Transformations de l'Oratoire du Louvre après 1789

Autres transformations dans l’Oratoire au XIXe

Croix et clocheton

La croix qui couronnait le portail de l’Oratoire rue Saint Honoré avait été abattue lors des saccages révolutionnaires, ainsi que les statues et autres décors. Une croix a été remise en place en 1845 à l’occasion de travaux de restauration.

Le clocheton que l’on voit sur les gravures anciennes et qui se trouvait au sommet du toit du côté du portail a été démonté, un nouveau clocheton a été construit au centre du transept. Il est surmonté d’une croix qui était dorée.

Panneaux coupe vent (tribune, tambour entrée)

Malgré des "calorifères" installés pour chauffer l’Oratoire, il devait y avoir de terrible courants d’air dans l’Oratoire, surtout avant la réfection des vitraux. Des coupe-vents vont être installés au-dessus des grandes tribunes et au fond de la nef, devant le magnifique tambour venant de Saint Louis du Louvre.

Portes d’accès au 1 rue de l’oratoire

Le percement de la rue de Rivoli en 1854 et les importants travaux de restauration de l’Oratoire qui ont été menés dans cette période ont conduit à réorganiser également la distribution des espaces autour de la grande sacristie. L’architecte Baltard, protestant, conduisit ces transformations. Il fit prolonger le couloir qui ceinturait la nef en lui faisant faire le tour de la grande sacristie, et il fit percer une nouvelle porte au n° 1, rue de l’Oratoire pour permettre un accès direct depuis la rue de l’Oratoire sur la sacristie et sur le long couloir latéral.

L’éclairage au gaz puis à électricité

Un éclairage avec des becs de gaz a été installé au XIXe, remplacé en 1924 par l’éclairage électrique, les becs de gaz qui étaient sur les pilastres dans l’Oratoire seront alors remplacés par des lustres qui sont des copies de ceux des Célestins.

La croix intérieure

Dans des églises protestantes de sensibilité luthérienne ou anglicane, il a toujours semblé normal de voir des croix. Mais dans une église de culture calviniste il n’y a habituellement pas d’autre décoration que la simplicité des murs nus, une grande Bible exposée, et des versets bibliques. Il n’y a donc jamais eu de croix dans un temple protestant réformé jusqu’au XXe siècle. C’est après la première guerre mondiale que les protestants ont commencé à mettre des croix dans les temples. Peut-être parce que cette guerre a été une telle horreur que les protestants se sont rappelé les souffrances du Christ sur la croix, et son espérance qu’au delà de la mort et de la souffrance, toute personne est promise à la vie. C’est pourquoi les croix qui sont entrées ainsi dans les églises protestantes n’ont pas de Jésus-Christ souffrant et mourant représenté dessus, mais ce sont de simples croix, évoquant par l’absence du corps crucifié l’échec de la mort et la victoire de la vie que donne Dieu en Christ.

C’est en 1930 que le pasteur Wilfred Monod inspire au Conseil Presbytéral l’idée de mettre cette croix dans l’Oratoire. Elle rappelle la croix qui était à l’extérieur sur le fronton de l’Oratoire rue Saint-Honoré, croix qui avait été démolie par les révolutionnaires en 1793, et rétablie vers 1850 lors des travaux de restauration de cette façade.