La paix de l'esprit, la menoukha

1 Rois 8:54-57 , Matthieu 14:22-33

Culte du 3 janvier 2021
Prédication de Gilles Castelnau

Video du culte entier

Culte à l'Oratoire du Louvre

Dimanche 3 janvier 2021
La paix de l'esprit, la menoukha


Culte présidé par la pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Prédication par le pasteur Gilles Castelnau
Musique : Alexandre Korovitch, organiste suppléant

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Liturgie 1

Prédication

L'auteur du Livre des Rois qui raconte la Dédicace du Temple qui a eu lieu plusieurs siècles auparavant, met dans la bouche du roi Salomon une parole solennelle. Tout Israël, nous dit le récit, est rassemblé sur l’esplanade du Temple et, debout, le roi bénit Dieu et le peuple. Il n’a qu’une parole pour le peuple :
« Béni soit l'Éternel, qui a donné du repos à son peuple d'Israël. »

Et si c’était aujourd'hui, qu’aimerions-nous entendre ?

  • La fin du coronavirus ou au moins la réussite de la vaccination
  • La fin des cancers, du sida, des rhumatismes
  • Une bonne mise en pratique du Brexit, surtout pour les anglais !
  • La fin des guerres, surtout en Afghanistan et au Sahel
  • La fin du racisme, de l’homophobie

Quelle est la première chose que Dieu pourrait exiger de nous ?

  • une vie plus saine, davantage en famille,
  • que nous arrêtions de fumer, que nous fassions un peu plus de sport
  • que nous soyons plus ouverts, plus accueillants,
  • que nous lisons davantage la Bible, que nous allions régulièrement au temple,
  • que nous comblions le déficit de notre paroisse
  •  que nous nous impliquions davantage dans du bénévolat

Mais Salomon ne parle pas au peuple dans une telle optique. Il ne parle pas au futur mais au passé : « Béni soit l'Eternel, qui a donné du repos à son peuple d'Israël. »

Le mot qu’il emploie en hébreu est מְנוּחָה menoukha. C’est la paix intérieure, ne pas avoir peur, ne pas être angoissé, ne pas se sentir impuissant, dominé par forces menaçantes, destructrices.
C’est le don de la menoukhaï, de la force et de la paix intérieure qui permet d'affronter nos préoccupations, notre stress, les petits chefs de bureau, les adolescents agaçants, les parents qui ne comprennent rien, l'examen qui se rapproche, les problèmes financiers, l’orientation, l’inquiétude, les forces obscures qui menacent sourdement. Le « repos » qu'est la menoukha ne se trouve pas au Club Méditerranée, dans la maison de week-end à 2 heures de Paris. Elle est ici et maintenant. Elle n'est pas à espérer demain, elle « a été donnée ».

Paul ne disait pas autre chose :
« Celui qui peut par la puissance qui agit en nous faire infiniment au-delà de ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire. » (Eph 3:20)

Et l'évangéliste Marc (qui sera suivi par Matthieu et Luc) illustre ce langage théologique abstrait en élaborant ce récit étonnant de Jésus marchant sur l'eau dans la tempête. Il était, comme tous les Juifs de son temps, imprégné de la crainte de la mer et de ses dangers. Toute la tradition d'Israël le montre bien :

• Psaume 74.13-14 :
« Tu as fendu (fracassé) la mer (Yam) par ta puissance, Tu as brisé les têtes des monstres (taninim) sur les eaux ; Tu as écrasé la tête du Léviathan. »

La mer, croyait-on était animée par le Dieu Yam, dont la présence explique la force extraordinaire des vagues et des tempêtes. C’est d’ailleurs, en hébreu, le même mot Yam qui désigne la mer et son Dieu.
Et le verbe employé par le Psaume ne signifie pas vraiment « fendre » mais plutôt « fracasser ».
« Tu as fracassé Yam par ta puissance. »
La suite montre qu’il y a aussi des monstres dont Dieu a brisé la tête :
« Tu as brisé les têtes des monstres sur les eaux. »

• Psaume 89 :
« Tu domptes l'orgueil de Yam Quand ses flots se soulèvent, tu les apaises.
Tu écrasas le monstre Rahab (certaines versions comprennent qu’il pourrait s’agir de la puissance politique de l’Égypte) 
Tu dispersas tes ennemis par la puissance de ton bras.
 »

Le récit de la Création en Genèse 1, qui a été écrit plus récemment que ces Psaumes anciens mentionne aussi ces monstres mais l’auteur du texte les conçoit plus comme créatures de Dieu.

• Psaume 107 :
« Dans leur détresse, ils crièrent à l'Eternel, et il les délivra de leurs angoisses; Il arrêta la tempête, ramena le calme, et les vagues s'apaisèrent. »

De telles conceptions perduraient sourdement encore au temps de Jésus et représentaient les puissances angoissantes du monde.
Pierre, voyant que le vent était fort, eut peur et comme il commençait à enfoncer, il s’écria : « Seigneur sauve-moi ! »
Et Jésus le lui reproche. Puisque Dieu a donné la menoukha, le « repos » : « Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Douté de quoi ? Non pas de l’existence d’un Dieu tout-puissant, ni de la divinité de Jésus, encore moins de la Trinité ou du salut par la Croix ! Pierre a douté de la menoukha.

Pour être fidèle à Dieu il ne devait pas crier vers lui de manière anxieuse, mais puiser en son cœur la menoukha et saisir la main du Christ (la main de Dieu) dans un esprit apaisé.
Le mot « peu de foi » (oligo-foi) employé par Matthieu désigne l’attitude de solitude, de découragement que l’on a lorsqu’on oublie la promesse de la présence rassurante de Dieu.
Ce n’est pas à une chasse aux miracles surnaturels que nous sommes invités.
Nous avons seulement à marcher vers lui, même sur l’eau, sans en craindre les « .monstres ». Esprit apaisé

Citons une retranscription de ce texte par le pasteur Roger Parmentier. Celui-ci exerçait son ministère dans les années 1960 dans une banlieue communiste de l’est parisien.
Ce jour-là, vers la fin de l'après-midi, il leur dit :
- Allons dans les beaux quartiers de l'ouest, comme on les appelle, et les banlieues résidentielles.
Il n'en pouvait plus de fatigue et, dans le métro, ses compagnons protègent son sommeil. Dans la dernière partie du trajet monte une bande de néo-fascistes, très excités, revenant d'une expédition. Sans tarder ils agressent les camarades, rapidement submergés, les coups succédant aux accusations méprisantes et aux injures. Et lui, le bras replié, continue à dormir. Ses compagnons finissent par le réveiller et s'écrient : - Camarade, ne vois-tu pas qu'ils nous enfoncent ?
Réveillé, il fait front et en quelques paroles il impose un grand calme. Les adversaires sont sidérés. Mais il dit à ceux de son équipe :
-  Pourquoi avez-vous si peur ? N'avez-vous pas encore cette foi fondée sur la grande Réalisation en marche ?
Profondément impressionnés, ils murmurent entre eux :
- Ce frère a un secret en lui ! 

Nous nous souviendrons de ne pas nous écrier comme Pierre : « Seigneur, sauve-moi ! »
Comme si Dieu ne nous avait pas donné la menoukha, l’apaisement !

Il est d’ailleurs encore écrit :
Que Dieu vous donne, selon la richesse de sa gloire, d'être puissamment fortifiés par son Esprit dans votre être intérieur, en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi et que vous soyez enracinés et fondés dans l'amour et que vous puissiez connaître l'amour du Christ, qui surpasse toute connaissance.  Et que vous serez remplis de toute la plénitude de Dieu. (Ephésiens 3:16-17)

Sur l’océan de la vie, Jésus a dit à ses disciples : « Passons sur l’autre bord ». Si la mer se déchaîne, si le vent souffle fort, si la barque t’entraîne, si ton cœur est en peine, n’aies pas peur.
Il n’a pas dit que tu coulerais, il n’a pas dit que tu périrais, il a seulement dit : « Passons sur l’autre bord ».

Liturgie 2

Paroles des cantiques du dimanche 3 janvier 2021

Psaume : Psautier Français n° 16 « Sois, ô mon Dieu, ma garde et mon appui  », strophes 1, 2 et 3

1. Sois, ô mon Dieu, ma garde et mon appui ;
En toi, Seigneur, je mets mon espérance.
Je ne connais sur la terre où je vis
Plus grand bonheur que d’être en ta présence ;
Et ces faux dieux que partout l’on adore,
Ces dieux de sang, mon âme les abhorre.

2. Tu es, Seigneur, mon bonheur et ma part ;
Tu m’as remis la coupe de ta grâce ;
Je resterai toujours sous ton regard,
Nul ne pourra me ravir cette place.
Loué sois tu pour ta bonté qui donne
Ton héritage à ceux que tu couronnes.

3.  Béni sois-tu, vigilant conseiller,
Même la nuit, mon cœur inquiet t’appelle.
Tu viens, Seigneur, ordonner mes pensées,
Tu fais briller une clarté nouvelle.
Alors mon âme exulte d’allégresse,
Mon corps repose et plus rien ne l’oppresse.

Cantique : Louange et Prière n°308 « Confie à Dieu ta route », Strophes 1, 2 et 3

1.  Confie à Dieu ta route,
Dieu sait ce qu’il te faut ;
Jamais le moindre doute
Ne le prend en défaut.
Quand à travers l’espace
Il guide astres et vents,
Ne crois-tu pas qu’il trace
La route à ses enfants ?

2.  Tout chemin qu’on t’impose
Peut devenir le sien ;
Chaque jour il dispose
De quelque autre moyen.
Il vient, tout est lumière ;
Il dit, tout est bienfait ;
Nul ne met de barrière
À ce que sa main fait.

3. Consens à lui remettre
Le poids de ton souci.
Il règne, il est le maître,
Maintenant et ici.
Captif, pendant tes veilles,
De vingt soins superflus,
Bientôt tu t’émerveilles
De voir qu’ils ne sont plus.

Cantique : Louange et Prière n° 235 « Ne laisse pas ma foi », strophes 1, 2 et 3

1. Ne laisse pas ma foi,  défaillir loin de toi ;
Viens en mon âme ; et daigne chaque jour,
Seigneur, de ton amour, nourrir la flamme.

2. Sois vraiment mon Sauveur, déploie en ma faveur
Ta grâce immense : La foi, l’amour, l’espoir,
Je dois tout recevoir de ta clémence.

3. Mets en moi ton Esprit qui relève et guérit ;
Fais-moi revivre. Nul ne t’invoque en vain ;
À toi, jusqu’à la fin, mon cœur se livre.

Paroles des répons du temps de l'Avent et de Noël 2020

Après la salutation
Réjouissons-nous au Seigneur (Psaume 95)

Réjouissons-nous au Seigneur,
Egayons-nous en son honneur,
Lui seul est notre délivrance.
D’un même élan, venons à lui,
Il sera toujours notre appui,
Chantons notre reconnaissance.
 
Après la volonté de Dieu
A toi mon Dieu, mon cœur monte (Psaume 25)

Montre-moi Seigneur, la route,
Guide-moi dans la clarté.
Ouvre à celui qui t’écoute,
Un chemin de vérité.
Je regarde à ton amour,
Au salut qu’en toi j’espère.
Je le verrai chaque jour
S’étendre sur cette terre.
 
Après la prière de repentance
Viens Rédempteur des païens (Nun komm, der Heiden Heiland, Martin Luther)

Viens Rédempteur des païens
Montre-toi, enfant divin,
Que s’étonne l’univers,
De ta venue dans la chair.

Après l’annonce de la grâce
D’un arbre séculaire (L.P. n°103, str.1)

D’un arbre séculaire,
Du vieux tronc d’Isaïe,
Durant l’hiver austère,
Un frais rameau jaillit.
Et sur le sol durci,
Dans la nuit calme et claire,
Une rose a fleuri.
 
Après la confession de foi
D’un arbre séculaire (L.P. n°103, str.3)

Il vient sans apparence
Des pauvres, il est roi.
Il connaît leur souffrance
Les guérit par la foi.
La mort n’a plus d’effroi :
Il me rend l’espérance,
En se donnant pour moi.

Après la bénédiction
Brillante étoile du matin (L.P. n°90, str.1)

Brillante étoile du matin,
Que fait lever l’amour divin,
Pure et sainte lumière,
Répands dans nos cœurs ta clarté
Viens dissiper l’obscurité
Qui règne sur la terre.
Seigneur, Sauveur,
Fils du Père, ta lumière, salutaire,
Nous conduit et nous éclaire.

Vidéo du culte entier

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