Mais où est passé Jésus

Luc 2:41-52

Culte du 15 janvier 2023
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

15 janvier 2023
327ème jour de la guerre en Ukraine
« Mais ... où est passé Jésus ? »

Culte présidé par la Pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Avec Alexandre Korovitch, organiste suppléant, à l'orgue

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Musique : orgue

Salutation
Une vie nouvelle et un cœur apaisé, vous sont donnés, de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ, notre Sauveur et notre frère. 

Accueil
A  celles et ceux que je n’ai pas encore rencontrés depuis le début de l’année 2023, je souhaite une très heureuse année.
Bienvenue pour ce culte qui rassemble aujourd’hui tous les enfants de l’éducation biblique, l’ensemble des catéchètes, des familles, l’ensemble des fidèles, à l’Oratoire du Louvre.
Bienvenue aux personnes nouvelles de notre paroisse qui franchissent le seuil de ce temple peut-être pour la première fois.
Que chacun de vous se sente ici chez lui pour ce moment où nous voulons nous mettre en présence de Dieu, écouter sa parole et la méditer.
Bienvenue à Alexandre Korovitch qui nous accompagne à l’orgue ce matin.

Répons : Psaume 8/1
Ton nom Seigneur est un nom magnifique,
Sans fin la terre en reprend le cantique
Elle répond de toute sa beauté
A la splendeur du ciel illuminé


Louange
Avec le psalmiste nous louons Dieu :
Éternel,
"Ta présence est comme une pluie qui tombe sur un terrain moissonné, comme des ondées qui arrosent la campagne."
Tu es promesse de vie au cœur même de l’aridité de notre vie quotidienne.
Éternel,
"Ta parole nous affranchit de l’oppression et de la violence".
Car dans l’assurance de ton amour "pour le pauvre qui crie et le malheureux qui n’a point d’aide", nous trouvons les mots pour te confier notre peur et notre espoir dans la promesse du Règne qui vient. Nous puisons la force de choisir pour notre vie les chemins de la justice. Dans la certitude de ta fidélité, nous recevons l’audace de rencontrer et de témoigner.  
Merci, Éternel,
Pour nos cœurs et nos yeux qui s’ouvrent sur la simplicité de tes dons et pour la joie qui nous illumine.
C’est par elles que Ton Règne s’avance parmi nous, "que tous les rois se prosterneront devant Toi et que toutes les nations Te serviront".
[D’après le Psaume 72]

Psaume : Le Psautier Français N° 67 B « Que Dieu nous bénisse et garde », strophes 1 & 2 [cliquer ici]

Volonté de Dieu 
Dans le livre de Jérémie, au chapitre 31, nous lisons ceci :
33 Voici quelle alliance je conclurai avec la maison d’Israël, au terme de cette époque, dit l’Éternel : je ferai pénétrer ma loi en eux, c’est dans leur cœur que je l’inscrirai. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.
34 Et ils n’auront plus besoin ni les uns ni les autres de s’instruire mutuellement en disant : « Reconnaissez l’Éternel ! » Car tous, ils me connaîtront, du plus petit au plus grand, dit l’Éternel, quand j’aurai pardonné leurs fautes et effacé jusqu’au souvenir de leurs péchés.

Répons : Psaume 72/1
Revêts, Seigneur, de ta justice
Le prince de la paix
Et parmi nous qu’il établisse
son royaume à jamais
En lui les plus humbles du peuple,
Trouvent un défenseur
Délivrant les fils de la veuve
Et brisant l’oppresseur


Confession du péché
Je vous invite à la prière :

Qu'est-ce qui est important à nos yeux ?
Quelles sont les personnes que nous regardons avec attention,
que nous sommes fiers d'avoir dans nos relations ?
Celles qui ont la connaissance, le savoir et l'intelligence,
qui ont de l'influence sur la marche de notre monde.
Celles qui ont la force, l'autorité et le pouvoir,
dont les désirs sont des instructions.
Celles qui ont la richesse, la fortune et la réputation,
qui sont respectées et admirées.
Mais par la bouche du prophète,
tu dis que tout cela ne vaut pas grand-chose,
que le plus important est de te connaître.

Alors Seigneur, voici notre prière : en cette année qui commence,
accorde-nous la grâce de savoir que tu es Seigneur.
Nous te remettons nos vies, nos journées et nos occupations,
notre travail et nos relations.
Sois le Seigneur de nos vies !
Nous te remettons nos pensées, nos sentiments et nos rancunes,
nos désirs et nos amertumes.
Sois le Seigneur de nos pensées !
A toi notre Dieu nous remettons notre foi, notre prière et notre témoignage,
notre vie intérieure, notre pèlerinage.
Sois le Seigneur de notre foi ! Amen.

Répons : L&P 630
Tel que je suis…
Bien vacillant,
En proie au doute à chaque instant,
Lutte au dehors,
Crainte en dedans,
Agneau de Dieu, je viens, je viens.

 
Déclaration du pardon 
Quand les montagnes s’éloigneraient,
Quand les collines chancelleraient,
Mon alliance de paix ne sera pas ébranlée et je te garde ma fidélité, dit l’Éternel qui a compassion de toi. (Ésaïe 54:10).
 
Chantons à Dieu notre reconnaissance !

Répons : Ps 47/1
Frappez dans vos mains, vous tous les humains !
A cris redoublés, peuples assemblés,
Exultez de joie, car voici le roi.
Redoutable et doux, Dieu veille sur vous,
Son bras souverain, sa puissante main
Étend à jamais son règne de paix


Confession de foi
Éclairés et rassemblés par la Parole de Dieu, nous restons debout pour confesser notre foi :

Nous croyons que Dieu est le Père de tous les hommes, de tous les peuples, de toutes les races. Personne n'est exclu de son amour.
Nous sommes tous créés à son image et à sa ressemblance. C'est ce qui fonde la dignité et l'égalité de tous les hommes.
Dieu, le Père, a donné la terre à tous et pour tous. C'est ce qui fonde la solidarité. Les biens de la création doivent affluer dans les mains de tous. C'est le plus sûr chemin de la paix, car la paix est le fruit de la justice.

Nous croyons que Jésus est le frère de tous les hommes, et spécialement des pauvres. C'est lui que nous voyons avoir faim, être nu, étranger, prisonnier ou malade.

Nous croyons que celui qui juge, humilie ou calomnie tout homme, juge, humilie, calomnie Jésus-Christ, car tout homme a le visage du Christ. Nous croyons que Jésus-Christ, par sa vie et ses paroles, nous dit qui est l'homme. Jésus-Christ ressuscité nous donne l'Esprit de Dieu.

Nous croyons que l'Esprit est esprit de liberté, esprit de tolérance, esprit de justice, esprit de paix.
Il accueille au lieu de d'exclure. Il respecte au lieu de condamner.
Il ouvre les portes et ne les ferme jamais.
Nous croyons que son espérance est plus forte que tous les désespoirs. Amen

[Confession de foi écrite par Milène et Nicolas à l'occasion du baptême d'Arthur et d'Ulysse à l'Oratoire du Louvre le 12 septembre 2021]

Répons : Arc-en-Ciel 441/3
Hosanna Hosanna
Chantons d’un cœur fidèle
Le plus grand des amours
Et la joie éternelle
Jésus le crucifié
le Roi plein de douceur
Dans son humilité
devient notre Seigneur.

Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ! 

Lecture biblique : Évangile de Luc chapitre 2, versets 41 à 52 [cliquer ici]

40 Quant à l’enfant, il grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la faveur de Dieu était sur lui.
41 Ses parents allaient chaque année à Jérusalem pour la fête de la Pâque. 
42 Quand il eut douze ans, comme ils y étaient montés suivant la coutume de la fête 
43 et qu’à la fin des jours de fête ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem sans que ses parents s’en aperçoivent. 
44 Pensant qu’il était avec leurs compagnons de route, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. 
45 Ne l’ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem en le cherchant. 
46 C’est au bout de trois jours qu’ils le retrouvèrent dans le temple, assis au milieu des maîtres, à les écouter et les interroger. 
47 Tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur l’intelligence de ses réponses. 
48 En le voyant, ils furent frappés d’étonnement et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Vois, ton père et moi, nous te cherchons tout angoissés. » 
49 Il leur dit : « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » 
50 Mais eux ne comprirent pas ce qu’il leur disait. 
51 Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth ; il leur était soumis ; et sa mère retenait tous ces événements dans son cœur. 
52 Jésus progressait en sagesse et en taille, et en faveur auprès de Dieu et auprès des hommes.

Cantique : Louange et Prière N° 216  « Seigneur que ton règne adorable », strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici

Prière d’illumination
Prions ensemble :

Dieu notre Père,
Au début de cette année
Et tout au long de cette année
Par ton Esprit, enracine-nous dans la Parole
Que tu nous dis, à travers les témoins de la Bible.
Enracine en chacun de nous cette Parole
Qui est ton OUI fidèle,
Qui est amour inconditionnel envers chacun et chacune de nous.
Et ainsi, donne-nous
Le courage de la liberté
Le courage de nos choix
Le courage de nous tenir droit
Le courage d’être nous-mêmes,
Comme tu veux que nous le soyons.
Au nom de ton amour, manifesté en Christ,
Dont rien ne peut nous séparer.
Amen.
 
Musique – Orgue

Prédication : Mais ... où est passé Jésus ?

Amis, sœurs et frères, le récit que raconte Luc est unique dans les Évangiles. C’est la fête de la Pâque et le traditionnel pèlerinage à Jérusalem. Jésus y va avec ses parents. Le pèlerinage touche à sa fin, tout le monde prend le chemin du retour, et c’est à ce moment-là que les parents perdent leur fils. Ils le cherchent parmi leurs familles et leurs connaissances, mais ne le trouvant pas, ils retournent à Jérusalem, où ils retrouvent leur fils, au Temple.

Nous sommes devant une histoire sobre, originale, singulière, entourée d’une sorte de refrain qui encadre ce récit : « l’enfant grandissait et devenait fort », « il était rempli de sagesse et la grâce de Dieu était sur lui ». Sans doute parce que Luc était médecin, il écrit quelques mots qui concernent la croissance de l’enfant, son acquisition progressive d’une sagesse qu’il qualifie de sagesse de Dieu. Et c’est ce récit qui va être l’exemple de cette sagesse et de cette grâce.
Ce récit est un sommet de l’histoire de l’enfance de Jésus mais aussi une conclusion.  Un sommet parce que l’on découvre Jésus délivrant son premier message, ses premières paroles qui prennent d’ailleurs l’allure ambigüe d’un reproche : « Ne saviez-vous pas que je dois m’occuper des affaires de mon Père ? » et une conclusion formalisée par l’obéissance de Jésus rentrant finalement à Nazareth avec ses parents. Ce récit clôture les deux chapitres de l’enfance de Jésus. Il faudra attendre une vingtaine d’années, pendant lesquelles d’ailleurs on ne sait rien de lui, pour retrouver Jésus adulte, au commencement de son ministère en Galilée.  

Mais où est passé Jésus ? Les parents s’aperçoivent au bout d’une journée que leur fils n’est pas avec eux. Il était temps… Ils partent à sa recherche. Peine perdue. Alors ils retournent à Jérusalem. Et ils le retrouvent. Ouf !  

Un fils perdu et retrouvé ouvre l’Évangile de Luc. Jésus en fera une parabole plus tard dans ce même Évangile et seulement dans cet Évangile (Luc 15 : 11-32).

Les parents retrouvent Jésus dans le Temple, en train de dialoguer avec les maîtres, ou docteurs de la Loi. On découvre alors un enfant attentif, dont on suppose la vivacité d’esprit, qui fait l’admiration de ceux avec qui il parle, dont on nous dit qu’ils sont stupéfaits et de ses questions et de ses réponses. Les parents retrouvent leur fils au Temple de Jérusalem, autrement dit dans le sein même de l’institution religieuse.

Jésus est trouvé assis au milieu des maîtres autrement dit au milieu de ceux qui savent, qui connaissent la Torah, la loi de Moïse et qui peuvent l’interpréter. Jésus écoute et questionne. Malgré son jeune âge, il est déjà un maître. En tout cas c’est ce que l’évangéliste Luc veut faire passer comme message. Assis au milieu des maîtres, Jésus est accueilli comme un égal par rapport à eux. Jésus n’est pas dans la position de l’élève ou du disciple, assis aux pieds du maître. Il est déjà un maître. Il est donc capable d’exprimer ce qu’il sait et ce qu’il croit, à propos de la Torah. Il sait partager avec eux ce qu’il a compris de ce qu’on lui a enseigné ailleurs, à la synagogue ou en famille. En le traitant en égal, les maitres prouvent en quelque sorte la sagesse de l’enfant précoce dans sa réflexion et sa discussion, et authentifient en quelque sorte sa méthode reconnaissable : il écoute et il questionne, il se risque sûrement à des questions difficiles, à des réponses difficiles, mais il va jusqu’au bout. Tous sont stupéfaits de son intelligence, qui ne réside pas seulement dans la nature des réponses mais qui concerne la personne même de Jésus.

C’est ce que Luc souhaite transmettre par ce récit. C’est la capacité de Jésus à être un « Rabbi », un maître, un enseignant, avant l’heure, mais aussi être quelqu’un qui écoute, qui questionne, qui répond, qui se remet en question, tout en remettant les autres en question. C’est peut-être cela que les maîtres découvrent en lui : sa capacité à avoir intégré la Torah, non pas comme un impératif indiscutable, mais au contraire comme un chemin de vie et de liberté.  Et ce que Jésus partage avec eux, au fond, c’est sa relation personnelle avec Dieu, avec son Père.   Il ne vérifie pas seulement auprès d’eux ce qu’il sait de la Torah, mais il partage avec eux comment il la vit, comment il la met en pratique, ou du moins, comment il pense la vivre et la mettre en pratique quand il sera adulte.  Et sans aucun doute, les maitres qui écoutent cet enfant le trouvent passionnant et peut-être se sentent-ils valorisés de sentir leur admiration se porter sur cet enfant au comportement inédit. Évidemment cela le sera beaucoup moins, plus tard, quand Jésus devenu adulte, continuera de pousser les maîtres de la Loi dans leurs retranchements, prononçant à leur encontre des critiques si criantes de vérité (Luc 11 : 46-52), qu’ils préfèreront qu’il meure.

Ce récit est une transition par laquelle Luc fait passer ses auditeurs, puis ses lecteurs, pour qu’ils puissent cheminer dans la relation de foi qui se révèle et qui s’organise entre Jésus et Dieu. Cette relation entre « le Père et le Fils » part de l’Annonciation faite à Marie et va jusqu’au baptême de Jésus adulte. Et la profondeur, la particularité de cette relation qui unit Jésus à Dieu se trouve exprimée dans la seule phrase prononcée dans ce texte, par Jésus, répondant à ses parents : « Ne saviez-vous pas que je dois m’occuper des affaires de mon Père ? »
Avec ce récit, nous sommes témoin de l’irruption de la nouveauté qui va être la marque de la Bonne Nouvelle : l’inattendu de l’Évangile se concrétise !

Cela commence par l’opposition entre le programme des parents et celui de l’enfant. La volonté des parents tient au respect de la Loi, la volonté de Jésus réside dans la révélation nouvelle. Au début du récit, Joseph et Marie se comportent selon la coutume, fidèles à la Loi : ils vont à Jérusalem pour la Pâque. Et voilà que l’inattendu se produit : le jeune Jésus reste à Jérusalem. Le retour à la normalité passe par les parents qui cherchent leur fils : c’est une réaction saine ! Mais l’inattendu se reproduit quand ils le trouvent dans le Temple, assis avec les enseignants. Les parents retrouvent encore le bon rôle quand Marie interpelle Jésus, en lui disant : « Mon enfant pourquoi nous as-tu fait ça ? Ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse ! Et l’inattendu de la réponse de Jésus remettant tout de même ses parents en place : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois m’occuper des affaires de mon Père ? »  Puis le récit se conclut par la réaction des parents qui ne comprennent pas ce que Jésus leur dit. Comme s’ils restaient fermés au programme de la nouveauté qui se met en place avec leur fils. Comme si Marie ne se souvenait pas de l’annonciation qu’elle a reçue, comme si la naissance virginale avait disparu au profit de la mise en valeur discrète et tout autant inattendue de la paternité de Joseph !

L’écriture de Luc se situe dans la logique du programme annoncé. Tout est clair pour celui qui lit l’Évangile, mais rien n’est clair pour ceux qui vivent l’événement. En fait, le récit veut marquer une opposition, entre l’exceptionnelle compréhension manifestée par Jésus et l’incompréhension de ses parents qui semblent ne pas pouvoir dépasser le niveau des réalités coutumières, des valeurs établies de la religion, de la famille qu’ils représentent parfaitement. Ils ne peuvent pas accéder à l’ordre des valeurs nouvelles dont leur fils va être le porteur. C’est peut-être le cas pour nous encore aujourd’hui.
Ce récit n’est que les prémices de la Bonne Nouvelle qui attend le monde. Jésus n’a que 12 ans. L’enfance n’est pas encore tout à fait terminée ; il faut attendre encore quelques années. Et le récit se referme doucement, sur cette phrase qui marque la nécessité de réfléchir : « Sa mère retenait toutes ces choses », et qui fait écho à une autre phrase quelques versets auparavant, après la naissance à Bethléem : « Marie retenait toutes ces choses dans son cœur et elle y réfléchissait » (Luc 2:19).  Dans la Bible, le cœur est le siège de la raison et du discernement.  Personne n’a la science infuse pour comprendre les histoires bibliques. Il faut du temps pour y réfléchir et de la distance pour les recevoir. Nous sommes invités à garder ces histoires dans nos cœurs, jusqu’au jour où elles prennent sens dans nos parcours de vie.

Marie est présentée comme celle qui « garde ces paroles en son cœur ». Elle emmagasine les événements sans les décoder. Au fond elle n’est pas plus avancée dans l’interprétation des événements qui arrivent à Jésus, ou des paroles qui sont prononcées à son sujet. Cet épisode de Jésus à 12ans et tous les récits de l’enfance racontés dans l’Évangile de Luc s’achèvent dans une certaine ambiguïté. On pressent une rupture entre Jésus et ses parents, mais elle n’est pas encore consommée. Il retourne à Nazareth et vit avec ses parents une vie ordinaire, avec cette précision : il continuait à progresser en sagesse, en taille et en faveur, en grâce auprès de Dieu et des hommes (v.52).
Avec le Dieu de Jésus-Christ, foi et religion ne se confondent pas. Il n’y a pas de doctrine prête à croire. Le Dieu de Jésus-Christ se laisse rencontrer dans l’intimité de chacun. Et même si Jésus-Christ est considéré, appelé, « Maître », il a sa façon personnelle de vivre sa relation avec Dieu, dont les Évangiles se font l’écho. Jésus, enfant, a échappé un temps à ses parents. Cela continuera par la suite. Chaque fois que le peuple voudra instrumentaliser Jésus, en voulant le faire « Roi » par exemple, il s’échappera. Tous le chercheront mais le ne trouveront pas. Où est passé Jésus ?  Il vient de partir en barque sur l’autre rive ou il est à l’écart dans la montagne. A la résurrection, on le cherchera alors que le tombeau est vide, et la seule réponse sera : « Il vous précède en Galilée ». Et cela continue. Jésus est toujours dans un ailleurs insoupçonné. On ne peut pas mettre la main dessus. Il est en mouvement, parce qu’il est la vie.

Aujourd’hui c’est à nous de déchiffrer tous les enseignements que les Évangélistes nous ont laissés. Par tous les récits, qui sont autant de témoignages, nous pouvons deviner la foi qui animait Jésus et qui le reliait à son Père. En les actualisant, ils rejoignent nos vies.  Et si on ne comprend pas tout du premier coup, c’est tant mieux. Ici, dans le lieu où nous sommes, nous pouvons croire et nous interroger en même temps. Mais nous pouvons faire aussi cette expérience incomparable où nous pouvons être saisis par une parole, un geste, un événement, qui, contre toute attente nous raccrochent à la vie et réenchantent notre existence. Si c’est le cas, alors nous comprendrons que Jésus continue toujours de s’occuper des affaires de son Père, c’est-à-dire, de chacun et chacune de nous, dans son amour sans condition.  Amen.


Musique – Orgue
 
Cantique : Louange et Prière N° 309  « A Dieu seul j’abandonne », strophes 1 à 3 [cliquer ici]
 
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Offrande
Nous allons maintenant recueillir votre offrande. Que chacun donne ce qu’il a décidé en son cœur, sans regrets, ni contrainte, et l’offrande recueillie aujourd’hui est destinée à la vie de l’Église. C’est aussi de cette manière que notre église rend témoignage.
Musique : orgue

Prière d’intercession
Unissons-nous dans la prière les uns pour les autres :

Éternel, Dieu de la vie,
Nous te prions pour tous ces autres qui peuplent la terre avec nous ;
Pour ces prochains et ces lointains sans qui nous ne serions que des « Robinson », prisonnier de son orgueil solitaire.
Nous te prions pour tout ce qui nous est en commun, au long des siècles et des continents, tissant la longue tapisserie de l’humanité,
Nous te confions tout ce qui nous fait différents, et dont les couleurs font chanter le tissu de la vie.
Donne-nous d’accueillir la richesse de ces diversités et d’y saisir la dimension de ton amour.
Nous te confions ceux qui nous sont les plus proches, nos familles, nos amis, nos voisins, nos camarades, nos collègues, qui cheminent à nos côtés au long des jours, nous apportant chaleur, réconfort, soucis aussi,
Nous te confions la vie qui continue dans notre monde, malgré les épreuves, les chagrins, les solitudes et les deuils. Envoie-nous des compagnons fraternels quand nous déprimons, lorsque nous désespérons.
Mais tout au long de cette année qui s’ouvre, donne-nous chacun pour notre part, d’être ce petit chaînon joyeux de la grande caravane humaine, inlassablement et résolument en marche vers cet avenir que Jésus, ton Fils, nous a dépeint tout au long de son ministère, et qui a débuté ce jour-là, alors qu’il te découvrait dans le Temple de Jérusalem, un avenir sans cesse réinventé, aux couleurs multiples de l’espérance 
[Agnès Adeline, d’après une prière de Michel Wagner, in "Prières qui n’en ont pas l’air"].

Et nous rassemblons nos prières dans celle que Jésus a enseignée à ses disciples :

Notre Père
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles. Amen.

Je vous invite à vous lever pour recevoir l’exhortation et la bénédiction de la part du Seigneur :

Exhortation 
Prenez garde que personne ne rende à autrui le mal pour le mal ; mais recherchez toujours le bien, soit entre vous, soit envers tous.
Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse.
Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. Accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu.

Bénédiction
Que l’Éternel fasse rayonner l’habit de lumière,
Qu’il a posé sur chacun et chacune d’entre nous
Qu’il nous garde dans son amour
Qu’il nous bénisse et nous conduise à la vie éternelle
Amen - Alléluia

Répons : Psaume 138/1
Que tout mon cœur soit dans mon chant,
Qu’il soit brûlant de tes louanges,
Je te rends grâces en ta maison
Je loue ton nom devant les anges.
Tu es venu pour exalter
La renommée de ta parole,
J’adore ta fidélité
Et ta bonté qui me console.
 

Orgue
Sortie  

Paroles des chants du dimanche 15 janvier 2023

Psaume : Le Psautier Français n°67 B « Que Dieu nous bénisse et nous garde », strophes 1 & 2

Strophe 1
Que Dieu nous bénisse et nous garde,
Lui dont la joie est de donner ;
Dans son amour qu'il nous regarde,
Et nous serons illuminés.
Tous ceux qui espèrent
Verront sur la terre
S'ouvrir un chemin,
Car Dieu qui s'avance
Est la délivrance
De tous les humains.

Strophe 2
Que tout pays lui rendre grâce
Avec des chants, des cris de joie !
Il vient régner sur toute race
Et gouverner selon le droit.
La terre est féconde
Et ses fruits abondent,
Car Dieu nous bénit.
Oh ! Que Dieu bénisse
Ceux que sa justice
En tous lieux unit !

Cantique : Louange et Prière n°216 « Seigneur que ton règne adorable », Strophes 1 à 3

1 - Seigneur que ton règne adorable
S’affermisse enfin parmi nous,
Ce règne à nul autre semblable
Qu’on ne peut hâter qu’à genoux,
Règne auquel ton Esprit incline
Par l’attrait puissant de ta voix,
Règne où la force qui domine,
C’est ton amour, ô Roi des Rois !

2 - S’il est d’abord sans apparence,
S’il ne grandit que lentement,
Telle à nos yeux est la semence
Qu’apporte ou que chasse le vent.

Mais, ô Dieu ! Tu la vivifies :
Voici l’arbre aux puissants rameaux ;
Et sous ses branches agrandies
S’abritent les nids des oiseaux.

3 - Ô Roi que le monde désire,
Qu’il désire et ne connaît pas,
Étends au loin l’heureux empire,
Que tu veux fonder ici-bas !
Qu’il soit vaste autant que la terre,
Qu’il soit pur autant que les cieux,
Et que partout, ô notre Père,
Il rende ton nom glorieux !

Cantique : Louange et Prière n°309 « A Dieu seul j’abandonne », Strophes 1 à 3

Strophe 1
A Dieu seul j'abandonne
Ma vie et ma personne,
Mes projets et mes vœux.
Sans lui rien ne prospère
Sans mon céleste Père,
Rien ne saurait me rendre heureux

Strophe 2
Oui, de sa providence,
Avec reconnaissance,
Je veux tout accepter.
Ce qu'il lui plaît de faire
M'est toujours salutaire :
Cesse, ô mon cœur, de t'agiter !

Strophe 3
J'attends tout de sa grâce,
Qui jamais ne se lasse
Et je regarde à lui ;
Quand le péril me presse,
Il connaît ma détresse,
Et son amour est mon appui

Strophe 4
Oui, mon âme est tranquille :
Je trouve un sûr asile,
O Seigneur ! dans ton sein.
Et bientôt cette vie
Pour moi sera suivie
D'un bonheur sans borne et sans fin

Lecture de la Bible

Évangile de Luc, chapitre 2, versets 41 à 52 [NBS]

Jésus à douze ans dans le temple

41 Ses parents allaient chaque année à Jérusalem, pour la fête de la Pâque. 42 Lorsqu'il eut douze ans, ils y montèrent selon la coutume de la fête.
43 Puis, quand les jours furent achevés et qu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem, mais ses parents ne s'en aperçurent pas.
44 Pensant qu'il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin et le cherchèrent parmi les gens de leur parenté et leurs connaissances.
45 Mais ils ne le trouvèrent pas et retournèrent à Jérusalem en le cherchant.
46 Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des maîtres, les écoutant et les interrogeant.
47 Tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses.
48 Quand ils le virent, ils furent ébahis ; sa mère lui dit : Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse ! 
49 Il leur répondit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que j'ai à faire chez mon Père ?
50 Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait.
51 Puis il descendit avec eux à Nazareth ; il leur était soumis. Sa mère retenait toutes ces choses. 
52 Et Jésus progressait en sagesse, en stature et en grâce auprès de Dieu et des humains.

Vidéo du culte entier

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