L’unité, toujours à construire

Ephésiens 2:13-18

Culte du 18 juillet 2021
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

Dimanche 18 juillet 2021
Baptême d'Aella
« L’unité, toujours à construire »

Culte par la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Musique : Aurélien Peter, organiste suppléant

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Orgue

Annonce de la grâce :
Amis, frères et sœurs, bienvenus à tous. Avant même que nous fassions quoi que ce soit,
Avant même que nous demandions quelque chose,
Avant même que nous reconnaissions nos torts, Dieu nous dit : Je vous donne ma paix. Je vous fais grâce pour tout ce que vous avez fait, tout ce que vous pourriez me dire, pour vous justifier, tout ce que vous pourriez me demander.
Je suis le Dieu qui aime sa création, son humanité tout entière, Autrement dit chacun et chacune d’entre vous, tels que vous êtes ! La grâce, mais aussi la paix nous sont données ici et maintenant, de la part de Dieu notre Père, en Jésus-Christ, son Fils, notre Sauveur et notre frère.

Accueil de l’assemblée :
Bienvenue à chacun, chacune pour ce temps de culte. Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le site internet et qui sont en communion avec nous. C’est encore un jour de fête ce dimanche, pour notre Eglise, parce que nous avons la grande joie d’accueillir aujourd’hui dans l’Eglise Aella Justice, qui demande à recevoir le baptême. Chère famille et chers amis d’Aella, soyez les bienvenus dans ce temple de l’Oratoire du Louvre, ainsi que tous les paroissiens fidèles, et les personnes de passage qui sont là peut-être pour la première fois. Bienvenue à celles et ceux qui nous regardent de l’étranger, par le biais du site internet. Pour nous accompagner musicalement, merci à Aurélien Peter, qui est à l’orgue ce matin.

Prière
Prions : Dieu notre Père, nous sommes rassemblés dans ce lieu de prière et de communion. Permets que nous soyons une communauté de prière et de joie, autour de celle qui va recevoir le signe de ta grâce. Envoie ton Esprit-Saint sur chacun, chacune de nous, et notre foi fera grandir notre amour du prochain. Béni sois-tu pour ta présence fidèle. Amen.

Nous nous réunissons dans la communion fraternelle avec le 1er chant du livret liturgique, inséré au début du Psautier français.
Répons : Bénissons Dieu le seul sauveur. (Ps 134).
Bénissons Dieu le seul Seigneur,
nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
pour bénir et louer son nom.

Louange
Louons le Seigneur notre Dieu !
L’Eternel est mon berger : je ne manquerai de rien.
Il me fait reposer dans de verts pâturages,
Il me dirige près des eaux paisibles.
Il restaure mon âme,
Il me conduit dans les sentiers de la justice, A cause de son nom.
Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort,
Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi :
Ta houlette et ton bâton me rassurent.
Tu dresses devant moi une table, En face de mes adversaires ;
Tu oins d’huile ma tête, Et ma coupe déborde.
Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront Tous les jours de ma vie,
Et j’habiterai dans la maison de l’Eternel Jusqu’à la fin de mes jours.

Chant d’assemblée :
Je vous invite à poursuivre notre louange avec le Psaume n°23 du Psautier français « Dieu mon berger, me conduit et me garde », les 3 strophes.

Volonté de Dieu :

INSTITUTION DU BAPTEME
Dans notre Eglise, on peut demander le baptême à tous les âges. C’est le cas aujourd’hui pour Aella qui a rejoint notre paroisse il y a quelques années maintenant.
Aella, L’Eglise, aujourd’hui, accueille ton désir avec joie et obéit à la volonté de Jésus-Christ qui a dit à ses disciples : “Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez, de toutes les nations faites des disciples. Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit Et apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai enseigné. Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.”

INSTRUCTION
Aella, Tu vas être baptisée au nom du Père, qui t’a donné le souffle de la vie.
Tu vas être baptisée au nom du Fils. Jésus-Christ, mort et ressuscité pour que tu aies la vie en abondance, t’appelle à son service.
Tu vas être baptisée au nom du Saint-Esprit, Qui fera naître en toi la foi, l’espérance et l’amour.
Grâce à ton baptême, nous nous rappelons notre propre baptême, et nous nous souvenons que nous dépendons de Dieu seul et de son amour. Nous croyons que cela est vrai pour chacun, chacune, petit ou grand, même pour ceux qui ne le savent pas encore. En effet, “nous aimons Dieu parce qu’Il nous a aimés le premier”.

Répons :
Parle, Parle, Seigneur, ton serviteur écoute,
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route, et les jours et les nuits.

Confession du péché
Prions ensemble :
Dieu, toi que nous appelons notre Père, ou toi que nous appelons autrement, ou quel que soit le nom par lequel nous te prions, nous voici devant toi tels que nous sommes. Nous construisons, chacun à notre manière, des murs de séparation, des murs qui nous protègent des autres, mais qui ne nous protègent pas de nous-mêmes.
Nous t’en prions, Viens habiter en nos âmes.
« Par toi le monde est créé.... Crée-le encore !
Notre cœur est le monde qui a besoin de ta force créatrice.
Re-crée ce que tu as formé. Assemble ce qui se désagrège.
Éveille ce qui est stérile. Rajeunis ce qui est vieux.
Donne-nous des yeux pour voir la lumière,
Donne-nous la force de porter du fruit et de nous réjouir, corps et âme.
Anime ce qui est figé. Rends-nous vivants, nous que notre peur paralyse.
Donne courage aux abattus, espoir aux affligés, liberté à ceux que leur faute accable,
Donne la foi à ceux qui soupirent après elle. Donne aux muets de parler.
Donne aux méfiants une parole de confiance
Et à tous ceux qui ne savent comment te louer, donne une parole qui te loue, ô Dieu ».
(Jörg ZINK, Approches à l’école de la prière, LLB p. 49)
Viens habiter dans nos âmes, et donne à chacun ton pardon qui relève et guérit.
Pour détruire les murs de séparation, donne-nous ta paix. Amen.

Répons
J’aime mon Dieu, car il entend ma voix.
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Annonce du pardon
Ainsi parle le Seigneur :
“Je vous donnerai un coeur nouveau,
Je mettrai en vous mon Esprit, je serai votre Père,
Vous serez mes fils et mes filles.”
“Celui qui écoute ma parole, dit Jésus,
Et qui croit en celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle ;
Il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.”

Répons
Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais,
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire.
Tes œuvres sans pareilles, ont réjoui mon cœur.
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles.

Baptême d’Aella :
Aella, que demandes-tu ?
      - Je demande le baptême
Avec l’Eglise universelle, veux-tu confesser la foi chrétienne ?
      - Oui, Jésus-Christ est le Seigneur.
Aella, je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Je te cède la parole pour le partage de ton témoignage.

Lecture et témoignage.

J’invite l’assemblée à se lever pour accueillir Aella
Frères et Sœurs, voici Aella. Elle est ici chez elle, vous êtes sa famille spirituelle. Vous prierez pour elle. Vous l’associerez à l’édification de l’église, vous l’encouragerez dans son joyeux service. Aucune contrainte ne la retiendra dans la communauté, et si elle venait à s’en séparer, vous affirmerez qu’elle peut toujours y retrouver sa place. Vous serez pour elle les témoins de l’amour de Dieu.
Dites avec moi : Que Dieu nous soit en aide !

Imposition des mains :
Aella, Que le Saint-Esprit affermisse ta foi, t’accorde ses dons et te les renouvelle jour après jour.

Chant d'Assemblée : Louange et Prière, cantique n°204 « Seigneur, diriger et sanctifie », strophes 1 et 2

Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !

Lecture biblique : Lettre de Paul aux Ephésiens, chapitre 2, versets 13 à 19 (traduction TOB)
Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous, qui jadis, étiez loin, vous avez été rendus proches par le sang du Christ. C’est lui, en effet, qui est notre paix : de ce qui était divisé, il a fait une unité. Dans sa chair, il a détruit le mur de séparation : la haine. Il a aboli la Loi et ses commandements, avec leurs observances. Il a voulu ainsi à partir de l’homme Juif et de l’homme païen, créer en lui un seul homme nouveau, en établissant la paix, et les réconcilier avec Dieu, tous les deux en un seul corps, au moyen de la croix : là, il a tué la haine. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient proches. Et c’est grâce à lui que les uns et les autres, dans un seul Esprit, nous avons l’accès auprès du Père. Ainsi, vous n’êtes plus des étrangers, ni des émigrés : vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la famille de Dieu ».

Chant d'Assemblée : Louange et Prière, Cantique n°170 « Viens habiter dans nos âmes », strophes 1, 2 et 3

Prière d'illumination

Orgue

Prédication : L’unité,  toujours à construire

Amis, frères et sœurs, chère Aella,
Lorsque l’apôtre Paul écrit ces quelques lignes aux chrétiens d’Ephèse, il sait de quoi il parle. C’est un homme qui a une double appartenance, qu’il définit ainsi : citoyen romain et fier de l’être ! En même temps que profondément Juif et pharisien, ce dont il se glorifie : « Hébreu, fils d’Hébreux, Israélite, de la descendance d’Abraham », tel que nous pouvons le lire dans sa lettre aux Philippiens (3:4-6). Paul doit sa double appartenance d’abord à sa naissance, à Tarse, en Cilicie, dans une famille juive. Il bénéficie en même temps de la citoyenneté romaine, et comme Tarse est une ville hellénisée, Paul est aussi de culture grecque, tout en parlant en langue hébraïque. Il peut donc s’adresser en araméen aux juifs de Jérusalem, tout en parlant grec au tribun de cette même ville. Pendant sa jeunesse, il a suivi l’école de Gamaliel, et il est pharisien, comme son père. Il connaît très bien les Ecritures, qu’il citera en abondance, plus tard dans ses lettres apostoliques. Cet homme n’a pas connu Jésus de son vivant, mais il fait sa connaissance autrement, par une rencontre saisissante sur la route de Damas. A ce moment, Paul qui s’appelait encore Saul, persécutait les premiers chrétiens, par conviction religieuse. Paul était connu pour son côté intraitable. Pharisien convaincu, Juif attaché à la Loi, ce redoutable persécuteur de chrétiens est littéralement retourné par un éblouissement, dans tous les sens du terme. Le revirement de Paul est immédiat, total et définitif. Il devient à partir de ce moment-là le témoin du Christ, le plus audacieux, le plus prolixe et le plus enthousiaste. Même si aujourd’hui, de nombreux exégètes s’accordent à dire que la lettre aux Ephésiens n’a pas été écrite par Paul lui-même, mais certainement par ses disciples, ceux qui se réclament de lui transmettent ce qu’ils ont compris de ce qui s’est passé dans la vie de Paul. Paul est cet homme, qui par sa rencontre personnelle avec le Christ, a pris conscience que la Bonne nouvelle du Christ ne s’adressait pas seulement aux Juifs mais à bien d’autres. Il l’a compris lorsque Jésus s’est révélé à lui, « l’avorton », comme il se nomme. S’il se révèle à lui, le moins que rien, c’est que le Christ s’adresse à tout le monde. Et c’est ainsi que Paul recevra la mission d’annoncer l’Evangile « à ceux qui étaient loin », ceux qu’il est convenu d’appeler les païens ou les Gentils, comme « à ceux qui sont tout proches », c’est-à-dire les Juifs. Il faut avoir à l’idée qu’à cette époque, cette distinction était catégorique. Les Juifs et les non-Juifs ne pouvaient pas se mélanger. On pourrait presque employer ce mot anachronique de « ségrégation » comme ce fut le cas aux Etats-Unis, du temps de Martin Luther King, ou encore celui « d’apartheid », comme ce fut le cas en Afrique du Sud à l’époque de Mandela. On imagine combien le témoignage, les prédications de Paul, son évangélisation, pour employer un mot qui parfois peut faire frémir, est d’une force inouïe. Il annonce purement et simplement qu’il n’y a plus de séparation entre les personnes. Il n’y a plus de différence, en tout cas religieuse entre une personne Juive et une personne non-Juive, au bénéfice du même enseignement, de la même prédication. Chacune de ces personnes peut faire la rencontre du Christ. Il annonce que c’est la personne même du Christ, mort et ressuscité, qui est le lieu de la réconciliation, entre Juifs et non Juifs. C’est dans sa propre chair, par sa mort, que le Christ a détruit le mur de la séparation. Et ce mur de séparation dont parle Paul, c’est la haine. D’ailleurs, l’apôtre ira encore plus loin dans une autre lettre, celle qu’il adresse aux Galates, quand il écrira : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme, car tous vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3:28). C’est cela l’Evangile, étymologiquement la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour l’ensemble de sa création. Paul annonce ici une nouvelle création, qui ne passe plus par un tohu-bohu cosmique, mais qui passe par un autre tohu-bohu, celui des consciences et des mentalités qui est sûrement un chamboulement bien plus important, parce qu’il implique un changement profond de regard sur soi et sur l’autre et qu’il risque bien, à plus ou moins long terme, de transformer les rapports humains, et ce, de façon positive.
Et c’est ainsi que nous verrons la naissance de nouvelles communautés regroupant des personnes qui ont des éducations religieuses différentes, appelées à vivre ensemble dans une nouvelle notion de fraternité. La différence n’est plus un handicap. Elle n’est plus un sujet de rejet ou d’exclusion. Chaque personne reçoit un nouveau mode de relation, fondée sur l’amour inconditionnel et même sans frontière, du Christ. C’est une sorte de nouvelle identité, que l’on pourrait traduire par ces mots : chacun est regardé sans jugement et sans haine. Ce n’est pas une vie au rabais que la personne découvre, au contraire, c’est une vie augmentée. Regarder, examiner sa propre vie, la relire et la relier à la lumière de la présence du Christ, voilà ce que l’apôtre Paul a compris pour lui-même, et qu’il annonce aux autres. Le signe de reconnaissance sera le baptême, pour tous. Ce geste de l’eau déposée tout l’heure sur la personne d’Aellla, rappelant le geste d’immersion des premiers chrétiens, ce geste qui la fait entrer à son tour dans la nuée des témoins qui l’ont précédée et qui ont ouvert la voie. Aella est devenue à son tour un maillon de la chaine des témoins.
Avec ce passage des Ephésiens, nous sommes certainement devant un « éclat d’évangile » sans précédent, comme l’écrit la théologienne, Marion Muller-Colard. Annoncer que le mur de séparation, la haine, est détruit, c’est quelque chose qui peut sembler totalement fictif. C’est un message qui a encore bien du chemin à faire et qui donne à réfléchir. Car si nous regardons l’histoire des hommes, notre histoire, ce mur de séparation de la haine détruit par l’amour du Christ, ne saute pas vraiment aux yeux. Les hommes n’ont pas cessé de concrétiser le mur invisible de la haine, en mur de béton, de pierres, de briques, ou en clôtures barbelés, comme si le message du Christ, et ceux des premiers témoins du Christ, étaient restés lettre morte.

Et quand un mur s’ouvre quelque part, comme ce fut le cas à Berlin et en République Démocratique d’Allemagne en novembre 1989, d’autres murs ont été érigés, ailleurs, quelques années plus tard, comme en Israël, ou en Amérique du Sud. Il existe actuellement 65 murs recensés à travers le monde, qui représentent 40 000 km de long, soit la circonférence de la Terre. Notre pays n’y échappe pas. Depuis 2016, un mur anti-intrusion, quoique végétalisé, a été construit à Calais pour séparer les migrants des zones d’embarquement. Il y a de quoi être découragé. Bien sûr il ne faut pas oublier qu’avant de séparer, ou d’enfermer, un mur protège des dangers et des intempéries. Même si en ce moment, les informations concernant le Nord de l’Europe nous disent le contraire. De nombreux murs n’ont pas supporté les glissements de terrain et les inondations des fleuves. Mais je voudrais tout de même partager une information positive, dont on ne parle pas souvent, c’est que, contre toute attente, il existe en France une prison qui n’a pas de murs et qui accueille, en Corse, des personnes détenues en fin de peine, sur un immense champ agricole, dans une ferme, où elles font des travaux agricoles et des travaux liés à l’élevage. Dans cette prison sans murs, mais également sans surveillance pénitentiaire, ces personnes se préparent à retrouver une place dans la société. Elles apprennent à se réinsérer, à gérer leur emploi du temps, elles apprennent à ce qu’on leur fasse à nouveau confiance. C’est une expérience qui existe dans notre pays depuis 70 ans. Et c’est le mur de la suspicion qui est tombé.
Et après tous les murs idéologiques, il y a encore tous les autres murs, symboliques, psychologiques que nous nous fabriquons les uns contre les autres, dans le travail, en famille, et aussi en église, lieu par excellence où nous pouvons nous enfermer dans des jugements à l’emporte-pièce, des médisances, des rumeurs, des rancunes tenaces, qui parfois traversent de nombreuses générations. Alors, posons-nous la question de savoir comment ce texte de la lettre de Paul aux Ephésiens rejoint notre quotidien et notre être intérieur. Dans sa chair, par le don qu’il a fait de sa vie, Christ a détruit le mur de séparation, la haine. Si nous avons mis notre confiance dans le Dieu de Jésus-Christ, quels signaux d’alarme ce texte déclenche-t-il dans notre vie de foi ?

Nous avons tous un chemin spirituel à suivre, un travail spirituel à faire. Prendre cette parole pour nous-mêmes, afin qu’un changement se produise. Une conversion, en quelque sorte, selon l’étymologie qu’en donne le pasteur Antoine Nouis, dans son article écrit dans la Feuille Rose [voir ici], qui est consacré justement à ce thème de la conversion. Il dit  : « Dans le Nouveau Testament, le mot conversion, « metanoïa » signifie le changement de notre intelligence. Il ne s’agit pas que de comprendre intellectuellement les choses, encore faut-il les intégrer dans notre volonté, notre réflexion et nos sentiments. » Cela rejoint en quelque sorte l’un des deux commandements du Sommaire de la Loi : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ton âme, de toute ta pensée, de toute ta force et de tout ton cœur ». C’est bien toute la personne qui est sollicitée. C’est la même chose lorsqu’il s’agit de comprendre et de recevoir la parole biblique, comme nous l’a dit tout à l’heure Aella, dans sa confession de foi. Si comme elle, nous avons confiance dans la Parole de l’Evangile, confiance dans la puissance de la Bonne Nouvelle, nous ne pouvons que rejoindre l’heureuse découverte de l’apôtre Paul : Le Christ est notre paix. De ce qui était divisé, il a fait une unité. Cette unité est donnée par le Christ, c’est vrai, mais elle reste constamment à construire entre nous, sans cesse à rechercher comme une priorité, à l’intérieur de nos familles, de nos églises, dans toutes nos relations, et plus largement, dans la société et entre les peuples. Cela commence par nous-mêmes, et cela concerne au fond toutes les personnes de bonne volonté, C’est un travail qui demande notre attention constante. Encore faut-il que ceux qui se réclament du Dieu de Jésus-Christ soient convaincus que c’est bien une parole de vie, qui donne un sens à notre vie. Notre foi, mais aussi notre raison, nous encouragent à détruire les murs de séparations, qu’ils soient de haine ou de béton. Nous ne sommes plus des étrangers les uns par rapport aux autres. Nous avons reçu d’une certaine façon le ministère de réconciliation. C’est ce thème là que nous travaillons avec le groupe biblique œcuménique. Nous croyons d’une façon ou d’une autre que le mal peut être changé en bien et que, ce faisant, nous pouvons alors y reconnaître une trace de l’amour fou de Dieu pour toute sa création.
Aella, le baptême que tu as reçu aujourd’hui, n’est pas là pour t’enfermer dans une communauté restreinte. Au contraire, il t’ouvre à quelque chose de plus universel : l’avènement d’une fraternité encore plus humaine. Ce n’est pas une pirouette que dire cela. C’est une prise de conscience, une sorte de chemin de Damas, à notre échelle. Nous faisons le constat que l’être humain est mis à rude épreuve, plus encore ces derniers mois avec la pandémie. Les plaies, encore grandes ouvertes, fragilisent l’ensemble des relations humaines, voire citoyennes. Pourtant nous faisons partie du même monde. Nous sommes tous de la même famille humaine. Quand l’épreuve est là, chacun ressent le besoin vital de s’appuyer les uns sur les autres. Mais comment faire ?
Parmi les réponses proposées, je voudrais en partager une qui m’a été donnée récemment par des amies du Mouvement Sève. Une femme catholique, Marguerite Hoppenot, fondatrice de ce mouvement spirituel, et amie du pasteur Marc Boegner, écrivit un jour ceci : « Toutes les hostilités visibles ou invisibles, avouées ou non avouées, toutes les guerres, de la plus partielle à la plus universelle, prennent leur source dans le cœur de l’homme, même les conflits religieux. Soyons convaincus que le seul vrai lieu du « désarmement », c’est le cœur de l’homme. * Pour continuer à être les artisans de paix et de justice, il s’agit de vider notre coeur « de toutes nos puissances d’agressivité et de violence, afin de faire advenir une certaine paix dans notre être intérieur, pour aimer plus, et sauver l’amour dans le monde, là où nous sommes ». Rappelons-nous : en 2016, après l’attentat de St Etienne du Rouvray, personne ne s’attendait à ce que les Chrétiens accueillent les Musulmans, à la messe dominicale qui a suivi l’assassinat du prêtre, ni que les Musulmans se rendent à cette invitation. Pourtant c’est bien cela qu’il fallait faire, pour résister à la destruction du lien de la fraternité humaine, pour continuer d’abattre les murs de haine, pour continuer à être présent au monde, d’une façon crédible, tout simplement. Le monde en a besoin. Amen.

Pour aller plus loin :

-  Claude Quétel, Histoire des murs, Editions Perrin, 2012
-  Elisabeth Vallet, Blogue sur Radio-Canada, La tentation du mur, l’emmurement des frontières de pays, un phénomène qui prend de l’ampleur ; Québec-Montréal, octobre 2013
-  Casabianda, une prison sans les murs, reportage sur une prison un peu particulière en Haute-Corse, France 3
-  Marion Muller-Colard, Eclats d’Evangile, Bayard, 2021
-  Marguerite Ph. Hoppenot, Un être nouveau pour un monde nouveau, La Procure, 2000

Orgue

Chant d'Assemblée : Louange et Prière, cantique n°315 « L’Eternel seul est ma lumière », strophes 1, 3 et 6

Annonces et Offrande
Orgue

Prière d’intercession et notre Père

« Tu es, Seigneur, comme un trait de lumière
venu du fond des temps, du plus loin des espaces,
déchirer les ténèbres de la vie et du monde.
Mais il en faudrait tant, de ces traits de lumière !
Tu es, Seigneur, comme une main offerte
tendue du fond des âges, venue de nos mémoires
arracher à la mort ce qui nous reste
d’un mouvement de vie.
Mais il en faudrait tant, de ces mains ouvertes
pour que la paix vienne sur l’humanité !
Tu es, Seigneur, comme un espoir d’aimer
qui nous vient à l’esprit quand tout est oublié.
Mais il en faudrait tant, de ces espoirs d’aimer,
pour qu’un souffle de vie fasse chanter
les lendemains des hommes !
Sois la paix
que nous ne pourrons jamais construire seuls,
la paix qui change le monde,
la paix qui change les hommes. »
(Prière de Jehan Claude HUTCHEN - Source : Le Messager Evangélique N° 51, 17 décembre 2000).

Nous te confions Aella qui a reçu aujourd’hui le signe de ta grâce et de ton amour, inconditionnels, ainsi que tous les membres de sa famille, et tous ses amis. Nous te confions Mathieu et Rachel qui ont demandé hier ta bénédiction sur leur couple.
Nus te confions celles et ceux dont la foi chancelle, celles et ceux dont la santé est précaire, celles et ceux qui subissent les intempéries actuelles, comme celles et ceux qui se sentent désemparés et démunis par les épreuves. Nous te confions celles et ceux qui vivent dans la solitude. Nous te confions celles et ceux qui demandent le secours de notre prière.

Nous rassemblons notre prière dans celle que Jésus a enseigné à ses disciples :

Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles, amen.

Bénédiction
Recevons la bénédiction de la part du Seigneur :
Mon frère, ma sœur, mon ami,
Que l’Eternel te bénisse et te garde !
Que l’Eternel fasse rayonner sur toi son regard et t'accorde sa grâce !
Que l’Eternel porte sur toi son regard et te donne la paix !
Amen.

Répons :
Bénis, ô Dieu nos routes,
Nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes,
Tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres,
J’y marche par la foi :
Même au travers des ombres,
Ils conduisent à toi.

Signature du registre
Orgue
Sortie

Paroles des cantiques du dimanche 18 juillet 2021

Psaume : Psautier Français n° 23 « Dieu mon berger me conduit et me garde », strophes 1, 2 et 3

Strophe 1

Dieu, mon berger, Me conduit et me garde.
J’entends sa voix Et vers lui je regarde.
Il me fait paître En de verts pâturages
Au long des eaux, Sous la paix des ombrages ;
Et pour qu’en moi Son amour s’accomplisse,
Il me conduit Aux sentiers de justice.

Strophe 2
Quand il faudra marcher Dans la nuit sombre,
Quand de la mort Je traverserai l’ombre,
Je n’aurai point de peur En ma détresse,
Car tu te tiens auprès de moi Sans cesse ;
Même au travers De la vallée obscure,
C’est ton bâton, Mon Dieu qui me rassure.

Strophe 3

Tu viens dresser La table de la fête,
L’huile odorante A parfumé ma tête,
Un vin de joie En ma coupe déborde;
Nul n’ôtera ces biens Que tu m’accordes.
Accompagné chaque jour, D’heure en heure,
Dans ta maison Je ferai ma demeure.

Cantique : Louange et Prière n°204 « Seigneur, diriger et sanctifie », Strophes 1 et 2

[Pour écouter, cliquer ici]

Strophe 1
Seigneur, dirige et sanctifie
Toute la vie
De ces enfants.
Que ta lumière
Sur leur carrière
Brille en tout temps !
Que, sous ta garde et sous tes ailes,
Ils soient fidèles,
Forts et constants !

Strophe 2
Soumets leur âme à l’Évangile,
Au joug facile,
Plein de douceur.
Fais-leur entendre
L’appel si tendre
De leur Sauveur.
Que, pour répondre à sa promesse,
Ils aient sans cesse
Le même cœur !

Cantique : Louange et Prière n° 170 « Viens habiter dans nos âmes » Strophes 1, 2 et 3

Strophe 1
Viens habiter dans nos âmes
Dieu de lumière et de foi
Remplis de tes saintes flammes
Ceux qui espèrent en toi
Fais sentir à notre coeur
Ta présence et ta faveur

Strophe 2
Viens répandre ta lumière
Sur l'esprit de tes enfants
Que ta grâce salutaire
Veille sur nous en tout temps
Garde à jamais notre coeur
Des surprises de l'erreur.


Strophe 3
Nous n'avons rien en nous-mêmes
Pour attirer ta faveur ;
Mais en ton Fils tu nous aimes,
Et tu répondras, Seigneur,
A la voix de Jésus-Christ,
Aux soupirs de ton Esprit.

[d’après  « Komm, Heiliger Geist, Herre Gott –
Viens Saint-Esprit Seigneur Dieu »,
de Martin Luther 1524
Pour en savoir plus, cliquer ici]

Cantique : Louange et Prière n° 315 « L’Eternel seul est ma lumière » Strophes 1, 3 et 6

Strophe 1
L'Éternel seul est ma lumière,
Ma délivrance et mon appui :
Qu'aurais-je à craindre sur la terre
Puisque ma force est toute en Lui ?

Strophe 3
Son bras puissant, à ma requête,
Un prompt secours me prêtera,
Et, dans le fort de la tempête,
Sur un rocher m'élèvera.

Strophe 6
Mes yeux verront la délivrance
Que mon Sauveur m'accordera ;
Aussi mon cœur plein d'assurance,
En l'attendant, s'affermira.

[Franz Josef Haydn
Texte de César Malan]

Paroles des répons du temps de l'Église

Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1).

Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)

Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)

J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2).

Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !

Après la confession de foi 
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)

Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Après la bénédiction
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.

Lecture de la Bible

Lettre de Paul aux Ephésiens, chapitre 2, versets 13 à 18

[Segond 21]


13 Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang de Christ.
14 En effet, il est notre paix, lui qui des deux groupes[a] n'en a fait qu'un et qui a renversé le mur qui les séparait, la haine.
15 Par sa mort, il a rendu sans effet la loi avec ses commandements et leurs règles, afin de créer en lui-même un seul homme nouveau à partir des deux, établissant ainsi la paix.
16 Il a voulu les réconcilier l'un et l'autre avec Dieu en les réunissant dans un seul corps au moyen de la croix, en détruisant par elle la haine.
17 Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin et à ceux qui étaient près.
18 A travers lui, en effet, nous avons les uns et les autres accès auprès du Père par le même Esprit.

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