, l’influence de la fratrie est bien plus grande que celle des parents. » Lorsque je l’ai lue pour la première fois, cette réflexion d’un psychothérapeute m’a surpris et m’a beaucoup donné à penser. Je suis redevable d’une vulgate freudienne qui nous rend attentifs à considérer les trajectoires individuelles d’abord selon un axe vertical : ce qui nous a été transmis – ou ce qui a manqué – de nos père et mère et des générations précédentes. Mais le sujet est aussi défini par un axe horizontal. Nous sommes faits de la même pâte que nos frères et sœurs. Nous sommes en grande partie modelés, parfois cabossés, voire même fracassés par les relations fraternelles. Et quand bien même la vie nous aurait éloignés, nous continuons, sans en être nécessairement conscients, de voir le monde à travers le prisme de ces liens fraternels qui marquent ou qui manquent. Car la fratrie se vit, et peut-être avant tout, comme une identité collective, un “nous” partageant le même inconscient. Il y a, dans les fratries biologiques, cette expérience fondamentale que nous sommes issus d’un même ventre, ce lieu archaïque et originaire de constitution du lien fraternel. Frères et sœurs se représentent peut-être, dans le fantasme, comme autant de morceaux d’un même corps, d’un tout fusionnel et indifférencié. Mais si la fratrie imprègne les couches profondes de notre identité, constituant le socle de notre narcissisme, les relations entre frères et sœurs ne se vivent cependant pas dans la belle harmonie qu’évoque le terme de fraternité, tant s’en faut. Tout nouveau venu dans la fratrie est un rival en puissance pour les autres. D’emblée, l’affection manifestée entre frères et sœurs est teintée de jalousie, de haine. Cette expérience ne peut être évitée et cela ne serait pas souhaitable. Car la jalousie est le processus par lequel l’enfant apprend, en se comparant, à se différencier de ses frères et sœurs pour devenir lui-même. Cette haine inhérente à l’amour est consécutive à la nécessité de renoncer à la fusion originelle. Cette intimité entre des personnalités nécessairement différentes, mais reliées entre elles par un lien puissant, l’amour de leurs parents qu’ils doivent partager, ne peut être faite que d’ambivalence : Je t’aime et je te déteste en même temps. Coexistent ou se succèdent des instants de joies, de complicités, de rires, de jeux, mais aussi de conflits, de franche hostilité, de cris, de disputes, de coups. Et cela au fond, tout au long de la vie, depuis la toute petite enfance jusqu’à l’adolescence, et même à l’âge adulte où certains évènements : réussites éclatantes, mariages, naissances des enfants, et surtout décès des parents (avec problèmes de successions à la clef), viennent réactiver des émotions que l’on croyait enfouies ou que l’on ne soupçonnait même pas. Alors si le temps conduit certaines fratries du côté d’un vivre-ensemble harmonieux et apaisé, d’autres, en revanche, s’enfoncent dans une rancœur mutuelle qui les conduit au mieux à l’indifférence, au pire à une violence extrême. Les mythes racontent l’impossibilité, parfois, de supporter de n’être pas l’unique, l’incapacité d’être soi tant que l’autre existe. A cet égard l’histoire de Jacob et d’Esaü m’apparaît exemplaire. Leur histoire est celle de frères ennemis et concurrents, ennemis parce que concurrents qui finiront néanmoins par se réconcilier. On sait que Jacob a ravi le droit d’aînesse à son frère affamé contre un plat de lentilles. On sait encore que Jacob a usurpé la bénédiction due à son aîné au moyen d’une astuce assez proche de l’usurpation d’identité qui trompa le père, le vieil Isaac. Esaü prit alors son frère en aversion et il résolut de le tuer pour se venger. L’homme aux mille ruses dut s’enfuir en un lointain exil, au pays de son oncle Laban. Là-bas, il fit sa vie. Un jour pourtant, vingt ans après, il eut le mal du pays et voulut revenir sur sa terre natale. Mais l’affaire s’avère mal engagée. Jacob s’est mis en route, la peur au ventre. Il sait que tôt ou tard, les comptes doivent être apurés. Dans la vie tout se paye ! Il redoute les réactions du frère aîné qui n’a sans doute rien oublié. Celui-ci a pris la tête d’une troupe de 400 guerriers. C’est un drôle de comité de réception. Alors Jacob a prié son Dieu : ça peut toujours être utile ! Il a étalé le dispositif de son convoi en plusieurs colonnes afin d’éviter un éventuel carnage. Et pour amadouer son frère il a envoyé des émissaires en reconnaissance et préparé des cadeaux. Or les choses vont se passer de manière inattendue. Tout d’abord parce que Jacob, pour affronter la menace qui se profile à l’horizon, se met à la tête de la smalah. Voilà Jacob, le rusé, le prudent, le petit malin, prompt à fuir ou à prendre la tangente qui prend son courage à deux mains et qui, peut-être pour la première fois de sa vie, prend ses responsabilités et assume ses actes. Dans la vie, c’est important. Faire face : c’était la devise de Guynemer. Pour une fois, cet homme ne se défile pas. Jacob fait face. Au moment où les deux frères se rencontrent, Jacob se prosterne devant son frère, sept fois. Quel sens donner à ce geste ? Manœuvre tactique me direz-vous : Jacob n’est pas en position de force. Soumission et humilité, bien sûr. On la joue profil bas. Mais cette prosternation est plus qu’une marque de respect ou qu’une tentative d’accommodement. Souvenez-vous, en Genèse 27. Au moment où Jacob a usurpé la bénédiction paternelle, il s’entend dire par le vieil Isaac : Sois le maître de tes frères et que les fils de ta mère se prosternent devant toi. Et bien en cet instant précis nous assistons à un renversement de situation. En se prosternant devant son frère, Jacob reconnaît qu’Esaü est vraiment l’aîné. Il reconnaît la prééminence de son frère. Il reconnaît sa faute. Il avoue qu’il a lésé le frère aîné. Pas de réconciliation sans repentance au préalable et sans reconnaissance de la faute commise. L’opération vérité a commencé. La balle est maintenant dans le camp d’Esaü. Or celui-ci, contre toute attente se met à courir et se jette au cou de son frère. Il le prend dans ses bras et lui donne un baiser. (Soit dit en passant, l’évangéliste Luc reprendra cette phrase en grande partie dans la parabole du fils prodigue pour décrire l’attitude du père). Il n’y a pas de réconciliation possible si l’offensé n’accorde pas son pardon. Or ce baiser accordé au frère, c’est celui de l’amnistie. A ce moment, le cœur y est des deux côtés. Esaü se met à pleurer. Certaines traditions textuelles précisent qu’ils éclatent en sanglots l’un et l’autre : signe de la fraternité retrouvée et réconciliée. Esaü fait la connaissance des enfants et des femmes de Jacob, ces belles-sœurs jusque-là inconnues. Il évoque aussi les cadeaux que lui a fait parvenir son frère et dont la liste est dressée au chapitre précédent (200 chèvres, 20 boucs, 200 brebis, 20 béliers, 30 femelles de chameaux avec les petits à la mamelle, 40 vaches, 10 taureaux, 20 ânesses et 10 ânes). Cette énumération n’est pas anodine. Parce qu’elle soulève le problème des réparations. Les ruses de Jacob ont sans doute lésé son frère, qui s’est vu dépouillé de l’héritage. Eh bien Jacob entend réparer les dommages commis. C’est aussi un des éléments de la réconciliation. Les coupables doivent, dans la mesure du possible, réparer le mal qu’ils ont fait. La réconciliation a un prix. Ce n’est que justice. Esaü pourtant rejette ce cadeau. Il joue la carte de la magnanimité, de la grandeur d’âme. D’ailleurs il n’a pas besoin de ces indemnités. Sa situation matérielle et pécuniaire est florissante : Je suis dans l’abondance, mon frère, garde ce qui est à toi, peut-il rétorquer à son frère. Mais Jacob insiste et lui dit (v 11) : Prends donc mon cadeau (littéralement ma bénédiction). En fait, à ce moment-là, Jacob rend à Esaü la bénédiction qu’il avait usurpée. C’est ça la vraie réparation. Désormais la réconciliation s’accomplit. Dans un tel processus, il y faut des formes et du protocole, c’est une question de diplomatie. Il y faut aussi des réparations, c’est une question de justice. Il y faut enfin et surtout du cœur, c’est une question d’humanité. On est à un sommet d’émotion. Or l’histoire rebondit d’une manière surprenante. Les deux hommes prennent la décision de se séparer. Jacob, en effet, décline l’invitation d’Esaü qui lui propose de faire route ensemble. Certains commentateurs pensent et écrivent que la réconciliation n’est que de façade. Les deux frères se sont joué la comédie des retrouvailles. Jacob resterait l’homme méfiant qui craint une ruse de son frère demeuré en mal de vengeance. Mais à dire vrai, c’est bien parce qu’ils se sont réconciliés que les deux hommes peuvent emprunter des chemins différents ! Chacun peut désormais suivre sa propre route. Ils n’ont pas à habiter le même pays. Esaü regagne le pays de Seïr et Jacob prend le chemin de Sichem, tout comme des pistes divergentes ont été un jour empruntées par Lot et Abraham. Chacun va occuper son propre espace. Oui chacun chez soi. Ils ne sont plus dans un rapport fusionnel. C’est parce qu’ils sont réconciliés qu’ils peuvent prendre leurs distances l’un à l’égard de l’autre. La fraternité n’est pas la promiscuité d’un tout indifférencié. Jacob, qui fut le fils trop chéri de sa mère Rebecca et qui fut aussi le serviteur trop soumis de son beau-père Laban, est désormais pleinement chef de famille et chef de clan. C’est parce qu’il est enfin devenu adulte qu’il peut entretenir avec Esaü une relation libre et donc authentiquement fraternelle. Le signe le plus tangible d’ailleurs que les deux frères ont fait la paix, c’est qu’à partir de ce moment-là, il n’y aura plus de conflits entre eux. Et Dieu, dans tout cela ? A-t-il un rôle à jouer dans cette réconciliation ? Je ne sais pas trop à dire vrai, mais j’aimerais relever une parole de Jacob lorsqu’il prie son frère d’accepter sa bénédiction : J’ai vu ta face comme on voit la face de Dieu et tu m’as agréé. Cela nous renvoie à la scène précédente. Il a fallu que Jacob passe toute une nuit, au gué du Yabbok, dans un corps à corps avec un homme, un personnage énigmatique pour qu’un changement intervienne dans sa vie : J’ai vu Dieu face à face et mon âme a été délivrée. Il a fallu cette rencontre, cette lutte, pour que Jacob prenne conscience de son passé, qu’il se confronte à la vérité de sa vie, qu’il découvre que ce passé ne pèse pas sur lui comme un destin insurmontable. De ce combat, il est ressorti la hanche blessée. Et c’est avec cette blessure reconnue, acceptée, avec aussi la conviction que rien n’est jamais définitif qu’il peut aller à la rencontre de son frère pour lui demander pardon. Ce sont deux blessés de la vie qui se rencontrent en cet instant. Mais s’ils peuvent paradoxalement se reconnaître comme frères, en vérité, c’est parce que l’un et l’autre prennent conscience qu’ils sont bénis par Dieu en abondance. L’avez-vous remarqué ? Jacob a tout gagné. Chez Laban, il a fait fortune. Mais Esaü, même dépouillé de la bénédiction, n’a rien perdu. Dieu ne l’a pas moins comblé de richesses et d’enfants que son frère Jacob. C’est, lui aussi, un Seigneur en tête d’un peuple et prêt à épauler son frère s’il le désire. Ils découvrent qu’il ne sert à rien, sous le regard de Dieu, de vivre dans la compétition et le conflit, dans la rancœur et la jalousie. Jacob a appris à respecter Esaü. Esaü a appris à pardonner à Jacob. Dans le respect mutuel et à la juste distance, ils peuvent désormais vivre vraiment comme des frères. Je reviens à mon psychothérapeute. Chaque fratrie est une histoire singulière, marquée par des épreuves particulières. On y fait l’apprentissage de la vie, avec ses chagrins et ses joies, ses coups du sort et ses cadeaux du ciel, au long d’un chemin où chacun devrait pouvoir apprendre à trouver sa place et à s’ouvrir à l’autre. Ce qui se joue bien sûr dans la fratrie, c’est la place que l’on a eue, celle que l’on a, ou plutôt, celle que l’on imagine avoir. C’est la place que l’on a conquise et que l’on ne veut pas céder. C’est celle de « l’autre » que l’on voudrait prendre, celui que l’on imagine, à tort ou à raison, comme le privilégié, le chanceux, le « préféré ». Ce qui se joue dans la fratrie, c’est cet impossible partage ! Mais Le récit biblique nous enseigne que la rivalité n’est pas toujours qu’une logique implacable et toxique. Elle est aussi, et plus souvent que l’on croit, un formidable moteur pour avancer, pour se surpasser, pour grandir, pour découvrir ce qu’est que la relation avec l’autre. C’est ce qu’Esaü et Jacob ont vécu. Le psaume a bien raison, quand même : pour des frères, il est bon, il est doux de vivre ensemble.
AMEN
Message Saint-Barthélemy 27 août 2017
Durant cinq jours, depuis la nuit du 23 au 24 jusqu’au 29 août 1572, près de 3000 protestants ont été massacrés dans Paris. Un crime d’état destiné à éliminer les chefs de file du parti huguenot, suspectés de tramer un complot contre la monarchie, a dégénéré en une explosion paroxystique de violence populaire. Dans le sillage de l’événement parisien, la province a vu de dérouler, tout au long d’un automne sanglant, une succession de massacres localisés qui entrainèrent la mort de 7000 victimes supplémentaires. La saison des Saint-Barthélemy s’est avérée particulièrement meurtrière. Ce massacre, ces massacres ont provoqué dans la conscience des protestants français un traumatisme qui ne cesse de résonner dans leur mémoire collective. Le souvenir de cet événement fondateur les a d’ailleurs conduits à s’engager sur les chemins de la tolérance, de la liberté de conscience et de l’attention bienveillante et active à l’égard de ceux que l’on persécute. En ce jour nous voulons faire mémoire de celles et ceux qui furent victimes d’une violence perpétrée par des hommes qui entendaient purifier et détruire. Nous voulons nous souvenir de celles et ceux qui nous ont précédé marqués du signe de la foi et qui pour cette raison sont tombés sous les coups des assassins et des bourreaux.
J’ai employé le mot de massacre. L’événement de la Saint-Barthélemy constitue, du moins dans notre histoire de France, le modèle indépassable du déchaînement des violences extrêmes à l’égard de civils sans défense. Et voilà que de nouveau dans l’histoire, mais aux dimensions de notre monde cette fois, la violence se déchaîne dans ce qu’elle a de plus macabre, de plus terrifiant, de plus absurde. Paris, Madrid, Bruxelles, Damas, Londres, Djakarta, Nice, Berlin, Barcelone. Des hommes, des femmes, des enfants, de toute langue, race et nation sont fauchés alors qu’ils vaquaient à leur vie ordinaire. Ce déchaînement engendre la sidération. Quand la violence, insensée à nos yeux, frappe dans nos rues et sur nos places, on ne peut pas ne pas s’interroger. Pourquoi nous ? Pourquoi eux ? Comment penser l’impensable ? Alors je reviens à l’histoire : Michel de Montaigne fut le contemporain des guerres de Religion. La Saint-Barthélemy, sur laquelle il fait un silence absolu dans son œuvre, le conduisit un temps à se retirer en son domaine et le plongea dans le silence. Mais de ce recueillement devait naître un engagement politique caractérisé par le refus de la persécution et de l'intolérance, par le refus, aussi, du mensonge et du sacrifice de l'intérêt public à l'intérêt privé. De ce recueillement devait encore naître un livre qui contredit l’époque dans lequel il fut conçu : Les Essais sont riches d’une protestation contre la barbarie, riches d’une vision humaniste du monde qui, par-delà les siècles, nous console, nous encourage, nous stimule tant il est vrai que chacun d’entre nous a la responsabilité, puisqu’il porte en soi la figure de l’humaine condition, de rendre l’homme digne de l’homme.
Être ainsi digne de l’homme commande que nous dominions les cris du ressentiment et les appels à la vengeance. Chacun doit affronter ses propres fantasmes et contrôler la colère et la haine qui pourraient jaillir en lui, tout comme il doit maîtriser la peur et l’abattement. Une guerre se livre peut-être dans nos cœurs et nos esprits. Mais nous sommes appelés, au nom même du Dieu que nous confessons, à être artisans de paix en favorisant le dialogue entre les personnes, quelles que soient leur religion, leur culture, leur civilisation. Pour ce faire, nous n’avons pas d’autres armes que celles de l’Esprit dont les fruits sont paix, patience, douceur et bienveillance, nous n’avons pas d’autres outils que la parole adressée, échangée, partagée, une parole plus forte que la peur, une parole qui nous rappelle que nous sommes faits, envers et contre tout, pour la liberté et la fraternité, que l’homme est fait non pas pour infliger la mort mais pour donner la vie.
Richard Cadoux
Lecture de la Bible
Genèse 33:1-20
1 Jacob leva les yeux, et regarda; et voici, Esaü arrivait, avec quatre cents hommes. Il répartit les enfants entre Léa, Rachel, et les deux servantes.
2 Il plaça en tête les servantes avec leurs enfants, puis Léa avec ses enfants, et enfin Rachel avec Joseph.
3 Lui-même passa devant eux; et il se prosterna à terre sept fois, jusqu’à ce qu’il soit près de son frère.
4 Esaü courut à sa rencontre; il l’embrassa, se jeta à son cou, et le baisa. Et ils pleurèrent.
5 Esaü, levant les yeux, vit les femmes et les enfants, et il dit: Qui sont ceux que tu as là? Et Jacob répondit: Ce sont les enfants que Dieu a accordés à ton serviteur.
6 Les servantes s’approchèrent, elles et leurs enfants, et se prosternèrent;
7 Léa et ses enfants s’approchèrent aussi, et se prosternèrent; ensuite Joseph et Rachel s’approchèrent, et se prosternèrent.
8 Esaü dit: A quoi destines-tu tout ce camp que j’ai rencontré? Et Jacob répondit: A trouver grâce aux yeux de mon seigneur.
9 Esaü dit: Je suis dans l’abondance, mon frère; garde ce qui est à toi.
10 Et Jacob répondit: Non, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, accepte de ma main mon présent; car c’est pour cela que j’ai regardé ta face comme on regarde la face de Dieu, et tu m’as accueilli favorablement.
11 Accepte donc mon présent qui t’a été offert, puisque Dieu m’a comblé de grâces, et que je ne manque de rien. Il insista auprès de lui, et Esaü accepta.
12 Esaü dit: Partons, mettons-nous en route; j’irai devant toi.
13 Jacob lui répondit: Mon seigneur sait que les enfants sont délicats, et que j’ai des brebis et des vaches qui allaitent; si l’on forçait leur marche un seul jour, tout le troupeau périrait.
14 Que mon seigneur prenne les devants sur son serviteur; et moi, je suivrai lentement, au pas du troupeau qui me précédera, et au pas des enfants, jusqu’à ce que j’arrive chez mon seigneur, à Séir.
15 Esaü dit: Je veux au moins laisser avec toi une partie de mes gens. Et Jacob répondit: Pourquoi cela? Que je trouve seulement grâce aux yeux de mon seigneur!
16 Le même jour, Esaü reprit le chemin de Séir.
17 Jacob partit pour Succoth. Il bâtit une maison pour lui, et il fit des cabanes pour ses troupeaux. C’est pourquoi l’on a appelé ce lieu de nom de Succoth.
18 A son retour de Paddan-Aram, Jacob arriva heureusement à la ville de Sichem, dans le pays de Canaan, et il campa devant la ville.
19 Il acheta la portion du champ où il avait dressé sa tente, des fils d’Hamor, père de Sichem, pour cent kesita.
20 Et là, il éleva un autel, qu’il appela El-Elohé-Israël.
(Cf. Traduction NEG)
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