Jean-Aristide Viguié (1827-1890)

Carte des bustes et statues de l'Oratoire du Louvre.

Un buste, solidement planté sur son socle, don d'anciens catéchumènes reconnaissants, nous rappelle, à l'entrée de la salle haute, le ministère à l'Oratoire de 1882 à 1890 du pasteur Jean- Aristide Viguié. Né en 1827 à Négrepelîsse, dans le Tarn-et-Garonne, Jean- Aristide Viguié fait des études de théologie à Montauban, Berlin, Bonn et Strasbourg. En 1850 il soutient une thèse de licence "De la nature de l'autorité du Nouveau Testament", et en 1858 une thèse de doctorat sur "l'Histoire de l'apologétique réformée".

Nommé suffragant à Montauban en 1851, pasteur à Nîmes en 1853, il devient président du Consistoire de Nîmes en 1866, membre et président de l'Académie de Nîmes. Professeur à la Faculté de théologie de Paris en 1879, il est nommé en même temps à l'Oratoire du Louvre en 1882, lors de la division de l’Église réformée de Paris en plusieurs paroisses.

Décédé subitement à 63 ans, Jean-Aristide Viguié a manifesté une étonnante curiosité intellectuelle qui l'a conduit à traiter les sujets les plus divers : les principes de la Réformation, le panthéisme et les sciences exactes, le symbole des apôtres, le positivisme et le matérialisme, Constantin et son temps, Noël, la légende de Guillaume Tell, les théories politiques libérales au XVP, la musique religieuse, Calvin à Strasbourg, la misère dans la législation d'Israël. Prédicateur de renom, il publie trois recueils de sermons et est appelé à prendre la parole dans de très nombreuses manifestations d’Église : dédicace des temples de Montpelier, Négrepelisse, Toulon, Saint-Affrique, consécrations pastorales, fêtes d’Église.

Le pasteur Viguié a été l'un des chefs de file parmi les plus indiscutés du mouvement libéral. Le très orthodoxe J. Pedezert l'a reconnu lui-même dans ses Cinquante ans de souvenirs religieux. Les contemporains du pasteur de l'Oratoire ont souligné la largeur et l'audace d'esprit de cet homme chaleureux, qui a su à la fois instruire et édifier. Frank Puaux a dit de lui : "Jamais son cœur n'était plus ému de joie et de reconnaissance que lorsqu'il avait le privilège de proclamer au nom de Jésus-Christ, les saintes réalités, de la vie éternelle".

Philippe VASSAUX