Réinterpréter le péché originel
Conférence débat du 30/11/2024 dans le cadre du cycle "Brunch libéral"
Conférence de la pasteure Émeline Daudé, de Montpellier
Introduction par la pasteure Béatrice Cléro-Mazire
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Conférence débat du 30 novembre 2024 dans le cadre du cycle "Brunch libéral" animé par la pasteure Béatrice Cléro-Mazire.
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Texte distribué en séance
Une réinterprétation libérale du Péché originel
Extraits bibliques
Genèse 3 : 1-24
Chassés du jardin d'Eden
1 Le serpent était le plus avisé de tous les animaux de la campagne que le Seigneur Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : « Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ! »
2 La femme dit au serpent : Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin.
3 Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : « Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sinon vous mourrez ! »
4 Alors le serpent dit à la femme : Pas du tout ! Vous ne mourrez pas !
5 Dieu le sait : le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent ce qui est bon ou mauvais.
6 La femme vit que l'arbre était bon pour la nourriture et plaisant pour la vue, qu'il était, cet arbre, désirable pour le discernement. Elle prit de son fruit et en mangea ; elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea.
7 Leurs yeux à tous les deux s'ouvrirent, et ils surent qu'ils étaient nus. Ils cousirent des feuilles de figuier pour se faire des pagnes.
8 Alors ils entendirent le Seigneur Dieu qui parcourait le jardin avec la brise du soir. L'homme et sa femme allèrent se cacher parmi les arbres du jardin pour ne pas être vus par le Seigneur Dieu.
9 Le Seigneur Dieu appela l'homme ; il lui dit : Où es-tu ?
10 Il répondit : Je t'ai entendu dans le jardin et j'ai eu peur, parce que j'étais nu ; je me suis donc caché.
11 Il reprit : Qui t'a dit que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ?
12 L'homme répondit : C'est la femme que tu as mise auprès de moi qui m'a donné de l'arbre, et j'ai mangé. 13 Alors le Seigneur Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? La femme répondit : C'est le serpent qui m'a trompée, et j'ai mangé.
14 Le Seigneur Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre toutes les bêtes et tous les animaux de la campagne, tu te déplaceras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.
15 Je mettrai de l'hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui mordras le talon.
16 A la femme, il dit : Je multiplierai la peine de tes grossesses. C'est dans la peine que tu mettras des fils au monde. Ton désir se portera vers ton mari, et lui, il te dominera.
17 A l'homme, il dit : Puisque tu as écouté ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger, la terre sera maudite à cause de toi ; c'est avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie.
18 Elle fera pousser pour toi des épines et des chardons, et tu mangeras l'herbe de la campagne.
19 C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes à la terre, puisque c'est d'elle que tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière.
20 L'homme appela sa femme du nom d'Eve (« Vivante »), car elle est devenue la mère de tous les vivants.
21 Le Seigneur Dieu fit à l'homme et à sa femme des habits de peau, dont il les revêtit.
22 Le Seigneur Dieu dit : L'homme est devenu comme l'un de nous pour la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. Que maintenant il ne tende pas la main pour prendre aussi de l'arbre de la vie, en manger et vivre toujours !
23 Le Seigneur Dieu le renvoya du jardin d'Eden, pour qu'il cultive la terre d'où il avait été pris.
24 Après avoir chassé l'homme, il posta, à l'est du jardin d'Eden, les keroubim et l'épée flamboyante qui tournoie, pour garder le chemin de l'arbre de la vie.
Romains 5 : 15-21
15 Mais il n'en est pas du don de la grâce comme de la faute ; car si, par la faute d'un seul, la multitude a connu la mort, à bien plus forte raison la grâce de Dieu et le don de grâce d'un seul être humain, Jésus-Christ, ont-ils abondé pour la multitude.
16 Et il n'en va pas de ce don comme du péché d'un seul homme. En effet, le jugement, à partir d'un seul, aboutit à la condamnation, tandis que le don de la grâce, à partir d'une multitude de fautes, aboutit à la pleine justice.
17 Car si, par la faute d'un seul, la mort a régné par lui seul, à bien plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ.
18 Ainsi donc, comme par une seule faute la condamnation s'étend à tous les humains, de même, par un seul accomplissement de la justice, la justification qui donne la vie s'étend à tous les humains.
19 En effet, tout comme par la désobéissance d'un seul être humain la multitude a été rendue pécheresse, de même, par l'obéissance d'un seul, la multitude sera rendue juste.
20 Or la loi est intervenue pour que la faute foisonne ; mais là où le péché a foisonné, la grâce a surabondé.
21 Afin que, tout comme le péché a régné dans la mort, de même la grâce règne par la justice, pour la vie éternelle, par Jésus-Christ, notre Seigneur.
Romains 7 : 7-25
7 Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? Jamais de la vie ! Mais je n'ai connu le péché que par la loi. Ainsi, je n'aurais pas su ce qu'était le désir si la loi n'avait pas dit : Tu ne désireras pas.
8 Alors le péché, profitant de l'occasion, a produit en moi, par le commandement, toutes sortes de désirs ; en effet, en dehors de la loi, le péché est mort.
9 Moi, autrefois, en dehors de la loi, je vivais ; mais quand le commandement est venu, le péché a pris vie,
10 et moi, je suis mort. Ainsi, le commandement qui mène à la vie s'est trouvé, pour moi, mener à la mort.
11 Car le péché, profitant de l'occasion, m'a trompé par le commandement et, par lui, il m'a tué.
12 Certes, donc, la loi est sainte ; le commandement est saint, juste et bon.
13 Est-ce donc le bien qui est devenu pour moi la mort ? Jamais de la vie ! C'est le péché qui, pour se manifester comme tel, a produit en moi la mort par le bien, afin que, par le commandement, le péché apparaisse dans toute sa puissance de péché.
Captif de la loi du péché
14 Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle ; mais moi, je suis un être de chair, vendu au péché.
15 Car ce que je produis, je ne le comprends pas. Ce que je veux, je ne le pratique pas, mais ce que je fais, c'est ce que je déteste.
16 Si ce que je fais, c'est ce que je ne veux pas, je suis d'accord avec la loi pour dire qu'elle est bonne.
17 Maintenant, ce n'est plus moi qui produis cela, c'est le péché qui habite en moi.
18 Je le sais, rien de bon n'habite en moi, c'est-à-dire dans ma chair. Car il est à ma portée de vouloir, mais non pas de produire le bien.
19 Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas.
20 Si je fais ce que, moi, je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le produis, c'est le péché qui habite en moi.
21 Je trouve donc cette loi, pour moi qui veux faire le bien : ce qui est à ma portée, c'est le mal.
22 Car, pour ce qui est de l'homme que je suis intérieurement, je prends plaisir à la loi de Dieu,
23 mais je vois dans mon corps tout entier une autre loi qui lutte contre la loi de mon intelligence et qui me rend captif – captif de la loi du péché qui est dans tout mon corps.
24 Misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ?
25 Grâce soit rendue à Dieu par Jésus-Christ, notre Seigneur !
Ainsi donc, moi, par mon intelligence, je suis esclave de la loi de Dieu, tandis que, par ma chair, je suis esclave de la loi du péché.
Concile de Trente – Canon 3
Si quelqu’un affirme que ce péché d’Adam – qui est un par son origine et, transmis par propagation héréditaire et non par imitation, est propre à chacun – est enlevé par les forces de la nature humaine ou par un autre remède que le mérite de l’unique médiateur notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a réconciliés avec Dieu dans son sang, ‘‘devenu pour nous justice, sanctification et rédemption’’ [1 Co 1 : 30] ; ou s’il nie que ce mérite de Jésus Christ soit appliqué aussi bien aux adultes qu’aux enfants par le sacrement conféré selon la forme et l’usage de l’Église : qu’il soit anathème.