EB N°1 - La question de l'être

Denis Guénoun & Marc Pernot - 1h30

Texte de la conférence

L’ancienne logique, la logique classique, définissait deux caractéristiques différentes pour toute notion, ou tout concept : l’extension, et la compréhension. L’extension d’un concept était l’ensemble des objets d’une même classe, réunis par ce concept.

Prenons pour exemple la notion de table.

L’extension de cette notion est l’ensemble des tables que le mot permet de désigner, à l’exclusion par exemple des chaises et des armoires. (Je note au passage que, quand les philosophes veulent prendre un exemple simple, c’est souvent une table, ou un arbre. Comme si tous les philosophes ne pratiquaient la philosophie qu’assis à une table devant une fenêtre, d’où l’on aperçoit un marronnier.)

La compréhension du concept, elle, est l’ensemble des caractères d’un objet désigné par le mot.

Ainsi, la notion de table – pour m’inscrire dans cette auguste lignée – nous permet de savoir que l’objet comporte un plateau, sur lequel on peut faire une activité plus ou moins utile, plateau généralement supporté par un ou plusieurs pieds.

Une question intéressante, mais connexe, est de savoir dans quelle mesure la compréhension d’un concept permet, ou non, d’inclure des sens dérivés ou figurés, comme ceux de table de multiplications, ou de table des matières. Laissons cela pour l’instant.

L’ancienne logique avait établi une sorte de loi, selon laquelle l’extension et la compréhension d’un concept varient en raison inverse. Ce qui veut dire que lorsque l’extension augmente, la compréhension diminue, et réciproquement.

Par exemple, si je passe du concept de table à celui de meuble, l’extension augmente. Il y a plus de meubles que de tables, puisque toutes les tables sont des meubles, mais tous les meubles ne sont pas des tables. Dans les meubles, on inclut les chaises et les armoires, ce qui fait un plus grand nombre d’objets. Mais, lorsque je dis meuble, je sais moins de choses sur chacun de ces objets que je n’en sais si je dis table. En tant que meuble, l’objet dont je parle est souvent en bois, plutôt utile, déplaçable, etc. Alors que comme table, le même objet est en bois, utile, déplaçable mais en plus comporte un plateau et généralement un ou plusieurs pieds. Ainsi, de table à meuble, l’extension a augmenté, et la compréhension diminué.

Telle était une des visions de l’ancienne logique.

Si nous remontons dans l’extension, nous pouvons passer ainsi de table Louis XV à table, puis de table à meuble, puis de meuble à objet utile, puis d’objet utile à chose matérielle, etc., avec des étapes intermédiaires ou ...

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Textes de la Bible
Dieu e(s)t l’être ?

Exode 3

10 ... Maintenant, va, je t'envoie. 11Moïse dit à Dieu : Qui (suis-je) moi, pour aller vers le Pharaon et pour faire sortir d'Égypte les Israélites ?

12 Dieu dit : Je suis/serai avec toi (אֶֽהְיֶ֣ה עִמָּ֔ךְ ) et voici quel sera pour toi le signe que c'est moi qui t'envoie : quand tu auras fait sortir d'Égypte le peuple, vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne.

13 Moïse dit à Dieu : J'irai donc vers les Israélites et je leur dirai : le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous. Mais, s'ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je ?

14 Dieu dit à Moïse : Je suis/serai : « Je suis/serai »
(אֶהְיֶ֖ה אֲשֶׁ֣ר אֶֽהְיֶ֑ה ➞ ἐγώ εἰμι ὁ ὤν ). Et il ajouta : c'est ainsi que tu répondras aux Israélites : « Je suis/serai » (אֶהְיֶ֖ה➞ ὁ ὤν) m'a envoyé vers vous. 15Dieu dit encore à Moïse : Tu parleras ainsi aux Israélites : hwhy, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob m'a envoyé vers vous. Voilà mon nom pour l'éternité, voilà comment je veux être invoqué de générations en générations.

Apocalypse 1

4 Que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était et qui vient.

Lettre de Paul aux Romains 1

19 Ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, car Dieu le leur a manifesté. 20En effet, les invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde quand on les considère dans ses œuvres.

Actes des apôtres 17

24 Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, lui qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite pas dans des temples faits par la main des hommes ; 25il n'est pas servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, le souffle et toutes choses. 26Il a fait que toutes les nations humaines, issues d'un seul habitent sur toute la face de la terre ; il a déterminé les temps fixés pour eux et les bornes de leur demeure, 27afin qu'ils cherchent Dieu pour le trouver si possible, en tâtonnant. Or il n'est pas loin de chacun de nous, 28car en lui nous avons la vie, le mouvement et l'être. C'est ce qu'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes : Nous sommes aussi de sa race...

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