Un enseignement outrancier

Culte du 19 février 2023

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

19 février 2023
360ème jour de la guerre en Ukraine
« Un enseignement outrancier ? »

Culte présidé par la Pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Avec David Cassan, organiste co-titulaire, à l'orgue

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Orgue

Salutation 
Mon frère, ma sœur, mon ami,
Toi qui es venu ce matin, prendre le temps d’écouter la Parole de Dieu, renouveler tes forces physiques et spirituelles, par le chant, la prière, rencontrer ton prochain au milieu de ton activité familiale ou de ton travail, sois sans crainte !
Le Seigneur est là, il t’appelle, il t’invite à l’écouter et à le recevoir ici et maintenant.
La grâce et la paix vous sont données, ici et maintenant, de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ, son fis, notre sauveur et notre frère.

Accueil

Bienvenue à chacune et chacun pour ce temps de culte.
Soyez ici chez vous, dans cette maison où nous sommes rassemblés pour nous ouvrir à la présence de Dieu,
à sa Parole par la lecture de la Bible
et pour le célébrer par le chant et la prière.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent pour le biais du site internet ou celui des réseaux sociaux. Nous sommes en communion les uns avec les autres, en particulier avec celles et ceux qui traversent un temps d’épreuves et d’incertitudes, un temps de peine et de solitude. Bienvenue et merci à David Cassan, pour son accompagnement musical, à l’orgue ce matin.
 
Je vous invite à la prière.
Prière :
Éternel, Dieu et Père,
Nous voici rassemblés à ton invitation.
Il y a parmi nous des autochtones et des étrangers,
des croyants et des peu croyants,
des fidèles et des occasionnels,
des habitués et des invités.
Mais tous,
Nous sommes des mendiants qui cherchons le pain,
Nous sommes des assoiffés qui cherchons la source.
Nous sommes tous des enfants qui tendons les mains
Nous sommes tous des guetteurs d’amour en quête de chemin.
Grâce te soit rendue, de nous accepter tels que nous sommes
et de nous accompagner tous les jours.  Amen.

Réunissons-nous dans la communion fraternelle avec le 1er chant spontané.

Répons : Bénissons Dieu le seul Seigneur
Bénissons Dieu le seul Seigneur
Nous qu’il choisit pour serviteurs,
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

 
Louange

Nous te louons, Seigneur, Dieu tout-puissant,
car tu n’as pas dédaigné d’être appelé notre Père.
Tu tiens le monde dans tes mains,
mais tu nous connais par notre nom.
Tu es béni, créateur de tout ce qui existe.
Tu es béni, toi qui nous a mis au large
et nous donne à vivre dans ce temps.
Nous te rendons grâces pour les œuvres de tes mains,
pour tout ce que tu as fait parmi nous,
par Jésus-Christ, notre Seigneur.
Sans cesse, nous chanterons ta fidélité.

Psaume : Psautier Français N° 95 B  « Réjouissons-nous au Seigneur », strophes 1, 3 et 4 [cliquer ici]

Volonté de Dieu 
Ecoutons ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire :
Dans l’Evangile de Marc, nous lisons :
 « Un scribe demanda à Jésus :
« Quel est le premier de tous les commandements ? » 
Jésus répondit :
« Le premier, c’est : Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ; 
tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. 
Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. » (Marc 12, 28 à 31)

Répons : Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute
Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route
Et les jours et les nuits,

Confession des Péchés
Prions ensemble :
 
Eternel, nous voici devant toi et nous te confions tout ce qui nous fait souffrir.
Nous essayons de faire le bien que nous aimons,
Et nous faisons le mal que nous n’aimons pas.
Nous essayons de vivre une vie honnête
Et nous sommes pris en défaut
Parce que nous ne savons pas réellement aimer.
Nous ne volons pas,
Nous ne tuons pas,
Nous ne disons pas de faux témoignage.
Mais au dedans de nous, ce ne sont que sentiments négatifs, mensonges, médisances, préjugés et désirs de mort.
Chacun connaît ses torts, Chacun connaît ses faiblesses.
Tous ensemble, nos torts et nos faiblesses sont des montagnes.

Eternel, viens à notre secours !
Soulève ces montagnes et fais-les basculer dans la mer !
Que nous soyons enfin délivrés de cette pesanteur !
Que nous puissions aimer à notre tour
Et libérer celles et ceux que tu places dans notre vie.
Amen. (Agnès Adeline)

Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ».
J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

 
Déclaration du pardon :
Pour accueillir le pardon de Dieu, je vous invite à vous lever :

Mon frère, ma sœur, mon ami,
à celui qui croit que Dieu peut tout, que rien ne lui est impossible,
à celui-là, Dieu accorde le pardon total et définitif, la paix et la joie.
Parce que tu t’es reconnu devant Dieu comme incapable d’aimer, tu es maintenant sur le chemin de l’amour.
Parce que tu t’es reconnu faible, tu es maintenant plus fort que les puissants de ce monde.
Parce que tu t’es reconnu solitaire, il t’est donné une communauté d’hommes et de femmes, tes semblables.
Alors relève-toi, et va dans la joie que Dieu te donne.
(Agnès Adeline)

Chantons notre reconnaissance !
Répons : « Combien grande est ta gloire (Ps 92).
Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !
 
Confession de foi :
Je crois en Dieu, notre Père, il est amour.
Je crois en Jésus-Christ, notre Seigneur,
Il a souffert, il est mort, il nous pardonne.
Il est la vie et la lumière du monde.
Son règne dépasse le temps.
Malgré notre faiblesse, je crois qu’en Jésus-Christ, Dieu est l’espérance des hommes et l’homme est l’espérance de Dieu.
Je crois en l’Esprit, présent au monde, et au cœur des hommes.
L’Esprit de Dieu crée et recrée le monde, le dynamise et le conduit vers le royaume.
Je crois à la communion de tous dans la foi, l’espérance et l’amour.
Je crois à l’amour plus fort que la mort.
Je crois à la vie éternelle. Amen.
(Vincens Hubac).

Répons : Grand Dieu, nous te bénissons

Grand Dieu, nous te bénissons,
Nous célébrons tes louanges,
Eternel, nous t’exaltons,
De concert avec les anges,
Et, prosternés devant toi,
Nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi,
Nous t’adorons, ô grand Roi !
 
Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !
 
Lecture biblique :
Evangile de Luc, chapitre 14, versets 25 à 33 (traduction la Colombe)
 
25 De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna et leur dit :
26 Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. 
27 Et quiconque ne porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être mon disciple.
28 Car, lequel d'entre vous, s'il veut bâtir une tour, ne s'assied pas d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi la terminer, 
29 de peur qu'après avoir posé les fondations, il ne soit pas capable d'achever, et que tous ceux qui le verront, ne se moquent et ne disent : 
30 Cet homme a commencé à bâtir et n'a pas été capable d'achever.
31 Ou quel roi, s'il part pour s'engager dans une guerre contre un autre roi, ne s'assied pas d'abord pour examiner s'il a le pouvoir avec dix mille hommes de marcher à la rencontre de celui qui vient contre lui avec vingt mille ? 
32 Tandis que l'autre est encore loin, il lui envoie une ambassade, pour demander les conditions de paix.
33 Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple.

Cantique : Louange et Prière n° 246 « Je veux répondre ô Dieu », strophes 1, 4 et 6 – [cliquer ici]

Prière d’illumination
Eternel, Dieu de la vie,
Ouvre mon esprit à l’intelligence de ta Parole,
Et que mon cœur demeure brûlant tandis que tu me parles.
Comme la pluie féconde la terre,
Et fait germer la semence,
Que ta Parole accomplisse sa mission, au cœur de mon existence,
Qua ta volonté féconde ma vie,
Que ton amour lui permette de porter des fruits,
Et quelques soient les chemins sur lesquels j’avance,
Qu’il me reste toujours un moment pour te dire ma gratitude,
Par mes mots comme par mon chant. Amen.
(Agnès Adeline).

Jeu d’orgue

Prédication : Un enseignement outrancier ?

Un instant, imaginons la situation. Jésus marche, et une foule immense le suit.  Pourquoi est-elle en train de le suivre ? Esquissons quelques bribes de réponses :

  • Pour être témoin de ses miracles, et en être émerveillé, épaté ? Un besoin de fascination ?
  • Pour l’écouter, et être conforté, besoin d’être tranquillisé ?
  • Ou tout simplement, pour être près de lui, juste pour être bien, comme une sorte de cocooning ?
  • Pour le voir, mais aussi pour être regardé par lui, l’observer, l’examiner, et peut-être…être remarqué ? On ne sait jamais….
  • Pour parler avec lui, le voir guérir les autres, et peut-être, être guéri aussi ?

Et si c’était seulement pour l’entendre enseigner et se sentir grandi, édifié, être nourri par ses paroles ?   Car dans le monde bouleversé de cette époque, chacun a besoin de quelque chose qui fasse espérer, chacun a besoin de croire en quelqu’un de charismatique, en quelqu’un qui donne confiance. Et Jésus donne confiance.  Il semble être aussi un leader plausible sur le plan politique. Mais voilà que Jésus se retourne. Il arrête le mouvement de la foule. Il freine son élan. Chacun est suspendu à ses lèvres. Que va-t-il dire ?

« Si quelqu'un vient à moi, et qu'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple ».
Et là, douche froide ! Une telle phrase, ça remet tout le monde en place. Ou au contraire, ça déstabilise tout le monde ! La foule entend une de ces paroles dont Jésus a le secret. Comment raisonnablement demander une chose pareille ? C'est impossible, c’est irrecevable !

Vraiment Jésus met la barre trop haute !  Il sait bien que nous avons un conjoint que nous aimons, avec qui nous avons la joie de faire notre vie, nous avons des enfants à élever, un vieux parent à soigner, une entreprise et des ouvriers  à faire travailler, ou un champ à cultiver... Comment peut-on haïr tout ce qui fait notre vie ? Et puis si on le prend au pied de la lettre, est ce que cela ne serait pas une attitude sectaire ? Se couper des autres pour n’être qu’avec lui ? Jésus n’est-il pas alors une sorte de gourou ? Ne serait-il pas en train de se radicaliser et par conséquent, de radicaliser les autres, ceux qui sont en train de l’écouter ?  Cette phrase est là pour tester notre résistance ! Jusqu’à quel point peut-on un enseignement de la sorte ?

En fait, Jésus ne méprise rien, ni personne. Mais il veut faire comprendre qu'on ne peut le suivre à la légère. Il ne faut pas se tromper sur lui, Jésus n'est pas la recette miracle à tous nos malaises de civilisation, il n'est pas le bouche trou de nos solitudes, il n’est pas non plus le garant d’une vie où les échecs et les épreuves seraient absentes….
 
C’est vraiment le mot « haïr », qui est employé, « miseo » qui a donné des mots comme misogynie, la haine ou le mépris des femmes, misandrie, opposé à la misandrie, la haine ou le mépris des hommes, à ne pas confondre avec  misanthropie, la haine ou le mépris du genre humain, misologie,  la haine ou le mépris de la raison dont il est question dans la dernière feuille rose de l’Oratoire. Mais ce mot peut aussi se traduire par « préférer à » comme le fait la Traduction Œcuménique de la Bible. Et dans ce cas, on comprend mieux que Jésus veuille être préféré à tout, à toute attache affective, à tout bien matériel et même à soi-même, surtout si quelque chose de cet ordre devient un obstacle pour le Royaume de Dieu, c’est à dire un obstacle à notre relation avec lui, à sa présence dans nos vies. Parce que la haine, on ne le sait que trop, est un mal être, un mal vivre, d’une certaine façon, c’est le contraire de l'Évangile. Et puis, on imagine mal un Jésus gourou, imposant à ses adeptes une totale dépendance, le sacrifice extrême de sa liberté dans une telle aliénation mortifère à sa personne. S’il n’y a plus de choix, alors il n’y a plus de liberté !  Pourquoi alors une telle radicalité dans son discours ?

Jésus est en route vers Jérusalem où il fera le don de sa vie. On pourrait dire qu’il va, en quelque sorte, « haïr » sa vie, par amour. Son enseignement paraît ici exagéré, outrancier même, peut-être pour mieux faire passer le contraire. Si Jésus était un gourou, alors, il mettrait Jérusalem, il aurait de l’emprise sur le peuple, et le moment, il manipulerait la foule pour qu’elle meure à sa place. Et lui aurait la vie sauve.  Le moment venu, Jésus ne se dérobera pas. Il ne préfèrera pas sa vie à la vie des siens.  Comme l’écrira plus tard l’évangéliste Jean : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jean 15:13) Il la donne pour nous, nous qui qui, aujourd'hui, comme hier, essayons de le suivre, tant bien que mal, sans bien comprendre l'enjeu, la portée d'un tel amour.

La question principale que Jésus pose c'est de bien savoir vers quoi, ou vers qui, est orientée notre vie ? Cette question concerne notre engagement, en particulier dans la pratique religieuse. Être disciple au temps de Jésus, être croyant, quelle que soit sa religion, est-ce avoir une religion bien organisée ? Est-ce que c’est bien faire tout comme il faut, pour ne rien avoir à se reprocher ? Est-ce ne manquer aucune fête carillonnée, ou aller à une célébration, régulièrement ou occasionnellement ? Pratiquer pour être en règle ? Mais en règle avec qui ? Avec Dieu ? Mais, alors, de quel Dieu parlons-nous ? Quel Dieu sommes-nous en train de nous représenter ? De quel Dieu sommes-nous en train de témoigner ?

L’Évangile dont nous nous réclamons pose bien plus de questions qu’il ne propose de réponses. Parce que toutes ces questions sont complexes et que les réponses que l’on pourra donner font appel à la responsabilité et au discernement.

Jésus demande aux personnes qui sont avec lui, enracinés dans le judaïsme de leurs pères, dans une religion bien ritualisée, à changer d’orientation, d’élargir leur point de vue, à reconsidérer l’éducation qu’elles ont reçue.  Tout au long de son enseignement, Jésus propose une nouvelle dimension de Dieu, qui inclut la dimension du prochain, dans une égalité et une réciprocité  jusque-là pas encore vécue.  L’esclave va avoir une position égale au maître. La femme une position égale à l’homme. Il ira même aller plus loin, il va dire qu’un enfant, le plus petit dans la société de son époque, puisqu’il ne représente rien, sera le plus grand dans le royaume de Dieu et que les adultes doivent leur ressembler.  Mettre tout cela en pratique ne va pas se faire facilement.  Ce sera même aller à l’encontre de l’éducation parentale donnée et reçue.  Jésus annonce un évangile du renversement, où le premier sera le dernier, où le maître sera le serviteur, où les collecteurs d’impôts et les prostituées marcheront devant et précèderont les garants et les bien-pensants, où la maladie et l’infirmité ne seront plus synonymes de punition, mais deviendront des opportunités où la gloire de Dieu sera manifestée.

Il va donc falloir choisir. Et faire des choix, c'est renoncer, renoncer à des tas de possibles, brillants peut-être, et confortables. Renoncements parfois douloureux, non entre le bien et le mal, mais entre des choses également bonnes.  Renoncer c’est aussi devenir autonomes, et devenir libre de ses choix.  Tout en gardant les yeux fixés sur Jésus-Christ. 

Mais voilà, regarder le Christ, c’est regarder à la croix.  La croix, symbole de mort, mais aussi symbole de vie à la manière des croix arméniennes, des katchkars qui sont sans cesse entourées de rameaux qui rappellent la vie.

Mais voilà. Être disciple, c’est aussi porter sa croix, la sienne.
Nous ne sommes pas très à l’aise avec cette image, qui nous rappelle la souffrance. Suivre Jésus, d’accord, mais, pas trop loin tout de même ! Pourtant, être disciple, c'est aussi porter cette croix. Notre croix, c’est notre pauvreté intérieure, ce sont nos faiblesses, tout ce que nous avons raté, loupé, manqué. Porter sa croix, c’est accepter notre pauvreté, notre faiblesse. Ce n'est pas de l'ordre de la conquête, de la performance. Être disciple c'est apprendre à devenir libre, détaché de tout. Usant de tout comme n'en usant pas, dira l'apôtre Paul (1 Corinthiens 7:31). Nous pensions pouvoir nous engager, et nous découvrons que suivre Jésus, c'est se recevoir comme disciple dans la pauvreté de notre impuissance, dans l'incapacité même de pouvoir le suivre par nous-mêmes

Et voilà que le texte se poursuit avec deux paraboles. Elles semblent bien négatives à première vue ! Qu'ajoutent-elles à ce qui précède ? Elles renforcent l’idée de ne pas s'emballer, de s'arrêter, d'évaluer nos forces avec réalisme, prudence et sagesse devant un projet.

L'histoire du bâtisseur, c'est celle d'un architecte qui a conçu ses plans et qui présume de ses moyens pour la mise en œuvre. La sagesse l'invite à la prudence. Il vaut mieux calculer avant, qu'après ! Au risque de renoncer purement et simplement au projet... sinon il sera la risée de tous. Quant à la tour, elle n'est pas là pour rien, elle rappelle la Tour de Babel, elle illustre notre vieille prétention à vouloir grimper jusqu'au ciel ! A être comme Dieu.

La sagesse nous invite donc aussi à réfléchir avant de construire ce monde, comme des apprentis sorciers qui ne se posent jamais de limites, en fonction de nos besoins immédiats, faisant fi de nos dérives égoïstes.
Renoncer à construire ? Non. Mais plutôt changer de cap, et construire autrement. Construire un monde plus humain, où le bien être de chacun sera pris en compte, en particulier celui des plus petits, des plus pauvres. Car c’est bien au partage que nous sommes appelés, qu’on le veuille ou non, pour rendre le monde tout simplement habitable.

Quant au roi qui veut faire la guerre à un plus fort que lui, il se montrerait sage de renoncer à son projet et de transformer sa guerre en paix. Certes, c'est un échec et c'est humiliant. Cela ne semble pas actuellement d’actualité. Ce sont plutôt les plus forts qui attaquent les plus faibles. Mais quand les plus faibles résistent plus longtemps que prévu, alors les plus forts deviennent contre toute attente les plus faibles et sont obligés de signer à l’armistice. Mais à quel prix…. Alors, la vraie sagesse serait de ne pas entrer en guerre du tout. C’est renoncer à tout projet hégémonique, et nous savons que ce n’est pas la prérogative des dictateurs.

Alors d’un côté, nous avons une sorte de radicalité de Jésus, demandant qu’on renonce à tout, même à nous-mêmes pour le suivre, et qui nous presse de porter notre croix, et de l’autre, nous avons ces deux petites histoires qui nous invitent au contraire à peser le pour et le contre, avant de s’engager pour un projet, y compris celui de notre foi.

Deux positions apparemment contradictoires, mais qui ne le sont pas forcément.
Renoncer à soi-même, haïr son père et sa mère, c’est une manière choc pour faire réfléchir celles et ceux qui voudraient suivre Jésus. On peut suivre quelqu’un que si on l’a rencontré. Et même, ce n’est pas si facile que ça. Le rencontrer, c’est rencontrer le Dieu de Jésus-Christ, et  c’est accueillir une parole, sa Parole. C’est rencontrer une autre façon de regarder les hommes et les femmes, de notre entourage, de notre société, non seulement sur le plan spirituel, mais aussi sur le plan personnel, familial, filial, dans le travail et dans la société, en gardant à l’esprit que notre adhésion, d’une façon ou d’une autre, va nous « obliger » (qui n’a rien à voir avec la contrainte, mais plutôt avec le service) à considérer tout sous un nouvel angle, y compris dans toutes nos relations. A voir plus loin que notre petite sphère familiale parfois trop sécurisée.

C’est un appel à entrer dans un cheminement d’évolution. Car c’est le propre de la vie de ne pas être figée.  Si d’aventure la Parole du Dieu de Jésus-Christ nous saisit, il faut nous attendre à de sérieux changements et le plus grand, c’est en nous-mêmes qu’il s’opère :  nous avons à accepter, ou même mieux, à consentir à mourir à ce que nous étions hier, sans lui, pour ressusciter aujourd’hui, ou demain à ce que nous serons, avec lui.

Amen.

Orgue 

Cantique : dans le Psautier Français, Choral n° 45 « Ta volonté Seigneur mon Dieu » [cliquer ici]

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Orgue  

Prière d’intercession

Eternel Dieu de la vie,
Nous voulons te remettre toutes les situations douloureuses dont nous avons connaissance, celles que nous traversons, celles que nos prochains subissent, nous voulons te confier nos incertitudes, nos remises en question, nos peurs qui jalonnent nos vies.  Peut-être sommes-nous venus ce matin pour recevoir une parole qui nous conforte, qui nous encourage, qui nous fortifie. Peut-être avons-nous reçu une parole qui pose plus de questions qu’elle ne propose de réponses, mais elle nous oblige à nous positionner dans notre vie, et aussi dans notre foi.
Nous voulons remettre à ta grâce et à ton amour, celles et ceux qui demandent le secours de notre prière et de notre présence, et nous te les nommons dans le profond de nos cœurs.
Garde-nous dans ta lumière, en particulier lorsque nous sommes témoins de tant de situations où les ténèbres semblent l’emporter.
Cette parole, qui souvent nous interroge, nous indique que tu attends notre réponse, autrement dit que nous prenions nos responsabilités. Donne-nous le discernement des situations, et même des relations, auxquelles nous devons renoncer, pour mieux te suivre.  Et si c’est trop difficile pour le moment, garde-nous dans ton amour, afin de ne perdre ni confiance, ni espérance dans le quotidien de nos vies. 
(Agnès Adeline).

Et nous rassemblons nos prières imparfaites, dans celle que Jésus a enseignée à ses disciples :

Notre Père
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton Nom soit sanctifié,
que ton Règne vienne,
que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Aux siècles des siècles, amen.

Exhortation
Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur.
Je le répète : réjouissez-vous !
Manifestez de la douceur envers tous.
Le Seigneur est proche.
Ne vous inquiétez de rien, mais en toute circonstance,
Demandez à Dieu, dans la prière, ce dont vous avez besoin.
Demandez-le-lui avec un cœur reconnaissant.

Bénédiction
L’Eternel vous bénit et vous garde.
L’Eternel fait resplendir sur vous sa lumière
et vous accorde sa grâce.
Le Seigneur tourne sa face vers vous et vous donne la paix !

Répons : Bénis ô Dieu nos routes
Bénis ô Dieu nos routes,
Nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes,
Tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres,
J’y marche par la foi :
Même au travers des ombres,
Ils conduisent à toi.

Sortie - orgue 

Paroles des chants du dimanche 19 février 2023

Psaume : Le Psautier Français n°95B « Réjouissons-nous au Seigneur », strophes 1, 3 & 4

[Pour écouter, cliquer ici]

Strophe 1
Réjouissons-nous au Seigneur,
Égayons-nous en son honneur ;
Lui seul est notre délivrance.
D’un même élan, venons à lui,
Il sera toujours notre appui ;
Chantons notre reconnaissance.

Strophe 2 

Lui seul est grand, lui seul est Dieu.
Il pose sur les monts neigeux
Sa main qui gouverne le monde.
Il a creusé les océans,
Tiré les terres du néant ;
Partout sa puissance est féconde.

Strophe 3 
En sa présence inclinons-nous ;
Venez, fléchissons les genoux.
Il nous a fait à son image.
Sur nous il veille et jour et nuit.
Il est le berger qui conduit  
Le troupeau de son pâturage.

Strophe 4
Dieu nous appelle en sa bonté ;
Il dit : “Puissiez-vous m’écouter,
Que votre cœur ne s’endurcisse.
Nul ne sera de mon troupeau,
Nul n’entrera dans mon repos
S’il ne croit pas en ma justice”.

Cantique : Louange et Prière n°246 « Je veux répondre ô Dieu ! », Strophes 1, 4 & 6.

Strophe 1
Je veux répondre, ô Dieu !
     c'est ta voix qui m'appelle ;
Je veux t'appartenir
     et te donner mon cœur ;
Mais je suis faible, hélas !
     je crains d'être infidèle,
Oh ! prends pitié de moi,
     viens m'affermir, Seigneur !

Strophe 2
Que de fois j'ai promis,
    sans tenir ma promesse !
Que de fois j'ai voulu
    me consacrer à toi,
Et toujours j'ai senti
    ma coupable faiblesse,
Qui m'empêchait de croire
    et de garder ta loi !

Strophe 3
Je ne t'ai pas loué
   
par ma reconnaissance,
Quand ta main si souvent
   
a daigné me bénir,
Et je n'ai pas compris,
   
au jour de la souffrance,
Pourquoi, dans ton amour,
   
tu venais me punir.

Strophe 4
Le monde, malgré moi,
    me séduit et m'entraine ;  
Le péché me retient
    loin de ta sainteté,
Et, quand je veux briser
    sa triste et lourde chaîne,
Je retombe impuissant
    dans mon infirmité.

Strophe 5 
C'est toi seul, ô mon Dieu !
     qui peux, dans ta sagesse,
M'apprendre à te servir
    et régner sur mon cœur ;
Sans toi je ne suis rien ;
    accomplis ta promesse,
Fais de moi ton enfant,
    de moi, pauvre pécheur !

Strophe 6

Les apôtres, les saints,
     ont connu la puissance
De ton divin Esprit
    qui rend victorieux ;
Sur moi répands aussi
    tes dons en abondance,
Et, vainqueur, en Jésus,
    je vivrai pour les cieux !

Cantique : Choral n°45 (Alléluia 45-01) « Ta volonté Seigneur mon Dieu », Strophes 1 à 3

Strophe 1
Ta volonté, Seigneur mon Dieu,
Deviendra ma sagesse.
Fais-moi vouloir ce que tu veux
Pour y voir ta promesse.
Je chercherai ta volonté.
Si ton regard m’éclaire,
Je verrai, Dieu de vérité,
L’ombre de ton mystère.

Strophe 2
Enseigne-moi à discerner
Dans la joie et la peine
Le chemin où tu veux mener
Tout homme que tu aimes.

Comme tu viens me rencontrer
Et comme tu m’écoutes,
Que je sache aussi m’approcher
Des autres sur leur route.

Strophe 3
C’est mon bonheur que de chanter
Que ta joie est profonde
Quand je comprends ta volonté
Pour moi et pour le monde.
Jésus demeure parmi nous,
Il a notre visage ;
Je vois en chacun d’entre nous
L’attente de sa grâce.

Lecture de la Bible

Évangile de Luc, chapitre 14, versets 25-33 [Louis Segond]

25 De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna, et leur dit:
26 Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple.
27 Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suis pas, ne peut être mon disciple.
28 Car, lequel de vous, s'il veut bâtir une tour, ne s'assied d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi la terminer,
29 de peur qu'après avoir posé les fondements, il ne puisse l'achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler,
30 en disant: Cet homme a commencé à bâtir, et il n'a pu achever?
31 Ou quel roi, s'il va faire la guerre à un autre roi, ne s'assied d'abord pour examiner s'il peut, avec dix mille hommes, marcher à la rencontre de celui qui vient l'attaquer avec vingt mille?
32 S'il ne le peut, tandis que cet autre roi est encore loin, il lui envoie une ambassade pour demander la paix.
33 Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple.

Vidéo du culte entier

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