Culte du 4ème Avent 2022

Culte du 18 décembre 2022
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

18 décembre 2022
299ème jour de la guerre en Ukraine
Baptême de Christiano
« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis »

Culte présidé par la Pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Avec Alexandre Korovitch, organiste suppléant, à l'orgue et au piano

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Entrée : Musique
 
Salutation 

Mon frère, ma sœur, mon ami,
Toi qui es venu ce matin, prendre le temps d’écouter la Parole de Dieu, renouveler tes forces physiques et spirituelles, par le chant, la prière, rencontrer ton prochain au milieu de ton activité familiale ou de ton travail, sois sans crainte !
Le Seigneur est là, il t’appelle, il t’invite à l’écouter et à le recevoir ici et maintenant.
La grâce et la paix vous sont données, ici et maintenant, de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ, son fis, notre sauveur et notre frère.

Accueil de l’assemblée

En ce quatrième dimanche de l’Avent, toutes les bougies de la couronne sont allumées.
La lumière est proche, l’attente se termine. C’est de cette façon que nous souhaitons la bienvenue à chacun, chacune pour ce temps de culte.
Bienvenue dans ce lieu de prière : que vous soyez des habitués du lieu, ou que vous veniez ce matin pour la première fois, vous êtes ici chez vous.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le site internet ou celui des réseaux sociaux. C’est un jour de joie, puisque nous allons accueillir Christiano, comme nouveau membre de l’Eglise universelle, par son baptême.
Merci à Alexandre Korovitch, organiste suppléant, qui nous accompagne à l’orgue et au piano, ce matin. Nous sommes en communion les uns avec les autres, en cet instant présent, et nos pensées vont vers toutes les personnes qui en ce moment même connaissent l’épreuve du deuil, parmi nos proches, parmi tous nos prochains, quel que soit le lieu où ils se trouvent.

Ensemble, prions :
« Eternel, nous ne savons pas quand tu viens dans nos vies. Nous t’attendons toujours plus tard, nous nous perdons en préparatifs, nous nous projetons, nous nous activons, nous planifions, et finalement, nous te reléguons au futur, et même parfois au conditionnel.
Eternel, ne permets pas que nous manquions notre rendez-vous avec toi ; ni le soir, ni le milieu de la nuit, ni le matin, ni tout au long de ce jour.
Ménage-nous des moments, où nous nous asseyons dans le jardin de notre vie, et où tu convertis notre attente en la joie parfaite de te savoir présent ».
Amen.
(d’après une prière de Marion Muller-Colard, « Eclats d’évangile »).

Répons : Réjouissons-nous au Seigneur
Réjouissons-nous au Seigneur
Egayons -nous en son honneur,
Lui seul est notre délivrance.
D’un même élan venons à lui,
Il sera toujours notre appui,
Chantons notre reconnaissance.

 
Louange : Louons Dieu
Psaume 139 (extraits)
 
1 Au chef de chœur. Psaume de David.
   Éternel ! tu me sondes et tu me connais,
2 Tu sais quand je m'assieds et quand je me lève,
   Tu comprends de loin ma pensée ;
3 Tu sais quand je marche et quand je me couche,
   Et tu pénètres toutes mes voies.
4 Car la parole n'est pas sur ma langue,
   Que déjà, Éternel ! tu la connais entièrement.
5 Tu m'entoures par derrière et par devant,
   Et tu mets ta main sur moi.
6 Une telle science est trop merveilleuse pour moi,
  Trop élevée pour que je puisse la saisir. …/…
…/…
13 C'est toi qui as formé mes reins,
    Qui m'as tenu caché dans le sein de ma mère.
14 Je te célèbre ; car je suis une créature merveilleuse.
    Tes œuvres sont des merveilles,
    Et mon âme le reconnaît bien.
15 Mon corps n'était pas caché devant toi,
    Lorsque j'ai été fait en secret,
    Tissé dans les profondeurs de la terre.
16 Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient ;
    Et sur ton livre étaient tous inscrits
    Les jours qui étaient fixés,
    Avant qu'aucun d'eux existe
17 Que tes pensées, ô Dieu, me semblent impénétrables !
    Que la somme en est grande !
18 Si je les compte,
    Elles sont plus nombreuses que les grains de sable.
    Je m'éveille, et je suis encore avec toi.

Psaume : Le Psautier Français n° 97 « Dieu le Seigneur est roi ! », Strophes 1 à 4 [cliquer ici]

 
Volonté de Dieu
Ecoutons maintenant ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire :

Ainsi parle le Seigneur :
Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse,
que le fort ne se glorifie pas de sa force,
que le riche ne se glorifie pas de sa richesse,
mais que celui qui veut se glorifier
se glorifie  d'avoir l'intelligence de me connaître,
de savoir que je suis le Seigneur.      (Jérémie 9/22-23)

INSTITUTION DU BAPTEME

Dans notre Eglise, on peut demander le baptême à tous les âges. C’est le cas aujourd’hui pour Christiano, qui a rejoint notre paroisse, il y a quelques mois.
 
Christiano, 
L’Eglise, aujourd’hui, accueille ton désir avec joie
Et obéit à la volonté de Jésus-Christ qui a dit à ses disciples :
“Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre.
Allez, de toutes les nations faites des disciples.
Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
Et apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai enseigné.
Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.”
 
INSTRUCTION

Christiano,
Tu vas être baptisé au nom du Père, qui t’a donné le souffle de la vie.
Tu vas être baptisé au nom du Fils.
Jésus-Christ, mort et ressuscité pour que tu aies la vie en abondance, t’appelle à son service.
Tu vas être baptisé au nom du Saint-Esprit,
Qui a fait naître et qui continue de faire naître en toi la foi, l’espérance et l’amour.

L’eau qui est ici est de l’eau ordinaire, mais avec la Parole de Dieu, cette eau devient l’eau du sacrement du baptême, eau d’une nouvelle naissance avec Dieu.

Chaque jour notre baptême nous rappelle que nous dépendons de Dieu seul et qu’ensemble nous vivons de son amour.

Nous croyons que cela est vrai pour chacun, chacune, petit ou grand, même pour ceux qui ne le savent pas encore.
En effet, “nous aimons Dieu parce qu’Il nous a aimés le premier”.
 
Répons : A toi mon Dieu mon cœur monte
Montre-moi Seigneur, la route,
Guide-moi dans la clarté
Ouvre à celui qui t’écoute
Un chemin de vérité.
Je regarde à ton amour
Au salut qu’en toi j’espère
Je le verrai chaque jour
S’étendre sur cette terre !

 
Confession du péché

Dieu notre Père, nous te présentons chacune de nos vies.
Devant les promesses et les exigences de ton Royaume,
nous ne devrions pas hésiter !
Mais nous avons toujours peur d'y perdre !
Nous nous cramponnons à ce que nous sommes !
Nous nous crispons sur ce que nous avons !
Nous préférons notre méfiance à Ta joie,
notre incrédulité à Ton amour,
notre égoïsme à Ton espérance.
Nous t’en prions, change les orientations de notre cœur,
les inspirations de notre volonté,
les réflexes de notre intelligence
et accorde-nous la grâce de savoir tout lâcher quand le moment est là de saisir les occasions de ton Royaume".
Amen.
(Extrait de « Liturgie en chantier » - Bernard  Reymond)

Répons : Viens, Rédempteur des païens
Viens, Rédempteur des païens
Montre-toi, enfant divin,
Que s’étonne l’univers,
De ta venue dans la chair.

 
Annonce du pardon

Ainsi parle le Seigneur :
Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau ;
J’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair.
Je serai votre Père,
Vous serez mes fils et mes filles.”
“Celui qui écoute ma parole, dit Jésus,
Et qui croit en celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle ;
il ne vient pas en jugement,
Mais il est passé de la mort à la vie.”

Chantons à Dieu notre reconnaissance !
 
Répons : D’un arbre séculaire
D’un arbre séculaire, du vieux tronc d’Isaïe,
Durant l’hiver austère, un frais rameau jaillit.
Et sur le sol durci, dans la nuit calme et claire,
Une rose a fleuri.

 
Baptême de Christiano :

Christiano, que demandes-tu ?
      Je demande le baptême
Avec l’Eglise universelle, veux-tu confesser la foi chrétienne ?
      Oui, Jésus-Christ est le Seigneur.
Christiano, je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Pour toi aussi cette parole est vraie : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, afin que quiconque, croit en lui, ait la vie éternelle.  

Imposition des mains :
Christiano,
Que le Saint-Esprit affermisse ta foi, t’accorde ses dons et te les renouvelle jour après jour. Amen.
 
Témoignage de baptême :

Ma rencontre avec Christ a eu lieu à la suite d’une épreuve personnelle où j’ai expérimenté la solitude. J’ai été rejoint au milieu de ma tourmente.
Ma foi s’était jusque-là construite sur ma capacité à endurer un “prétendu” silence de Dieu.  Je ressentais beaucoup de distance vis-à-vis des textes saints, d’un point de vue historique, social et culturel.
Ma rencontre avec Christ est devenue la plus grande aventure de ma vie. Je cherchais Dieu dans les hauteurs et je l’ai rencontré dans son humanité. En acceptant mon humanité et la sienne j’ai augmenté ma capacité à aimer, et ce fut la surprise de ma vie. Mon cœur de pierre était devenu cœur de chair.
En acceptant Jésus-Christ comme mon seigneur, j’ai pris la décision de réorienter ma vie.
De dures étapes d’adversité et de rigueur m’ont ralenti dans le cheminement de mon baptême. Mais désormais mon cœur est plein d’allégresse car aujourd’hui, je suis rentré chez moi, ici dans ce temple et cette communauté. Rentrer chez soi c’est retourner dans un lieu où l’on est accueilli tel que l’on est, sans avoir à prouver quoique ce soit.

Par ce baptême j’affirme mon choix et j’accepte d’avancer désormais avec le meilleur co-pilote qui puisse exister.
La Grâce éclaire, et elle nous met devant nos responsabilités, elle donne du sens à nos expériences.
Par ce baptême je reçois la paix du Christ et son amour dans ma vie et je reçois la libération de toute culpabilité.

Il n’y a rien que je puisse faire pour mériter la miséricorde de Dieu, et pourtant elle est bien là.
Et son amour manifesté pour moi en Christ pour trouve son apogée aujourd’hui.
Ainsi je peux faire mienne cette prière de François d’Assise :
“Là où est le désespoir, que je mette l’espérance. Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie.”
Et je terminerai par ces mots du prophète  Ésaïe chapitre 61, versets 10 et 11 :
Je me réjouirai en l'Éternel, Mon âme sera ravie d'allégresse en mon Dieu; Car il m'a revêtu des vêtements du salut, Il m'a couvert du manteau de la délivrance, Comme le fiancé s'orne d'un diadème, Comme la fiancée se pare de ses joyaux.
Car, comme la terre fait éclore son germe, Et comme un jardin fait pousser ses semences, Ainsi le Seigneur, l'Éternel, fera germer le salut et la louange, en présence de toutes les nations.

Musique choisie par Christiano, jouée par Alexandre, au piano.
 
J’invite l’assemblée à se lever pour accueillir Christiano :
Frères et Sœurs, voici Christiano.  Il est ici chez lui, vous êtes sa famille spirituelle. Vous lui accorderez ainsi qu’à ses proches, le soutien de votre prière.  Vous l’associerez à l’édification de l’église, vous l’encouragerez dans son joyeux service. Aucune contrainte ne le retiendra dans la communauté chrétienne, et s’il venait à s’en séparer, vous affirmerez qu’il peut toujours y retrouver sa place. Vous serez pour lui les témoins de l’amour de Dieu.
Dites avec moi : Que Dieu nous soit en aide !
Réponse de l’assemblée :
     Que Dieu nous soit en aide !
 
Prière d’actions de grâces :
Père, nous te disons notre joie et notre reconnaissance pour Christiano qui vient de recevoir le signe de ta grâce. Nous te prions pour lui et pour ses proches. Nous te remercions pour notre propre baptême et pour la fidélité de ton amour. AMEN

Signature du registre des baptêmes
 
Musique
 
Doxologie : Gloire à Dieu, dans les cieux et sur la terre et d’éternité en éternité.
 
Lecture biblique ;: Evangile de Jean chapitre 15, versets 9 à 17 (TOB)

9 Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ; demeurez dans mon amour. 
10 Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme, en observant les commandements de mon Père, je demeure dans son amour.
11 « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. 
12 Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. 
13 Nul n’a d’amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu’il aime. 
14 Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. 
15 Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur reste dans l’ignorance de ce que fait son maître ; je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu auprès de mon Père, je vous l’ai fait connaître. 
16 Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et institués pour que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure : si bien que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera. 
17 Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.

Cantique : Louange et Prière n° 87 « Cantique de Zacharie », strophes 1, 2, 4 et 5 [cliquer ici]
 
Prière d’illumination 

Seigneur,
Tu m’appelles amie, et tu me fais connaître
Le Dieu que tu connais,
Tu m’invites, devant lui, à entrer dans la danse de toute l’humanité.
Tu me guettes comme celui dont on attend beaucoup, car on l’a tant aimé.
Tu m’appelles amie, et je voudrais m’enfuir,
Car il est plus exigeant d’aimer que d’obéir.
Tu jettes ta lumière sur l’ombre de moi—même,
C’est ainsi quand on aime.
Mais tu n’as de plaisir ni dans l’hypocrisie,
Ni dans la servitude.
Tu cherches ma parole en réponse à la tienne,
Et cette égalité,  où tu nous viens en frère,
Se porte garante enfin d’une liberté vraie.
Amen.
(Marion Muller-Colard).

Musique : orgue

Prédication : Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis

Amis, sœurs et frères,

« Au commencement de l’Evangile,
Jean le Baptiste voit le Souffle descendre sur l’homme Jésus.
Après avoir traversé la mort,
Ce Jésus transmet à ses disciples le Souffle reçu de son Père.
Est-ce la fin de l’Evangile ?
La finale du texte, certes.
Mais depuis, le Souffle poursuit sa course, et se mêle à la parole des hommes.
L’homme qui s’essouffle à courir sa vie, qui peine et butte sur l’obstacle, le souffle court,
Reprend souffle à la Parole de l’Evangile.
Il se redresse comme né d’un nouveau Souffle,
Et sa course s’apaise jusqu’à parvenir au but :
Devenir un avec le Père, par son Fils,
Devenu mon frère »  
 
C’est avec ces mots que mon collègue mais aussi mon ami, le pasteur Jean Dumas, que je salue au passage, termine son commentaire personnel de l’Evangile de Jean. Et c’est avec ses mots que je choisis de commencer cette prédication, comme une transmission de ce Souffle qui anime toute confession de foi, ou toute prédication, même si elles ont été soigneusement préparées à l’avance. Et peut-être qu’avec ce cheminement du Souffle, à travers des itinéraires parfois improbables, qui font qu’il n’y a pas un seul chemin de foi, mais une multitude de chemins de foi, voilà que nous nous retrouvons, contre toute attente, dans ce temple pour le baptême de Christiano.  

Le passage de l’Evangile de Jean que nous venons d’entendre se situe juste avant que Jésus soit arrêté. Ce passage se situe dans ce que nous appelons » les discours d’adieu ». Jésus est avec ses disciples pour un ultime enseignement. Ce sont ses paroles dernières, celles qui resteront dans la mémoire de Jean l’Evangéliste, dans le but qu’une fois arrivées à maturation, il les mette par écrit, afin que nous les recevions aujourd’hui, comme une parole actualisée.
L’extrait que nous venons d’entendre commence par l’image symbolique de la vigne que nous n’avons pas lue.  « Moi, je suis la vigne, la véritable, et mon Père est celui qui la cultive (v .1). C’est ici la septième et la dernière proclamation où le « Moi je suis », (Ego eimi). Auparavant, Jésus a utilisé d’autres métaphores, pour parler de lui et de sa mission au milieu des êtres humains : je suis le pain de vie, la lumière du monde, la porte des brebis, le bon berger, le chemin, la vérité et la vie, la résurrection et la vie, et maintenant, la vigne véritable.
 
Comme pour la métaphore du troupeau, (Jean 10:1- 5), Jésus donne corps à celle de la vigne en décrivant quelques aspects de sa culture. Il commence son propos par quelques images qui peuvent laisser un sentiment négatif : « tout sarment qui ne porte pas de fruit, il l’enlève, tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, pour qu’il porte davantage de fruit ». Et Jésus poursuit ainsi : « Vous, déjà vous êtes émondés, à cause de la Parole que je vous ai dite ». La vigne est donc un organisme vivant. La taille des sarments évoque d’une certaine manière les étapes, les épreuves ou les échecs de la vie, mais la parole du Christ est là pour ramener à l’essentiel celles et ceux qui les traversent, et cet essentiel c’est de demeurer en lui, coûte que coûte. C’est plus facile à dire à qu’à faire. Mais c’est possible, cela prend seulement du temps, le temps d’une vie, parfois.  Il faudra du temps pour que chacune, chacun qui a accueillir le Dieu de Jésus-Christ dans sa vie, puisse dire en toute liberté et en toute sincérité à la manière de l’apôtre Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ». Et par cette affirmation, nous voyons tout de suite le travail d’émondage qu’il nous reste à faire pour que cette parole devienne la réalité de notre vie.  Dans le chapitre précédent, Jésus disait à ses disciples qu’il y a de nombreuses demeures dans la maison de son Père, et qu’il fallait du temps pour le découvrir. Mais il ne s’agit pas seulement de le découvrir, mais de savoir ce qu’on fait ensuite de cette découverte. Ce discours d’adieu s’adresse désormais non plus aux disciples de l’époque de Jésus, mais à toute personne qui écoute cette parole et qui font l’expérience de la foi.  Pour certains, la foi peut se recevoir comme une construction bien organisée, avec la lecture de textes bibliques comme objets de réflexion, d’études, de pensée, très importants pour la compréhension, mais qui peuvent rester lettre morte, tant qu’il n’y a pas eu une véritable rencontre, tant que le texte n’est pas devenu une parole pour chacune de nos vies. Mais quand cela se produit, alors, c’est la foi qui nous saisit.  Tout ce que nous avons appris, de loin, fait sens pour nous, là où nous en sommes.  La foi devient quelque chose d’évident pour nous-mêmes, alors que nous croyions que c’était réservé à quelques initiés.  Et d’une façon inattendue, nous voilà rejoints au plus profond de nous-mêmes, et la foi dont nous avons lu les récits dans les différents textes bibliques vécus par les autres témoins, devient la nôtre. C’est ainsi que la parole devient vivante. Et celles et ceux qui se découvrent en Dieu, reçoivent de lui la vie, tout comme le sarment reçoit sa propre sève du cep, auquel il appartient. Et cette découverte peut conduire à demander le baptême, en tout cas, pour Christiano.  Le baptême n’est rien d’autre que le signe visible de la grâce invisible.
 
Jésus délivre maintenant le cœur de son message à ses disciples. Et ce message répète de façon incontournable, ce qu’il ne lasse pas d’enseigner : « Demeurez dans mon amour ». Jésus continue de décliner sous une autre forme ce grand commandement de l’amour, afin qu’il soit vécu, là où nous sommes, et si pelu que ce soit. Les disciples sont définis comme portant du fruit, à la seule condition d’aimer leurs prochains, comme ils sont aimés de Dieu. C’est une définition de la grâce. L’autre est aimé de Dieu autant que je le suis. Un peu plus loin, dans le discours de Jésus, aimer se confond avec « garder les commandements ». Et dans l’enseignement de Jésus, il s’agit de garder seulement tous les comman­dements, réunis dans ce que nous appelons le « Sommaire de la Loi » tel que nous le trouvons exprimé dans l’Evangile de Marc : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force, et tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là ». (Marc 12:30). Cet amour est un amour qui fait grandir, qui permet à l’autre d’être lui-même, sans faux fuyants ; un amour que le Christ portera à son incandescence par le don qu’il fera de lui-même. C’est ainsi que le divin prend corps dans la vie des hommes : par le don de sa propre vie, afin de ne renier ni son enseignement, ni sa solidarité avec les humains que nous sommes. Et Jésus élargit son discours avec une nouvelle notion, celle de la joie. « Je vous dis cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ». La joie ici est quelque chose de très profond, de très intime, de presque indéfinissable, ici la joie est le fruit de l’amour partagé. C’est celle d’être pleinement accordé à Dieu. Et je voudrais partager cette citation de Dietrich Bonhoeffer : « La joie de Dieu est passée par le dénuement de la crèche et la détresse de la croix ; c’est pourquoi elle est invincible, irrésistible. Elle ne nie pas la détresse là où elle se trouve, mais en elle, elle trouve Dieu. » *
 
A travers ces quelques mots, très chargés de sens puisqu’ils appartiennent au dernier discours de Jésus avant son arrestation, il nous est rappelé d’une certaine manière que personne n’est le champion de la foi, que personne n’a le monopole de la révélation, mais qu’en revanche, chacun et chacune est invité à aller plus loin dans sa vie en demeurant dans la Parole.  Et comme Jésus le dira à Nicodème, dans un autre passage de cet Evangile, il ne suffit pas de naître corporellement, charnellement, mais il faut aussi naître d’eau et d’esprit. Naître une seconde fois, c’est accueillir l’amour de Dieu en Jésus-Christ, dans sa vie, dont rien ne peut nous séparer. (Rm 8:38-39).  Par voie de conséquence, c’est accueillir l’Evangile comme une parole libératrice, face à nos peurs, nos trahisons et nos faiblesses, et ce, sans aucune contrepartie avec cette promesse :  Dieu n’a pas envoyé son Fils pour juger le monde mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3:17). Christiano, tu nous as dit dans la confession de ta foi, qu’il n’y a rien à prouver dans le chemin qui est le tien. Il y a seulement à partager et à témoigner ce cadeau inattendu de Dieu pour toi, mais aussi pour chacun, chacune, sans discrimination, sans préjugés, mais plutôt avec tous ces signes distinctifs qui font que tu es toi, que nous sommes nous, et personne d’autre. C’est ainsi que nous sommes appelés chacun, chacune par notre nom. Parce que nous sommes uniques et irremplaçables, et même une créature merveilleuse, comme le disait déjà le psalmiste. Cette parole parfois même, nous relève, malgré nous, elle nous fait devenir ou redevenir des êtres libres et responsables :  libres de dénoncer les forces du mal, de combattre les injustices qui rongent toutes les bonnes volontés et sapent l’espérance. Responsables et libres d’aimer. C’est ce que Jésus laisse comme mission à ses disciples, en leur disant qu’il ne les appelle plus serviteurs, mais amis. Jésus propose la foi   comme une amitié. C’est un mot très fort. Chacun sait à sa mesure combien il est difficile de vivre sans amis. L’amitié de Dieu est une notion déjà ancienne. On en trouve la trace dans livre de l’Exode, quand l’Eternel parle avec Moïse, quand Moïse explique à Dieu qu’il n’est pas toujours très clair dans sa façon de se présenter aux hommes. Cela se passe dans la tente de la Rencontre, alors que le peuple est dans le désert. « L’Eternel parlait à Moise face à face, comme un homme parle avec son ami ». (Exode 33:11). Jésus renouvelle cette expérience avec les disciples d’hier, avec ceux et celles d’aujourd’hui, d’avancer en amitié, dans la foi. Avancer avec Dieu, en amitié, c’est avancer sur un chemin, certes de confiance, avec cette intimité de pouvoir lui dire tout ce que nous avons sur le cœur, sans se sentir ni jugé, ni condamné. Voilà la liberté à laquelle nous sommes appelés. Devenir nous-mêmes. Christiano, merci d’avoir demandé le baptême ici, dans notre Eglise, parce que cela nous bouscule. Ton baptême nous rappelle que nous ne sommes pas qu’une église de témoins « familiaux », où la foi se transmettrait tant bien que mal de génération en génération, mais que l’Eglise est constituée de personnes qui font la rencontre personnelle du Christ dans leur vie, parfois loin de leur famille d’origine, avec une culture autre que la culture occidentale. Notre Eglise est ouverte à tous les vents, et parfois il y a des courants d’air, et tu fais partie de ces courants d’air frais, (très frais aujourd’hui, j’en conviens), qui renouvellent notre air vicié et notre souffle altéré. Tu rejoins une communauté d’hommes et de femmes tout à fait ordinaires, avec leurs qualités et leurs défauts. Et grâce à l’Evangile de ce matin, nous prenons conscience de tout le travail d’émondage à effectuer pour quitter nos peurs et passer de l’obscurité à la lumière. Nous avons, nous-aussi, besoin de nous laisser évangéliser dans nos profondeurs. La grande nouveauté de l’Evangile, c’est que ce n’est plus nous qui nous nous approchons de Dieu, que ce soit par notre savoir, nos seuls mérites, nos exploits moraux ou spirituels, mais c’est Dieu qui vient à notre rencontre et nous rejoint là où nous en sommes. C’est Dieu qui se fait connaître ou reconnaître, à moi, c’est lui qui s’approche de moi tel(le) que je suis, “ qui prend ma vie dans ses mains pour m’arracher au malheur, aux ténèbres, au péché et à la mort ”, c’est-à-dire, en d’autres termes, m’arracher à la vie sans lui. Amis, frères et sœurs, alors que nous allons fêter Noël dans quelques jours, où nous célébrons la naissance de celui que nous appelons « fils de Dieu », dans la foi, rappelons-nous que Jésus n’est pas venu pour nous arracher à la nuit du monde, mais bel et bien pour que nous travaillions à l’éclairer de sa Parole et à transformer ce monde par sa puissance d’amour.  Jésus n’est pas “ descendu du ciel ” pour que nous oubliions la terre, mais pour qu’à travers son amour sans frontière et sans condition, la terre reçoive les couleurs du royaume ”. Nous n’avons pas d’autre vocation que de le proclamer et d’en vivre.
Amen.

Pour aller plus loin :
Jean Dumas, « Jean, explique-moi ton évangile », éditions l’Harmattan, 2021.
Marion Muller-Colard, « Eclats d’Evangile », Bayard Poche, 2021
Dietrich Bonhoeffer, Si je n’ai pas l’amour. Labor et Fides, 1972


Musique : orgue

Cantique : Louange et Prière n° 92 « Dieu le tout puissant créateur s’abaisse au rang d’un serviteur », strophes 1 à 4 [cliquer ici]
 
Annonces 
Paroles d’amour dimanche 18 décembre après-midi.
Pause spirituelle jeudi 22 décembre, à la maison presbytérale.
Veillée de noël le samedi 24 décembre à 19h
Culte de Noël avec sainte-cène, le dimanche 25 décembre à 10h30.

Offrande 

Voici le moment de l’offrande.
Elle est destinée à la vie et au témoignage de l’Eglise
Que chacun donne selon la décision de son cœur,
Sans regrets ni contraintes. Car Dieu aime celui qui donne avec joie. 

Vous trouverez dans les Psautiers Français une enveloppe spéciale pour contribuer à la hauteur de vos possibilités à l’offrande de Noël, pour soutenir la mission de notre Eglise. Soyez déjà remerciés de votre courageuse solidarité !
 
Musique : orgue

PRIERE D'INTERCESSION 
Eternel Dieu de la vie, nous te prions :
 
Pour Christiano qui a reçu aujourd’hui le signe de ta grâce, par son baptême. Pour celles et ceux qui sont dans la nuit du doute, qui te cherchent désespérément,
Pour celles et ceux que l’avenir paralyse et dont l’espérance est blessée, Pour celles et ceux qui ont perdu un être aimé, et qui luttent contre le vertige du silence et de l’absence.
Pour celles et ceux qui connaissent la solitude, qui n’ont personne avec qui partager leurs joies, leurs peines, leurs rires et leurs questions.
Pour toutes les familles, aussi différentes soient-elles, afin qu’elles soient des espaces de parole et de vie, des refuges où chacun, chacune se découvre inconditionnellement aimé.
Pour celles et ceux qui réparent, qui soignent et qui tendent la main aux autres, qui redonnent confiance, tout simplement.
Pour l’Église universelle, mais aussi pour la multitude des croyants quelle que soit leur famille spirituelle ; Nous te prions pour que l’amour du plus petit de nos prochains demeure la motivation de toutes nos actions et de nos engagements !
Nous te prions de faire de nous, là où nous sommes, des artisans de paix, au milieu de notre monde en souffrance. Nous te confions l’ensemble de sa famille, ses proches, ses amis.
Garde-les tous et toutes dans ton Amour et ta grâce.

Et nous rassemblons notre prière dans celle que Jésus a enseignée à ses disciples 

NOTRE PÈRE
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous laisse pas entrer en  tentation
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles. Amen.

Exhortation et Bénédiction 
Recevons l’exhortation et la bénédiction de la part du Seigneur

Soyez toujours humbles, doux et patients.
Supportez-vous les uns les autres avec amour.
Efforcez-vous de maintenir l’unité que donne l’Esprit Saint par la paix qui vous lie les uns aux autres.
Que l’amour de Dieu qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer
garde vos cœurs et vos pensées,
Présents et absents, visibles et invisibles.
Allez dans l’amour et la paix de votre Seigneur,
Amen.

Répons : Brillante étoile du matin
Brillante étoile du matin
Que fait lever l’amour divin
Pure et sainte lumière
Répands dans nos cœurs ta clarté
Viens dissiper l’obscurité
Qui règne sur la terre.
Seigneur, Sauveur, Fils du Père,
Ta lumière salutaire
Nous conduit et nous éclaire.

                             
Sortie – Musique

Paroles des chants du dimanche 18 décembre 2022

Psaume : Louange et Prière n°97 « Dieu le Seigneur est roi », strophes 1 à 4

Strophe 1
Dieu  le Seigneur est roi !
Terre, réjouis-toi !
Iles, soyez en fête !
Un temps nouveau s’apprête.
Sa gloire emplit les cieux,
elle éblouit nos yeux.
Il vient nous délivrer,
et sur le droit fonder,
Son pouvoir merveilleux.

Strophe 2
Les cieux chantent leur roi ;
le monde entier perçoit
L’éclat de sa justice ;
tous les faux dieux pâlissent.
On voit les monts crouler,
les puissants ébranlés ;
Ce dont l’homme était fier,
s’évanouit dans l’air :
Tout est renouvelé.

Strophe 3
Son peuple entend sa voix ;
il accourt plein de joie ;
On voit l’espoir qui brille
dans les yeux de ses filles.
Que son royaume est beau !
Il s’élève très haut,
Tel un cèdre imposant, 
qui sur le monde étend
La paix de ses rameaux.

Strophe 4
Dieu sur les hommes droits
attachés à sa loi
Fait lever sa lumière,
et sa joie les éclaire.
Venons tous le servir
et que notre désir
Soit de louer, Seigneur,
l’amour libérateur,
Qui vient nous réunir.

Cantique : Louange et Prière n° 87 « Cantique de Zacharie », Strophes 1, 2, 4 & 5

Strophe 1
Béni soit à jamais le grand Dieu d'Israël,
L'auteur de tous les biens, tout-puissant, éternel,
Qui, touché de nos cris et de notre misère, 
Dans nos calamité s'est montré notre Père.

Strophe 2
Dans ses compassions, il nous a visités,
Par son bras invincible il nous a rachetés,
Et malgré nos péchés, ce Dieu tendre et propice
A fait lever sur nous le soleil de justice.

Strophe 4
Tous les peuples assis dans l'ombre de la mort
Se lèveront joyeux à la voix du Dieu fort :
Éclairés désormais par sa vive lumière,
Ils connaîtront leur Dieu, leur Sauveur et leur Père.

Strophe 5
Il conduira nos pas au chemin de la paix,
Et ce divin Sauveur remplira nos souhaits.
Nous l'aimerons toujours, nous lui serons fidèles
Et nous vivrons heureux à l'ombre de ses ailes.

Cantique : Louange et Prière n° 92 : « Dieu, le tout puissant Créateur », strophes 1 à 4

Strophe 1
Dieu, le tout-puissant Créateur,
S'abaisse au rang d'un serviteur
Et, pour sauver le genre humain,
Il naît et souffre dans son sein.

Strophe 2
Quelle étonnante charité,
Quel tendre amour, quelle bonté !
Les hommes pourront-ils jamais
Reconnaître tant de bienfaits ?

Strophe 3  
Va donc au-devant de ton Roi,
Pauvre pécheur ; il vient à toi,
Doux, patient, humble de cœur ;
Il vient pour être ton Sauveur.

Strophe 4
Heureux si ton coeur aujourd'hui
S'ouvre en se donnant tout à lui,
Afin qu'il y puisse à jamais,
Faire régner sa douce paix.

Lecture de la Bible

Evangile de Jean chapitre 15, versets 9 à 17 [TOB]

9 Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ; demeurez dans mon amour. 
10 Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme, en observant les commandements de mon Père, je demeure dans son amour.
11 « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. 
12 Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. 
13 Nul n’a d’amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu’il aime. 
14 Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. 
15 Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur reste dans l’ignorance de ce que fait son maître ; je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu auprès de mon Père, je vous l’ai fait connaître. 
16 Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et institués pour que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure : si bien que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera. 
17 Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.

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