Chants
Quelques exemples de chants saisis dans l'Oratoire
Au début du XVIe siècle, dans l'Église catholique, la musique religieuse était chantée en latin dans le chœur de l'église par des religieux. Les réformateurs ont voulu rendre la musique au peuple, c'est-à-dire faire chanter l'ensemble des fidèles, hommes et femmes.
Pour que cela soit possible, il fallait des chants en langue du peuple (et non en latin), Les textes sont soit des transcriptions des psaumes de la Bible, soit des compositions nouvelles s'inspirant de la Bible qui sont adaptés pour pouvoir être chantés. Il fallait aussi chanter à l'unisson, avec une seule note par syllabe. Les mélodies ont souvent été reprises des chants populaires de l'époque, ou parfois composées spécialement.
A l'Oratoire, nous chantons des cantiques appartenant à trois répertoires principaux : les Psaumes (issus de la réforme de Calvin à Genève), les chorals (issus de la réforme luthérienne), et des cantiques écrits au XIXe siècle sous l'influence du "Réveil".
Chorals
Luther aimait la musique et en a même composé. Aussi la réforme luthérienne s'est-elle montrée très accueillante à la musique. Pour Luther, « Dieu annonce l'Évangile aussi par la musique ». Les textes sont souvent très centrés sur la personne du Christ, l'incarnation, la croix et la résurrection. Ce sont les chorals luthériens. Ils étaient souvent chantés à l'unissons mais aussi chantés à 4 voix, et soutenus par des chœurs, des instruments.
Leur air est souvent très connu des amateurs de la musique de Jean-Sébastien Bach, car il a harmonisé ces chorals luthériens les plus réussis, et intégrés à ses cantates, ses passions, ses pièces d'orgue.
Pour écouter quelques exemples de chorals chantés au cour du culte (les numéros sont ceux du recueil "Louange et Prière"), cliquer ici
Psaumes
Calvin a repris de Luther cette idée de laisser une grande place au chant des fidèles lors du culte. Mais il est allé plus loin que Luther dans cette réforme, laissant la place pleine et entière au peuple dans ces chants, qui sont chantés sans soutien d'instruments (a capella), et uniquement à l'unisson (en tout cas au cours du culte, il existait aussi des versions à plusieurs voix pour être chantés dans les salons et les familles). Les textes étaient presque exclusivement des Psaumes de la Bible. En effet, la théologie réformée insiste sur la place de la Bible, et que le livre des Psaumes leur a semblé ainsi l'idéal pour rendre un culte à Dieu et nourrir notre prière. La théologie réformée insiste plus sur la grâce de Dieu que sur le Christ (qui nous a révélé cette grâce). Les psaumes leurs convenaient ainsi bien aux protestants réformés alors que les luthériens se sont sentis obligés de composer de nouvelles paroles plus centrées sur la personne du Christ.
Calvin va confier à des poètes reconnus (Clément Marot et Théodore de Bèze) d'adapter les psaumes au chant, et il va demander à des musiciens de les mettre en musique : cela va donner le Psautier Français (de Genève) que nous chantons encore. Comme Jean-Sébastien Bach va reprendre les chorals luthériens pour les harmoniser, des musiciens comme Pascal de l’Estocart, Claude Goudimel, Claude le Jeune, ou Loys Bourgeois vont reprendre à la fin du XVIe siècle ce psautier pour en créer des versions plus ornées, à trois ou quatre voix, pour les musiciens et pour chanter en famille.
Pour écouter quelques exemples de Psaumes chantés au cours du culte (les numéros sont ceux du recueil "Le Psautier Français", cliquer ici
Cantiques du XIXe siècle
Sous l'influence de missionnaires anglais venus en France après la défaite de Napoléon, un "réveil" va se faire sentir dans le protestantisme français, avec une piété plus romantique. Les paroles ne sont pas bibliques mais sont des poèmes exprimant la foi, l'espérance et la confiance des fidèles. Une importante production va se faire, le Psaume est en recul alors devant ces cantiques. Les auteurs sont nombreux et divers : Ruben Saillens, les Frères Wesley, César Malan, les Moraves, les poèmes d'Alexandre Vinet, les cantiques populaires de la Mission McAll et de l'Armée du Salut, les cantiques de Théodore Monod ou de Charles Dhombres...
Sous l'influence du pasteur Eugène Besier, des réponds vont être intégrés au culte réformé, sous la forme de chants dits "spontanés" car étant les mêmes dimanche après dimanche, ils n'ont pas besoin d'être annoncés mais les fidèles les trouvent dans un livret donnant le déroulement du culte, livret inséré au début du Psautier).
Pour écouter quelques exemples de Cantiques issus de ce répertoire, chantés au cours du culte (Les numéros sont ceux du recueil "Louange et Prière"), cliquer ici
Autres Cantiques
Seigneur reçois, Seigneur pardonne - Alléluia n°43-04 [cliquer ICI]