Une religion pour l'Homme

Culte du 18 avril 2021
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

Dimanche 18 avril 2021
Baptême de Lena Ollivier-Steinhard
« Une religion pour l'Homme »


Culte par la pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Musique : Aurélien Peter, organiste suppléant

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Orgue : Noël suisse de Louis Claude Daquin

Annonce de la grâce
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus le ressuscité.

Accueil

Invocation

Père, nous sommes rassemblés ce matin dans cette église, permets que nous soyons aussi une communauté de prière et de joie autour de celle qui va recevoir le signe de ta grâce. Que chacun ici soit compté au nombre des témoins de ton amour pour ce monde, et que notre foi fasse grandir notre amour du prochain. Envoie ton Esprit Saint sur nous Seigneur.
Réunissons-nous dans la communion fraternelle avec le 1er chant du livret inséré au début du psautier.

Chant spontané : [cliquer ici]

Louange

Psaume 8
1 Du chef de chœur. Sur la guittith. Psaume. De David.
2 SEIGNEUR, notre Seigneur, que ton nom est magnifique sur toute la terre, toi qui te rends plus éclatant que le ciel !
3 Par la bouche des enfants, des nourrissons, tu as fondé une force, à cause de tes adversaires, pour imposer silence à l'ennemi vindicatif.
4 Quand je regarde ton ciel, œuvre de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as mises en place,
5 qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui, qu'est-ce que l'être humain, pour que tu t'occupes de lui ?
6 Tu l'as fait de peu inférieur à un dieu, tu l'as couronné de gloire et de magnificence.
7 Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains, tu as tout mis sous ses pieds,
8 moutons et chèvres, bœufs, tous ensemble, et même les bêtes sauvages,
9 les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui parcourt les sentiers des mers.
10 SEIGNEUR (YHWH), notre Seigneur, que ton nom est magnifique sur toute la terre !

Chantons notre louange :
Le Psautier Français : Psaume n°33, strophes 1, 2 et 3 « Réveille-toi, peuple fidèle » [cliquer ici]

Volonté de Dieu
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur,
de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence.
C'est là le premier et le grand principe,
et voici le second, qui lui est semblable :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Chant spontané : [cliquer ici]

Repentance
Seigneur,
Tu sais de quelle miséricorde nous avons besoin.
Tu sais nos obscurités, nos silences, nous oublis, nos vanités.
C'est à chacun, comme un secret, que tu les révèles.
C'est à chacun, comme un secret, que tu les pardonnes.
C'est à chacun, comme un secret, que tu donnes l'ordre de se relever
Et de marcher pour un nouveau service
Pour un nouvel amour.
Aussi, c'est avec confiance que nous te disons : Aie pitié de nous !
Amen

Chant spontané : [cliquer ici]

Annonce de la grâce
« Quand les montagnes s’effondreraient, dit Dieu, quand les collines chancelleraient, ma bonté pour toi ne faiblira pas, et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée, je t’aime d’un amour éternel et je te garde ma miséricorde ».

Chant spontané : [cliquer ici]

Liturgie du baptême

Accueil de la baptisée.
Lena, tu as demandé à recevoir le baptême. Avec tes proches , venez me rejoindre. L’Église, aujourd’hui accueille ton souhait avec joie.
Lena, veux-tu confesser ta foi devant cette assemblée ?

Confession de foi personnelle :
Née dans une famille franco-allemande, aux racines catholiques du côté de mon père et protestantes du côté de ma mère, la question de Dieu m’a toujours travaillée.
Non baptisée mais réceptive depuis l’enfance à la prière qui m’accompagne chaque soir et à la beauté des textes de la Bible comptés par ma mère, la foi me donne courage et espoir.
Des questions existentielles, des évènements familiaux et mon fiancé Régis, de culture catholique, m’ont encouragé à aller plus loin dans ma démarche en exprimant ma propre foi au sein de la communauté chrétienne protestante et à concrétiser l’étape du baptême.
Aujourd’hui, le 18 avril 2021 à l’Oratoire du Louvre, je souhaite partager avec vous ma confession de foi :

Je crois en Dieu, le Père,
L’architecte de notre monde merveilleux,
Celui qui a établis les galaxies, les cieux, les paysages, le soleil et les étoiles,
Celui qui est omniscient et connait les secrets de notre existence,
Celui qui incarne et insuffle l’impulsion créatrice,
Celui dont la grandeur et les créations me révèle la fragilité de l’Homme,
Celui qui est esprit et amour et qui nous rappelle que nous sommes simplement de passage.

Je crois en Jésus-Christ,
Le fils de Dieu, le sauveur,
Celui qui a rendu proche ce qui est infini et tout puissant,
Celui qui nous aide à mesurer la chance de notre existence,
Celui qui est le reflet de la grâce et nous accompagne en nous rassurant,
Celui qui est pardon, compassion et bienveillance absolue.

Je crois en l’Esprit Saint,
Qui nous donne la force de nous réaliser et de nous accomplir,
Qui nous encourage et nous soutient face à l‘imprévu,
Qui nous pousse à écouter les messages de Dieu,
Qui nous offre la foi, l’espérance et l’amour.

Je crois en l’Église Chrétienne,
A sa capacité à construire la fraternité entre les Hommes,
Et à rendre visible une des familles des enfants de Dieu.
J’exprime ma reconnaissance à l’Église Protestante Unie,
Qui offre la liberté de pensée tout en guidant ceux qui se questionnent,
Qui accueille les heureux, les inquiets et ceux qui doutent.

Chant spontané : [cliquer ici]
 
Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ».

Institution du baptême
Voici la volonté de Jésus-Christ pour son Eglise :
« Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre.
Allez de toutes les nations faites des disciples.
Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai enseigné.
Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».

Instruction
Lena
Tu vas être baptisée au nom du Père qui te donne le souffle de vie.
Tu vas être baptisée au nom du Fils.
Jésus-Christ, mort et ressuscité pour toi, et qui t’ appelle à son service.
Tu vas être baptisée au nom du Saint-Esprit qui a fait naître en toi la foi, l’espérance et l’amour. 
L’eau qui est ici est de l’eau ordinaire, mais avec la Parole de Dieu, cette eau devient l’eau du sacrement du baptême, eau d’une nouvelle naissance avec Dieu. 
Chaque jour notre baptême nous rappelle que nous dépendons de Dieu seul et qu’ensemble nous vivons de son amour.

Baptême
Lena, veux-tu recevoir le baptême ?
...
Lena, je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Imposition des mains
Pour toi aussi Léna cette parole est vraie : « Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ».

Cantique : Louange et Prière n°204 « Seigneur dirige et sanctifie » [cliquer ici]

Exhortation à l’assemblée
Frères et sœurs, voici Lena
Par ce baptême, nous attestons qu’elle est enfant de Dieu.
Elle est ici chez elle, vous êtes sa famille spirituelle.
Vous lui accorderez, ainsi qu’à ses proches, le soutien de votre prière.
Aucune contrainte ne la retiendra dans la communauté chrétienne mais si elle venait à s’en séparer, vous affirmerez qu’elle peut toujours y retrouver sa place. Vous serez ainsi pour elle, des témoins de l’amour de Dieu.

Prière d’action de grâce
Père, nous te disons notre joie et notre reconnaissance pour Léna qui vient de recevoir le signe de ta grâce. Nous te prions pour elle et pour ses proches. Nous te remercions pour notre propre baptême et pour la fidélité de ton amour. AMEN

FIN de la liturgie du baptême

Lecture du passage de la Bible médité : Évangile de Marc chapitre 2, versets 23 à 28

Prière
Martin Luther a écrit :
« Là où les œuvres et l’amour ne jaillissent pas, la foi n’est pas vraie, 
l’Évangile n’a pas encore prise et le Christ n’est pas vraiment connu.
Voilà, maintenant plonge-toi dans les livres du Nouveau Testament afin que tu saches les lire de cette manière-là. »
(Martin Luther, Préfaces à la Bible, Oeuvres, Tome XX, Labor et Fides p.199)

Seigneur, permets que nous sachions lire les témoignages de l’Évangile avec ce même cœur.

Orgue: Choral « Lob sei dem allmächtigen Gott » de Jean-Sébastien Bach

Prédication : Une religion pour l'Homme

            « Le sabbat a été fait pour l’homme » (Marc 2:27). Qui en douterait ?
            Pourtant, cette règle de vie qui consiste à arrêter tout travail pour prendre le temps de vivre la vie que Dieu nous donne, est souvent devenue un enjeu d’orthodoxie théologique. L’obéissance à la règle d’interruption est parfois devenue une marque de conformité aux commandements de Dieu, cantonnant la question du sabbat à une affaire purement théologique alors qu’elle avait son fondement dans le souci de la vie de l’homme.
            Dans la Bible, le sabbat est lié à la création du monde en sept jours ou à la libération du peuple de Dieu esclave en Égypte. En effet, on justifie le sabbat, cette interruption dans la vie active, de plusieurs manières : 
            Dans le livre de l’Exode au chapitre 20 il est écrit : « souviens-toi du sabbat pour en faire un jour sacré (…) Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il s’est reposé le septième jour. » (Ex 20:11).
            Cette recommandation semble nous dire : si Dieu s’est reposé, l’homme ne doit-il pas, à plus forte raison, se reposer lui aussi de tout son travail ? Sinon, quelle signification aurait le travail ? Qu’apporterait la construction humaine si l’œuvre ne pouvait jamais être contemplée avec le même regard bienveillant que celui d’un Dieu qui, regardant tout ce qu’il avait fait, vit que cela était très bon ?  (Gn 1:31)
             L’ensemble du temps du peuple juif est rythmé par ce septénaire et le sabbat qui le scande : sept jours de la semaine, sept fois sept ans pour marquer le jubilé, l’année de la remise à plat de toutes les dettes, et la restitution des biens de ceux qui avaient dû céder leurs biens pour payer ce qu’ils devaient à un maître.
             Dans le livre du Deutéronome il est écrit : « Mais le septième jour, c’est un sabbat pour le Seigneur, ton Dieu : tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l’immigré qui est dans tes villes, afin que ton serviteur et ta servante puissent se reposer comme toi. Tu te souviendras que tu as été esclave en Égypte et que le Seigneur, ton Dieu, t’en a fait sortir d’une main forte. » (Dt 5:14-15)
            Se souvenir du sabbat, c’est sortir de la violence d’une vie d’esclave, une vie qui appartiendrait à un maître abusif. Se souvenir du sabbat, c’est être un être humain ; non pas un outil de travail entre les mains d’un autre qui, seul, aurait le privilège de vivre humainement et donc librement. Même le bœuf ou l’âne ont droit au repos, dans le sabbat du Seigneur, sinon, leur vie serait-elle respectée ?
            La scansion du temps entre travail et repos est comme la syntaxe de la longue phrase qu’est la vie humaine. Quelle signification aurait cette phrase si elle n’était ponctuée par des arrêts qui permettent de ne pas tout confondre ? Dans un commentaire rabbinique du livre de l’Exode (un midrash), on dit : «  À vous le sabbat est livré et vous n’êtes pas livrés au sabbat ». Ce commentaire qui vaut pour une règle de vie, synthétise à lui seul, les idées bibliques de repos et de libération. La règle est pour la vie et la vie n’a pas pour but de se conformer aux règles, qu’elles soient religieuses ou profanes.
     
            L’accrochage entre les pharisiens et Jésus et « sa bande » est significatif de la dérive du religieux quand il oublie son sens profond. Les pharisiens du premier siècle semblent durcir les lignes en matière d’observance religieuse, sans chercher à les référer au sens humaniste qu’elles avaient à leur création. Et Jésus remet ce sens au centre du débat en invoquant l’exemple d’une autre bande de compagnons qui avaient fait ce qui était habituellement défendu pour sauver leur vie :  David et ses amis. David en fuite pour échapper à Saul qui est devenu fou de jalousie à son égard et qui veut le tuer, va voir le prêtre Abiathar et lui demande à manger ; mais le prêtre n’a à sa disposition que les pains habituellement destinés à être offerts à Dieu en signe de prémices de tout travail humain. David et ses amis ont faim, et leur vie dépend de ces pains. Il les mange et le seul fait de sauver leur vie est une offrande à Dieu. Le Dieu de la vie ne peut pas préférer un culte rendu selon les règles habituelles à la vie d’un homme affamé. Cela n’aurait pas de sens et contredirait toute l’alliance entre l’homme et Dieu.
            Quand les disciples arrachent des épis dans le champ qu’ils traversent, ils ne sont pas sacrilèges. D’ailleurs, la question n’est pas de savoir s’ils le sont, la question que Jésus remet au centre du débat, c’est de savoir quel est le sens d’une religion où les hommes s’épient entre eux pour savoir s’ils sont conformes ou non aux commandements de Dieu. Une telle religion du contrôle et de la surveillance de l’homme par l’homme néglige le sens profond du commandement. Une telle religion oublie que les commandements de Dieu sont avant tout promesse de vie et de salut, jalons sur la route du croyant pour qu’il ne s’égare pas en vaine errance. Elle est impie, sans foi, car elle ne croit pas que Dieu veut le salut de l’homme. Une telle religion est une offense à Dieu. Dieu serait-il le maître impitoyable qui réduit en esclavage ses enfants ? Dans une telle religion, que devient la libération de l’homme ? Que devient le sabbat de Dieu ?
            Depuis longtemps, les hommes ont exploré leur relation à Dieu et en ont tiré des règles rituelles. L’observance de ces règles est devenue, dans certains cas, le lieu de jugement, de sanction et d’exclusion. En réaction à ces abus commis à l’encontre du sens des rites, un rejet de tout rite a pu exister sous le nom de liberté. Mais le rite n’est pas l’esclavage, et les rejeter tous au nom de la menace qu’ils pourraient représenter pour le croyant est une erreur peut-être aussi grave que celle qui consiste à en faire un instrument d’inquisition.

            Aujourd’hui nous avons baptisé Lena. Et c’est elle qui avait choisi ce texte dans lequel elle avait compris le sens profond du religieux. Doit-on supprimer le baptême pour la raison que certains en font un examen d’entrée dans l’église ? Ou doit-on comprendre ce rite comme l’expression, le langage qui permettent de dire avec des gestes et des mots comment Dieu adopte ses enfants ? Et doit-on se passer de l’amour ineffable que représente ce sacrement, sous prétexte que son sens serait travesti par ceux qui voudraient en faire un enjeu identitaire ou un sceau déposé autoritairement par des gardiens du christianisme sur les adeptes qu’ils auraient réussi à marquer ? Le baptême n’est pas un fer rouge pour marquer le troupeau du Seigneur. Il ne sous-entend pas que ceux qui ne le reçoivent pas sont hors troupeau et donc perdus. Il est signe visible d’un amour infini dans lequel chacun est libre d’aller et de venir. Et rendre visible ce signe, c’est faire signe dans ce monde. C’est inscrire une signification particulière de sa propre vie, rien de plus, mais rien de moins. Et baptiser des petits enfants n’est pas plus problématique, si l’on considère la liberté pleine et entière de l’enfant de faire ce qu’il voudra de cette proposition.

            Dans sa préface au Nouveau Testament, le réformateur Martin Luther recommande au lecteur des Évangiles : « C’est pourquoi, prends garde à ne pas faire du Christ un Moïse ni de l’Évangile une loi ou un livre de doctrines comme on l’a fait jusqu’ici (…) Car l’Évangile n’exige pas à proprement parler d’œuvres de notre part par lesquelles nous deviendrions justes et serions sauvés, il condamne même de telles œuvres. Mais il exige la foi en Christ, qui consiste à croire qu’il a vaincu pour nous le péché, la mort et l’enfer et qu’il nous donne ainsi justice, vie et salut non pas par nos propres œuvres, mais par sa propre œuvre (…) ». (Martin Luther, Préfaces à la Bible, Œuvres, Tome XX, Labor et Fides p.198).
            Dans l’Évangile du Seigneur, il n’est plus temps d’élaborer des lois pour instituer un peuple, mais de comprendre le salut que contiennent pour l’homme toutes ces lois. Croire, à travers la vie de Jésus, que l’amour de Dieu s’exprime dans l’accomplissement humain d’une foi sans crainte ni contraintes, là est le sens de l’Évangile.
            Martin Luther ajoute : « Ce n’est pas encore connaître l’Évangile que de connaître ses doctrines et ses commandements. Mais tu le connais quand retentit la voix qui dit que Christ est ton bien propre avec sa vie, son enseignement, ses œuvres, sa mort, sa résurrection et tout ce qu’il est, tout ce qu’il a, tout ce qu’il fait et peut faire. » (Martin Luther, Préfaces à la Bible, Œuvres, Tome XX, Labor et Fides p.199).
           
            La religion n’est plus ici une doctrine, elle se fait rencontre. Et dans le cas du Christianisme, elle est rencontre humaine, éclairée par la foi en un Dieu qui aime l’homme. Ce qui rapproche de Dieu celui qui se dit chrétien, c’est la foi d’un homme nommé Jésus, dans laquelle le Chrétien pourra puiser sa propre foi, sa propre loi. C’est cette foi qui l’a érigé au rang de Christ, sauveur par la foi vécue.
            Luther continue dans sa préface en disant : « En fait, là où est la foi, elle ne peut se contenir, elle se manifeste, s’exprime par des bonnes œuvres, confesse et enseigne cet Évangile devant les hommes et ose y engager toute sa vie. Et tout ce qu’elle vit et fait, elle le destine au bien du prochain. (…) elle engage aussi son corps, ses biens, son honneur, comme elle voit que le Christ l’a fait pour elle. C’est ainsi qu’elle suit l’exemple du Christ ». (Martin Luther, Préfaces à la Bible, Œuvres, Tome XX, Labor et Fides p.199).
           
            Mais alors, mes frères et sœurs, si la religion n’est pas contrainte de l’homme mais libération de l’homme, alors, de quelle libération s’agit-il ?
            Sans doute de celle qui consiste à nous permettre de vivre humainement ce que notre vie nous réserve de fardeaux et de cadeaux, sans être déclarés coupables de n’être jamais à notre juste place. Ce salut est cette paix intérieure, ce sabbat du cœur qui parvient à murmurer à notre conscience : « vois comme tout est bien ». Ce murmure qui nous déclare heureux malgré notre pauvreté spirituelle, malgré nos fautes, malgré nos doutes et nos errances, c’est cette voix de la foi dont parle Luther. Un homme, un jour, nous a montré une voie pour l’homme dans l’amour infini de Dieu. Ce n’est pas la voie de l’autosatisfaction, ce n’est pas la voie du contentement de soi, non,  c’est la voie de la foi qui passe au-delà, celle dans laquelle Dieu, toujours, nous fait grâce.
            Elle nous donne un sabbat, un sabbat pour l’homme. Elle nous permet de nous arrêter de justifier sans cesse notre présence au monde, elle nous libère de ce jugement  de soi qui nous empêche d’aimer. Elle nous permet de vivre et d’aimer en nous rappelant que nous sommes infiniment aimés. 
                                        AMEN.


Silence

Musique : improvisation

Cantique : Louange et Prière n°308 « Confie à Dieu ta route » [cliquer ici]

Annonces et Collecte
Musique : Fugue en sol majeur de la messe de couvents de François Couperin

Liturgie de Sainte Cène

Préface
Louons Dieu :
Seigneur notre Dieu et notre Père, quel bonheur de t'adorer partout et à tout moment. Quelle joie de te dire merci pour Jésus-Christ ton Fils Sa venue dans le monde a fait lever l'aube de ton règne d'amour. Humain parmi les humains, vivant jusqu'au bout ton pardon et ta paix, il nous a fait découvrir notre véritable humanité. Condamné au supplice de la croix, il s'est dépouillé de tout pouvoir et de tout prestige, pour nous rendre libres de te servir. Ressuscité, il est le messager d'un monde nouveau, d'où toute oppression, toute larme et tout mal disparaîtront. C'est pourquoi, avec celles et ceux qui ont vécu et proclamé cette espérance pendant tant de siècles, avec ton peuple assemblé ici et partout, nous célébrons ton nom et nous te chantons.
spontané: Pare-toi pour cette fête 205

Institution
Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze. Pendant le repas, il prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant : “Prenez, mangez, ceci est mon corps.” Ayant aussi pris la coupe et rendu grâces, il la leur donna en disant : “Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour la multitude, pour le pardon des péchés. Je vous le dis, désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous, dans le Royaume de mon Père.”

Prière de communion et d’intercession
Père, invités à ta Sainte Cène, nous faisons mémoire des paroles et des gestes de Jésus-Christ, de sa mort, de sa résurrection, et dans la confiance nous te présentons notre monde. Nous te prions pour tous ceux que tu nous mets en mémoire. Que ta volonté soit faite.

Prière d’intercession

Pour tous ceux qui, comme Lena, cherchent à partager leur foi dans des institutions accueillantes et ouvertes à ce que tu produis de singulier en chacun, nous te prions.
Pour nous tous qui prenons le risque de mettre des mots sur ton insondable présence, Seigneur, viens à notre aide.
Pour tous ceux qui subir la répression des religions d’état et ne sont pas libres d’exprimer leur foi, viens à leur aide.
Ne nous laisse pas dans la paresse d’accepter sans réfléchir les dogmes élaborés par d’autres avant nous, aide-nous dans l’exigence et la cohérence d’une foi pensée et vécue. Pour les hommes, les femmes et les enfants qui traversent l’épreuve de la maladie, donne-leur, Seigneur, de garder force et la patience pour la combattre mais aussi, l’espoir pour accueillir les joies de la vie.
Mes pensées se tournent également vers nos ainés. Donne la force à nos grands-parents de garder la santé et la joie en ces périodes troubles où le partage nous manque terriblement.

Notre Père
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas dans la tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.

Invitation spéciale
Aujourd’hui, pour préserver la santé de chacun, nous ne pouvons partager avec toute l’assemblée le pain et le vin. Aussi, pour que Samuel puissent vivre pleinement son baptême , nous avons décidé qu’il communierait aujourd’hui en communion spirituelle avec l’assemblée. Aussi, pendant qu’il communiera avec nous de pain et de vin, nous invitons toute l’assemblée à communier en chantant le cantique de résurrection : A toi la gloire.

Fraction
Le pain que nous partageons est signe de la présence de Jésus, le Crucifié.
Le vin que nous partageons est le mémorial du sang du Christ, le Ressuscité.

Cantique : Louange et Prière n°150, strophes 1, 2 et 3 « A toi la Gloire » [cliquer ici]

Communion
Prière d’action de grâce :
Père, nous te remercions pour ce repas. Tu nous as rendus proches de toi. Élargis l'espace de notre vie. Donne-nous de cueillir, d’accueillir, de recueillir les êtres et les événements qui surviennent sur nos chemins. Nous ne pouvons pas faire cela sans toi. Accorde-nous, Seigneur, ta force et ton amour.

Bénédiction
Frères et sœurs, allez annoncer l’Évangile dans ce monde, allez proclamer la résurrection.
Recevons la bénédiction de Dieu 
Le Seigneur qui fait grâce nous bénit et nous garde.

Répons [Cliquer ici]

Orgue : Choral "Ein feste Burg ist unser Gott" de Max Reger.

Paroles des cantiques du dimanche 18 avril 2021

Psaume : Louange et Prière n° 33 « Réjouis-toi peuple fidèle », strophes 1, 2 et 3 [ version avec mp3, cliquer ici ]

Strophe 1

Réjouis-toi, peuple fidèle,
Acclame Dieu à pleine voix !
Sa louange est séante et belle
Dans la bouche des hommes droits.
Sur un air de fête Sonnent les trompettes
Pour un chant nouveau ;
Les cors, les cithares, Les voix les plus rares,
Les sons les plus beaux.

Strophe 2

Ta parole agit sur la terre
Avec droiture et vérité.
Partout son œuvre de lumière
Y fait rayonner ta bonté.
Que ta voix résonne, Le chaos s’ordonne,
Le ciel resplendit ;
Sources et rivières Arrosent la terre,
Le désert fleurit.

Strophe 3

Tu brises l’orgueil des puissances
Et tous leurs plans sont renversés.
Mais tu poursuis sans défaillance
Les projets que tu as formés.
Si cherchant sa route, Un peuple t’écoute,
Il vivra heureux ;
Il verra les signes Qui déjà désignent
La Cité de Dieu.

Cantique : Louange et Prière n°204 « Seigneur dirige et sanctifie », strophes 1, 2 et 3 [ version mp3, cliquer ici ]

Strophe 1

Seigneur, dirige et sanctifie
Toute la vie
De ces enfants.
Que ta lumière
Sur leur carrière
Brille en tout temps !
Que, sous ta garde et sous tes ailes,
Ils soient fidèles,
Forts et constants !

Strophe 2

Soumets leur âme à l’Évangile,
Au joug facile,
Plein de douceur.
Fais-leur entendre
L’appel si tendre
De leur Sauveur.
Que, pour répondre à sa promesse,
Ils aient sans cesse
Le même cœur !

Cantique : Louange et Prière n°308 « Confie à Dieu ta route » Strophes 1, 2 et 3 [ version mp3, cliquer ici ]

Strophe 1

Confie à Dieu ta route,
Dieu sait ce qu’il te faut ;
Jamais le moindre doute
Ne le prend en défaut.
Quand à travers l’espace
Il guide astres et vents,
Ne crois-tu pas qu’il trace
La route à ses enfants ?

Strophe 2

Tout chemin qu'on t'impose
Peut devenir le sien ;
Chaque jour il dispose
De quelque autre moyen ;
Il vient, - tout est lumière ;
Il dit, - tout est bienfait ;
Nul ne met de barrière
A ce que sa main fait.

Strophe 3

Consens à lui remettre
Le poids de ton souci.
Il règne, il est le maître,
Maintenant et ici.
Captif, pendant tes veilles,
De vingt soins superflus,
Bientôt tu t’émerveilles
De voir qu’ils ne sont plus.

Cantique : Louange et Prière n°150 « A toi la gloire », Strophes 1, 2 et 3 [ version mp3, cliquer ici ]

Strophe 1

A toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.
Brillant de lumière, L’ange est descendu ;
Il roule la pierre Du tombeau vaincu.
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.

Strophe 2

Vois-le paraître : C’est lui, c’est Jésus,
Ton Sauveur, ton Maître ; Oh ! ne doute plus !
Sois dans l’allégresse, Peuple du Seigneur,
Et redis sans cesse Que Christ est vainqueur.
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.

Strophe 3

Craindrais-je encore ? Il vit à jamais,
Celui que j’adore, Le prince de paix.
Il est ma victoire, Mon puissant soutien,
Ma vie et ma gloire : Non, je ne crains rien.
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.

Paroles des répons du temps de Pâques

Après la salutation
Répons : « Ô Seigneur, ta fidélité » (Ps. 36, str.1).

Ô Seigneur, ta fidélité
Remplit les cieux et ta bonté
Dépasse toute cime.
Ta justice est pareille aux monts,
Tes jugements sont plus profonds
Que le plus grand abîme.
De la puissance du néant,
Tu veux sauver tous les vivants,
Toute chair, toute race ;
Les hommes se rassembleront,
Autour de toi ils trouveront
Leur paix devant ta face.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (Arc-en-Ciel n°484, str.3)

Proclame ta Parole,
Lumière pour nos vies;
Rassemble tous tes membres,
En un seul corps unis,
Et fais de tous les hommes
Tes instruments de paix
Pour restaurer le monde
Selon ta volonté !

Après la prière de repentance
Répons : «Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.1).

Mon Rédempteur est vivant,
C’est en lui seul que j’espère.
La mort le tenait gisant
Dans l’étreinte de la terre.
Mais Dieu reste le plus fort,
Jésus a vaincu la mort.

Après l’annonce de la grâce
Répons : «Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.2).

Je ne craindrai désormais
Aucun pouvoir de ce monde
Car tu nous donnes ta paix
Où toute autre paix se fonde.
Garde-nous dans ta clarté,
O Jésus ressuscité.

Après la confession de foi 
Répons : «Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.3).

Dans ma vie de chaque jour,
Je partagerai ta gloire ;
Je vivrai dans ton amour
Le bonheur de ta victoire
Et dans ton éternité,
Nous chanterons ta beauté.

Après la bénédiction
Répons : « Ô Seigneur, tu nous as fait voir » (Ps. 68, str.5).

O Seigneur, tu nous as fait voir
Et ton amour et ton pouvoir
Dans mainte délivrance.
Fais-nous voir encore aujourd’hui
L’œuvre que ton amour construit
Et quelle est ta puissance.
Toute la terre et tous les cieux
Ensemble tournés vers leur Dieu
Célèbrent sa présence :
A toi qui fais notre bonheur,
A toi, grand Dieu, soient tout honneur,
Force et magnificence.

Lecture de la Bible

Évangile de Marc, chapitre 2, versets 23 à 28

23 Il arriva, un jour de sabbat, que Jésus traversa des champs de blé. Ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis.
24 Les pharisiens lui dirent : Voici, pourquoi font-ils ce qui n'est pas permis pendant le sabbat ?
25 Jésus leur répondit : N'avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu'il fut dans la nécessité et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ;
26 comment il entra dans la maison de Dieu, du temps du souverain sacrificateur Abiathar, et mangea les pains de proposition, qu'il n'est permis qu'aux sacrificateurs de manger, et en donna même à ceux qui étaient avec lui !
27 Puis il leur dit : Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat,
28 de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat.

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