Aboutissement de l'Oratoire du Louvre au XVIIIe siècle

Le tombeau du cardinal de Bérulle

La première chapelle du côté de l’évangile (côté gauche de l’église quand on regarde vers l’autel, où se trouve la chaire actuellement), était appelée "chapelle de la Passion" ou "chapelle de Notre Seigneur".

C’est dans cette chapelle que fut érigé par François Anguier en 1659 le monument funéraire du Cardinal de Bérulle; ce dernier mourut en effet à cet endroit en célébrant sa dernière messe. Son caveau a été creusé à la cave dans les fondations de la muraille de Philippe Auguste, situé exactement sous l’emplacement du maître autel.

Le Cardinal de Bérulle est mort le 2 octobre 1629 en disant la messe à l’Oratoire. On aménagea son tombeau dans la chapelle de la Passion, contre et devant la baie. Il fut commandé au sculpteur François Anguier qui le réalisa en 1657-1658 ; formé à Paris et à Rome, Anguier était réputé dans l’art des tombeaux, comme en témoignent encore son chef-d’œuvre, le monument d’Heni II de Montmorency (Moulins), ou le tombeau de Jacques de Souvré (musée du Louvre). Il a représenté Bérulle en orant avec la capa magna, accompagné d’un ange lui présentant un livre ouvert. Gageons que Bérulle, qui n’avait accepté que sur ordre du pape le cardinalat, et qui n’avait pas souhaité être portraituré de son vivant, n’aurait guère aimé de monument fastueux.

Ce tombeau est connu grâce à une représentation gravée en 1791 par L. Carpentier, peu avant sa démolition, puisque qu’il a été démonté en 1792 suite à l’abolition de la congrégation de l’Oratoire par la Convention le 14 décembre 1792. L’année suivante verra la destruction et le pillage de presque tous les décors extérieurs et intérieurs de l’Oratoire. Toutefois, le corps de Bérulle ne fut pas profané, son caveau sous le chœur n’ayant pas été découvert.

De ce tombeau, il subsiste aujourd’hui le buste de Bérulle, scié dans le bloc et conservé dans l’église Saint-Eustache, toute proche de l’Oratoire du Louvre et animée de nos jours par des prêtres de la congrégation de l’Oratoire de France. Son visage demeure emprunt d’une grande profondeur. Il subsiste également l’entourage du tombeau qui est disposé autour de la baie de la chapelle, il est actuellement empâté par les couches de peinture déposées au cours des siècles, et il est divisé en deux par une cloison en bois. Ce décor est composé de claveaux sculptés illustrant : des pots à feu, une Annonciation (à la Vierge que l’on voit dans la partie droite répond à gauche l’ange Gabriel), des instruments de la passion, et les armes du cardinal sur la clé de voûte.

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