Sommaire du N° 774 (2008 T2)
Éditorial
- Saul de Tarse, le 13ème apôtre par Werner Burki
Dossier sur la résurrection
- Disputatio par Marc Pernot
- Allégresse déchirée par Bernard Guiéry
- L'au-delà par Gilled Castelnau
- La résurrection par Évalyne Brun
- Qu'est-ce que la résurrection ? par François Rousset
- Dans le monde de l'esprit par Gérard Cabane
- Vivre avant la mort par Marc Pernot
- Prière par Marion Unal
- Confession de foi par Gabriel Vahanian
- Seigneur à qui irions-nous ? par Lytta Basset
- Vie Photo par Gérard Chevalier
Nouvelles de l'Oratoire
- Nos assemblées générales
- Entraide
- Un mot du chef de chœur
- Vous aimez le culte
- Jardin d'enfant
- Nouvelle feuille rose
- Fichier mail
- Visites
Agenda :
- Cultes
- Rencontres
- Présentation des activités
Portraits
- Roger Pourteau
- Jean Delannoy
Histoire
- Il y a 80 ans : l'origine d'un mémorial
Ouvertures
- Évangile et liberté
- Eliezer, la Cause des solos
Carnet de famille
- Naissances, baptêmes, mariages, services funèbres
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Dossier du mois
La Résurrection
Disputatio
Sous ce titre de disputatio, il ne faudrait pas croire que nous vous proposons ici une dispute à propos de la notion de résurrection, bien au contraire. La disputatio est une forme d'enseignement et de recherche très répandue qui remonte à Aristote, elle consiste en un débat public entre plusieurs personnes qui présentent leurs arguments et leurs objections. Au Moyen Age, ce débat se terminait par un maître qui tranchait le débat en donnant" la "solution. Dans ce bulletin, vous trouverez une disputatio présentant plusieurs points de vue très différents sur la résurrection, mais cette disputatio se termine saris cette traditionnelle solution. Ou plus exactement, c'est à chacun de se déterminer librement en fonction de sa propre foi et de sa propre réflexion.
Notre conception de la résurrection est quelque chose de très personnel, car elle est le reflet de notre espérance, elle dit quelle vie nous espérons, elle dit ce que nous attendons de Dieu pour vivre enfin véritablement. Il nous appartient donc de nous déterminer personnellement, et de chercher ensuite à traduire son espérance avec sa propre sensibilité dans ses actes et dans ses paroles.
Nous avons la joie d'être dans une Église où nous pouvons avoir des avis différents sans se disputer. Nous pouvons donc nous enrichir d'une disputatio sur cette question sans que cela tourne à la dispute. Il ne s'agit même pas de savoir si un des points de vue serait supérieur à l'autre, mais plutôt de se saisir de tel ou tel élément pour enrichir son propre point de vue, ou pour trouver une motivation nouvelle à réfléchir soi-même.
Allégresse déchirée
Après un temps comme documentaliste à l'Abbaye de Royaumont, Bernard Guiéry est devenu pasteur, exerçant son ministère à Orléans, Dole, Compiègne, Sarcelles, Boulogne. Il est maintenant à la retraite et paroissien fidèle de l'Oratoire.
La résurrection ne relève
pas du savoir, mais de ce que je suis en train de croire. Non pas
le savoir même théologique, mais le croire de l'humble
croyant. Immanquablement nous nous heurtons à l'indicible.
Nous sommes aux franges de l'inconnu. Tout en empruntant avec allégresse
les scintillements du langage pascal, cet éclat joyeux excède
toute représentation.
Il nous reste à l'esprit une double métaphore qui
rejoint la célèbre injonction hymnologique transmise
par Éphésiens 5, 14: "Eveille-toi, toi qui dors, lève-toi
d'entre les morts, et sur toi, le Christ resplendira "
Cette injonction fait ressortir la métaphore du sommeil et
de l'éveil, d'une part, et celle de la levée ou de
la relevée des corps, d'autre part comme le dit fort justement
le théologien Denis Muller de l'université de Lausanne
"la lumière du Christ subvertit et transfigure notre
double expérience humaine d'un sommeil dont on ne se réveille
pas et d'une mort dont on ne saurait se relever et se remettre ".
Selon 1 Corinthiens 15, nous ressuscitons corps spirituels. À
cet égard, la notion de corps spirituel, cet oxymore forgé
de toutes pièces par l'apôtre Paul tente d'exprimer
l'inexprimable. L'oxymore est cette figure de rhétorique
qui associe paradoxalement deux mots en opposition. Et justement
nous parlons de la résurrection à cause de la mort
sournoisement présente dans nos vies. Et précisément
il s'agit d'une allégresse déchirée puisqu'on
ne saurait parler du Christ ressuscité sans évoquer
immédiatement la crucifixion.
Le ressuscité demeure le crucifié. La résurrection
apporte la signification du crucifié.
Le souffle de l'esprit vient réconforter le languissement
d'un corps mortel et périssable.
Allégresse déchirée, déchirante, disions-nous,
parce qu'on ne saurait parler et du malheur et du scandale de la
mort sans insister sur la liaison intime de l'amour et de la victoire
paradoxale sur la mort.
L'amour est plus fort que la mort, non pas en ce sens matérialiste
qu'il y aurait quelque chose de nous qui subsisterait physiquement
après notre mort mais en ce sens que notre vie sur terre
est conviée et confiée à un amour impérissable
et à une communion durable, nous rendant apte, par une pure
grâce, à ne plus céder aux puissances destructrices
et séparatrice de la haine et de l'oubli.
Nous sommes engrangés dans la mémoire du Dieu vivant.
Le poète Georges Haldas a exploré ce thème
en proposant de penser la résurrection comme l’œuvre de
la mémoire de Dieu. L'invitation est digne d'être méditée.
Croire qu'au moment où ils nous quittent, les défunts
habitent sa mémoire, c'est un pur cadeau de Dieu. Un Dieu
qui relève l'homme et fait de lui un vivant. Voilà
ce qui nourrit notre espérance pour les temps et pour l'éternité.
Bernard Guiéry
L'au-delà
Le pasteur Gilles Castelnau est connu pour son cours d'hébreu biblique à l'Oratoire, mais aussi par le site Internet http://castelg.club.fr qu'il anime avec sa femme Claudine.
Les prophètes d'Israël
ne mettaient jamais leurs mises en garde en rapport avec la promesse
d'un paradis futur ou d'un enfer. Ils parlaient au nom d'un Dieu
qui ne se préoccupait " que " de la vie terrestre.
Jésus était tout à fait dans leur ligne. Il
menaçait de la Géhenne ceux qui profanaient la vie
des autres mais ne prétendait jamais que le but de l'existence
pourrait être de gagner le paradis.
C'est pourquoi il me semble que l'on peut tout à fait ne
pas croire en l'au-delà et être néanmoins parfaitement
en harmonie avec le dynamisme créateur de Dieu, symbolisé
dans l'Ancien Testament par la Sortie d'Égypte et dans le
Nouveau Testament par la Résurrection du crucifié.
Le souffle de vie que Dieu fait monter en nous et qui résiste
au péché, à la souffrance et aux malheurs nous
rend capables d’affronter également l'angoisse de la mort,
sans pour cela chercher un apaisement dans la croyance à
l'entrée dans un paradis.
Le message de l'Évangile ne doit donc pas, à mon avis,
être identifié à la foi en la résurrection
des morts. Ne pas y croire n'est en aucun cas le signe d'une vie
spirituelle insuffisante: après tout ni Abraham, ni Moïse,
ni David ni le prophète Ésaïe n'en avaient la moindre
idée.
L'espérance de la Résurrection auprès de Dieu
s'accorde néanmoins parfaitement avec la foi en la victoire
de Dieu sur toutes les forces destructrices de vie. Elle est évidemment
un exemple frappant de l'espérance du renouveau que suscitait
Jésus.
La vie éternelle telle que l'apôtre Paul l'enseigne
n'est pas celle d'une immortalité de l'âme qui retournerait
naturellement dans l'au-delà (et qui pourrait d'ailleurs,
selon certains, se réincarner dans une nouvelle existence).
On peut comprendre le franchissement du voile qui nous cache l'au-delà
comme le retour à la Source de la vie, l'entrée dans
l'émerveillement de la contemplation face-à-face du
Dieu qui nous a accompagnés tout au long de notre existence.
Paradis qui n'est pas immobilité permanente au son des psaumes
mais union avec Dieu dans sa créativité cosmique incessante.
Cette prédication - qui sera considérée comme
une image par ceux qui ne peuvent croire en sa réalité
- a l'avantage de marquer la valeur de l'homme aux yeux de Dieu
et d'en souligner la transcendance.
Quant à l'idée de l'enfer, qui réapparaît
de nos jours sous l'influence de l'islam et de la prédication
évangélique, il me semble que Dieu ne laisserait évidemment
pas fonctionner à la porte de son paradis un camp de concentration
avec de misérables damnés torturés pour l'éternité.
Il en enfoncerait la porte et en libérerait les "damnés" comme les Alliés l'ont fait à Auschwitz.
Gilles Castelnau
La résurrection
Évelyne Brun a été longtemps monitrice d'école Biblique à l'Oratoire.
Suis-je une hérétique si je ne peux croire à la résurrection comme me le disait récemment mon frère?Je suis d'une famille de tradition protestante depuis des générations. Depuis 40 ans je suis à l'Oratoire, paroisse que j'ai choisie pour sa tradition libérale et je me suis débarrassée de ma "foi du charbonnier" de mon enfance. Je me sens si bien dans la pensée libérale qui répond à presque toutes mes attentes et mes interrogations concernant le message du Christ où Dieu se rencontre en l'homme; Christ l'envoyé de Dieu, son porte parole
Pour moi la résurrection en chair et en os est un acte de
foi auquel il m'est impossible d'adhérer.
Par contre je crois à la résurrection spirituelle
depuis que j'ai rencontré sur le chemin de ma vie le Christ
qui pour moi par son message si vivant est ressuscité depuis
2000 ans, et m'a ressuscité et me ressuscite chaque jour.
C'est une grâce ineffable, un cadeau de Dieu en Christ.
Parfois je m'interroge. A Dieu, tout est possible! et si vraiment
le Christ est ressuscité en chair et en os puisque personne
jusqu'à ce jour n'a retrouvé son corps, je m'humilie
et je veux bien essayer cela et essayer d'y croire. Mais alors c'est
un acte de foi pur et inexplicable de ma part. C'est un mystère
que je ne veux pas avoir l'impudeur d'élucider et je m'incline.
Quand je mourrai, enfin je connaîtrai la vérité!
Pour l'instant je suis heureuse de vivre avec la certitude que le Christ ressuscite chaque jour en moi et m'aide à vivre.
Évelyne Brun
Qu'est-ce que la résurrection ?
François Rousset insiste toujours pour dire qu'il n'est pas un protestant libéral, mais qu'il préfère une théologie plus classique. Il nous fait l'amitié d'être souvent au culte à l'Oratoire, en particulier quand sa femme chante avec le chœur. Il a, lui aussi, accepté de répondre.
Je pourrais botter en touche ou m'en tirer par une pirouette, en disant et écrivant qu'en tant que croyant, j'adhère pleinement aux grands symboles de la foi chrétienne - Symbole des Apôtres, Symbole de Nicée-Constantinople - et aux Confessions de foi de la Réforme, particulièrement celle de Martin Luther: "... c'est Lui le Saint-Esprit qui, au dernier jour, me ressuscitera avec tous les morts et me donnera la vie éternelle en Jésus-Christ. C'est ce que je crois fermement. Amen. " (cf. les diverses liturgies des Églises Luthériennes et Réformées).On pourrait aussi renvoyer à la Déclaration de Foi de l’Église réformée de France, 1938 ; En quelques mots, Jésus-Christ, mon Sauveur et Seigneur, est mort et ressuscité pro nobis, pour nous, pour moi-même donc. Et si le Royaume - de Dieu - est déjà venu en la personne de Jésus-Christ, il est encore à venir. Nous sommes dans cet entre-deux du Déjà et du Pas encore : Jésus est venu; Jésus reviendra. Comme tous les croyants, j'attends donc le Royaume, le Règne de Dieu, qui vient. Mais cela ne m'éclaire pas beaucoup ni sur ce qu'est, ce que peut être la résurrection de la chair, ni sur ce qui se déroule et se déroulera à la suite de cet Événement, pour moi essentiel, existentiel.
Bien évidemment, on peut parler de la " Maison du Père
", d'un monde entièrement nouveau, re-créé,
de joie, de lumière, de paix. On peut également parler
d'" une vie tout autre" que nous ne connaissons pas.
Mais la foi ne peut faire l'économie du doute. Le doute lui-même
s'inscrit au cour de la foi. Par delà les mots et les assurances,
que l'on cherche à se donner, qu'y a-t-il au-delà
de la mort, de ma mort, et plus encore de la mort de mes proches,
des bien aimés...?
En tant même que croyant, ce qui pour moi fait problème,
malgré toutes les affirmations, malgré même
toutes les confessions, c'est la question suivante: comment pourrais-je
affronter, vivre ma mort, plus encore comment pourrais affronter,
vivre la mort, et donc la non présence, l'absence de mes
proches, de mes bienaimés, de mon conjoint ?
Oui certes, on peut croire à la communion des saints, présents
et absents, visibles et invisibles, et l'on peut affirmer, fermement
et fortement, la résurrection d'entre les morts et la vie
éternelle.
Peut-on alors se rassurer en disant et affirmant avec ce texte d'une
nouvelle liturgie: " la vie éternelle n'est pas un paradis
réservé à quelques uns. Elle n'est pas une
autre vie qui commence après la mort. Elle jaillit, dès
aujourd'hui, d'une rencontre avec le Christ vivant ".
Affirmation que l'on trouvait déjà chez Roger MehI
(" Notre vie et notre mort ").
Qu'est-ce que la résurrection? Karl Barth écrit ceci:
"la résurrection de la chair veut dire simplement que
l'homme deviendra en lui-même ce qu'il est déjà
en Christ, une nouvelle créature " (Il Cor. 5/17, "Credo
" p. 214)
Au-delà de mes interrogations et de mes doutes, je sais,
je crois que le Royaume de Dieu vient. Oui, Jésus-Christ est
venu. Oui, il reviendra.
Je ne puis que dire ceci: "Je sais en qui j'ai cru" (II
Timothée 1/12)
"Je crois, viens au secours de mon incrédulité"
(Marc 9/24)
"Confie à Dieu ta route"
François Rousset
Dans le monde de l'Esprit
Gérard Cabane est un scientifique, membre de ARAPEJ, il s'est engagé dans le protestantisme grâce au pasteur A.N. Bertrand
La résurrection, un piège
pour un croyant qui a mené toute sa carrière dans
la recherche scientifique, et qui n'a jamais ouvert un livre de
théologie!
Ma solution de ce dilemme trouve ses origines dans le choc de la
mort brutale de mon père, un athée passionné
de progrès et d'innovation, et qui pourtant me fit donner
une éducation religieuse, quelques mois avant sa disparition.
Ma mère, profondément désemparée par
ce deuil, me confia qu'elle sentait l'esprit de mon père
présent auprès d'elle, quand elle était troublée
par les difficultés de son veuvage.
À 18 ans, je n'étais pas préparé à
affronter la vie sans la protection de mon père. Mais dans
les Évangiles, j'ai lu: "Adorez Dieu en esprit et en
vérité"; "Mon royaume n'est pas de ce monde"
S'est alors imposée à moi l'idée de l'existence
d'un monde spirituel qui n'est pas défini par les mêmes
coordonnées d'espace et de temps que celui dans lequel notre
corps naît, vit et meurt.
Je fais la même expérience depuis la mort de ma chère
Marie: tout à coup, je la sens près de moi, une idée
ou une réflexion me vient en tête, sans que je l'aie
sollicitée. Je ne crois pas que ce soit une auto illusion,
parce que, quand je la recherche, elle ne vient pas. Quel rapport
avec la résurrection? simplement une différence d'intensité:
l'esprit de Dieu vivait si intensément en Jésus-Christ,
que sa "résurrection" s'est manifestée de
fawn éclatante.
À partir de là, toute notre lecture des Évangiles se trouve transfigurée. Depuis le sermon sur la montagne jusqu'à la Cène, tout l'enseignement de jésus apparaît comme un effort pour tirer ses disciples et ses auditeurs de leur matérialisme, vers une nouvelle naissance dans le monde de l'esprit. Si jésus était ressuscité en chair et en os, œ corps putrescible serait mort en Palestine une deuxième fois. Par contre, Christ ressuscité en esprit, est vivant dans le monde de l'esprit, sans limite d'espace ni de temps; c'est l'essentiel de l'annonce de l'église chrétienne. L'apôtre Paul écrivait: "C'est Christ qui vit en moi"
Gérard Cabane
Vivre avant la mort
Petite mise au point lexicale et théologique avec le Pasteur Pernot
Les mots " ressusciter"
et " résurrection" appartiennent au patois théologique,
alors que les mots grecs qui sont dans la Bible sont des mots qui
appartiennent au langage courant des gens de l'époque. Les
verbes tpo ou aviorit veulent dire se lever, comme on se lève
de table ou on se lève le matin, se lever pour sortir se
promener. C'est ce mouvement très concret qui est traduit
par "ressusciter ".
La résurrection est ainsi quelque chose de concret qui appartient
à la vie de tous les jours. D'ailleurs la Bible en parle
souvent au passé. L'apôtre Paul nous dit:" vous
avez été ressuscités avec Christ" (Colossiens
2:10...)
La vie éternelle est quelque chose que le Christ nous donne
dans cette vie présente, ce n'est pas, ou pas seulement,
une vie future (après la mort de notre corps), mais une vie
présente qui est éternelle par certains aspects.
"Le Christ est ressuscité ", voilà une annonce
fondamentale de l'église chrétienne dès l'origine
(Luc 24:46). Visiblement, dans les évangiles, le mode de
résurrection du Christ n'est pas avant tout biologique, comme
si notre espérance était dans la chimie de la matière.
Le Christ ressuscité a un mode de présence qui fait
qu'il passe à travers les portes fermées (Jean 20),
apparaissant et disparaissant en un clin d’œil. L'expérience
de cette relation au Christ ressuscité est une expérience
de foi de ses disciples d'hier et d'aujourd'hui. C'est ainsi que
notre confession de foi est que le Christ est ressuscité
(et non pas seulement que le Christ a été ressuscité).
Il est alors présent, dans un certain sens, avec nous tous les jours jusqu'à la fin du monde, comme conclut l'Évangile selon Matthieu 28:20. La résurrection du Christ est importante pour nous car elle est liée à notre propre résurrection, notre passage de la mort à la vie en Christ. Nous vivons véritablement si le Christ ressuscite en nous, s'il vit en nous, c'est ce que disent de multiples passages du Nouveau Testament, par exemple "J'ai été crucifie avec Christ, et si je vis ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi." (Galates 2:20).
La question de la résurrection n'est donc pas tellement celle
de savoir qu'est-ce qu'il y a après la mort du corps d'une
personne. La question est plutôt de savoir si notre existence
se limite aujourd'hui à cette vie biologique. Le mot résurrection
en français est ainsi trompeur, comme s'il s'agissait d'un
retour en arrière, d'une seconde vie après celle-ci.
Or, il ne s'agit pas de cela, mais de la naissance d'une dimension
supplémentaire dans cette vie présente, comme si notre
corps pouvait enfin se lever, avancer, vivre vraiment, et aimer
enfin.
Certains se demandent s'il y a une vie après la mort. Ce
n'est pas inintéressant, mais la question la plus urgente
et la plus essentielle est plutôt de commencer déjà
à vivre sans attendre cette mort.
Marc Pernot
Prière
" Seigneur, nous ne savons
où tu vas; comment pouvons-nous en savoir le chemin ? "
(Jean, 14 -5)
À Thomas, disciple de l'évangile
Sur la croix, jésus a pleuré. Pleuré de désespoir
et de solitude. Pleuré de misère humaine. Sur la croix,
jésus était nu.
"Si ton cour soutient mon cour murmurait-il, j'irai où
tu veux que j'aille, vers la vie et vers la mort. Toi en moi. Moi
en toi."
À distance du monde, Dieu contemplait la croix. Il n'a échappé
ni au silence, ni aux ténèbres, ni au cri d'abandon.
Ni au voile de douleur qui a déchiré le ciel. Dans
cet univers envahi des ténèbres du monde, Dieu a pleuré.
Lui aussi, a imploré l'esprit saint pour son fils bien-aimé.
"Si mon cour soutient ton cour, tu iras où je veux que
tu ailles priait-il, Vers la mort et vers la vie."
À midi, il y eut un grand cri. La chair ne fut plus à
côté de Dieu. La chair était Dieu.
Marion Unal - 1er dimanche de Carême 2008
Confession de foi
Je crois en Dieu, Le Tout Proche,
plus que l'homme ne l'est de lui-même et que le ciel ne l'est
de la terre.
Je crois en Jésus-Christ, en qui l'homme est la condition
même de Dieu, plus que l'homme ne l'est de lui-même
et que l'absolu de l'est du divin. Promesse et vertu de l'Esprit,
il est natif de l'humain né de la chair de Marie. Crucifié
et mort sous Ponce Pilate, il accepte la mort mieux que nous n'acceptons
la vie, et nous fait don de sa vie au lieu d'en mourir. Et il vit.
Il vit là où, événement de Dieu, l'Autre
radical, l'homme est à portée de l'homme. Face humaine
de Dieu, seule espérance des vivants et des morts, il vient
pour libérer l'homme de ses idoles et lui rendre un visage
divin.
Je crois en l'Esprit Saint, le Vivant, en qui faisant corps avec
nous-mêmes nous sommes agrégés au Corps du Christ.
Je crois l'Église, anticipation du Dieu qui vient et renouveau
du monde ; L'homme, anticipation de l'homme nouveau et avent du Dieu
qui règne.
Confession de foi par Gabriel Vahanian, théologien
Souvent retenue dans la liturgie dominicale à l'Oratoire par le pasteur Werner Burki. Ce texte se trouve dans l'ouvrage "Dieu anonyme" de Gabriel Vahanian
Seigneur à qui irions-nous?
Tu as les paroles de la vie
éternelle (Jean 6:68) Dieu, notre Père, quand les
mots se font rares, Quand le pardon ne vient pas aux lèvres,
Quand l'amour bâillonné n'a plus rien à dire
Quand mensonges et demi vérités brouillent toutes
les pistes,
Nous venons nous reposer en toi, En ta Parole, sainte, crédible,
fiable, Et ta parole apaise notre infinie soif de vérité.
Dieu, notre Père, quand les mots nous lâchent,
Quand la solitude du dedans interdit toute parole,
Quand la jalousie inexprimable
ravage la paix intérieure, Quand amertume et colère
font des autres un enfer,
Nous venons nous reposer en toi, En ta Parole, sainte, crédible,
fiable, Et ta Parole apaise notre infinie soif de vérité.
Dieu, notre Père, quand les mots soudain s'embrasent, Quand
ta compassion se propage de proche en proche, Quand ta grâce,
enfin, triomphe de la surdité, Quand aimer et être
aimé ne se discutent plus,
Nous te louons pour ta Parole, sainte, crédible, fiable,
Et avec Simon-Pierre, nous confessons: " Christ, à qui
irions-nous, Tu as les paroles de vie éternelle '
Lytta Basset " Traces vives"