Sommaire du N° 813 (2018 T1)

Éditorial

Dossier : La joie de vivre et l'amour de la vie

  • Se sentir autorisé à être joyeux
  • De la Passion à la Joie
  • Une théologie de la joie ?
  • La joie de l'organiste
  • Le bouquet de marguerites
  • La joie et l'amour de la vie
  • La joie de l'Avent ou la ferveur de l'attente

Calendrier des cultes

Activités de l'Oratoire du Louvre

Nouvelles de l'Oratoire

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Dossier du mois
La Joie de Vivre et l'Amour de la Vie

Se sentir autorisé à être joyeux ?

Ah ! qu’il est doux et agréable de se réjouir des petits et grands bonheurs de l’existence en ce monde. Les conditions ne sont jamais parfaites, mais supposons qu’à un moment nous ayons su reconnaître une belle chose qui pourrait nous apporter de la joie et même un petit grain de bonheur. C’est bien. Avoir cette disponibilité au bonheur est une capacité plus ou moins naturelle, et qui peut s’exercer.

Mais il arrive que le chemin de la joie en nous rencontre une autre difficulté, assez cruelle et injuste car liée au fait d’aimer. Par exemple quand nous venons de perdre une personne que nous aimons, ou quand une personne que nous aimons est dans la détresse. Il nous arrive d’avoir du mal à nous sentir autorisés à accueillir alors un instant de joie, de petit bonheur ou de rigolade. Ce n’est pas raisonnable car si cette personne que nous aimons nous aime aussi : elle serait la première à nous encourager à vivre cette joie. Mais nous ressentons comme un devoir de bien rester présent à la morsure de notre compassion, c’est beau mais il est possible de combiner la joie et la compassion.

Cela aussi se travaille et se reçoit.

Un travail sur la nature même du mal. Ajouter un mal n’annule pas le mal, cela fait seulement deux fois plus de souffrance. La compassion est utile si on peut la transformer en sourire, en geste, en soutien à l’autre ou à des autres. Il y a là une belle occasion : quand nous ressentons que le mal est mauvais, essayer d’y puiser une motivation pour le contrarier en regardant vers le haut. « Je lève les yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours ? » Le chercher en soi, autour de soi, et auprès de « l’Éternel toujours à l’oeuvre pour créer ciel et terre » comme le dit le merveilleux Psaume 121, nous promettant qu’alors notre temps sera celui d’un cheminement accompagné.

Nous pouvons faire aussi à cette occasion un travail sur notre vocation. Le premier des Psaumes et les Béatitudes de Jésus selon Matthieu 5 nous donnent le droit d’être un jour heureux, d’avancer un pas dans cette direction, même dans les circonstances les plus tragiques. Nous avons le droit de regarder dans cette direction. Je n’irais pas quand même jusqu’à dire que nous en avons le devoir (on fait ce que l’on peut), mais plutôt que nous en avons la vocation : celle de trouver de la joie dans notre temps en ce monde.

C’est aussi un travail de lucidité, comme un entraînement chaque jour à prier et contempler Dieu, puis Dieu et ceux que nous avons rencontrés, et enfin contempler le monde et Dieu qui y poursuit son oeuvre avec nous. Contempler et faire silence, trouver de petites occasions de gratitude. C’est parfois une rude ascèse quand nous avons des raisons de souffrir pour nous-mêmes ou pour quelqu’un que l’on aime. C’est pourquoi il est intéressant de bien travailler cette gymnastique quand notre vie est dans une période assez douce. Quelle chance a la personne qui a été initiée toute petite à cet exercice si inspirant qu’est la prière.

Travailler à se sentir autorisé à aimer la vie, c’est enfin une aide que nous pouvons avoir entre nous. Accueillant l’autre quand il est dans la peine ou dans la compassion. Quelle délicatesse il nous faut alors pour à la fois espérer pour lui un éveil à la possibilité même d’être joyeux, mais sans pour autant froisser cette belle sincérité d’âme qui le lui interdit encore.

Pasteur Marc Pernot

De la Passion à la Joie

Ce tableau se trouve au musée van Gogh d’Amsterdam et est intitulé « Nature morte avec la Bible ». Nature morte ? Le mot sonne faux, surtout pour une oeuvre qui veut nous dire quelque chose de la vie et de la Bible : ouverte, c’est-à-dire lue comme Parole vivante.

Cette peinture de van Gogh date d’octobre 1885, quelques mois après la mort de son père, pasteur, en mars. La bougie est éteinte. Est-ce le signe de cette mort ? J’aime mieux y voir l’idée selon laquelle ce n’est pas nous qui éclairons la Bible, mais elle qui nous illumine.

On est forcément frappé par sa clarté face à un fond totalement noir exprimant un passé obscur que les Écritures transcendent. Pour Van Gogh, 1885 est une date charnière : tout un temps de souffrance et même d’échecs est derrière lui. Sa vocation pastorale a été contrariée. Mais une lumière est possible.

Van Gogh a pris soin de montrer que cette Bible est ouverte aux chapitres 52-53 du Second Esaïe, (« l’évangéliste de l’Ancien Testament ») là où se trouve le dernier « Chant du Serviteur » (après ceux des ch. 42, 49, 50). Le Serviteur souffrant, dans lequel la tradition chrétienne a vu ce Messie de la Passion, parle tout spécialement à Van Gogh. D’après Matthieu 12, 17-21, Jésus s’applique à lui-même les paroles du Serviteur souffrant. Van Gogh y voit-il une image de sa propre destinée si douloureuse ?

Mais, - et c’est là que le thème « La joie et l’amour de la vie » prend tout son sens -, le livre posé devant la Bible, lui aussi lumineux (jaune), est de Zola : La joie de vivre (1884). L’amour de la vie figure en fait ici au premier plan. Le Chant du Serviteur d’ailleurs se conclut (53, 9-12) par une promesse de vie. Van Gogh exprime ainsi un espoir, une foi. Ainsi ? C’est-à-dire avec un témoignage profane, un roman. Chez lui, les objets disent une spiritualité. Le fini renvoie à l’infini. Dans le roman de Zola, les deux personnages centraux s’opposent. L’un, Lazare (!), exprime la peur de la mort et sa fatalité. L’autre, Pauline, un amour de la vie malgré tout. Mais la confiance l’emportera.

Ce roman de Zola figure dans un autre tableau de Van Gogh : le vase avec des lauriers roses. Des fleurs ? Un symbole de la vie !

Professeur Laurent Gagnebin

Une théologie de la joie ?

Dans les semaines à venir, « Joyeux Noël ! » et « Joyeuses Fêtes ! » feront partie de nos salutations. Ces voeux ne sont pas que des formules de politesse. Ce sont des bénédictions par lesquelles nous souhaitons qu’en Dieu s’accomplisse ce que l’on désire pour l’autre. Car bien évidemment la joie ne se décrète pas, pas plus qu’elle ne se provoque ou ne s’acquiert. La joie s’éprouve. C’est une émotion, au même titre que la tristesse, la peur et la colère. Elle prend des formes très diverses. Elle peut être exubérante : joie de la fête qui donne des ailes et qui pousse à chanter, à crier, à danser, tel David devant l’arche. Elle peut être émouvante : joie qui met les larmes aux yeux de Blaise Pascal lorsqu’il découvre le Dieu de Jésus-Christ dans la nuit du 23 novembre 1654 : « Joie, joie, joie, pleurs de joie ». Elle peut être reposante : joie discrète et intériorisée d’un coeur simple et paisible, à l’image de Marie qui dans la nuit de Bethléem repassait les choses de Dieu en son coeur.

Selon Paul, la joie est un fruit de l’Esprit. En Galates 5, 22, il place la joie avant la paix et après l’amour. En ce sens, cette émotion nous dit quelque chose de Dieu. Dans la joie, nous pressentons ce qu’est Dieu et ce qu’il veut nous communiquer. L’Evangile nous parle d’une joie à ciel ouvert. Porteur de la bonne nouvelle, Gabriel salue Marie d’un « Réjouis-toi ! » qui réalise ce qu’il annonce. C’est la même joie qui est offerte à Elisabeth ouvrant sa porte à sa cousine, aux bergers dans la nuit de la nativité ainsi qu’à tous les hommes de bonne volonté. Quand le ciel s’ouvre, c’est pour déverser le don de Dieu. Chara (la joie) et charis (la grâce), ces deux mots ont la même racine. La grâce comme la joie, comme ce qui vient de Dieu, c’est cadeau, c’est heureux, c’est bon ! Quand on parle de la grâce, on parle d'un cadeau de Dieu qui n'est autre que lui-même. La grâce, c'est Dieu qui se donne dans nos vies. Comme le rappelle Paul, « le règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l’Esprit » (Romains 14, 17).

Mais la joie nous dit aussi des choses de nous-mêmes. Elle révèle un état de grâce. La joie est un signe de santé spirituelle. En ce sens, elle ne se cultive pas. Il n’y a pas de méthodes pour devenir joyeux. En revanche, il est toujours possible de cultiver l’humour. Il permet de prendre de la distance, de relativiser, de dédramatiser. Il nous rend capable d’énoncer des vérités inavouables et d’exprimer des pulsions inacceptables. Il nous aide à résister à la bêtise, à l’injustice et à la violence qui mettent à mal la joie. Il est également bon de chasser et de repousser les idées noires, les accès de tristesse et les bouffées de mélancolie qui peuvent saper insidieusement nos vies. La joie est encore une émotion d’ouverture qui nous pousse à sortir de nous-mêmes. Elle favorise l’entrée en relation avec les autres. La joie est communicative et communicante. J’aime le psaume 95 qui proclame : « Venez, crions de joie, acclamons le rocher qui nous sauve, allons devant sa face avec action de grâce, au son des musiques acclamons-le ! ». La joie est faite pour être partagée. L’invocation de l’Eternel est inséparable d’une convocation fraternelle, où les uns et les autres s’encouragent et se réjouissent mutuellement.

Bref, la joie est de l’ordre de la saveur. Elle exprime le goût de la vie dans sa fraîcheur et son étrange mélange de force et de douceur, d’intensité et de repos. Elle est aussi un avant-goût. La joie en plénitude se trouve dans le Dieu qui vient à nous. Alors : Joyeux Noël !

Pasteur Richard Cadoux

La joie de l’organiste

Photo de l'orgue par David Cassan

Depuis le mois de juillet dernier nous avons le plaisir d’accompagner les cultes sur ce magnifique orgue de l’Oratoire du Louvre. C’est pour nous une grande joie de travailler dans ce lieu plein d’histoire, au coeur de Paris et de se sentir aussi bien accueillis par les paroissiens. Lorsque l’on joue pour un concert, une cérémonie religieuse, quand on accompagne une assemblée, un choeur ou un orchestre, le bonheur se trouve bien souvent dans le partage qui se fait entre l’artiste et le public. Sentir que l’on a rendu quelqu’un heureux, qu’il a voyagé, rêvé, médité, réfléchi ou prié à travers notre musique est une expérience toujours puissante et enrichissante. Nous espérons que notre musique saura vous accompagner dans votre cheminement spirituel, artistique et humain.

Il est toujours difficile de donner une réponse définitive lorsque l’on nous demande s’il y a une pièce ou un compositeur que l’on préfère. Bien sûr, il y a les chefs-d’oeuvre des grands maîtres, tels que J.-S. Bach, qui nous inspirent et nous émerveillent sans cesse. En général on apprend à aimer ce que l’on travaille sur le moment ; le contexte dans lequel on joue influence également notre inspiration. Par exemple, il est toujours saisissant de jouer sur l’instrument pour lequel une oeuvre a été conçue.

Les organistes ont l’immense chance de jouer des instruments uniques car chaque orgue est différent. Il y en a de toutes les tailles, de toutes les esthétiques et c’est toujours une rencontre formidable que de jouer un nouvel instrument pour la première fois. Il faut bien avoir à l’esprit que derrière la façade que l’on aperçoit depuis la nef de l’Oratoire, se cachent quelque 4.600 tuyaux aux mensurations, formes et sonorités différentes. De ce fait, on n’a jamais fini d’apprendre à faire « sonner » un orgue tant il faut en permanence rechercher de nouvelles sonorités et apprivoiser l’acoustique. S’étendant sur plus de sept siècles, le répertoire d’orgue est immense. Une interprétation demande ainsi beaucoup de travail car il faut s’adapter à chaque instrument et chercher à en donner le meilleur. C’est toujours un défi passionnant que de tenter de maîtriser un instrument aussi complexe et merveilleux.

Un orgue peut changer complètement de caractère en fonction de l’organiste qui le touche. Sûrement parviendrez-vous à reconnaître les différents organistes qui se relayeront à la tribune : chacun a sa personnalité, sa façon de jouer, un répertoire de prédilection.

Nous espérons que vous aurez autant de bonheur à nous entendre que nous en avons à jouer pour vous. La tribune de l’Oratoire du Louvre est un lieu ouvert et accueillant, n’hésitez pas à y monter à l’issue d’un culte, il n’y a que quelques marches à gravir !

Sarah Kim

Le bouquet de marguerites

J.F. Millet, Le bouquet de marguerite, Musée d'Orsay, Paris
photo d’Etienne Trouvers

Vers 1871, Jean-François Millet maîtrise, sur papier beige et châssis entoilé, une technique de pastels : bâtons de pigments à sec qui donnent aux couleurs d’un dessin les teintes duveteuses des ailes de papillon.

Cette sphère blanche de marguerites champêtres, bouquet épanoui au vert échevelé, évoque une belle journée de début d’été. Un vase de grès rustique, bleu gris, permet aux fleurs de capter la lumière solaire sur le bord d’une fenêtre. De l’ensemble rayonnant, à droite, une fleur plus folâtre est venue se reposer sur le ruban rose, lié à la paire de ciseaux inactive, tels des lorgnons posés à côté d’une pelote rouge dont l’une des aiguilles laisse paresseusement tomber son aiguillée. Les marguerites par deux, trois ou en éventail, comme des êtres réunis dans une fête, dialoguent, dansent, chuchotent, se balancent… en compagnie de quelques graminées. La texture striée du vase bleu gris le fait tourner dans l’espace et se gonfler sur l’entablement lisse et doux de calcaire au ton beige.

Les coeurs jaunes d’or des fleurs paraissent des yeux multiples qui nous amènent à percevoir le regard d’une enfant cachée dans l’ombre mystérieuse d’un intérieur ; une frimousse espiègle, aux yeux ronds comme l’accent de lumière sur le nez, nous observe, nous qui sommes éblouis par la pleine lumière extérieure ; regard qui fait écho aux yeux du bois sur le volet à gauche, clin d’oeil visuel de Jean-François Millet qui nous apprend à jouer avec les signes de notre environnement extérieur/intérieur. Tableau de la vie qui se prête à l’émerveillement par un dialogue entre le révélé, le retenu et la découverte d’un bonheur estival, cueilli entre lumière et ombre.

Joie souriante de l’enfant qui surprend le monde, regard pensant n’être pas vu ; joie aussi du peintre qui met en scène les petits bonheurs du quotidien aux couleurs naturalistes. Au pastel il transmet, en un métier de petites hachures, les vibrations de la vie ; lisse la matière pour donner un aspect usé à la pierre, ou diffuse des lumières par petites touches délicates et précises. Il fonde ainsi une harmonie souveraine ensoleillée à l’orée du noir, à partir de l’émerveillement confiant de l’enfance.

A nous qui vivons en cette période où les jours déclinent et peuvent engendrer de la tristesse, J.F. Millet offre en partage un bonheur de clarté d’été ; espoir du retour de la lumière et de la végétation en fleurs alors qu’après les feux de l’automne, les couleurs s’éteignent.

Pour Jean-François Millet, l’homme est la conscience de l’univers. Il communie à l’expérience du réel et donne vraisemblablement à ce bouquet de marguerites champêtres que les enfants cueillent par brassées sur les chemins ou dans les prés, pour en tresser des couronnes ou les mettre dans un vase, une signification issue du langage des fleurs : l’innocence, un nouveau commencement et l’amour loyal. Cette oeuvre réalisée en 1871 est le moment où Millet, célèbre pour L’Angélus et Les Glaneuses, peut revenir dans sa maison campagnarde après le conflit de 1870 et la Commune ; il y goûte la paix revenue, les plaisirs du renouveau et l’espoir spirituel d’une vie calme.

Laurence T.

La Joie et l'Amour de la Vie

Le dossier de ce bulletin nous a été inspiré par le témoignage d’un paroissien qui a traversé une année 2016 particulièrement intense de joies et de peines, de naissances et de menaces de mort. Cette double expérience l’a rapproché de Dieu mais en même temps, et dans la période qui a suivi, il a découvert ce qu'est la Joie et l'Amour de la Vie. Voici la lettre qu’il a envoyée à ses amis les plus proches le premier janvier de cette année.

Chers amis,

En ces temps particulièrement difficiles, je voudrais partager avec vous quelques-unes des leçons qu'il m'a été donné d'apprendre durant cette année écoulée.

En février ma merveilleuse fille naissait.

Moins d'un mois plus tard j'ai été diagnostiqué avec un cancer à l'estomac et une espérance de vie de 3 à 5 mois !

Après des opérations lourdes et plus d'un an de chimiothérapie, il semble que pour l'instant le combat contre le cancer soit gagné.

Comme vous pouvez l'imaginer, ça a été une expérience qui a changé ma vie. Expérience toutefois bien différente de ce qu'on peut voir dans les films, dans pareilles situations.

De manière très étrange, cette épreuve pourrait bien être la meilleure chose qui me soit jamais arrivée, du fait que je vois la vie dans une toute nouvelle lumière.

Voici les 4 principales leçons apprises cette année passée.

1. Le bonheur est un choix.

Quand on m'a dit que je n'avais plus que quelques mois à vivre, j'ai pris la décision consciente d'être heureux dans chaque seconde que j'avais à vivre sur cette planète. Et ça marche : je suis resté heureux tout au long du chemin en dépit des pires douleurs traversées que chacun peut imaginer.

Ce n'était donc pas tant une question de quête du bonheur mais plutôt juste d'accepter simplement d'être heureux.

2. Le bonheur est non exclusif.

On peut être heureux et triste ou heureux et en colère. Ne perdez pas votre énergie à chercher le bonheur après un moment douloureux, le bonheur devrait être là avec vous tout au long du chemin malgré les difficultés de la vie.

3. Les petites choses comptent.

On a tendance à passer à côté de la beauté des petites choses. Quand je pensais que j'allais mourir bientôt, ce que je chérissais le plus était les toutes petites choses : respirer, marcher, manger, regarder la nature, partager un sourire... Ce sont ces petites choses qui se révèlent les plus magiques de l'existence, et non le pouvoir, le succès ou l'adrénaline.

4. Etre gentil et doux avec les autres.

On dit souvent que ce que vous regrettez à la fin sont les opportunités que vous avez manquées, les montagnes que vous n'avez pas gravies ...

Dans mon cas, ce fut très différent, Le seul regret que j'ai vraiment eu concernait les personnes que j'avais pu blesser ou celles que je n'ai pas aidées et assistées comme j'aurais dû.

Il n'y a désormais rien de plus important dans la vie selon moi que d'être bon à l'égard des autres.

Soyez heureux et bons envers les autres et la vie sera bien plus belle que vous ne l'avez jamais imaginée.

Jérôme H.

La joie de l’Avent ou la ferveur de l’attente

De nombreux philosophes ont tenté d’expliquer dans toutes ses nuances La Joie : un consensus semble se dessiner autour de l’idée d’un état éphémère procuré par un sentiment rare de plénitude.

Cependant il me semble que la joie telle qu’elle se révèle à travers de nombreux textes bibliques, plutôt qu’un état, indique une dynamique, un mouvement qui par-delà les états que nous pouvons connaître, marqués par l’enthousiasme d’un instant, la déception d’un moment, l’incertitude d’une circonstance, persistent et maintiennent une marche assurée vers un horizon espéré. C'est pour cela qu’en regard de la joie de Noël, j’ai envie de mettre en lumière celle de l’Avent. Les théologiens nous diront que les deux se complètent certes, mais si la première est devenue au-delà de sa réalité initiale une réjouissance familiale et surtout un feu d’artifice commercial, la seconde, ignorée de la grande majorité échappe encore un peu à cette sécularisation qui fait de tout une marchandise, une possession censée apporter le bonheur ; et puis surtout malgré les pseudo- calendriers de l’Avent qui fleurissent de manière anarchique, la Joie de l’Avent demeure marquée par cette ferveur de l’Attente qui nous met en mouvement comme jadis les mages ou les bergers.

Car l’Avent n’est pas qu’un temps qui débouche inexorablement sur la célébration de Noël ; l’Avent est cette occasion qui nous est donnée de nous laisser envahir par l’attente, de structurer notre existence autour de l’attente. Alors bien sûr, il y a des attentes douloureuses, nous ne le savons que trop, si nous ouvrons bien grand les yeux, que ce soit dans notre entourage, ou au loin ; mais nous savons que par delà ces souffrances, ces douleurs, notre attente a un contenu, qu’elle recèle une promesse, celle d’un monde où toutes les larmes peuvent cesser. C’est ainsi qu’il nous appartient dès maintenant d’être les témoins mais surtout les acteurs infatigables de ce qui est déjà arrivé « voici je fais toutes choses nouvelles », les hommes orgueilleux sont en déroute, les rois sont renversés, les humbles sont au premier rang, ceux qui ont faim sont comblés de biens ».

Ainsi la ferveur de l’attente devient la réalité sans cesse restaurée, de l’aventure combative et heureuse d’une Création en pèlerinage vers la joie parfaite qui l’attend.

Pasteur Jean-Pierre Rive

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