EB N°6 - Libérés de la Loi, du péché et de la mort

(Romains 7 et 8)

pasteur Marc Pernot et le Père Jérôme Prigent - 1 h30.

Chapitre 7

Le chrétien libéré de la loi

Ou bien ignorez-vous, frères – je parle à des gens compétents en matière de loi – que la loi n’a autorité sur l’homme qu’aussi longtemps qu’il vit ?2Ainsi la femme mariée est liée par une loi à un homme tant qu’il vit ; mais s’il vient à mourir, elle ne relève plus de la loi conjugale. 3Donc, si du vivant de son mari elle appartient à un autre, elle sera appelée adultère ; mais, si le mari vient à mourir, elle est libre à l’égard de la loi, en sorte qu’elle ne sera pas adultère en appartenant à un autre. 4Vous de même, mes frères, vous avez été mis à mort à l’égard de la loi, par le corps du Christ, pour appartenir à un autre, le Ressuscité d’entre les morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. 5En effet, quand nous étions dans la chair, les passions pécheresses, se servant de la loi, agissaient en nos membres, afin que nous portions des fruits pour la mort. 6Mais maintenant, morts à ce qui nous tenait captifs, nous avons été affranchis de la loi, de sorte que nous servons sous le régime nouveau de l’Esprit et non plus sous le régime périmé de la lettre.

Le rôle de la loi

7 Qu’est-ce à dire ? La loi serait-elle péché ? Certes non ! Mais je n’ai connu le péché que par la loi. Ainsi je n’aurais pas connu la convoitise si la loi n’avait dit : Tu ne convoiteras pas. 8Saisissant l’occasion, le péché a produit en moi toutes sortes de convoitises par le moyen du commandement. Car, sans loi, le péché est chose morte.9Jadis, en l’absence de loi, je vivais. Mais le commandement est venu, le péché a pris vie, 10et moi je suis mort : le commandement qui doit mener à la vie s’est trouvé pour moi mener à la mort. 11Car le péché, saisissant l’occasion, m’a séduit par le moyen du commandement et, par lui, m’a donné la mort. 12Ainsi donc, la loi est sainte et le commandement saint, juste et bon.

L’homme sous l’empire du péché

13 Alors, ce qui est bon est-il devenu cause de mort pour moi ? Certes non ! Mais c’est le péché : en se servant de ce qui est bon, il m’a donné la mort, afin qu’il fût manifesté comme péché et qu’il apparût dans toute sa virulence de péché, par le moyen du commandement. 14Nous savons, certes, que la loi est spirituelle ; mais moi, je suis charnel, vendu comme esclave au péché. 15Effectivement, je ne comprends rien à ce que je fais : ce que je veux, je ne le fais pas, mais ce que je hais, je le fais. 16Or, si ce que je ne veux pas, je le fais, je suis d’accord avec la loi et reconnais qu’elle est bonne ; 17ce n’est donc pas moi qui agis ainsi, mais le péché qui habite en moi.18Car je sais qu’en moi – je veux dire dans ma chair – le bien n’habite pas : vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l’accomplir, 19puisque le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais. 20Or, si ce que je ne veux pas, je le fais, ce n’est pas moi qui agis, mais le péché qui habite en moi. 21Moi qui veux faire le bien, je constate donc cette loi : c’est le mal qui est à ma portée. 22Car je prends plaisir à la loi de Dieu, en tant qu’homme intérieur, 23mais, dans mes membres, je découvre une autre loi qui combat contre la loi que ratifie mon intelligence ; elle fait de moi le prisonnier de la loi du péché qui est dans mes membres. 24Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui appartient à la mort ? 25Grâce soit rendue à Dieu par Jésus Christ, notre Seigneur !

Me voilà donc à la fois assujetti par l’intelligence à la loi de Dieu et par la chair à la loi du péché.

Chapitre 8

La libération par l’Esprit

Il n’y a donc, maintenant, plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ. 2Car la loi de l’Esprit qui donne la vie en Jésus Christ m’a libéré de la loi du péché et de la mort. 3Ce qui était impossible à la loi, car la chair la vouait à l’impuissance, Dieu l’a fait : à cause du péché, en envoyant son propre Fils dans la condition de notre chair de péché, il a condamné le péché dans la chair, 4afin que la justice exigée par la loi soit accomplie en nous, qui ne marchons pas sous l’empire de la chair, mais de l’Esprit. 5En effet, sous l’empire de la chair, on tend à ce qui est charnel, mais sous l’empire de l’Esprit, on tend à ce qui est spirituel : 6la chair tend à la mort, mais l’Esprit tend à la vie et à la paix. 7Car le mouvement de la chair est révolte contre Dieu ; elle ne se soumet pas à la loi de Dieu ; elle ne le peut même pas. 8Sous l’empire de la chair on ne peut plaire à Dieu. 9Or vous, vous n’êtes pas sous l’empire de la chair, mais de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas. 10Si Christ est en vous, votre corps, il est vrai, est voué à la mort à cause du péché, mais l’Esprit est votre vie à cause de la justice. 11Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous.

12 Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais non envers la chair pour devoir vivre de façon charnelle. 13Car si vous vivez de façon charnelle, vous mourrez ; mais si, par l’Esprit, vous faites mourir votre comportement charnel, vous vivrez. 14En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu : 15vous n’avez pas reçu un esprit qui vous rende esclaves et vous ramène à la peur, mais un Esprit qui fait de vous des fils adoptifs et par lequel nous crions : Abba, Père. 16Cet Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17Enfants, et donc héritiers : héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ, puisque, ayant part à ses souffrances, nous aurons part aussi à sa gloire.

La gloire à venir

18 J’estime en effet que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit être révélée en nous. 19Car la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu : 20livrée au pouvoir du néant – non de son propre gré, mais par l’autorité de celui qui l’a livrée –, elle garde l’espérance, 21car elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu.

22 Nous le savons en effet : la création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l’enfantement. 23Elle n’est pas la seule : nous aussi, qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement, attendant l’adoption, la délivrance pour notre corps. 24Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance. Or, voir ce qu’on espère n’est plus espérer : ce que l’on voit, comment l’espérer encore ? 25Mais espérer ce que nous ne voyons pas, c’est l’attendre avec persévérance. 26De même, l’Esprit aussi vient en aide à notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut, mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en gémissements inexprimables, 27et celui qui scrute les cœurs sait quelle est l’intention de l’Esprit : c’est selon Dieu en effet que l’Esprit intercède pour les saints.

28 Nous savons d’autre part que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, qui sont appelés selon son dessein. 29Ceux que d’avance il a connus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né d’une multitude de frères ; 30ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.

Hymne à l’amour de Dieu

31 Que dire de plus ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? 32Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment, avec son Fils, ne nous donnerait-il pas tout ? 33Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu justifie ! 34Qui condamnera ? Jésus Christ est mort, bien plus il est ressuscité, lui qui est à la droite de Dieu et qui intercède pour nous ! 35Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger, le glaive ? 36selon qu’il est écrit : A cause de toi nous sommes mis à mort tout le long du jour, nous avons été considérés comme des bêtes de boucherie. 37Mais en tout cela, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. 38Oui, j’en ai l’assurance : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Autorités, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, 39ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur.

Traduction Œcuménique de la Bible