Joie et justice en germination pour tous

Culte du 28 novembre 2021
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

Dimanche 28 novembre 2021
« Joie et justice en germination pour tous »

Culte présidé par la Pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Musique : Alexandre Korovitch, organiste suppléant

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Orgue

Salutation :
La grâce et la paix vous sont données, ici et maintenant, de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ, son fis, notre sauveur et notre frère.

Pour ouvrir ce culte, nous chantons le premier répons que nous trouverons au début du Psautier français :

Répons :
Réjouissons-nous au Seigneur
Egayons -nous en son honneur,
Lui seul est notre délivrance.
D’un même élan venons à lui,
Il sera toujours notre appui,
Chantons notre reconnaissance.

Accueil :
En ce premier dimanche de l’Avent, marqué symboliquement par la première bougie allumée, nous vous souhaitons la bienvenue à chacun, chacune dans ce temple, et c’est, peut-être, la première fois, pour certains.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le biais du site internet et des réseaux sociaux.
Nous saluons particulièrement les amis qui nous rejoignent de divers pays. Merci de votre fidèle présence et de votre précieux soutien malgré la distance.
Nous accueillons avec joie Sarah Kim, organiste titulaire de l’Oratoire du Louvre qui accompagne ce culte aujourd’hui.
Nous associons particulièrement à ce temps de culte les familles éprouvées actuellement par le deuil de leurs proches, en cette période difficile.
Cette période de l’Avent est ce temps liturgique qui nous invite à accueillir un commencement qui a déjà eu lieu, mais qu’il faut pourtant préparer. Tous les répons de notre liturgie nous y convient.
En cette période si inquiétante de pandémie, et de renforcement des consignes sanitaires, qu’il nous faut continuer de prendre au sérieux, le temps de l’Avent vient restaurer et redynamiser notre espérance et notre confiance, et surtout, notre joie, moteur de notre foi.

Louange :
Louons l’Eternel avec les mots du psalmiste :

Celui qui habite sous l’abri du Très-Haut repose à l’ombre du Tout Puissant.
Je dis à l’Eternel : Tu es mon refuge et ma forteresse, mon Dieu en qui je me confie.
Oui, c’est lui qui te délivre du piège de l’oiseleur et de la peste dévastatrice.
Il te couvrira de ses ailes et tu trouveras un refuge sous son plumage.
Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse …/…
Puisqu’il s’est attaché à moi, (dit l’Eternel)
Je le délivrerai, je le protégerai, puisqu’il connaît mon nom.
Il fera appel à moi et je lui répondrai.
Je serai avec lui dans la détresse.

Psaume : Psautier Français n°91  « Qui demeure auprès du Seigneur », strophes 1, 3, 5 [cliquer ici]

Volonté de Dieu
Ne cessez pas de vous aimer les uns les autres.
Rappelez-vous que vous devez bien accueillir ceux qui viennent chez vous.
Souvenez-vous de ceux qui sont en prison, comme si vous étiez en prison avec eux.
Souvenez-vous de ceux qui sont maltraités
comme si vous étiez maltraités de la même manière qu’eux.
Respectez tous les liens qui vous unissent
Ne vous laissez pas dominer dans votre conduite par l’amour de l’argent.
Contentez-vous de ce que vous avez, car Dieu a dit :
“Je ne te laisserai jamais, je ne t’abandonnerai jamais”.
(D’après Hb 13, 1-5)

Répons
Montre-moi Seigneur la route, guide-moi dans la clarté.
Ouvre à celui t’écoute, un chemin de vérité.
Je regarde à ton amour, au salut qu’en toi j’espère,
Je le verrai chaque jour s’étendre sur cette terre.

Confession du péché
Eternel, nous sommes devant toi et nous attendons.
Qu’est-ce que nous attendons ?
Qui attendons-nous ?
Ou à quoi nous attendons-nous ?
Les aveugles ne voient toujours pas.
Les boiteux ne marchent pas mieux.
Les prisons sont pleines.
Les pauvres mendient.
L’injustice subsiste.
Qui attendons-nous ?
Jésus-Christ ?
Il est déjà venu.
Il a habité parmi nous.
Mais il attend maintenant de nous
que la lumière soit lumineuse,
l'équilibre équitable,
la justice juste.
Il attend de nous
ce que nous attendons de lui.
Eternel, donne-nous la force et le courage d’être ses témoins.
Et de répondre ainsi à ton attente.
Amen.

Répons
Viens rédempteur des païens,
montre-toi enfant divin,
Que s’étonne l’univers,
de ta venue dans la chair.

Déclaration du pardon
Voici ce que dit Jésus :
“L’Esprit du Seigneur est sur moi,
il m’a envoyé pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ;
pour proclamer aux captifs la libération et aux aveugles le retour à la vue.
Aujourd'hui cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, est accomplie.” (Luc 4, 16-19)
Qu’ainsi tous ceux qui se sentent pauvres dans leur cœur
se réjouissent de la Bonne nouvelle de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ,
que tous ceux qui se reconnaissent aveugles
reçoivent l’assurance que Dieu vient ouvrir leurs yeux,
que tous ceux qui se sentent captifs
sentent leurs chaînes tomber par la force de la Parole de Dieu.
Chantons à Dieu notre reconnaissance !

Répons :
D’un arbre séculaire du vieux tronc d’Isaï,
Durant l’hiver austère, un frais rameau jaillit,
Et sur le sol durci, dans la nuit calme et claire,
Une rose a fleuri.

Confession de foi 
Je crois en Dieu.
Je crois qu’il nous a aimé le premier ; avant que nous existions, avant nos pères, avant les débuts obscurs dont sortit l’humanité, il nous a aimés.
Mieux qu’une mère en espérance d’enfant qui pense à l’inconnu qui sommeille en elle, je crois que Dieu nous a aimés d’avance et portés. Car nous sommes son espérance et nous sommes sa crainte, sa joie et sa douleur.
Je crois que malgré l’immense peine qu’il subit par nous, Dieu nous a voulus et nous veut encore, toujours. A travers les obstacles, les chemins perdus, les gouffres, les ombres de mort, je crois que Dieu nous veut, nous mène et communie avec nous.
Je crois que Dieu en Jésus-Christ nous aime victorieusement, avec une puissance devant laquelle tout cèdera. Il boira avec tous les calices, il combattra tous les combats, il descendra dans toutes les tombes, jusqu’à la fin et à la fin sera bonne.
Oui, je crois que Dieu est amour et que son Esprit nous anime et nous porte.
Amen.
D’après une prière de Charles Wagner, pasteur.
(Evangile et liberté n° 239. Mai 2010)

Répons
Il vient sans apparence,
des pauvres il est roi,
Il connaît leur souffrance,
les guérit par la foi.
La mort n’a plus d’effroi :
il me rend l’espérance,
En se donnant pour moi

Doxologie :
Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !

Lecture biblique (NBS)
Livre d’Esaïe, chapitre 61, versets 1 à 3 et 10 à 11 :
1 Le souffle du Seigneur Dieu est sur moi, car le Seigneur m’a conféré l’onction.
Il m’a envoyé porter une bonne nouvelle aux pauvres,
Panser ceux qui ont le cœur brisé,
2 Proclamer aux captifs leur libération et aux prisonniers leur élargissement,
Proclamer pour le Seigneur une année de faveur et pour notre Dieu, un jour de vengeance ;
Consoler tous ceux qui sont dans le deuil,
3 Rétablir les gens de Sion qui sont dans le deuil,
Mettre sur leur tête une parure splendide, au lieu de la cendre,
Une huile de gaieté au lieu du deuil,
Un vêtement de louange au lieu d’un esprit qui vacille,
Afin qu’on les appelle « Térébinthes de la justice », plantation du Seigneur,
Pour montrer sa splendeur ».
…/…
10 Je trouverai la gaieté dans le Seigneur,
Je serai plein d’allégresse en mon Dieu ;
Car il m’a revêtu des vêtements du salut,
Il m’a couvert du manteau de la justice, comme le marié, tel un prêtre, se coiffe d’une parure splendide, comme la mariée s’orne de ses atours.
11 En effet, comme la terre fait sortir son germe, et comme un jardin fait germer ses semences, ainsi le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.

Cantique : Louange et Prière n°87– cantique de Zacharie, strophes 1, 2 et 5.[cliquer ici]

Prière
Père, quand nous sommes rassemblés à ton appel
et conviés à écouter ta Parole,
c’est toi-même que nous demandons à toi.

Notre vie est trop petite pour t’accueillir ;
notre cœur trop irrésolu pour te servir;
notre intelligence trop courte pour mesurer ton amour;
notre volonté trop faible pour aller jusqu’à ton Royaume.

Mais tu as choisi de faire ta demeure en nous et parmi nous.
Tu as envoyé ton Fils planter sa tente
sur la terre ingrate de nos vies.

Nous t'en prions :
rends-nous toi-même habitables pour ta Présence,
accueillants pour ton Esprit
attentifs à ta Parole
[D’après Bernard Reymond]

Orgue

Prédication : Joie et justice en germination pour tous

Le temps de l’Avent, composé des quatre dimanches qui précèdent la fête de Noël, est illustré symboliquement par la couronne de bougies sur la table de communion. Ces quatre semaines sont un temps privilégié pour approfondir notre foi, élargir notre espérance, soigner notre amour de Dieu et de notre prochain.
Aujourd’hui, nous entendons le prophète Ésaïe, chargé de dire ce qu’est ce salut et d’en décrire les effets.
Pour bien comprendre ce qui est écrit dans le livre de tous les prophètes, et plus particulièrement, dans le livre d’Ésaïe, il est important de se souvenir du contexte qui a suscité la rédaction de ces livres. Quand on parle d’Ésaïe, il s’agit du premier des « grands prophètes », qui vivait à Jérusalem, au 8e siècle avant Jésus-Christ.
Le livre qui porte son nom est un regroupement de trois ouvrages d’auteurs et d’époques différentes, qu’on appelle habituellement : le Premier, le Second et le Troisième Ésaïe.
Nous sommes attachés au livre de ce prophète, car ses paroles sont puissantes.
 
C’est à partir de ce livre que nous connaissons les principaux oracles d’Ésaïe, que nous lisons souvent en cette période de l’Avent, comme :
L’oracle de l’Emmanuel, Dieu avec nous, au chapitre 7,
L’annonce de l’ère messianique : le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur ceux qui marchaient dans l’ombre de la mort, une lumière a brillé, un enfant nous est né, un fils nous a été donné, au chapitre 9, L’oracle messianique d’un monde nouveau : un rameau sortira de la racine de Jessé, le loup habitera avec l’agneau, un enfant les conduira au chapitre 11. Puis à partir du chapitre 40, Ésaïe annonce la fin de la détresse et le retour du peuple d’Israël, sur la terre des ancêtres, présenté comme un nouvel Exode.
Enfin, à partir du chapitre 56, Ésaïe se penche sur la situation à Jérusalem peu de temps après le retour d'exil. On y trouve le texte sur le vrai jeûne, (58), le tableau de la montée des peuples vers Jérusalem (60), et en particulier l’oracle sur l’Esprit qui consacre son Messie, pour le service des pauvres (61), que nous venons d’entendre, oracle qui sera repris par Jésus, lors de sa première prédication à la synagogue de Nazareth, au tout début de son ministère. (Luc 4, 18-19).
Les prophéties d’Ésaïe s’enracinent dans l’histoire dramatique du peuple d’Israël. Le peuple vient de vivre l’exil. Maintenant il est en route de nouveau vers Jérusalem, où il va pouvoir renouer avec l’ensemble de ses traditions et de sa foi. Certains d’entre eux sont déjà arrivés sur place. C’est le peuple tout entier qui est promis à un renouveau, véritable nouvelle naissance pour proclamer la gloire de Dieu.

Lorsque nous lisons les textes bibliques, un choix s’impose à nous. Ou bien nous les lisons comme des textes anciens, sans qu’il y aucune implication de notre part ou bien ces textes deviennent pour nous une parole de Dieu pour chacune de nos vies, une parole dans laquelle nous pouvons y décrypter un message, au fond, pas si caché.
Lorsque nous lisons, ou que nous entendons le texte du prophète Ésaïe, comme ce matin, nous réalisons que ce texte ne nous ramène pas seulement au passé d’Israël, mais qu’il nous parle de la mission du peuple de Dieu, aujourd’hui, la mission de l’Église universelle.
Alors, posons-nous la question de savoir comment ce message relance l’Église universelle dans sa mission d’annoncer la bonne nouvelle du salut, et au fait, de quel salut s’agit-il ?
En fait, la réponse est donnée par le prophète Ésaïe lui-même ; Il emploie trois images qui permettent au lecteur, qui nous permette de recevoir d’une façon plus concrète, le salut que Dieu promet à son peuple.

Première image : le salut est comme un vêtement de fête (v.3)
Le prophète dit : "J’ai la mission de remplacer leur air pitoyable par un habit de fête."
Et voilà la première indication qui nous est donné aujourd’hui : pour que le salut de Dieu touche chaque être humain, il faut un porte-parole distinctif, représentatif, comme le prophète Ésaïe, habillé de la joie de Dieu, qui éclaire chaque personne qui l’approche ; son physique rayonne, son visage dégage de la joie.
Lorsque nous parlons du christianisme, ou lorsque nous témoignons de la foi qui est la nôtre, lorsque nous parlons de Dieu, nous pensons certainement à mentionner la fidélité, la compassion, l’amour, la confiance, ce sont les mots qui reviennent le plus souvent dans les pauses spirituelles ou les partages bibliques, mais il y a un autre mot que nous oublions souvent et qui est celui de la joie.
Et cela nous renvoie à notre attitude. Quel visage va avoir l’Église universelle comme annonciatrice du salut ?
Et notre paroisse, notre Église locale, quel visage est-ce qu’elle a ? Incarne-t-elle le visage de la joie à travers son témoignage ? Je ne parle pas forcément du cadre magnifique dans lequel se déroule le culte, ni de la beauté de la liturgie, mais de l’implication de chacun de ses membres à faire rayonner ce message, en à vivre, à l’exprimer, en particulier de la part de celles et ceux qui ont accepté de venir ici, pour l’accueil de l’autre, la défense du plus petit, pour être la voix des sans-voix. La joie dont je parle n’a rien à voir avec un contentement superficiel, mais elle est celle qui est née un dimanche de Pâques, fête de notre humanité aimée de Dieu, libérée du poids de nos échecs et de nos zones d’ombres, autrement dit, fête de notre humanité, composée de femmes et d’hommes debout, en éveil, tels des sentinelles, sauvés de l’indifférence, de la médiocrité et des angoisses mortifères.
Notre Église locale, l'Oratoire du Louvre, est-elle soucieuse de l’espérance qu’elle est censée annoncer au monde, et ce, malgré les difficultés qu’elle rencontre, les oppositions qu’elle génère, avec une théologie libérale qui en chiffonne plus d’un, avec la difficulté de croire qu’elle est elle-même au bénéfice de cet amour premier de Dieu pour tous ? Il y a sûrement des progrès à faire, mais nous sommes en chemin.

Ésaïe pose à chacun et chacune le défi de la joie, que donne le salut en Dieu. Par salut, il faut comprendre : le secours, comme il est écrit au verset 10 : je trouverai la gaieté, ou la joie, voir la jovialité, selon les traductions proposées, dans l’Éternel, je serai plein d’allégresse en mon Dieu, car il m’a revêtu des vêtements du salut.
L’invitation est faite de se réapproprier cette bonne nouvelle de la joie, même si nos vies restent habitées par des soucis anciens ou nouveaux, même si la douleur du deuil nous envahit régulièrement. Et si celles et ceux qui sont à côté de nous, flanchent, à cause de la trop grande souffrance à supporter, alors c’est nous qui croirons avec eux, et peut-être même pour eux, c’est nous qui prierons avec eux, et pour eux, s’ils ne peuvent plus le faire, c’est nous qui prendrons le relais de leur espérance momentanément brisée. D’où l’importance de tous les temps de ressourcement que nous vivons, tout au long de l’année, même si en ce temps de pandémie, il manque encore le retour des repas paroissiaux, tels que nous aimons les organiser, mais il y a toutes les autres possibilités de faire des provisions de force, et résister quand le temps de l’épreuve arrive. Et de garder chevillée à notre cœur et à notre corps ces promesses, synonymes de bonne nouvelle : « Je changerai leur deuil en allégresse, au lieu du chagrin je leur donnerai la joie » (Jr. 31, 13). Et le Christ ne fait-il pas cette promesse à ses disciples : « Votre tristesse sera changée en joie » (Jn16/20).
 
L’autre image est celle de la germination. Le Seigneur Dieu fera germer le salut et la louange devant l’ensemble des nations.
Recevoir le salut de Dieu, pour nous-mêmes entraîne un processus de germination, exactement comme le ferait une graine qui a besoin de temps et d’attention pour pousser. Notre foi en Dieu n’est pas si différente de cela. Croire que Dieu nous aime et nous sauve de notre médiocrité par cet amour sans condition, cela ressemble à la lente germination d’une semence de vie. Et la lenteur devient ici comme nécessaire. A partir du moment où Dieu entre dans notre histoire personnelle, d’une part, il accepte de marcher à notre pas, et d’autre part, nous acceptons de nous laisser accompagner, chacun à notre rythme. Et nous acceptons aussi que Dieu accompagne chacun à nos rythmes différents… Notre cheminement dans la foi se fait d’avancées rapides, de reculs protecteurs, et de piétinements. À l’image de nos hésitations et de nos recherches.
Le salut de Dieu ou encore, Dieu qui nous aime le premier, s’implante dans notre vie comme une force invisible, souterraine, fragile comme un bébé dans les premières heures de sa vie, et devenant robustes et s’enracinant jour après jour, pour enfin éclore au grand jour et monter à la lumière. Et là, nous voyons apparaître la promesse d’une magnifique récolte.
La venue du salut de Dieu dans chacune de nos vies, au sein d’une même communauté a besoin d’un temps de maturation, d’enracinement discret et profond avant d’éclore et d’éclater sans complexe au grand jour. Et cette parole du prophète Ésaïe peut donc nous encourager et nous consoler de nos lenteurs parfois insupportables, quand on est un peu vif, et qu’on veut toujours aller de l’avant… Même si tout ce que nous faisons dans l’Église, en annonçant le salut de Dieu, ne porte pas des fruits aussi vite et aussi qu’on l’aurait souhaité, le texte d’aujourd’hui nous invite à nous souvenir qu’un germe d’amour a commencé de pousser dans le creux de nos rencontres et de nos témoignages, au sein de nos engagements et de nos différentes actions. Nous ne voyons pas le résultat final, mais il grandit, patiemment.
 
Troisième image : c’est celle du térébinthe, l’arbre de la justice…
Cette image nous renvoie une impression de force, de solidité, de solidarité aussi, et cet arbre a un petit côté inébranlable.
Cet arbre, planté dans le jardin du Seigneur, évoque le jardin d’Éden, rappelle la mise en ordre du chaos initial. Il parle de ce jardin cultivable et cultivé pour nourrir ceux qui y habitent, ce jardin aujourd’hui saccagé par l’orgueil et la folie des hommes. Au temps d’Ésaïe, ces paroles avaient une résonance particulière. Les pauvres, les prisonniers, les désespérés pouvaient entendre qu’ils n’étaient pas oubliés de Dieu. Jésus est venu accomplir cette prophétie par la guérison et l’annonce publique du pardon des péchés, jusqu’au don de sa propre vie.
Aujourd’hui, c’est à nous de montrer aux pauvres, aux prisonniers et aux désespérés qu’ils ne sont pas oubliés de Dieu.

Comment allons-nous annoncer ce salut, sinon en portant, à notre tour une attention particulière et concrètes aux faibles de notre monde ? Aux découragés et aux blessés de la vie ? Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les difficultés que vivent un trop grand nombre de nos prochains ou en nous enfermant dans notre tour d’ivoire. Quelle est la mission de l’Église ? Elle n’a pas d’autre mission que celle de se tenir auprès de celles et ceux qui se croient oubliés de Dieu et de son amour, soutenir celles et ceux qui sont laissés de côté afin que chacun se découvre ou redécouvre regardé, reconnu, aimé. Nous pouvons nous sentir à juste titre découragés par l’ampleur de cette tâche, mais nous pouvons manifester notre solidarité par une quantité de petites choses sur place, là où nous sommes, de main en main, d’association en association, de fraternité en fraternité. C’est tout ce qui nous est demandé. Et c’est ce que nous appelons le travail diaconal de l’Église, tout ce que nous appelons le christianisme social, qui s’enracine dans un christianisme spirituel, résumé de cette façon : accueillir et accompagner celles et ceux qui ont besoin d'une oreille attentive, d’une écoute compatissante, d’un geste de tendresse, d’un regard sans jugement, maintenir le lien fraternel avec celles et qui ont besoin de notre temps et de nos idées, pour refaire des papiers, trouver de quoi manger, retrouver du travail et un logement, donner du réconfort, reprendre confiance, et par voie de conséquence, trouver une place dans la vie sociale, une dignité dans leur vie d’homme, de femme, d’enfants.
 
Un habit de fête, un germe de vie et un arbre planté dans un jardin organisé comme un point d’ancrage et de ralliement, telles sont les images proposées par le prophète Ésaïe, pour cette entrée dans l’Avent où nous proclamons que le Dieu des prophètes et le Dieu de Jésus-Christ a fait sienne l’aventure humaine. Il a choisi de s’y risquer. Tout simplement, parce que, selon la confession de foi du pasteur Wagner, partagée tout à l’heure : « Dieu nous a voulus et nous veut encore ». C’est son incorrigible amour. Amen.

Orgue

Cantique : Louange et Prière n° 92 : « Dieu, le tout puissant Créateur », strophes 1, 2 et 4  [cliquer ici]

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Orgue

Liturgie de sainte-cène

Préface :
Eternel, Dieu de la vie, nous te louons
et nous te disons notre joie
de pouvoir t'appeler "notre Père".
Tu nous aimes tels que nous sommes ;
chacun de nous est important à tes yeux.
Tu es le seul à faire pleinement confiance
à chacun d'entre nous,
et à espérer en nous
même quand tout est mort,
même quand il n'y a plus d'espérance.
En nous donnant ton Fils,
tu nous montres ta tendresse.
Il est né au monde pour que nous vivions
de son Esprit.
Il est mort et ressuscité
pour que les hommes deviennent tes enfants,
pour que notre terre devienne fraternelle.

Ensemble, ici et maintenant,
nous te chantons notre reconnaissance !

Répons : Pare-toi pour une fête, strophe 1
Pare toi pour une fête,
O mon âme tiens-toi prête,
Monte plus haut que la terre,
Vers la céleste lumière.
Ton Seigneur t’offre une place
Au grand banquet de sa grâce,
Ce maitre au pouvoir immense,
Avec toi fait alliance.

Institution
Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze.
Pendant le repas, il prit du pain et après avoir rendu grâce,
il le rompit et le leur donna en disant: “Prenez, mangez, ceci est mon corps”.
Ayant aussi pris la coupe et rendu grâces,
il la leur donna en disant: “Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour beaucoup, pour la rémission des péchés.
Je vous le dis désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous dans le Royaume de mon Père”.

Prière d’intercession
Eternel, Dieu de la vie, toi qui nous donnes aujourd’hui notre pain,
Tourne nos regards et nos cœurs vers celles et ceux qui, dans notre monde, n’ont ni pain, ni maison, ni justice, ni espoir.
Pardonne-nous nos offenses et tout spécialement, notre volonté insatiable de ne manquer de rien, alors que tant de sœurs et de frères manquent de tout.

Nous te prions pour celles et ceux qui chancellent dans leur malheur,
Celles et ceux que la souffrance rend injustes,
Celles et ceux qui meurent dans l’indifférence du plus grand nombre,
Celles et ceux qui espèrent contre toute espérance ;
Celles et ceux qui attendent la parole ou le geste qui les rendra à la vie.

Nous te prions pour celles et ceux qui ignorent la pitié,
Celles et ceux qui se moquent de la faiblesse,
Celles et ceux qui restent prisonniers de leur désespoir.
Nous te prions pour les peuples déracinés, opprimés, les peuples meurtris par la guerre, celles et ceux qui vivent dans la peur d’être arrêtés.
Nous te prions pour l’Eglise universelle, pour qu’elle s’arrache à la fascination du pouvoir, pour qu’elle se rende libre pour le service des hommes.
Ainsi, Eternel, Dieu de la vie,
Nous œuvrerons avec toi pour que ton règne vienne, sur la terre comme au ciel, et que ta volonté d’amour soit faite dans le monde.

Prière de communion
Maintenant, tout est entre tes mains.
Nous avons préparé la table.
Viens toi-même la présider.
Voici nos cœurs mal préparés, nos repentirs insuffisants,
notre foi si peu active.
Donne-nous dans ce repas, ta libération, ta présence et ta paix.
Veuille, par l’action de ton Esprit, nous donner communion
avec le corps et le sang de ton Fils Jésus, le Christ.
Et comme la nourriture fortifie notre corps,
comme le vin réjouit notre esprit,
que ce pain nous donne la force qui vient de toi,
et ce vin la joie que tu veux pour nous.
Que ce repas nous annonce le royaume que tu nous charges de proclamer,
Et que nous célébrons lorsque nous te disons la prière que Ton Fils nous a enseignée :

Notre-Père :
Notre Père, qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
Mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire,
Aux siècles des siècles, amen.

Répons : Jésus, ta voix nous convie [Pare-toi pour une fête, strophe 2]
Jésus, ta voix nous convie,
A ce festin de la vie,
En ce lieu tout me retrace
Les prodiges de ta grâce ;
Fais qu’aujourd’hui, je contemple,
Tes charités sans exemple,
Avant de me nourrir d’elles,
A tes tables éternelles.

Invitation
« Venez car tout est prêt », dit le Seigneur.
Voici le repas que nos mains ont préparé mais où lui-même nous donne nourriture.
Voici la table que nous avons dressée, mais que Lui-même préside.
Voici la joie que nous avons désirée mais que Lui-même nous donne.
Voici le pain dont nous avons besoin et que Lui-même distribue.
Nous sommes tous invités.

Fraction
En rompant le pain
Voici le pain de vie ; celui qui mange de ce pain n’aura plus jamais faim.
En élevant la coupe
Voici la coupe de la nouvelle alliance ; celui qui met sa confiance en Jésus Christ a la vie éternelle.
Communion

Prière d’action de grâce
Pour la simplicité de ce pain et de ce vin,
béni sois-tu, Dieu notre Père!
Pour la simplicité de ta présence en Jésus,
béni sois-tu, Seigneur!
A nous qui avons la nourriture,
donne faim et soif de justice, de paix et d’amour.
Apprends-nous le partage, et fais de nous des ouvriers de ton royaume.

Exhortation
Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur.
Je le répète : réjouissez-vous !
Manifestez de la douceur envers tous.
Le Seigneur est proche.
Ne vous inquiétez de rien, mais en toute circonstance,
Demandez à Dieu, dans la prière, ce dont vous avez besoin.
Demandez-le-lui avec un cœur reconnaissant.

Bénédiction
L’Eternel vous bénit et vous garde.
L’Eternel fait resplendir sur vous sa lumière
et vous accorde sa grâce.
Le Seigneur tourne sa face vers vous et vous donne la paix !

Répons
Brillante étoile du matin
Que fait lever l’amour divin,
Pure et sainte lumière,
Répands dans nos cœurs ta clarté,
Viens dissiper l’obscurité,
Qui règne sur la terre.
Seigneur, Sauveur, fils du Père,
Ta lumière salutaire
Nous conduit et nous éclaire.

Orgue

Paroles des cantiques du dimanche 28 novembre 2021

Psaume : Psautier Français n°91 « Qui demeure auprès du Seigneur », strophes 1, 2, 3 & 5


Strophe 1
Qui demeure auprès du Seigneur,
A l’ombre de sa grâce,
Qui éprouve un secret bonheur
A rechercher sa face,
Dit à son Dieu : « Sois mon rempart,
En toi j’ai confiance;
Auprès de toi j’aurai ma part,
Dieu de mon espérance. »

Strophe 2
Du filet tendu sous tes pas
Son amour te délivre;
Il te défend dans les combats
Que l’ennemi te livre.
Son bouclier te couvrira
Si le péril te presse
Et dans sa main te gardera
Au jour de la détresse.
Strophe 3
Près de toi quand la maladie,
Quand le malheur te guette,
Il veille sur toi jour et nuit
Et protège ta tête.
Il tient ta vie entre ses mains :
Que dix mille succombent
Rien ne coupera ton chemin
Et pas même la tombe.

Strophe 5
Qui s’est lié à moi, dit Dieu,
Verra ma délivrance;
Il me trouvera en tous lieux
Lié à sa souffrance.
Chaque jour je glorifierai
Mon serviteur fidèle
Et du tombeau l’arracherai
Pour la vie éternelle.

Cantique : Louange et Prière n° 87 « Cantique de Zacharie », Strophes 1, 2 & 5

Strophe 1
Béni soit à jamais le grand Dieu d'Israël,
L'auteur de tous les biens, tout-puissant, éternel,
Qui, touché de nos cris et de notre misère, 
Dans nos calamité s'est montré notre Père.

Strophe 2

Dans ses compassions, il nous a visités,
Par son bras invincible il nous a rachetés,
Et malgré nos péchés, ce Dieu tendre et propice
A fait lever sur nous le soleil de justice.

Strophe 5
Il conduira nos pas au chemin de la paix,
Et ce divin Sauveur remplira nos souhaits.
Nous l'aimerons toujours, nous lui serons fidèles
Et nous vivrons heureux à l'ombre de ses ailes.

Cantique : Louange et Prière n° 154 : « Salut, jour de gloire », strophes 1 à 3

Strophe 1
Salut, jour de gloire !
S'abaisse au rang d'un serviteur
Et, pour sauver le genre humain,
Il naît et souffre dans son sein.

Strophe 2
Quelle étonnante charité,
Quel tendre amour, quelle bonté !
Les hommes pourront-ils jamais
Reconnaître tant de bienfaits ?

Strophe 3  
Va donc au-devant de ton Roi,
Pauvre pécheur ; il vient à toi,
Doux, patient, humble de cœur ;
Il vient pour être ton Sauveur.

Strophe 4
Heureux si ton coeur aujourd'hui
S'ouvre en se donnant tout à lui,
Afin qu'il y puisse à jamais,
Faire régner sa douce paix.

Lecture de la Bible

Ésaïe chapitre 61, versets 1 à 3 et 10 à 11


L'Esprit du Seigneur, l'Éternel, est sur moi,
Car l'Éternel m'a oint.
Il m'a envoyé pour porter de bonnes nouvelles à ceux qui sont humiliés ;
Pour panser ceux qui ont le cœur brisé,
Pour proclamer aux captifs leur libération
Et aux prisonniers la délivrance ;
Pour proclamer une année de grâce de l'Éternel
Et un jour de vengeance de notre Dieu ;
Pour consoler tous ceux qui sont dans le deuil ;
Pour accorder à ceux de Sion qui sont dans le deuil,
Pour leur donner un diadème au lieu de cendre,
Une huile de joie au lieu du deuil,
Un vêtement de louange au lieu d'un esprit abattu,
Afin qu'on les appelle térébinthes de la justice,
Plantation de l'Éternel,
Pour servir à sa splendeur.
Ils rebâtiront sur d'anciennes ruines,
Ils relèveront d'antiques décombres,
Ils rénoveront des villes désertes,
Dévastées pendant des générations.
Des étrangers seront là
Pour faire paître votre petit bétail,
Des fils de l'étranger
Seront vos laboureurs et vos vignerons.
Mais vous, on vous appellera sacrificateurs de l'Éternel,
On dira que vous êtes au service de notre Dieu ;
Vous mangerez les ressources des nations,
Et vous vous ornerez de leur gloire.
Au lieu de votre honte,
Vous aurez double mesure ;
Au lieu de la confusion,
Ils seront joyeux de leur part ;
Ils posséderont ainsi le double dans leur pays,
Et leur joie sera éternelle.
Car moi, l'Éternel, j'aime la justice,
Je hais la rapine avec la perversité ;
Je rétribuerai fidèlement leur activité
Et je conclurai avec eux une alliance éternelle.
Leur descendance sera connue parmi les nations
Et leur progéniture parmi les peuples ;
Tous ceux qui les verront reconnaîtront
Qu'ils sont une descendance bénie de l'Éternel.
10  Je me réjouirai pleinement en l'Éternel,
Mon âme sera ravie d'allégresse en mon Dieu ;
Car il m'a revêtu des vêtements du salut,
Il m'a couvert du manteau de la justice,
Comme le fiancé s'orne d'une parure tel un sacrificateur,
Comme la fiancée se pare de ses atours.
11  En effet, comme la terre fait sortir son germe,
Et comme un jardin fait germer ses semences,
Ainsi le Seigneur, l'Éternel, fera germer la justice et la louange,
En présence de toutes les nations.

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