Caïn et Abel : une espérance surprenante

Genèse 4:1-26

Culte du 4 juillet 2021
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

Dimanche 4 juillet 2021
« Caïn et Abel : une espérance surprenante »

Culte par la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Musique : Sarah Kim, organiste co-titulaire

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Orgue

Proclamation de la grâce
Recevez de la part de Dieu la grâce, la paix et la joie, dans votre cœur et dans votre vie.

Accueil
Nous vous souhaitons la bienvenue à l’occasion de ce culte. Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le direct du site internet. Bienvenue à celles et ceux qui nous regardent de l’étranger. Bienvenue à celles et ceux qui franchissent le seuil du temple de l’Oratoire pour la première fois.
Merci à Sarah Kim qui nous accompagne à l'orgue.

Lorsqu’un homme marche dans l’obscurité
et qu’il a une lampe à la main,
s’il voit une pierre, il ne la heurte pas,
s’il voit un trou, il n’y tombe pas.
Cette parole de sagesse commente le verset des Psaumes qui dit :
« Ta Parole est une lampe à mes pieds,
une lumière sur mon chemin » (Psaume 119/105)

Prions :
Eternel,
Tu le sais mieux que nous, mais notre route, parfois, est obscure.
Elle est parsemée de pièges et d’obstacles.
Souvent notre marche est incertaine, menacée d’erreurs d’aiguillages, de questionnements divers et de tentations non maîtrisées.
Nous te confions ce culte qui nous rassemble, auprès comme au loin.
Puissions-nous, là où nous en sommes, trouver quelques réponses à nos questions.
Puisses-tu être une lumière dans nos obscurités.
Puissions-nous trouver de la joie dans nos rencontres. Amen.

Réunissons-nous avec le 1er chant liturgique du livret inséré au début du Psautier français :
Répons :
Bénissons Dieu le seul Seigneur
Nous qu’il choisit pour serviteurs,
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Louange
Louons Dieu :
Eternel, nous te louons !
Comme un témoin, ta gloire se transmet du jour au jour et de la nuit à la nuit,
Comme une lumière, ta gloire pénètre par la fenêtre de notre histoire et vient réjouir notre regard.
Comme la rencontre d’un ami, ta gloire dilate notre cœur et nous délivre de nos peurs.
Comme un cantique, ta gloire résonne dans notre mémoire, et nous raconte ta victoire.
Comme une présence mystérieuse, ta gloire inspire notre chemin, et donne à nos rencontres, leur parfum.
Comme une brise du soir, ta gloire murmure à nos oreilles et chante tes merveilles.
Comme un psaume de louange, ta gloire détrône les puissants et nourrit notre espérance.
Eternel, nous te louons ! [Pasteur Antoine Nouis, la Galette et la Cruche, tome 1, p.100]

Chant d’assemblée : dans le Psautier Français, Psaume  n°138 « Que tout mon coeur soit dans mon chant », strophes 1, 2 et 3.

Volonté de Dieu 
(Liturgie Centre Alpes Rhône)
Ecoutons ce que Dieu nous donne la fore de faire :
Le commandement que je te prescris aujourd’hui n’est certainement pas au-dessus de tes forces ni hors de ta portée.
Il n’est pas dans le ciel, tu dirais alors : “Qui montera pour nous au ciel et nous l’ira chercher ? Qui nous le fera entendre pour que nous le mettions en pratique ?”
Il n’est pas de l’autre côté de la mer, tu dirais alors : “Qui passera pour nous de l’autre côté de la mer et nous l’ira chercher ? Qui nous le fera entendre pour que nous le mettions en pratique ?”
C’est une chose au contraire qui est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique.
J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre. J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction.
Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer le Seigneur ton Dieu, pour obéir à sa voix et pour t’attacher à lui.

Répons :
Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Prière de repentance
Assurés de l’amour de Dieu, reconnaissons notre péché :
SI NOUS FAISIONS SILENCE !
Non pour observer une “minute de silence”
qui ne veut plus dire grand-chose,
si ce n’est une acceptation de la fatalité,
mais plutôt pour mieux écouter nos propres discours,
le temps de les recevoir pour nous-mêmes.
SI NOUS FAISIONS SILENCE !
Non pour jeter un voile sur les mensonges,
ou supporter les injustices sans rien dire,
mais pour savoir quels discours tenir
qui ne soient pas le maquillage des injustices et des mensonges.
SI NOUS FAISIONS SILENCE !
Non pour cesser de communiquer avec les autres
et nous enfermer dans nos propres vérités,
mais de prendre le temps de regarder, avec des yeux neufs,
les images que nous avons des autres et de nous-mêmes.
SI NOUS FAISIONS SILENCE !
Non pour nous interdire la liberté d’expression,
soit parce que nous nous culpabilisons,
soit parce que nous avons quelques complexes,
mais le temps de nous faire à l’idée que la liberté d’expression
est un droit, et non un privilège.
SI NOUS FAISIONS SILENCE !
Non pour nous laisser aller au désespoir comme si tout a été dit et fait,
mais le temps pour nous de réaliser que l’espoir est un vain mot,
s’il ne plonge ses racines dans ce qui, aujourd’hui, se dit et se fait.
Peut-être serions-nous surpris de voir combien,
dans nos si nombreux discours,
nous avions si peu parlé de l’ESSENTIEL,
et combien dans nos projets d’avenir,
nous nous étions surtout attachés, à défendre nos acquis.
Eternel, viens à notre aide, amen.
[Pasteur Béniéla HOUMBOUY, boursier CEVAA, Mai 1988].

Répons :
J’aime mon Dieu, car il entend ma voix.
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté il s’est tourné vers moi.

Annonce de la grâce
Je vous invite à vous lever afin que nous recevions le pardon de la part de Dieu :

Par trois fois, Jésus demanda à Pierre : M'aimes-tu ?
C'est la seule question que Dieu pose à chacune, à chacun.
Il sait de quoi nous sommes faits. Et Il dit : M’aimes-tu ?
Et lorsque, comme Pierre, nous confirmons, Ou, peut-être, nous balbutions simplement notre amour :
La grâce de Dieu avec nous.
Inébranlablement, c’est un rocher !
Pour construire quelque chose de bien
C’est cela le pardon que nous recevons.
Car Dieu nous a aimé le premier.
Pas une seule fois, dans un lointain passé,
Mais à chaque instant de notre vie.
[d’après un texte de Sören Kierkegaard]

Chantons à Dieu notre reconnaissance !
Répons :
Combien grande est ta gloire en tout ce que tu fais,
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter Seigneur, tes divines merveilles !

Confession de foi « Je crois qu’il nous a aimé le premier »
Je crois en Dieu. Je crois qu’il nous a aimé le premier.
Avant que nous existions, avant nos pères, avant les débuts obscurs dont sortit l’humanité, il nous a aimés.
Mieux qu’une mère en espérance d’enfant qui pense à l’inconnu qui sommeille en elle,
Je crois que Dieu nous a aimés d’avance et portés.
Car nous sommes son espérance et nous sommes sa crainte, sa joie et sa douleur.
Je crois que malgré l’immense peine qu’il subit par nous,
Dieu nous a voulus et nous veut encore, toujours.
A travers les obstacles, les chemins perdus, les gouffres, les ombres de mort,
Je crois que Dieu nous veut, nous mène et communie avec nous.
Je crois que Dieu en Jésus-Christ nous aime victorieusement, avec une puissance devant laquelle tout cèdera.
Il boira avec tous les calices, il combattra tous les combats, il descendra dans toutes les tombes, jusqu’à la fin et la fin sera bonne.
Oui, je crois que Dieu est amour et que son Esprit nous anime et nous porte.
Amen.
[D’après une prière de Charles Wagner - Evangile et liberté n° 239. Mai 2010]

Répons :
Grand Dieu, nous te bénissons,
Nous célébrons tes louanges,
Eternel, nous t’exaltons
De concert avec les anges
Et, prosternés devant toi,
Nous t’adorons, ô grand Roi !
Et, prosternés devant toi
Nous t’adorons, ô grand Roi !

Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !

Lecture biblique :
Livre de la Genèse, chapitre 4, versets 1 à 16 (Traduction T.O.B.)

L’homme connut Eve, sa femme. Elle devint enceinte, enfanta Caïn, et dit : « J’ai procréé un homme avec le Seigneur ». Elle enfanta encore son frère Abel. Abel faisait paître les moutons. Caïn cultivait le sol. A la fin de la saison, Caïn apporta au Seigneur une offrande de fruits de la terre ; Abel apporta lui aussi des prémices de ses bêtes et leur graisse. Le Seigneur tourna son regard vers Abel et son offrande, mais il détourna son regard de Caïn et de son offrande. Caïn en fut très irrité, et son visage fut abattu. Le Seigneur dit à Caïn : « Pourquoi t’irrites-tu ? Et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu agis bien, ne le relèveras-tu pas ? Si tu n’agis pas bien, le péché, tapi à ta porte, est avide de toi. Mais toi, domine-le. »
Caïn parla à son frère Abel, et lorsqu’ils furent aux champs, Caïn attaqua son frère Abel et le tua. Le Seigneur dit à Caïn : « Où est ton frère Abel ? » « Je ne sais », répondit-il. Suis-je le gardien de mon frère ? » « Qu’as-tu fait ? reprit-il. La voix du sang de ton frère crie du sol vers moi. Tu es maintenant maudit du sol qui a ouvert la bouche pour recueillir de ta main le sang de ton frère. Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa force. Tu seras errant et vagabond sur la terre. »
Caïn dit au Seigneur : « Ma faute est trop lourde à porter. Si tu me chasses aujourd’hui de l’étendue de ce sol, je serai caché à ta face, je serai errant et vagabond sur la terre et quiconque me trouvera me tuera. ». Le Seigneur lui dit : « Eh bien ! Si l’on tue Caïn, il sera vengé sept fois. » Le Seigneur mit un signe sur Caïn pour que personne en le rencontrant ne le frappe. Caïn s’éloigna de la présence du Seigneur, et habita dans le pays de Nod à l’orient d’Eden.

Chant d'Assemblée : Louange et Prière - Cantique n° 183 « Daigne en cette heure », strophes 1, 2 et 3

Prière d'illumination
Eternel, tu dépasses toujours ce que nous savons,
Ce que nous devinons de toi.
Avant que nous te cherchions,
Tu es auprès de nous.
Avant que nous sachions te nommer,
Tu es déjà notre Dieu.
Nous ne pouvons te cerner de nos mots,
Et nos yeux sont incapables de voir ton visage.
Pourtant il arrive que des hommes et des femmes se comprennent
Si tu répands sur eux ton Esprit.
Fais-le descendre sur nous, ton Eglise aujourd’hui,
Remplis de sa force nos paroles impuissantes.
Mets dans notre bouche un langage nouveau :
Que le monde s’y reconnaisse.
Donne-le nous, pour qu’à notre tour,
Nous en soyons les témoins et les messagers, ici comme au loin.
Fais que nous recevions de cette parole
Ce que la vie a de plus beau et de plus généreux,
Le mouvement, l’élan qui te portent vers Dieu.
[Warnery/Liturgie/Illumination/8]

Orgue

Prédication : Caïn et Abel, une espérance surprenante

Amis frères et sœurs,
si nous prenions de faire un radio trottoir sur l’histoire de Caïn et Abel, que nous venons d’entendre, nous serions surpris des réponses que nous pourrions avoir. La plupart du temps, tout le monde se souvient que c’est une histoire de meurtre, mais personne ne se souvient comment elle se termine ! Il y a quelques années, un enfant d’environ 7/8 ans, m’a dit, à l’occasion de la préparation son baptême : « J’ai un peu lu la Bible, depuis le début, mais je me suis vite arrêté. C’est trop triste l’histoire de celui qui tue son frère ». Alors, je lui ai raconté le reste de l’histoire, et comment Caïn, malgré son meurtre, avait gardé toute l’estime, tout l’amour de Dieu, contre toute attente. L’émotion suscitée par ce petit garçon, qui ne supportait pas cette histoire de meurtre, continue d’habiter mes pensées. Il se trouve aussi que c’est le texte que nous avons partagé lors de notre dernière pause spirituelle, jeudi dernier.

Nous, qui sommes abreuvés de nouvelles, par les journaux télévisés ou radiodiffusés, à toute heure du jour et de la nuit, nous sommes témoins de scènes de meurtres, par écran interposé. Que ce soient les attentats ou les homicides, et maintenant, selon l’expression consacrée hélas, les féminicides, le meurtre d’un être humain perpétré sur un autre, quel qu’il soit, et quelle qu’en soit la raison, est pour ainsi dire, quelque chose devant laquelle nous sommes impuissants. Impuissants d’abord, parce que les nouvelles nous arrivent une fois que l’acte s’est produit. Très peu de temps après, mais tout de même après. Et dans notre for intérieur, nous nous disons sûrement qu’il n’y a rien de changé, depuis le début du monde, que la violence sous toutes ses formes fait décidément partie de notre humanité. Par tous les moyens nous essayons de décrypter la barbarie qui nous entoure, et ce depuis les origines. C’est d’ailleurs bien de cela dont il s’agit dès les premières pages de la Bible qui racontent, de manière concrète, les débuts balbutiants de l’humanité, avec une description des rapports humains, dans sa complexité. Les trois premiers chapitres de la Genèse racontent la création du monde, celle d’Adam et Ève, leur faute et leur exclusion du jardin d’Eden. Ce quatrième chapitre raconte l’histoire de deux frères et d’un meurtre. Cette histoire dérange à plusieurs endroits, car elle met en lumière le côté sombre de l’humanité, et ce, très vite dans l’histoire de la création. Et voilà que je vous invite à lire ou à relire ce récit si particulier, du livre de la Genèse, qui nous raconte comment Caïn, né d’une femme devient le symbole du fratricide, en tuant son frère.

On croyait connaître ce texte. Et voilà qu’on le découvre. Et ce n’est qu’un début. On voudrait se saisir du texte, mais voilà que le texte nous saisit. Sans doute est-ce pour cela que l’on dit que le texte de la Bible est une parole vivante. Parce qu’elle nous fait réfléchir, parce qu’elle rejoint nos préoccupations, mais aussi notre quête du sens de la vie, parce qu’elle nous fait poser des questions auxquelles nous n’aurons pas forcément de réponse immédiate. Le fait que nous ne recevions pas de réponse immédiate, signifie que dans le texte que nous lisons, et la parole que nous entendons, rien n’est acquis d’avance, tout se cherche, et tout évolue, en fonction de notre âge et de notre expérience de la vie.

Si ce texte nous parle de relations fraternelles qui ne vont pas de soi, et qui, par la suite, d’ailleurs, n’iront jamais de soi, comme nous montre le reste de la Bible, peut-être faut-il regarder du côté des parents. Et le premier verset de ce chapitre est tout à fait surprenant. En mettant son premier fils au monde, Eve déclare : « J’ai acquis un homme avec l’Eternel ». Ainsi est nommé son fils ainé, Caïn, qui veut dire : acquisition, possession. Dès sa naissance, son nom Caïn, le détermine, il est la possession de sa mère, et aussi d’une certaine manière, par Dieu, et il ne semble pas y avoir de place pour le père biologique. Ainsi que l’écrit le rabbin Delphine Horvilleur, dans son dernier livre « Vivre avec nos morts », « Caïn développe un instinct de propriétaire et devient agriculteur, il est un homme qui plante, enracine et fait fructifier la terre »...  « La Genèse décrit les fils de Caïn comme une lignée de bâtisseurs, des citadins aux talents multiples, qui maîtrisent l’artisanat et la métallurgie » … « Le monde de Caïn est fait pour durer, contrairement à celui de son frère ». En effet, Eve met au monde un autre fils, auquel elle ne semble accorder que peu d’importance. Il s’appelle Abel, ce qui en hébreu signifie « buée ». Ce nom est synonyme d’éphémère, d’évanescent, une manière de dire qu’il ne fait que passer. Il devient berger d’un troupeau, il est nomade. Abel ne s’installe nulle part, il ne possède rien, il n’a ni destination, ni destin, et il sort de l’histoire très vite, par un meurtre dont on connaît le mobile, puisqu’il est provoqué par l’attention divine accordée à Abel et refusée à Caïn. Le texte biblique nous fait part d’une attitude dérangeante de Dieu. Il est présenté ici comme ayant une préférence. Mais une préférence pour qui ? Une préférence pour celui qui justement n’a pas d’attention particulière, une préférence pour celui qui passe, pour celui qui est évanescent. Pourtant, c’est cette préférence qui fait naître en Caïn de la jalousie, qui se dit « kina », en hébreu, une forme dérivée du nom de « kain », Caïn. Et Delphine Horvilleur rajoute : « Seul celui qui vit pour acquérir peut jalouser l’autre au point de l’anéantir ». Et ce n’est pas faute d’avoir été prévenu. Parce que, si nous croyons à juste titre que Dieu, ayant préféré l’offrande d’Abel, ne considère Caïn en aucune façon, le texte biblique nous dit au contraire toute l’attention que Dieu porte à Caïn. Lorsque Caïn est envahi par le sentiment de jalousie, il le met en garde. Attention Caïn, tu découvres en toi quelque chose qui pourrait bien te détruire : « Tu es irrité, pourquoi ? Tu es abattu, pourquoi ? Ces questions font prendre conscience à Caïn, d’une part, mais aussi au lecteur que nous sommes, que ce sentiment de jalousie est en fait la porte ouverte au péché, dans le sens étymologique du mot, à savoir : « rater la cible », « manquer le but », ou encore, se séparer des autres, et par conséquent se séparer de Dieu aussi. Dieu dit à Caïn  à la façon d’un arrêt sur image : sois conscient du sentiment négatif qui te traverse à l’instant, et domine-le. Sinon, c’est la porte ouverte à la catastrophe. Si tu agis bien, tu relèveras ton visage abattu, autrement dit, si tu domines ton sentiment de jalousie, un avenir est possible entre ton frère et toi, mais si tu agis mal, autrement dit, si tu ne domines pas ce sentiment qui déjà te ronge, alors, le péché sera le plus fort, et tu commettras l’irréparable. Dieu dit encore à Caïn : c’est à toi de dominer sur lui. C’est toi qui as la maîtrise de ton sentiment négatif.

Mais nous connaissons la suite : Caïn entraîne Abel dans un champ et le tue. Caïn est en train de tout rater dans sa vie : en tuant Abel, il se coupe d’une relation fraternelle possible, avec la disparition d’Abel, il n’y a plus de fratrie, et aveuglé par son sentiment de jalousie, il se coupe de Dieu, parce que quand Dieu lui fait prendre conscience de son état d’esprit, Caïn aurait pu entamer un dialogue avec Dieu pour savoir comment lutter contre sa jalousie, mais il n’en est rien. Abel meurt, sans laisser de trace, mais sa présence va persister autrement. La mort d’Abel laisse une empreinte dans le sol : celle de son sang. Et ce sang est un cri. Et il est tellement fort ce cri du sang versé d’Abel, qu’en hébreu, il est écrit au pluriel. Dieu entend « les sangs » d’Abel. Et la sagesse rabbinique donne une interprétation transgénérationnelle. « L’assassin n’a pas simplement tué un homme, mais toutes les générations qui auraient pu naître à partir d’Abel. Avec Abel s’éteint un pluriel. C’est-à-dire tout ce qui aurait pu être ». **Et lorsque Caïn parle enfin à Dieu, en disant « ma faute est trop lourde à porter, il découvre qu’il doit faire face à l’absence de cette existence passée, à tout ce qui aurait pu être et qui, parce qu’il n’a pas été, a laissé en lui une trace bien plus profonde qu’il ne l’avait supposé. Et si jamais nous en doutons, alors, déplaçons-nous à la sortie de ce culte, jusqu’au jardin des Tuileries, et allons admirer la statue érigée à droite du petit bassin, lorsqu’on arrive au jardin, sculptée par Henri Vidal, et qui s’appelle : « Caïn venant de tuer son frère Abel ». On y voit Caïn cachant son visage dans son énorme main de cultivateur, et tout son corps exprime la prise de conscience de l’irréparable, de l’irréversible. Abel est mort, mais Caïn est blessé à jamais par son acte. Et en regardant la statue, on perçoit sa marche lancinante et lourde remplie d’un poids énorme, celui de la culpabilité, qui vient le ronger à la place de la jalousie. Qu’ai-je fait ? Et qu’est-ce que je vais devenir ? Quelle trace suis-je en train de laisser, moi qui ne suis que de passage ? Ce sont ces questions qui ne quitteront plus Caïn. Elles drainent avec elles leur lot d’inquiétude profonde, liée à la condition humaine, que l’Abbé Pierre appelle dans l’un de ses livres consacrés à des petites méditations sur la foi et sur le sens de la vie : « La blessure héréditaire de l’humanité ». (pour dire péché originel).

Dans ce texte extrêmement chargé, il y a contre toute attente une espérance surprenante. Dans le dialogue que Caïn finit par avoir avec Dieu, dans lequel il passe successivement de la défensive : « Suis-je le gardien de mon frère ? » à la peur exprimée sans retenue : « je suis errant et vagabond sur la terre, quiconque me trouvera, me tuera », tout en avouant sa prise de conscience : « ma faute est trop lourde à porter », voilà que Dieu répond d’une façon inattendue : « Si l’on tue Caïn, il sera vengé sept fois » ce qui rappelle l’évocation de la loi antique sur la vengeance. Et Dieu pose un signe sur Caïn, afin que personne en le rencontrant, ne le frappe. Dieu, ici, protège Caïn d’une escalade possible de la violence, qui ne finirait jamais. Il met fin à une éventuelle surenchère de vengeance, pour éviter que le monde ne disparaisse pour de bon, dans une folie destructrice. Poser ce signe, sur la personne de Caïn, c’est comprendre que, malgré son acte meurtrier, il n’est pas réduit à ce qu’il a fait. Il garde toujours sa dimension humaine. Il paie de lui-même les conséquences de son acte, il n’échappe pas pour ainsi dire, à la justice humaine, telle qu’elle est décrite dans le texte, à savoir le sol qui ne donnera plus de fruits, et devenir un errant et un vagabond, obligé de vivre ailleurs, mais il n’en demeure pas moins un être humain, digne de l’amour inconditionnel de Dieu. Et c’est bien là, ici, une espérance surprenante, avec laquelle je vous propose de repartir.

Le péché est une chose, un animal, prêt à bondir dans notre vie, prêt à nous séduire, et à nous attraper, prêt à nous faire tomber, même si nous sommes prévenus.

Mais si nous y succombons, nous ne sommes pas enfermés dans notre péché. « Si notre cœur nous condamne », dira plus tard Jean l’Evangéliste, dans l’une de ses lettres, « Dieu est plus grand que notre cœur » et nous restons toujours dignes de son amour inconditionnel. Et Caïn en est le plus bel exemple, puisqu’il peut même être père, il aura une descendance, signe de bénédiction, plus tard, malgré le meurtre d’Abel.

Au cœur de ce récit de Caïn et Abel, il y a tous les ingrédients pour constituer une relation compliquée, comme l’envie, la jalousie, et même ici, le sentiment d’infériorité, comme l’explique Gérard Haddad, dans son livre « le complexe de Caïn », ce qu’il nomme » le narcissisme blessé ».

Ce texte vient nous rendre attentifs sur notre propre comportement. Peut-être y a-t-il un Caïn qui sommeille en nous ? Il suffit de très peu de chose, pour qu’il se réveille. Je l’ai constaté à maintes reprises, dans mes visites dans le monde carcéral. La frontière peut être parfois plus mince qu’on ne le pense.

Ce texte, qui aussi une parole, que d’autres avant nous ont reconnu comme étant divine, est là pour nous mettre en garde contre nous-mêmes. La rivalité entre des frères et des sœurs, dans une même famille, c’est quelque chose que nous pouvons connaître, et supporter plus ou moins bien. Sans pour autant aller jusqu’au meurtre, il y a d’autres moyens autrement plus subtils et plus pervers qui détériorent une relation. Et cela vaut pour toutes les formes de fratries que nous vivons, que ce soit au cœur de notre famille, au cœur de notre société civile et laïque, et plus encore, au cœur de ce que nous appelons l’Eglise, au sens universel du terme, qui peut s’élargir aux dimensions interreligieuses ou multiconfessionnelles. Il y aura toujours des injustices à subir, et des souffrances à supporter. Comment allons-nous échapper à la spirale tentatrice de la vengeance, c’est-à-dire de faire justice par soi-même ?

Ce texte nous renvoie à l’acceptation de la différence. Il dénonce un chemin de mort, celui qui consiste à laisser dominer en soi l'envie, la jalousie, l'esprit de concurrence, ou la volonté de pouvoir, profondément ancré en chacun, mais néanmoins "maitrisable". Ce que nous sommes invités à comprendre, c'est que c'est la relation à l'autre - et d'abord au premier "autre" semblable et différent, qu'est le frère ou la sœur -, qui permet à l'être humain de dépasser le rêve chimérique de la toute-puissance, et devenir ce qu'il est, en acceptant que l'autre soit vraiment "autre", et en cherchant la complémentarité. Il y a urgence, me semble-t-il, parce qu’à force de se prendre pour des « Caïn », on finit par oublier que nous sommes des « Abel », comme l’avait compris le sage roi Salomon. Il l’a d’ailleurs écrit, dans son livre, de l’Ecclésiaste qui commence ainsi avec ce verset biblique qui est certainement le plus connu : « Vanité des vanités, tout est vanité » (Eccl1/2). Le mot employé par Salomon est « Havel » dans le texte hébreu : et cela se traduit alors par : « Buée des buées, tout est buée »…autrement dit : Abel des Abel…tout est Abel !

Salomon reconnait ainsi que tout est Abel. Tout ce qui est solide finit par disparaître, alors que tout ce qui est fragile et éphémère laisse des traces indélébiles et insoupçonnées. Amen.

Pour aller plus loin :
-   Revue Lire et Dire n°58, Vaincre la violence : Impasse avec issue, Pierre Dürrenmatt, , octobre-décembre 2003.
-   Pierre Gibert, « L’Espérance de Caïn », La violence dans la Bible, Bayard, 2002
-   Gérard Haddad, « le complexe de Caïn », Terrorisme, haine de l’autre et rivalité fraternelle, Premier Parallèle, 2017.
-   Delphine Horvilleur, « Vivre avec nos morts, Grasset, 2021, p. 205 à 223.


Orgue

Chant d'Assemblée : Louange et Prière - Cantique n°309 « A Dieu seul j'abandonne », strophes 1, 2 et 3

Annonces et Offrande pour l'Entraide

Orgue

Prière d’intercession et notre Père
[D’après un texte de GRÉGOIRE de Naziance (IV° siècle)]

Eternel, toi qui es l’amour, la liberté, la joie et la vérité
Tu nous rassemble aujourd’hui Pour refaire avec nous ton alliance,
Pour nous redire les mots de ta tendresse
Regarde notre vie :
Tu connais les richesses qui s’y trouvent déjà
Mais tu sais aussi nos faiblesses.
Nous venons à toi tel que nous sommes, sans artifices.
Nous savons qu’il y a tout près de nous, comme au loin
Tous ces hommes et ces femmes, mais aussi ces enfants,
qui ont besoin d’attention, de regard, de tendresse, de soutien.
Apprends-nous à communiquer de plein pied avec eux et surtout,
Garde-nous de la pitié qui les dévalorise
Contre le scandale de leur différence et notre révolte,
Accorde-nous la grâce,
Si nous ne pouvons les comprendre,
D’accepter tes mystères
Et les épreuves qui nous dépassent. Continue à nous donner,
Pour que nous puissions partager,
A nous pardonner,
Pour que nous sachions être indulgents, A nous interpeller,
Pour que nous ne nous enfermions pas en nous-mêmes, A nous demander,
Pour ne pas capitaliser, A nous bousculer,
Pour ne pas nous relâcher. Et prends patience avec nous,
Pour que nous ne nous lassions pas de te servir.
Eternel, Fais que nous voyons les choses à faire,
Sans oublier les personnes à aimer.
Que nous voyons les personnes à aimer,
Sans oublier les choses à faire.
Rends nous attentif aux vrais besoins des autres.
Nous sommes là pour nous tendre la main,
Pour nous comprendre, pour nous aider,
Pour nous aimer les uns les autres.
Soit donc au plus près de chacun,
Pour répondre à ton Evangile.

Notre monde est fragile, De nombreux drames affectent les habitants de notre maison commune :
Les guerres qui blessent des peuples entiers,
Les assassinats, les homicides, les féminicides, les attentats,
Mais aussi la dégradation évidente de la planète, signalée chaque jour par une nouvelle catastrophe,
Donne-nous encore et toujours la force et le courage de prendre soin de nos sœurs et nos frères en humanité comme dans la foi, tout en prenant soin de la terre,
et en réalisant que ces deux soins n’en font en réalité qu’un.

Nous rassemblons notre prière dans celle que Jésus a enseigné à ses disciples :
Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles, amen.

Bénédiction
Recevons la bénédiction de la part du Seigneur :
Mon frère, ma sœur, mon ami,
Que l’Eternel te bénisse et te garde !
Que l’Eternel fasse rayonner sur toi son regard et t'accorde sa grâce !
Que l’Eternel porte sur toi son regard et te donne la paix !
Amen.

Répons :
Bénis, ô Dieu nos routes,
Nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes,
Tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres,
J’y marche par la foi :
Même au travers des ombres,
Ils conduisent à toi.

Orgue 

Paroles des cantiques du dimanche 4 juillet 2021

Psaume : Psautier Français n° 138 « Que tout mon coeur soit dans mon chant », strophes 1, 2 et 3

Strophe 1
Que tout mon cœur soit dans mon chant ;
Qu’il soit brûlant de tes louanges.
Je te rends grâce en ta maison ;
Je loue ton nom devant les anges.
Tu es venu pour exalter
La renommée de ta parole.
J’adore ta fidélité
Et ta bonté qui me console.

Strophe 2
Tu me réponds dès que je crie ;
Tu élargis mon espérance.
Même les grands t’écouteront
Et béniront ta providence.


Ton saint amour, ô roi des cieux,
Veille en tous lieux sur toutes choses.
Dans ses projets tu suis des yeux
L’homme orgueilleux : tu en disposes.

Strophe 3
Ta paix, mon Dieu, dure à toujours ;
C’est ton amour qui me délivre.
Quand je suis le plus éprouvé
Ton bras levé me fait revivre.
Et quand je suis au désespoir,
C’est ton pouvoir qui me relève.
Ce qu’il t’a plu de commencer
Sans se lasser ta main l’achève.

Cantique : Louange et Prière n° 183 « Daigne en cette heure » Strophes 1, 2 et 3

Strophe 1
Daigne en cette heure, ô tendre Père !
Te révéler à tes enfants !
Ensemble unis dans la prière,
Vers toi nous élevons nos chants !


Refrain
Remplis nos cœurs, par ta présence,
De foi, d’amour et d’espérance!

Strophe 2
Permets, Seigneur, qu'à ta voix sainte
Nos cœurs se rangent sous ta loi,
Vivant toujours selon ta crainte,
Conduits et soutenus par toi.

Strophe 3
Viens nous parler de la patrie
Où nous appelle ton amour,
Et pour les combats de la vie,
Arme nos bras jour après jour.

Cantique : Louange et Prière n° 309 « A Dieu seul j'abandonne » Strophes 1, 2 et 3

Strophe 1
À Dieu seul j’abandonne
Ma vie et ma personne,
Mes projets et mes vœux.
Sans lui rien ne prospère,
Sans mon céleste Père,
Rien ne saurait me rendre heureux.

Strophe 2
Oui, de sa providence,
Avec reconnaissance
Je veux tout accepter.

Ce qu’il lui plaît de faire
M’est toujours salutaire.
Cesse, ô mon cœur! de t’agiter.


Strophe 3
J’attends tout de sa grâce,
Qui jamais ne se lasse,
Et je regarde à lui;
Quand le péril me presse,
Il connaît ma détresse,
Et son amour est mon appui.

Paroles des répons du temps de l'Église

Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1).

Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)

Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)

J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2).

Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles  ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !

Après la confession de foi 
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)

Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Après la bénédiction
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.

Lecture de la Bible

Livre de la Genèse, chapitre 4, versets 1 à 26 [Louis Segond]

1 Adam connut Eve, sa femme; elle conçut, et enfanta Caïn et elle dit: J'ai formé un homme avec l'aide de l'Éternel.
2 Elle enfanta encore son frère Abel. Abel fut berger, et Caïn fut laboureur.
3 Au bout de quelque temps, Caïn fit à l'Éternel une offrande des fruits de la terre;
4 et Abel, de son côté, en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L'Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande;
5 mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande. Caïn fut très irrité, et son visage fut abattu.
6 Et l'Éternel dit à Caïn: Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu?
7 Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi: mais toi, domine sur lui.
8 Cependant, Caïn adressa la parole à son frère Abel; mais, comme ils étaient dans les champs, Caïn se jeta sur son frère Abel, et le tua.
9 L'Éternel dit à Caïn: Où est ton frère Abel? Il répondit: Je ne sais pas; suis-je le gardien de mon frère?
10 Et Dieu dit: Qu'as-tu fait? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi.
11 Maintenant, tu seras maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère.
12 Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa richesse. Tu seras errant et vagabond sur la terre.
13 Caïn dit à l'Éternel: Mon châtiment est trop grand pour être supporté.
14 Voici, tu me chasses aujourd'hui de cette terre; je serai caché loin de ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera.
15 L'Éternel lui dit: Si quelqu'un tuait Caïn, Caïn serait vengé sept fois. Et l'Éternel mit un signe sur Caïn pour que quiconque le trouverait ne le tuât point.
16 Puis, Caïn s'éloigna de la face de l'Éternel, et habita dans la terre de Nod, à l'orient d'Éden.
17 Caïn connut sa femme; elle conçut, et enfanta Hénoc. Il bâtit ensuite une ville, et il donna à cette ville le nom de son fils Hénoc.
18 Hénoc engendra Irad, Irad engendra Mehujaël, Mehujaël engendra Metuschaël, et Metuschaël engendra Lémec.
19 Lémec prit deux femmes: le nom de l'une était Ada, et le nom de l'autre Tsilla.
20 Ada enfanta Jabal: il fut le père de ceux qui habitent sous des tentes et près des troupeaux.
21 Le nom de son frère était Jubal: il fut le père de tous ceux qui jouent de la harpe et du chalumeau.
22 Tsilla, de son côté, enfanta Tubal Caïn, qui forgeait tous les instruments d'airain et de fer. La soeur de Tubal Caïn était Naama.
23 Lémec dit à ses femmes: Ada et Tsilla, écoutez ma voix! Femmes de Lémec, écoutez ma parole! J'ai tué un homme pour ma blessure, Et un jeune homme pour ma meurtrissure.
24 Caïn sera vengé sept fois, Et Lémec soixante-dix-sept fois.
25 Adam connut encore sa femme; elle enfanta un fils, et l'appela du nom de Seth, car, dit-elle, Dieu m'a donnée un autre fils à la place d'Abel, que Caïn a tué.
26 Seth eut aussi un fils, et il l'appela du nom d'Énosch. C'est alors que l'on commença à invoquer le nom de l'Éternel.

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