La communauté, source de liberté

Actes 2:37-47

Culte du 13 novembre 2022
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

Baptême de Paul
13 novembre 2022

263ème jour de la guerre en Ukraine
« La communauté, source de liberté »

Culte présidé par les Pasteures Béatrice Cléro-Mazire  et Agnès Adeline-Schaeffer
Prédication par la Pasteure Béatrice Cléro-Mazire
A l'orgue : Aurélien Peter, organiste suppléant
Avec l’aimable participation chantée a capella de Cyrille Lovighi et de Samuel Zattoni Rouffy

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Orgue : G-F Haendel le Messie (extrait)
 
Annonce de la grâce
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus notre frère.

Accueil
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue ce matin au temple de l’Oratoire du Louvre. Vous toutes et tous qui êtes ici, mais aussi vous tous qui êtes au loin et qui partagez ce culte avec nous sur internet, et ce matin je salut particulièrement les amis qui sont en Italie à Bergame . Nous nous retrouvons ce matin pour partager une parole qui fait vivre, et c’est cette parole qui fera du signe que nous allons vivre ensemble ce matin, le sacrement du baptême pour le petit Paul.
Ce matin l’organiste Aurélien PETER accompagne cette liturgie. Cyrille LOVIGHI parrain du petit baptisé Samuel ZATTONY ROUFFY qui nous a offert le concert spirituel d’hier, chanteront pour nous. Merci à eux.

Invocation 
Éternel, toi qui nous réunis ce matin, donne à ce culte la saveur de la foi. Celle qui nous met en route, celle quittait de notre communauté qu’elle devient le corps de ton fils Jésus Christ, incarnation de ta grâce sur chacune et chacun. Amen.
Réunissons-nous dans la communion fraternelle avec le 1er chant du livret inséré au début du psautier.

Chant spontané :  Ton nom, Seigneur (Psaume 8, str. 1)
Ton nom, Seigneur, est un nom magnifique,
Sans fin la terre en reprend le cantique ;
Elle répond de toute sa beauté
A la splendeur du ciel illuminé.

Louange
Béni sois-tu, Sauveur des humains !
Tu viens, pour nous ouvrir les cieux ;
Et dans ta lumière tu nous fais une place pour accueillir ta nouveauté.
Béni sois-tu, Sauveur des humains !
Tu viens ôter de nos cœurs le voile.
Par ta vie donnée, tu chasses l’obscurité, tu exerces nos regards à la foi.
Béni sois-tu, Sauveur des humains !
Tu viens murmurer à nos oreilles une parole de commencement.
Notre esprit tressaille à ta sagesse, en faisant l’apprentissage de ton Nom.
Béni sois-tu, Sauveur des humains!
Tu viens féconder notre histoire en faisant corps avec nos fragilités.
Ton amour s’élargit aux dimensions du monde : il est temps de faire route vers Toi !
Amen

Psaume : Psautier Français n° 84 « Dans ta maison je suis heureux », strophes 1 à 4 [Cliquer ici]

Volonté de Dieu
Dans le livre du Prophète Esaïe il est écrit :  J'envoie devant toi mon messager pour frayer ton chemin ; c'est celui qui crie dans le désert : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers »
Préparons les chemins du Seigneur dans nos vies.
 
Chant spontané : Revêts, Seigneur, de ta justice (Psaume 72, str. 1)
Revêts, Seigneur, de ta justice
Le Prince de la paix
Et parmi nous qu'il établisse
Son royaume à jamais.
En lui, les plus humbles du peuple
Trouvent un défenseur,
Délivrant les fils de la veuve
Et brisant l'oppresseur.


Prière de Repentance

Seigneur, mon Dieu, je ne sais pas où je vais, je ne vois pas la route devant moi, je ne peux pas prévoir avec certitude où elle aboutira.
Je ne me connais pas vraiment moi-même et, si je crois sincèrement suivre ta volonté,
cela ne veut pas dire que je m’y conforme.

Je crois cependant que mon désir de te plaire te plait.
J’espère avoir ce désir au coeur en tout ce que je fais,
et ne jamais rien faire à l’avenir sans ce désir.

En agissant ainsi, je sais que tu me conduiras sur la bonne route,
même si je ne la connais pas moi-même.

Je te ferai donc toujours confiance.
Même quand j’aurai l’impression que je me suis perdu et que je marche à l’ombre de la mort.

Je n’aurai nulle crainte car tu es toujours avec moi et jamais tu ne me laisseras seul dans le péril.     AMEN.

Chant spontané : Tel que je suis (L&P n°630)
Tel que je suis bien vacillant
En proie au doute à chaque instant,
Lutte au dehors, crainte au dedans,
Agneau de Dieu, je viens, je viens !

Annonce du pardon
Dès que Jésus remonta de l’eau du Jourdain, il vit les cieux se déchirer et l'Esprit descendre vers lui comme une colombe. Et une voix survint des cieux : Tu es mon enfant bien-aimé ; c'est en toi que j’ai mis ma joie.

Chant spontané : Psaume 47 Frappez dans vos mains (Psaume 47, str. 1)
Frappez dans vos mains, Vous, tous les humains !
A cris redoublés, Peuples assemblés,
Exultez de joie Car voici le roi.
Redoutable et doux, Dieu veille sur vous ;
Son bras souverain, Sa puissante main,
Étend à jamais Son règne de paix.

Accueil de la famille de la baptisée
Chiara et Luca vous avez demandé votre fils reçoive le baptême. Avec les parrain et marraine, veuillez vous approcher. L’Eglise, aujourd’hui accueille votre désir avec joie.

Confession de foi
Éternel,
je crois que tu es le Dieu vivant,
que tu es mon Dieu.
Je crois que tu as donné ton Fils Jésus-Christ pour nous sauver,
il est mon frère, mon ami, mon Seigneur.
Je crois que ton Esprit nous fait vivre :
avec plus de foi, plus d’espérance et plus d'amour.
Je crois que c'est ensemble que nous avançons vers toi,
et qu'ensemble nous ferons un monde plus juste.
Mon Dieu, Je crois qu'il n'y a en toi que du bien,
et que tu nous fais vivre éternellement.

Chant spontané debout : Hosanna, Hosanna ! Hosanna, hosanna !
Chantons d'un cœur fidèle
Le plus grand des amours
Et la joie éternelle !
Jésus le crucifié,
Le roi plein de douceur,
Dans son humilité
Devient notre Seigneur.

Institution du baptême
Voici la volonté de Jésus-Christ pour son Église :
« Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre.
Allez de toutes les nations faites des disciples.
Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
et apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai enseigné.
Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
 
Instruction
Votre enfant va être baptisé au nom du Père qui lui donne le souffle de vie.
Il va être baptisé au nom du Fils.
Jésus-Christ, mort et ressuscité pour lui et qui l’appelle à son service.
Il va être baptisé au nom du Saint-Esprit qui fera naître en lui, c’est notre souhait, la foi, l’espérance et l’amour.

L’eau qui est ici est de l’eau ordinaire, qui aurait pu servir à donner à boire à un ami, à laver les mains d’un enfant, à faire pousser une plante, mais avec la Parole de Dieu, cette eau devient l’eau du sacrement du baptême, eau d’une nouvelle naissance avec Dieu.

Chaque jour notre baptême nous rappelle que nous dépendons de Dieu seul et qu’ensemble nous vivons de son amour.
Nous croyons que cela est vrai pour nos enfants, même s’ils ne le savent pas encore. En effet, « nous aimons Dieu parce qu’il nous a aimés le premier ».
 
Baptême
J’invite l’assemblée à se lever pour être témoin de ce baptême.
Dieu nous l’a promis : nous sommes à lui, il nous connaît chacun par notre nom.
Chiara et Luca, quel prénom avez-vous choisi pour votre enfant ?
  Paul
Paul  Je te baptise au nom du père, du fils et du saint-esprit.

Imposition des mains
Pour toi aussi cette parole est vraie : « Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ».
 
Engagement
Cher Paul,
Tu connais déjà l’amour de tes parents, grands-parents, oncles et tantes, cousines, copains et copines.
Nous sommes ici pour témoigner de l’amour de Dieu pour toi. Comme dans une famille, dans laquelle l’amour des parents est inconditionnel, ainsi dans la vie Chrétienne on apprend à répondre à l’amour de Dieu et non pas à essayer de le gagner.
Nous sommes ici pour te faire découvrir la promesse de fidélité de Dieu, pour te parler de l’Évangile qui rend libre, confiant et constructeur de justice.
Nous nous engageons à te faire connaître l’Évangile, à travers nos choix personnels et familiaux.
Tu pourras ensuite dans quelques années décider librement si tu voudras répondre, ou non, à l’amour de Dieu qui est et restera inconditionnel.

Exhortation à l’assemblée
Frères et sœurs, voici Paul
Par ce baptême, nous attestons qu’il est enfant de Dieu.
Il est ici chez lui, vous êtes sa famille spirituelle.
Vous lui accorderez, ainsi qu’à sa famille, le soutien de votre prière.
Aucune contrainte ne le retiendra dans la communauté chrétienne mais si il venait à s’en séparer, vous affirmerez qu’il peut toujours y retrouver sa place. Vous serez ainsi pour lui, des témoins de l’amour inconditionnel de Dieu.
Ce sera notre joie de recevoir le souhait de Paul de confesser sa foi avec ses mots le moment venu.
 
Prière d’action de grâce
Père, nous te disons notre joie et notre reconnaissance pour Paul qui vient de recevoir le signe de ta grâce. Nous te prions pour lui et pour sa famille. Nous te remercions pour notre propre baptême et pour la fidélité de ton amour. AMEN

Musique : Cyrille Lovighi interprète Panis angelicus de César Franck

Lecture du passage de la Bible : Actes des Apôtres ( 2, 37-47)  [cliquer ici]

Cantique : Louange et Prière n°202 « Nos cœurs, pleins de reconnaissance », Strophes 1 & 2 [cliquer ici]

Prière d'abondance :
....

Musique : Chant Vieux-Romain :« Kyrie in natale Domini » par  Samuel ZATTONY ROUFFY

Prédication : La communauté, source de liberté

               Dans ce texte du livre des Actes, on a l’impression de retrouver une sortie de culte dominical, quand les personnes qui veulent se rapprocher d’une certaine façon de comprendre le salut de Dieu viennent demander : « et maintenant que devons-nous faire ? » ; sous-entendu : « que devons-nous faire pour rejoindre la communauté ? ». L’apôtre Pierre est très utilitariste dans sa réponse : c’est simple, il faut se faire baptiser, les péchés sont alors pardonnés et on reçoit l’Esprit Saint. Le baptême est à la fois une porte d’entrée dans la communauté, un vecteur pour le salut de Dieu et un mandat pour servir sa parole selon un certain esprit. Tout le processus d’entrée dans l’église primitive est ici indiqué. Ce jour-là, environ 3000 personnes ont reçu le baptême, et leur vie devint « communautaire ». Il s’est passé un évènement dans la vie de ces trois mille personnes et chacune d’entre elles recherche maintenant des jalons sur sa route pour donner forme dans la durée à cette découverte, à cette conversion. L’évènement  pourrait rester un point donné de leur vie sans aucune suite, s’ils ne décidaient pas d’instituer une nouvelle vie à partir de ce point inaugural.
               L’église, pourrait se définir comme la mise en commun de tous ces évènements individuels vécus dans la foi. Mais comment passer de l’évènement de la foi, de la rencontre individuelle, du sentiment d’adéquation entre soi et un discours religieux, à l’intégration dans la communauté d'une religion déjà instituée ? Ne risque-t-on pas de perdre la fraîcheur de l’évènement ?
               La communauté fait parfois peur. Pour l’homme moderne, l’institution sent souvent la tradition comme une vielle garde-robe qui sentirait la naphtaline. Notre société privilégie l’évènement jusqu’à l’institutionnaliser. On refuse toute tradition, non pour des raisons de cohérence avec sa foi, mais pour ne surtout pas dépendre de prédécesseurs, d’ancêtres, de récits ou d’enseignements instituants. La défiance à l’encontre des institutions est telle que dans notre société, l’on a trouvé difficile de garder le terme « d’instituteur » pour la fonction hautement communautaire, voire civique de professeur des écoles. Dans notre imaginaire, la communauté instituée rime souvent avec un manque de liberté. Et le succès des communautés virtuelles dans lesquelles on reste un temps, s’explique sans doute par le fait même que l’on peut les quitter à tout moment sans autre explication qu’une déconnexion.
             Il faut dire que trouver la bonne mesure en matière de lien communautaire n’est pas toujours évident. Regardons les apôtres et ces trois milles convertis. Leur communauté est vécue chaque jour à chaque heure : ils se réunissent dans le temple tous les jours, ils partagent leurs biens, ils se retrouvent dans les maisons pour partager le pain et chaque jour de nouveaux arrivants s’ajoutent à cette communauté estimée de tous. C’est une communauté dont les membres semblent pouvoir disposer de leur temps comme ils l’entendent. Pourtant toutes ces personnes devaient bien avoir un emploi, un commerce, des champs, où elles allaient travailler pour continuer à vivre et à partager leurs biens. On apprend aussi qu’il y a des enfants, puisque Pierre parle d’un salut promis à toute la famille. Comment chacun consacrait-il son temps aux relations communautaires ? Quelle part chacun était-il prêt à consacrer au collectif dans cette expérience ? Et comment acceptaient-ils les règles d’une communauté instituée ?
               Ce qui est extraordinaire dans ce texte, c’est le vent formidable d’amitié, de fraternité, et de liberté qui y souffle. On est loin de l’affirmation : « l’enfer, c’est les autres ». Ici, chacun semble trouver sa place et personne ne semble compliquer les choses pour des enjeux de pouvoir ou d’intérêt personnel. Il faut dire que tous reconnaissent l’autorité de Dieu, ce qui les met, de fait, sur un pied d’égalité les uns avec les autres. Et puis ils sont en recherche et continuent d’apprendre en étant fidèles à l’enseignement des apôtres. Les apôtres deviennent alors des « instituteurs » de la nouvelle église. Ils enseignent les dogmes à retenir, comme par exemple  : Jésus est mort et ressuscité, il était le Messie, par son baptême chacun acquiert le salut de Dieu, en lui chacun a la vie éternelle.
               Cette façon de vivre la communauté, dans des liens très étroits et quotidiens, peut se rencontrer dans notre monde contemporain, notamment dans le monde religieux, mais sans doute pour des périodes limitées. Car si l’être humain est un animal social, il a pourtant besoin d’une certaine solitude et de vivre, au moins en partie, de façon autonome.
              Alors d’où vient l'impression de vie idéale qui se dégage du témoignage des Actes des apôtres ? D’où vient que les forces soient si bien équilibrées entre ceux qui viennent demander le salut et ceux qui les accueillent et les baptisent ? D’où vient que chacun semble pouvoir être libre dans cette institution ?
            Peut-être justement parce que c’est un baptême qui marque leur entrée dans cette communauté. Un baptême que les apôtres eux-mêmes ont sans doute reçu et que leur maître nommé Jésus avait lui-même reçu. Jésus lui-même ne se passe pas de ce signe visible de la grâce invisible de Dieu.
               Pourtant, Jean le baptiste lui propose de ne pas passer par cette étape. Mais Jésus se sait pécheur, comme tous les autres êtres humains, et c’est pour cette raison qu’il peut instituer une communauté d’apôtres qui le respectent et le suivent librement. Il a autorité sur eux par son exemplarité et la communion que représente le fait d’avoir reçu le même baptême.
               Dans le protestantisme libéral, la notion de dogme et celle d’institution font un peu frémir le fidèle épris de liberté. Va-t-on dicter au croyant ce qu’il doit croire ? Avons-nous des dogmes qu’il faudrait accepter pour pouvoir être chrétien ? L’appellation chrétien n’est-elle pas trop restrictive pour rendre compte de l’évènement de la foi ? Et ne doit-on pas décider d’être croyant en refusant toutes les étiquettes et parmi elles celle de « baptisé » ?
               Entre spiritualité et institution, les confessions chrétiennes et protestantes qui se réclament de l’effusion du Saint Esprit ou de la conscience individuelle peinent à trouver leur chemin pour ne pas tomber dans une nouvelle orthodoxie. L’orthodoxie étant comprise comme la sclérose de l’évènement Christ dans l’institution de l’Église. C’est ainsi que se dessine le paysage protestant actuel avec au milieu de la balance un protestantisme avec des dogmes qui lui permettent de ne pas entrer en conflit avec les autres confessions chrétiennes et que l’on pourrait qualifier d’orthodoxes, qui sous-entend qu’il y a un ensemble de dogmes à respecter qui lui préexiste tout en s’autorisant à les réinterpréter. Et, de part et d’autre de cette orthodoxie,  nous trouvons d’un côté : des communautés qui privilégient l’inspiration d’une vérité révélée et qui s’interdisent de la critiquer parce qu’elle est la vérité (c’est ce qu’on appellerait très rapidement les évangéliques) et d’un autre côté : des communautés qui reconnaissent la multiplicité des expériences de foi et qui critiquent méthodiquement le langage qui les exprime. (c’est ce qu’on appellerait tout aussi rapidement le libéralisme).
             Il arrive qu’en tant que libéraux nous affirmions que nous n’avons pas de dogme. Mais l’institution d’une communauté peut-elle se faire sans une dimension dogmatique du langage ?
               Le théologien Guilhen Antier pose le problème dans son recueil d’articles : Les protestants ont-ils le sens de l’Église ? Il écrit : « Mais qu’est-ce qu’un dogme ?(…) Est-ce un énoncé dogmatique particulier qui prétendrait énoncer une vérité intemporelle au contenu immuable, avec, de surcroît, une prétention à forcer les consciences. Cette vision simpliste et autoritariste du dogme (…) passe complètement à côté du fait que le dogme au sens le plus noble et le plus essentiel représente l’impossibilité pour l’humain de s’auto-fonder. Là réside paradoxalement, la source de sa liberté : car si tout humain hérite en naissant d’un arsenal symbolique que, certes, il ne choisit pas et qui détermine largement son identité, sa vision du monde, sa conduite, etc… Il lui revient ensuite, en existant, de faire jouer celui-ci de façon imaginative et singulière dans un processus permanent de dialogue et d’interprétation. » [Guilhen Antier, Les protestants ont-ils le sens de l’église ? Éd. Olivétan, p.54]
               Le théologien critique ici une certaine théologie libérale qui refuse les énoncés théologiques constitutifs de la tradition chrétienne, comme si le fait qu’ils existent empêchait, de fait, de les critiquer ou de les réinterpréter.
               Mais contrairement à ce que l’on croit trop souvent : « les dogmes se discutent et c’est dans cette discussion, cette réinterprétation constante que se joue la liberté du chrétien. » Et le théologien ajoute : « Il y a une plasticité du dogme qui donne lieu à un travail incessant de transmission, traduction, trahison, déconstruction, recréation, et qui est la marque même de la vie culturelle. » [Guilhen Antier, Les protestants ont-ils le sens de l’église ? Éd. Olivétan, p.54]
              En d’autres termes, si l’Église s’institue sur des mots transmis, des textes et des témoignages reçus, elle n’en demeure pas moins le lieu de la liberté de conscience de ceux qui travaillent à l’interprétation de ces héritages. La communauté que nous décrivent les Actes des Apôtres n’est pas autoritaire mais l’autorité qui la fonde est précisément celle d’un Dieu qui libère et permet de faire vivre et élaborer une culture de la liberté individuelle grâce au collectif. Dans ce sens, l’église est un tissu de relations et les dogmes en sont les vecteurs. À condition, bien sûr, de travailler à ce dialogue, à cette critique, à cette création constante d’idées, de symboles et de signes.
             Aujourd’hui, les enfants de notre communauté réfléchissent sur la fonction de Messie attribuée à Jésus dans les Écritures. Ce n’est pas seulement pour savoir la définition du mot Messie. Ce travail va les amener à dialoguer avec des textes, avec des adultes, avec d’autres enfants et avec eux-mêmes. Ils apprendront cette gymnastique mentale qui consiste à critiquer un terme hérité pour le faire sien dans une culture propre. Sans doute, à la sortie de leur séance, tous auront retenu une histoire de ce mot, mais chacun lui aura donné un sens particulier dans sa foi. C’est là que se construit la liberté. Il en va de même pour toutes les activités que nous proposons dans notre église, des concerts spirituels qui nous font méditer en musique des dimensions de notre foi, aux partages bibliques en passant bien sûr par les cultes. A chaque fois, nous remettons les mots hérités du passé sur le métier pour les réinterpréter dans notre présent. Aujourd’hui nous avons baptisé Paul dans cette église. Il a reçu un signe qui vient de loin et qui pourrait être compris comme une contrainte identitaire. Mais faut-il jeter le signe avec l’eau du baptême ? Ou accepter de l’instituer comme récit inaugural de la liberté du petit Paul ? Paul est entré aujourd’hui dans le langage de la foi, son travail d’interprète commence ici, entre héritage et création.                            AMEN

Jeu d’orgue : Prélude de Franck

Psaume : Psautier Français n°92 « Oh ! Que c’est chose belle », strophes 1 à 4 [cliquer ici]

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Collecte
Musique : Pièces de Franck

Prière d’intercession :
...
 
Notre Père 
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse  pas entrer en  tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. AMEN

Bénédiction
Frères et sœurs, allez annoncer l’Évangile dans ce monde, allez proclamer sa grâce.
Recevons la bénédiction de Dieu :
Le Seigneur nous bénit et nous dit : « tu es ma fille, tu es mon fils bien aimé, en toi j’ai mis ma joie »

Chant spontané : Que tout mon cœur (Psaume 138, str.1)
Que tout mon cœur soit dans mon chant,
Qu'il soit brûlant de tes louanges !
Je te rends grâce en ta maison,
Je loue ton nom devant les anges.
Tu es venu pour exalter
La renommée de ta parole.
J'adore ta fidélité 
Et ta bonté qui me console.


Jeu d’orgue : Grands jeux de Clerambault

Paroles des chants du dimanche 13 novembre 2022

Psaume : Psautier Français n° 84 « Dans ta maison je suis heureux », strophes 1 à 4

Strophe 1
Dans ta maison je suis heureux,
Elle est le désir de mes yeux,
Ici, je cherche ta présence
Longtemps mon cœur t’a réclamé,
Sa joie est de te retrouver,
Il crie à toi, plein d’espérance.
Ainsi revient en la saison
Le passereau vers la maison.

Strophe 2
Heureux qui grave dans son cœur
Le chemin qui mène au Seigneur,
Le chemin de l’humble service.
Pour lui la source jaillira,
Et l’eau du ciel l’arrosera,
Dans la vallée la plus aride.
Dieu guidera jusqu’à la fin,
Au long des jours, le pèlerin.

Strophe 3
Seigneur, qui règne dans les cieux
Et nous écoutes dans ce lieu,
Exauce-nous, sois notre garde.
A toi nos cœurs ne cachent rien ;
Quand tu regardes vers les tiens,
A ton Messie d’abord regarde :
Vois son visage couronné,
Vers lui notre espoir est tourné.

Strophe 4
Qui veut sur ton bras s’appuyer,
A pour soleil, pour bouclier,
Le rayonnement de ta grâce.
Le dernier de tes serviteurs
Enfin découvre son bonheur
A se tenir devant ta face.
Dans ta maison, un jour vaut mieux
Que mille jours en d’autres lieux.

Cantique : Louange et Prière n°202 « Nos cœurs, pleins de reconnaissance », Strophes 1 & 2

Strophe 1
Nos cœurs pleins de reconnaissance,
Vers toi s’élèvent, Dieu d’amour.
Des bienfaits de ton alliance,
Nous te bénissons en ce jour.
Dans ta bonté toujours la même,
C'est toi qui nous a prévenus ;
Marqués du sceau de ton baptême,
Nous t’appartenons  en Jésus.

Strophe 2
Quel bonheur, quelle sainte joie
D'être à toi, de t'appartenir,
De marcher en paix dans ta voie,
De t'aimer et de te servir !
Mais hélas ! Dans notre faiblesse
Nous ne pouvons suivre ta loi,
Si par ton Esprit, ta sagesse,
Tu ne raffermis notre foi.

Psaume : Psautier Français n°92 « Oh ! Que c’est chose belle », strophes 1 à 4.

Strophe 1 
Oh ! que c'est chose belle
De te louer, Seigneur,
De chanter ta splendeur
Au milieu des fidèles ;
Quand le jour vient à naître,
D'annoncer ta bonté,
Et ta fidélité
Quand la nuit va paraître.

Strophe 2
Tes œuvres surprenantes
Ont réjoui mon cœur,
Et je dirai, Seigneur,
Leur sagesse étonnante.
Tes pensées sont profondes ;
Plus il les étudie,
Plus l'homme est interdit :
Ta main garde le monde.

Strophe 3
Si les méchants fleurissent
Comme l'ivraie des champs,
Et si des arrogants
Les projets réussissent,
C'est pour qu'ils disparaissent
Par la mort emportés
Et que soient dévoilés
Les plans de ta sagesse.

 Strophe 4 
Tu oins d'une huile fraîche
Le front de ton enfant ;
On le voit rayonnant,
Vigoureux comme un cèdre.
Sa gloire et sa richesse
Sont d'orner ta maison ;
Tes fruits, chaque saison,
Combleront ta vieillesse.

Lecture de la Bible

Livre des Actes des Apôtres, chapitre2, versets 37-47 [NBS]

Les trois mille premiers convertis

37 Après avoir entendu cela, ils eurent le cœur transpercé, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Frères, que devons-nous faire ?
38 Pierre leur dit : Changez radicalement ; que chacun de vous reçoive le baptême au nom de Jésus-Christ pour le pardon de ses péchés, et vous recevrez le don de l'Esprit saint.
39 Car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur, notre Dieu, les appellera.
40 Et, par beaucoup d'autres paroles, il rendait témoignage et les encourageait, en disant : Sauvez-vous de cette génération perverse.
41 Ceux qui accueillirent sa parole reçurent le baptême ; en ce jour-là, environ trois mille personnes furent ajoutées.

La première communauté chrétienne

42 Ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres, à la communion fraternelle, au partage du pain et aux prières.
43 La crainte s'emparait de chacun, et beaucoup de prodiges et de signes se produisaient par l'entremise des apôtres.
44 Tous les croyants étaient ensemble et avaient tout en commun.
45 Ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun.
46 Chaque jour, ils étaient assidus au temple, d'un commun accord, ils rompaient le pain dans les maisons et ils prenaient leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur ;
47 ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à la communauté ceux qu'il sauvait.

Vidéo du culte entier

Audio

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