Quand le divin prend corps

Marc 3:1-6

Culte du 4 décembre 2022
Prédication de Christophe Cousinié

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

4 décembre 2022
285ème jour de la guerre en Ukraine
« Quand le divin prend corps »

Culte présidé par les Pasteures Agnès Adeline-Schaeffer et Béatrice Cléro-Mazire
Prédication par le pasteur Christophe Cousinié, Rédacteur en chef d'Évangile et Liberté
Avec Sarah Kim, organiste co-titulaire, à l'orgue et Fred Lherminier au hautbois 

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Orgue

Salutation
NOTRE aide soit au nom de Dieu, qui a fait le Ciel et la Terre. Amen.

Accueil de l’assemblée

En ce deuxième dimanche de l’Avent, marqué symboliquement par deux bougies allumées sur cette couronne, nous  souhaitons la bienvenue à chacun, chacune pour ce temps de culte.
Bienvenue dans ce lieu de prière : que vous soyez des habitués du lieu, ou que vous veniez ce matin pour la première fois, vous êtes ici chez vous.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le site internet ou celui des réseaux sociaux. Nous sommes en communion les uns avec les autres.
Nous accueillons aujourd’hui le pasteur Christophe Cousinié, de l’Église Protestante Unie des Vallées Cévenoles, pasteur référent Val de Salindrenque & Mialet-Corbès et Rédacteur en chef d’Évangile & liberté. Il nous conduira dans la prédication.
Merci à tous les musiciens qui nous accompagnent ce matin :
- Sarah Kim,  organiste cotitulaire, à l’orgue ce matin,
- Fred Lherminier, au hautbois. Soyez le bienvenu !
 
Assieds-toi dans le silence (d’après un  texte du pasteur Charles Wagner)
« L’avenir est loin, la marche en avant est pénible, la tâche immense, et nos moyens misérables.
Il y a des heures où la lassitude nous gagne.
Dieu, notre ami nous dit alors :
« En ces heures, arrêtes-toi pour reprendre des forces.
Ne t’obstine pas !
Tu ne fourniras qu’un travail médiocre.
Pense au réconfort. Fais une halte ».

Le culte est un temps de halte et de repos, un temps pour reprendre des forces.
Dieu nous donne aujourd’hui l’énergie de vie afin qu’elle surgisse dans nos existences comme au matin de Pâque, du tombeau vide la vie a surgi.

Prions ensemble :
Eternel, Dieu de la vie, nous sommes rassemblés ce matin dans ce lieu de prière et de communion. Permets que nous soyons une communauté fraternelle, accueillante et joyeuse pour celles et ceux qui nous entourent.  Envoie ton Esprit-Saint sur chacun, chacune de nous, et notre foi fera grandir notre amour du prochain. Béni sois-tu pour la fidélité de ta présence et de ton amour.  Amen.

Répons : Réjouissons-nous au Seigneur
Réjouissons-nous au Seigneur,
Egayons-nous en son honneur,
Lui seul est notre délivrance.
D’un même élan, venons à lui,
Il sera toujours notre appui,
Chantons notre reconnaissance !


Louange : Psaume 146

Louez l'Éternel !
Mon âme, loue l'Éternel !
Je louerai l'Éternel tant que je vivrai,
Je psalmodierai en l'honneur de mon Dieu tant que j'existerai.
Ne vous confiez pas aux nobles,
A un être humain, à qui n'appartient pas le salut.
Son souffle s'en va, il retourne à sa poussière,
Et ce même jour ses intentions périssent.
Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob,
Qui met son espoir en l'Éternel, son Dieu !
Il a fait les cieux et la terre,
La mer et tout ce qui s'y trouve.
Il garde la vérité à toujours.
Il fait droit aux opprimés ;
Il donne du pain aux affamés ;
L'Éternel relâche les prisonniers ;
L'Éternel ouvre les yeux des aveugles ;
L'Éternel redresse ceux qui sont courbés ;
L'Éternel aime les justes.
L'Éternel garde les étrangers,
Il soutient l'orphelin et la veuve,
Mais il fait dévier la voie des méchants.
L'Éternel régnera éternellement ;
Ton Dieu, ô Sion ! subsiste de génération en génération !
Louez l'Éternel !

Psaume : Psautier Français N°91 « Qui demeure auprès du Seigneur », strophes 1, 2, 3 et 5 [cliquer ici]

Volonté de Dieu
Ecoutons la volonté de Dieu à notre égard, selon un extrait de l’évangile de Matthieu (Mt 6:31-34)

« Ne vous inquiétez donc pas en disant : « Qu’allons-nous manger ?
Qu’allons-nous boire ? De quoi allons-nous nous vêtir ?
Tout cela les païens le recherchent sans répit.
Il sait bien, votre Père céleste, que vous avez besoin de toutes ces choses.
Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous inquiétez donc pas pour le lendemain, le lendemain s’inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine ».
 
Répons : Montre-moi Seigneur la route
Montre-moi Seigneur la route, guide-moi dans la clarté.
Ouvre à celui t’écoute, un chemin de vérité.
Je regarde à ton amour, au salut qu’en toi j’espère,
Je le verrai chaque jour s’étendre sur cette terre.


Confession du péché
Souvenirs amers (d’après un texte du pasteur Charles Wagner)

Pourquoi dois-je toujours me condamner aux souvenirs les plus mauvais ?
Pourquoi je leur laisse trop de place dans ma mémoire ?
Ai-je en moi et en mon cœur tant de place vide pour leur en laisser autant ?
Et alors que j’oublie tant de belles choses, faut-il que je ne conserve que les rancunes et le mal que l’on m’a fait ?
Eternel, il y a des actes impardonnables, des êtres qui ne méritent ni excuse, ni bienveillance, ni indulgence. Permets-moi de ne pas les associer toujours à mes pensées et m’enfermer ainsi dans ce mal. Et fais-moi encore entendre ta voix qui me dit : « Laisse tomber l’injure à terre, et ne la ramasse pas. Baisse-toi plutôt pour ramasser la fleur, si humble soit elle et qui aujourd’hui, là où tu es, te sourit ».
Amen
 
Répons : Viens rédempteur des païens
Viens rédempteur des païens,
Montre-toi enfant divin,
Que s’étonne l’univers,
de ta venue dans la chair.


Déclaration du pardon
Oublie et pardonne (d’après un texte du pasteur Charles Wagner)
Et l’Eternel nous répond et nous parle :
Au fond de toi-même, creuse une tombe.
Qu’elle soit comme ces lieux vers lesquels ne conduisent aucun sentier.
Et là dans l’éternel silence ensevelis le mal qu’on t’a fait.
Ton cœur sera libéré comme d’un fardeau.
La paix divine y règnera.

Répons : D’un arbre séculaire du vieux tronc d’Isaï
D’un arbre séculaire du vieux tronc d’Isaï,
Durant l’hiver austère, un frais rameau jaillit,
Et sur le sol durci, dans la nuit calme et claire,
Une rose a fleuri.


Confession de foi
(D’après un catéchisme républicain de 1842)

Je crois que je suis créé pour être un humain libre,
Né pour aimer mes frères et sœur et les servir
Pour vivre de mon travail et de mon bonheur.
Je crois en celui dont la force créatrice a tout fait en tout lieu,
Le ciel, les éléments, les animaux, les hommes,
Les astres, la lumière et le globe ou nous sommes :
J’y crois en l’admirant, et je l’appelle Dieu.
Je ne sais ce qu’il est ; mais je vois son ouvrage :
Tout à mes yeux surpris annonce sa grandeur ;
Mon esprit trop borné n’en peut tracer l’image ;
Il échappe à mes sens, mais il parle à mon cœur.
Je crois que l’ordre de l’univers atteste sa présence :
Tout est, pour les humains, ou merveille ou bienfait.
Son culte est le respect et la reconnaissance ;
L’hommage qu’il préfère est le bien que l’on fait.
Amen
 
Répons : Il vient sans apparence
Il vient sans apparence,
des pauvres il est roi,
Il connaît leur souffrance,
les guérit par la foi.
La mort n’a plus d’effroi :
il me rend l’espérance,
En se donnant pour moi


Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !

Lecture biblique : Evangile de Marc, chapitre 3, versets 1 à 6 [cliquer ici]

Jésus entra de nouveau dans une synagogue ; il y avait là un homme qui avait la main paralysée. Ils observaient Jésus pour voir qu’i le guérirait le jour du sabbat ; c’était pour l’accuser. Jésus dit à l’homme qui avait la main paralysée : « Lève-toi ! Viens au milieu. » Et il leur dit : « Ce qui est permis le jour du sabbat, est-ce de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver un être vivant ou de le tuer ? Mais eux, se taisaient. Promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leur cœur, il dit à cet homme : « Etends la main ». Il l’étendit et sa main fut guérie. Une fois sortis, les Pharisiens tinrent aussitôt conseil avec les Hérodiens, contre Jésus, sur les moyens de le faire périr.
 
Cantique : Louange et Prière N° 170 « Viens habiter dans nos âmes », strophes 1, 2, et 3 [cliquer ici]

Prière d'illumination

Orgue

Prédication : Quand le divin prend corps

Quel courage ! Ou quelle désinvolture !
Jésus vient de se faire reprendre sur la question du sabbat à cause de ses disciples qui arrachaient des épis de blé et bien que sa réponse fût des plus éclairantes, je ne suis pas sûr qu’elle ait convaincu les pharisiens offusqués par cette attitude. Le voici maintenant dans la synagogue. Au milieu du religieux, dans le lieu même du religieux. Ce même religieux qui n’apprécie pas du tout l’enseignement de jeune homme.

Courageux ou provocateur ce Jésus ?
Si c’est par provocation qu’il vient au milieu de ceux avec qui il est en désaccord, alors c’est de la bêtise. En effet, provoquer par simple désinvolture ne sert à rien sinon se faire plaisir à soi-même. C’est mépriser ceux qui sont en face et c’est mépriser le fait même d’avoir une opinion différente.
Mais si c’est l’acte d’un courageux, alors c’est que ce dernier vient là, au milieu de ses adversaires avec ses convictions et il souhaite faire avancer les choses. Se retrouver en ce jour de shabbat dans la synagogue, alors même que tous ceux qui sont là pour exécuter leurs devoirs religieux, sont dans la condamnation et regardent cet homme comme un pécheur, relève du courage que donnent les convictions.

Jésus veut faire bouger les lignes, il vient là au milieu du religieux pour questionner ce même religieux et peut être pour le faire se questionner lui-même sur lui-même.
Pas sûr qu’en face, on soit prêt à cela. Oh non ! Et c’est même tout le contraire. La question ne se pose pas, pas question de bouger quoi que ce soit, la réponse est toute trouvée : accusons-le. Ou plutôt, il est déjà accusé, on sait déjà ce qu’il va faire et que ce sera illégal ! Pas besoin de plus, pas de leçons à recevoir d’un tel homme. Juste un peu de patience, regardons ce qu’il va faire et l’accusé sera vite un coupable.

« Ne bougeons rien », pourrait être le mot d’ordre de ces religieux. Pourquoi changer quoi que ce soit puisque ça fonctionne, puisque ça rassure et ça sécurise ? Pourquoi changer la règle qui règle si bien les choses ? « Ne bougeons pas. »
Et d’ailleurs, cet appel à l'immobilité spirituelle et religieuse est inscrit dans la conception même de ce jour si religieux qu’est le sabbat.
C’est le jour où on ne doit rien faire. Mais ce rien faire est désormais compris comme un interdit. Interdit strict de faire quoi que ce soit. Et alors que ce jour aurait pu être compris comme une pause dans la loi, il vient maintenant symboliser ce religieux qui ne bouge pas, qui ne bouge plus.

Et dans le texte, l’image même de ce religieux ne bouge pas est symbolisée par cet homme à la main paralysée.
La main, c’est ce qui sert à faire, justement. Lui est empêché de faire, de pouvoir faire. Il est paralysé par cette règle, ce droit. Le strict respect d’une loi interprétée par le religieux fige, cet homme dans l’inaction, elle stoppe tout mouvement, elle l’empêche de bouger à l’image de ceux qui ne veulent rien bouger dans leurs conceptions religieuses.

La loi, comprise comme une règle immuable qu’il faut exécuter strictement, aidera sans doute quelques esprits religieux en les sécurisant, mais elle rencontrera toujours quelqu’un qu’elle paralysera.
Elle paralysera parce qu’elle est comprise comme ce qui s’impose.
Là où la loi, le sabbat, est compris comme un interdit et comme une force d’exclusion, l’Évangile nous invite à comprendre la place centrale de l’humain dans une relation au divin. Elle permet de mettre de côté tous ceux et celles qui ne veulent pas qu’on leur impose une règle à laquelle ils ne peuvent pas, en conscience, adhérer.

Cet homme à la main paralysée est mis à l’écart. Il est de côté. Et pire que cela, il est sans doute accusé lui aussi, puisqu’il est à terre.
« Lève-toi, viens au milieu » dit Jésus à cet homme. Il l’invite déjà à retrouver du mouvement en se levant, il l’invite à se relever de l’accusation et de la culpabilité ; Là où la loi, le sabbat, est compris comme un interdit et comme une force d’exclusion, l’Évangile nous invite à comprendre la place centrale de l’humain dans une relation au divin.

Par cette simple parole prononcée au cœur même d’un religieux paralysant et excluant, Jésus invite à replacer l’humain au centre de la préoccupation de toute forme de religion. Là où la loi, le sabbat, est comprise comme un interdit et comme une force d’exclusion, l’Évangile nous invite à comprendre la place centrale de l’humain dans une relation au divin. Ce divin n’impose pas une loi qui place l’humain à la mauvaise place, il est ce qui permet à l’humain de trouver sa juste place. Tandis que la religion peut sembler parfois inhumaine, Jésus annonce une religion de l’humanité.

En ce jour de sabbat, Jésus vient aussi rappeler la juste place de la règle.
Dans le passage précédant cet épisode, Jésus rappelle que « le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat ». Une première manière de nous dire le rapport de l’humain à la loi, et de nous dire ce qui est premier et central. Arrêtons-nous un instant sur cette loi du repos. Elle se trouve au centre des dix paroles reçues au Sinaï.
Il est comme un lien entre le divin et l’humain. Entre les commandements qui concernent Dieu et ceux qui concernent le vivre-ensemble des humains. Il est le passage du divin à l’humain et de l’humain au divin.

Et au cœur même de ces commandements, de cette loi, le sabbat vient comme un temps de pause. Pause dans la loi elle-même. Si aucun ouvrage ne doit être fait, c’est que ce qu’impose la loi, ailleurs, ne doit pas être fait non plus. C’est le temps sans loi pour retrouver le sens profond de la loi, de la règle.
Mais cet espace de liberté qui relie au divin, devient l’interdit qui emprisonne le divin et paralyse l’humain. Là où il était possible de vivre un mouvement du divin vers l’humain et de l’humain vers le divin, l’immobilité est instaurée comme règle. Et nous voyons là toute l’humanité de la religion, toute la construction et compréhension humaine de la religion qui d’un espace de liberté en fait un lieu d’interdits.
Alors entre une religion de l’humain, qui ne pourrait être qu’une philosophie, certes très humaniste, mais ou toute transcendance semble superflue, et une humanité de la religion, ou le plus irritant de religieux est bien présent, et où l’aspect juridique prend le dessus et place même l’idée d’un divin au second plan, sommes-nous condamné à choisir l’un ou l’autre ?

Athanase Coquerel écrivait : « Je vois partout aux prises deux opinions extrêmes, aussi démesurément exagérées, aussi dangereuses l’une que l’autre : « Ne croyez en rien, niez toute religion et Dieu lui-même […] car c’est par la négation radicale […] qu’il faut se défendre contre les empiétements ou les abus de l’autorité.[1] » C’est ce qu’il nomme « l’irréligion » et qui affirme que seule la conscience suffit. Et de l’autre côté, il y a ceux qui disent « Vous êtes perdus ; vous n’avez de refuge qu’entre mes bras. Tombez à mes pieds, livrez-vous à moi et je vous sauverai. Ne voyez que par mes yeux ; croyez tout […] renoncez à penser, c’est ce qui vous égare, » C’est ce qu’il nomme « l’absolutisme » et qui demande d’abjurer la conscience.

Il me semble que l'Évangile nous propose une troisième voie. La question que Jésus pose à ceux qui cherchent à l’accuser d’irréligion, vient comme une proposition autre. Il déplace la question de la loi, comprise comme règle juridico-religieuse, pour nous amener sur le plan de la morale.
Non pas comprise comme un ensemble de règles qui disent ce qui est bon. Mais comme sciences du bien et du mal, une théorie qui a pour but le bien.
« Ce qui est permis le jour du shabbat est-ce faire le bien ou de faire le mal ? » Plus question de loi, mais de sens, de devoir.

Oui, l'humain est au centre, mais appelé vers le bien.
Un sentiment divin qui le pousse non pas à promulguer des interdits qui même s’ils protègent, cause du mal ou laisse faire le mal, mais à aller vers un idéal qui transcende l'humanité même.
L’abbé Marcel Hébert, repris par Ferdinand Buisson dans son échange avec Wagner (Libre-pensée et protestantisme libéral. Van Dieren éditeur), écrit : « Pour exprimer le sentiment divin, il vaut mieux […] éviter tout ce qui expose à l’idolâtrie en rappelant la personnalité humaine, et se borner à des applications fondées sur le mode pratique de la manifestation du divin dans la conscience ; au lieu de Dieu, dire l’idéal du bien, du vrai, de la justice ».

Félix Pécaut reprendra ce concept d’idéal pour permettre à l’humain et au divin de se rejoindre et de se remettre en mouvement ensemble.
Il le développera en trois points : le beau, le vrai et le bon. Ainsi : Dans le domaine esthétique, il invite l’humain à être un véritable artiste. Le véritable artiste n’est pas celui qui remplit avec plus ou moins de talent un programme et qui regardant son œuvre s’en tient là et ne rêve de plus rien. Non le véritable artiste, c’est celui qui rêve plus de beauté encore que tout celle qu’il a pu réaliser. Non le véritable artiste, c’est celui qui rêve plus de beauté encore que tout celle qu’il a pu réaliser. C’est peut-être ce qu’Emerson appelait le sublime ordinaire. En langage religieux, s’il faut en user, nous pourrions parler d’avoir conscience d’une Création en constante création.

Dans le domaine intellectuel, le véritable savant n’est pas celui qui emmagasine des faits, des mots, des chiffres, des objets et s’en tient là. Non, c’est celui qui cherche la loi des faits, qui remonte aux causes, qui tâche de saisir le secret de la nature, d’entrer en communication par sa raison avec la vérité éternelle, universelle, immuable. C’est celui qui est à la recherche du Vrai.

Enfin dans le domaine éthique, l’homme de devoir et de dévouement (le héros ou le saint) n’est pas celui qui exécute une tâche à remplir, qui observe une consigne et qui reste content de lui une fois fait.
Non, c’est celui qui est épris d’idéal. C’est celui dont la conscience est attirée par le Bien. Avec la même force que le Beau attire l’imagination de l’artiste et le Vrai la raison du penseur.

Et si nous devions retrouver cette définition du divin dans un langage plus religieux, nous pourrions dire que cette définition rejoint le commandement : aimer Dieu (idéal) de tout son cœur, de toute son âme (le Beau), de toute sa pensée (le Vrai) et son prochain comme soi-même (le Bien).
L’amour du Divin au centre de la foi et des aspirations humaines, une humanité au cœur de la préoccupation religieuse. Oui, Jésus proclamait en même temps la religion de l’humanité et l’humanité de la religion. L’Évangile appelle chacune et chacun à se lever et à aller vers cet idéal du beau, du vrai et du bien.
Il invite au mouvement qui replace la conscience de chacune et chacun au centre du sentiment religieux, il invite à vivre ce sentiment en relation avec les autres.
« Lève-toi, viens au milieu. »
Amen


Orgue

Cantique : Louange et Prière N° 343 « Seigneur, accorde-moi d’aimer », strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici]

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Offrande
Orgue


Prière d’intercession
(d’après un texte du pasteur Charles Wagner)

O Dieu, Ton visage de Père me sauve de la face indéchiffrable des fatalités les plus noires !
Ne me laisse pas me perdre face à l’incompréhension, l’incohérence, la brutalité et l’injustice des humains et des choses !

Mets dans mon cœur ta lumière si familière ; donne-moi ta paix, malgré le chaos où je me débats !
Fais-moi comprendre que le désordre vient du regard que je porte sur les choses. Et de là où je me trouve, tout semble embrouillé mais avec ton regard, m’apparaît l’harmonie.  A ma hauteur, tout est embrouillé. Sauve-moi du désordre de ma pensée.

Notre Père
Notre Père, qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
Mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire,
Aux siècles des siècles, amen.

Exhortation - Bénédiction
L’Eternel vous bénit, vous, vos familles.
Allez avec la force qui vous est donnée.
Amen
 
Répons : Brillante étoile du matin
Brillante étoile du matin
Que fait lever l’amour divin,
Pure et sainte lumière,
Répands dans nos cœurs ta clarté,
Viens dissiper l’obscurité,
Qui règne sur la terre.
Seigneur, Sauveur, fils du Père,
Ta lumière salutaire
Nous conduit et nous éclaire.


Sortie - Orgue

Paroles des chants du dimanche 4 décembre 2022

Psaume : Psautier Français n° 91 « Qui demeure auprès du Seigneur », strophes 1, 2, 3, 5

Strophe 1
Qui demeure auprès du Seigneur,
A l’ombre de sa grâce,
Qui éprouve un secret bonheur
A rechercher sa face,
Dit à son Dieu : « Sois mon rempart,
En toi j’ai confiance;
Auprès de toi j’aurai ma part,
Dieu de mon espérance. »

Strophe 2
Du filet tendu sous tes pas
Son amour te délivre;
Il te défend dans les combats
Que l’ennemi te livre.
Son bouclier te couvrira
Si le péril te presse
Et dans sa main te gardera
Au jour de la détresse.

Strophe 3
Près de toi quand la maladie,
Quand le malheur te guette,
Il veille sur toi jour et nuit
Et protège ta tête.
Il tient ta vie entre ses mains :
Que dix mille succombent
Rien ne coupera ton chemin
Et pas même la tombe.

Strophe 5
Qui s’est lié à moi, dit Dieu,
Verra ma délivrance;
Il me trouvera en tous lieux
Lié à sa souffrance.
Chaque jour je glorifierai
Mon serviteur fidèle
Et du tombeau l’arracherai
Pour la vie éternelle.

Cantique : Louange et Prière n°170 « Viens habiter dans nos âmes », Strophes 1 à 3

Strophe 1
Viens habiter dans nos âmes,
Dieu de lumière et de foi ;
Remplis de tes saintes flammes,
Ceux qui n'espèrent qu'en toi ;
Fais sentir à notre cœur
Ta présence et ta faveur.

Strophe 2
Viens répandre ta lumière
Sur l'esprit de tes enfants ;
Que ta grâce salutaire
Veille sur nous en tous temps ;
Garde à jamais notre cœur
Des surprises de l'erreur.

Strophe 3
Nous n'avons rien en nous-mêmes,
Pour attirer ta faveur ;
Mais en ton  Fils tu nous aimes
Et tu répondras, Seigneur,
A la voix de Jésus-Christ,
Aux soupirs de son Esprit.

Strophe 4
Remplis-nous, dans la détresse,
De tes consolations ;
Soutiens-nous dans la faiblesse,
Contre les tentations.
Assurés de ton secours,
Nous triompherons toujours.


Cantique : Louange et Prière n°343 « Seigneur, accorde-moi d’aimer », Strophes 1 à 3

Strophe 1
Seigneur accorde-moi d'aimer !
Il faut bien que ta main m'y pousse :
En moi, je trouve un cœur fermé
Dont la vaine pitié s'émousse.
S'il est vrai que chaque désir
Ici bas côtoie une faute,
Qui rendra mon âme assez haute
Pour cet amour qui doit l'emplir ?

Strophe 2
Il faut ta croix sur mon chemin
Et la brûlure de tes larmes,
Il faut ce grand mystère humain
Par quoi, Seigneur, tu nous désarmes.

Nous n'aurions pas connu l'amour
Si tu n'avais aimé toi-même.
Que ta croix soit mon seul emblème
Pour les combats de chaque jour !.

Strophe 3 
Par toi qui n'es que charité,
Qu'ainsi je mette sur ma route
Où règne l'ombre, la clarté,
La foi vivante, où git le doute ;
Fais que j'oppose désormais
Au désespoir ton espérance,
Ton pardon sans borne à l'offense.
A la haine, ô Jésus, ta paix.

Lecture de la Bible

Évangile de Marc, chapitre 3, versets 1 à 6 [NBS]

L'homme à la main paralysée

1 Il retourna à la synagogue. Il se trouvait là un homme qui avait la main paralysée.
2 Ils observaient Jésus pour voir s'il le guérirait un jour de sabbat, afin de l'accuser.
3 Alors il dit à l'homme qui avait la main paralysée : Lève-toi, là, au milieu.
4 Puis il leur dit : Qu'est-ce qui est permis, un jour de sabbat ? Est-ce de faire du bien ou de faire du mal, de sauver ou de tuer ? Mais ils gardaient le silence.
5 Alors, promenant ses regards sur eux avec colère, navré de les voir si obtus, il dit à l'homme : Tends ta main. Il la tendit, et sa main fut rétablie.
6 A peine sortis, les pharisiens tenaient conseil avec les hérodiens contre lui, sur les moyens de le faire disparaître


Vidéo du culte entier

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