121 - Psaume 121 « Je lève les yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours ? »

Je lève mes yeux vers les montagnes...
D'où me viendra le secours ?
Le secours me vient de l'Éternel,
Qui fait les cieux et la terre.
Il ne permettra point que ton pied chancelle ;
Celui qui te garde ne sommeille point.
Voici, il ne sommeille ni ne dort,
Celui qui garde Israël [qui garde son peuple].
L'Éternel est celui qui te garde,
L'Éternel est ton ombre à ta main droite.
Pendant le jour le soleil ne te frappera pas,
Ni la lune pendant la nuit.
L'Éternel te garde de tout mal,
Il garde ton âme ;
L'Éternel garde ton départ et ton arrivée,
Dès maintenant et pour toujours.

Remarques

  • Ce paume, par ses premières phrases, nous met en communion avec toute personne, croyante ou non, qui a de l'idéal, de la bonne volonté. Il arrive ensuite à l'expérience croyante, témoignant de Dieu comme d'une source d'évolution et de vie permanente.
  • Il y a une faute de traduction courante dans bien des versions de ce psaume, quasiment un contresens de bien des traducteurs, mettant « l'Éternel qui a créé le ciel et la terre » au passé, alors que c'est bien un participe présent qu'il y a ici pour le verbe créer (עֹשֵׂה, asá). La Nouvelle Bible Segond (NBS) traduit correctement au présent. Et il est bien question ici de Dieu comme poursuivant encore son œuvre de création dans le monde et en nous. C'est important pour comprendre l'existence du mal dan le monde qui est encore en genèse, avec une part de chaos et une part de belles choses. Dieu y travaille. Il est source d'évolution dans le présent, nous dit ce psaume, et il nous invite à regarder vers le haut, à nous associer à Dieu avec intelligence, avec espérance, mais aussi dans la solidarité avec notre prochain.
  • Dans ce même ordre d’idée, les promesses de la fin de ce Psaume sont parfois traduites au futur, mais ce temps n’existe pas en hébreu, c'est un inaccompli : ces promesses sont déjà pour le présent et restent valables pour le futur.
  • שָׁמַיִם, shamáyim, « les cieux », est toujours au pluriel en hébreu.
  • יְהוָה, YHWH, « Éternel », est le Nom ineffable de Dieu, parfois traduit par "SEIGNEUR" (en lettres capitales) dans la Bible, parce que les juifs disent אֲדֹנָי, ādônay, « Seigneur », au lieu de lire ce mot. Depuis le XVIe siècle et la traduction de Pierre Robert Olivétan, les protestants préfèrent utiliser Éternel avec un majuscule, parce que יְהוָה est un nom, pas un titre, et que dans sa racine il est connoté au verbe être. Et théologiquement, cela rend Dieu plus proche, « avec nous », plutôt qu'un lointain monarque qui jugerait les humains depuis le sommet d'une hiérarchie. Le mot « dieu » se dit אֵל, El — au pluriel אֱלֹהִים, Elohim.
  • Dans la traduction grecque de la Bible hébraïque, la Septante, ce Psaume porte le N°120.