Le Libéralisme (4/4) : Les Écritures

Luc 16:19-31

Culte du 14 août 2022
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

14 août 2022
172e jour de la guerre en Ukraine

« Le libéralisme : quand la foi fait son autocritique (4/4) »
Les Écritures

Culte présidé par la pasteure Béatrice Cléro-Mazire
A l'orgue : Sacha Dhénin, organiste invité

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Orgue

Annonce de la grâce
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus le ressuscité .

Accueil
"Le langage, c’est le courage : la capacité de concevoir une pensée, de la dire, et ce faisant, de la rendre vraie." (Salman Rushdie) Ce matin nous allons poser des monde qui préfère parfois la violence au langage. Que ce temps de culte nous aide à avoir le courage de continuer, toujours, à marcher dans la voie du langage, celui qui cherche, celui qui ose, celui qui pense. Bienvenue à toutes et tous dans ce moment mis à part pour nous remettre à l’écoute du langage qui nous construit.

Chant spontané : Bénissons Dieu le seul Seigneur

Louange
Qu’à mes yeux tes voies sont belles et me sont chers Tes chemins
Sans obstacle ni embûche. Rien n’y est tortueux ni trompeur
je n’ai pu m’avancer sur Tes routes que tiré par Tes liens. Mon espoir est en Toi, et mon aspiration. Tu es le rocher de mon cœur, la Source de ma vie. Mon œil voudrait contempler ta Majesté Mais un être comme moi n’en n’est pas digne. Quand j’aspirais à te voir, je me tenais au seuil de ta demeure. J’ai subi le poids des péchés de mon peuple, Incliné mon épaule sous le fardeau de ses souffrances, Je n’ai pas tendu mes mains vers une divinité étrangère
Car nul que Toi n’es venu à mon secours. Si j’ai été esclave, c’est a cause de ma croyance en Toi Et je n’ai servi personne d’autre que Toi. Mon bien-aimé pour qui ma main se tend vers le haut
Et mes yeux s’élèvent vers les cieux, En toi sont ma force et ma forteresse.
Même si tu m’anéantissais, j’espérerais encore en toi. J’ai subi ta colère
Mais en toi j’ai mis mon espoir. Mon âme s’est efforcée de te servir, Elle s’est accrochée aux ailes de ton amour. Toutes Tes colères ont passé sur moi
Mais mon âme n’a pas oublié Ta volonté
Je me suis fortifié grâce à Ton alliance. Oh ! combien j’ai aimé la Torah.
[Juda Halévi ( 1075-1141), surnommé le « chantre de Sion »,
poète, philosophe et médecin, né dans l’émirat de Saragosse
]

Psaume de Louange : Psautier Français n°65B « Vers toi Seigneur vont nos louanges », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Volonté de Dieu
Ainsi parle l’Éternel à la maison d’Israël : cherchez-moi et vous vivrez.
[Amos 5:4]

Chant spontané : Parle Parle Seigneur

Repentance
Je demandais la force, afin de pouvoir accomplir ma tâche; je reçus la faiblesse, afin d’apprendre à obéir.
Je demandais la santé, afin de faire des choses plus grandes ; je reçus l’infirmité, afin de faire des choses meilleures.
Je demandais la richesse, afin d’être heureux ; je reçus la pauvreté, afin d’être sage.
Je demandais la puissance, afin d’avoir la louange des hommes ; je reçus l’impuissance, afin de sentir le besoin de Dieu.
Je demandais toutes choses, afin de jouir de la vie ; je reçus la vie, afin de jouir de toutes choses.
Je ne reçus rien de ce que je demandais, mais tout ce que j’espérais.
Presque malgré moi, la prière de mon cœur a été exaucée.
Je suis béni plus que tous les hommes. AMEN.

Chant spontané : J’aime mon Dieu car il entend ma voix.

Annonce de la grâce
Quand les montagnes s’effondreraient, dit Dieu, quand les collines chancelleraient, ma bonté pour toi ne faiblira pas, et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée, Je t’aime d’un amour éternel dit le Seigneur, et je te garde ma miséricorde. AMEN

Chant spontané : Ô que c’est chose belle.

Confession de foi
Avec les premiers témoins de Jésus-Christ, nous confessons notre foi :
Avec Jean-Baptiste : Voici l' agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.
Avec André : Nous avons trouvé le Messie.
Avec Nathanaël : Tu es le fils de Dieu, tu es le Roi d'Israël.
Avec Pierre : Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant, Tu as les paroles de la vie éternelle.
Avec les Samaritains : Nous savons que c'est vraiment lui le sauveur du monde.
Avec le centurion : Cet homme était véritablement fils de Dieu.
Avec Marthe : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le fils de Dieu qui devait venir dans le monde.
Avec Jean : Il est la lumière véritable qui éclaire tout homme.
Avec le Père de l'enfant malade : Je crois ! Seigneur, viens au secours de mon manque de foi!

Chant spontané : Grand Dieu nous te bénissons

Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ».

Lecture du passage de la Bible (Luc 16 : 19-31) [cliquer ici]
Il y avait un homme riche qui s'habillait de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour faisait la fête et menait brillante vie. 
Un pauvre couvert d'ulcères, nommé Lazare, était couché à son porche ; 21il aurait bien désiré se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; au lieu de cela, les chiens venaient lécher ses ulcères. 
Le pauvre mourut et fut porté par les anges sur le sein d'Abraham. Le riche aussi mourut et fut enseveli. Dans le séjour des morts, il leva les yeux ; et, en proie aux tourments, il vit de loin Abraham et Lazare sur son sein. Il s'écria : Abraham, mon père, aie compassion de moi ! Envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l'eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre dans ces flammes.
 Mais Abraham répondit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu ton bien durant ta vie et qu'au lieu de cela Lazare, lui, a eu le mal ; maintenant, ici, il est consolé, tandis que toi, tu souffres. En plus de tout cela, un grand gouffre a été mis entre nous et vous, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne puissent le faire, et qu'on ne traverse pas non plus de là-bas vers nous. 
Le riche dit : Alors, je te demande, père, d'envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j'ai cinq frères. Qu'il leur apporte son témoignage, afin qu'ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourment ! Abraham répondit : Ils ont Moïse et les Prophètes ; qu'ils les écoutent ! L'autre reprit : Non, Abraham, mon père, mais si quelqu'un de chez les morts va vers eux, ils changeront radicalement. Et Abraham lui dit : S'ils n'écoutent pas Moïse et les Prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu'un se relevait d'entre les morts.

Psaume : Psautier Français n°25 « À toi mon Dieu mon cœur monte », strophes 1 à 4 [cliquer ici]

Prière d'illumination :
Ô Maître, apprenez-moi à faire oraison. Aidez-moi à faire taire mes sens et mes passions; ou élevez votre voix afin que, malgré le bruit confus qu’ils excitent en moi, j’entende clairement vos réponses. Mon esprit travaille par son attention, mais souvent ses efforts sont inutiles. Mon imagination, inquiète et chagrine de ce que je m’applique à des sujets où elle n’entend rien, vient à la traverse et dissipe toutes mes idées avant qu’elles aient passé jusqu’au cœur. Verbe fait chair, raison des intelligences qui avez pris un corps afin de rendre la vérité sensible à des hommes charnels, accommodez-vous à ma faiblesse, parlez-moi d’abord un langage qui n’effraie point toutes les puissances de mon âme. Vous savez que je veux invinciblement être heureux. Donnez-moi donc, dans l’oraison, l’avant-goût des vrais biens afin que je les désire ; donnez-moi le dégoût des faux biens afin qu’ils me fassent horreur. Soutenez par la douceur de votre grâce l’attention de mon esprit.
[Nicolas Malebranche]

Orgue

#Psaume3

Prédication : Le libéralisme : quand la foi fait son autocritique (4/4) - La Foi

La façon de comprendre l’autorité des Écritures est l’élément qui distingue le mieux l’identité d’une tradition de foi d’une autre. Les religions révélées se définissent par le crédit qu’elles prêtent aux textes ou témoignages qui les fondent. Mais dire que ces textes ou témoignages fondent la religion ne va pas de soi. Car c’est de façon souvent arbitraire que l’on choisit ce qui fera le socle de la tradition religieuse que l’on construit et c’est aussi de façon très circonstancielle que telle ou telle tradition écrite ou orale a autorité sur une communauté.
Un texte ou un témoignage est une production humaine qui voit le jour dans un espace et un temps particuliers, selon des modes de transmission qui ne sont pas si facilement transposables ou compréhensibles dans un autre contexte. De plus, ce que nous connaissons transporte tout ce à quoi nous n’avons pas accès et qui pourtant a influencé ce qui nous a été transmis. C’est pour cela que la Bible n’est parole de Dieu que pour le lecteur qui veut lui prêter cette autorité. Mais elle est avant tout un document qui nous dit quelque chose de très partiel et de très partial sur la foi de celles et ceux qui nous ont précédés. Il n’y a donc pas de livre sacré, il n’y a que des lectures sacrées. Non pas que ce qui est lu le soit réellement, mais la foi de chacun est la terre sacrée où personne ne devrait pouvoir venir et s’ériger en inquisiteur pour condamner ce que chacun reçoit dans la foi. On ne peut donc imposer sa foi à personne, mais personne ne peut prétendre savoir comment l’autre doit croire. Cette pensée libérale du religieux implique un respect profond pour la part incommunicable de la foi de chacun, et une exigence intellectuelle incontournable pour ce qui peut être partagé et critiqué comme un document. L’honnêteté du « sola scriptura » suppose donc le respect de la lecture intime et la confrontation de sa lecture à l’universel.

Alors, mettons-nous à la tâche avec cette parabole.
Que penser de l’histoire du riche et de Lazare ?
Comment la comprendre et à quel degré la lire ?
Au premier degré, le royaume des cieux est décrit ici comme une réalité. On connaît alors ce qui arrive aux riches qui ne partagent pas leurs biens durant leur vie avec les plus pauvres. Il raconte aussi aux pauvres ce qui leur arrivera après la mort. Comme ils ont été très malheureux durant leur vie, ils seront consolés après leur mort.
En conséquence, on pourrait lire cette histoire comme l’explication du jugement dernier. Il s’agirait ici d’une théologie de la rétribution dont personne ne pourrait témoigner puisque personne n’est jamais revenu du séjour des morts pour en dire la réalité.
Cette lecture pose d’énormes problèmes, non pas du point de vue humain, mais du point de vue divin, à supposer qu'on puisse se mettre à la place de Dieu. Car enfin avec une telle théologie, Dieu s’avoue vaincu et incapable de changer quoi que ce soit. Les hommes vivent leur vie et la sanction tombe après leur mort. Dans cette perspective, il y aura toujours des riches indifférents mais heureux et des pauvres très malheureux.

Au second degré, on pourrait lire cette histoire comme une blague. Et oui, le riche qui se croyait très à l’abri du besoin se retrouve en position de demander au pauvre de l’aide. Extraordinaire humour qui renverse la situation pour mieux tourner en ridicule celui qui se croyait puissant et hors de toute atteinte. Revanche du pauvre sur le riche, ironie d’Abraham qui prévient qu’aucune solution n’est possible pour se sortir de ce mauvais pas et refus de lever le petit doigt pour aider le riche à revenir, lui ou ses enfants, de sa faute.
Avec une telle lecture, on rit bien, mais pas très longtemps, car c’est la fatalité qui l’emporte et le salut est absolument fermé aux pécheurs. Or qui pourra jamais prétendre qu’il ne lui est pas arrivé de pécher ?
Au troisième degré, Jésus raconte une parabole pour mettre en garde les riches contre leur indifférence à l’égard des pauvres et contre les conséquences de leur attitude.
Mais là encore, s’il n’y a aucune preuve à donner de la vie éternelle après la mort, l’histoire reste une menace en l’air et n’est pas de grande efficacité sur les agissements du riche qui préférera toujours profiter tant qu’il en est encore temps plutôt que se priver sans garantie de l’existence du royaume des cieux après la mort.

Il semble bien que ce ne soit pas la morale qui soit le sujet de cette parabole du riche et du pauvre Lazare.
Retirons une à une les briques qui la composent : le riche est caricatural et ne parle pas à grand monde autour de Jésus. Faire la fête tous les jours d’accord, mais est-ce si important ? Lazare est au comble de la pauvreté et sa vie est tellement douloureuse que la consolation d’être repris ainsi dans la tendresse d’Abraham n’est pas vraiment suffisante pour rassurer quelque pauvre que ce soit. Et Abraham ? Que fait-il là ? Ne s’attendrait-on pas à trouver Dieu plutôt qu’Abraham dans le royaume des cieux ? Cette parabole est en fait une expérience de pensée. Comme on le fait en science pour parvenir à prouver un résultat, Jésus raconte une histoire dans laquelle les liens logiques entre des objets qui semblent bien identifiables, permettent de comprendre une vérité invisible et impossible à expérimenter directement dans la vie réelle.
Le riche et le pauvre sont des cobayes de laboratoire théologique. Dans la réalité, ils n’existent pas, puisque personne ne les a jamais croisés après leur mort. Mais dans la fiction qu’est la parabole, ils sont extrêmement convaincants pour conduire à une prise de conscience, voire à une conversion chez les auditeurs de Jésus. « L’après mort » est inconnaissable, sauf par une expérience de pensée qui puisse nous projeter dans la fiction. Il faut imaginer qu’on puisse passer de l’autre côté de la mort, par l’imagination, pour pouvoir comprendre la réalité de notre propre vie, imaginaire- ment située de ce côté de la lisière.

Mais que veut faire comprendre Jésus avec ce détour par cette histoire imaginaire ?
Jésus tisse tout un réseau de références à sa culture religieuse qui ont force de symboles. On trouve la figure du riche, souvent raillé et contesté, mais aussi Lazare, qui porte dans son nom même la question éthique de la pauvreté puisque Lazare veut dire « Dieu aide ». Si Dieu aide, à plus forte raison les humains sont invités à aider. Dans ce réseau de références symboliques, on trouve aussi les chiens, à la fois figures de l’impur, parfois même du païen, et qui pourtant rappellent chacun à son humanité, parce que si les chiens viennent lécher les ulcères de Lazare, à plus forte raison, les congénères du pauvre devraient venir l’aider eux-aussi. On trouve aussi Abraham, qui, ici, évoque la foi et une sorte de bonne façon de croire. Mais il évoque aussi tous les textes apocalyptiques dans lesquels Abraham le croyant est celui qui regarde en surplomb la destinée des humains et l’histoire du salut (point de vue qui est refusé aux hommes, du moins tant qu’ils vivent).
Et puis il y a aussi le séjour des morts, le shéol, espace dans lequel la littérature de sagesse place les impies qui, comme de l’étoupe, se consument à la flamme du jugement. Tout ce réseau de symboles inscrit cette fable dans la tradition eschatologique, mais permet à celui qui raconte de placer en contrepoint à l’imagerie traditionnelle du jugement dernier, la foi en Moïse et les Prophètes comme fondement scripturaire et éthique.
Ce que veut prouver cette expérience de pensée, c’est que la loi de Moïse et les enseignements des livres prophétiques ne sont pas là pour préparer « l’après mort », mais pour construire autrement la vie avant que la mort ne nous emporte. Ainsi, l’expérience nous projette-t-elle après la mort pour nous faire mieux connaître ce qu’est la vie selon la foi en Moïse et les prophètes. C’est un véritable geste de retournement qui a eu lieu : en imaginant la fiction d’un dessous des cartes, le dessous des cartes, on comprend l’enjeu véritable de la vie même. La mort projetée donne ainsi la mesure de la vie.

La théologie de la rétribution est ainsi largement dépassée par la question de la compréhension des Écritures et leur usage éthique. Et la parabole permet de critiquer une lecture moralisatrice qui rate le but même d’une œuvre de langage. Moïse et les prophètes sont ici symboles de libération de la morale, puisqu’ils montrent un chemin vécu dans la foi, par-delà les embuches qui mettent à mal la morale normalement admise. Moïse n’est-il pas un meurtrier ? Pourtant la foi transformera cette faute en point de départ d’une nouvelle vie. Moïse et les prophètes nous invitent à passer de la servitude de la loi imposée à la la foi vécue. Ils invitent à la conversion d’une loi qui limite à une loi qui donne toute son ampleur à la vie. Il s’agit d’incarner la loi et non plus de l’appliquer par crainte. Alors, quand le riche demande qu’on prévienne ses frères, Abraham, l’archétype de l’homme de foi, répond que cela ne servirait à rien, car ce qu’il faudrait aux frères, c’est une véritable conversion qui les ferait passer de la crainte de la mort au véritable don de leur vie.
Incarner la loi et les prophètes, ce n’est pas aider le pauvre par peur de la sanction divine, mais l’aimer comme soi-même.

Alors, comme si ce renversement de la mort vers la vie ne suffisait pas à comprendre le geste de conversion qu’elle préconise, la parabole se termine par une mise en abîme de cette résurrection déjà promise chez Moïse et les prophètes, de cette vie dans la foi qui ouvre sur l’éternité et l’infini de Dieu.
Et c’est le riche qui présente maintenant une expérience de pensée dans l’expérience de pensée dont il est un des acteurs : il suppose que si quelqu’un revenait de la mort pour parler à ses frères, alors ils comprendraient et changeraient radicalement, en d’autres termes, ils se convertiraient à une vie de foi.
La réponse est sans appel de la part d’Abraham : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu’un se relevait d’entre les morts.
Dans cette parabole, Jésus, parle de l’échec de l’accueil de sa résurrection. Lui qui raconte une parabole pour faire comprendre la véritable conversion à laquelle nous appelle les Écritures, renvoie le lecteur à son incrédulité. La résurrection se critique elle-même.
Elle est la parabole ultime la plus difficile à croire et à comprendre. Le Messie mort et ressuscité, cet homme qui vivait selon la foi en Moïse et les prophètes, cet homme qui incarnait le sens de la loi pour en faire de la vie, n’a pas été reconnu. Et comme dans les pages de Dovtoievski qui, dans Les Frères Karamazov, crée une rencontre, fictive aussi celle-ci, entre Jésus et le grand Inquisiteur, il y a fort à parier que si Jésus revenait, on le tuerait de nouveau.

Nous avons lu ensemble une parabole attribuée à Jésus, le porteur de vie. Les Écritures, nous l’avons vu, ne craignent pas de se critiquer elles-mêmes, de se mettre en question et de se travailler elles-mêmes par des expériences de pensées. Les symboles y tissent des relations entre le lecteur et ce qui, du divin, nous rejoint, sans jamais fermer les perspectives infinies que nous offrent ces textes. Pour que jamais le sola scriptura des Réformateurs ne devienne lettre morte, faisons des textes de foi des lectures libres et éclairées pour devenir nous-mêmes des Écritures vivantes.

AMEN.

Orgue

Cantique de Marie p. 350 dans le Psautier Français, strophes 1, 3, 4 et 5 [cliquer ici]

Annonces et Collecte
Musique

Prière d’intercession
(prière spontanée par la pasteure)

Notre Père
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas dans la tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.

Bénédiction finale
Recevons la bénédiction de Dieu :
Le Seigneur qui fait grâce nous bénit et nous garde.

Chant spontané : Confie à Dieu ta route

Jeu d’orgue et Sortie

Paroles des chants du dimanche 14 août 2022

Psaume : Psautier Français n°65B « Vers toi Seigneur vont nos louanges », strophes 1 à 3.

[Pour écouter, cliquer ici]

Strophe 1
Vers toi, Seigneur, vont nos louanges
Dans ta maison de paix.
Ô Dieu, reçois cette humble offrande
Où ton amour se plaît.
Vers toi qui entends la prière
Tout homme un jour viendra ;
Du poids trop lourd de sa misère,
Tu le déchargeras.

Strophe 2
Heureux celui que tu appelles
À partager ton pain,
Dans la maison où tes fidèles
Rassasieront leur faim,
Sauveur dont les actes répondent
Au cri de notre espoir,
Ainsi qu’au désir de ce monde
Qui aspire à te voir.
Strophe 3
Tu ceins de force les montagnes ;
Tu viens calmer, Seigneur,
Le bruit des flots et le vacarme
Des peuples en fureur ;
Et si ton grand pouvoir éveille
La crainte des puissants,
La terre exulte et s’émerveille
Du levant au couchant.

Strophe 4
Tu as visité notre terre,
Le sol est abreuvé,
Tu as rendu nos champs prospères
Et joyeux nos vergers.
Oui, le ruisseau de Dieu déborde,
Détrempant les sillons,
Faisant lever le blé des hommes
Pour l’éclat des moissons.

Psaume : Psautier Français n°25 « À toi mon Dieu mon cœur monte », strophes 1 à 4.

1 - A toi, mon Dieu, mon cœur monte,
Ton amour est mon appui.
Serais-je couvert de honte
Au gré de mes ennemis ?
Jamais ne sera déçu
Qui te prend pour espérance ;
Mais que tous soient confondus
Qui rompent ton alliance

2 - Montre moi, Seigneur, la route,
Guide moi dans la clarté ;
Ouvre à celui qui t'écoute
Un chemin de vérité.
Je regarde à ton amour,
Au salut qu'en toi j'espère ;
Je le verrai chaque jour
S'étendre sur cette terre.
3 - Mon Dieu, dans ta grâce immense
Qui dure éternellement,
Regarde en ta bienveillance
Et pardonne à ton enfant.
Mets loin de ton souvenir
Les pêchés de ma jeunesse ;
Chaque jour viens m'affermir,
Seigneur, selon ta promesse.

 4 - Dieu d'amour, tu fais connaître
Au plus humble tes secrets ;
Et pour lui tu es un maître
Qui te plais à l'enseigner.
Ta parole est son appui,
Le bonheur son héritage,
Et ses enfants comme lui
Auront la terre en partage.

Psaume : Psautier Français p.350 « Cantique de Marie (Magnificat) », strophes 1, 3, 4, 5.

Strophe 1
Je magnifie le Seigneur en mon âme,
En mon esprit qui exulte et l'acclame,
Lui, dont les yeux ont daigné se porter
Sur sa servante en son obscurité.

Strophe 3
Il a levé une main vigoureuse
Pour disperser les pensées orgueilleuses,
Pour renverser le trône des puissants,
Pour élever le pauvre au premier rang.

Strophe 4
Il a reçu et fêté à sa table,
Il a nourri l'affamé misérable,
Il a guidé les pas de l'impotent
Mais a livré le riche au dénuement.

Strophe 4
Dieu se souvient de nous dans sa tendresse,
En Israël accomplit sa promesse,
Se montre ainsi, jusqu'au-delà des temps,
Dieu d'Abraham et des ses descendants.

Lecture de la Bible

Évangile selon Luc, chapitre 16, versets 19 à 31


19  Il y avait un homme riche qui s’habillait de pourpre et de lin fin, et qui chaque jour faisait la fête et menait brillante vie.

20  Un pauvre couvert d'ulcères, nommé Lazare, était couché à son porche ;

21  il aurait bien désiré se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; au lieu de cela, les chiens venaient lécher ses ulcères.

22  Le pauvre mourut et fut porté par les anges sur le sein d'Abraham. Le riche aussi mourut et fut enseveli.

23  Dans le séjour des morts, il leva les yeux ; et, en proie aux tourments, il vit de loin Abraham et Lazare sur son sein.

24  Il s'écria : Abraham, mon père, aie compassion de moi ! Envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l'eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre dans ces flammes.

25  Mais Abraham répondit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu ton bien durant ta vie et qu'au lieu de cela Lazare, lui, a eu le mal ; maintenant, ici, il est consolé, tandis que toi, tu souffres.

26  En plus de tout cela, un grand gouffre a été mis entre nous et vous, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne puissent le faire, et qu'on ne traverse pas non plus de là-bas vers nous. 

27  Le riche dit : Alors, je te demande, père, d'envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j'ai cinq frères.

28  Qu'il leur apporte son témoignage, afin qu'ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourment !

29  Abraham répondit : Ils ont Moïse et les Prophètes ; qu'ils les écoutent !

30  L'autre reprit : Non, Abraham, mon père, mais si quelqu'un de chez les morts va vers eux, ils changeront radicalement.

31  Et Abraham lui dit : S'ils n'écoutent pas Moïse et les Prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu'un se relevait d'entre les morts.

Vidéo du culte entier

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