Célébration interreligieuse de la marche des fiertés 2024
Veillée interreligieuse présidée par :
- les Pasteures Agnès Adeline Schaeffer et Béatrice Cléro-Mazire de l'Oratoire du Louvre - le Père Jacques Mérienne
- le rabbin Josué Ferreira
- l'imam Ludovic-Mohamed Zahed
- SE l'ambassadeur Jean-Marc Berthon
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Veillée des Fiertés
Vendredi 28 juin 2024 à 19h
Temple de l’Oratoire du Louvre
♪♫ à l’orgue par Sarah Kim
♪♫ J-S Bach bourrée de la suite pour orchestre en Ré majeur Par les Concerts Gais
Accueil par : Béatrice, Agnès, Jacques, Josué, Ludovic-Mohamed, Sidonie, Francis, Loan
B : Sceptique, Croyant-e,
A : Gay, Hétéro, Lesbienne, Bi, Pan, En recherche,
S : Femme, Homme, Trans, Non binaire, Intersexe.
Marié-e, Divorcé-e, Célibataire, Veuf/Veuve, Pacsé-e, Visible. Invisible.
Jo : Tu es aimé-e. Sans conditions.
L-M: Queer. Saint-e. Agnostique. Entre deux. Pécheur/Pécheresse. Athé-e.
Immigrant-e. Résident-e. Citoyen-ne.
Fort-e. Vulnérable. Équilibré-e. Petit-e. Grand-e.
J : Drôle. Ennuyeu-x/se. Maniaque. Paumé-e. Raté-e. Généreu-x/se. Timide. Bavard-e.
Toxicomane. Dépendant-e. En rémission.
Coupable. Condamné-e. Conflictuel-le.
L: Dieu accueille chacun.e
Jo : Pacifiste. Militant-e. Idéaliste. Réaliste. Pessimiste.
SDF. Locataire. Propriétaire. Nécessiteu-x/se. Riche.
Employé-e. Patron-ne. Chômeu-r/se. Étudiant-e.
F : Accro au sport. Accro au sexe. Flemmard-e. Imberbe.
Gros-se. Maigre. Gourmand-e. Farceu-r/se. Rêveu-r/se. Grincheu-x/.
Malheureu-x/se. Heureu-x/se. Anxieu-x/se.
Jo : Subversi-f/ve. Engagé-e. Populaire. Solitaire.
Travailleu-r/se du sexe. Bien portant-e. Avec handicap.
Reconnu-e. Persécuté-e. Discriminé-e.
A: Dieu aime et accueille sans condition sous sa tente.
B: Soyez chacune et chacun les bienvenu-e-s en ce lieu qui est aussi votre maison.
Mot d’accueil à l’Oratoire. Par Béatrice et Agnès, les pasteures de l’Oratoire du Louvre
Bienvenue à Beit Haverim, Bi Cause, Calem, la Cathédrale Américaine, la communion Bethanie, Les Concerts Gais, DJ arc-en-ciel, Les oubliés de la mémoire, Reconnaissance, Shams.
Invocation à l’Esprit :
♪♫ chant soufi en langue arabe accompagné au tambour. HALI HALI HAL
par Habas, Esther et Sidonie et Béatrice
Lecture d’un Psaume 121 en hébreu biblique
par Jean et Josué
Cantique pour les montées.
Je lève les yeux vers les montagnes...
D'où me viendra le secours ?
Le secours me (vient) de l'Éternel
Qui a fait les cieux et la terre.
Il ne permettra pas que ton pied chancelle ;
Celui qui te garde ne sommeillera pas.
Voici, il ne sommeille ni ne dort,
Celui qui garde Israël.
L'Éternel est celui qui te garde,
L'Éternel est ton ombre à ta main droite,
Pendant le jour le soleil ne te frappera point,
Ni la lune pendant la nuit.
L'Éternel te gardera de tout mal,
Il gardera ton âme ;
L'Éternel gardera ton départ et ton arrivée,
Dès maintenant et à toujours.
Présentation devant Dieu
Lue par Sylvia
Fermez les yeux et méditez :
Nous sommes dans le temple , vendredi soir, et sont rassemblées des associations qui ne sont jamais venues dans un culte, des associations qui pensaient qu’on ne pourrait jamais faire ensemble, des personnes seules aussi, qui viennent pour la première fois, des musulmans, des chrétiens des juifs , et puis vous êtes là et toutes et tous nous faisons œuvre de paix en communiant ensemble à la même source , à la même eau, ensemble et tout à coup l’impossible se réalise !
Quelle joie ! Quel témoignage !
Poème 12 Francis
Orgue ♪♫ Chant : Toi qui aimes ceux qui s’aiment
PRIERE POUR BI’CAUSE.
Toi-qui-as-tant-de-noms, merci.
Toi qui sais que pour le meilleur de notre humanité, une de nos plus grandes souffrances est de nous sentir sans amour, merci de ne jamais imposer d’itinéraire ; merci de nous instruire libres de nos chemins d’identités de genres et de nos chemins d’amours.
Nous sommes femmes cis ou trans, hommes cis ou trans, non-binaires, dyadiques, intersexes, altersexes ; nous sommes causaires, causeurs et causeuses. Nous soufflons des mots qui s’inventent et se renouvèlent pour nous auto-déterminer et pour nous libérer. Dans la fluidité de ton eau vive, aide qui croit en Toi-qui-as-tant-de-noms, par ces mots, à nous nommer, à nous aimer et à nous reconnaitre.
Toi-qui-as-tant-de-noms, tu sais que se sentir sans amour ce peut être se sentir sans place ; et que se sentir sans place ce peut être se sentir sans amour. Merci pour ton inspiration bienveillante qui bâtit des places dans nos cœurs comme des temples et des places dans nos temples comme nos cœurs : avec toutes les combinaisons de couleurs et avec toutes les lettres, pour des siècles et des siècles.
Amen.
PARIS, le 27/06/2024
A l’occasion de la Veillée des Fiertés de l’Oratoire du Louvre, Sidonie P. St-Lanne.
♪♫ Chant : Ensemble les concerts gais puis orgue avec l’assemblée : Amazing Grâce strophe 1, 2, 3
Poème 11 Francis
Lecture biblique :
1 Corinthiens 13, 4-7
L’amour est patient, l'amour est serviable, il n'est pas envieux ; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il ne médite pas le mal, il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité ; il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.
♪♫ Chant : Loan : Relève-moi. Accompagné Guitare
Méditation à quatre voix
Par Ludovic-Mohamed, Josué, Béatrice et Jacques
♪♫ G-P Telemann largo du Concerto à 4 en Ré mineur ( YWV 4 3: A2) Par les Concerts Gais
Offrande pour entrer dans la chaîne de solidarité qui a permis que l’Oratoire accueille ce soir.
Pendant la collecte :
♪♫ Bach air de la 3eme suite pour orchestre en Ré majeur par les Concerts Gais
Liturgie de partage de l’eau
Introduction : Éternel, que nous t’appelions Adonaï, Seigneur, ou Allah, ou que nous ne te reconnaissions pas dans nos vies, aujourd’hui nous sommes rassemblé.e.s et nous voulons communier dans un même élan d’amitié, car nous sommes convaincu.e.s que c'est à nous d’être signe d’inclusion et d’ouverture dans une société parfois frileuse devant une incroyable diversité. En formant un cercle vivant autour de ce temple, nous manifestons notre égalité devant toi et nous voulons croire que ton amour est le centre de ce cercle humain.
(formation du cercle autour du temple)
Institution d’une communion universelle avec le partage de l’eau : par Béatrice
Nous voici toutes, tous et touts formant cette ligne autour de ton amour Éternel.le.
Afin d’inclure la diversité de cette assemblée nous avons choisi d’imaginer un geste qui fasse sens au-delà des appartenances et des convictions.
(départ des plateaux de petits verres d’eau)
L’eau que nous allons partager est signe de communion universelle.
Au-delà des symboles des différentes religions qui font sens pour chaque confession, au-delà des rites qui puisent leur signification dans nos diverses traditions religieuses, nous voulons aujourd’hui partager l’eau qui fait vivre et nous désaltérer à la source de ton amour.
Cette eau est simple et pourtant si précieuse, dans notre assemblée ce soir elle devient l’eau de l’hospitalité ordinaire, l’eau de la vie, l’eau de l’amitié, l’eau de la communion.
Communion
♪♫ Chant : Jeunes et vieux Habas, Sidonie, Esther, Béatrice
Prières d’intercession : ...
Notre Père
Et comme nous l’avons appris,
selon notre tradition, notre langue et nos conceptions théologiques, nous disons…
Notre Père/Mère/ Parent qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi à ceux et celles qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal.
Car c'est à toi qu'appartiennent
le règne, la puissance et la gloire.
Pour les siècles des siècles.
Amen.
Envoi : par Béatrice
Message de la modératrice pour la Fierté 2024 : Carmen Lansdowne de l’Église Unie du Canada :
« Nos célébrations sont des actes de résistance prophétiques.
Nous sommes appelés à célébrer avec force vigueur la grande diversité que Dieu a créée par son amour (…)
Merci d’afficher vos couleurs en cette période de la Fierté, sous le signe de la célébration et de la résistance. Puissions-nous faire preuve de profondeur, de dynamisme et d’audace dans tous nos témoignages en faveur des couleurs arc-en-ciel de la Fierté. »
Bénédiction de l’assemblée
Par Ludovic-Mohamed, Josué, Jacques, Agnès et Béatrice.
Orgue : ♪♫ Chant d’envoi : À l’horizon le jour s’éloigne.
♪♫ Temps musical de sortie par les Concerts Gais
Intervention de la Pasteure Béatrice Cléro-Mazire
lors de la veillée des fiertés 2024
Regardons-nous les uns les autres, saluons-nous les uns les autres, les unes les autres, considérons cette assemblée :
N’est-ce pas extraordinaire ce qui se passe ici ?
Nous sommes venu.e.s de loin ou de tout près, de loin par les kilomètres, de tout près par les convictions, ou bien de très loin par les convictions et de tout près par les kilomètres.
Cheminements multiples, routes singulières, nous voici sur cette place publique, convié-e-s par un hôte qui transcende toutes nos réticences et toutes nos fermetures. Nous voici dans un lieu, connu, familier ou nouveau, inconnu, à découvrir.
L’acte même de venir ce soir est un témoignage. Être venu.e.s n’est pas grand chose ?
Peut-être, mais ne pas venir, c’eût été laisser penser les a priori négatifs qui oblitèrent la vie de beaucoup ; laisser dire les condamnations gratuites qui encouragent la violence ; laisser taire les violences subies qui ne sont pas assez reconnues et sanctionnées. Le philosophe Edmund Burke écrivait : « Personne ne commet une faute plus grande que celui qui ne fait rien parce qu’il ne peut pas faire beaucoup ». Le témoignage que nous rendons ce soir n’est pas beaucoup et pourtant il est essentiel. Pas beaucoup, cette poignée d’êtres humains parmi la multitude qui peuple notre terre ; mais essentielle, parce que cette poignée de bien ensemence la terre. Cette semence est une promesse pour d’autres terres encore arides et inhospitalières.
Nous sommes venu.e.s de loin, ou de tout près.
Devant les injonctions qui objectivent les corps, qui classifient les comportements amoureux dans des catégories passéistes, qui définissent l’identité morale grâce à la biologie, qui confondent le symbolique avec le réel, l’intime avec le public, nous sommes ici ce soir, comme un éclat de ciel au-dessus de tous les murs de séparation. Mon corps m’appartient, ton corps t’appartient, et c’est ainsi que se reconstruit un corps social pacifié, loin des commandements à être autre que ce que l’on déclare être.
L’acte même de venir vivre ensemble cette liberté est une célébration.
Célébration du divin tout Autre vers lequel nous adressons nos prières, nos louanges et nos chants. Célébration d’une diversité qui invente, imagine, dialogue, crée de jour en jour des identités dynamiques, non figées, capables de se découvrir elle-mêmes. Changement, création, adaptation, innovation : n’est-ce pas le mouvement même de cette vie symbolique en nous que nous célébrons ce soir ?
Nous sommes venu.e.s ce soir et nous aurions de la peine à dire quel est le plus grand miracle ici ? Est-ce d’être rassemblé.e.s malgré nos différences d’identité, d’histoire, de désirs qui fait miracle ? Ou est-ce de l’être avec nos différentes convictions spirituelles ?
Il nous faut résister à un universalisme facile qui fantasmerait un tout uniforme : chaque personne a apporté son monde ici ce soir : son temps, son espace, ses pensées ses convictions et, grâce à une liberté que nous garantissent les droits acquis de longue lutte, chaque monde peut rencontrer celui de l’autre. Alors, rappelons-nous que, comme le disait encore Edmund Burke : « pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien » et soyons ensemble un geste ce soir : le geste de venir de loin ou de près, pour rencontrer d’autres mondes et bâtir celui de demain.
Intervention à quatre voix – Oratoire du Louvre 28 juin 2024
Rabbin Josué Ferreira
A l’image de l’Éternel·le, l’être humain fut créé ;
De l’Infini, la diversité humaine se fait le reflet ;
La somme de toutes nos existences témoigne de l’insondable grandeur divine
Qui jamais n’atteint de limite, bien au-delà de ce qu’un esprit humain imagine.
Dieu·e est grand·e, à chaque instant nous le percevons et nous en témoignons
L’œuvre de création sans cesse renouvelée qui s’épanouit en est la manifestation.
Nous, personnes LGBTQIA+, sommes une partie de ce grand Tout. Aux côtés de tous les autres humains, nous participons à la révélation de Dieu·e à travers ses créatures.
Nous remercions l’Éternel·le pour nos existences ; pour l’émerveillement que suscite en nous la complexité et la beauté du monde ; pour ce que nous comprenons, et pour ce qui demeurera, à jamais, hors de notre portée ; nous reconnaissons avec humilité notre finitude et notre insignifiance, en même temps que nous sommes conscients de notre place légitime au sein de l’ouvrage divin. Nous ne sommes que peu de choses ; pourtant, la présence de chacun·e est essentielle. Alors, nous célébrons l’Éternel·le qui nous témoigne Sa grandeur à travers notre vie et celle de tous les êtres vivants.
Parfois, les humains sont tentés de tout expliquer ;
Ils voudraient tout prévoir, tout contrôler, tout réguler ;
Contempler l’insondable et reconnaître leur insignifiance les effraie ;
Alors ressurgit l’angoisse de leur inéluctable mortalité.
Parfois, les humains fuient leur condition en s’octroyant un pouvoir qui ne leur appartient pas ;
Celui de décider qui sera autorisé, ou non, à posséder sa propre voix ;
Et qui devra en permanence rester enfermé dans un oppressant silence.
Or nier une partie de la diversité humaine, c’est troquer l’Infini contre une idole vaine ;
C’est une tentative, vouée à l’échec, de réduire la manifestation terrestre de la grandeur divine.
Quelle que soit la hauteur des Tours de Babel que s’érigent les humains, la Création ne se laisse pas durablement contraindre dans un cadre, ni ranger dans un placard ; tôt ou tard, les chaînes se brisent sous la force indicible de la pulsion de vie, et les âmes meurtries recouvrent leur pleine et entière liberté.
Nous traversons aujourd’hui des temps bien sombres, marqués par l’incertitude, le désarroi, la peur, autant de ferments susceptibles d’inciter les humains à se replier sur des conceptions du monde limitantes, mais rassurantes, qui ne laissent pas de place à l’altérité.
Mais nous résisterons au désespoir. Jamais nous ne baisserons les bras, ni ne renoncerons à la vie, car nous serons toujours animés par notre confiance pleine et entière dans la grandeur de l’Éternel·le. Or cette grandeur se manifeste aussi à travers la capacité des êtres humains à traverser leurs déserts intérieurs pour atteindre la Terre Promise, celle qui laisse sa place à chacun·e. A nous de garder, au fond de notre cœur, la nuée qui nous oriente dans la clarté la plus aveuglante, et la colonne de feu qui nous guide dans l’obscurité la plus profonde.
Témoigner, Célébrer, Résister
par le Père Jacques Mérienne
Oratoire du Louvre 28 juin
On peut difficilement témoigner de l’intérieur d’un placard, il est donc essentiel, comme nous le faisons ce week-end, d’organiser des événements, des marches spectaculaires ou des débats studieux. Le témoignage devient alors une forme de militantisme qui peut aller jusqu’à une confrontation avec des personnes, y compris des proches, ou des organisations qui rejettent tout droit à l’existence aux personnes qui leur semblent trop différentes, et donc d’abord qui rejettent tout droit à l’expression. Des organisations qui peuvent être agressives, voire violentes, et même, c’est une menace ces jours-ci, pourrait utiliser un pouvoir politique et institutionnel qui se trouve facilement des boucs émissaires.
Mais on peut avoir aussi un témoignage plus profond, témoigner que comme tous nos frères et sœurs, nous sommes destinataires de la Grâce de Dieu, qui lui, ne fait nulle différence entre les hommes et les femmes qu’il aime, qu’il accompagne et qu’il sauve. La Grâce nous permet de nous aimer nous-mêmes tels que nous sommes, et d’aller vers les autres sans peur ni complexe ; en nous affirmant nous-mêmes, nous en témoignons.
Oui disons-le sans réserve, nous pouvons aller vers les autres, qu’ils soient proches ou éloignés, fiers de ce que nous sommes, fiers de nous-mêmes et des valeurs que nous portons. Confiants dans la Grâce qui nous anime.
Il ne s’agit pas d’abord d’exposer ou d’imposer une différence, voire une identité, mais d’affirmer une existence, une existence profondément humaine, et donc autant spirituelle que sociale. Célébrer l’humanité de notre existence tant au regard de nos frères et sœurs que de Dieu lui-même, nous invite à être conscients de ce que nous ne sommes pas encore pour nous ouvrir à une espérance qui nous mobilise, et à évoquer le mystère de Dieu qui ainsi devient de plus en plus présent pour nous, et que nous retrouvons sur tout visage, derrière le sourire du bonheur qui nous réjouit ou derrière les rides du malheur qui nous appelle, pour le service de nos frères et sœurs, à dépasser nos limites et à résister au désespoir.
On peut résister par la révolte ou par la passivité, ça marche parfois et les associations nous y aident, mais si nous regardons Jésus une autre forme de résistance s’impose à nous, encore plus radicale. On le met à mort, on le tue et lui il ressuscite ! Sa résistance c’est la vie, la vraie vie. Plus on est vivant plus on résiste, non pas parce qu’on est plus fort ou plus malin, mais parce qu’on est inatteignable, invulnérable. On peut effacer le sourire hystérique de l’amusement, mais pas le sourire pacifique de la vie qui puise sa source au plus profond de nous-mêmes, là où se rejoignent notre être et la Grâce de Dieu.