1 - L’âme de douleur atteinte,
J’élève au Seigneur ma plainte.
Je le cherche au long des nuits
Et je tends les mains vers lui.
Sans repos mon cœur l’appelle,
Troublé que ce Dieu fidèle
Ait paru nous délaisser.
Voudrait-il nous rejeter ?
2 - Je refuse en ma souffrance
L’appui d’une autre espérance ;
Dieu seul peut me consoler,
Lui seul peut me relever.
Sans fin, revit dans mes veilles
Le souvenir des merveilles
Que Dieu fit pour ses élus.
Ce temps est-il révolu ?
3 - Dieu nous a voilé sa face :
Veut-il nous ôter sa grâce ?
A-t-il vraiment oublié
Sa parole et sa pitié ?
Dans l’abîme où tu me plonges,
Ce doute en la nuit me ronge :
C’est que ta main n’agit plus,
Que ta voix ne parle plus !
|
4 - Mais voici que tu m’éclaires ;
Je comprends ce grand mystère :
Tes miracles d’autrefois
Sont présents quand je te crois.
Ta main ouvre à qui t’écoute,
Comme autrefois, une route
Dans l’abîme de la mer,
Le silence du désert.
5 - La mer a connu ta gloire,
Ses flots ont vu ta victoire ;
L’abîme en fut ébranlé,
Le ciel en fut déchiré.
Dans le fracas du tonnerre
Ta voix fit trembler la terre.
Ta main guidait ton troupeau
Et préparait son repos.
|